Histoire des grands empires économiques (2-2) (24/11/2011)

1.jpgAprès la maîtrise du commerce, le génie de l'innovation et la passion de construire, voici la stratégie de la conquête et à la création d'un ordre mondial. L'économiste spécialiste de l'histoire globale, Philippe Norel, constate que le déclin des empires reposant sur la conquête, est toujours programmé. Seul le commerce et les partages des cultures, des biens permettent de faire durer plus longtemps.

...

 4. Stratégie de la conquête

Gonfler le budget de l'armée, occuper d'autres pays, les piller et les taxer jusqu'à ce que la conquête passe au déclin inéluctable.

De -509 AC à 476 PC: Rome Vaincre, soumettre, intégrer et exploiter les autres peuples.

La romanisation, comme une sorte d'américanisation. Chasser les Étrusques. Lancer des campagnes militaires à Carthage, en Gaule et en Égypte.  Cinq siècles de règne. Règne d'un empire sur 70 millions d'hommes dans un marché commun avant l'heure, avec l'imposition d'une langue, d'une monnaie, d'une religion, d'une culture, d'un mode de vie et d'un droit romain grâce à une armée de conscrits, organisée en 30 légions de 5000 hommes. La Pax Romana menée par des empereurs et des dictateurs, maintenus grâce à un peuple qui mange à sa faim et qui applaudit aux jeux du cirque coordonné au travers d'un réseau routier moderne. Septime Severe atteint l'apogée de l'empire romain. Le déficit grandissant de la balance commerciale, la vie à crédit qui repose sur la seule conquête, l'absence d'esprit d'entreprise et la rentabilité décroissante, en dessinent le déclin.

 

De 1204 à 1368: Empire Mongol 30 millions de kilomètres carrés, un record qui reste à battre.

L'histoire de Gengis Khan n'est qu'une chronologie d'assauts de grandes cités. Sur 30 millions de km2, il s'installe grâce à des rivalités tribales permanentes. La légèreté de l'armée, la logistique minimale, accélèrent les déplacements. La stratégie passe par la propagande de la terreur qui augmente la peur des adversaires. La compétence, le libre échange, le cosmopolitisme, la coexistence religieuse et le partage du savoir l'apaisent. Karakorum rompt avec le nomadisme. Les marchandises au travers de la route de la soie, se croisent porcelaines, épices, fer, pierres précieuses, fourrures et crée un "Pax mongolica".  Seule la Grande Peste a bousculé le tout en supprimant les liens commerciaux entre l'Occident et l'Orient.

 

De 1299 à 1922: Empire Ottoman. Trois siècles d'expansion militaire et commercial, et trois de nonchalant déclin

Depuis Osman Ier, 36 sultans se succèdent. L'expansion militaire, commerciale déclinent. Constantinople, rebaptisée Istambul par Mehmet II devient la Sublime Porte qui désigne l'empire qui la contient. Une force de frappe de 100.000 cavaliers, 50.000 janissaires et 380 galères permettent de conquérir la Serbie, l'Albanie, la Crimée, l'Anatolie, l’Égypte, la Syrie. Après le traité de Karlowitz, la menace turque s'évanouit. Économiquement, les taxes remplissent les caisses. La soie est importée d'Iran et exportée en Europe par les marchands sur des routes entrecoupées par des caravansérails. La réunification du monde islamique se poursuit, mais le commerce extérieure est déficitaire face aux dépenses militaires croissantes. En 1585, la monnaie "akçe", rongée par l'inflation est dévaluée. En 1914, l'alliance malheureuse avec l'Allemagne. Les vainqueurs se partagent les décombres. Affront qui ne sera effacé qu'avec Mustapha Kemal et la naissance de la République turque.       

 

De 1492 à 1627: Portugal et Espagne. De l'ivresse de la découverte à l'asservissement des colonies

