Entracte et anecdotes (27/05/2012)

0.jpgQu'entend-on, chez nous, durant l'entracte : "Chocolats glacés. Pralines glacées. Esquimaux.". Rien de nécessairement bon pour la santé, mais cela temporise le stress que le film avait des tendances à souscrire. Aujourd'hui à Bruxelles, je crois que, vu la température, ce sera même en dehors des salles de cinéma. Pourquoi, je vous parle de ceci? Parce qu'il n'y pas eu un film mais, il y a eu un stress et une pugnacité dans les commentaires à la suite du dernier article "Le rêve américain vit-il encore?". Chaque bord se réfugiant derrière ses propres visions, de ses propres convictions et de ce que peut ou ne peut pas être ou faire un monde. Alors, il faut sortir des clichés et même extraire les vérités. Rien ne vaut les anecdotes pour y arriver et peut être sortir les diversions par une digression...

Quand j'ai écrit l'article qui précède sur les États-Unis, connaissant ceux qui ont l'habitude de venir lire ou commenter les articles, je savais qu'ils allaient bondir sur l'os à ronger.

Sujet passionnel s'il en est. Donc tout était programmé, le sujet et la date de la parution comme on va le voir ici, plus loin.

Je me suis armé de beaucoup de précautions, ai regardé quelques vidéos très explicites, ai questionné ceux qui ont connu dans une autre vie le passage de l'autre côté de l'Atlantique. Il n'y a pas qu'un océan qui nous sépare, il y a aussi le côté "image", "snapshot" si pas "préjugé", de "on dit".

...

Qu'on ne prenne pas mal, ce que je vais dire ou ai-je déjà dit. Je vais comme ceux qui ont participé "jouer à l'hypocrite" sans prendre vraiment ouvertement position. Cela me rappellera une autre vie active pendant laquelle l’hypocrisie était obligatoire sinon fortement conseillée.

Des mails en commun en parallèle et après, me sont arrivés. Réconcilier l’inconciliable? Un problème de quadrature du cercle.

Une question très générale m'est même parvenue "Les allochtones ont des droits et les autochtones des devoirs". J'y ai répondu comme il se doit. Mais cela nous enverrait trop loin d'aller plus avant dans cette réponse.

Pourquoi y a-t-il encore beaucoup d'Européens qui font le pas et vont en Amérique, le pays de Satan?

Je répète, je veux faire digression.

La musique adoucit les mœurs et le sport les fait oublier.

L'actualité bruxelloise m'en donne l'occasion pendant ce weekend. En dehors, du côté "musique" il y a eu le Concours de l'Eurovision, mais par ici, ce fut le "Jazz Marathon" et la finale du Concours Reine Elisabeth violon pour les mélomanes de musique classique.

Du côté "sport", ce furent les joggeurs à l'honneur dans les "20 kilomètres de Bruxelles". Cette fois, contrairement aux années précédentes, je n'ai pas suivi, à vélo, la course. Je suis resté au Cinquantenaire, au départ qui était aussi l'arrivée, à observer les gens, les attractions et tout ce qui tourne autour d'une organisation comme celle-là.

Tout cela en images, c'est ici, en un clic

Même dans ces derniers cas, l'esprit de compétition est bien présent.

Rien ne sert de faire de la musique ou du sport pour le plaisir, il faut toujours quelque part gagner avec la médaille au cou ou perdre et passer son tour. Comparer les chronos.

Entrer en compétition avec soi-même n'est-il pas assez gratifiant? Faut-il la maladie pour arriver à y penser et passer aux grandes manœuvres de sauvetage? Un lauréat du Reine Elisabeth avait la bonne idée de dire que le concours était comme un entracte et que dès le lendemain, il fallait retravailler son violon. Et cela réconcilie avec les réalités.

...

Anecdotes à l'américaine"

Les miennes datent entre 30 et près de 20 ans d'ici. Les choses peuvent avoir évoluées même si les racines sont toujours là selon ce que j'en entends. 

Il faut savoir aussi que j'ai travaillé avec eux pendant 30 ans. C'est dire que je ne suis pas tout à fait idiot sur leur moyens de "persuasion", la main sur le cœur, pardon sur le portefeuille. Tout se monnaie aux States.

Arriver, une première fois, sur le sol américain, par la voie aérienne évidemment, c'est arriver à la douane et se voir condamné à répondre à une série de questions de plus en plus sensibles et parfois étonnantes. Je plains ceux qui n'ont pas une connaissance suffisante de l'anglais. Toutes les questions ont pourtant été demandées et répondues dans un questionnaire multilingue, mais encore faut-il faire le rapprochement entre langage écrit et parlé, ce qui est loin d'être le cas dans cette langue.

Une matrone noire me demande:

-Have you fruits with you?

Si la réponse est oui, il s'agira de les manger ou de les jeter avant de passer la barre pour pénétrer du transit, sur le sol américain. Si la réponse est "yes" quand il faut dire "no", c'est la sécurité qui, ensuite, est mise à l'épreuve des sacs. On dépiaute. On semble demander quelqu'un à son chef de passer tout au peigne fin...

Je vous parle d'un temps bien avant les attentats de 2001. La souplesse était encore relativement de mise, mais la première ségrégation "UK or Not UK" précédait la mention "UE or not UE".

Je ne sais pas mais cela me rappelle "To be or not to be, thats' the question".

Première anecdote :

A l'arrivée à l’hôtel à Miami...

