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12/10/2006

La vérité qui dérange

medium_La_verite_qui_derange.2.jpgA l’occasion de la sortie de son film-documentaire "An Inconvenient Truth" ("Une vérité qui dérange") sur le réchauffement climatique, Al Gore était dimanche 8 octobre à Bruxelles. Il était interviewé par un journaliste de la RTBF.

Ce matin, j’écoutais à la radio l’interview du vice président Al Gore qui a malheureusement raté son entrée dans la grande cours des Présidents des États-Unis en 2000.

Le voici dans son intégralité.

Willy Vandervorst recevait donc Al GORE, l'ancien vice-président des États-Unis; à l'occasion de la sortie du film: "An Inconvenient Truth" ("Une vérité qui dérange").


Son choix musical: "I need to wake up" de Melissa ETHERIDGE

W V : Monsieur Gore, il y a six ans, à la fin de votre mandat de Vice-président, on a vu un homme abattu, quitter la présidence des Etats-Unis, maintenant on trouve, si vous me permettez, un charmeur combatif. Qu'est-ce qui a changé en six ans ? Pourquoi, maintenant, ce combat ?

  • Après la décision de la Cour Suprême qui a accordé la Présidence à Georges W. Bush, j'ai eu la possibilité de réfléchir à la façon dont j'allais passer le reste de mon existence et j'ai, à ce moment-là, pris un certain nombre de décisions et j'ai notamment décidé que je souhaitais continuer à parler de la crise climatique. Un sujet que j'abordais depuis plus de 30 ans et j'ai repris une série de conférences concernant le changement climatique et des producteurs hollywoodiens m'ont conseillé de consacrer un film à ce sujet. J'étais d'abord sceptique, puis j'ai accepté, parce que je trouvais qu'ils faisaient de l'excellent travail. J'ai également lancé un certain nombre d'entreprises, je m'amuse beaucoup, mais je passe la plus grande partie de mon temps à faire prendre conscience à la population de l'ampleur de ce problème climatique. 

W V : Vous pourriez, comme aux Etats-Unis, parler de l'Irak, vous pourriez parler du 11 septembre, vous pourriez parler de la guerre contre la terreur... Pourquoi est-ce vous avez choisi, si vous me permettez une formulation provocante, de parler de la pluie et du beau temps ? 

  • (Rires) J'ai consacré différents exposés à chacun des sujets que vous venez de mentionner, mais j'ai passé la plus grande partie de mon temps, à parler de la crise climatique. Il est clair que c'est la plus grande crise à laquelle l'humanité a jamais été confrontée. Il suffit de voir quelles ont été les conséquences de l'ouragan Katrina, les problèmes liés à la fonte des calottes polaires, les énormes sécheresses qui frappent le monde et cela nous permet de prendre conscience du fait que la crise climatique c'est bien plus que la santé des arbres, que les petits oiseaux, mais que l'enjeu est l'avenir de l'humanité toute entière et les relations entre l'espèce humaine et la Planète Terre, ces relations ont été fortement bouleversées, en très peu de temps. En moins de 100 ans, la population mondiale a quadruplé. Nous utilisons aujourd'hui, à grande échelle, des technologies qui sont beaucoup plus puissantes que toutes les technologies que nos ancêtres ont utilisées et nous sommes également devenus la principale force agissante sur la nature et il y a cette fine couche d'atmosphère qui entoure la Planète et qui n'est pas plus épaisse que la pelure d'une pomme et cette couche nous l'a remplissons de pollution à raison de 70 mille tonnes par jour et cela a pour conséquence de bloquer la chaleur du soleil dans l'atmosphère ce qui fait fondre les neiges dans les Alpes, dans l'Himalaya. Ce qui signifie que la plupart des grands glaciers du monde sont en train de fondre et nous assistons aujourd'hui à un certain nombre de conséquences qui ont été annoncée depuis longtemps par des climatologues et ce processus s'accélère. Si nous voulons sauver l'espèce humaine, nous allons devoir intervenir au niveau des technologies polluantes que nous utilisons et veiller à utiliser des technologies moins polluantes. 

