25/08/2024
Une route de la soie plutôt rugueuse
Le livre "La femme au Dragon rouge" de J.R. Dos Santos fait réfléchir sur plusieurs points.
Comme à son habitude, cet auteur dont j'ai déjà repris les livres pour en faire des billets, construit ce livre en en alternant les chapitres.
Les uns sont reliés à la jeune Ouïghoure, membre du Parti communiste chinois qui est emprisonnée par le Parti chinois.
Les autres, reliés au cryptologue Tomas Noronha, aidé de Charlie Chang, agent de la CIA, qui tente de retrouver la trace de son épouse, kidnappée en même temps qu'une inconnue appelée "Dragon Rouge".
Inspiré de faits réels, ce roman, implacable et hyper documenté, n'est qu'une fiction basée sur des faits réels en décryptant les intentions du Parti communiste chinois face à l'Occident.
Quelles sont les véritables intentions du pouvoir chinois au sujet de la nouvelle "Route de la soie" ? est la question principale du livre.
Ce sont ces objectifs que "La femme au Dragon rouge" qui s'est évadé, est censée rapporter selon des principes des Chinois Hans.
Le livre de JR Dos Santos compte 622 pages.
Les paragraphes de numéros impairs concernent la vie et l'emprisonnement de la jeune Ouïgour dans un centre de rééducation à la mode chinoise au Xinjiang pendant lequel il fallait que Madina avoue des crimes qu'elle n'avait pas commis dans un centre de rééducation. Elle y a subi un lavage psychologique de cerveau, des viols et une stérilisation physique avec des objectifs de performance d'éradication de son peuple sur le long terme par ce qu'on ne peut appeler autrement que génocide programmé biologiquement et culturellement.
Forcer à croire, ce qu'on ne pense même pas, en répétant inlassablement le même message, est pire que le nazisme. Libéré, le ver une fois inséré dans la pomme, pourra pourrir la pomme entière après avoir été relâché de la rééducation. Une détention de masse de 10 à 30% de Ouighours s'est produite dans les camps de concentration du Xinjiang, appelés "centres de désintoxication". Les algorithmes développés pour lire les pensées n'ont plus rien en commun avec les polygraphes qui mesurent les réactions psychophysiologiques d'un individu lorsqu'il est interrogé, afin de déterminer s'il dit la vérité ou s'il ment.
Libérée, Madina s'enfuit de Chine et trahit le Parti en transmettant le Protocole secret de Dragon Rouge révélant ce que les Américains cherchaient comme confirmation au sujet de l'opinion qu'ils avaient du Parti communiste chinois.
En dehors de la fiction, Madina pourrait être la militante Sayragul Sauytbay qui s'est enfuie du Xinjiang.
Les paragraphes pairs du livre de Don Santos relate plus une fiction presqu'un thriller, dans laquelle Noranha tente de retrouver son épouse enlevée avec la jeune femme au Dragon rouge.
On pourrait commencer par lire tous paragraphes impairs et continuer par les pairs parce chroniquement, ils se suivent chronologiquement.
Le lecteur pressé de lire sa substantifique moëlle peut se ruer sur l'Épilogue entre la page 539 et 580. Les notes de l'auteur suivent et parlent de ses sources en dévoilant toutes les techniques utilisées pour éradiquer radicalement tout Ouïghour enregistré par des caméras de surveillance.
JR. DOS Santos termine son livre par dire qu'il a vécu à Macao pendant quelques années et qu'il a pu constater que le peuple chinois est travailleur, doté d'immenses qualités mêlées de courtoisie, de pragmatisme et du sens de l'équilibre.
C'est le gouvernement du Parti qui est visé dans son livre.
Le communisme peut avoir de bons côtés tout comme le libéralisme de l'Occident, s'il laisse la liberté à des particularismes et des libertés à ceux qui ne sont pas.
En Chine, la restriction de l'enfant unique n'existe plus. Elle a assouplie pour les Hans. La campagne "devenir une famille" fait l'inverse pour les personnes originaires de minorités ethniques comme les Ouïghours.
Le nom Madian a été choisi par Dos Santos en hommage à une rescapée ouïghoure de Xinjiang, sœur de Gulbahar Haitivaji qui a été emprisonnée pour "délit d'association" et pour s'être rendue au Congrès mondial ouïghour à Paris par un "as salaam alkekum". Elle habite en France. Les ONG comme Amnesty International ou Human Rights Watch, veillent mais ne peuvent rien faire.
Le Parti communiste chinois, lui, est non élu et n'est pas la Chine.
Il ne faut pas penser que le problème généré par le Parti ne touche que l'ethnie ouïghour.
Les Hans eux-mêmes sont sous la même loupe de la surveillance des autorités pour détecter toutes les oppositions au régime.
La traduction de ce protocole en anglais avait pour titre "Unrestricted Warfare" publiée par la maison de l'édition de l'Armée populaire de libération. Elle reflétait clairement les plans d'agression contre l'Occident. Elle a été retirée de la vente.
ARTE avait déjà parlé des camps secrets de rééducation dans deux documentaires
Mardi dernier, ARTE reprenait le flambeau dans le Thema en présentant, un nouveau documentaire "Sous l'œil de Pékin - Total Trust".
"À travers le destin d’irréductibles défenseurs des droits humains, c'est un portrait d’une Chine dont le pouvoir étouffant s’adosse aux technologies de surveillance les plus en pointe. Une immersion effarante dans l’arbitraire ultraconnecté. Être surveillé et dénoncé par ses voisins, scanner un QR code pour rentrer chez soi, être empêché d’en sortir par des inconnus habilités à camper devant sa porte. Difficile de survivre en Chine lorsqu’on est défenseur des droits humains. L'histoire au présent de trois dissidents aux prises avec un pouvoir constamment menaçant :
- un avocat emprisonné et torturé dont la femme
- le jeune fils n’ont plus de nouvelles depuis des mois,
- un confrère qui a eu la chance d’être libéré mais subit d’intenses pressions de son voisinage et une jeune journaliste menacée de répression.
Le mot d'ordre général "Dissidence interdite".
Se sachant à la merci de l’arbitraire, tous vivent dans une angoisse permanente, sciemment attisée par un État omniscient, présent dans les moindres recoins de l’intimité de ses habitants. Depuis deux décennies, le gouvernement chinois utilise les technologies intelligentes pour repérer les "mauvais éléments" et mettre en coupe réglée une société toujours plus contrôlée. Un cauchemar éveillé, c'est ce que vivent les protagonistes éminemment courageux dans un scénario d’une fiction dystopique. Ce qu’organise la Chine, c’est une société totalitaire où le gouvernement parvient à retourner la population contre elle-même, avec son aval. Par la persuasion et la propagande incessante, Xi Jinping obtient que chacun surveille, suspecte, se mesure à tous. Cernés par les délateurs et les patrouilleurs de quartier, les réfractaires deviennent les cibles d’une guerre civile qui ne dit pas son nom. Sous prétexte d’une avancée inexorable du progrès, la technologie se révèle le bras armé de cette idéologie liberticide. "Tout deviendra smart et connecté", vantent les publicités promouvant le recours à l’intelligence artificielle et à la reconnaissance faciale. Pris dans les mailles d’un filet numérique toujours plus serré, les citoyens, à qui il a été imposé d’adhérer à des systèmes de classement destinés à déterminer leur fiabilité, n'ont même plus conscience de subir des abus de pouvoir au quotidien... Un projet d’activation de 570 millions de caméras de surveillance d’ici quelques années fait froid dans le dos, présage une dislocation du vivre-ensemble et brosse un tableau éloquent des possibilités de contrôle offertes par la technologie.".
...
Les Royaumes combattants de la dynastie Han
Pour comprendre la Chine et ses prémices autoritaires, il faut remonter à cette époque de Royaumes combattants pendant laquelle les Etats chinois utilisaient les alliances, les trahisons, les secrets du pouvoir pour devenir le ba à la puissance hégémonique.
La ba était Fuchai et Goujian, le rival.
Par la dissimulation le rival a renversé la situation.
Des archives de films permettent de reconstituer le passé mouvementé de la Chine avec la guerre importée par le Japon, de guerre civile entre nationalistes de Tchang Kaï-chek et communistes de Mao Zedong.
En 1949, au niveau mondial, l'Occident était le ba par la victoire de la démocratie sur la dictature, de la liberté sur la dictature, de la liberté sur l'autoritarisme, de l'individualisme sur le collectivisme, de l'économie de marché sur l'économie planifiée, de la prospérité sur le sous-développement, sur l'Etat de Droit sur le règne de la force, du libéralisme sur le communisme par le principe de la séparation des pouvoirs.
Après avoir récupéré Hong Kong sous son contrôle, c'est au tour de Taiwan de craindre l'invasion chinoise.
"Un monde à part" présente "Taïwan, l'ile en danger"
(Suite à Singapour)
"En mai dernier, la Chine a organisé des manœuvres à grande échelle pour encercler Taïwan et s'entraîner à un blocus en cas d'invasion. Lors de ces exercices, ils ont utilisé à la fois des avions de chasse et des forces navales, trois jours après la prestation de serment de William Lai Ching-te en tant que nouveau président de Taïwan, l'île autonome revendiquée par la Chine.
"Toutes les forces séparatistes en faveur de l’indépendance de Taïwan finiront dans le sang, la tête brisée face à l’événement historique d’une réunification complète de la Chine", a indiqué Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise. Taïwan avait détecté la présence de 42 avions et 31 navires chinois autour de l'île et de ses archipels périphériques, au premier jour des manœuvres lancées par Pékin pour "punir les actes séparatistes liés à l'indépendance". La Chine souhaite intégrer Taïwan sous sa souveraineté de manière pacifique, par le biais de la diplomatie commerciale. Les experts estiment que l'armée chinoise dispose d'un arsenal pour résoudre la question de Taïwan bine différemment d'une perspective de réunification pacifique. Les forces extérieures d'ingérence doivent comprendre que l'Armée Populaire de Libération est pleinement déterminée et capable de sauvegarder la souveraineté nationale de la Chine", affirme le Global Times en citant l'État major chinois.
La propagande fait passer l'esprit démocratique à l'autocratie, par la déstabilisation de la démocratie libérale, via les réseaux sociaux, en la désignant comme décadente, en contestant les valeurs universelles des droits de l'homme et en s'appuyant sur des concepts implicitement nationalistes et communistes contre tous types de mondialisation dont elle a pourtant bénéficié pendant des dizaines d'années pour s'élever elle-même.
En Chine, Deng Xiaoping a ouvert la voie du capitalisme avec des critères socialistes. Aujourd'hui, le Parti communiste chinois n'a plus de communiste que le nom, disait Don Quichotte. Xi Jinping veut atteindre une "pureté idéologique han" pour atteindre la cohésion et l'unité du Parti sous un seul patron.
