08/03/2015
La stratégie du maillon faible
Quand on n'est pas le plus fort, il faut "choser". Trouver des moyens de l'utiliser à son avantage, sur des plans différents, une stratégie globale de l'économie qui parle d'austérité et de faux-semblants au moindre coût qui entrent en jeu pour arriver à ses fins.
Édictée dans son livre "L'Art de la Guerre", cette stratégie est étonnamment moderne par ses dimensions psychologiques et morales dans le domaine militaire, mais aussi dans celui des affaires, de la politique ou de la société.
Dans ses principes de général chinois du 6ème siècle avant JC, Sun Tsu rejoint une stratégie minimaliste qui porte des airs de victoire.
Basée sur la philosophie chinoise, cette stratégie a été utilisée durant la guerre d'Indochine et du Vietnam avec un certain succès. Elle se base sur des méthodes disant que gagner ou perdre une guerre ne se fait pas par hasard, ni par l'intervention des dieux ou des esprits dont on oublie trop souvent l'efficacité et dont il faut s'en méfier plus souvent qu'on ne le pense.
...
La voie du terrorisme
Hugues Eudeline reprend le stratège Sun Tsu dans son livre "Le Dossier Noir du Terrorisme".
Les guerres du style de 14-18 ou 40-45 qui opposaient des nations entre elles, ne sont plus de mise.
Le terrorisme les avait remplacées pour devenir plus guérillas que guerres avant Dasche.
La guerre moderne passe par Internet qui favorise le terrorisme.
Pas très rassurant de lire "Le djihadisme ne fait que commencer".
Son histoire charismatique s'est construite à coups d'éclat.
Minoritaire militairement, sa logique terroriste s'exprimait au-dessus des majorités, des forts en gueule pour les déstabiliser, les ébranler par la terreur dans les esprits et la surprise dans la pratique de loups solitaires, de cellules, de katibas qui jouissent de la souplesse d'actions. Pas de peur de mourir, les kamikazes sont à nouveau opérationnels.
"Plus stratège que guerrier, Mahomet avait guidé ses fidèles vers une conquête politique et militaire, avant d'être religieuse. Il a constitué un empire sur les ruines d'autres en pleine décomposition, épuisées par 30 ans de guerres entre Sassanides et Byzantins. Avant lui, les Arabes se présentaient en tant que professionnels de la guerre au service du plus offrant, que ce soient Assyriens, Perses, Grecs ou Romains. Seule la victoire était un signe d'élection divine sans velléité de conversion, ni imposition de centralisation à outrance par les califes qui suivirent.", diagnostique l'historien Eric Valet.
Les techniques utilisées par le terrorisme de Sun Tsu préconisent :
- de prendre les possessions de l'adversaire en entier et les conserver – si possible – intactes, en particulier les civiles, car l'ennemi d'aujourd'hui est le sujet de demain. Tout est relié, de sorte que la guerre faite à autrui a un effet sur le pays où elle est faite au moment où elle est faite, mais aussi par la suite sur le monde qui l'entoure.
- D'adopter le shi, concept de l'engagement de forces anodines pour faciliter la victoire repose sur la préparation, le travail, la bonne connaissance du terrain et des forces en présence par l'espionnage et l'adaptation aux circonstances en s'insérant dans le Tao, en allant avec le flux.
- De donner une cause morale, le « Tao », à la vertu de la bataille.
- D'introduire le « yin » et le « yang » de la pensée taoïste ainsi que les conditions climatiques manifestées par le chaud et le froid de l'alternance des saisons
- D'adapter les conditions géographiques aux variations topographiques de terrains ouverts ou étroits, aux plaines ou aux montagnes utilisables selon les types de troupes engagées
- D'assigner un dirigeant qui doit être sage, honnête, bienveillant, courageux et strict
- D'organiser et déléguer la discipline de l'autorité dans des zones de responsabilité au sein d'une organisation parfaitement comprise avec des châtiments exemplaires tout comme des récompenses.
La réflexion peut mener à la victoire par l'analyse des faiblesses de l'ennemi. Une tactique avec l'accent de la psychologie du combat qui permet l'utilisation de la force de l'adversaire, comme le ferait un judoka qui utilise ruse et fuite, avec la terre brûlée comme dernière initiative.
La loi du nombre de belligérants n'a, dès lors, plus l'importance qu'on lui assigne.
Heureusement, à se mettre tout le monde à dos, Daschet Boko Haram ont peut-être dépassé la limite du non-recevoir. Aux dernières nouvelles, ils veulent se rejoindre en un seul mouvement comme une tache d'huile.
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L'affaire de la Grèce
La Grèce disait au lendemain d'une réunion à Bruxelles qu'elle n'acceptera pas d'ultimatum de l'Eurogroup.
Puis, ce fut la Grèce qui mollit et l'Allemagne qui se durcit.
Que s'est-il passé ?
Le problème grec est, quoique l'on dise, une question de mentalité et de largesse d'un côté et de minimalisme de l'autre.
Donner le bénéfice du doute à Syriza avec l'espoir que ce parti dit de gauche radicale ait un programme compensatoire d'investissements en échange de réformes ?
Bien sûr, mais qu'en restera-t-il si ces réformes ne sont que peau de chagrin.
La Grèce doit-elle être saignée à blanc pour servir les créanciers étrangers au nom de la solidarité européenne ?
Bonne question, je vous remercie de l'avoir posée.
Quand les caisses grecques sont vides, que reste-t-il ?
La Grèce a subi un feuilleton de hold-up en rouleau compresseur avant de virer à gauche. L'antique pot de céramique grecque a rencontré le pot de fer de la Ruhr.
Il faut se rappeler que payer ses impôts en Grèce est considéré comme du vol.
Un quart des dettes du pays, 76 milliards d'euros d'impôts, sont restés impayés, évaporés sous des cieux encore plus cléments que ceux de la Grèce comme les paradis fiscaux bien connus. La récession avait commencé son oeuvre de sape dès 2008. Le clientélisme et les banques grecques ont filtré les avoirs. La Grèce était devenue le maillon faible de la chaîne "Europe".
La désillusion des Grecs vis-à-vis de cette dernière s'était même tournée dans un climat d'apartheid et de xénophobie qui avait poussé le parti d'extrême-droite de l'Aube dorée en avant plan.
Le 20 février, un texte commun était signé avec la CE. Une rallonge de quatre mois. Un accord en trompe-l’œil mais sans cheval de Troie, a-t-il été dit.
Athènes avait-elle capitulé ou les nouvelles propositions grecques étaient-elles une farce ?
Les deux, mon général.
Heureusement, le FMI et la BCE ne sont pas impressionnés par les propositions grecques. L'un tenait la barbichette de l'autre.
Pourquoi sommes-nous sortis si rapidement de la crise ? Parce que nous n'avons pas écouté le FMI, ni l'UE ? Ben voyons..
Dans l'ombre, la BCE travaillerait sur un scénario de sortie de la Grèce de l'euro dans un 'plan Z'..
Tiens, cela me rappelle "Z" de Costa Gavras :
Méfiez-vous d'un Grexit et de son effet domino.
On le dit tellement souvent et depuis si longtemps que l'Europe du nord pourrait se désolidariser de celle du sud.
Mais ce serait une sorte de guerre de Sécession pacifique avec une victoire à la Pyrrhus des deux côtés.
Pyrrhus 1er encore un grec en scène.
Décidément, ils nous avaient tout appris, ces Grecs.
Le 30 avril 2013, Philippe Maystadt, président de la BEI, était interrogé.
Il parlait de la "Méfiance de l'effet retour" des politiciens lequel aura comme par miracle un effet positif sur toute la ligne. Quand il y a diminution des impôts, il faut que la diminution soit compensée. La tendance au chacun pour soi que l'on voit poindre partout en Europe est préjudiciable et ne permettra pas de résister à la grande compétition mondiale. Dans un monde globalisé où la concurrence est devenue beaucoup plus forte avec d'autres parties du monde, il devient indispensable de mettre nos ressources ensemble avec des politiques communes plutôt que de rester chacun dans son coin. L'Etat providence n'est pas tenable à politique constante et si cette politique n'est pas adaptée, on pourrait se retrouver un jour devant une catastrophe sociale.
Le "bureau du Plan" démontre qu'aucune de ces stratégies prise isolément ne permet de résoudre le problème pour assurer la soutenabilité du système au rythme des choix politiques qu'il faudra mettre en œuvre.
Le vieillissement de la population a déjà été pris en charge par des réformes, mais pas assez loin pour garantir que les pensions puissent être payées dans une vingtaine d'années. Plus on attend d'y procéder, plus elles seront pénibles.
