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25/08/2008

Verso Chine jusqu'aux J.O. (2)

Retour une dernière fois, après les JO, dans cette Chine "vorace" d'après l'occident. Après "Le choix du danger", "Rétro Chine", nous avons eu ces fameux Jeux Olympiques, objets de tant de controverses et de discussions. Quelles conclusions pourrait-on en tirer?

2008, l'année du Rat avait mal commencée pour la Chine. Trentième anniversaire de la "réforme d'ouverture" lancé par Deng Xiaoping en 1978.

"Boom ou miracle chinois" vu par l'occidental. Explosion de la pollution et des déchets toxiques pour les Chinois dans un concert de nations qui ont tergiversé longtemps pour décider "Ira ou ira pas".


Un hiver exceptionnellement rigoureux avec en prime, une pénurie de vivre et d'électricité. Pour ne pas succomber, une transhumance gigantesque débutait réunissant 180 millions de voyageurs en transhumance entre les villages d'ouvriers migrants, naufragés du froid.

Le 12 mai, un tremblement de terre d'importance, au Sichuan, faisait près de 70.000 morts, 2 millions de sans abris. Cent milliards d'euros estimées pour reconstruire pour renforcer les lacs artificiels creusés par les éboulements.

En juin, des inondations dans le sud ont fait plusieurs morts et contraint 1,3 millions de personnes à évacuer leur domicile.

Pour couronner le tout, dans le nord, le printemps était marqué par une sècheresse qui amène des tempêtes de poussières et de sable et les Pékinois étaient obligés de se cacher le visage. Dans la périphérie de Pékin à Longbaashan dans le Hebei écrivait GEO en juin, rien ne poussait et les dunes gagnaient du terrain rendant les cultures impossible.

Un mois avant les JO, à Qingdao (550kmm au SO de Pékin) où des compétitions à la voile étaient organisées, 200.000 tonnes d'algues infestaient les rivages. Depuis cette année, on constatait la place d'ex aequo avec les USA pour la pollution par les GES (Gaz à Effet de serre).

Quelques jours avant l'ouverture, les responsables de la météo prévoyaient cette dernière avec de la pluie et des orages. Les armes anti-nuages auront-ils plus de chance?, commençait-on à imaginer. La Chine était même gagnée par la superstition.

Le chinois a peur d'être critiqué, d'être mal aimé, que ses intentions soient mal perçues. La fierté vient dans l'autre plateau de la balance.

verso-chine-2-leterme-en-chine.jpgDes hôtels de luxe ont été construits par centaines pour accueillir sportifs et supporters des JO. Deux semaines avant l'ouverture, les réservations de chambres n'ont rempli les hôtels qu'à concurrence de 40%. Les prix pratiqués, la distribution de visas au compte gouttes et la baisse du pouvoir d'achat dans le monde ne devaient pas être étrangers à cette situation.

Les Jeux Olympiques ont été ce qu'ils sont: un présentation de leur savoir faire qui se voulait éblouissante, Ils ont réussi à nous en mettre plein la vue. Pas d'autres mots, "bravo". Mais c'était une entreprise cadenassée par le commerce mondial, malgré ce qu'en disait Jacques Rogge. Les règles du jeux politique n'étaient pas celles des JO. Elles étaient édictées d'avance. Les occidentaux le savaient mais ont fait impasse en espérant ouvrir de nouvelles portes. Le libéralisme occidental était au prix de celui que revendique cet autre monde. Miroir sans tain, la Chine a probablement fait semblant de comprendre le besoin démocratique de nos pays avec aucune intention de l'implémenter chez eux.

Pourquoi le ferait-elle d'ailleurs? Une hésitation s'est produite, très peu de temps, mais l'intégration des intérêts était trop forte.

Des menaces d'attentats et ont eu lieu ont pris place dans ce jeu de bras de fer pour renforcer la crainte du faux pas ou, aussi, pour se permettre d'être encore plus sécuritaire. verso-chine-c-est-parti.jpg

Les médailles d'or ont été distribuées. Les médailles en platine étaient très certainement réservées au commerce mondial. Jacques Rogge avait dit, en son temps, qu'avec les JO, la Chine allait progresser et s'ouvrir au monde. On l'espérait, on l'espèrera peut-être encore demain.

Le mois d'août n'était pas le meilleur n'en déplaise au 8-8-8 d'organiser des jeux sportifs avec les problèmes de pollution, de moiteur à Pékin, Beijing.

 Les politiques et les sponsors étaient les seuls qui pouvaient mettre des bâtons dans les roues. Ils se sont écrasés l'un après l'autre. Sarkozy, à la Présidence de la CE, pendant six mois, après avoir longtemps hésité, était présente.

Internet utilisé par les médias censuré partiellement.verso-chine-2-censure.jpg

On annonçait les canaux de diffusion de l'info en premier muselés. L'ouverture "magique" avait été plus ou moins "camouflée".

Le jour de l'ouverture, on constatait qu'on n'avait jamais autant parlé des jeux.

Les JO ont été estimés à quelques 45 milliards de dollars comme investissements. Quarante milliards étaient espérés en retour, minimum. Comme il fallait faire vite, très vite, ces JO ont fait un appel d'air vers les ouvriers chinois de l'intérieur du pays. Côté positif, cet "air du large" a fait très vite monter les salaires à 300 euros par mois.