Seul candidat en lice, Xi Jinping a été réélu à l'unanimité pour un troisième mandat lors de l'élection présidentielle chinoise du Parti de 2023. En raison de son exaltation du sentiment national et de sa mainmise totale sur le Parti, il apparaît comme le dirigeant chinois le plus puissant et le plus autoritaire depuis Mao Zedong par la peur de ses membres.
En 2018, rompant avec l'effacement relatif de ses prédécesseurs, il fait modifier la Constitution pour supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels, pouvant ainsi rester au pouvoir pour une durée indéterminée. Le totalitarisme et l'expansionnisme sont devenus les mamelles du régime du Parti.
Plusieurs raisons existent pour comprendre comment la Chine en est arrivée à être la deuxième puissance économique mondiale, avant peut-être devenir la première puissance économique et militaire de demain. La hiérarchie chinoise ressemble aux religions. Les différences sont dans le fait que Dieu serait le Parti, le prophète serait le Chef, le ciel, le paradis, serait la Chine en mettant le bien en commun, la population, des camarades.
La bénédiction serait de garder les Chinois chez eux en Chine avec un Parti bienveillant, grandiose avec le Lingxiu comme timonier protecteur qui donne la prospérité sociale en détruisant si nécessaire le passé et son patrimoine. Le Parti souligne en secret que les armes de la dictature démocratique populaire doivent être employées sans hésitation comme une guerre du peuple en envoyant tous les opposants dans les laogai qui, inspirés des goulags soviétiques, réduisent tout dissident à l'esclavage dans des "campagnes" par une rééducation de la vie quotidienne. Madina aime la Chine. Membre du Parti avant qu'elle ne subisse les affres de sa détention qui commence toujours par "une invitation à boire une tasse de thé au poste de police".
Toutes résistances aux activités culturelles ou sportives seraient envoyées par la peur de vivre en enfer sur terre et pas dans les cieux.
Des sociétés comme Nike, Samsung, Huawei, Apple, VW, Lacoste, Xara et Nokia ont bénéficié (in)directement du travail forcé ouïghour exporté en Occident. Il est déjà arrivé qu'un message de détresse, soit introduit dans la doublure d'un vêtement importé de Chine vers l'Occident.
En premier, "L'art de la guerre" de Sun Tsu se retrouve dans toutes les techniques utilisées par le Parti chinois.
En 2015, j'ai parlé de Sun Tzu dans "La stratégie du maillon faible". Il n'y était pas question de la Chine mais de montrer qu'en étant le maillon faible dans une société humaine, il est possible de résister contre les plus forts. A l'époque, c'étaient les terroristes, l'économie chancelante de la Grèce et de l'Ukraine en faisaient partie.
Les terroristes sont toujours ceux qui ne partagent pas les mêmes idées et idéologies que celles de soi-même.
Le livre de Christine Ockrent "L'Empereur et les milliardaires rouges," ne dit pas autre chose.
La guerre entre la Russie et l'Ukraine a temporairement changé les préoccupations de l'Occident.
Pour la Chine, ces deux années de guerre entre la Russie et l'Ukraine sont très instructives comme test de résistance entre un régime autocratique et démocratique.
J'ai dû remettre Alexandre Latsa au pas dans des billets précédents. Il faisait du recrutement auprès des Français pour les faire venir à Moscou qui d'après lui, était une des plus belle ville du monde. Etait-ce pour en faire de la chaire à canon ?
...
Réflexions du Miroir
En 2008, lors des Jeux olympiques de Pékin, j'ai écrit quelques billets au sujet de la Chine. Époque pendant laquelle, celle-ci était pointée du doigt sur les exactions contre le Tibet et les Tibétains.
En 2019, le titre du billet "Nuits de Chine, nuits câlines" rappelait une chanson à succès vieille de plus de cent ans pour préciser que les sirènes chinoises cachaient des vérités du régime autoritaire de la Chine derrière des réalisations modernistes et parfois fantasmées en Occident.
L'histoire de la Chine était reprise dans "Rétro Chine (1)", dans son actualité dans "Verso Chine jusqu'aux J.O. (2)" et son futur imaginé dans "Verso Chine après les J.O. (3)".
En 2009, l'expo de "Shanghai, premières", rappelait que cette ville avait eu comme personnage énigmatique dans son histoire par l'intermédiaire du commerce de l'opium.
En parallèle avec l'évolution, j'ai suivi l'évolution des Chinois, d'année en année, depuis 2010, au travers de "Astrologie chinoise par la pratique".
Est intervenu dans l'histoire chinoise, le train belge de Pékin à Hankou
Dans les écoles chinoises, l'histoire est aussi enseignée après adaptation à l'idéologie du Parti.
Pierre Marlet dans l'histoire des JO modernes de 1896 à nos jours, reprenait l'année olympique de 2008.
Pékin voulait montrer au monde ce qu'elle était capable, sans parler de ce qui se passait derrière cette positivité .
« Le patriotisme, c'est l'amour des siens. Le nationalisme, c'est la haine des autres. » Romain Gary,
J'ai déjà parlé du franco-chinois, Hengxi alias Alain Albie qui vivait en Chine et qui avait tenté de faire comprendre, aux Français, la vie de tous les jours en Chine sur Agoravox.fr dont les six derniers billets.
Hengxi a voulu montrer les beaux côtés de la Chine.
Son propre site "Reflet de Chine" était clair, net et bien présenté. La Chine est immense et tout dépend d'où il vivait.
Le premier billet "L'armée chinoise à Paris en 2017 : Fiction ou réalité" était-il seulement provocateur ou ou apportait-il des prévisions ?
Ce n'est pas arrivé en 2017. Cela pourrait devenir une réalité en 2049 lors du centenaire. Il se pourrait qu'il y ait des ressemblances troublantes avec l'idée de l'invasion de l'Occident.
Dès 1978, la Chine devient une des hyper-puissances sous forme d'un ordre mondial.
L'Occident a collaboré au transfert de ses connaissances et des technologies en fonction de la directive de sécurité nationale 11, signée par Reagan. L'esprit de cupidité des Occidentaux, les a poussé dans une certaine naïveté à effectuer des des échanges avec la Chine.
L'Empire du Milieu par Zhongguo pengyou voulait changer la donne contre ce qui est appelé "barbarisme colonial" auquel on se soumet et combattre cette grande humiliation par un rajeunissement de la nation chinoise en utilisant le Kuomintang du nationalisme de Sun Yat-sea et en relançant le Royaume Combattant en deux phases du protocole du Dragon Rouge.
En 2049, la Chine espère devenir le nouveau ba en deux phases :
- en développant l'économie en réduisant le retard par rapport à l'Occident.
- en montrant une fausse adhésion à l'économie capitaliste libérale..
Le proverbe "wai ru nei fa" dit qu'il faut être extérieurement vu bienveillant comme stimulus positif et intérieurement, impitoyablement négatif.
Le principe "Nongcum booweicheigshi nei fang Lao guang Yang hui" de cachez son jeu en attendant son moment apporte le terme dans le temps qui agit comme anesthésiant.
"wai yuan nei fang" c'est à dire utiliser la compagne pour encerclé la ville en étre rond à l'extérieur et carré à l'intérieur.
"Man tiam guo hai", veut dire traverser les mers en trompant les cieux sans agressivité.
Cent ans avant, le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la fondation de la République populaire de Chine (RPC) sur la place Tian'anmen, à Pékin, en déclarant : « Les Chinois se sont levés ». Le parti nationaliste (Kuomintang) se réfugie quant à lui sur l'île de Taïwan, en y perpétuant la république de Chine.
Aujourd'hui, ce sont plutôt les plans de la nouvelle Route de la soie qui inquiètent par manque de clarté dans ses objectifs ou trop clairs en réfléchissant un peu.
Le dernier article de Hengxy, posté sur Avox en 2011, "Que reste-t-il du communisme en Chine ? Rien et beaucoup" démontrait que si la manière de vivre a pris des allures capitalistes et libérales, c'est sous la forme de capitalisme d'Etat, ne laissant plus aucune liberté individuelle et privée.
Après une longue période de "réparations du site", j'ai constaté que le site de Hengxi était réapparu avec le même titre mais sous une toute autre allure avec la santé et le Shiatsu comme cheval de bataille. Plus de description de la vie en Chine avec la signature de l'auteur "Hengxi".
Qu'est-ce qui a généré sa disparition et le remplacement du but essentiel d'information de son site ?
A-t-il été forcé d'arrêter à décrire sa vie en Chine ?
En 2019, quand Don Quichotte est allé en Chine dans un voyage organisé. A son retour, il a écrit le billet "La Chine vue par un voyageur (1-2)" .
Pour lui, le communisme restait ancré fondamentalement dans les mentalités chinoises mais dans un modernisme débridé.
Comme réaction immédiate à son billet, ce serait de parler du patrimoine de la Chine millénaire qui a disparu par la modernité forcée. Que pourrait chercher un touriste avide d'histoire dans des villes comme Shangaï, Pékin ou Shenzhen, présentées comme des réussites du régime du Parti unique sinon des gratte-ciels que l'on voit partout dans les mégapoles.
J'ai suivi son article par un contre-pied dans "La Chine vue par un autre voyageur (2-2)".
L'homme a toujours cherché à avoir des opposants pour exprimer sa force par rapport à ses rivaux.
George Orwell pointait son Big Brother de l'État d'Océania, objet d'un culte de la personnalité. Il aurait pu pointer la Chine comme une Big Mother d'une patrie chinoise dirigée par une personnalité qui ne laisserait aucune initiative en supprimant toute envie de sortie du régime.
La crise financière dans les années suivant 2007-2008 en Occident est un signe que le transfert irréversible de ba s'est produit. Les masques sont tombés.
La Chine veut être le maître du monde en exerçant la dictature, la surveillance et la répression.
La Route de la soie s'est mise en marche via des prêts distribués par la Chine vers ceux qui ont des dettes en Occident et en Afrique en échange d'aides financières, humaines chinoises et d'outils culturels. Réduits au silence, ces Etats endettés sont restés soumis par contrat à une censure insidieuse consistant à n'accorder d'idéologie que celle qui est en accord avec la doctrine chinoise.
La guerre économique chinoise a aussi commencé dans les pays occidentaux plus fortunés par l'intermédiaire du low-cost sur les produits chinois avec des prix sans concurrence possible. Beaucoup moins de règles de protection des travailleurs ont permis d'utiliser des prix de vente plus bas, régulés par le Parti lui-même.
Le low-cost chinois a été un piège pour attirer les consommateurs dans une fausse course des grands en s'offrant à prix cassés des consommations que ceux-ci n'auraient pu assumer aux prix occidentaux.
Il est vrai que quand les prix approchent de la gratuité, c'est que vous êtes devenu le produit vous-même.
En 2009, l'Occident pensait que le Parti chinois était resté communiste pacifique. Il se trompait. Il a été trompé et s'est trompé lui-même en mésestimant le pouvoir chinois. Des outils militaires chinois ont pris leur envol en même temps, rendant toute coopération impossible militairement.
