Curieuses histoires des Aventures belges (06/05/2011)

0.jpgLe livre de Yves Vander Cruysen "Curieuses histoires des Aventures belges" explique les différentes péripéties de l'histoire du belge découvreur.

La Belgique est un tout petit pays. A peine 30.528 kilomètres carrés et pourtant, une densité de plus de 360 habitants au km2. Une histoire courte, aussi, 180 ans. D'après la Constitution, du moins. Ce serait pourtant peu compatible avec des réalités plus anciennes de compter ainsi. Ma "petite histoire pour autre chose", l'exprimait.

La Belgique pour le nuls remontait l'histoire bien plus haut, encore, dans des temps plus anciens et en bien plus détaillé (vidéo).

Cela n'a rien du bonne blague. L'histoire du territoire "Belgique" a vu passer énormément de batailles sur son sol, de conquérants, de dominateurs de toutes les nationalités. Les "gentils voisins" en ont eu souvent des envies d'aller voir si l'herbe y était plus verte que chez eux.

Alors, quand on resserre les rangs, que l'on s'approche plus près de la petite histoire que de la grande, cela prend tout de suite encore plus de plombs dans l'aile. Ailes qui ont servi à s'échapper de cette étroitesse de territoire.

Les Belges sortent, en effet, très vite en dehors de leurs frontières. Aujourd'hui, c'est du tourisme. Le Flamand est, peut-être, aujourd'hui, plus audible, plus visible que le Wallon, dans l'aéroport national de Zaventem. Le Wallon se retrouve, souvent, dans les autres aéroports du pays.

Dans le passé, ce fut encore plus vrai avec d'autres impératifs que le tourisme, d'autres "sponsors", aussi.1.jpg

Les Flamands, les Wallons, les Lotharingiens ont toujours voyagé, disait-on en préambule dans ce livre. Pas de tourisme, mais une volonté de s'étendre, de faire du commerce comme collons ou comme missionnaires.

Dès le Moyen-Age l’exiguïté du territoire, le surpeuplement avaient poussés à sortir des frontières. Ce serait une erreur de limiter à l'ère du roi Léopold II, l'envie de tentatives d’expansionnisme, heureuses ou malheureuses.

Beaucoup de villes belges retrouvent leur nom partout dans le monde. Des dizaines de Brussels, de Liège, de Charleroi. Gent, Waterloo, Namur, des Floreffe et Philippeville. En Pennsylvanie, Walhain dans le Wisconsin ont peut-être un peu oublié le Wallon. Quant à Waterloo, il n'a pas été nécessairement une morne plaine dans 126 endroits dans le monde. Le mot "Brabant", aussi, flaire l'eau de source du pays de par le monde.

Frank Sinatra est né à Hoboken. Nenni, m'fé, pas en Belgique, ni près d'Anvers, ni près d'Antwerpen, mais à Hoboken, près de New York. Ville fondée par des émigrants belges, évidemment.

La Winchester s'appelait, jadis, "Ventus Belgarum" et c'était pas par l'intermédiaire de la FN d'Herstal. New York, "Nova Belgica". Les îles Falklands, "Belgica Australis".

Godefroy de Bouillon, avant sa première croisade, a eu des prédécesseurs en Terre Sainte vers l'an 1000, avec les chevaliers tournaisiens, Poppon de Stavelot, Robert le Frison et les frères Lethalde et Engelbert.

Avant Marco Polo, Guillaume de Rubroek s'est retrouvé à la cour du Grand Khan à Karakorum pendant la 5ème croisade, pour étudier les peuplades de Cathay (la Chine actuelle). Il y découvre l'usage du papier-monnaie et y restera jusqu'en juillet 1254.

Les Açores ont été flamandes. En 1451, Jacob van Brugge fonde la colonie de Vila da Praia. Diego le Flamand et Willem van der Haegen poursuivront l’œuvre. La famille Groenenberg, Van de Walle et Van Dalle occuperont, aux Canaries, 60% de leurs affaires de négoces.

Le Cap Horn a une histoire empruntée à un marin tournaisien, Isaac Lemaire. En 1550, à Tournais, c'est râpé, l'intolérance religieuse pousse à aller voir ailleurs si les bénitiers ont une autre couleur moins radicale. Pas question de commercer avec les Indes par la voie normale, il faut tenter le passage par le Sud. En 1616, le bateau Hoorn sombre en mer, l'autre bateau, le Eendracht, poursuit sa route dans le Détroit de Magellan. Lemaire donnera, en hommage, le nom de son bateau naufragé, au passage du Cap Horn.

Les jardins de Versailles ne seraient pas ce qu'ils sont sans la contribution du charpentier Rennequin et Paulus Sulem, maîtres d’œuvre de la machine de Marly.

Peter Minuit n'est pas né à Ohain dans le Brabant wallon, même si sa légende qui dit de lui qu'il a acheté l'île de Manhattan aux Indiens, reste pourtant tenace.