Une réforme progressive et annoncée comme en Allemagne, pourrait être considérée en bon exemple.
Le chômage de longue durée est lié au niveau de l'éducation.
Cela montre les problèmes de l'éducation.
L'enseignement secondaire, pourtant le plus grassement subsidié, est inférieur à la moyenne européenne dans ses résultats, tandis que l'enseignement supérieur va bien quoi que souffrant d'un manque de financement.
La variance du savoir est très dépendante même dans des écoles avec des élèves défavorisés. C'est dire si les méthodes pédagogiques adaptées sont importantes.
La soutenabilité est à réformer selon trois pistes.
- Le préfinancement et une réduction accélérée du poids de la dette pour financer les dépenses croissantes de soins de santé.
- L'augmentation de l'emploi pour obtenir plus de cotisants au système de la sécurité sociale.
- La révision de certaines prestations pour l'accès à la pension.
La théorie du "y-a qu'à" à mettre en place, c'est "clean" mais demande de la pratique...
Philippe Maystadt a été président d'un autre organisme appelé "Banque d'Investissement européenne", la BEI, fondée en 1958.
Il est dit à son sujet qu'elle est "la seule banque à appartenir aux États membres de l'Union européenne pour en représenter les intérêts en étroite collaboration avec les autres institutions de l'UE, ceci afin de mettre en œuvre la politique de l'UE. Elle ne coûte rien aux citoyens ni ne dépend de la CE, mais participe au développement d'un pays en améliorant son infrastructure. Elle vise les PME pour qu'elles puissent se développer, même à l'aide de microcrédits".
C'est exactement ce que la Grèce désirerait.
Pour ce faire, la BEI emprunte à de bonnes conditions pour prêter aux entreprises sans prendre de bénéfices au passage.
Son but ? Rendre les pays qu'elle aide rentables. Non peut-être ...
50 milliards d'euros sont mis sur la table par an dans ce but.
Parmi ses réalisations, on compte des projets comme des écoles en Écosse, de l'eau à transformer en énergie en Espagne, des ponts au Danemark.
Adapter ce type de projets à un pays dont la faiblesse fut de ne pas compter ses sous à temps, tout en pensant entrer dans la cour des grands avec un euro qui était plus qu'une conversion de la drachme ? Bien, bien, mais il y a peut-être de la marge.
Là, où je ne comprends plus la BEI et son nouveau comité de direction, c'est qu'ils ne semblent pas avoir compris l'ampleur de l'enjeu et ont sauté à pieds joints dans le projet grec.
Comme on dit, il faut choser, jouer au plus fin, bomber le torse et chercher au plus économe tel un bon père de famille, au plus économique pour le patron, ne serait-ce pas rouvrir la grande boîte de Pandore de la mythologie grecque ?
Le PIB de la Grèce ne représente presque rien à l'échelle européenne, mais pourrait malgré tout ébranler l'édifice européen dans son ensemble.
Le Sun Tsu grec pourrait être Yannis Varoufakis.
Son livre « Le Minotaure planétaire » donne à penser que le Minotaure, ce pourrait être lui avec sa formation d'économiste affilié à la stratégie des jeux. Il a entrepris une guérilla avec la Troïka (BCE, CE et FMI), dont les règles sont d'une grande subtilité, comme dans un théâtre japonais hiératique. Varoufakis se retrouve comme un taureau brutal dans un magasin de porcelaines dont les croyances se limitent à un catéchisme idéologique, autrement dit d’une religion féroce d'extrême-droite concoctée par l’école autrichienne et reprise par l’école de Chicago.
A contre-pied, il faides crocs-en-jambe au ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, qui n’arrête pas de répéter : « On ne comprend rien à ce que disent les Grecs.».
C'est un fossé, que dit-je, c'est gap, c'est un « rift » creusé avec la discipline allemande, pourrait-on dire pour paraphraser Cyrano.
L’existence de la zone Euro est un truc plus ou moins branlant que seuls d'habiles stratèges peuvent soutenir pour terminer cette construction européenne. Quand une dette devient trop importante, la "divine" compétitivité imposerait de remettre les compteurs à zéro pour le pays, comme s'il s'agissait d'une faillite commerciale.
Mais un pays n'est pas une société commerciale. Il a la vie devant lui et la petite Grèce doit chercher des alliés face à la "Puissante et incontrôlée Troïka" comme le démontrait ARTE.
Vassilis Alexakis reconnaissait que "La Grèce, le berceau de la démocratie, des pensées philosophiques et de la médecine, est passée à côté de la Renaissance et du siècle des Lumières. Ce qui est son drame et son paradoxe alors que l'Etat est l'ennemi à abattre pour ne garder que l'organisation familiale et la richissime et intouchable Eglise orthodoxe et, en finale, ne vivre que sur des mensonges.".
Les mots sont lâchés : "organisation familiale" et non pas étatique.
Il faut se rappeler que payer ses impôts en Grèce est considéré comme du vol.
Un quart des dettes du pays, 76 milliards d'euros d'impôts sont restés impayés, évaporés dans les paradis fiscaux bien connus, sous des cieux encore plus cléments que ceux de la Grèce.
De la Grèce, j'ai beaucoup de beaux et bons souvenirs.
Trop beaux peut-être dans un cadre idyllique.
Une première visite en 1972, lors de mon voyage de noces. Une époque de fin de dictature des colonels. J'allais pouvoir confirmer mes connaissances en histoire grecque, me rappeler les caractères grecs et, au besoin, scander les vers de l'Iliade et l'Odyssée avec zèle pour faire honneur à cette année d'humanité pendant laquelle j'ai pu aborder le grec ancien.
"Thanatos et Hypnos" en promenade, en quelque sorte.
Ensuite, ce furent tour à tour, ses îles innombrables comme Rhodes, Crète, Corfou, Kos, qui m'attirèrent sans jamais être déçu. Chacune a une histoire à faire pâlir d'admiration et d'envie les amateurs de patrimoine historique.
En 2004, ma dernière visite eut lieu dans le Péloponnèse. Une vision édulcorée puisque les JO allaient avoir lieu deux mois après ma visite.
L'effervescence était alors à son comble et réservée à l'image de ces jeux qui devait rester intacte dans l'esprit des touristes. Une image qui, malgré l'extase, est tombée dans le cataplasme bien plus tard car elle cachait totalement le pillage des biens publics sous-évalués à destination des intérêts étrangers, des gros propriétaires grecques qui se sont localisés à Londres ou de Chinois qui ont trouvé une bonne base de lancement de leurs produits à partir du port du Pirée.
Les feux de forets de l'été 2007, criminels ou faisant suites à des négligences, mal maîtrisés, sonnèrent le glas et les prémisses de la crise actuelle.
Depuis 2010, les danses de Zorba ne se déroulent plus comme précédemment ou alors pour les beaux yeux des touristes mais si la troïka est passée par là avec l'Allemagne qui chante
...
Le 20 février dernier, au même moment que l'accord avec la Grèce, eut lieu la cérémonie de Kiev avec drapeaux bleu et jaune pour commémorer le conflit meurtrier de la place Maidan, la place de l'Indépendance.
Le rappel des dizaines de manifestants pro-européens abattus par des policiers anti-émeutes.
"Une révolution pour la démocratie", était-il dit. Tout le monde croyait avoir tiré la bonne carte, même l'Europe, quand Ianoukovitch avait été destitué alors qu'il s'agissait d'un coup d'Etat pour d'autres. Une démission pour éviter d'autres bains de sang, d'après l'opposant Vitali Kitschko. Celui-ci ne savait pas encore que ce fût la guerre qui l'attendait avec deux visions du monde, deux points de vue qui s'affrontaient :
- Le bloc occidental, européen, américain, protestant et capitaliste imposée par une guerre froide
- Le NOD qui revendique un eurasisme russe, orthodoxe, musulman et socialiste imposé par la force d'une guerre chaude comme seule alternative.
Le livre "Etranger dans le mariage" de Emir Kusturica montre cet autre côté de la plaque. Emir ose dire que "Là où l'Occident veut répandre la démocratie, les catastrophes suivent".
Pessimiste, il ajoute "J'ai peur que la période de stabilité par la paix en Europe ne touche à sa fin".
La démocratie qui croit pouvoir imposer l'harmonisation occidentale suivant ses propres règles majoritaires ne fonctionne pas de la même manière à l'est.
La multiculturalité a été perdue dans la bataille, même si elle s'avère nécessaire pour vivre ensemble dans le respect de nos différences, avec le commerce comme intermédiaire. L'embargo est loin d'être une solution à long terme.
La solidarité et l'amour font partie des repères des majorités silencieuses. Elles s'allient à la technologie de l'information que l'Est estime être du fascisme qui mène à une allergie envers les occidentaux.
