Média, presse-toi doucement et surtout intelligemment (2) (14/05/2011)

Après les généralités, si on parlait du cas plus précis de la "Radio Télévision Belge Francophone", la RTBF. Sa stratégie correspond-elle avec le contrat de transfert de l'information?

1.jpgEn 2006, j'écrivais "A vos galènes ou à vos podcasts".

Le JT fêtait, alors, ses 80 ans. Depuis, je continue à écouter tous les matins, Matin Première. Depuis, l'interviewer attitré de nos hommes politiques, Jean-Pierre Jacqmin, a cédé sa place et est devenu patron de l'information.

Bertrand Henne a repris son flambeau avec son petit effet personnel et n'a pas son pareil de "rosir" sur le grill son interlocuteur pour lui tirer les vers du nez. Georges Lauwereys, lui, joue, au chef d'orchestre avec un sourire et une rose bien serrée dans les dents pour ne pas la lâcher. Un véritable pote, quoi!

Paul Hermant et son "Bonne journée et puis bonne chance" ont pris leurs pénates dans la soirée. Plus de place dans Matin Première, il  se retrouve dans Soir Première.

1.jpgUne comparaison avec la France dans les relations entre médias et politique, permettait de pointer quelques différences bien sensibles avc notre version belge.

Dernièrement, en septembre 2010, la presse écrite lançait une attaque en justice contre la presse télévisée. Motif, concurrence déloyale. Comme si l'information pouvait être loyale ou déloyale ! 1.jpg

Le faux JT, présenté par François de Brigode, avait fait sensation à l'époque. Il a eu ses détracteurs et ses admirateurs. Bousculer les consciences, n'est-ce pas le rôle du journaliste? On sait ce qu'il en est, aujourd'hui.

Le "politiquement correct" pour faire correspondre l'information aux gens qui veulent lire ou entendre avec l'accent de la vérité, la leur, ne permettra pas toujours tout aux les comités de rédaction du journal. La liberté, il faudrait toujours la défendre et la répercuter dans les écrits et les paroles en homme responsable.

Une anecdote? Je me rappelle l'expérience qu'a eu une de mes connaissances pour un reportage de la télé. Il s'agissait de présenter la production de la bière artisanale dans notre pays. Une équipe se présenta pour l'enregistrement d'une émission. Les prises se succédèrent aux prises. Le producteur de la bière voulait faire passer son message, message qui ne correspondait pas à ce que le présentateur espérait. De guerre lasse, pour la prise finale, le brasseur a dû lâcher prise et tourner la prise calquée au désidérata du présentateur pour motif de rester dans un timing "raisonnable" accordé à ce genre d'information. Manipulation? Certainement quant au fond, un peu moins pour la forme. L'obligation de compresser l'information pour s'incruster dans un timing étroit est aussi une raison.

1.jpgPour la première journée de printemps, la RTBF présentait, à grand renfort de publicité, l'arrivée d'un nouveau créneau horaire du JT.

Deux JT sinon rien. On avait mis les petits plats dans les grands.

Nettoyage de printemps patronné par l'obligation de concurrencer l'inoxydable JT de "19 heures" de la chaîne privé RTL-TVi. Un tout nouveau studio de diffusion épaule, depuis, l'envie de se remettre en question.

Un mini Journal Télévisé s'ajoute de 19:00 à 19:15 sur la Deux. Un concentré d'informations pour doper son "access prime time". Le « 15 minutes » arrive sur la Deux à 19 h : « Dynamique, impertinent » mais pas « décalé » annonçait la RTBF.

Un bug pour commencer, un départ en trompe-l'oeil?

Le JT de 19:30 de la Une, retransmis en différé sur la Trois restait inchangé.

Un mini JT à 18:30 et un condensé de 12 minutes à 22:30. Tout était emballé dans du papier à musique. Oui, mais...1.jpg

"Solution hybride" ou "pétard mouillé", était-il dit. Hybride pour qui? Pour le consommateur? Allait-il chevaucher l'information ou la survoler? Il est vrai que le gros des publicités (20%) s'intéresse à cette heure d'info.

A force de couper, de réduire, de morceler en resterait-il quelque chose?

Les 'info-maniaques', les 'infophiles' allaient-ils trouver leur compte avec en plus, l'envie de se greffer sur TF1 ou France2 à 20:00?

L'attrait de la nouveauté n'est affaire que d'un espace temps de rodage très court.

Le trafic a appris aux téléspectateurs que la vie de bureau impose d'autres contraintes de temps à régimes variables. Le 19:30, c'était parfois tout juste le temps pour y assister après les bouchons sur la route, la préparation du souper et tout le reste. A 19:00, Madame prépare encore les sandwiches pour les enfants. Elle a déjà pris l'habitude de ne pas aller voir la télé avant 19:30, voir 20:00. Son mari, médecin, est encore en consultation. La vie intime de chacun a ses propres informations à construire.

La surconsommation, l'indigestion de n'importe quoi, nuit toujours à l'ensemble.

Oui, il y a les retraités. Ils commençaient par RTL à 19:00, shiftaient sur la RTBF et zappaient, en finale, sur une chaîne française avant de voir le film de la soirée. Il serait intéressant de connaître leur adaptation vis-à-vis de cette pléthore de données répétitives. Les téléspectateurs sont loin d'être fidèles.

Le potentiel d'audience passerait de 1,2 à 1,8 millions de personnes de 19:00 à 19:30. Ouf...

Cartonner dans les sondages ou dans les ménages, cela ne veut plus dire la même chose.

La suppression des publicités sur France2 avait, en son temps, déréglé le timing des téléspectateurs français. Réorganiser les habitudes est toujours une entreprise délicate. Voilà que le radio-télévision publique dépasse la privée.

