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08/11/2006

A vos galènes ou à vos podcasts

Ce 8 novembre, ce fut les petits plats dans les grands à la radio de la RTBF. Le JP, le fameux "Journal Parlé" fête un âge canonique de 80 ans.

Que de nostalgie allions-nous vivre, ce matin. Que de souvenirs dans la tête de nos enregistreurs humains ou magnétiques, mémoires d'émissions de toutes origines, de toutes cultures, de toutes sensibilités.


Pour une fois, anniversaire oblige, on avait relié l'image au son. Les frères ennemis se retrouvaient réunis. La télévision prêtait son concours à sa petite sœur de l'info, à son aïeule, elle qui venait, elle-même, de fêter son demi-siècle dans l'allégresse imagée.   

Le JP a vécu de véritables "noces de chêne" avec le public. Dernier anniversaire qui porte un nom dans le calendrier des anniversaires d'un couple. Un signe ? Non. Une assurance que la belle aventure continue.

Imaginez un peu, de l'histoire moderne, il n'y a presque que la naissance d'Elizabeth II qui vous a précédé et que vous n'avez pu vous mettre sous la dent de votre critique.  

Que dire, que faire pour une telle journée anniversaire de l'info ? Tout simplement, ressasser le passé, bien sûr. Voir comment on fait l'info, comment elle s'installe chez les journalistes, en transit, vers les auditeurs et les téléspectateurs par la suite.

Les souvenirs d’événements qui ont jalonné notre histoire et ceux du monde tout en couleurs avec des voix célèbres orchestrées par les ténors de la politique, de la science et du sport.

Ténors disparus ou toujours en place, un peu plus ridés, plus patients, plus réfléchis. Les personnalités vont défiler tout au long de ces trois heures matinales d’antenne. Et cela s’est senti dès l'abord, tout le monde était super satisfait de revenir avec de multiples détails au-devant de la scène de cette radio. Enthousiaste dans la voix, la mémoire garde une place tellement importante dans la tête de chacun.      

Quelle joie d'attribuer des visages à ces voix de tous les jours. En ping-pong, tous les jours, vous, journalistes, vous lancez la balle de l’info avec une synchro tellement bien « huilée » avec un petit mouvement du doigt pour passer la main entre les séquences. Amusant de constater que vous donnez parfois l’impression de vous informer mutuellement au vu du silence et de l’attention appliquée à l'autre en lice avant de prendre la parole, soi-même.

Certains s’accrochent au petit billet manuscrit, d’autres plus classiques à la note tapée à la machine. Ces notes lues ou interprétées sans filets à la merci du fou- rire ou du bégaiement.

Tout est bon pour passer l’info. Tous autour de la grande table face aux hommes qui ont un nom dans l’esprit du commun des mortels, avec le plus d'interpellations judicieuses possibles. Une dernière note écrite, en vitesse, subreptice, rappel de dernière seconde va heureusement combler un trou.

Méthode interview à la Jean-Pierre Jacqmin, j’adore. Oui, il faut connaître ses dossiers quand on vient le voir. Jean-Pierre, on aime votre voix reconnaissable entre toutes.

Des voix disparues aussi : Gérard Valet, Armand Bachelier et j’en oublie bien d’autres.

Elles sonnent encore toutes dans nos têtes d’auditeurs attentifs.

Critique de film à la Hugues Daillé que du beau cinéma en perspective sans aucune note.  Tout dans la tête.

Jean-Pierre Hautier à la voix suave qui plait aux dames.

Claude Delacroix, l'homme qui a la chanson de tous les âges en tête.

Jacques Mercier qui y a perdu très vite les plumes au chapeau à force de glousser dans des fous rires. 

Chantale Istas, autre pilier de la radio et de l'info billeté européenne ou à la (re)source financière.  

Nicole Cauchie, 15 ans de galères matinales avec fou rires incorporés et, en plus, l’ordi, nouvel arrivé dans le « sport » de l’antenne du direct. Chercher le « sens » de l’info avec professionnalisme, dit-elle. Quel contrat !  

Que ceux qui ne se retrouvent pas ici, m'excuse. Vous êtes trop nombreux dans ce beau monde, dans la grande maison.  

Je vois enfin une raison à la pub qui s’intercale. Elle vous permet de souffler un peu. Un répit pour vos voix mais moins pour le reste, toujours connecté au stress apparent et involontaire de cet intransigeant direct. Un entracte meublé par les joueurs de switch avec piano de mixage en batterie.

Place au "défilé de mode" de tous les temps partagés durant ces 80 ans.

Chronologie en flashback parfois un peu désynchronisée avec la vérité unilatérale du temps.

Se trouvent-ils dépaysés, ces journalistes, d’être vu ainsi plutôt qu’écouté comme de coutume ?

Pas vraiment. Il s’agit de « vieux de la vieille », férus d’expériences de tous horizons.