Dans le fond, le Covid a permis de répondre aux objectifs. Sans enquête internationale, personne n'a pu dire que le virus venait de Woang. Les Chinois sont restés emprisonnés chez eux.
Le document 9 du Parti condamne la démocratie constitutionnelle jusqu'à son concept de société civile de l'homme et de liberté d'expression. Le dicton de "Péril jaune" est devenu un mythe xénophobe qui cache un piège de la générosité, aligné au peuple chinois alors que ce n'est que le Parti impérialiste des dirigeants dans une conviction protocolaire d'un Lingxia éternel qui l'a créé.
"Aux marges de l'Europe, la Chine grignote les Balkans" écrit le Monde diplomatique. A Belgrade, les amitiés avec la Chine sont nées après les bombardements des Américains de 1999. Le dynamisme de l'économie serbe n'emporte pas l'adhésion de la population dans une logique extractiviste des entreprises chinoises qui n'ont pas les mêmes règles du droit du travail. "Enginering Group Tianjin Electric Power" envoie des Vietnamiens dans un quasi esclavage. Si les voies du Seigneurs ne sont plus impénétrables, c'est grâce à l'opacité des contrats.
Les lanceurs d'alertes ont permis de signaler les dérives outrancières du pouvoir en Occident. Mais, pas en Orient.
Désormais, il reste à la Darpa américaine de travailler aussi dans l'ombre.
La Chine prépare un pouvoir sans opposants, sans contestations en préparant une guerre autoritaire par la persuasion de zombies dans les réseaux sociaux en imposant les seules valeurs traditionnelles chinoises.
Hengxi avait peut-être raison sans le vouloir quand il écrivait "Attention ! Le progrès peut nuire gravement à la santé".
J'avais osé répliquer dans "L'absence de progrès peut nuire gravement à la vie" qu'il commenta en écrivant "Tu es dans l'absolue illégalité en reprenant mon article sans autorisation de ma part, la loi n'autorisant que les courtes citations".
"En Chine, non peut-être" avais-je envie de répondre.
La dissimulation a été la seule manière de cacher son jeu en attendant son heure dans l'Art de la guerre de Sun Tzu.
Contrairement à l'Occident démocratique qui, entre des élections, est toujours pressé d'accomplir les tâches pour se faire réélire, la Chine a tout le temps devant elle avec un président à vie.
Oui, c'est vrai "Le cerveau est câblé pour obéir", mais la liberté de penser individuelle reste un point à ne pas tergiverser. Je n'imagine jamais pouvoir arriver à cette dérive humaine aveugle.
Cela dépasse l'entendement quand ce cerveau subit son lavage par la force car alors plus rien n'est impossible.
Comment est-on arrivé à cette situation catastrophique pour les uns et misérabiliste pour les autres ?
Je pense avoir trouvé une partie de la réponse suite à l'accrochage que j'ai eu avec Hengxi qui était conservateur et moi, progressiste.
Il existe une opposition idéologique entre les conservateurs qui ont peur des progrès, se retranchent dans le passé, dans un gouvernement providentiel et ceux qui ne voient que des avantages dans les libertés individuelles qui apporteront les inventions dans la vie du futur.
Il faut choisir son clan entre un état libertaire et un état providence mais surveillé.
"Questions de principes et d'objectifs de vie"
Le dialogue "Comment convertir un conservateur en progressiste?" le confirme.
- La diversité, c'est ça. Les synonymes sont bigarrure, disparité, foisonnement, hétérogénéité, multiformité, multiplicité, pluralité, richesse, variété, disais-je.
- Cela s'appelle le relativisme. Il faut séparer le bon grain de l'ivraie et amener l'individu à s'élever, de verticaliser, me répondait-on.
- Tout est relatif à une époque et pas à une autre. L'époque dans laquelle on vit se résume avec soit des boulets bien attachés à la cheville soit prendre les ailes vers la liberté. C'est au moment que les représentants sortent de leurs prérogatives partisanes passéistes qu'on commence à rigoler dans la dérision en dehors des chemins de la soie.
- Prométhée, qui voit plus loin dans le futur, est l'Esprit. Epiméthée, qui réfléchit après, est le Corps. Si le corps décide pour l'esprit, c'est une voie négative. C'est l'esprit qui doit être aux commandes du corps....
- Oui, peut-être. Mais je réponds "Esprit sort de ce corps qui te fait mal". Quand l'esprit reste en rade, il retombe dans les réalités de comment il vit. En Chine, l'émulation insensible du Parti a tout le temps pour contraindre ses citoyens à obéir. Il agit par contraintes sans prières. Il lui suffit de dire qu'il a raison d'être comme il est, après un lavage de cerveau.
-Pour comprendre l'esprit chinois, il faut jouer au jeu de GO. La lecture de "Vent d'Est, vent d'Ouest" de Pearl Buck, "Fleur en fiole d'or" dans la Pléade fascinent, plus que la communiste.
- Présenter ses bons côtés et faire oublier ceux qui ne le sont pas, c'est exactement ce que fait le Parti chinois. Il m'irrite et m'horrifie parfois. Le cirque de Pékin avec les exercices d'équilibre en groupe pour la promotion de la Chine et donc du Parti, sont trop basés sur des principes qui ne connaissent aucune liberté individuelle.
Le dialogue s'est terminé là.
Le régime du Parti chinois a gagné la bataille puisque son message est passé dans l'esprit des Occidentaux ?
Johann Chapoulot parlait de "La dévastation du monde par les derniers des hommes par le néolibéralisme". Il semblait apporter aussi des arguments qui pousseraient à donner plus de pouvoir à l'Etat sans parler du Parti chinois.
Qu'en dire sinon la même chose mais inversée communisme vs capitalisme ?
Obtenir l'agrément et les applaudissements d'une population n'est-ce pas la meilleure façon de préparer la guerre et de subir n'importe quoi ?
Tester la nouveauté pour la rendre plus efficace par plus automatisme de la modernité. Etre mécréant, c'est vouloir apporter une opposition constructive à penser sans croire, rester ouvert et démocratique à tout avec le respect pour tous et accepter une philosophie postmoderne avec l'aide de la dérision pour ne pas s'engluer dans un engrenage inextricable du passé. Si cela ne marche pas, à prendre "la philosophie de la résilience des philosophes grecs".
Extrait du Monde diplomatique :
Pour moi, casser la personnalité de quelqu'un pour en faire un zombie est "le" crime par excellence.
Tout le monde est et doit rester différent à la recherche de compromis avec son entourage en étant ouvert sans être neutre et en existant avec ses arguments tout simplement. L'idée de favoriser les échanges des idées est une bonne chose s'il elle ne devient pas une opportunité pour "avaler" les autres sous sa coupe.
Des philosophes qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent des solutions adéquates, on en cherche.
"La guerre, c’est la guerre des hommes; la paix, c’est la guerre des idées" disait Victor Hugo.
Alors encore une fois, pour terminer ce billet, cette chanson lancinante chantée par Jack Lantier pour le rêve en attendant un réveil plus calamiteux.
Allusion
PS : Prévision de ce billet sur agoravox.fr
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25/8/2024: Le russe Pavel Durov de Telegram a été arrêté à Paris
1/9/2024 : "Un monde à part : Singapour, le meilleur des monde ?" L'incroyable cité-état de Singapour. Le pays de tous les records : plus longue espérance de vie, criminalité la plus basse, technologie la plus en pointe. Pour beaucoup, ce mini-état prospère et futuriste est un modèle idéal. Mais pour d'autres, ce monde où la sécurité est poussée à l'extrême a un coût bien trop élevé : celui des libertés. À Singapour, les caméras de surveillance se comptent par milliers, des robots surveillent les citoyens au quotidien, et les interdictions sont omniprésentes. Sa densité de population est la deuxième plus élevée au monde parmi les États indépendants (après Monaco). Cité-État « démocratie autoritaire » ou « dictature bienveillante ». Dans les années 1980, le pays fait partie, avec Hong Kong, la Corée du Sud et Taïwan, des quatre dragons asiatiques, des États en transition et au développement économique effréné. En plus de 70 ans, Singapour n'a connu que quatre premiers ministres, dont Lee Kuan Yew (de 1959 à 1990), son fils Lee Hsien Loong (2004-2024), Goh Chok Tong (1990 à 2004) et Lawrence Wong en poste depuis 2024. La cité-État est donc considérée comme un pays pratiquant le libéralisme économique sans le libéralisme politique. Paradis fiscal particulièrement opaque entre Asie et Occident. Le pays est toujours sous la coupe autoritaire du People's Action Party
2/9/2024 : Scan de la plateforme chinoise TEMU
8/10/2024 : Le protectionnisme contre la Chine est-il efficace ?
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Commentaires
Un monde à part : Singapour, le meilleur des mondes ?
La plus longue espérance de vie, criminalité la plus basse, technologie la plus en pointe. Pour beaucoup, ce mini-état prospère et futuriste est un modèle idéal. Mais pour d'autres, ce monde où la sécurité est poussée à l'extrême a un coût bien trop élevé : celui des libertés.
https://auvio.rtbf.be/media/un-monde-a-part-un-monde-a-part-3239938
Écrit par : Allusion | 02/09/2024
Répondre à ce commentaireForum Chine-Afrique : Pékin veut "sanctuariser ses approvisionnements et délégitimer l’Occident"
Des dizaines de dirigeants et délégations africaines sont arrivés en Chine pour participer au neuvième forum Chine-Afrique, du 4 au 6 septembre, dédié à l'approfondissement des liens avec le continent. Accusé d’exploiter à outrance les ressources minières de l’Afrique, Pékin compte sur cette rencontre pour soigner son image en se posant en rempart contre l’influence occidentale. Explications du chercheur spécialiste de la Chine, Emmanuel Véron.
Il s’agit d’un événement diplomatique majeur, le plus grand organisé à Pékin depuis la pandémie de Covid-19, affirment les autorités chinoises. Des dirigeants et représentants de toute l’Afrique sont arrivés en Chine pour participer au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), organisé du 4 au 6 septembre dans la capitale chinoise.
Un événement dédié à renforcer la coopération entre la Chine et l’Afrique, dont Pékin est le premier partenaire commercial, mais également le premier bailleur de fonds. Particulièrement active dans le domaine de la construction, la Chine est perçue par certains dirigeants comme un vecteur de modernisation du continent africain. Elle fait également l’objet de critiques, accusée d’accaparer les matières premières du continent, notamment en République démocratique du Congo, l’un des principaux exportateurs de minerais au monde.
La Chine en Afrique : une relation asymétrique
Pour faire le point sur les enjeux de ce sommet, France 24 s’est entretenu avec Emmanuel Véron, spécialiste de la Chine contemporaine, enseignant-chercheur associé à l'Inalco et à l'École navale et auteur de l’étude : "Chine-Afrique : une relation asymétrique et stratégique pour Pékin".
