Vivement l'automne? (18/07/2010)

1.jpgJe l'avais dit dans "Extase automnale", ma saison préférée, c'est l'automne. Je décrivais cette saison avec une certaine emphase. Certains m'avait retourné qu'ils préféraient l'été. A la sauce pickels, cela donnerait quoi, une fois...

L'été sera chaud, lisais-je dans le magazine mensuel 'Touring". La rédactrice en chef citait nos démêlés politiques belges qui ne devaient pas trouver un accord avant qu'une fusée belge atterrisse sur la Lune, vers 2765, si tout va bien, comme je le lisais, avec humour. Elle ne voulait pas aborder le problème du thermomètre au mercure qui s'affole.

Comme on dit de l'autre côté du Channel, la politique, "It's under control". La couleur du ciel, elle, c'est tous les jours qu'elle détermine l'humeur du Belge pour la journée.

Comme le magazine en question est destiné aux heureux possesseurs d'un véhicule à moteur, à ceux qui aiment de gratter du kilomètre, elle espérait une gestion plus efficace du trafic, une infrastructure routière améliorée qui repousserait les bouchons dans un lointain souvenir. Chacun a les prérogatives de ses espérances. Pas de lézard, donc.

Espoirs vains très certainement car en été beaucoup de décideurs sont soit dans le cambouis des discussions ou avec les doigts de pieds en éventail sur une plage ou ailleurs. Donc, c'est foutu pour cette fois, au moins.

De plus, avec la chaleur justement, le bitume des routes a eu des haut le coeur, des problèmes de colle.

La chaleur augmente aussi le nombre de panne.1.jpg

Et ça bouchonne, ça bouchonne.... En plus, comme il faut rattraper le temps, des photos souvenirs bien flashées donneront quelques souvenirs.

Bison futé, investit dans les routes dégagée en donnant des informations à la mesure de son nez, mais pas beaucoup plus loin.

Dans le même temps, la télé programmait deux fois dans la même semaine le téléfilm "Je hais les vacances". Cette historiette amusante reflétait les petits problèmes inhérents à ce manque d'habitudes de se retrouver dans un ailleurs de tous les dangers. Le film n'est pas trop mal. En plus, il était récent, par rapport au reste.

Si vous voulez une autre expérience, Agathe Colombier Hochberg raconte son expérience dans son livre "Nos (pires) meilleures vacances" en provenance de Grèce au mois d'août.

L'été, c'est la saison des vacances pour la plupart. Incontestable. C'est la saison que l'on veut différente, pendant laquelle on doit tout oublier. Période de congé des classes, période pendant la quelle les programmes de télé prennent la fâcheuses habitude d'endormir un peu plus les téléspectateurs avec les vieilles riquettes en stock pour ceux qui attendent encore de prendre la route.  Ce dimanche, ce sont les diamants qui sont toujours aussi éternels. La série des "jambons d'Ardenne  fumés", suivront chaque dimanche.

1.jpgCeux qui aiment la petite reine l'ont vu passé près de leur porte. Les boules de l'Atomium en sent encore toutes choses avec le drapeau français à son sommet.

De ce côté, pas de fils de Putte en vue. Mais, plus loin, qui sait, ce sera peut-être à Couillet-Queue, ou près de la rivière Prout ou encore, au cours du trajet Mettet-Loncin-Hannut que l'on rencontrera les habitants de Pietrebais, dont je vous tairai le nom, bien entendu.

Pas avare du tout en jeux de mots, le Belge. 1.jpg

Alors, pourquoi tout cela? Le temps prête à la promenade, aux sorties sous le couvert des bois. Une balade dans la forêt de Soignes?

Beaucoup de vacanciers d'opérette, même s'ils pouvaient opter pour une autre période pour s'éclater, choisissent, je ne sais par quel instinct grégaire, pour faire comme tout le monde, de se retrouver, tous les étés, tous ensemble, sur des routes de plus en plus surchargées. Les vacances dans le stress peuvent y aller.

Dernièrement, je revoyais avec vous, d'où venait cette envie du voyage qui se révélait plutôt un plaisir d'arriver seulement à destination. L'art de voyager autrement était, cette fois, à l'honneur pour compléter cette impression de fausse rationalisation. Pour 57% des Belges qui partent en vacances, le climat est un critère dans le choix de la destination. Ce début des grandes vacances a été plutôt calme sur les routes pour les Belges, était-il constaté.