W V : Quand on parle de ces questions en Europe, ces questions que vous traitez dans votre film, tout le monde pense au Protocole de Kyoto et dit : le responsable c'est les Etats-Unis… 

  • Personnellement, j'ai participé à la Conférence de Kyoto et j'ai joué un rôle déterminant dans l'établissement du Protocole, mais je n'ai pas pu convaincre le Sénat républicain de ratifier le Traité et je suis d'accord avec vous, il faut que les Etats-Unis changent leur fusil d'épaule et qu'ils adhèrent au Traité de Kyoto et si il est impossible de le faire pour des raisons politiques, il faudrait au moins qu'ils s'efforcent avec d'autres, de mettre au point un Traité plus strict encore qui remplacerait le Traité de Kyoto. Il est clair que mon pays a tort, mais c'est un manquement qui devrait être prochainement rectifié et ce n'est pas une raison pour les autres pays toutefois, de ne pas tenter de faire davantage qu'ils ne font aujourd'hui, parce que ce n'est pas une question politique, c'est une question morale, c'est l'avenir de nos enfants, de nos petits enfants qui est en jeu. C'est l'avenir de l'humanité. Nous devons tous tenter, moi aussi, de convaincre les États-Unis de se lancer sur cette voie et tous les pays doivent faire davantage. 

W V : Dans votre film vous parlez de responsabilité morale pour défendre ce genre de thème que vous défendez. Pour un homme politique, la responsabilité morale c'est aussi une responsabilité politique. Est-ce que vous imaginez que reprendre une course pour vous retrouver au sommet de la hiérarchie politique c'est quelque chose qui vous aiderait à faire passer ce message auprès des opinions, auprès des gouvernements ? 

  • Je n'ai pas l'intention d'à nouveau poser ma candidature à la Présidence. Je n'exclus pas qu'un jour je serai à nouveau candidat, mais je ne crois pas que ce soit le cas. Je crois qu'une des leçons que j'ai tirée de mon expérience est que je dois me concentrer sur l'esprit de ceux qui m'entourent afin de leur faire prendre conscience de la responsabilité de leurs actes et je dois également veiller à ce que quiconque prend une décision politique obtienne un soutien populaire pour cette décision et cela signifie qu'il faut un public réceptif. C'est une question morale, éthique, spirituelle. Si votre enfant fait de la fièvre, si la fièvre ne disparaît pas, si la fièvre monte, il est clair qu'il est de votre responsabilité morale d'aller trouver un médecin pour savoir ce qui ne va pas et si le médecin vous dit ce qui ne va pas, vous avez la responsabilité morale de veiller à ce que cette fièvre disparaisse. Alors, aujourd'hui, c'est notre Planète qui est fiévreuse et cette fièvre elle devient de plus en plus forte et nous nous tournons vers des médecins, vers des experts scientifiques et ils nous disent ce qui ne va pas. Ils disent que c'est le réchauffement climatique, que c'est cette pollution que nous développons et que nous rejetons dans l'atmosphère : 70 mille tonnes par jour et cette fièvre ne cesse de monter ; et ils nous disent que la seule solution est de réduire ces émissions de polluants et nous avons tout à notre disposition pour le faire, sauf peut-être, la volonté politique. Mais la volonté politique est une ressource renouvelable et elle peut être non seulement trouvée, cette volonté politique, par un leader politique qui apporte une solution, mais également en en appelant à la population pour que la classe politique prenne le problème à bras le corps et prenne des initiatives permettant de résoudre la question. 

W V : Je vais vous poser une dernière question : Quel message donneriez-vous aux nouveaux élus politiques belges aujourd'hui ? 

  • Peu importe le parti politique que vous représentiez, il faut que vous preniez le temps de voir le film « Une vérité qui dérange » et quelle que soit votre idéologie, vous devez vous efforcer d'apporter à cette crise. Ce n'est pas une question d'idéologie ou de politique politicienne, c'est la survie de l'humanité qui est en jeu. C'est une question de moralité et il faut que tous les partis politiques s'attaquent à cette question côte à côte. Dans mon pays, ça a été le cas. L'enjeu est énorme. Alors, les gagnants, les gagnants je les félicite, mais je vous demande de prendre ce problème à bras le corps, c'est le plus important auquel nous ayons jamais été confronté. 

W V : Merci beaucoup. 

  • Merci beaucoup.

     

Depuis plus 30 ans, Al Gore s’intéresse et milite pour les problèmes de notre terre. Problèmes sur la climatologie qui se sont intensifiés ces dernières années à cause du manque d’actions des gouvernements puissants et de la montée en puissance des nouveaux venus, les pays asiatiques. 
Véritable cri d’alarme. 
Il ne correspond pas à l’idée que l’on se fait des Américains, ses réponses aux questions du journaliste avaient, je crois, leur place ici.
Après la présentation de son nouveau film aux USA, il descend sur le continent européen pour prêcher la bonne parole nécessaire à la survie de notre planète bleue.