Il s’agit de la neuvième édition de ce forum. Pouvez-vous nous expliquer l’importance de cet événement pour Pékin ? Où en est aujourd’hui la relation entre la Chine et le continent africain ?
Emmanuel Véron : le Focac a été créé pour acter la politique spécifique de la Chine envers l’Afrique, dans la continuité de celle initiée dans les années 1950 par Mao Zedong. Avant d’être un sujet économique, il s’agit d’abord d’un sujet politique pour Pékin, visant à obtenir la sympathie des pays tiers-mondistes pour s’imposer en leader du "Sud global" dans le paysage international.
Cette politique avait pour but de promouvoir l’image de la Chine, mais également d’obtenir du soutien lors des votes de l’ONU, notamment sur la question de Taiwan, ce qui a très bien fonctionné puisqu’il n’y a aujourd’hui plus qu’un seul pays africain qui reconnaît son existence.
Pendant un peu plus de vingt ans, le Focac a été perçu en Afrique comme la plateforme modèle pour le développement du continent. Aujourd’hui, la vision est beaucoup plus nuancée, en particulier du fait de la politique prédatrice de la Chine sur un grand nombre de matières premières, dont les minerais, mais aussi les matières agricoles ou bien encore les bois précieux. Pour ce qui est des projets d’infrastructure, qui ont longtemps fait office de vitrine de l’action chinoise en Afrique, là encore le modèle a montré ses limites. Car ces projets, parfois pharaoniques, ont été financés par des prêts chinois qui ont considérablement accru la dette de certains pays.
Quels sont les principaux enjeux de ce sommet pour Pékin ?
Aujourd’hui, le discours chinois axé sur le développement de l’Afrique a du plomb dans l’aile. La Chine a conscience que son image est écornée et qu’elle doit essayer de corriger le tir. Pour ce faire, elle investit beaucoup dans la communication diplomatique et mise sur ses relations privilégiées avec les chefs d'États africains. La Chine jouit d’une relation d’asymétrie très forte dans les relations bilatérales. Elle conduit des négociations spécifiques avec chaque pays pour en tirer le meilleur profit tout en évitant d’être perçue de manière globale comme un ennemi.
Pour la Chine, le Focac est avant tout une opération de communication qui vise à fixer la feuille de route pour les 10, 15 années à venir en insistant sur le potentiel de l’Afrique. Le but n’est surtout pas d’aborder les sujets qui fâchent à l’échelle du continent, comme l'endettement excessif de plusieurs pays africains envers la Chine, qui les place dans une situation de dépendance accrue. Il s’agit également pour la Chine d’un levier pour faire passer des messages sur la scène internationale en ce qui concerne l’Afrique.
Ce forum sino-africain intervient dans un contexte de bouleversements politiques en Afrique de l’Ouest, où trois pays (Mali, Burkina, Niger) dirigés par des militaires ont rompu avec la France et renforcé leurs partenariats avec la Russie. S’agit-il d’une bonne nouvelle pour Pékin ?
La poussée anti-occidentale que l’on observe dans ces pays, au sein des classes dirigeantes comme d’une partie de l’opinion, est un sujet que la Chine connaît très bien et qu’elle instrumentalise, tout comme le fait la Russie. Pour la Chine, l’Afrique est un levier contre l’Occident, et elle est bien consciente que la dynamique de tensions entre les pays du Sahel et ses anciens partenaires lui est favorable. Depuis le départ de la France, elle s’est engouffrée dans la brèche, notamment au Mali, où elle a envoyé des formateurs et des équipements militaires.
Dans ce contexte, la Chine et la Russie peuvent être parfois des concurrents, mais elles sont surtout complémentaires sur plan tactique. La Russie utilise l’Afrique pour monter des opérations d’ingérence contre ses adversaires. Pékin, de son côté, veut sanctuariser ses approvisionnements en matières premières, tout en délégitimant et en décrédibilisant l’Occident.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/monde/forum-chine-afrique-p%C3%A9kin-veut-sanctuariser-ses-approvisionnements-et-d%C3%A9l%C3%A9gitimer-l-occident/ar-AA1pVtFJ?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=731d56a0b9004d92a00bb2dba6308a8e&ei=13
Écrit par : Allusion | 04/09/2024
Répondre à ce commentaireMao, l’empereur rouge (3/3)
La Révolution culturelle
Dernier volet du portrait de Mao Zedong. Après le désastre du "Grand Bond en avant", Mao, menacé par une opposition interne au sein du Parti, se retire dans sa villa. Mais le leader va s’appuyer sur la jeunesse et les étudiants – ses "gardes rouges", qui traquent inlassablement dans la rue les contre-révolutionnaires, pour mettre en oeuvre sa redoutable "révolution culturelle".
Entre humiliations et destructions, la Chine plonge dans un climat de terreur et de violence, tandis que le dictateur reste une icône pour les mouvements de révoltes étudiantes en Occident. À sa mort en 1976, il ne parvient pas à désigner un successeur. Qu’importe : s'autoproclamant son héritier presque quatre décennies plus tard, Xi Jinping s’appuiera, lui aussi, sur le culte de la personnalité et les méthodes de Mao pour installer son règne totalitaire.
Le "Grand Timonier"
Au centre de l'histoire récente de la Chine, Mao Zedong s'est appuyé sur la classe rurale pour engager sa révolution communiste. Animé par la doxa marxiste qu'il adapte à l’Empire du Milieu, il est convaincu que la prospérité de son pays passe par la redistribution des terres. Le "Grand Timonier" (son surnom officiel à partir de 1966, largement exploité par la propagande) lance des réformes qui engendrent une certaine stabilité politique et une croissance économique. Mais le dirigeant totalitaire installe également un climat de terreur et de chaos. Comment ses idées ont-elles pu faire couler tant de sang ? Nourrie de riches archives, d’éclairages d’historiens et d’historiennes et de témoignages bouleversants des victimes du régime, cette série documentaire offre un tableau passionnant de cette période cruciale qui continue de façonner la Chine contemporaine, avec celui qui s’en proclame l'héritier : Xi Jinping.
https://www.arte.tv/fr/videos/113586-003-A/mao-l-empereur-rouge-3-3/
Écrit par : Allusion | 17/09/2024
Répondre à ce commentaireLe confucianisme, un système de croyances optimiste
Le confucianisme est l'un des systèmes de croyance les plus importants au monde. Plutôt qu'une religion avec un dieu, il est basé sur le respect des autres. Un confucianiste croit que tout le monde est intrinsèquement bon et qu'il suffit de lui donner la bonne éducation pour qu'il devienne une personne morale et éthique.
Rendu populaire par le philosophe Confucius (551-497 avant notre ère), le confucianisme est un mode de vie qui met l'accent sur la cohésion sociale en satisfaisant le besoin d'appartenance et de communauté de l'être humain.
Bien qu'il ait été diffusé par des philosophes, il n'est pas certain que le confucianisme soit une religion ou une philosophie. Il peut être considéré comme un peu des deux.
Avant que le philosophe Confucius (551-497 av. J.-C.) ne popularise les enseignements de ce système de croyance, les bases de celui-ci existaient dans les traditions anciennes.
En ce sens, le confucianisme est différent des autres religions. Le christianisme porte le nom de Jésus-Christ et le bouddhisme celui de Bouddha. Cependant, le confucianisme est plutôt une reprise de rituels existants par un seul homme.
C'est en Chine que le confucianisme est le plus répandu. Mais son influence se fait également sentir en Corée, au Japon et au Viêt Nam. Il est souvent mélangé à des croyances bouddhistes et taoïstes.
Le confucianisme n'est pas seulement une philosophie. C'est aussi l'une des principales bases des codes éthiques, moraux et éducatifs en Chine. En bref, il s'agit d'une croyance globale. Il est même possible d'avoir une vision confucianiste du monde tout en adoptant une autre religion.
Les enseignements du confucianisme nous sont connus grâce aux livres écrits par les disciples de Confucius. Ces ouvrages sont appelés les Analectes et contiennent l'ensemble de ses idées et de ses enseignements.
Les enseignements de Confucius ont été conservés dans des écrits de style conversationnel. Dans ces livres, la personnalité de l'homme apparaît. Il est clair qu'il est extrêmement déterminé dans sa mission de changer la société pour le mieux.
Le confucianisme a été mis en avant, soigneusement emballé, par Confucius. C'était un enseignant, un philosophe et un théoricien politique. Il est important de connaître un peu son histoire pour comprendre le confucianisme.
Confucius était issu d'un milieu modeste. Il occupait des emplois subalternes dans les écuries, mais il a lentement gravi les échelons jusqu'à devenir un personnage important sur la scène politique.
Confucius ne se considérait pas comme un inventeur et ne pensait pas avoir des idées particulièrement nouvelles. Il se voyait plutôt comme un conservateur des traditions de la dynastie Zhou, qui avaient si bien fonctionné.
Confucius a été inspiré par Zhougong. Ce dernier, duc de Zhou (11ᵉ siècle avant notre ère), a consolidé dans sa région un système féodal basé sur des rituels.
Cela signifiait que la société était liée par des pactes, des liens de sang et des mariages. Il pensait que l'observance des rituels, plutôt que la loi et la punition, créait une société cohérente. Grâce à ce système, la dynastie Zhou a perduré plus de cinq siècles.
Confucius a grandi pendant le déclin du système féodal en Chine. De nombreuses crises politiques ont été associées à une diminution de la morale et de l'éthique.
Confucius s'est consacré à l'étude de la condition humaine afin d'annoncer un retour à des temps plus vertueux. Il croyait profondément que la communauté et les liens étaient essentiels à une société saine.
Le cœur du confucianisme est le respect de ceux qui vous entourent. Il s'incarne dans l'adage bien connu "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent".
Dans le confucianisme, il est important d'être une personne morale. Pour devenir moral, il faut adopter des comportements vertueux. Il s'agit notamment d'être respectueux, altruiste et humain.
Confucius a insisté sur le rôle de l'éducation dans la formation de personnes morales. Il pensait que tout le monde était foncièrement bon. Il suffisait d'apprendre à adopter de bonnes formes de conduite.
Les rituels du confucianisme, tels que les sacrifices aux anciens, sont un moyen important pour les gens d'apprendre une attitude respectueuse et de créer une cohésion sociale.
La famille est un concept clé de la pensée confucéenne. Il ne s'agit pas seulement des liens génétiques, mais aussi de l'idée que la société est une forme de famille. Tout le monde devrait pratiquer une sorte de "piété filiale".
La dévotion à l'égard de la famille peut prendre de nombreuses formes. De l'adoration des ancêtres et de l'obéissance aux parents à l'appel de l'empereur "Fils de Dieu".
Le confucianisme n'a pas de dieux. Les esprits des personnes décédées sont vénérés. Des temples et des rituels sont prévus à cet effet.
