25/01/2008
Auto, mobile-moi, mais en douceur
Le salon de l'auto à Bruxelles de janvier fait toujours revenir le combat entre les "pour" et les "contre" de la voiture.
Beaucoup plus énergique ce combat que d'habitude à l'occasion de ce salon 2008.
Al Gore est passé par là.
Choix de société qui date depuis 100 ans et qu'il faudrait inversé en beaucoup moins de temps par des obligations indépendantes de la volonté des usagers.
Dans le même temps, on acceptait que la voiture entraîne un encombrement inimaginable et un sacrifice humain très important. La banalisation des morts et des accidentés à vie est choisie dans ce modèle de société. Comme d'habitude, ce sera beaucoup de bruit, des filles au milieu et le rabotage léger des prix pour vendre un maximum de véhicules.
Cette fois, l'écologie, déjà présente précédemment, est parvenue à pousser la porte des consciences. L'auto a du coup un peu plus de plomb dans l'aile. Ce n'est pas les "gadgets" même très pratiques comme le GPS intégré en série qui changera le problème fondamental. La pub lance: "votre insouciance, on s'en soucie...". On ajuste le tir au plus près du consommateur. Entre la familiale petite ou moyenne pour les réalités en accord avec les moyens financiers en chute libre et le rêve des grosses cylindrées sous les photos de paysages idylliques, le consommateur se balance.
25% de la pollution globale par le CO2 sont attribués à la voiture et au transport routier. Le climat et la pérennité du carburant ont condamné la voiture à plus ou moins longue échéance. Alors, on se presse encore avant l'échéance.
La consommation du pétrole comme énergie bon marchée et relativement facile à produire va à contresens avec la possibilité d'en produire.
La production de pétrole est, en effet, arrivée à un pic. J'avais déjà eu l'occasion d'en parler en parlant du livre d'Eric Laurent "La Face cachée du pétrole";
L'article "Home sweet home" remettait le couvert en se rappelant les deux mouvements contraires: la mobilité demandée par les entreprises et le besoin d'avoir un chez soi, une vie privée pour le particulier. La destruction de la ville et des campagnes pour seul résultat. Les bouchons sur les routes, coûtent chers en temps perdu et en dégâts environnementaux. Ce serait moins de carburant consommé et donc un manque à gagner du côté recettes fiscales. "L'Etat belge aussi "accro" à la voiture que le citoyen", titrait l'Echo récemment.
Les alternatives à la voiture sont, il faut bien le dire, inférieurs en quantités et en qualités que ce que l'usager pourrait en espérer. Dans les airs, il en va tout autre. A moins de revenir au ballons, pas d'alternatives. Le kérosène, non taxé, est une aberration d'aujourd'hui.
Alors, stop ou encore? Il est vrai que l'impasse est au bout du parcours.
La mobilité selon René Schoonbroodt est à retrouver dans l'esprit de la "ville". La convivialité et son coût social en seraient accrus. L'accessibilité aux "choses" est importante, pas le tempo pour y arriver.
"Mobilité contrôlée" et "Mobilité super contrôlée" en parlaient au présent et au futur.
"Question à la Une" se posait la question de "Mourir pour la voiture?" en parlant de cette fuite en avant poussée par la pub, de la vente de voitures les émettrice de CO2. Les 4X4, les hummers qui consomment de 30 à 90 litres/100km, font une percée étonnante aux USA et en Europe. Le "client est roi" pour seule réponse des producteurs de voitures. Des pressions sur la communauté scientifiques allant jusqu'à "retoucher" leurs rapports alarmants ne sont pas rares. "Le lobby automobile américain va-t-il nous asphyxier? Une voiture par habitant aux USA.
Les nouvelles technologies environnementales préconisées par la sécurité active et passive et une infrastructure routière toujours plus coûteuse n'empêcheront pas les encombrements et un rapport de force destructeur pour le piéton. Les prix porteront bientôt la question de rouler ou manger. Le pétrole vert, comme alternative, est également polluant et surtout monopoliserait des espaces de champ perdus pour l'agriculture nourricière.
La liberté, la voiture, plaisir de conduire? Oui, mais diablement contrôlés et à contrôler.
La futurologie à la rescousse devant ce dilemme?
Le salon aura une nouvelle fait rêver avec un thème le plus proche de l'environnement. Il faut rester dans l'ère du temps. De la cosmétique, probablement, pour cacher le problème du pot de fer contre le pot de terre, de l'automobiliste qui rencontre le piéton. La voiture de demain y sera, c'est sûr. Le contraire m'étonnerait. La crise pétrolière avec son aboutissement, on a encore un peu de temps. 2050 est le "bottle neck". Le fossile ne se régénère pas. Il faut des millions d'année pour cela. Alors, il faudra économiser tout de suite pour donner une chance de trouver des alternatives. Les pays en voie de développement, il faudra les aider pour qu'ils en fassent de même. L'Indien Tata montre le chemin avec sa nouvelle "Nano" à 1700 euros. Un cuistax électrique, oui.