Les fanfaronnades et les déclarations tonitruantes du côté occidental font face aux actions en arrière-plan de Poutine. Ce dernier ne fait pas la guerre en allant au front. Il s'en préserve bien. Lui aussi, il a suivi les cours de la guerre au KGB, cours dans lesquels Sun Tsu devait avoir une place.
La démocratie qui croit pouvoir imposer l'harmonisation occidentale suivant ses propres règles majoritaires ne fonctionne pas de la même manière à l'est.
La multiculturalité a été perdue dans la bataille, même si elle s'avère nécessaire pour vivre ensemble dans le respect de nos différences, avec le commerce comme intermédiaire. L'embargo est loin d'être une solution à long terme.
La solidarité et l'amour font partie des repères des majorités silencieuses. Elles s'allient à la technologie de l'information que l'Est estime être du fascisme qui mène à une allergie envers les occidentaux.
Les fanfaronnades et les déclarations tonitruantes du côté occidental font face aux actions en arrière-plan de Poutine. Ce dernier ne fait pas la guerre en allant au front. Il s'en préserve bien. Lui aussi, il a suivi les cours de la guerre au KGB, cours dans lesquels Sun Tsu devait avoir une place.
Il était clair qu'il n'était pas une figure de proue des opposants.
Ces derniers ont été rayés de la carte.
Poutine a réagi en disant : "Ce meurtre affreux a été commandité et est une provocation".
Personne ne se met en cause. Au jeu d'échecs ce serait un Pat plutôt qu'un Mat.
Un complot à la sauce Sun Tsu, alors ? Brouiller les pistes a toujours été la technique des grands de ce monde.
Aujourd'hui, la guerre est secrète, révélée dans un face à face par la presse entre opposants au pouvoir russe et ceux qui soutiennent Vladimir Poutine.
Un assassinat pour déstabiliser la situation politique en Russie ?
L'œuvre des services secrets de l'occident qui voudrait en faire un martyr ou l'inverse ?
La piste islamiste ?
La spécialiste Nina Bachkatov signalait la sourdine parmi les contestataires les plus virulents de l'intervention en Ukraine contre la personne de Nemtsov, alors que les réseaux sociaux ne le ménagent pas. Un signe qui ne trompe pas.
« Deux suspects ont été arrêtés: Anzor Goubachev et Zaour Dadaïev ». Deux hommes originaires du Caucase. Parmi les hypothèses avancées en Russie sur l’assassinat de Nemtsov figurent ses critiques du rôle de la Russie dans le conflit en Ukraine, et sa condamnation des assassinats à Paris des journalistes de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, avait accusé les « services spéciaux » russes et le Kremlin.
Mais, le résultat des courses, la consolidation autour de Poutine se renforce d'autant qu'aucun opposant n'est suffisamment crédible pour menacer Poutine.
En Crimée, c'est évident, lui a gagné la guerre sans combattre en appliquant à la lettre, la méthode Sun Tsu (suivant ces articles (1), (2).
Monolithique le Kremlin ?
Il suffit de voir le documentaire "Moi, Vladimir Poutine" pour s'apercevoir de l'autorité qu'il faut faire preuve pour conserver un rideau de partisans à place au sommet de l'édifice.
Suivant un mémorandum, "La Russie aurait même planifié l'organisation de la crise ukrainienne" dans un complot, dirigé par le riche, Konstantin Malofeev.
Tout est téléguidé aujourd'hui. Ce sont les drones qui font la guerre et moins les hommes.
Alors, comme le fossé entre l'Occident et Russie s'est creusé dans les esprits, on se demande qui pourra le remplir ?
Pas vraiment les Etats Unis, surnommés les "gendarmes du monde".
Là, c'est fait du même tabac.
Dans le même parti démocrate, une guerre larvée peut avoir des accents de vendetta comme l'explique le livre de Bernard Klein dans "La guerre des clans".
Les Clinton et les Obama sont, malgré les sourires affichés, des rivaux farouches, voire tous deux poussés par des ambitions inavouables. Mais, en définitive, ils dansent ensemble.
...
Réflexions du Miroir
Ce mois-ci, le "Monde diplomatique" titre "Une gauche assise à la droite du peuple".
Un article qui parlait d'escamoter les antagonismes entre les classes sociales au profit d'approches plus accessibles à des masses supposées dépolitisées.
Eviter que le peuple se révolte contre des élites. Rendre les inégalités plus acceptables par le respect de valeurs démocratiques qui ne sont en fait qu'un jeu de chaises musicales et, en final, mettre les minorités possédantes entre parenthèses.
Pourtant l'histoire bégaye.
Les populations ont tendance à sécuriser leurs acquis et craignent les réformes des élites qui, telles des prophètes, arrivent à contre-courant et exhibent leurs idéologies pour apporter l'oxygène et finalement, ils adoptent, contraints et forcés, la nouvelle situation dans leurs habitudes de compromis.
La démocratie pousse les thèses majoritaires au pouvoir.
Elle subit des revers et n'arrive pas toujours aux résultats espérés à cause de sa volonté d'ignorer les minorités et de pousser l'économie comme une idole.
Les déculottées ne sont pas un drame si on connait la manière de sortir de mensonges et autres beaux discours jamais reflétés par des actes en conformité. Quand on atteint le fond, il est toujours plus facile de rebondir.
Le pouvoir, l'argent et le sexe ont toujours fait et défait les destinées du monde. L'un dépend de l'autre.
Le système démocratique se perpétue dans les pays occidentalisés et fonctionnera bien tant qu'il ne dérange pas et que le chaos ne heurtera pas la stabilité dans un principe anthropique.
La géostratégie a évolué en fonction du droit et de la démocratie en Occident.
Les maillons faibles ont peut-être une taille critique à ne pas dépasser.
Le nivellement par le bas s'est poursuivi et n'est pas plus la solution.
"Très chère austérité" écrivais-je, un jour.
Le goût de la beauté des choses s'est évaporé ou s'est rétréci jusqu'à tomber dans le goulot d'étranglement de l'austérité.
Les réalités du terrain ont grappillé les derniers espoirs et chacun s'est retranché derrière son propre intérêt rikiki.
Pas étonnant que les terroristes détruisent les œuvres d'art, les idoles et le patrimoine du pays qu'ils occupent.
L'UNESCO a qualifié cet acte de "crime de guerre". Les iconoclastes ont toujours existé. Les icônes sont toujours remplacées par celles qui bottent mieux.
Du personnage de Sun Tsu, j'ignorais tout avant qu'un bon copain, aujourd'hui perdu de vue, avait choisi ce pseudonyme.
Il était loin du maillon faible mais il le laissait paraître.
Il m'avait défendu.
Il habitait à l'époque Boulogne-sur-Mer.
Son nom, Bertrand Glas, alias Sun Tsu. Si jamais vous savez comment le joindre, prévenez-moi.
Aujourd'hui, un autre maillon dit faible, reste à l'honneur.
C'est la journée de la femme.
La caricature ci-jointe, serait-elle autre chose qu'un rapport avec l'actualité qui précède ?
L'avenir appartient toujours à celui qui peut s'adapter à une situation de l'actualité et pas celle du passé. On en reparlera très bientôt.
Les contorsions ne se font pas toujours avec autant de grâce et de minceur que "Christine and the Queens", la femme en costume d'homme qui fusionne les contraires, joue aux doubles et aux masques :
L'enfoiré,
- « Jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays. »
- « Soumettre l'ennemi par la force n'est pas le summum de l'art de la guerre, le summum de cet art est de soumettre l'ennemi sans verser une seule goutte de sang. »
- « Toute guerre est fondée sur la tromperie. »
- « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l'ennemi sera victorieux une fois sur deux. Qui ne connaît ni son ennemi ni lui-même est toujours en danger. »
- « Ne laissez pas vos ennemis s'unir. »
- « En tuer un pour en terrifier un millier. »
- « La guerre est semblable au feu, lorsqu'elle se prolonge elle met en péril ceux qui l'ont provoquée. »
- « Il n'y a pas de forteresses imprenables, il n'y a que des mauvais attaquants. »
Mise à jour: Bertand Henne, dans sa chronique quotidienne, faisait une métaphore avec le cyclisme de compétition avec la question "comment sortir du peloton et tenter une échappée avec le minimum d'efforts?". Procéder par des manœuvres de recentrages en se faisant tirer par une autre équipe quand le vent est de face et en finale, garder le dopage comme dessous de table de la corruption pour escamoter les virages des contrôles fiscaux.
Mise à jour 17 mars 2015: Un an après l'annexion de la Crimée par la Russie
Mise à jour 29 juin 2015: Les banques sont fermées en Grèce et retrait d'argent très limité à 60 euros.