Si vous êtes une personne morale et que vous respectez votre famille, vous contribuerez à ce que l'on appelle "l'harmonie cosmique". Cela signifie que si tout le monde suit ces principes, le monde en sera affecté positivement. Par conséquent, chaque personne est importante.
Les enseignements de Confucius ont été conservés et complétés par ses élèves. À sa mort, le principal groupe de penseurs confucéens s'est divisé en huit écoles de pensée.
Mencius est l'un des principaux adeptes du confucianisme. Il croyait également en l'importance de la famille et essayait d'en tenir compte dans ses relations politiques.
Tous les disciples importants avaient une vision différente du confucianisme. Les écoles collectivistes et individualistes étaient toujours en conflit. Mencius offrait un bon compromis.
Xunzi (3ᵉ siècle av. J.-C.) autre disciple parmi les plus importants a éloigné le confucianisme d'une vision plus large et l'a réduit à une étude de la condition humaine. Grâce à ces différents paradigmes, le confucianisme est devenu un mode de vie plutôt qu'une idéologie politique ou une religion.
Sous la dynastie Han, l'empereur Wu Di a fait du confucianisme l'idéologie officielle de l'État. Il coexiste avec le bouddhisme et le taoïsme.
Sous la dynastie des Song (960-1279 avant notre ère), l'élite littéraire a créé une nouvelle forme de confucianisme. Elle se concentre davantage sur l'amélioration de soi, ainsi que sur l'éthique sociale et la métaphysique morale. Il s'agissait essentiellement d'une mise à jour qui rendait l'ancienne philosophie plus adaptée aux temps nouveaux.
Le confucianisme joue toujours un rôle dans la Chine moderne. Il s'agit d'une synthèse du confucianisme traditionnel, du rationalisme occidental et de l'humanisme. Toutefois, il est moins répandu dans la société qu'il ne l'était dans le passé.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/le-confucianisme-un-syst%C3%A8me-de-croyances-optimiste/ss-AA1qLvp0?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=ac2718fc292d4ed28fb78458e28992f8&ei=38#image=1
Écrit par : Allusion | 18/09/2024
Répondre à ce commentaireLa Chine et la Corée du Nord souhaitent "consolider" leurs relations d'"amitié" et de "coopération", ont déclaré dimanche leurs dirigeants cités par des médias d'État, à l'occasion du 75e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques.
"La Chine est prête à travailler avec la Corée du Nord (...) pour renforcer la communication et la coordination stratégiques, approfondir les échanges amicaux et la coopération", a déclaré le président chinois Xi Jinping, selon l'agence d'État Chine Nouvelle.
Pékin et Pyongyang "ont travaillé en étroite collaboration pour promouvoir la paix et la stabilité régionale, et défendre l'équité et la justice internationale", a-t-il ajouté.
De son côté, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a déclaré que Pyongyang "s'efforcerait constamment de consolider et de développer les relations d'amitié et de coopération entre (la Corée du Nord) et la Chine", a rapporté l'agence d'État KCNA.
MM. Xi et Kim se sont échangés des messages de félicitations dimanche à l'occasion du 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
La Chine et la Corée du Nord sont des alliés socialistes traditionnels, et Pékin apporte depuis longtemps un soutien à Pyongyang, isolé sur le plan diplomatique.
Selon les analystes, le régime nord-coréen s'appuie fortement sur les entreprises et les banques chinoises pour contourner les sanctions internationales.
Kim Jong-un exige que toutes les forces armées soient prêtes au combat
La Corée du Nord s'est également rapprochée de la Russie depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022.
Fin juin, le président russe Vladimir Poutine a été reçu en grande pompe par Kim Jong Un à Pyongyang. Un sommet qui s'est soldé par la signature d'un accord de défense mutuelle.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/p%C3%A9kin-et-pyongyang-veulent-consolider-leur-amiti%C3%A9-et-leur-coop%C3%A9ration/ar-AA1rLCCP?ocid=msedgdhp&pc=ENTPSP&cvid=da8ddcf7708043a4ad0e24b2c31973dd&ei=15
Écrit par : Allusion | 06/10/2024
Répondre à ce commentaireLors du 20e congrès du Parti communiste chinois en octobre 2022, Xi Jinping a prolongé officiellement son propre mandat de cinq années supplémentaires, en se réservant la possibilité de rester encore plus longtemps au pouvoir. Du jamais vu depuis l'ère Mao Zedong !
Jenni Marsh de 'Bloomberg' a rappelé que plus de 2 000 délégués du Parti communiste chinois se rassemblaient en congrès tous les cinq ans
Les délégués du parti élisent à cette occasion le Secrétaire général du parti ainsi que d'autres hauts dirigeants du régime.
Xi Jinping ne s'est pas contenté d'annoncer qu'il exercerait un troisième mandat. Il a aussi fait preuve d'une totale "indifférence par rapport à sa succession", selon 'The Economist.'
Par ailleurs, le dirigeant chinois a nommé plusieurs fidèles comme membres de sa "garde rapprochée" selon 'The Guardian'. Il s'agit des hommes les plus puissants de Chine.
Un incident notable a eu lieu lors de la cérémonie de clôture : Hu Jintao, le prédécesseur de Xi Jinping âgé de 79 ans, a été chassé sans ménagements du congrès.
Les autorités chinoises n'ont pas donné d'explication sur l'expulsion de Hu. Selon l'agence de presse de l'État chinois 'Xinhua', citée par la 'BBC', l'ancien chef d'État se sentait mal.
Il est cependant de notoriété publique que Hu Jintao avait une conception du leadership très différente de celle de Xi Jinping. Non seulement au sein du parti, mais aussi dans la relation avec la société et concernant l'usage d'internet, comme l'a expliqué au 'New York Times' le Professeur Henry Gao de la Singapore Management University.
"Compte tenu de l'organisation et du protocole propres à ces rendez-vous, le fait que cela soit arrivé aux yeux de tous, et notamment des médias, est la principale chose à retenir.", selon Gao. En effet, ce geste peut être interprété comme la mise à l'écart d'un opposant.
Selon le 'Guardian', Xi Jinping dispose désormais d'un "pouvoir absolu". Plusieurs médias comme 'The Atlantic' ou 'Politico' ont comparé son pouvoir à celui d'un empereur, tandis que la chaîne américaine 'ABC' l'a appelé "l'empereur rouge".
Le terme d'"empereur" n'est évidemment pas employé au sein du Parti communiste où l'on parle plutôt de "président". Selon Jenni Marsh, "le Président Xi Jinping a accumulé tellement de fonctions qu'on l'appelle le "président de tout.""
Mais cela va beaucoup plus loin selon 'Bloomberg'. Parmi les nombreux titres glanés par le leader chinois, celui de "Lingxiu" (ou "leader") est en train de gagner du terrain dans l'élite du Parti communiste chinois alors qu'il était réservé à Mao auparavant. De quoi laisser craindre le retour d'un semblable culte de la personnalité.
Dans les années 1980, des leaders comme Deng Xiaoping (sur la photo) avaient fait en sorte que le règne d'un seul homme (comme sous les 27 années de pouvoir de Mao) ne puisse pas se reproduire. Mais Xi Jinping a mis fin à la limitation du nombre de mandats présidentiels.
En 2021, une résolution du Parti communiste chinois avait déjà élevé Xi au même rang historique que Mao Zedong et Deng Xiaoping.
Xi Jinping est né à Pékin en 1953. Son père Xi Zhongxun (sur la photo) a fait partie de la première génération de dirigeants communistes chinois. Xi père était considéré comme un modéré au sein du parti, ce qui lui a causé des problèmes ainsi qu'à sa famille.
Xi fils a étudié la chimie à l'Université de Tsinghua de 1975 à 1979 avant d'entamer son ascension dans l'appareil communiste dans les décennies suivantes. Sur cette photo, on peut le voir en 2000 lorsqu'il était gouverneur de la province de Fujian.
Xi Jinping a succédé à Hu Jintao en 2012 en tant que président de la République populaire de Chine, Secrétaire général du Parti communiste chinois et président de la Commission militaire centrale. Ce qui en a fait le leader suprême du pays.
Xi Jinping a cherché à rompre avec le système de gouvernement modéré et collectif du pays instauré par ses prédécesseurs. Il a redéfini l'appareil politique chinois en se plaçant lui-même au centre.
Selon le 'Wall Street Journal', le président chinois a "développé un culte de la personnalité et supprimé la limite du nombre de mandats, ce qui lui donne la possibilité d'être dirigeant à vie" de la Chine.
Xi Jinping est même parvenu à introduire sa propre vision politique dans la Constitution chinoise.
La suppression de la limite du nombre de mandats est une rupture avec la tradition du Parti communiste chinois de l'après-Mao. Alors que des dirigeants plus jeunes et plus modernes auraient pu lui succéder en 2022, Xi a prolongé son propre pouvoir pour 5 années supplémentaires, et potentiellement pour toute la durée de sa vie.
Depuis son arrivée au pouvoir, Xi Jinping a consolidé la place de la Chine parmi les grandes puissances mondiales. Son pays a dépassé les États-Unis, devenant la première économie au monde (en parité de pouvoir d'achat).
Le gouvernement chinois a lancé les Routes de la Soie en 2013, un projet massif d'infrastructures et de commerce qui touche plus de 70 pays. Cette initiative a été décrite par le 'New York Times' comme la "colonne vertébrale de l'agenda économique et géopolitique de la Chine".
Cependant, le progrès économique et technologique n'a pas été accompagné d'une promotion des droits humains et sociaux en Chine.
Pour certains experts, comme Jonathan Tepperman de 'Foreign Policy', “Xi Jinping est en train de démanteler méthodiquement chacune des réformes qui avaient rendu possible la croissance spectaculaire de la Chine ces quarante dernières années."
Le contrôle renforcé de la population et des médias est allé de pair avec la gestion plus centralisée de la Chine par Xi. 'NPR' a relevé que le pays avait introduit des règles plus strictes de contrôle des médias en 2021, de la limitation du temps passé à jouer en ligne au bannissement des hommes "efféminés" de la télévision.
Sous couvert de promotion de l'identité chinoise, le gouvernement de Pékin a aussi réprimé très durement certaines populations, comme les Ouïghours dans la province du Xinjiang, à l'ouest du pays.
'Al-Jazeera' a mentionné que le livre "La pensée de Xi Jinping" a été inclus dans les programmes scolaires en Chine pour "étendre le culte de sa personnalité aux enfants et pour faire émerger une nouvelle génération de patriotes."
L'un des 14 principes développés par Xi est la mainmise totale du parti dans chaque aspect de la vie : "Le parti dirige tout : le gouvernement, l'armée, les gens, l'université et chaque communauté humaine."
Selon certains observateurs, la seule chose qui pourrait éventuellement stopper Xi Jinping serait d'être contraint de se retirer par la même élite qui a érigé sa pensée au rang de "marxisme du XXIe siècle" et de "quintessence de la culture et de l'esprit chinois".