Le direct, vous en avez l’habitude. C’est de l’histoire ancienne. On sait qu’il faut être à la pointe, au top comme pour les artistes qui doivent oublier les petits soucis qui se cachent parfois derrière le masque de la vie active.

Il y a d’ailleurs une première réflexion qui m'est venue à l’esprit dès la première approche de cet événement d’exception en pouvant m’apercevoir que les cheveux blancs et les rides à peine camouflées s’allient enfin aux jeunes pousses avec beaucoup de bonheur.    

Cela me fait un bien fou de remarquer cela. Voilà enfin, un métier où on a gardé un respect pour les « vieux dinosaures » que je dois adorer puisque j’en suis "un" comme diraient certaines âmes bien intentionnées du progrès. Expérience que j’aime, pourtant, et qui ne laisse jamais indifférent. Cela fait du bien de sentir encore du répondant de ce côté de la balance du temps.

Alors archives et acteurs de l’histoire, au boulot. Allumez les quatre-vingt bougies. Petites mixées avec des plus grandes en pagaille ou organisées.

21/7/1969 : Armstrong et son premier pas de l’humanité dans le voyage interstellaire. Souvenir marquant s’il en est. Comme pour l’événement du 22/11/1963 : l’assassinat du président Kennedy, celui de l'attentat du 11/9/2001 qui ne se souvient pas de ce qu’il était occupé à faire pendant ces heures vibrantes d’émotions. Alors, ce matin, Alain Hubert, rêveur, aventurier de tous les extrêmes, propagateur de la bonne parole écologique, "écouteur" de la nature qui veut encore croire à notre monde, se souvient.  Conquête de l’espace, conquête de l’homme avide et dévastateur à la fois de notre planète bleue. Souvent, imaginer l’événement presque le vivre sans image mais avec l’oreille attentive penchée sur la radio.  Quelle force de l’imaginaire, quelle interprétation à la propre image de sa conception et de sa culture.

1er novembre 1926, premier JP.

1er novembre 1946, six JP dans la journée.

1er novembre 1960, neuf JP dans le même temps.

24 novembre 1973, 2 anciens ministres sont là Mark Eyskens et Wilfried Martens se rappellent du deuxième dimanche sans voiture à suite du premier choc pétrolier, premier coup de semonce devant notre insouciance sur une matière première que l'on croyait éternelle, avec des conséquences qui se feront sentir pendant de nombreuses années. Le pétrole qui vit ses derniers soubresauts aura encore des souvenirs « rafraîchis » à nous vendre en nostalgie.

18 juillet 1991, assassinat de l’homme politique André Cools. Evénement banal pour certains pays, mais qui sonne le glas de notre manière de penser politique. Et, oui, Madame Onckelincks, vous vous en rappelez de cet événement appris par téléphone et que vous ne croyiez pas possible de prime abord.

30 juillet 1960, indépendance du Congo avec l’enregistrement du discours de Lumumba qui apprenait à des oreilles bien peu préparées une vérité peu glorieuse. Vérité, avouée par Guy Spitaels.        

1978, Le Pape Jean-Paul 1er qui n’a vécu son pontificat que 30 jours, qui n’a eu le temps que de sourire comme disait le cardinal Daneels présent sur le plateau.

Juillet 1993 : la mort du Roi Baudouin, rappelé par Gérard Deprez qui a été en perdition de reconnaissance de l'événement pendant tout un temps. .

Les hommes politiques qui vont passer l’un après l’autre ne tarissent pas de commentaires personnels. Certains sous leur douche, la plupart en voiture, paniquant, terrorisés (le mot est lancé) en se demandant, ce qui, ce matin-là, allait pouvoir être annoncé en pâture aux fidèles de l’info tragiques ou impartiaux.

Les règlements de compte gentils et joyeux de journalistes envers eux sont aussi de la partie.

Témoignages, mélancolies intimes que l’on ne peut quitter parfois sans un grincement de dents.

Ces infos de malheur et de bonheur en valses lentes, lancinantes et incessantes de l’une à l’autre sans répits, sans temps mort. Vivre l’événement sans émotion, avec objectivité, quel travail d’équilibriste.

Le sport, moments d'intermèdes de la vie active, s’est entouré d’un « certain » Luc Varenne qui parvenait à donner l’image vibrante, à faire sentir l’herbe sous le pied des footballeurs, à sauter de joie à la première balle qui effleure ou traverse avec force le goal de l’équipe qui n’a pas eu la chance d’avoir la préférence du supporter, à faire ressentir l’effort et la souffrance en grimpant le col du Ventoux à vélo.  

Le temps qu’il fît, il y a 30 ans, tellement décrit avec délicatesse et de précision par Jules Metz, Monsieur Météo en personne. Météo en discours qui s’enrobait de dictons sortis de dictionnaires ou de la propre imagination inventive du moment.