Référendum pour le OUI ou le NON à l'accord avec la Troïka:
Thomas Piketty en parle Grexit = apprentis sorciers
Mise à jour 6 juillet 2015: "And the winner is: NEIN"
Publié dans Actualité, Europe, Histoire, Intimisme, Organisation, Parodie et humour, Politique | Lien permanent | Commentaires (14) | Imprimer
Commentaires
Serait-ce la même stratégie que Bachar El Assad?
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-grande-strategie-de-bachar-el-164558
Écrit par : L'enfoiré | 08/03/2015
L’art de la guerre par le menu
www.astrosurf.com/luxorion/Illustrations/suntzu-art-de-la-guerre.pdf
Écrit par : L'enfoiré. | 08/03/2015
'L'UE a un 'plan B': une faillite de la Grèce sans Grexit'
L’Allemagne et de la Banque centrale européenne travailleraient sur un «plan B» dans lequel le gouvernement du Premier ministre grec Alexis Tsipras serait remplacé par un cabinet de technocrates qui permettraient à la Grèce de faire faillite sans quitter la zone euro, écrit le journal italien La Stampa. Le journal n’indique pas comment un tel transfert de pouvoir serait organisé, cependant, il évoque « une opération très complexe ».
Ce scénario prévoit la création de mini-contrôles internes, combiné avec un programme d’urgence pour éviter l’effondrement du système bancaire grec, et une aide humanitaire pour la population.
Toujours selon La Stampa, il n’est pas rare que de telles négociations aient lieu? parce que Bruxelles redoute les effets d’une sortie de la Grèce de la zone euro, en particulier du point de vue géopolitique. Pourtant, le fait est que l'adhésion à l'euro implique certaines règles, et que ces règles doivent être respectées.
Le président de la Bundesbank Jens Weidmann, a quant à lui répété ce message dans le magazine Focus que «Lorsque un membre de l'union monétaire décide de ne pas honorer ses promesses et de rembourser ses prêteurs, un défaut est inévitable ».
Selon un sondage réalisé par la chaîne de télévision grecque Mega, 75,6% des Grecs souhaitent le maintien de leur pays à tout prix dans la zone euro. Un sondage similaire réalisé par Alpha TV, une autre chaîne de télévision grecque, a permis de mettre en évidence que 65,1% des répondants sont favorables à la conclusion d’un accord entre la Grèce et ses créanciers.
Cependant, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a réffirmé dans le journal Die Zeit que le remaniement de l'équipe des négociateurs grecs n'avait eu aucune incidence sur ses responsabilités: «Je suis toujours en charge », a-t-il déclaré.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=lue-a-un-plan-b-une-faillite-de-la-grece-sans-grexit&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 04/05/2015
La plus grande fuite des cerveaux depuis la mort de Socrate ... La Grèce déplore l'exode grec de ses citoyens les plus brillants
La Grèce antique était un aimant pour l'élite intellectuelle du monde, mais la crise grecque a provoqué un exode de talents sans précédent dans l’histoire du pays, affirme Ellie Ismailidou de Market Watch.
On estime que 180.000 à 200.000 des citoyens les plus instruits de la nation seraient en train de quitter leur pays. Selon Lois Lambrinidis, professeur de géographie économique à l'Université de Macédoine, cela correspond à environ 10% des diplômés du supérieur grecs.
Nicholas Alexiou, un professeur de sociologie au Queens College de CUNY qui se spécialise dans l'étude des tendances migratoires grecques, confirme que l’on a bien affaire à une fuite des cerveaux, compte tenu de la forte proportion de personnes hautement qualifiées et diplômées.
Une étude menée par l'Institut universitaire européen avait déjà conclu en mars 2014 que la Grèce était en train de perdre « ses citoyens les meilleurs et les plus brillants ». D’après cette étude, 88% de ceux qui quittent le pays sont titulaires d’un diplôme universitaire, 60% d'entre eux sont diplômés d’un master, et 11% ont même un doctorat.
Le rapport de l'IUE montre que 79% de ceux qui ont quitté la Grèce avaient un emploi au moment de leur départ, mais ils pensaient qu’ils n’avaient pas d’avenir dans leur pays (50%), ou qu’ils manqueraient d’opportunités professionnelles (25%).
Une autre étude, réalisée par la firme d’études de marché Kapa, et dont les résultats ont été publiés dans le journal grec To Vima, concluait que près de 70% des jeunes diplômés grecs souhaitaient travailler à l’étranger, et que 10% recherchaient même activement un emploi dans un autre pays. Pour ces candidats à l’émigration, les destinations les plus populaires sont le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi la Belgique, qui recrute beaucoup de Grecs dans les banques et les centres de recherche.
Ces chiffres pourraient même être encore plus importants, dans la mesure où une forte proportion des 35.000 étudiants grecs qui étudient actuellement à l'étranger pourrait décider de ne pas rentrer au pays.
Certains secteurs d’activité seront beaucoup plus affectés que d'autres par cet exode. En mars, le journal Proto Thema avait indiqué que depuis le début de la crise, 7430 médecins grecs avaient quitté le pays. Près de la moitié d’entre eux, 3.500 précisément, sont partis en Allemagne. Selon l'Association médicale d'Athènes, le nombre de médecins qui quittent la Grèce a triplé depuis 2009. La Grèce est devenue le plus grand pourvoyeur de médecins de l’Allemagne.
Natassa Romanou, qui enseigne la recherche à l'Université américaine de Columbia et qui est l’une des représentantes du parti au pouvoir en Grèce Syriza aux États-Unis, commente amèrement cette situation :
L'ironie ne nous quitte pas. Alors que l’Allemagne contrarie les négociations pour le plan de sauvetage grec, d’une certaine manière, elle profite des bénéfices du capital humain qui est en train de fuir le pays ».
La fuite des cerveaux a des conséquences graves pour ce pays qui a perdu un million d’emplois et 25% de son PIB depuis le début de la crise, l’équivalent du PIB perdu par l'économie américaine et européenne en raison de la Seconde Guerre mondiale.
Elle prive le pays des recettes fiscales liées aux impôts sur le revenu et aux taxes sur la consommation, mais elle l’empêche également de générer de la valeur ajoutée de plus haut niveau, explique l’analyste Joan Vidra, qui a autrefois collaboré chez Moody. Le tourisme est également affecté, et alors que l’on a enregistré une hausse du nombre de visiteurs internationaux, les recettes touristiques ont diminué de 36%, selon une étude réalisée par le réseau international d'entrepreneurs Endeavor.
Le Portugal, l'Irlande et l'Espagne ont aussi déploré d’importantes fuites des cerveaux depuis le début de la crise, mais pour la Grèce, remettre l'économie sur la bonne voie est une tâche encore plus herculéenne, et elle a besoin de toutes les forces vives du pays, indépendamment du fait que le pays quitte la zone euro ou pas.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=la-plus-grande-fuite-des-cerveaux-depuis-la-mort-de-socrate-la-grece-deplore-lexode-grec-de-ses-citoyens-les-plus-brillants&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 19/05/2015
L’avis de nos stratégistes sur la situation grecque
Du scénario de base à un scénario à risques?
Alors qu’un accord entre la Grèce et ses créanciers semblait encore à portée de main à la fin de la semaine dernière, certes après maints revirements, le premier ministre Tsipras a créé la surprise générale samedi matin, également parmi ses propres négociateurs, en annonçant un référendum qui devrait avoir lieu le 5 juillet.
Un référendum à l’occasion duquel la population grecque devrait se prononcer sur l’acceptation ou non des propositions des créanciers. La teneur précise de ces propositions n’est pas vraiment claire étant donné qu’il a été mis un terme aux négociations peu après cette annonce. L’organisation du référendum a entretemps été approuvée par le parlement grec et ne pourrait être annulée que si le président Pavlopoulos venait à refuser de signer le décret. Un geste qui équivaudrait à présenter sa propre démission et à ouvrir la voie à de nouvelles élections, et donc un scénario relativement peu probable.
Dans une situation où les Grecs ne savent pas exactement sur quelles propositions ils doivent exprimer leur opinion, le référendum revient pour eux en réalité à décider s’ils veulent ou non continuer à faire partie de la zone euro. Et à en croire les derniers sondages, la majorité d’entre eux le veulent encore et sont disposés à accepter pour ce faire des efforts supplémentaires (davantage de mesures d’austérité et une augmentation des impôts. D’un autre côté, ces mêmes sondages indiquent que Syriza jouit pour l’instant toujours du même soutien de la part de la population que lors de sa victoire électorale. L’issue de ce vote est donc tout à fait incertaine, d’autant que Syriza a appelé la population à voter contre les propositions des créanciers. Sans doute s’agit-il d’ailleurs là de la goutte qui a fait déborder le vase pour les autres pays européens, et les a convaincus de ne pas reconduire le plan de sauvetage qui arrive à échéance le 30 juin.