Al-Jazeera a indiqué que "le rêve chinois est inséparable d'un environnement international pacifique et d'un ordre géopolitique stable". Mais cela signifie-t-il un ordre dominé exclusivement par la Chine ou un partage du leadership mondial avec les États-Unis ?
Certains observateurs estiment qu'une sorte de Guerre froide se déroule actuellement entre les États-Unis et la Chine. Les tensions entre les deux superpuissances ont beaucoup augmenté ces dix dernières années.
L'État insulaire de Taïwan, que la Chine considère officiellement comme une province séparatiste, est d'ores et déjà une pomme de discorde entre la Chine et l'Occident.
Le président des États-Unis Joe Biden a déclaré en octobre 2021 que son pays défendrait Taïwan si l'île était attaquée par la Chine.
Par ailleurs, l'ancienne présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi s'est rendue sur l'île en août 2022 : une visite que Pékin a volontairement interprété comme une provocation.
Les autorités chinoises ont développé des relations étroites avec la Russie de Vladimir Poutine dans la dernière décennie. Xi Jinping a déclaré plus d'une fois que Poutine était son "meilleur ami" sur la scène internationale.
Cependant, la Chine a adopté une position relativement neutre et distante sur la guerre en Ukraine. La superpuissance asiatique semble avoir pris ses distances avec la Russie tandis que les États-Unis, l'Union européenne et leurs alliés ont imposé des sanctions à Moscou et aux oligarques russes.
Certains médias comme le 'Guardian' considèrent comme improbable l'éventualité d'une guerre sino-américaine car les deux pays sont très dépendants l'un de l'autre sur le plan économique. "La position de Xi semble désormais inattaquable" selon Rana Mitter, citée par ce journal britannique.
Grâce à l'éviction de ses rivaux, à un contrôle strict de la société chinoise et à une position solide sur la scène internationale, Xi Jinping a toutes les cartes en main pour se maintenir très longtemps au pouvoir.
Quoi qu'il arrive à l'avenir, Xi a déjà marqué le monde de son empreinte. L'histoire se souviendra de lui comme de l'un des leaders les plus puissants de la Chine contemporaine.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/xi-jinping-peut-il-%C3%AAtre-consid%C3%A9r%C3%A9-comme-le-nouveau-mao-zedong/ss-AA18DNGu?ocid=msedgdhp&pc=ENTPSP&cvid=cefb7a8d7e3b4d16b767dcbd7fefcd06&ei=13#image=1
Écrit par : Allusion | 12/10/2024
Répondre à ce commentaireEscalade et pression
Un haut responsable taïwanais de la sécurité a souligné la pression importante exercée par la Chine sur Taïwan à la suite d’une récente escalade des exercices militaires autour de l’île.
S’exprimant lors d’un forum de Taipei consacré à la politique chinoise, le secrétaire général du Conseil national de sécurité, Joseph Wu, a souligné l’importande la vigilance tout en prônant la modération et la responsabilité. Il a réaffirmé l’engagement de Taïwan à maintenir le statu quo existant de part et d’autre du détroit de Taïwan.
Position de la Chine
La Chine affirme sa souveraineté sur Taïwan, gouvernée démocratiquement, qu’elle considère comme une partie intégrante de son territoire. Elle qualifie le président taïwanais Lai Ching-te de « séparatiste » en raison du rejet par son gouvernement des revendications de Pékin et de son insistance sur le fait que l’avenir de Taïwan doit être déterminé par son peuple.
M. Wu a mis en évidence un consensus mondial sur la nécessité de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan, en insistant sur la poursuite du dialogue entre Taïwan et la Chine. Il a souligné l’importance de maintenir les canaux de communication malgré la montée des tensions. La semaine dernière, le président Lai a prononcé un discours à l’occasion de la fête nationale, dans lequel il a réaffirmé l’autonomie de Taïwan et exprimé sa volonté de collaborer avec la Chine sur des questions telles que le changement climatique. Cette approche conciliante a toutefois suscité des critiques de la part de Pékin.
Réponse de la Chine
La Chine a réagi à l’investiture de Lai en mai par des exercices militaires autour de Taïwan, les qualifiant de conséquence de sa rhétorique perçue comme « séparatiste ». L’armée chinoise continue de mener des opérations fréquentes à proximité de l’île, ce qui suscite des inquiétudes constantes quant à la sécurité régionale.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/les-tensions-augmentent-alors-que-la-chine-exerce-une-pression-sur-ta%C3%AFwan-avec-des-exercices-militaires-intensifi%C3%A9s/ar-AA1selYf?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=9052f77983164671a2cbf6c877d7b21a&ei=15
Écrit par : Allusion | 14/10/2024
Répondre à ce commentaireEn 2013, le président chinois Xi Jinping a lancé l'Initiative « la Ceinture et la Route » (BRI). Ce programme ambitieux visait initialement à investir massivement dans les infrastructures reliant l'Asie à l'Europe. Il s'est toutefois rapidement élargi à d'autres régions du monde et en particulier aux pays en développement.
Dix ans plus tard, la Chine est devenue le principal créancier institutionnel mondial, et le nombre de paiements en retard qu’elle doit percevoir augmente, alors que Pékin fait face à ses propres difficultés financières. Selon le laboratoire de recherche AidData, près de 80 % du portefeuille de prêts internationaux de la Chine concerne désormais des pays en détresse financière, avec un total de plus de 1 000 milliards de dollars (919 Md€) dus à la Chine.
En 2013, le président chinois Xi Jinping a lancé l'Initiative « la Ceinture et la Route » (BRI). Ce programme ambitieux visait initialement à investir massivement dans les infrastructures reliant l'Asie à l'Europe. Il s'est toutefois rapidement élargi à d'autres régions du monde et en particulier aux pays en développement.
Dix ans plus tard, la Chine est devenue le principal créancier institutionnel mondial, et le nombre de paiements en retard qu’elle doit percevoir augmente, alors que Pékin fait face à ses propres difficultés financières. Selon le laboratoire de recherche AidData, près de 80 % du portefeuille de prêts internationaux de la Chine concerne désormais des pays en détresse financière, avec un total de plus de 1 000 milliards de dollars (919 Md€) dus à la Chine.
La Chine a également prêté d’importantes sommes d’argent au Turkménistan, un pays d’Asie centrale riche en gisements de gaz et de pétrole.
La Chine a financé environ 6 430 km de pipelines pour transporter du gaz naturel du Turkménistan jusqu'à la province du Xinjiang. Ce projet a été achevé en 2009, et les autorités turkmènes ont annoncé l’avoir remboursé en 2021. Cependant, le coût exact n’a jamais été rendu public, les estimations variant entre 8 et 10 milliards de dollars (7,3 à 9,2 Md€).
Le Kenya a emprunté environ 5 milliards de dollars (4,6 Md€) pour construire la ligne ferroviaire reliant Mombasa à Nairobi. Inaugurée en 2017 avec des temps de trajet réduits de moitié, la ligne est considérée comme un véritable succès.
Certains critiques ont toutefois exprimé leurs préoccupations concernant son impact environnemental et social, la voie ferrée traversant le parc national de Nairobi, tandis que d'autres doutent de la viabilité financière du projet en raison de son calendrier de remboursement serré. Le projet prévoyait initialement de rejoindre l’Ouganda voisin, mais cette portion a finalement été supprimée, privant ainsi la ligne d’échanges transfrontaliers et mettant en péril son équilibre financier.
En octobre 2023, le président kényan William Ruto a demandé à la Chine un rééchelonnement des remboursements du projet ferroviaire, ainsi qu’un prêt supplémentaire d’un milliard de dollars (920 M€) pour de nouveaux projets routiers. Plus tôt dans l’année, AP et d’autres organes de presse ont dévoilé des retards de paiements dans les salaires des fonctionnaires, dans le but d’économiser de quoi rembourser ses emprunts à l’étranger. Face à une menace de grève générale, le gouvernement a dû signer une augmentation des salaires des fonctionnaires au 1er juillet 2024.
La République démocratique du Congo (RDC) aurait accumulé des dettes de plus de 13 milliards de dollars (12 Md€) envers la Chine au cours des deux dernières décennies, une grande partie de cette somme étant liée à des investissements dans l'exploitation minière et les infrastructures.
Dans le cadre de son prêt lié à la BRI, la RDC est l'un des nombreux pays qui, selon le rapport d'AidData, doit « maintenir un solde de trésorerie minimum équivalent à 20 % de sa dette totale en cours, dans le cadre de plusieurs accords de prêt de la China Eximbank, sur un compte séquestre offshore contrôlé par le prêteur ».
En période de ralentissement économique ou de détresse financière, il devient de plus en plus difficile pour les emprunteurs de satisfaire ces exigences, ce qui étouffe la croissance économique potentielle qui pourrait autrement les aider à rembourser leurs prêts, entraînant ainsi un cercle vicieux. Parallèlement, d'autres créanciers hésitent à proposer des renflouements, car les comptes séquestres placent la Chine en première position pour le remboursement en cas de défaut de paiement du pays sur ses prêts. En conséquence, de nombreux critiques ont qualifié la BRI de véritable « piège de la dette ».
Au début de l'année 2023, les réserves de liquidités étrangères auraient chuté de plus de 50 % en RDC, alimentant les craintes que cette nation appauvrie n'épuise rapidement ses fonds pour des importations essentielles de nourriture et de carburant. En juillet 2024, les réserves étrangères, décrites comme fragiles, ne pouvaient couvrir que trois mois d'importations.
De manière assez similaire, la Zambie a emprunté 13,5 milliards de dollars (12,4 Md€) à la Chine pour construire des routes, des chemins de fer et des barrages, mais les remboursements consomment une grande partie de ses revenus fiscaux, au point que le pays a dû reconnaître son défaut de paiement.
Depuis, l’inflation a augmenté de 50 %, la monnaie locale a perdu 30 % de sa valeur et le chômage a atteint des niveaux records. Selon les estimations des Nations unies, environ 3,5 millions de personnes ne peuvent plus se nourrir. Afin de mettre ces données en perspective, la population actuelle s’élèverait à 20 millions d’habitants, d’après Worldometer.
Les deux pays ont passé une partie de l’année à négocier des options de restructuration de la dette, mais aucune décision finale n’a encore été annoncée.
Face aux sanctions imposées par de nombreux grands prêteurs en raison des violations des droits humains dans le pays, le Myanmar se tourne depuis plusieurs années vers la Chine pour financer ses investissements. La dernière série de financements, conclue en 2018, inclut des fonds destinés à une mine de cuivre, un projet ferroviaire et un port en eau profonde, des initiatives largement contestées par la population locale.
Le coup d'État de février 2021, qui a plongé cette nation d'Asie du Sud-Est dans une période d'instabilité politique, a suscité un fort sentiment antichinois, entraînant la destruction de nombreuses usines.
