Mobilité super contrôlée (29/04/2006)

0.jpgQuand nous n'avons plus de pétrole (ou de moins en moins), c'est bien connu, il faut avoir des idées. Essayons de voir les possibilités pour remédier aux difficultés et améliorer nos "petits" déplacements.
 
Après les constatations au sujet des problèmes de la mobilité "Mobilité contrôlée" passons à la vitesse supérieure.
Beaucoup de griefs et remarques y avaient été exprimées pour mettre à jour les erreurs souvent trop vite présentées comme "humaines" en mettant en sourdine les possibilités techniques que notre technologie permettrait de corriger si la volonté d'embrayer à fond dans cette direction avait pu se réaliser.

Il n'en reste pas moins que si l'on veut continuer à circuler dans nos villes ou à proximité de celles-ci, un changement d'attitude devrait s'opérer et modifier de ce fait la vie elle-même des gens. La congestion routière et l'asphyxie des villes ne sont pas loin. L'Union Européenne avoue une augmentation de 30% de la mobilité d'ici à 2010. En Belgique, 30 ans ont suffi pour doubler le trafic. 70 milliards de kilomètres sont parcourus chaque année par 4,6 millions de voitures. Les bouchons génèrent quelques 12 millions d'heures de perdues par an, ce qui peut être estimé à l'équivalent de 154 millions d'euros. C'est dire que la vitesse et le temps nécessaire pour aller d'un point "x" vers un point "y", ont aussi doublé en moins de 20 ans. Accidents (1500 morts par an), bruit, stress, pollution et manque à gagner pour l'économie (0,5% du PIB européen, 1,9% pour la Belgique) sont bien sûr à l'actif de cette exubérance même si le transport rapporte de l'argent. Ca fait du monde en galipette ! Quelles seraient les options à prendre?

L'idée du "durable" est à la mode quand on parle de développement. 

Cela va prendre toute sa signification dans le domaine précis de la mobilité.


Pour aller plus loin, nous allons nous pencher cette fois sur de futures réalités dans le transport en voiture. (Sources)1.jpg
En août 2005, l'émission télévisée 'Matière Grise' de la RTBF, entre autres, présentait la voiture du futur qui obéirait au doigt et à l'oeil, qui s'arrêterait aux feux rouges ou devant les obstacles. Déjà des millions de transistors sous le capot et un ordinateur de bord et plus tard des caméras à l'avant et à l'arrière permettraient en quelques fractions de seconde de reconstituer l'environnement et de freiner automatiquement si nécessaire. L'auto diagnostic établit déjà sur certains modèles le check-up de la voiture augmentant d'autant la fiabilité. Des ondes radio pourront alors servir de relais pour en informer le conducteur et le garagiste.
L'Intelligence artificielle, déjà bien ancrée, va se retrouver dans la voiture de demain ou après demain dans la conduite automatique. Automatisme qui se retrouvera dans la facilité de garer sa voiture sans l'aide des mains, la détection lignes blanches au sol par senseurs à balayage, le freinage d'urgence). Pourtant, toujours 4 roues, pas de coussin d'air à l'horizon.

Les limitations de vitesse régulées automatiquement sans toucher aux pédales.

La sécurité assurée par un radar qui détecte la distance avec la voiture qui précède dans le trafic.

Le code de la route n'aura plus de secret puisqu'il sera encodé dans sa totalité et s'appliquera peut-être par codes barres sur nos routes (petit problème à résoudre: la neige).

Le copilote virtuel qui suivra par infrarouge votre beau regard pour y détecter la fatigue. Le GPS, que nous connaissons, Galileo, ensuite, ne se limiteront pas au calcul en permanence de votre itinéraire par satellite mais sera  à vos côtés dans beaucoup d'autres situations délicates. Des embouteillages sur la route de votre destination et celui-ci déviera judicieusement votre itinéraire, adaptera votre vitesse pour vous rendre la route plus agréable.  

Le volant électronique ne sera plus relié mécaniquement à l'axe de direction: un joystick à la main ou un volant à 2 poignées modulant les mouvements à appliquer aux virages en fonction de la vitesse du véhicule (important à basse vitesse, léger à grande vitesse). Pour augmenter la sécurité, la duplication des systèmes de contrôle.

Les motorisations sur le plan du Diesel ont eu le plus de bouleversements. Injections piézoélectrique, suralimentation étagé, deux turbocompresseurs travaillant chacun à leur tour en fonction du régime pour réduire la consommation sont des innovations étonnantes.

Les matériaux composites renforcés de fibre de carbone légers et très rigides auraient un pouvoir d'absorption de l'énergie d'impact près de 5 fois supérieur à celui de l'acier, pour la moitié du poids et un gain en consommation.

La sécurité passive sera améliorée par des aciers, quand ils sont nécessaires, à très haute limite d'élasticité, par l'utilisation des airbags mieux étudiés.

L'absorption de l'énergie en cas de choc par une structure mieux étudiée.
Le pétrole cher ou plus rare aura un répondant avec la voiture qui roulera à 120 km/h et ne consommera plus qu'un litre aux cent kilomètres grâce à une amélioration de l'aérodynamique, un poids très allégé du véhicule, une suppression de la consommation en roue libre, un freinage dont l'énergie est récupérée. Les biocarburants auront leur rôle avec la pile à combustible en diminuant par la même occasion pollution et rejets nocifs.