Cela signifie que même si la réponse du référendum est positive, ce qui est loin d’être une certitude, un nouveau plan devra être négocié, ce qui prendra de toute façon du temps (et beaucoup). Il s’agit donc dans un premier temps d’attendre le 5 juillet. Une échéance qui ne paraît pas très éloignée, mais qui pourrait néanmoins sembler une éternité aux marchés.
Qu’est-ce que cela signifie pour la Grèce?
Pour cette raison, la BCE, qui voit jour après jour les capitaux s’échapper des banques grecques, n’a pas attendu pour geler les prêts ELA (la ligne de crédit accordée par la BCE aux banques grecques). Les Grecs sont à nouveau nombreux à faire la queue devant les distributeurs automatiques. Un contrôle des capitaux a été instauré ce lundi (obstacle à la libre circulation de l’argent), les banques grecques resteront également fermées jusqu’au 6 juillet inclus.
C’est donc une période d’incertitude accrue qui attend le pays, la perturbation de la circulation des paiements risquant le cas échéant d’affecter sévèrement l’économie réelle. L’incertitude politique est également à son comble. Même si l’issue du référendum se révèle favorable à l’appartenance à la zone euro, la partie n’est pas encore gagnée. En effet, l’on peut se demander quelle sera dans ce cas de figure la réaction de Syriza, après son appel à voter contre. La confiance a disparu dans les deux camps, et la rétablir prendra du temps.
Qu’est-ce que cela signifie pour le projet européen et l’économie?
Naturellement, la situation n’a rien de réjouissant pour le reste de la zone ni pour le projet européen. Si la mésaventure actuelle venait à déboucher sur une sortie de la Grèce, ce serait une première. Et de toute façon, il en coûtera à la réputation des architectes de la zone. Il ne faut néanmoins pas oublier que l’économie européenne est en voie de guérison et que des progrès énormes ont été réalisés dans des pays comme l’Italie, et surtout l’Espagne, en termes d’améliorations structurelles. La BCE continue également à acheter chaque mois pour 60 milliards EUR d’obligations d’Etat européennes, également des pays de la périphérie. Un programme qui devrait permettre de freiner les envolées des taux d’intérêt dans ces pays. Tout cela pour dire que l’Europe est en ce moment beaucoup mieux armée pour encaisser le coup que durant les années de crise 2008 et 2009.
Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés?
Naturellement, il serait naïf de penser que les récents développements n’auront pas d’impact à court terme sur les marchés.
Il existe désormais un grand risque que la Grèce ne parvienne pas à rembourser le FMI le 30 juin – ni d’ailleurs la BCE en juillet – et se retrouve donc dans les faits en situation de faillite.
Bien qu’il existe toujours une probabilité – sans doute même plus grande qu’on ne le pense actuellement – qu’un compromis soit tout de même trouvé et qu’une sortie de la Grèce puisse être évitée, le risque d’une issue fatale a augmenté. Dans le meilleur des cas, c’est une période d’incertitude qui nous attend. Pour le marché, cette incertitude se présentera sous la forme d’une grande volatilité et probablement d’un repli des cours des actions, d’un accroissement des différentiels d’intérêt entre les pays de la périphérie et l’Allemagne, et d’une fuite vers les valeurs refuges.
A un peu plus long terme cependant, les opportunités sont appelées à se multiplier à nouveau. La Grèce ne représente que 2% de l’économie de la zone euro et sa dette est certes importante, mais néanmoins maîtrisable...
Il va de soi que nous continuerons à suivre la situation de très près.
Écrit par : Raymond | 30/06/2015
Tsipras demande un nouveau prêt à l’Europe, Merkel s’y oppose
La Grèce demande 29 milliards pour l’aider à faire face à ses obligations de remboursement de la dette. Un Eurogroupe téléphonique a été convoqué pour 19 heures pour envisager la suite à apporter à la demande grecque.
http://www.lesoir.be/923618/article/actualite/union-europeenne/2015-06-30/tsipras-demande-un-nouveau-pret-l-europe-merkel-s-y-oppose
Écrit par : L'enfoiré | 30/06/2015
Tsipras a obtenu une écrasante victoire à la Pyrrhus... Mais le patient est mort
Le gouvernement d’extrême gauche du Premier ministre Alexis Tsipras a donc remporté une écrasante majorité au référendum qu’il a organisé lui-même. Les Grecs ont dit «oxi» (‘non’) à plus de 61% ... oui, mais à quoi ? Certains pensaient qu'ils votaient sur un nouveau plan d'austérité, d'autres sur la question de l'appartenance à la zone euro, ou de l'adhésion à l'UE.
A la surprise générale, Tsipras a sans conteste reporté une immense victoire, mais il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus, car lundi,la question du sort des banques grecques se pose toujours. Maintenant que la BCE a bloqué tous les prêts pour une semaine, la plupart des banques grecques pourraient se retrouver sans liquidité dans le courant de cette semaine, si ce n’est plus rapidement encore.
Si les banques grecques se retrouvent dans cette position, le gouvernement Tsipras n’aura probablement pas d’autre alternative que d'émettre sa propre monnaie, qui garantirait les dépôts grecs, ce qui signifierait alors la fin de l'adhésion de la Grèce de la zone euro.
Sur les marchés financiers, la plupart des analystes pronostiquent désormais un Grexit, mais il est toutefois possible que l’Europe juge la situation géopolitique de l'Europe de la Grèce si importante qu'elle décide de jeter une nouvelle bouée de sauvetage pour le pays.
On pense que les marchés boursiers devraient baisser de 5% ce lundi, et que les rendements et les intérêts sur les obligations européennes des pays du Sud de l'Europe et ceux de l'Europe de l'Est (Bulgarie, Croatie, Roumanie) devraient être fortement affectés.
L'euro a baissé à l’annonce des résultats du référendum, et il est brièvement reparti à la hausse à l’annonce du départ du ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, qui a expliqué sur son blog vouloir se mettre en retrait des négociations pour favoriser la conclusion d’un accord avec les créanciers de la Grèce. Toutefois, le cours de la monnaie unique est retombé quelques instants plus tard. La parité de l’euro pourrait fortement augmenter dès la fin de cette semaine dans l’hypothèse où la Grèce quitterait la zone euro : en effet, une zone euro sans la Grèce rendrait l’euro incontestablement plus fort.
Il s'agit désormais officiellement d'une tragédie grecque, mais sans gagnant, ni perdant, affirme Steen Jakobsen, Chef Economiste chez Saxo Bank, sur le site TradingFloor. Les résultats de dimanche pourraient mettre un point final à la posture de choix de nos politiciens du « pretend and extend » (‘continuer de même et faire comme si’), et les citoyens de la zone euro peuvent espérer que, finalement, des décisions courageuses soient prises. Les politiciens pourraient peut-être être tentés de continuer cette politique du « pretend and extend », mais le patient est mort, commente-t-il.
A noter également: le journal allemand Bild n’incarne pas toute l'Allemagne, mais dans un sondage de Bild, 89% des répondants se sont déclarés contre la poursuite de l'aide financière à la Grèce.
Deux graphiques expliquent la vraie raison pour laquelle la Grèce est tombée dans une crise aussi grave - ce qui est pas totalement lié à la dette de l'Europe. La Grèce – qui est parvenue à rejoindre la zone euro sur la base de chiffres faux que la banque d'investissement américaine Goldman Sachs l’avait aidée à concocter – est habituée à vivre au-dessus de ses moyens, et elle procède à une dévaluation ou à une restructuration de sa dette dès qu’elle se retrouve coincée. La classe politique n’a eu de cesse de clamer que les problèmes du pays étaient imputables aux forces étrangères, mais ...
1. Moins de la moitié des Grecs payent leurs impôts.
2. La compétitivité des Grecs est la plus faible de l'UE des 28
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=tsipras-a-obtenu-une-ecrasante-victoire-a-la-pyrrhus-mais-le-patient-est-mort&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 06/07/2015
Les touristes adressent un 'non' massif à la Grèce
Les Grecs on adressé un « non » massif aux propositions des Européens dimanche, mais maintenant, ce sont les touristes européens qui semblent dire « non » à la Grèce en annulant les vacances qu’ils avaient projeté d’y passer. C’est ce que montrent les chiffres révélés par Andreas Andreadis, directeur de l'Association des entreprises du Tourisme grec (SETE), et que le journal Kathimerini a rapportés.