Antoine-Louis Hennepin, fils d'un boucher de Ath n'aurait jamais descendu le Mississippi, mais il a découvert les chutes du Niagara. Celles-ci n'entraient vraiment pas dans ses rêves en écrivant "Les eaux qui tombent de cet affreux saut écument et bouillonnent de la manière du monde la plus épouvantable.Elles font un bruit terrible, plus fort que le tonnerre. On entend cet effroyable mugissement à plus de quinze lieues.". Louis XIV, intrigué, l'invita à Versailles pour lui raconter son aventure.

Jusqu'au 16ème siècle, en Hongrie, la présence wallonne dans la région de Eger ont accueilli des Liégeois en autarcie qui avait le don des techniques agricoles.

En 1845, Louis de Geer peut témoigner de l'émigration de la sidérurgie wallonne en Suède.

Saint Barthélemy, l'île des riches d'aujourd'hui, aurait pu être belge quand la Suède décida de la vendre. La Belgique se fit, seulement, coiffer sur le poteau par les Français.

Des missionnaires, des pionniers wallons sont toujours nombreux en Louisiane.1.jpg

Le père Pierre-Jean De Smet joua un rôle tellement pacificateur entre Indiens et colons qu'on donna son nom à trois villes américaines.

Le prêtre Ferdinand Verbiest fut le mandarin de l'Empereur Kangxi.

Le Père Damien, de son nom Joseph de Veuster de Tremelo, récemment canonisé, ce fut avec les lépreux à Molokai.

Le Père Dominique Pire réunit toutes les îles dans la paix.

Un véritable Robinson Crusoé belge? Ce fut, certainement, Pierre Fardé. Histoires de naufrage et de pirates à rebondissements digne du roman de Daniel Defoe.

En 1613, la Compagnie d'Ostende permit à Guillaume de Brouwer de rapprocher l'Inde par le commerce. Ostende était aussi devenue une plaque tournante de la vente des esclaves.

L'anversois, Charles de Proli, rendit des grâces à la Compagnie asiatique.

Le Pierre-Herman Dosquet laissa plus que des traces au Québec.

Le Baron Charles-Philippe-Hippolyte de Thierry présenta comme roi de Nuhuheiva en Nouvelle Zélande comme état souverain.

1.jpgJacques-Antoine Moerenhout devint le plus belge des Tahitiens.

Léopold 1er rechercha, bien avant son père, à étendre ses possessions dans les îles. Au large du Guatemala, les îles y furent un enfer pour les Belges. La famille namuroise "Berger" y tira, pourtant, son épingle du jeu. Un de leurs descendants devint Président du Guatemala, entre 2004 et 2008.

En Argentine, subsiste une communauté belge importante. L’empereur Pedro II du Brésil, trouva en Charles Van Lede de Bruges, une occasion d'augmenter son prestige et lui fit don d'une concession de 900 km2, en droit de sol, le long de la rivière Itajai. Ce belge était intéressé par l'exploitation du sous-sol pour le compte de la Société Commerciale de Bruges. Il veilla, seulement un peu trop, à l'exploitation de ses propres intérêts, créant, ainsi, la polémique.

Au Wisconsin, on "speak toudi l'wallon" avec les Luquin et Degodt qui s'y installèrent en 1852. L'émigration brabançonne continua jusqu'en 1857 pour y faire fortune, jusqu'à ce qu'en Hesbaye, on trouva que cela avait assez durer, ne trouvant plus de main d’œuvre. Les descendants fêtent encore le "bon vieux temps", à Brussels dans les quadrilles, avec des Belgian Pies et du boudin.

En 1844, en pleine période du Far West, Jean Nicolas Perlot exploita une mine d'or en Californie. Son autobiographie a comme titre "Gold Seeker Adventures of a Belgian Argonaut during the Gold Rush years". Il écrit en parlant des Indiens "Des sauvages? Nous aurions tort de mépriser des hommes qui n'ont ni jougs, ni gendarmes, ni prêtres, ni ministres, ni législateurs et qui s'en passent fort bien".

- Oufti, à méditer, une fois...

En 1845, Georges Nagelmackers lance des liaisons ferroviaires et la 1ère voiture restaurant en 1882. Par l'opération, il élimine son concurrent, Pullman.

En 1861, Jules-Achille fut chargé de mission dans les îles Fitgi.1.jpg

Le bruxellois Xavier de Merode faillit devenir pape.

- Ça, alors...

En 1875, les boers d'Afrique du Sud firent appel aux Belges pour leur permettre d'acquérir le Transval, pour confirmer l'intérêt de la langue flamande dans l'émigration.

Léopold II écrit pas moins que ces mots "Il faut qu'un jour le drapeau belge flotte dans les cinq parties du monde pour devenir la capitale de l'Empire belge".

John Howlands, dit Stanley va lui offrir le Congo sur un plateau. Le marché du caoutchouc, lié à l'industrie naissante de l'automobile, va lui apporter la richesse. Ce n'est qu'en novembre 1908, qu'il offrira son Congo. Si vous en voulez plus, c'est ici.