Mais, encore, tout dépend du clin d'oeil...

1.jpgDu côté sport, on a plutôt un goût de trop plein. Y en a même qui n'en dorment plus.

Si dans nos pays, dits tempérés n'ont pas la réputation d'un soleil radieux avec une température espérée d'une vingtaine de degrés, les canicules sévissent aussi dans ce Nord de "froidures". Quand l'heure des canicules sonne cela devient même tout à fait insupportable.

Alors, les concentrations d'ozone arrivent à dépasser des seuils d'alerte.

On arrive à espérer le retour de la pluie. Les orages, quand ils arrivent, enfin, ne parviennent même plus à rafraîchir l'atmosphère. Cela ne veut pas dire qu'il ne laissent pas de traces indélébiles, c'est même la catastrophe.1.jpg

L'avantage de la période estivale, si l'on peut dire, c'est que si les routes sont encombrées, ce sont les villes qui sont du même coup déchargées de leur trop plein pour prendre, parfois, des allures champêtres. Merci, touristes... Enfin, merci, tout dépend pour qui et à qui l'adresser.

D'une manière générale, si le tourisme génère 4% des emplois dans le monde et fait grimper le PIB de 4,3%, il représente aussi 5% des émissions de CO2. Alors quand la période d'été concentre les effets, il y a plus de questions à se poser. La croissance exponentielle affichée par le secteur "tourisme" fait craindre le pire. D'ici dix ans, certains pensent qu'on doublera le nombre de touristes. Le trafic aérien réduirait de fait les efforts de réductions des effets de serres. Donc l'idée de voyager différemment s'impose quelque part. Utiliser la planète sans la consommer avec du tourisme durable, c'est vite dit. Picard avec son "Solar Impulse", qui arrive à passer la nuit sur ses batteries, ne pourra pas contribuer à inverser le courant, "voyageur avion" mais l'idée valait la peine d'être creuser.

Trouver des issues à la crise climatique, des ingénieurs et anthropologues comme Peter Tom Jones ou Vicky De Meyere y pensent dans le livre "Terra Reversa".1.jpg

L'écotourisme, proposé, existe mais à petites distances. Le vélo inspire et donne des idées dans les villes  mais dans la proximité. Il est reconnu que le haut de Bruxelles à moins de Villo-Velibes dans les parkings que dans le bas de la ville. On découvre, tout à coup, que Bruxelles ne fait pas partie des Pays-Bas. Faut pas charrier, descendre à vélo donne plus d'air que monter.

Les grandes migrations d'été n'en demeurent pas moins une attraction naturelle. La fameuse emprunte écologique, elle, peut se chiffrer en hectares et en dégâts environnementaux.

Alors, espacer les vacances sans les diluer dans des portions peu congrues et qui ne génèrent que des déplacements sans plaisirs, c'est pas vraiment la solution. Au pire, les voyages longs devraient s'allier de séjours proportionnels à cette longueur pour éviter les excès de consommation pour un bénéfice trop limité dans le temps. Un amortissement de l'investissement au kilomètre parcouru, en quelques sortes.

Dans les pays occidentaux, 15% de la population, utilisent 84% du trafic aérien. Mais, en Orient, on veut rattraper le retard et les voyages low-cost s'installent dans les moeurs là-bas aussi.

Les forêts sont-elles là pour emmagasiner le trop plein de CO2? Le CO2, stocké dans les forêts, ne quitte pas la planète. Dès que la chaleur dessèche la chlorophylle, voilà que ce foutu CO2 retrouve sa liberté.

Alors, les règles d'usage sont toujours les mêmes en leitmotive. Respectez l'environnement. Économiser l'eau. Utiliser les infrastructures locales. Respecter les us et coutumes des endroits traversés. Prendre son temps. Prendre l'avion quand il n'y pas d'autres moyens de transport.

Ces règles ne sont pas toujours à la portée du voyageur. Psychologiquement, le voyage est une manière de s'évader, d'aller voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Des envies d'exotisme, d'aller au devant des étrangers dont les médias nous informent sans en donner tous les aspects, sont aussi un moyen d'assurer plus de paix entre les hommes. Tout pousse au déplacement, à la découverte d'un autre environnement différent pour changer d'air. La publicité est là pour inciter au voyage. Donc, demain les envies resteront ou s'amplifieront. Les solutions actuellement mises à disposition pour contrer les mouvements n'y suffiront pas. Les belles initiatives de l'écotourisme, du voyage durable se retrouveront-elles dans un secteur économique à part entière?