Ainsi, il a expliqué qu’en raison des développements récents dans le pays, on enregistrait chaque jour 50.000 réservations d'hôtel de moins que les années précédentes. Or, étant donné que les réservations de dernière minute comptent pour 20% de l’ensemble des réservations dans le pays, on s’attend à ce que la plus grosse partie des annulations survienne à partir de maintenant. Si la tendance se poursuit, cela aura inévitablement des conséquences sur l'emploi dans le secteur du tourisme.
Ces annulations ne proviennent pas seulement des étrangers, et les réservations dans les hôtels d’Athènes émanant de citoyens grecs ont été quasiment réduites à néant.
Selon Andreadis, les hôtels risquent de rencontrer des problèmes d’approvisionnement causés par les contrôles de capitaux et leurs réserves de nourriture et de boissons ne leur permettraient que de fonctionner quelques jours.
Mercredi, les sites de voyage TravelPlanet 24 et Airtickets ont indiqué que les réservations des touristes grecs pour des vols pour la période entre juillet et septembre avaient baissé de 50% par rapport à l’année dernière.
Le nombre d'annulations de vols a augmenté au cours des 7 derniers jours pour culminer à 7,2%, contre 1,05% en moyenne une semaine plus tôt. Lundi dernier, le premier jour ouvrable qui a fait suite àl'annonce de la tenue du référendum, les annulations de vol ont même atteint 22%.
Les réservations de ferries, qui avaient enregistré une croissance annuelle de 10% jusqu’au 25 juin, ont quant à elles plongé de 60% depuis l’annonce du référendum
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=les-touristes-adressent-un-non-massif-a-la-grece&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 07/07/2015
10 leçons d'un week-end historique
Les premiers jours de l'été 2015 auront représenté l'automne d'une certaine union monétaire, fondée en 1999 et traversée, depuis six ans, par des chocs systémiques importants. Nul ne sait quel sera l'avenir de la Grèce dans cet agencement monétaire, mais la zone euro a perdu sa virginité, c'est-à-dire le postulat de son intangibilité. La monnaie est désormais à risque. Or, la monnaie est l'adhésion étatique la plus aboutie, puisque fondée sur la confiance collective.
Les 7 scénarios les plus probables
La BCE ne lâche pas encore les banques grecques
48 heures chrono: le week-end où la zone euro a vacillé
Comment les marchés vont-ils réagir?
Quelles leçons peut-on tirer des dernières heures ?
1. L'euro est une monnaie politique qui n'a jamais correspondu à une zone monétaire et économique optimale. L'éloignement géographique de ses Etats constituants empêche une homogénéité et un rééquilibrage des différentes économies. Nous avons cru, un peu naïvement, que la monnaie commune recouvrirait mécaniquement des siècles de différences entre les peuples.
2. La zone euro ne s'est pas dotée d'institutions politiques, budgétaires et fiscales solides, et encore moins de mécanismes de résolutions de crises majeures. La monnaie est devenue commune mais les finances publiques sont confédérales. Sachant que la monnaie garantit les dettes publiques et inversement, il eut fallu mettre en œuvre une mutualisation des dettes publiques et un marché des capitaux homogène.
3. Par son référendum, la Grèce reconnaît que le choix monétaire relève des attributs populaires et non d'une représentation particratique. La Grèce souligne l'antagonisme entre un choix démocratique domestique et une tutelle monétaire supranationale. Ces deux formulations sont légales, mais leur opposition est légitime.
4. La BCE a perdu deux ans avant de reconnaître le contexte déflationniste qui l'a finalement conduit à devoir procéder à une gigantesque création monétaire. Ce déni de déflation a retardé le redémarrage économique de la zone euro.
5. Par contre, la BCE s'est imposée comme le véritable pilote du système monétaire puisque son assistance aux banques grecques permettra probablement l'évitement d'une implosion du système financier local.
6. Les plans de rigueur et d'austérité, mis en œuvre par la Commission Européenne et traduits dans le Pacte de Stabilité et de Croissance, ont probablement été contre-productifs et ont conduit à accentuer la chute des économies les plus faibles de la zone euro.
7. La dette grecque, comme d'autres dettes publiques, est incompatible avec la richesse nationale et l'épargne domestique. Il eut donc fallu procéder à son rééchelonnement perpétuel plus tôt, sachant que cette dette est, dans les faits, incompatible avec ses échéances de remboursement.
8. Les négociations avec la Grèce ont conduit à amalgamer des mesures monétaires, bancaires et un programme d'austérité. Il eut été préférable de découpler les mesures budgétaires d'un problème structurel d'endettement.
9. Malgré son orientation de gauche, le gouvernement grec n'a pas procédé aux amorces de réformes indispensables dans le domaine fiscal. Il a préféré fonder sa légitimité sur une opposition avec l'Europe.
10. Finalement, la derrière leçon porte sur l'adéquation entre une symbolique monétaire et l'économie réelle, sur le respect des différences entre les cycles économiques et les typologies des États de la zone euro, sur l'opportunité de se limiter à une politique monétaire homogène, fondée sur un seul objectif d'inflation à 2 %, sans tenir compte des variations propres à chaque pays et de leur niveau d'activité, sur la nécessité de déployer des projets d'envergure européenne suivant une logique keynésienne.
La question porte sur la nécessité de dépasser une gouvernance européenne reflétant la juxtaposition d'Etats-nations hérités du 19ème siècle.
L'euro doit rester un projet d'expansion et de croissance, pas une logique de refoulement de ses membres les plus faibles.
Bruno Colmant ( http://www.lecho.be/dossier/dettegrecque/10_lecons_d_un_week_end_historique.9649949-7964.art?ckc=1&ts=1436268480 )
Écrit par : L'enfoiré | 07/07/2015
Le ministre des Finances 'le plus cool, le plus charismatique et le plus intelligent de l'histoire' pourrait être poursuivi en justice pour 'haute trahison'
L’ex-ministre des Finances de la Grèce, Yanis Varoufakis, pourrait être poursuivi en justice et risquer une peine de prison pour avoir prétendument piraté les comptes des contribuables grecs en vue de préparer la Grèce à une sortie de la Zone euro, rapporte The Times of London.
Ces poursuites feraient suite aux révélations que Varoufakis, qui a démissionné peu de temps après le référendum grec, au début de ce mois, aurait faites au cours d'une téléconférence avec des gestionnaires de hedge funds internationaux.
Lors de cette conversation, l’ex-ministre des Finances grec a informé ses interlocuteurs qu’il avait mis au point un véritable « Plan B » pour la Grèce, qui prévoyait de pirater la base de données du ministère des Finances via le site web de son secrétariat général pour obtenir les données financières concernant les entreprises et les particuliers, et de développer un système qui aurait permis de passer de l’euro à la drachme du jour au lendemain, en cas de nécessité.
La cour suprême grecque aurait déjà demandé au Parlement de se prononcer sur une éventuelle levée de l’immunité parlementaire de Varoufakis. Ce dernier est également accusé de haute trahison et de manquement à ses obligations, ce qui pourrait lui coûter une peine de 5 à 25 ans de prison.
Au lendemain de ses révélations, beaucoup de journaux avaient critiqué la légèreté de Varoufakis, et sa tendance à la provocation. Cependant, le journal croate Večernji list, qui faisait partie de ses détracteurs, avait anticipé ces nouveaux développements :
« Varoufakis est un mec tellement cool que peu lui importe s’il détruit son pays, parce qu’il a toujours la nationalité australienne en poche, et une carrière de professeur d’économie, qui, combinée à son expérience de ministre des Finances grec, pourrait lui assurer d’être encore plus recherché. C’est un calcul assez cynique. (…) Mais un tel cynisme est le secret d’un type cool. (…) Dans le cas de Varoufakis, ce mec cool ne chevauchera peut-être pas sa moto vers le soleil couchant, comme il l’a imaginé. Mais il pourrait bien finir au trou, pour tentative d’atteinte au régime constitutionnel par l’utilisation illégale des données de la Fiscalité grecque. Ou alors, il va continuer de gagner de l’argent tout autour du monde avec les récits des incroyables histoires qu’il a accumulées en poste, alors qu’il était 'le ministre des Finances le plus cool, le plus charismatique et le plus intelligent de l’histoire' ».
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=le-ministre-des-finances-le-plus-cool-le-plus-charismatique-et-le-plus-intelligent-de-lhistoire-pourrait-etre-poursuivi-en-justice-pour-haute-trahison&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 30/07/2015
Depuis le début de la crise, 11.000 entreprises ont été fondées par des Grecs en Bulgarie
Plus de 11.000 entreprises ont été crées par des entrepreneurs grecs en Roumanie, le pays le plus pauvre de l’UE, rapporte le journal grec Ekathimerini. Confrontés à la grave crise économique que connait leur pays, les Grecs apprécient la stabilité de la fiscalité, la législation saine et le climat des affaires positif de la Bulgarie.