L'Amérique découverte par Christophe Colomb, c'est par la conquête qu'elle se poursuit en prédation économique par l'Espagne. Commencée par Cortès, en 3 ans, la conquête soumet l'empire des Aztèques. La soumission se poursuit avec Pizzaro sur l'empire des Incas, aidée par les différences militaires, les épidémies et la prise en otage du chef Atahualpa. Le traité de Saragosse ne laisse que les Philippines à l'Espagne. En 1627, c'est la banqueroute. Au Portugal, Henri le Navigateur  envoie des bateaux vers l'Afrique, les Açores, le Cap Vert. Vasco de Gama vers le Cap de Bonne Espérance et le Brésil. Création de comptoirs commerciaux. Vers 1500, Manuel Ier est arrivé à l'apogée. Il dépense sans compter pour la beauté de Lisbonne. L'importation d'or et d'argent crée une forte inflation et met à mal les ateliers locaux en concurrence avec la métropole. L'emprunt des monarques auprès d'usuriers italiens et allemands ne parvient plus à compenser les pertes par des obligations d’État à faibles rendements. Des pirates anglais, français et hollandais gênent le trafic des bateaux espagnols et portugais. Le management des colonies s'avère plus difficile que prévu. Les filons faciles s'épuisent malgré le travail des Incas corvéables à merci. La bataille d'Alcacer et Quibu affaiblit d'autant le Portugal. Les indépendantistes, José San Martin et Simon Bolivar, remportent des victoires et mettent un point final à l'empire ibérique.

 

De 1867 à 1945: Le Japon. Pourquoi son rêve d'empire colonial a mal tourné

En 660 AC., la déesse solaire Amaterasu n'a pas eu de descendant comme 1er empereur. En 1854, le commandant américain Matthew Perry met fin à l'isolement du Japon en forçant le shogunat de la famille Tokugawa à commercer dans les ports. En 1867, le shogun passe le pouvoir à l’Empereur Mutsuhito dit "Meiji". La féodalité est abolie. Les Samuraïs sont intégrés dans l'armée. La démocratie et le système éducatif s'installent. En 1883, la privatisation des industries commence. Les entrepreneurs jouissent des mêmes statuts que celui des seigneurs. Les Japonais partent dans le monde pour "copier" le meilleur des technologies. Les méthodes de vente à base de propagandes et de publicités permettent aux Zaibatsus de s'introduire en Bourse. Mitsui, Sumitomo, Mitsubishi et Yasuda financent les partis politiques. L'exportation du quart de la production se construit avant le nationalisme. En 1894, l'invasion de Corée, de Formose est contestée d'où amertumes et frustrations. Attaque gagnante de l'armée du tsar. Le "péril jaune" nait de l'éclatement de l'esprit démocratique. L'hostilité des autres blocs d’influence s'installe. L'embargo sur le pétrole et les métaux en découle. En 1940, au faite de sa puissance, 2.600ème anniversaire de l'Empire japonais.  L'erreur stratégique de s'allier à l'Allemagne et l'Italie en guerre va casser l'expansion. Après 1945, le baladeur d'Akio Morita de la société Sony incarne le renouveau nippon. Le Japon devenait ainsi la 2ème puissance économique. Les JO de 1964 servent de vitrine commerciale. Entre 1970 et 1980, le Japon faisait trembler le monde économiquement. Ce qu'il n'avait pas réalisé par la force et le militaire, le Japon s'est attelé pour y arriver économiquement, par touches successives, par la copie ou l’espionnage. Son marché est tourné vers l'exportation mais contrairement à la Chine, son marché ne se détourne pas de l'intérieur. Mais, le marché reste relativement fermé aux étrangers. Seul l'exportation avec de gros investissements permettent de garder cette position jusqu'aux années 1990. La récession commence à l'arrivée de concurrents, travaillant à plus bas prix. Les hauts salaires devaient se justifier par un retour sur investissement. L'époque d'une carrière complète dans une seule entreprise japonaise est révolue. Le travail consiste à respecter la hiérarchie coûte que coûte, jusqu'au stress et au suicide. De 1970 à 1989, le Nikey grimpe à 39.700 avant de s'écrouler à 9.600 lorsque la bulle explose. Les dettes publiques qui grimpent à des hauteurs inégalées, des politiciens qui se succèdent à la tête des gouvernements à un rythme trépidant font entrer le Japon en récession. Les marchés et les agences de notations ne se grattent pourtant pas à la décote du yen. La réputation des Yacusa qui garde l'honneur des derniers Samouraïs, le permet. 

... 

5. La création d'un ordre mondial

Après l'ère des empires coloniaux , celle des hyper-puissances.