En 1882, Villaguay, en Argentine, sera la dernière colonie de la Belgique, 1600 ha, apportés par le scientifique Eugeen Schepers.

1902.jpgEn 1902, les révolte des Boxers chinois est matée. La Belgique reçoit une indemnité de 8 millions de taels (30 millions de FB) en compensation des dégâts au chemin de fer entre Pékin et Hankow dont elle avait la concession. Elle en profite pour lancer une banque sino-belge à Shanghai pour les encaissements. Succès rapide, elle s'étend sur les autres continent sous le nom de "Banque Belge pour l'Etranger".

A Porquerolle, François Joseph Fournier de Clabecq n'est pas un inconnu. De condition modeste, c'est au Mexique qu'il découvre un filon qui produit 4 tonnes d'or et 35 tonnes d'argent. Il se retrouve, ainsi, avec une fortune, estimé à un milliard d'euros d'aujourd'hui. Un révolution mexicaine l'empêchera d'en profiter sur place. ll s'achète, entre autres, l'île de Porquerolle. Vendue par ses enfants, il reste une maison sur l'île pour les souvenirs.

L’Antarctique, ce fut, d'abord, Adrien de Gerlach son passionné. Alain Hubert a repris le flambeau de l'exploration dans les grands froids polaires de l'Antarctique.

Le rêve d'Edouard Empain l'entraina au Caire pour y construire, sa ville, son Heliopolis.1.jpg A Bruxelles, une villa de la famille vient de rouvrir pour faire ressortir sa magnificence. Mais elle a changé de propriétaire. Comme souvent, après Edouard, ce fut une génération pour faire fructifier la fortune et la suivante, pour la dilapider.

Emile Francqui et Jadot laissent leurs empruntes en Chine.

Hector Defoër devint un beys en Égypte.

Il n'y avait que l'espace qui n'avait pas encore attiré les Belges.

Ce fut rectifié par deux fois, avec Dirk Frimout, notre "Professeur Tournesol" et Frank De Winne, notre "Homme bionique".

1.jpgQuand je vous disais qu'il y avait une histoire commune belge, pleine de belgitudes qui ne sont pas des fictions.

Yves Vander Cruysen, l'auteur du livre, était choqué de l'image qu'avait de la Belgique, les médias étrangers. Pas wallon, pas flamand, mais belge, il ne se disait pas belgicain. Par ce livre, il voulait relater les faits historiques de son pays et de leurs hommes.

A notre époque, certains Belges ont aussi réussi et se retrouvent tout autour du monde.

Si les "Belges du bout du monde" se retrouvent partout, c'est que les Belges s'exportent bien. La formule "C'est du belge" n'est pas un leurre pour nostalgiques.

Comme Londres était à l'honneur, le mois passé, un magazine reprenait quelques personnalités dans des domaines très divers.

1.jpgIl y était écrit: "Le baron Peter Piot, ancien patron de l'Onusida et directeur de l'Institute of Global Health de l'Imperial College. Le désigner Christopher Devos, les footbaleurs Thomas Vermaelen et Moussa Dembélé, préservés des excès de la presse people par une discrétion assumée et voulue. Sont apprécié par la City leur aptitude au travail, leur discrétion et leur sens de l'autodérision. Vertu belge, certainement. On les retrouve au restaurant "Café Luc" que la fille du chef étoilé Luc Van Ostende a ouvert, il y a un an à Marylebone et qui ne désemplit pas."

Puis, il y a la Communauté Européenne, dans laquelle, le boss, Van Rompuy, fait des allers et retours entre Luxembourg, Strasbourg et Bruxelles.1.jpg

Ces belges n'en sortiront jamais d'autres, de ces histoires belges qui ne font plus rire personne. Toujours prêts à casser la baraque à l'extérieur et garder des histoires de politique, incompréhensibles pour le commun des mortels à l'intérieur, rien que pour meubler une année sans gouvernement. 

Un 1er mai gardait de sa saveur dans les déclarations et les slogans et on le retrouve dans un café bien serré par un Wallon ou un autre par un Flamand.

La politique occupe, dès lors, une partie des discussions dans le monde pour garder son terroir ouvert avec le tiroir fermé. Il faut dire que l'on ne fait pas trop de publicité dans notre petite Belgique. 

- Quel stuut, d'être belge... avoir un "Roi sans pays"...

1.jpgDes baraques à frites, on en trouve avec des moules parquées ou, plus snob, des pralines en balotins. On se les partage, autant qu'on en mange mais ça passe beaucoup mieux après une jatte de café.

Peu importe, où il est en rue, on sait pas du chemin avec lui. Le Belge est tiestu, parfois, bitu. Il sait là contre. Quand il a une douf et qu'il essaye de vous raconter la dernière de son chicon ou de son cervelas, c'est qu'il a besoin de que'que chose.

Mais, n'ayez crainte, il tirera toujours son plan.

 

L'enfoiré,

 

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