Il faudra se déplacer dans le futur et avec le maximum de confort et de sécurité. Pas de retour à la course à pied. La mondialisation ne le permettrait pas. La ville peut revenir dans le champ de la convivialité qu'elle n'aurait jamais dû quitter. La pile à combustion à l'hydrogène n'a pas encore dit son dernier mot. Totalement propre de sa production jusqu'à son utilisation.
L'électricité est l'atout maître. Les batteries et accumulateurs progressent dans la longévité. Electricité est propre, incolore, inodore, insonore. Lent et lourd? Peut-être. Les corps humains dans l'habitacle aussi. Pour la ville exclusivement? Pourquoi pas. Les transports collectifs en train prendraient l'échelon suivant.
L'hydrogène est cher dans l'esprit d'aujourd'hui. Ce n'est pas une source d'énergie en tant que telle. Comme l'électricité d'ailleurs. De rendement élevé et sans bruit ni vibration donc, inusable, en plus. L'échelle industrielle pourrait améliorer l'accessibilité. Il est difficile à "manager" sans risque. Une bombe? Comme les centrales nucléaires d'ailleurs. Il faudra y mettre le prix et mettre en place un réseau de distribution à la hauteur de l'ambition. Chaque technologie mise en place pour réduire les émissions correspond à une augmentation 600 à 3000 euros à insérer dans le prix de vente. Le parc vieillit et seulement 10% des ventes en Belgique sont en dessous des 120 g de CO2 par km. La moyenne se situant à hauteur de 160g par km. Les gouvernements commencent à donner des primes aux acheteurs de véhicules répondant à cette norme. Est-ce peu? Peut-être aussi 120g en trop.
La biomasse, le biométhane, peut-être, mais l'énergie verte est un pis aller. De céréales, il en faut 2,4 tonnes pour obtenir l'équivalent de 1000 litres de mazout. Du côté « pollution », c'est pas gagné d'avance. L'espace nécessaire pour le créer pourrait créer le dilemme du "conduire" ou "manger". Investir et anticiper. Rendre plus fluide, peut-être mais avec le maximum de futur. Deux kilos de pellet, petit graminé, fabriqué à partir de bois comprimé, peuvent remplacer un litre de mazout.
Le tramway ou train électrique sur rails porteur (si besoin sur coussins d'airs) existe au Japon par exemple, pour rendre le paysage et l'espace de la ville aux piétons. Il coûte bien moins cher que le métro qui lui date de près de 150 ans. Plus convivial de voir le paysage de très haut que dans un tunnel. La 3ème dimension est à deux sens.
Les industriels de la voiture rétorquent qu'ils ne sont responsables que de 25% de pollution et que les habitations devraient y mettre un coup. Exact.
Les panneaux solaires avec cellules thermiques ou photovoltaïques existent et donnent une électricité gratuite et non polluante. Si tous les toits en étaient équipés, aujourd'hui, il serait bien moins cher de le reconstituer avec des technologies plus récentes encore. On pourrait même laisser les fenêtres ouvertes pour aérer. Cher à l'achat. Moins s'il y a une intervention des pouvoirs publiques. Sept ans pour l'amortissement parait-il. Mais cela évolue à grand pas, dit-on. Les nouveaux devoirs belges pour le climat sont projetés.
Continuer à investir dans les routes et autoroutes de papa?
Cela donne du travail à beaucoup de salariés. Avec le maximum d'efficacité à long terme? Question à vérifier.
La Toile est, aujourd'hui, virtuelle, connectée avec le monde et reliant ses membres.
Demain, pourrait-elle montrer l'exemple en vrai dans le concret? Pas sûr. La Toile, paraît-il, frise aussi l'indigestion devant certains bouchons sur la bande passante. Les opérateurs se veulent rassurants, bien sûr. Payer, encore une fois, pour faire sauter le bouchon semblerait la solution.
Bouger ne serait plus alors une obligation mais un seul dérivatif. Toujours du côté porte-monnaie, bien entendu.
Un salon à ciel ouvert.
L'enfoiré,
Le Panda est-il à pied, à cheval ou en voiture?
Citations:
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"Si vous voulez faire de la mise en scène, n'achetez pas d'auto. Prenez le métro, l'autobus, ou allez à pied. Observez de près les gens qui vous entourent", Fritz Lang
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"Le différence entre une auto et une moto, c'est que sur la moto il y a deux places du mort.", Patrick Timsit
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"Beaucoup de gens, à peine ont-ils acheté une auto, pensent déjà au jour où ils vont la revendre", Pierre Daninos
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"La pensée primitive de l'être humain n'est pas l'envie de procréation, mais la recherche de la satisfaction, de la jouissance individuelle, l'auto-érotisme.", Henri Barte
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"La plupart des accidents d'auto ont une cause très simple : la voiture était en prise directe et l'attention du conducteur au point mort", Anonyme
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Commentaires
Et cela ne s'arrange pas, bien au contraire à lire ceci
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/la-mobilite-meurt-a-petit-feu-2009-04-22-702291.shtml
Écrit par : L'Enfoiré | 22/04/2009
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