De 1776 à aujourd'hui: Les États-Unis. Hyper-puissance depuis plus d'un siècle

Chargé d'un mission divine, les États-Unis dessinent le visage du monde à leur image. Les produits américains envahissent l'Europe et obligent le monde à parler leur langue. Les budgets militaires élevés permettent des inventions qui se retrouvent ensuite dans le civil (GPS, Internet...). Le droit à la propriété encourage les investissements. La démocratie parlementaire stabilise les contrats, un statut social plus élevé, assuré pour le gagnant grâce à l'argent, le pluralisme, les essais et les risques acceptées qui frisent le machiavélisme... Anglais au départ, les États-Unis rachètent, en 1803, la Louisiane la Californie et l'Alaska. Cet expansionnisme se sont les Amérindiens qui en font les frais. Le Sud agricole, le libre-échangiste, esclavagiste, fait envie au Nord industriel. Sous un prétexte d'abolition de l'esclavage des noirs, le Nord entre en guerre après que le Sud fait Sécession. Guerre qui fait 97.000 victimes. Le système bancaire est là pour financer cette guerre, l'automatisation pour l’industrie, la mécanisation pour l'agriculture. Ensuite, cette armada de moyens ne parvient plus à utiliser la main d’œuvre abondante. Vers 1900, le PNB par habitant dépasse celui de la Grande Bretagne.

Les noms de Rockefeller, Getty, Guggenhem, Vanderbilt, Morgan, Astor,... concentrent à l'horizontal et à la vertical, les résultats par un capitalisme débridé qui mène à la révolte des agriculteurs et des ouvriers. 

En 1886, c'est la création du syndicat AFL. Protectionnistes,  isolationnistes, les villes poussent et se hérissent en gratte-ciel. L'électroménager, les voitures poussent à la consommation de masse vu les distances. Il faut aller plus vite et mieux pour acquérir la richesse et le progrès. L'euphorie se fête à la Bourse. Le surendettement et la surproduction se poursuivent jusqu'au krach de 1929.

La Grande Dépression, le chômage ne trouvent une issue que grâce à Franklin Delano Roosvelt et son New deal. La 2ème guerre mondiale relance l'économie et assure un nouveau leadership mondial dans un néo-impérialisme.

Le Plan Marshall donne à l'Europe les moyens d'acheter les produits Made in USA. La tutelle financière et militaire, les accords de Bretton Woods allie l'or étalon au dollar, scellant la suprématie. Le Japon devient le concurrent économique. L'ennemi communiste, l'URSS nargue au niveau politique, jusqu'à l'effondrement de 1991. Le guerre contre le terrorisme permet un nouvel épisode de s'en-va-t'en-guerre comme gendarme du monde pour protéger des intérêts pétroliers et autres. La montée de l'endettement accroît les difficultés dans des bulles à répétition.

Amérique, faux rêves et vraies réalités... Oui, les rêves et les réalités se rejoignent parfois.

     

De 1917 à 1991: L'URSS. Expérience qui a provoqué un désastre économique et humain.

En 1547, on parle de Ivan le Terrible. En 1721, Pierre le Grand prend sa suite dans cette initiative de grandeur. La Révolution d'octobre 1917 fonde l'URSS avec la doctrine de Lénine. Staline l'utilise pour en faire un empire politico-économique. Un appareil productif peu performant, oligarchique et corrompu s'installent. Avec les paysans analphabètes, Lénine veut créer une nationalisation. L’Armée Rouge s'oppose aux nostalgiques Russes blancs. De la Tcheka au KGB, il reste le goulag pour les mécontents avec les terres confisquées. La "Nouvelle Politique Économique" (NEP) devient le collectivisme dans des kolkhozes et des sovkhozes. L'industrie lourde est privilégiée avec l'esprit du sacrifice et purge l'esprit d'ambition. La 2ème guerre mondial, URSS victorieuse va récupérer les pays satellites. La guerre froide avec le reste du monde occidental commence. Les essais nucléaires, la course à l'espace pendant les années de plomb de Brejnev, Andropov et Tchernenko consolident la stagnation dans les domaines. Gorbatchev lance la perestroïka et la glasnost. Les mafieux s'emparent des ressources. L'explosion à Tchernobyl et c'est l'URSS qui se dissout. En 1991, elle devient la CEI avec Eltsine et son néo-libéralisme. En 1998, la finance explose. La guerre en Tchétchénie rappelle celle d'Afghanistan. Poutine restaure le pouvoir central et la production économique.