Il reste à espérer qu’il ai été entendu de l’autre coté de l’Atlantique et qu’il le sera de ce côté-ci.

En fin d’interview, il intimait d’aller voir le film indépendamment de la politique politicienne mais simplement pour raison de survie et de moralité.

Il nous donne 10 ans pour sauver le monde.

Alors persuader et persuader encore avec des shows et des conférences à travers le monde. Changer les mentalités. Dur, dur et pas nécessairement de retour en politique.

La version enregistrée et d'autres commentaires sur Agoravox.

Le journal le Monde avait fait aussi un interview dont voici le contenu.


 

L'Enfoiré,

 

Citations: 

  • "C'est d'âme qu'il faut changer, non de climat.", Sénèque
  • "La météo c'est ce à quoi on s'attend, le climat c'est ce que nous obtenons", Robert Heinlein
  • "La vie consiste à jongler sur une corde raide.", René Dubos
  • "L'un des pires démons de la civilisation technologique est la soif de croissance.", René Dubos
  • "Les écologistes ne s'intéressent pas qu'au cul des oiseaux et à la chlorophylle !", Noël Mamère

 

12 octobre 2007: Al Gore reçoit le Prix Nobel de la Paix.

ecologie,cinema

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3 janvier 2016: ARTE présente Chasing Ice



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Commentaires

c'est la conversation qu'ont a eu tous les deux la plus serieuse, d'ailleur le sujet est le plus important qu'il puisse etre. Il s'agit de l'espece humaine et de sa survie dans les temps tres proche. malheureusement trop de gens ne comprennent pas l'urgence de la situation. Je suis quelqu'un qui m'affaire au plus urgent. Actuellement le debat se devrai d'en parler dans le monde entier, 2 personnes en terasse buvant leurs café, de simples passant, des jeunes des cités, il devrai y avoir des manifs. I l n'y a rien de tout cela, les debats ne sont que des themes steriles, le mariage homosexuel, la religion, l'economie, etc etc. Ce qu'ils ne saisissent pas c'est que toutes leurs petites questions une fois la planete detuite ils n'auront plus le loisirs de se battre car le terrain de jeu sera cassé. Des enfants ne voyant pas demain, faisant sans cesse des querelles d'ecoliers digne du niveau de la maternel, les hommes politiques font mieu ils atteignent le niveau elementaire (la primaire).

Écrit par : mathieu | 17/10/2006

Salut Mathieu,

Tu as tout à fait raison. Comme je l'ai écrit sur Agoravox en commentaire, quand on lance cette alarme chez les gens de son entourage, on tombe comme un cheveu dans la soupe.
Personne ne semble se préoccuper que nous sommes peut-être au bout de la possibilité de vie de l'homme sur terre.
Tout le monde fait comme "si" il n'y avait aucun problème. Les matières premières, le pétrole ont croit bêtement que ce sont des éléments renouvelables indéfiniment.
Les seules choses que l'on peut faire, c'est de prendre le plus vite et le mieux possible les dispositions qui rallentiront le processus de gaspillage pour se permettre de prolonger ce temps d'utilisation avant le point final. L'esprit humain, dans ce cas, aura plus de chance de trouver d'autres alternatives.
Par la même occasion, le climat, le point crucial, pourrait retrouver un point d'équilibre et qui permettrait de stopper certaines catastrophes inéluctables.
Oui, nous avons connu des périodes de glaciation mais il y a bien longtemps et combien survivront si l'on avait une enième version?
La terre a encore beaucoup de millions d'année à vivre. Sera-ce en compagnie des hommes? Les homards peut-être? Ils passent partout ceux-là?

Écrit par : L'enfoiré | 18/10/2006

MATIERE A REFLEXION

Dans les périodes de mensonge Universel, dire la vérité deviendra un actte révolutionnaire.

Georges Orwel.


achat or

Écrit par : Inter'Or | 12/10/2008

ARTE présente Chasing Ice

https://www.youtube.com/watch?v=hC3VTgIPoGU

Écrit par : L'enfoiré | 05/01/2017

Guy McPherson - Human Extinction within 10 years

https://www.youtube.com/watch?v=zqIt93dDG1M

Écrit par : L'enfoiré | 11/01/2017

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