Déjà dans les années 2000, plus d’une centaine d’entreprises grecques s’étaient installées en Bulgarie. Mais à partir de l’année 2009, cette tendance s’est intensifiée, motivée par la recherche d’une fiscalité plus légère.
« La Bulgarie m’a donné l’opportunité de survivre, ce qui est difficile en Grèce de nos jours », explique Panayiotis Douvos, un chef d’entreprise qui a transféré sa société à Sofia en 2011. « Il est quasiment impossible de gérer une entreprise en Grèce, les sociétés disparaissent au bout d’un à trois mois parce que les impôts et les taux d’intérêt des banques sont très élevés », poursuit-il.
De plus, la crise politique et économique de la Grèce a également incité les investisseurs grecs à placer leurs capitaux dans l’économie bulgare. Selon des chiffres fournis par Krasen Stanchev de l’Institute for Market Economics, les entreprises grecques ont investi de 4,5 à 5 milliards d’euros dans l'économie bulgare au cours des 6 dernières années. Et au cours de la même période, entre 50.000 et 60.000 Grecs ont ouvert des comptes bancaires dans des banques bulgares.
Cela expliquerait pourquoi on n’a pas constaté de transferts massifs de capitaux grecs vers la Bulgarie en 2015 : « Les jeux étaient déjà faits », selon Stanchev.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=depuis-le-debut-de-la-crise-11000-entreprises-ont-et-fondes-par-des-grecs-en-bulgarie&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 30/07/2015
Enfin! La Grèce a enregistré une croissance de 0,8% au second trimestre 2014
L’économie de la Grèce s’est développée de 0,8% au cours du second trimestre 2015, a indiqué l’agence de statistiques grecque, ELSTAT. De plus, le pays avait également échappé à la récession au premier trimestre de cette année, avec un taux de croissance nul, alors que son PIB s’était contracté de 0,2% au cours du 4ème trimestre 2014.
Cette croissance au second trimestre pourrait s’expliquer par l’effondrement des importations du pays, qui a permis d’accentuer l’excédent des exportations grecques. La déflation aurait aussi joué un rôle favorable sur le PIB du pays. En effet, l’activité s’est légèrement contractée au cours du second trimestre, mais les prix ont chuté plus fortement, ce qui a généré une hausse du PIB en termes réels.
Toutefois, même si cette nouvelle est arrivée à point nommé pour le vote parlementaire du troisième plan de sauvetage du pays, qui s’est tenu jeudi, les espoirs ont été vite douchés par la publication d’une analyse publiée par la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et le fonds de sauvetage de la zone euro. Cette étude montre que la dette de la Grèce culminera à 201% de son PIB en 2016.
En 2020, la dette représentera encore 175% du PIB grec, et deux ans plus tard, ce ratio sera encore de 160%. Pour mémoire, le FMI considère qu’une dette n’est tenable que lorsqu’elle ne dépasse pas 120% du PIB… “La dette élevée par raport au PIB, et les besoins de financement bruts résultant de cette analyse pointent vers de grosses inquiétudes concernant la viabilité de la dette publique de la Grèce”, a déclaré l’un des auteurs de ce rapport.
Selon les 3 instances à l’origine de ces travaux, la Grèce ne sortira pas de récession avant 2017. Elles prévoient que le PIB du pays devrait se contracter de 2,3% cette année, et de 1,3% l’année prochaine. La Grèce ne renouerait avec la croissance qu’en 2017, au rythme de 2,7%.
Selon le rapport, le fardeau de la dette grecque ne pourra être tenable qu’en reportant ultérieurement certains remboursements jusqu’à ce que l’économie de la Grèce s’améliore, et en accordant ensuite davantage de temps au pays pour repayer ses dettes. Cependant, l’étude réfute la nécessité d’une nouvelle “coupe de cheveux”, pourtant préconisée par le Fonds Monétaire International.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=enfin-la-grece-a-enregistre-une-croissance-de-08-au-second-trimestre-2014&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 17/08/2015
Un fait historique entre la Grèce et la Belgique
Le 24 avril 1951, les mauvais payeurs grecs avaient mené la Belgique à un clash avec les États-Unis.
Le plan Marshal qui apportait l'aide à la Belgique était remis en question.
Le gouvernement social-chrétien de Joseph Pholien ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Pholien ) avait Joseph Meurice ( https://nl.wikipedia.org/wiki/Joseph_Meurice ) comme ministre des affaires étrangères et poussa le gouvernement à la faute.
Sac de nœuds et contrats rompus à la clé et gouvernement sur la touche à cause d'engagement avec le gouvernement grec.
Paul-Henri Spaak ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Henri_Spaak ) a attaqué à un tel point que le Baron Paul de Launoi de Brufina lui avait demandé des excuses.
Écrit par : L'enfoiré | 17/08/2015
Les Talibans ont développé une arme de destruction massive bien plus dangereuse que les attentats
La guerre qui fait rage depuis 15 ans contre les talibans en Afghanistan serait-elle devenue le plus grand fiasco militaire de l’histoire ? Il semblerait que ce soit le cas. Bien que l’Occident ait dépensé près de 4000 milliards de dollars dans le conflit, les talibans ont gagné. Gagner en Afghanistan n’est même plus à l’ordre du jour. La véritable raison est l’héroïne. Et le plus impressionnant, c’est que nous avons déjà connu ce scénario dans une autre guerre.
Autrefois, les talibans eux-mêmes ont tenté d’éradiquer la production de pavot et d’héroïne résultante. Mais ils ont finalement changé d’avis, et depuis des années, ils exploitent ce filon. De ce fait, l’héroïne est devenue la véritable raison pour laquelle il est peu probable que les choses évoluent favorablement en Afghanistan.
Pour les talibans, l’héroïne est win win, d’abord parce que c’est une vache à lait, et ensuite parce qu’ils pensent qu’ils peuvent l’utiliser pour nuire à l’Occident et à d’autres infidèles. Ainsi, la quasi-totalité est exportée vers l’Europe et les États-Unis, via le Canada.
Les zones conquises sont donc utilisées pour cultiver le pavot dès que possible. Dans la pratique, la superficie des champs de pavot a considérablement augmenté ces dernières années. Elle est passée d’environ 80 000 ha en 2000 à plus de 400 000 aujourd’hui. Même dans les zones contrôlées par le gouvernement et ses alliés occidentaux, on cultive beaucoup de pavot.
On cultive désormais 6 ou 7 fois plus de pavot en Afghanistan qu’au cours de la période précédant l’intervention de la coalition occidentale en 2002. L’Afghanistan concentre ainsi 85 % de la culture du pavot du monde, et il fournit plus de 90 % de l’opium et de l’héroïne.
Les talibans gagnent de l’argent de 2 manières sur l’héroïne. D’abord, ils prélèvent une taxe sur la plantation auprès des cultivateurs de pavot. Cette cagnotte représenterait à elle seule près de 600 millions d’euros. De plus, les talibans sont l’unique acheteur. Les agriculteurs reçoivent environ 160 € pour 1 kg de « jus noir », issu par incision des capsules renfermant les graines de la fleur de pavot. Après l’avoir affiné en héroïne, les talibans le revendent sur les marchés régionaux pour entre 2300 et 3 1500 € le kilo.
3 milliards de dollars gagnés en un an.
Sur les 12 derniers mois, les talibans ont gagné 3 milliards de dollars avec le trafic de drogue, après déduction des frais. C’est plus du double par rapport à l’année précédente.
En Afghanistan, les saisies de drogue demeurent anecdotiques : au cours des 10 dernières années, malgré la présence de milliers de soldats étrangers, seulement 450 000 kg ont été interceptés. Cela ne représente même pas 10 % de la production annuelle.
Les talibans ont non seulement investi dans l’expansion des champs pavot, mais également dans la productivité. Le rendement moyen par hectare a augmenté de 15 % depuis l’année dernière. Du coup, en l’espace d’une année, la production d’héroïne s’est développée de 87 %.
La conclusion des Nations unies est sans appel : « une rébellion et un financement des groupes terroristes accrus en Afghanistan, tandis que l’héroïne de haute qualité et à faible coût atteindra les marchés de consommation dans le monde entier, conduisant une plus grande consommation ».
Quand la neige fond
l’héroïne est également le facteur qui explique pourquoi la guerre ne sera jamais gagnée en Afghanistan.