 

De 1978 à aujourd'hui: La Chine. Fantastique retour de l'Empire du Milieu

A partir du collectivisme de Mao qui provoque famine et morts de millions de victimes. Deng Xiaoping change radicalement les priorités en industrie, éducation, agriculture et armée. C'est la réhabilitation de l'argent. Entre planification et libéralisme, l'économie socialiste de marché s'installe avec des zones économiques spéciales comme des usines ultramodernes, des sweatshops, une exploitation d'ex-paysans qui favorise le développement urbain sauvage. La libéralisation du commerce par l'OMC, un yuan sous-évalué, permettent des taux de croissance toujours plus grand de l'ordre de 10% par an et de devenir le premier exportateur avec 40% du PIB. Les problèmes de santé, d'éducation et des retraites, les risques naturels sont les problèmes endémiques et sont contrôlés par le communisme despotique du parti unique subsiste à la tête de l’État. La démocratie n'est pas considérée comme un élément important. La hausse des salaires devient le remède aux mécontentements. Les investissements à l'étranger sous forme de rachat ou de partenariat parfois ressentis comme une agression restent en attente de contreparties. Depuis 2010, la Chine passe d'atelier, d'usine du monde, à banquier et bientôt maître du monde comme 2ème puissance économique.

...

Conclusions et réflexions

0.jpgUn magazine économique avec son nom générique "Capital" a, naturellement, une ambition de garder des liens privilégiés avec la doctrine capitaliste et libérale. Remonter dans l'histoire est un bon départ pour comprendre l'idéologie qui amène au capitalisme.

L'histoire du passé est écrite, une cassure a eu lieu en 2008 et le futur ne sera jamais plus totalement comme avant. Tous les empires, économiques ou non, se développent, arrivent à une apogée avant de prendre un virage et disparaître ou se fonder dans une autre doctrine. La longueur du processus est dépendante de l'intérêt qu'en tire les populations comme interlocuteurs-acteurs.

Les marchands considéré comme le problème? La question est "A quel moment, le marchand n'est plus devenu le vendeur de ce qu'il produit pour le déléguer à des professionnels et des financiers qui n'ont plus que des intérêts à court terme? Ce qui a généré une série d'intermédiaires avant d'arriver au consommateur

Inéluctable, quand tout se complexifie? Déconnecté du consommateur, la production et la vente deviennent des affaires de spécialistes qui ne se reconnaissent plus dans des buts communs, ce qui mène à produire plus que l'on ne peut vendre et consommer. Une foule d'artifices à base de publicités sa sont installés pour pousser artificiellement à la consommation et à fausser les besoins réels.

Chercher une morale dans le capitalisme n'a aucun sens.

Adam Smith, comme prophète du capitalisme, disait "laisser agir selon son intérêt bien compris. L'addition des égoïsmes débouchera normalement sur la richesse générale". C'est presque du socialisme en grattant un peu mais à un deuxième stade.

Les tombolas qui attirent les acheteurs par le goût du risque et du lucre qui font monter les enchères à des points toujours plus élevés, le prouvent. (Cette vidéo du loto le raconte de manière charmante). Mais ce sont toujours les populations qui décident d'adhérer à une doctrine sans y être forcé.

0.jpgLa Grande Bretagne a démarré le processus de spéculation.

Wall Street l'a accéléré par le jeu des conversions des monnaies flottantes.

Depuis François 1er jusqu'en 1885, la spéculation était interdite, en France. La spéculation se trouvait dans les mains dirigeantes et ne voyaient pas l'intérêt de la diffuser à une autre échelle.

"Obama veut être le Président qui s'est attaqué aux riches". Dans la vision d'un Américain, certainement, pour qui le socialisme reste dans l'opposition, comme ce fut le cas pour le communisme, à l'époque du MacCarthysme. Les Tea Parties, une poussée de libertarianisme prouvent que ce n'est pas prêt de changer.

On parle d'un nouvel ordre mondial quand la première version de l'ordre n'a pas abouti à des solutions drastiques. Le PIB ne fait pas dans la dentelle et ne regarde que les résultats sur la performance, en oubliant le passage au Bonheur Intérieur Brut jamais vraiment pris en compte, même après le rapport de Stiglitz. Rapport établit via des graphiques par entité, alors que tous les éléments d'une entité ont une vision différente de ce que peut être la vérité.0.jpg

Pour Mike Mayo, "L'heure du vrai capitalisme n'a pas encore sonné". Son capitalisme à lui, c'est engranger des bénéfices avec probité, publier des chiffres corrects, les banques devraient pouvoir faire faillite, espère un peu plus de lenteur, monotone en diminuant la croissance.

Le Marianne n°760 lançait "Oui, un capitalisme, à usage humain, est possible". Même des thuriféraires du capitalisme se mettent à douter de leur modèle devenu fou tandis que les opposants se sentent orphelins d'alternatives radicales, crédibles. Les repentis du système, les élites apparatchiks qui, ayant baigné dans la bonne soupe, réfléchissent avant de sombrer dans la marmite générale. Il y a aussi les "spécialistes" qui ne sont pas avares de leurs conseils, de leurs avertissement (Roubini) et de leurs piqûres. Les agences de notations vivent très bien de leurs "bons ou mauvais" avertissements en influençant les marchés.