La guerre entre les télévisions s'amplifie aussi chez les hommes qui les composent. Le départ de Thomas Van Hamme de la RTBF vers la chaine commerciale RTL-TVI n'est qu'un nouvel épisode. Il avait ses mots à dire tous les jours à la radio de Vivacité.

1.jpgLe 6 mai, dernier, c'était le grand départ de Media Rives et de son nouveau bâtiment de la RTBF Liège. Une infrastructure immobilière futuriste, un cadre de la modernité, un.... Les qualificatifs apportent toujours leur pesant d'efficacité et de cacahuètes.

Mais, ce sont toujours les hommes qui y travaillent qui feront la différence. Faut pas confondre contenant et contenu.

Les habitués de l'émission "C'est du Belge", qui occupait la tranche horaire, remarquèrent l'absence d'un des deux présentateurs vedettes. Le couple avait subit le divorce de Thomas. Peu importe les raisons. Au cours du "12 minutes" du soir, le présentateur de service faisait une allusion sur le sujet en montrant du doigt, le "lâcheur". Oui, il y a une certaine cohésion dans la grande maison. On n'aime pas les échappés du peloton. 1.jpg

Le "C'est du Belge" de hier, est le dernier de la saison. Ce sera un "best of" des événements d'anthologie de l'année. Crazy Horse, Paris, Amsterdam, lac de Come... Oui, je viens de l'écrire, le Belge est partout, mais tout de même, on espère qu'il en reste "intra muros".

Mais, par là, on a effacé du même coup, l'absence par cette révision du passé. Une manière de dire "Thomas, t'es toujours là"?

"Audace et impertinence. Changer, c'est s'exposer aux risques", disait l'Administrateur Délégué de la RTBF, J-P Philippot, à l'inauguration de Media Rives.

Le Palais du Congrès avait, pendant 50 ans, assuré, le long de la Meuse sa mission d'information. Des émissions comme "Télé Tourisme", "Minute Papillon", "Cœur et Piques", "Écran Témoin", "Faits divers"... y ont fait leurs passages remarqués.

Que dire moi-même de cet événement?

Je m'apprêtais dans la semaine à construire une opinion circonstanciée, quand j'ai eu la version toute faite de Laurence Bibot autour du sujet de Media Rives. Elle valait tous les détours. Bien serrée, avec toute l'équipe qui s'esclaffait chacun à son tour.

Oui, c'était du "concentré en boîte de glamour" qu'un Festival de Cannes pourrait envier. Je conseille à Liège de se jumeler à la ville de Cannes avec de tels invités prestigieux...

Les sourires y étaient mais forcés. Sourire un peu mais pas trop et au moment choisi.

C'est "Soyons sérieux avec le chic, le chèque et le choc" (comme le disait Alice Sapritch), plutôt que "Soyez curieux", comme on peut toujours le lire sur les murs des locaux de la Première. 

Chers Journalistes, réservez-nous quelques moments de sourires, de rires. Des moments qui se retrouveront en fin d'années dans le bêtisier. Un Roi qui est opéré des suites d'une fracture du col de l'utérus, restera dans mes propres anales.

Les Cafés Serrés de la Première m'apportent en radio, le rire et la réflexion à l'information.

Voilà, qu'il me vient des idées saugrenues.

Et si pour changer, "C'est du Belge" devenait un autre match à deux ou à quatre?

Oui, je sais, il y a des transfuges dans le sens RTL-RTBF. Anne Quevrin se proposerait pour la place vacante. Pasionarias de Palais, s'abstenir. On a déjà donné dans le genre. En d'autres mots, l'émission pourrait sortir un peu plus des Grands Palais "trop" Royaux pour correspondre à la vie belge. 

Ce serait, j'y tiens, quatre "bons et/ou beaux" (pas sûr de l'orthographe)... Avec une Blonde signée par deux Taloches, orchestrée par un Stellla, Mister Jean-Luc Foncke, himself, dans un One man Chose? Et puis, non, il faut la parité linguistique dans notre pays. Pourquoi pas Bert Kruysman qui n'en rate pas une, le vendredi matin?

Dans un match pareil, l’audience serait au rendez-vous. Pas question de sortir les grands mots comme Arno l'avait fait en parlant de la politique.

Une séance d'humour déjanté, garanti sur facture! Quand on aime, on compte pas, mais quand on rit, on ne pense plus au pognon. C'est déjà ça. Cela ne plaira pas à tout le monde, mais comme tout finit toujours par les sentiments du côté de la poche, cela devrait l'être un peu tout de même. 

En effet, par le seul fait de casser l'envie de sortir tous les éléments de la garde-robe de nos Blondes. Une Barbara, cela va, mais si on multiplie les candidates, avec l'inflation actuelle, on risque d'avoir des trous dans les caisses.

Je vous le dis, avec de la sauce aigre-douce "à la chinoise", du suc', du sel et du poiv', cela passera bien. Cela piquera un peu, mais n'est-ce pas fait pour réveiller l'information?

Le rire fait passer beaucoup mieux la "pilule" de l'information. 

Ce qui serait loin de me déplaire.  

L'enfoiré,

 

Mise à jour 13 février 2013: Journée mondiale de la radio. Hommage aux anciens.

01/11/1926: Théo Fleishman et la première Journal Parlé. 

1957: Jean-Claude Ménessier et l'opération 48.81.00

1973: Luc Varenne et le sport

1973: Armand Bachelier, correspondant à Paris

   

Citations:

 

 

23/3/2018: Alex Vizorek se présente comme patron à la RTBFpodcast

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