Nous nous focalisons sur l’aspect djihadiste de ce dossier, et sur les vues extrêmes islamistes des talibans. Mais nous oublions que, souvent, les armées rebelles impliquent beaucoup de jeunes adolescents qui se battent, au moins pour partie, afin de gagner de l’argent pour nourrir leur famille.
Chaque printemps depuis 15 ans, lorsque la neige disparaît des pentes des montagnes de ce pays, un nouveau stock d’adolescents issus de villages appauvris arrivent avec l’eau de fonte. Ils sont prêts à prendre les armes pour soutenir la cause rebelle, mais ils sont surtout intéressés par les 300 $ par mois que les talibans leur versent.
C’est en effet bien plus que ce qu’ils peuvent espérer gagner en travaillant la terre.
Chaque saison, les talibans doivent donc trouver 90 millions de dollars pour payer les salaires que leur coûtent ces 25 000 combattants. On estime que depuis l’invasion de la coalition occidentale, les talibans ont déjà dépensé 1,5 milliards de dollars de cette manière, sans compter l’achat des armes et des munitions.
Selon certaines estimations, les talibans fourniraient aujourd’hui 93 % de toute l’héroïne injectée dans le monde. Ils disposeraient maintenant de 500 laboratoires, permettant de raffiner 9000 t d’opiums par an. En 2002, au moment de l’invasion de la coalition, cette production n’était que de 185 t.
Le deal qui a tout changé
Contrairement à d’autres organisations terroristes djihadistes, les talibans ne peuvent pas vraiment compter sur l’argent de pays riches ou de commanditaires du Moyen-Orient ou d’ailleurs. Personne ne sympathise réellement avec eux, pas même ceux qui, par exemple, fournissent l’État islamique, Al Qaïda et le Hezbollah sans scrupules.
Les talibans ont découvert que la drogue pouvait leur permettre de couvrir leurs coûts. C’est ce que concède également le président afghan Ashraf Ghani, un ancien fonctionnaire de la banque mondiale. « Sans drogue, cette guerre aurait été finie depuis longtemps. L’héroïne est la raison pour laquelle elle se poursuit ».
En 2009, on estime que les talibans disposaient de 50 laboratoires d’où ils raffinaient du « jus noir » pour produire de l’héroïne. Mais le mollah Naim Barich, le chef des talibans de la province Helmand du Sud-d’ouest de l’Afghanistan, a conclu un accord avec son homologue de l’autre côté de la frontière, le général Gholamreza Baghbani de la garde révolutionnaire iranienne à Anzar.
L’Iran est le principal pays de transit par lequel l’héroïne des talibans passe avant d’être dispatché vers la Russie et la Turquie (et donc dans notre région). L’accord prévoyait que l’Iran, ou au moins la garde républicaine, ne compliquerait pas les choses et détournerait le regard quand des produits chimiques nécessaires à la fabrication d’héroïne traverseraient la frontière iranienne vers l’Afghanistan. En échange, la garde républicaine pourrait prendre le contrôle des exportations à partir de l’Iran et des bénéfices qui en seraient issus.
C’est cet accord qui a fait des gardiens de la révolution et des talibans des acteurs mondiaux de la drogue. Entre-temps, ils ont également conclu un certain nombre de partenariats avec les cartels mexicains de la drogue.
Tout cela s’est produit sous les yeux de la plus grande puissance du monde, et il est illusoire de penser que les choses pourraient changer pour le moment.
Diversification
Et ce n’est pas fini, puisque les talibans sont également entrés sur le marché du cannabis.
Selon l’ONU, l’Afghanistan est maintenant le plus grand producteur de haschisch au monde, avec environ 4000 t par an.
La diversification des produits est intéressante, parce que les talibans peuvent utiliser les mêmes réseaux de contrebande que pour l’héroïne. Le gain est relativement plus faible, environ 150 millions de dollars par an. Pour les agriculteurs, la culture du haschisch est encore plus rentable que celle du pavot à opium.
À l’heure actuelle, le cannabis est cultivé sur 50 000 ha dans 17 provinces afghanes.
Le bonus : des milliers de morts dans l’Occident corrompu
Cette manne offre en outre un avantage conforme à l’idéologie des talibans : elle permet de nuire profondément aux sociétés occidentales. Et les dégâts sont bien supérieurs à ceux des attentats djihadistes dans notre région.
Voici quelques chiffres. Aux États-Unis, on dénombrait environ 750 000 utilisateurs d’héroïne au moment de l’invasion de l’Afghanistan. Entre-temps, ce nombre a été multiplié par 6, pour atteindre 4,5 millions. 2,5 millions d’entre eux sont des toxicomanes dépendants, les 2 autres millions sont enregistrés comme des consommateurs occasionnels.
Le nombre de décès liés à l’héroïne (overdoses) est passé de moins de 1800 par an à plus de 11 000. Et l’héroïne qui les tue ne provient pas du Mexique, où les cartels ne fournissent actuellement qu’un peu moins de 5 % de l’héroïne consommée aux États-Unis. La quasi-totalité provient de l’Afghanistan, et transite par le Canada.
Un air de déjà vu
les États-Unis avaient déjà été victimes d’une épidémie d’héroïne majeure il y a 50 ans. Dans les années 1960 et au début des années 1970, la CIA avait recruté la tribu laotienne des Hmongs pour combattre les forces communistes dans la région, en particulier au Vietnam.
Au cours des années 1970, pendant la guerre du Vietnam, les États-Unis ont été inondés d’héroïne qui provenait du Triangle d’or.
La CIA encourageait les Hmongs à développer l’opium pour financer la lutte armée. À l’époque, les Américains ne violaient aucune loi, parce qu’en 1971, le commerce de l’opium était légal au Laos.
CIA, bis
Bien que cela n’ait jamais été officiellement confirmé, la CIA aurait même contribué à mettre en place une raffinerie d’héroïne dans le nord du Laos.
Ce qui est certain, c’est qu’Air America, une compagnie aérienne de passagers et de frêt, qui était secrètement détenue et gérée par la CIA, a été utilisée pour exporter l’opium laotien et l’héroïne. Une grande partie de sa cargaison finissait au Vietnam… entre les mains des soldats américains. Les Américains ont également donné des armes au Hmongs pour combattre. Lorsque la guerre du Vietnam a pris fin, ils ont été abandonnés à leur sort, mais avec une grande quantité d’armes est un business bien rodé fondé sur l’héroïne.
Les Hmongs ont finalement été vaincus, tués et expulsés par le régime communiste. Mais l’activité de l’héroïne était toujours présente. Et elle été acquise par les Panthay et les Chin Haw d’origine chinoise, et à majorité musulmane. Dans les années 90, ils ont dominé le commerce d’héroïne du monde.
Les talibans doivent aussi leur existence à la CIA. En 1979, les Américains ont commencé à parrainer les islamistes, à former et armer les militaires, de peur que l’Union soviétique ne s’empare du pays. Ils ont continué à le faire lorsque les Soviétiques ont envahi l’Afghanistan.
Ce sont ces islamistes qui sont devenus les talibans, mais aussi qui ont donné à Oussama Ben Laden la possibilité de construire Al Qaïda. Et ces islamistes sont aussi maintenant à l’origine d’une nouvelle épidémie de drogue mortelle, qui tue chaque année plus de 10000 Américains et dévaste la vie de centaines de milliers de d’autres avec de l’héroïne bon marché.
L’héroïne permet actuellement un commandant régional des talibans de gagner facilement 1 million de dollars par mois.
La vraie question : que font les talibans avec tout cet argent ?
Cela nous amène au dernier point : les talibans ont gagné des milliards au cours des dernières années, même s’ils ont du payé des combattants et acheté des armes. Mais que font-ils de ces profits ?
Les talibans ne sont pas une bande de fanatiques religieux totalement dépourvus de sens des affaires, comme on le croit trop souvent en Occident. On soupçonne qu’une grande partie de l’argent de la drogue est réinvestie dans l’immobilier dans les pays du Golfe, mais aussi en Occident, après avoir été blanchi dans des pays comme le Pakistan.
Le fait que les talibans gagnent des sommes d’argent vraiment énormes est très inquiétant. Ils disposent maintenant de milliards pour acheter des influences et nourrir des fonctionnaires corrompus. Selon certains, les talibans économisent de l’argent et ils ne l’utiliseront que lorsqu’ils auront pris repris le plein contrôle de l’Afghanistan et que la coalition occidentale sera partie.
Et ce ne sera pas pour construire des écoles pour les filles. Il y a vraiment de quoi s’inquiéter, surtout quand on sait que les attaques du 11 septembre n’ont pas coûté plus de 300 000 € à Al Qaïda.
https://fr.express.live/2017/11/20/afghanistan-talibans-opium-heroine/
Écrit par : L'enfoiré | 20/11/2017
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