L'Europe a des problèmes avec les agences de notations. Éliminer la concurrence des obligations des pays européens pour les élever au niveau de l'Europe, elle-même et c'en sera fini. Les pays n'auront plus qu'un interlocuteur pour prêter ou emprunter et les agences de notations devront chercher ailleurs de nouvelles victimes.

Baisser les dépenses publiques, moins de fonctionnaires, que sont les policiers, le personnel des hôpitaux, les administratifs. Baisser les salaires privés et compter moins d'employés. Et...  rester riches, mais moins nombreux.

Comment sauver ce qui reste, se demandent-ils, dans une certaine panique?

Différentes idées, émises en vrac par des économistes, expert-comptables, journalistes, anthropologues, philosophes...

-Lancer un protectionnisme vertueux - Favoriser les investissements industriels. -Rétablir la mention d'origine des produits et son prix unique sorti d'usine. -Nationaliser la dette publique. -Supprimer l'évasion fiscale des multinationales. -Interdire les ventes à terme. -Imaginer un capitalisme coopératif. -Instaure un profit maximal. -Acheter moins et louer plus. -Imaginer un capitalisme coopératif...

0.jpgLes Bourses, elles, continuent à couler.

En payant une petite participation aux frais, des organismes comme Moneyweek y répondront dans la confidence mais en ne prenant aucun risque personnel.   

La mondialisation sauvage a permis de temporiser ce que les syndicats imposaient et cassaient les compromis avec les salariés. Les profits stagnent et s'éloignent d'autant des investissements de demain et des emplois d'après-demain. Les "dividende bingo" ont fait croire aux rendements réels alors, qu'ils n'étaient que virtuels ou purement fictifs sans correspondre aux rendements réels.

"Ce n'est pas la croissance qui réduit l'inégalité en remettant à plus tard les revendications redistributives", disait Attali. Créer une constitution pour l'économie pour obtenir un capitalisme raisonnable comme dans les années 60 avec la concurrence d'un autre système dit "social", c'est éviter l'effondrement du système dans un modèle abouti tel que celui de la Chine.0.jpg

La Grèce entraîne l'Europe dans ses propres problèmes. L’Europe dans une jeu de dominos, la planète entière. Alors, c'est "Sauver Willy" quand Willy, ce n'est pas un orque, mais nous?

Tout est dit et tout reste à faire. Les populations et les dirigeants ne s'y retrouvent pas dans les programmes économiques. Ils cherchent des solutions. Réinventer le monde alors qu'il tourne de moins en moins rond et espère redescendre de la gigantesque pyramide Ponzi auquel le capitalisme a mené, avec un empire mondial dans lequel un réseau articulé autour de centres névralgiques qui ne se sentent plus et qui tirent, chacun, la couverture à eux.

0.jpgÉvolutions ou révolution? Une lettre de différence entre les deux mots mais qui ne fait pas souvent la différence majeure dans le long terme. Stephan Hessel disait en substance, "ce ne sont pas les révolutions mais les convictions qui font gagner. L'indignation n'est qu'un moment qui dure le temps de se rendre compte de ce qui indigne pour obtenir une politique plus forte.".

Roger Garaudy dans son Anti-Américanisme primaire va encore plus loin et bouscule les idées reçues en allant du Marxisme à l'Islam, de l'antisionisme au négationnisme ce qui revient, en finale, à se tirer une balle dans son propre pied en utilisant les mêmes arguments que ses antagonistes.

Le G1000 récent en Belgique, faisait appel aux citoyens lambda. Une prémisse à un G7Millards puisqu'on vient d'atteindre ce chiffre fatidique? 0.jpg

Quand j'ai lu "Retour au niveau avant crise?" et sur la même page le titre de "Paroles de banquier", je ne sais pourquoi cela me faisait bondir. Ce serait non seulement remonter aux calendes grecques, bien avant le berceau des problèmes mais, aussi, ce serait chercher à perdre une chance à faire évoluer les choses. On ne remarque qu'il y a un problème à résoudre que quand il y a une crise et qu'il y a le feu. Dans l'article, il y était dit que la clientèle des banques privées est devenue plus exigeante à cause des bénéfices en chute libre. A ce tarif-là, les rêves se terminent toujours pas des cauchemars.