1.jpgGoogle Earth a pris l'habitude de nous servir la planète sur nos écrans d'ordinateurs pour nous faire voyager en virtuel. Pour redorer son blason après avoir été trop loin en touchant à la vie privé, la société, en la personne de  Ed Parsons, vient de présenter, ce 14 juillet à Londres, un outil de projection des conséquences du réchauffement climatique suite à une augmentation de 2°C planifié en 2030. Au programme, on compte des canicules plus nombreuses entraînant une répétitions des mêmes problèmes dus à la chaleur qu'en 2003, pour les personnes âgées, pour les travailleurs subissant une baisse de la sacro-sainte productivité, des rendements de récoltes amoindries par manque d'eau... Quand le moteur de Google cherche de l'eau, il trouve... pas à Waterloo. Quoique en y regardant de plus près...

Vu les crises à répétions, l'emploi qui se rétrécit et la peur du lendemain, les budgets "vacances" ont été rabotés en nombres de jours et augmentés en fréquence. Ce qui n'est pas la panacée. Se priver et flamber grâce au low-cost, au "chic and cheap" est devenu une règle de conduite.

Alors, on s'organise. On veut de l'exotisme, on veut se prélasser au soleil, manger autre chose comme là-bas, dis, sortir de l'ordinaire et cela sans faire ces kilomètres et que cela coute trop cher.

Retrouver les plaisirs simples, occuper les esprits pour effacer les idées noires, pour les ressourcer, comme on dit, voilà une nouvelle préoccupation des pouvoirs publiques. Les politiques travaillent pour nous., parait-il. Ce sont des experts, ils ont déjà fait quelques bis à leur actif.1.jpg

Depuis quelques années, Bruxelles Les Bains s'installe sur les berges du Canal de Charleroi. Tout y rappelle les vacances. On passe de pays en pays en se déplaçant de quelques mètres, d'échope en échope. Les attractions sportives ont lieu pour faire semblant d'être ailleurs puisque en Afrique du Sud, c'est fini. Pas de moules et frites, en vue.

Encore une peu de chaleur en plus pour les "Saturday night fever", à la recherche du sommeil.

Comble de malheur, la région bruxelloise n'existe pas pour Neckerman. Il doit y avoir des trous de mémoire, là, où ne le pensait pas.

Comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà qu'on nous apprend que le cornet de frites va augmenter. Faudra vraiment qu'on passe à autre chose et qu'on goûte ces churros, par exemple. Les frituristes vont avoir des soucis à se faire, c'est sûr.

1.jpgOn se souviendra de la fête nationale française, de sa manière, disons, assez "chahutée". Du défilé, on n'a pas vu grand chose. Quand  l'antenne et la parabole suivent le même trajet que les tuiles et le toit, cela devient difficile... Français, soyez plus sage l'année prochaine avec les feux d'artifice. Cela a dû gêner quelqu'un la haut.

Cela l'a foutait mal, ensuite, avec l'annonce que les assurances risquaient d'augmenter leurs prix. Pas uniquement, de ce qui s'est passé, bien sûr, lors de la fête nationale française, mais par la récurrence des intempéries et aussi, mondialisation oblige, du pétrole qui s'échappe dans le Golfe du Mexique.1.jpg

La nôtre de fête nationale, ce sera mercredi, on fera attention de ne pas faire trop de bruit. Au pire, on se contentera de la "drache nationale".

Plus de pomme, pour Fabiola. Indigeste les pommes. Plus de bananes. Elle devra peut-être se mettre au temps des cerises.

On va attendre l'automne sans bouger, sous le soleil exactement ou attendre en comptant les effets papillon plutôt que les voitures sur l'autoroute. Car nous sommes écolos, comme de petits hommes verts.

On aime le calme, l'appréciation des choses simples de la nature et de la vie...

Bruxelles les Bains en images, si on le veut, parce que nous le valons bien, comme dirait Madame Bettencourt. Pas de parodisiaque, bien sûr, mais pas un placebo.



en attendant l'automne.

Non, peut-être...

 

L'enfoiré,

 

Sur Agoravox, des amateurs de l'humour belge?

 

Citations:

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