Depuis ce coup d'État, le Myanmar a cependant relancé plusieurs projets initialement prévus. Le pays a également cherché à établir des partenariats avec d'autres nations, telles que Singapour et l'Inde, afin de réduire sa dépendance à l'égard de la Chine.
Le Nigeria a emprunté 14,5 milliards de dollars (13,3 Md€) jusqu'en 2021.
Face à des difficultés économiques, ce pays d'Afrique de l'Ouest a contracté plusieurs prêts d'urgence auprès de Pékin, qui appliquerait des taux d'intérêt plus élevés, d'environ 5 %, par rapport aux 2 % généralement pratiqués par le Fonds monétaire international (FMI). L'Office nigérian de gestion de la dette a annoncé qu'environ 500 millions de dollars (460 M€) avaient été ajoutés à son total de créances envers la Chine.
Des milliards de dollars chinois ont été investis dans une multitude de projets, allant du port en eau profonde de Lekki à des lignes ferroviaires, en passant par des aéroports et la première ligne de métro de Lagos (en photo).
Les entreprises de construction chinoises ont joué un rôle majeur dans la réalisation des infrastructures récentes en l'Égypte, notamment des centrales électriques et la Nouvelle capitale administrative (NAC). Située à 45 km à l'est du Caire, cette nouvelle ville accueillera le siège du gouvernement et devrait, à terme, héberger plus de cinq millions de résidents.
Elle abrite l’Iconic Tower, la plus haute tour d'Afrique, mais demeure en grande partie inoccupée, ce qui suscite de fréquentes critiques quant à la vanité du projet. La Chine a participé à son financement, estimé à 40 milliards de dollars (32 Md€).
Confronté à une économie égyptienne en grande difficulté, qui a même provoqué une ruée vers l'or en 2022, le gouvernement a sollicité des prêts et des aides du FMI, des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite. En octobre 2023, le pays a signé un accord de conversion de créances avec la Chine pour financer de nouveaux projets de développement.
Parmi les pays participant à l'initiative chinoise (BRI), la Malaisie a mené certains des projets les plus ambitieux, notamment le ligne ferroviaire East Coast Rail Link longue de 640 km.
Le pays a réussi à éviter en grande partie le « piège de la dette » qui touche d'autres nations de la BRI, grâce à des projets principalement initiés par des acteurs locaux plutôt que par Pékin.
Malheureusement, le manque de vigilance des investisseurs chinois a été confronté aux défis liés à la construction d'infrastructures en Malaisie, où la corruption, les problèmes juridiques et les retards ont entravé ces projets.
Le Cambodge fait partie des nombreux pays dont la dette envers la Chine dépasse 20 % du PIB nominal.
Si certains analystes politiques s'inquiètent de cette dépendance excessive, qui pourrait exposer le Cambodge au « piège de la dette » observé ailleurs, d'autres sont plus préoccupés par la qualité des infrastructures en cours de construction et par les promesses exagérées des politiciens concernant les avantages de la BRI.
Cependant, l'un des plus grands projets d'investissement chinois au Cambodge, la zone économique spéciale de Sihanoukville, est considéré comme un succès. Ce projet englobe des centaines d'usines et diverses infrastructures, dont des projets routiers d'une valeur d'un milliard de dollars (900 M€), destinés à relier la zone à la ville portuaire voisine de Sihanoukville.
Alors que la BRI ciblait initialement la région eurasiatique, la Chine a élargi son champ d’action au monde entier, prêtant notamment à des pays comme le Pérou, qui lui doit actuellement 16,9 milliards de dollars (15,5 Md€).
La Chine est devenu le principal investisseur au Pérou, en particulier dans le secteur minier. Alors que les matières premières pérviennes sont très prisées en Chine, cette dernière a diversifié ses investissements en incluant des infrastructures portuaires, avec la construction d'un mégaport par des entreprises chinoises dans la ville de Chancay.
Depuis 2020, la Chine a cessé de prêter aux gouvernements latino-américains. Selon un rapport de mai 2022 publié par le site d’information VOA, elle se concentre désormais sur des financements privés pour des projets miniers et énergétiques, redoutant le risque d’emprunteurs surendettés.
La Chine investit depuis longtemps dans l'agriculture, les transports et l'énergie au Soudan, avec des investissements estimés à environ 3 milliards de dollars (2 ,7Md€) dans le développement de champs pétrolifères et d'oléoducs jusqu'à Port-Soudan.
Soumis à des sanctions économiques occidentales, le Soudan n'a pas été en mesure de rembourser les prêts contractés en dollars et en euros. En mars 2022, le gouvernement soudanais a révélé devoir 127 millions de dollars (116 M€) de pénalités de retard à ses créanciers chinois.
Cette dette croissante est en outre aggravée par l’exode de nombreux civils fuyant l'intensification des violences et l’instabilité politique ayant conduit à la guerre civile.
Grâce à ses importantes réserves de gaz naturel, le secteur énergétique constitue une priorité chinoise en Ouzbékistan. L’un de ses projets majeurs dans ce pays est l’usine de production de GTL (gas-to-liquid) d’Oltin Yo’l, inaugurée en 2021, dont la construction a coûté 3,4 milliards de dollars (3,1 Md€).
Les entreprises chinoises ont également financé des usines de textile et de céramique, destinées à la fois aux consommateurs locaux et à l’exportation vers la Chine.
Des améliorations ont également été apportées aux infrastructures de transport et de logistique afin de faciliter ce nouveau commerce. Cependant, cet essor de développement a un coût, et au cours des deux dernières décennies, l’Ouzbékistan a accumulé une dette totale de 18 milliards de dollars (16,5 Md€).
À l'instar de la Zambie, le Sri Lanka est en défaut de paiement sur ses prêts chinois depuis le printemps 2022, au point de ne plus pouvoir rembourser les seuls intérêts.
Le pays a alors traversé sa pire crise économique, avec des centaines de milliers de pertes d'emplois, une inflation galopante atteignant jusqu’à 50 % et une grande partie de la population sombrant dans la pauvreté. Les hausses d'impôts ont déclenché d'importantes manifestations, touchant tous les secteurs, des médecins et professeurs d'université aux travailleurs des ports et de l’industrie pétrolière.
Bien que le FMI ait proposé un plan de sauvetage au Sri Lanka en 2023, le pays a eu des difficultés à remplir les critères nécessaires pour recevoir les versements suivants. En juillet 2024, le pays a signé un accord de restructuration de sa dette, d'une valeur d'environ 10 milliards de dollars (9,2 Md€), avec la Chine et plusieurs autres créanciers, ce qui lui permet de poursuivre ses négociations avec le FMI. Comme d'autres pays, le Sri Lanka a eu recours à des prêts d'urgence chinois, assortis de conditions moins strictes mais à des taux d'intérêt plus élevés.
La BRI ne se limite pas au commerce et aux infrastructures : elle vise également à renforcer les relations de lUne enquête de la Banque mondiale sur les prêts chinois a révélé l'existence de centaines de prêts non déclarés. Bien que plusieurs pays aient bénéficié du financement de la BRI pour développer des infrastructures essentielles, ils se sont rapidement retrouvés lourdement endettés, suscitant des inquiétudes quant à l'impact de cette dette supplémentaire sur leur notation par les agences de crédit.
Pour contourner ce problème, la Chine a créé des sociétés-écrans pour de nombreux projets d'infrastructures majeurs, notamment au Laos, permettant ainsi aux emprunteurs d'accumuler des dettes privées, bien que garanties par le gouvernement. Les résultats de l'enquête ont révélé 385 milliards de dollars (353 Md€) de dettes chinoises dissimulées ou sous-déclarées dans 88 pays, dont beaucoup sont en grande difficulté financière.
Le Laos a par exemple financé son réseau ferroviaire par un prêt de 3,5 milliards de dollars (3,2 Md€), et les chercheurs estiment qu'il faudrait environ 25 % de la production annuelle du pays pour rembourser cette dette. En 2023, les paiements de la dette extérieure du pays ont doublé et la monnaie nationale s'est affaiblie. Submergé par une dette dont les trois quarts sont détenus par la Chine, le Laos cherche des solutions de report de paiement.a Chine avec les pays en développement et à « diffuser des messages positifs sur ses activités à l'étranger », selon AidData.
C’est tout particulièrement le cas au Bangladesh. À mesure que l'image de la Chine s'améliorait dans le pays, ses engagements financiers annuels ont considérablement augmenté, passant de 994 millions de dollars (913 M€) au début du programme à près de 3,5 milliards de dollars (3,2 Md€).
Ces flux financiers ont eu un impact positif, contribuant à réduire la pauvreté et à développer des infrastructures majeures, telles que des centrales électriques et des ponts. Durant cette période, la Chine a supplanté son voisin indien en devenant le principal partenaire commercial du Bangladesh. Il n'est donc pas surprenant que Pékin jouisse d'une image très favorable dans le pays.
En matière de financement et de construction d'infrastructures, les responsables éthiopiens ont déclaré préférer travailler avec la Chine plutôt qu'avec d'autres financeurs, comme la Banque mondiale. Malgré des prêts plus onéreux, la rapidité et la simplicité des accords avec Pékin font pencher la balance.
Des entreprises chinoises ont remporté des contrats pour des projets en plusieurs phases, notamment le Centre international de conventions et d'expositions Addis Africa (AAICEC). La construction de ce centre, entamée en 2017, est toujours en cours.
L'Éthiopie a toutefois été contrainte de demander un allègement de sa dette auprès de la Chine et d'autres créanciers. Comme d'autres pays figurant dans cette liste, elle peine à rembourser la Chine, et ses réserves de devises étrangères (utilisées pour l'achat de biens essentiels tels que le carburant et les denrées alimentaires) sont à un niveau dangereusement faible. En juillet 2024, le FMI a approuvé un programme de prêt d'une valeur de 3,4 milliards de dollars (3,1 Md€) sur quatre ans pour soutenir les réformes économiques, avec le déblocage immédiat d’environ 1 milliard de dollars (900 M€).
Avec quelque 21,3 milliards de dollars (19,6 Md€) de dette accumulée au cours des deux dernières décennies, l'Afrique du Sud est l'un des plus grands emprunteurs du continent.
Cependant, contrairement à d'autres pays de cette liste, elle ne semble pas rencontrer de difficultés pour gérer sa dette chinoise. Les chercheurs expliquent cela par le fait que l'Afrique du Sud disposait déjà de bonnes infrastructures commerciales et logistiques avant la BRI, ce qui rend les investissements dans de nouvelles infrastructures plus rentables et permet ainsi au gouvernement de mieux rembourser.
On notera également que l'Afrique du Sud comptait moins de travailleurs chinois dans ses projets par rapport à d'autres pays.