Si l'évolution cherche, peut-être, à ce que le meilleur gagne, on a aussi remarqué qu'elle fortifie les "moins nantis" pour qu'il reste des moyens de veiller "au grain" dans un arbitrage et assurer, ainsi, la diversité.

Je laisserai, encore une fois, le dernier mot à Stefan Hessel, celui qui a fait un tabac avec son "Indignez-vous": "Je n'ai pas de moteur, j'ai seulement eu la chance de me souvenir avec mes 94 ans, de ce qui allait mal avant et qui va mieux maintenant. Lors d'une discussion avec Edgar Morin, il disait qu'il était improbable que le monde aille vers un mieux mais il admettait que l'on a vu l'improbable surgir tout le temps dans l'histoire et qu'ainsi, le monde continuait à tourner. Les individus, quand ils s'en vont, gardent la trace qu'ils laissent derrière eux".

 

L'enfoiré,

 

Je vous ai habitué à beaucoup de caricatures humoristiques de Kroll. Je le remercie encore pour me le permettre. Son nouveau recueil de caricatures "Quand est-ce qu'on mange?" est sorti. C'est en couleurs et c'est presque en 3D avec la compréhension du monde par l'humour.

0.jpg

Selon Kenneth Rogoff, qui se posait la question si le capitalisme peut être durable, disait que le capitalisme pourrait très bien réapparaître sous une autre forme de capitalisme. Rien d'insurmontable. Il suffirait de trouver un équilibre entre égalité et efficacité.

 

 

 

 

 

Citations:

Bretton Woods.jpg

Mise à jour 14 juillet 2014Il y a 70 ans, en juillet 1944, un système monétaire, un accord avec les grandes puissances d'après guerre, naissait dans l'hôtel de Washington du petit ville de Bretton Woods dans le New Hampshire. 

Il allait permettre de construire 30 ans de croissance et de paix dans les transactions de commerce.

La parité fixe entre les monnaies qu'il fondait, allait permettre des échanges de biens de consommation en n'étant pas dépendant des fluctuations de valeurs en dehors de la dépréciations et de la vétusté des produits.

La parité fixe n'avait qu'un défaut: privilégier les Etats-Unis puisqu'il commençait par se lier lui-même à l'once d'or fixée à 35$ l'once.

Convertibilité des monnaies des Banques centrales étrangères à cet or, mais en transitant "étrangement" par le dollar qui devenait la monnaie de référence. Suprématie de fait qui octroyait un droit à l'inflation, à la croissance et à la surveillance des politiques nationales. 

L'affaire des amendes des Banques européennes est une preuve de plus de la force du dollar par rapport aux autres monnaies d'échange.

L'anglais John Maynard Keynes préconisait une monnaie supranationale détenue jusqu'alors par la livre sterling et qui voulait une monnaie qui véhicule la valeur sans autre prétention. "Relique barbare" disait-il. Il perdait la chance de sa version de monnaie "Boncor" qui pénalisait les pays trop importateurs ou trop exportateur qui aurait été basé sur une trentaine de matières premières.  

L'américain Harry Dexter White qui le Gold Exchange Standard grâce aux stock d'or de Fort Know.

Le Plan Marshall soutenait ce mouvement.

L'étalon or se justifiait puisque la révolution industrielle du 19ème siècle était dépassée par la force américaine.   

L'Unitas fut une autre alternative non retenue.

Avec le paradoxe de Triffin arriva qui demandait un réajustement des déficits des balances de paiements des Etats-Unis et ce fut l'échec reconnu de Bretton Woods.

Les Etats-Unis voulaient faire tourner la planche à billets qui ne trouvait plus qu'un dérivés au cinquième de la valeur de l'or.

Cet accord avait seulement permis de financer la guerre du Vietnam et la conquête spatiale par les autres pays de la zone dollar.

Le 15 août 191 à Camp David, l'accord Bretton Woods avait vécu et la convertibilité de l'or en dollars prenait une base de confiance fiduciaire et non plus une sécurité.

Les monnaies commencèrent à fluctuer avec la volatilité du système après un discours de Richard Nixon. Ce furent une conflagration avec le choc pétrolier, l'inflation de plus de 10%, l'économie de services qui supplante l'industrie.

La doctrine Roosa, le serpent monétaire tendirent vers l'euro, monnaie européenne qui devait tenter de discipliner le dollar qui n'était plus seule comme référence. 

| Lien permanent | Commentaires (10) |  Imprimer