Voilà quelques idées déjà dans les plans des ingénieurs en espérant qu'il y aura néanmoins du carburant disponible jusque là pour faire avancer notre chère voiture. Mais ça c'est une autre histoire !

0.jpgBeaucoup de technologies existent déjà dans le champ de la voiture mais trouvent une opposition à cause du coût.
En fait, le problème restera toujours de continuer à laisser croire à l'automobiliste qu'il reste maître à bord.
Comme en photo, par 'le débrayage de l'automatisme', sans doute.
Des voitures qui ne polluent pas et qui ne consomment pas de pétrole, ce n'est presque plus de la science-fiction non plus.

L'hydrogène pourrait bien être le carburant de demain. Cela serait possible grâce à l'hydrogène liquéfié stocké dans des réservoirs ou à la technologie toujours plus sophistiquée des piles à combustible. Ces piles produisent de l'électricité en faisant réagir de l'hydrogène et de l'oxygène. Des prototypes fonctionnent. Il existe cependant plusieurs obstacles au développement de l'hydrogène comme carburant alternatif:

Le 22 février, l'Echo publiait un article au titre qui laisse rêveur: "Docteur, ma voiture à un QI plus élevé que moi, c'est grave?". Selon lui, l'interactivité des nouvelles technologiques offrira par touches successives des perspectives de progrès illimités en matière de sécurité et de confort. Le bruit strident avertisseur bien maladroit en quittant sa voiture sans éteindre les phares. Les caméras arrière en guise de rétroviseur pour faciliter le parking n'ont été que les annonces de cette ère qui pourrait nous faire rêver.

Arrière garde? Serait-ce néanmoins fini les promenades à plusieurs centaines de kilomètres pour se payer la virée du weekend?  

Ne sera-ce pas trop tard, quand les dernières gouttes de ce bon vieux pétrole seront seules à sortir des puits?

Eric Laurent écrivait dans son livre récent "La face cachée du pétrole" après une enquête de plus de 30 ans que l'échéance de l'approvisionnement facile est bien plus proche de 2010 que de délais de 20 ou 30 ans, il y a de quoi s'étonner de lire un article de l'Echo du 5 avril qui dit que "les immatriculations de voitures neuves ont augmenté, en mars, de 25%, par rapport à l'année dernière. Les constructeurs auraient fourni des efforts considérables en innovations technologiques comme en marketing. Pour contrebalancer cette peur de perdre ce que beaucoup appelle encore leur moyen d'évasion, d'autres, optimistes, osent y voir une occasion de formidable essor

"Réponse du berger à la bergère".

Ceux qui me connaissent ne vont pas manquer de me lancer: "Mais de quoi parles-tu? Tu as deux kilomètres à faire pour aller au bureau...".

Ma boutade habituelle, un peu narquoise, a toujours été : "Tu me le reproches ? Comme d'habitude, tu as certainement mis le double de temps pour arriver. Moi, aussi. J'ai mis huit minutes, cette fois."

Alors, le mot "FILE" au dessus des ponts d'autoroutes devra-t-il être remplacé par des panneaux fixes ? Peut-être plus pour très longtemps.

Le philosophe, Jean Pierre Dupuis, raconte cette fable dans son dernier ouvrage: 

C’est un génie qui sort d’une bouteille dans le bureau d’un premier ministre d’un pays qu’on ne nommera pas.

Monsieur le Premier Ministre, j’ai bien analysé vos chiffres et il semble que la conjoncture soit mauvaise, votre pays ne va pas bien, il se fait que je dispose d’une invention technologique de premier plan qui va doubler votre produit d’intérieur brut et votre taux d’emploi en deux ans.».

0.jpgLe ministre tend l’oreille.

Je suis prêt à mettre cette invention à votre disposition, mais il me faut pour cela une compensation. J’exige chaque année, la vie d’environ 20.000 de vos citoyens dont une proportion importante de jeunes gens" dit le génie.

Le premier ministre s’étrangle et renvoie le génie sans aucune autre forme de procès.

Il venait de refuser l’invention de l’automobile.

En cet hiver 2006, où chacun est invité à aller s’asseoir dans le salon de l’auto, cette petite histoire vient de nous rappeler que non seulement nous avons accepté pleinement le risque mortel que représente la circulation automobile, mais aussi, qu’en communiant à 750.000 dans les palais du Heysel, nous en fêtons et célébrons à l’avance les prochaines victimes. Il y a quelque chose de très archaïque là dedans, quelque chose de très païen Et ce n’est pas un hasard si c’est un génie qui dans l’histoire que je vous ai narrée est chargé d’apporter aux hommes d’accepter le sacrifice?

Curieusement nous acceptons de la voiture, ce que nous venons de refuser de la cigarette. Pourtant le tabagisme passif, c’est un peu le piéton renversé, pourtant les gaz d’échappement c’est aux poumons qu’ils s’attaquent.

En matière de santé publique, les nuisances se ressemblent. Il faudra un jour que l’on s’explique comment nous choisissons entre les risques, pourquoi nous en acceptons certains et nous en refusons d’autres?

Pourquoi par exemple, il est interdit de fumer au bureau?

Pourquoi est-il permis de venir au travail en voiture?

Ce sont des questions que je poserai au génie, quand je le croiserai...


 
L'enfoiré,


 
Citations: 

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Mise à jour 30 octobre 2013: Le covoiturage comme solution et Thomas qui donne sa version0.jpg

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