La fracture sociale s'est, par la même, creusée et est en train de subir ses premiers assauts. L'automobile était devenue le symbole de ce nouvel Eldorado pour les mieux nantis dans l'opération. Revers de la médaille, 1000 voitures par semaine sortaient, désormais, des usines et polluaient à leur tour. La consommation en énergie s'en est accrue de concert. Les Chinois se dépêchent de visiter leur pays et parfois les autres pays d'occident.

Pendant les JO, la circulation alternée, la fermeture des usines les plus polluantes permettaient de garder un semblant d'environnement viable. Tout devait être top et l'a été en définitive. 

Les JO ont été, dès lors, une vitrine des réalisations chinoises comme tape à l'oeil du monde. Sur un territoire de plus de 9,5 millions km2, un demi milliard de Chinois a vécu pour l'occasion, une véritable révolution.Verso Chine (2) Internet acces.jpg

Seul obstacle majeur, la langue du mandarin, ses innombrables dialectes et l'écriture en pictogrammes quasi insurmontable pour l'Occidental.

Cheval de bataille de ce grand show l'"usine du monde", il ne faut pas l'oublier. Une main d'œuvre sans protection sociale, douze heures de travail par jour, sept jours sur sept et un jour de congé par mois, avec un salaire horaire chinois de 0,7 dollar en moyenne, permettait des rendements en dehors de toutes concurrence. Le collectivisme sans aucun individualisme apparent excepté au sommet.

Les efforts pour installer les Droits de l'Homme qui avaient été promis à la Communauté Internationales, n'ont, d'après, "Reporters sans Frontières", été qu'un leurre et sont allés plutôt dans l'autre sens.

Les Etats démocratiques, eux, ne pouvaient, face à leurs opinions, que dire "être fortement préoccupés par l'affaire du Tibet et le manque de respect pour les Droits de l'Homme". Mais à part cela? Les JO auront-ils changé la vie du tibétain? La paranoïa a régné avant, pourquoi pas après? Les émeutes sont cachées. Les journalistes sont refoulés. Silence radio. L'opération "charme", c'est fini. Place maintenant à la sébile et les retours sur investissement.

Tous les JO modernes sont de plus en plus coûteux pour les États s'ils ne sont pas privatisés qu'au deuxième niveau. Souvent plus élevés que prévus. Cette fois, il n'est pas sûr que l'on sache un jour le coût total de l'opération "charme".

L'inflation de 7% de début d'année commençait à faire comprendre l'effort surhumain des Chinois pour sortir de l'état de "sommeil" avant les JO. Le pouvoir d'achat des Chinois ne pourra que s'éroder une nouvelle fois pour assumer ces coûts gigantesques.

La population, dans sa généralité, a été profondément bousculée, sacrifiée, même, sans offrir une chance de prendre la marche arrière. Cette fois, on pense réagir énergiquement dans le futur contre cette pollution et peut-être un peu plus à la Chine intrinsèque. Quant à l'après JO, il faudra remettre les tabliers des organisateurs au vestiaire, trouver les compensations et les utilisateurs dans la durée de cette infrastructure.

Les JO, c'était "Que les jeux commencent", avec la politique, l'humour et les souvenirs du départ et à l'arrivée.

(Interview avant les jeux en direct de Pékin.)

Pour terminer ce texte, pourquoi pas cette histoire humoristique qui m'a été envoyé par un ancien collègue chinois:

verso-chine-2-sarko.jpgLa visite du musée océanographique...

Dans un groupe de touristes qui visitent le musée océanographique de Monaco, une blonde se retrouve à coté d'un Chinois devant un aquarium géant. Soudain ce Chinois, qui regarde fixement un poisson, cligne de l'oeil droit. Et le poisson cligne de l'oeil droit à son tour.
Le Chinois cligne de l’œil gauche. Et le poisson cligne de l’œil gauche. Le Chinois fait une grimace avec la bouche, et le poisson fait la même grimace.
Stupéfait, la blonde s'adresse au Chinois :
"Bien dis-donc ! Jamais, je n'ai vu une chose pareille. Dis-moi, comment est-ce possible ?"
"C'est très facile. Vous choisissez un poisson, vous le regardez droit dans les yeux et vous concentrez les ondes de votre cerveau sur lui. Petit à petit vous lui imposez votre intelligence. Alors il est sous votre domination et il fait ce que vous faites..."Moi aussi je saurais?"" Certainement."
Alors la blonde, après avoir repéré un poisson, le regarde fixement dans les yeux en concentrant sur lui les ondes de son cerveau. Elle y met toutes ses forces et au bout d'une minute, la blonde se met à frétiller...
La blonde en question, elle n'a évidemment qu'une présence occasionnelle et cela aurait pu être vous ou moi.

 

Verso Chine (2) Sport discorde.jpgAujourd'hui, tâche accomplie, donc, la flamme est éteinte le 24/8/2008 aux environs de 9h.

Demain, qu'est-ce qu'elle aura changé pour le Chinois moyen? C'est ce que nous allons essayer de voir dans l'article suivant.

 

L'Enfoiré,

 

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Citations:

  • "Un idéal n'est souvent qu'une vision flamboyante de la réalité.", Joseph Conrad

  • "Les gens adorent les couleurs flamboyantes pas ceux qui les portent", Oxmo Puccino

  • "Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants.", Gaston Bachelard

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