Une grande partie de la dette équatorienne est liée à des contrats pétroliers, et les conditions de ces prêts sont loin d'être favorables. Après des investissements chinois dans le secteur minier et d'autres infrastructures, le gouvernement équatorien doit livrer jusqu'à 160 millions de barils de pétrole pour rembourser ses emprunts. En 2022, l'Équateur a restructuré sa dette avec la Chine, lui permettant ainsi de vendre davantage de pétrole sur le marché libre.
Les États-Unis sont conscients des multiples impacts des prêts chinois, notamment sur l'accès accru aux ressources naturelles et les difficultés économiques rencontrées par de nombreux pays emprunteurs. Selon The Financial Times, les États-Unis ont conclu en 2021 un accord de 2,8 milliards de dollars (2,6 Md€) avec l'Équateur pour l'aider à rembourser une partie de sa dette envers la Chine, en échange de l'exclusion des groupes chinois des réseaux de télécommunications du pays.
Selon l'équipe d'AidData, l'Iran a accumulé une dette totale de 28 milliards de dollars (25,7 Md€) au cours des 20 dernières années. Cependant, une infime partie de cette dette est officiellement reconnue ou liée à la BRI.
Au cours de la dernière décennie, la Chine aurait financé un projet sidérurgique iranien à hauteur de 350 millions de dollars (321 M€), ainsi qu’une ligne ferroviaire reliant Qom à Ispahan pour 2,3 milliards de dollars (2,1 Md€).
Les critiques estiment que cette nouvelle ligne n'est pas économiquement justifiée, alors que d'autres projets ferroviaires, plus susceptibles de générer des revenus pour l’Iran, restent inachevés. De plus, ces projets dépendent principalement de la main-d'œuvre et des matériaux chinois, laissant peu de marge bénéficiaire à l'Iran.
La Turquie et la Chine collaborent depuis longtemps au développement d’infrastructures, les secteurs des transports et de l'énergie étant au cœur de leur coopération, depuis le lancement de la BRI en 2013.
Aujourd'hui, la Turquie et la Chine dirigent un projet d'envergure visant à créer une route commerciale reliant les pays d'Asie centrale et du Caucase. L'idée d'un « corridor central », qui traverserait l'Azerbaïdjan, la Géorgie et le Kazakhstan, est en discussion depuis des décennies, et cette initiative a récemment gagné en intérêt, car elle pourrait constituer une alternative à la traversée de la Russie.
Bien que la Turquie figure dans les dix pays les plus endettés auprès de la Chine selon AidData, elle semble avoir mieux profité du programme, comparé à de nombreuses autres nations de cette liste.
AidData estimait en 2017 que le Vietnam devait plus de 16 milliards de dollars (14,7 Md€) rien que pour le financement de projets de construction, notamment celui de la ligne de tramway Cat Linh-Ha Dong.
Face à une dette qui ne cessait de croître, le Vietnam a cherché à s'éloigner de l'influence chinoise, découragé par les taux d'intérêt élevés et certaines conditions moins favorables, comme le recours aux travailleurs chinois. Depuis, aucun nouveau projet officiellement lié au programme BRI n'a été annoncé.
On pense que le Vietnam a évité le piège de la dette en remboursant ses emprunts sans difficulté. Cependant, le pays connaît une croissance rapide et a besoin d'infrastructures pour soutenir son développement, dans une conjoncture où les capitaux locaux deviennent de plus en plus rares.
Historiquement, la Chine a toujours soutenu financièrement l'Argentine, mais c'est avec le lancement de la BRI que les flux d'argent se sont intensifiés, finançant des projets allant des centrales électriques et systèmes d'irrigation aux autoroutes, chemins de fer, et même une station de surveillance spatiale. Lorsque l'Argentine s’est retrouvée en défaut de paiement en 2014, la Chine a procédé à des restructurations pour stabiliser l'économie, évitant ainsi une intervention occidentale.
Cette générosité s'accompagne de conditions strictes, notamment des frais et des assurances de crédit coûteux. Par exemple, pour un prêt de 4,7 milliards de dollars (4,3 Md€) destiné à la construction d'une centrale hydroélectrique, l'Argentine devait payer une pénalité de 1,5 % en cas de défaut, ainsi qu'une assurance de 7 % du montant total du prêt, soit 503 millions de dollars (462 M€), souscrite auprès de la société chinoise Sinosure.
Avec une dette totale de 37,7 milliards de dollars (34,6 Md€) accumulée au cours des 20 dernières années et une crise économique persistante, l'Argentine continue de solliciter la Chine pour des renflouements qu'elle peine à rembourser. Face à près de 5 milliards de dollars (4,6 Md€) de paiements dus en juin et juillet 2024, l'Argentine a collaboré avec le FMI pour réorganiser les paiements à destination de Pékin, espérant ainsi libérer des liquidités.
En Amérique du Sud, le Brésil est de loin le plus grand bénéficiaire des financements de l'initiative BRI et le plus gros débiteur envers la Chine. Les entreprises chinoises ont massivement investi dans le secteur brésilien de l'électricité (près de la moitié des fonds étant destinés à des projets dans ce domaine), tandis que des investissements importants ont également été réalisés dans le pétrole et les mines.
Les responsables américains ont averti l'Amérique latine des dangers du « piège de la dette », qui a provoqué des crises économiques à travers le monde, et l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro a exprimé son opposition à l'influence chinoise. Malgré ces critiques, le Brésil a continué de renforcer ses relations commerciales avec la Chine.
À l'instar du Vietnam, l'Indonésie avait dissimulé de ses comptes publics un prêt de 4 milliards de dollars (3,7 Md€) destiné à un projet de ligne à grande vitesse. C’est le dépassement de budget de 1,5 milliard de dollars (1,4 Md€) supplémentaires qui a révélé la supercherie, obligeant le gouvernement indonésien à utiliser des fonds publics pour renflouer le projet ferroviaire.
En avril 2023, l'Indonésie a contracté un nouveau prêt de 560 millions de dollars (514 M€) auprès de la Banque de développement de Chine, afin de garantir l'ouverture de la ligne en octobre. Les chercheurs s'inquiètent de voir tomber l’Indonésie dans le piège de la dette à cause de ce projet, phénomène observé dans d'autres pays, d'autant plus que la dette totale du pays envers la Chine est désormais estimée à 55 milliards de dollars (50 Md€).
Les relations entre Pékin et le Kazakhstan se sont avérées tumultueuses au cours des 20 dernières années, durant lesquelles le pays a accumulé une dette totale de 64,2 milliards de dollars (59 Md€). Alors que le Kazakhstan peine à rembourser ses emprunts, la Chine a acquis une part croissante de son industrie pétrolière. Lors d'une crise économique, par exemple, la Chine a fourni 5 milliards de dollars (4,6 Md€), dont environ 3,5 milliards (3,2 Md€) affectés au remboursement d'une dette liée à l'achat d'équipements chinois.
Malgré des relations tendues, le Kazakhstan continue de collaborer avec la Chine pour accroître sa capacité ferroviaire dans les régions frontalières communes, un nouveau mégaprojet ferroviaire ayant été lancé plus tôt cette année.
L’un des grands paris de la Chine est de compter sur la capacité des pays à rembourser leurs prêts grâce aux recettes des exportations de ressources naturelles, comme c’est le cas pour l’Angola, riche en pétrole. En 2015, la Banque de développement de Chine a accordé un prêt de 15 milliards de dollars (13,8 Md€) obligeant le gouvernement angolais à maintenir en garantie un solde minimum de 1,5 milliard de dollars (1,4 Md€) sur un compte séquestre. Mais lorsque les prix du pétrole ont chuté, le gouvernement n’a plus été en mesure d’honorer sa dette.
La Chine a accepté de rééchelonner le prêt, reportant la majeure partie des paiements tout en utilisant les fonds séquestrés pour couvrir les intérêts, malgré la possibilité que cet argent s’épuise. En mars 2024, les deux pays ont convenu de réduire les mensualités, et l’Angola disposait de 2,5 milliards de dollars (2,3 Md€) sur son compte séquestre en février, selon l’agence de notation S&P Global.
Le Pakistan a bénéficié du programme BRI, qui a permis la création de 200 000 emplois, la construction de 1 400 km de routes, ainsi que l’extension des ports et l’amélioration du réseau électrique national. Cependant, la majorité des investissements ayant permis ces réalisations sont issus de prêts à des taux quasi commerciaux.
Aujourd'hui, la dette étrangère étrangle le Pakistan et ses réserves de liquidités sont presque épuisées. Le résultat ? Une crise économique dévastatrice, qui a détruit des millions d'emplois et plongé la population dans la pauvreté. Le pays dépend également de prêts d'urgence à taux d'intérêt élevés accordés par la Chine, dont les banques publiques craignent l'impact économique si la dette du Pakistan venait à ne pas pouvoir être remboursée.
Plus tôt cette année, le Pakistan a rencontré des difficultés de remboursement des mensualités d'un prêt de 15 milliards de dollars (13,8 Md€) pour une centrale électrique, et tente actuellement de restructurer cette dette.
La Chine a pris des risques majeurs au Venezuela en accordant des prêts adossés au pétrole, dont le remboursement pouvait se faire sous forme d'exportations de barils, en cas de défaut de paiement. Ces prêts comprenaient un accord d’emprunt financier et un accord commercial permettant à des importateurs chinois d’acheter du pétrole à la compagnie nationale vénézuélienne PDVSA, qui servait également de garantie.
Suite à la crise financière qui a frappé l'industrie pétrolière, la Chine et le Venezuela se sont retrouvés dans une impasse. Une part croissante des recettes pétrolières était versée à la Chine au lieu d'être réinvestie dans PDVSA, ce qui a compromis les capacités de production de la compagnie, et finalement, la capacité du Venezuela à rembourser sa dette. Pour les analystes du Wilson Center au sein de l'Institut Kissinger, la Chine se retrouve elle-même « prise dans un piège de créances » au Venezuela.
La Russie est de loin le plus grand bénéficiaire de fonds dans le cadre du programme BRI, avec une dette totale de 169,3 milliards de dollars (155 Md€) accumulée au cours des 20 dernières années. Toutefois, les chiffres d’AidData ne couvrent que les emprunts effectués entre 2000 et 2021, et il est probable que ce montant ait encore augmenté après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Face aux sanctions occidentales, Moscou s’est tourné vers Pékin pour obtenir des financements conséquents. Selon certaines sources, les quatre plus grandes banques chinoises auraient quadruplé leur exposition au secteur bancaire russe depuis février 2022. D'après Newsweek, d'autres banques ont choisi de ne pas lui accorder de prêts en raison des sanctions internationales.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/la-chine-leur-a-pr%C3%AAt%C3%A9-des-milliards-mais-peuvent-ils-rembourser/ss-AA1t7gxq?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=cd309e6547d242d7abbd84d3b29ddf5f&ei=17#image=1
En résumé, la Chine est devenue la banque mondiale...
Écrit par : Allusion | 29/10/2024
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