Au fait, vite, un SMS à envoyer. Quand on voit ceux qui défilent en bas d’écran on ne peut rester mollement dans son fauteuil.

Alors place aux nouvelles du jour.

Nicolas Hulot qui prend place dans l’esprit des gens parmi les présidentiables en France.

Le PS, dans le même temps, s’attarde dans des pré-sélections pour se choisir une tête.

Ankara qui se fait tirer les oreilles par CE pour ne pas s’ouvrir plus à la liberté de pensée et d’action.

Georges Bush qui se fait dépasser par les démocrates à la chambre et presque au sénat après ses erreurs de parcours irakiennes et internes au pays. Juste retour de flamme de ce qui n’aurait jamais dû être.

Justine, enfin, notre Justine, qui réussit sa rentrée au tennis.

Je sens que la journée va être bonne. Le micro trottoir va fonctionner, je le sens aussi.

Mais cette fois, je dois la prendre ma douche. Le devoir m’appelle.

On ne peut rester collé devant un écran et briser les quotas impartis à chacun devant cette télévision qui dévore notre temps.

Demain, je serai là, comme d’habitude, à l’écoute du JP et des autres copains de la grande famille.

Je reste le buvard de l’info, comme je me définis souvent.

Tels des compagnons de route, mettez-vous sur votre 31, journalistes du JP. Vous en avez le droit et le devoir.

Comment vas-tu évoluer, JP ? A ton centième anniversaire, comment seras-tu ?

Aujourd'hui, le podcast a remplacé la galène. Espérons qu'alors ce ne sera pas devenu le "pot castré". 

La suite aux prochains numéros de la vie.

Espérons qu’il y en aura toujours de gagnants.

Bravo à l'équipe et bon anniversaire JP.

 

L’enfoiré,

 

Citations :

  • "Les anniversaires ne valent que s'ils constituent des ponts jetés vers l'avenir.", Jacques Chirac
  • "Un bon mari ne se souvient jamais de l'âge de sa femme, mais de son anniversaire, toujours.", Jacques Audiberti
  • "Un film, c'est la fête d'anniversaire du metteur en scène. C'est lui qui choisit ses invités et la musique, qui décide si l'on porte des chapeaux ou pas...", Jodie Foster
  • "Mon rêve ? Fêter mon centième anniversaire et être arrêté aussitôt après et condamné pour viol !", Anonyme

 

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Mise à jour 12 décembre 2013Le 28 mars 2014, ce sera un nouvel anniversaire, plus prestigieux encore que les précédents: le centenaire de la radio. Une exposition "Vu à la radio" s'ouvre déjà à Tour et Taxi.

Ce matin, une nouvelle fois, plein de cadeaux nostalgiques à partager sans modération.

La radio donne à voir ce que les auditeurs écoutent depuis un siècle, mais offre aussi un aperçu des ondes du futur. Car l'histoire de la radio est loin d'être terminée : elle est en développement permanent, évoluant avec ses auditeurs, ainsi que leurs modes de vie et d'écoute.

Souvenirs (1), (2), (3) qui avec l'humour devient cela et la question: " Comment imaginez-vous l'avenir de la radio?"

 

Commentaires

Bonjour

Vous ne m'en voudrez pas d'être moins prolixe que vous. Le clavier ne me donne pas autant de talent que vous. Mais c'est avec un micro gros comme cela que je vous dis merci pour votre si belle lettre qui sera transférée à beaucoup, beaucoup, beaucoup.

jean-pierre

Écrit par : Jean-Pierre Jacqmin | 10/11/2006

Le 28 mars 2014, ce sera un nouvel anniversaire, plus prestigieux encore que les précédents: le centenaire de la radio. Une exposition "Vu à la radio" s'ouvre déjà à Tour et Taxi.

Ce matin, une nouvelle fois, plein de cadeaux nostalgiques à partager sans modération.

Elle donne à voir ce que les auditeurs écoutent depuis un siècle, mais offre aussi un aperçu des ondes du futur. Car l'histoire de la radio est loin d'être terminée : elle est en développement permanent, évoluant avec ses auditeurs, ainsi que leurs modes de vie et d'écoute.

http://www.rtbf.be/video/detail_speciale-matin-premiere-direct-expo-100-ans-de-la-radio-07h15?id=1877430

http://www.rtbf.be/info/emissions/article_jean-pierre-jacqmin-la-radio-moment-magique-est-irremplacable?id=8155786&eid=5017893

http://www.rtbf.be/video/detail_exposition-sur-les-100-ans-de-la-radio?id=1877637

avec l'humour, cela devient

http://www.rtbf.be/video/detail_le-cafe-serre-d-alex-vizorek-speciale-100-ans-de-la-radio?id=1877431

Écrit par : L'enfoiré | 12/12/2013

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