Les hôtels les mieux cotés ont des noms français.

Les bagages à monter dans les chambres au sortir du taxi. Pas de problème, tout est pris en charge et se retrouvera dans les chambres.

Dans celle-ci, "the person in charge" vient chercher sa "participation aux frais".

En Européen, vu le travail, le reflex est de donner un dollar. Mal lui, en prend.

- That's not for me... It's at least one dollar by luggage.

Premier étonnement. Payer et vous serez considéré, se dit-on. Un rapide calcul, on ramasse, on sous-pèse et puis le visiteur s'en va. Une demi heure après, surprise:

- I bring your money back. Everything was included.

- Thank you.

Nouvelle Surprise. C'est vrai, les "All inclusive" n'étaient pas encore artifices de calcul des pompom-girls de la farce.

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Deuxième anecdote,

La visite au Cypress Garden,

Là, il y a des spectacles de ski nautique. Endroit délicieux avec un décor et un parc où on se sentirait retrouver la période de 'Autant en emporte le vent". 0.jpg

Une tribune pour les "normal people" et une autre "For the photographs".

Je choisis le "Photograph minded way" pour expérimenter mon dernier caillou à longue vue.

Là, tout va aller tout seul.

Pendant les réalisations artistiques du show, tout est dit dans le micro.

0.jpgL'exposition, la vitesse d'obturation, le moment de la prise de vue, cela en fonction de l'Ektachorme, Kodakchrome, suivi par le fatidique:

- And now shoot. (maintenant, tirez)

A l'époque, le clic des appareils ne se réglait pas et on pouvait presque entendre un clic commun pour prendre la photo unique.

-You missed the photo. Don't panic. They are coming back. 

J'oubliais la photo numérique, le GPS, le GSM n'existaient pas.

Et le cycle recommençait.

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Troisième anecdote.

Los Angeles, 09:00 du matin. Pourquoi pas un petit jogging pour se mettre en appétit? A peine, un kilomètre qu'une voiture de police suit mon mouvement avec inquiétude avant de se rendre compte qu'il doit s'agir un "fou de touriste", qui ne connaît pas les endroits réservés pour se genre d'exercice.

Quatrième anecdote,

Question: comment passer de 45°C et se retrouver en dessous de 0°C et avoir de la neige? Réponse, quitter Phoenix, où l'on mange du crotale au clair de lune et monter à Sequoia Park. Tout a été prévu même les parkas jaunes qui partirons au plus offrant. Les "rangers" vérifient si les chaînes sont bien présentes pour les pneumatiques.

Cinquième anecdote,

Se lever à 05:00 pour voir le lever de soleil sur le Grand Canyon. Oui, d'accord, mais vaut mieux ne pas souffrir de vertige. Quant à le survoler en hélicoptère, mieux vaut ne pas avoir déjeuner avant. Le survol du Gran Canyon en hélicoptère. Premier essai dans ce moyen de transport, pour moi qui ai le vertige. Très différent de l'avion. Au dessus du canyon, les vents sont forts et les trous d'air ne sont pas rares.

Sixième anecdote

Le manque d'histoire que les Américains ont à transmettre dans leur patrimoine. Ce qui fait que tout à une importance démesurée et donnerait de la nostalgie. Il y a la ville de Floride, Saint Augustine, véritable symbole des premiers moments de ce pays. Certaines routes mythiques comme la route 66, droite à perte de vue, qui traverse le pays de Los Angeles à Chicago sur 3840 kms. Une route sur laquelle l'Américain essaye de se raccrocher à son passé, sur laquelle on s'arrête à une station service qui devient un musée avec Steinbeck comme fil rouge. Une station resto-routier où le plat du jour est traditionnellement un burger et des french fries. Sur laquelle, on trouve des noms de villes d'ailleurs comme Bagdad qui fait penser immédiatement au film "Bagdad café" avec sa chanson. Une route qui traverse des réserves indiennes. Une route sur laquelle, 90% des "passants" sont étrangers, mais qu'un guide ne manquera pas de vous rappeler à quel croisement précis où James Dean s'est tué à bord de son bolide. Tout est figé dans un temps qui ne bouge que quand la nostalgie s'étiole de vieillesse.

Septième anecdote

Manger du serpent dans le désert. Faire gaffe où on met les pieds pour ne pas se retrouver plein d'épines dans les chaussures ou pire dans la peau. Elles traversent tout.

Huitième anecdote

Faire un pari et s'y tenir. Visiter les machines à sous et ne pas y dépenser un dollar. Voilà qui est plus difficile à faire qu'à dire.

Neuvième anecdote:

Comment ne pas parler de Walt Disney? Il est le rêve américain dans toute la splendeur du rêve. Le rêve à l'état natif qui oublie les réalités de la vie. Disney World et ses quartiers qui présentent en les mélangeant le passé et le futur.

Les Américains sont et restent des enfants qui ont grandi pour devenir parfois des géants et souvent des nains qui ne connaissent que leur pays. 

Quel est l'avantage de partir en groupe avec guide?

Ne rien rater par où on passe. Tout est historique puisque l'histoire américaine n'a qu'une courte histoire. Passer de Saint Augustine considérée comme le lieu d'accostage du premier explorateur conquistador Juan Ponce de León à Cap Canaveral, c'est passé l'histoire en raccourci.

Vous saurez où James Dean s'est tué en voiture, où tel film a été tourné, j'en passe et des meilleurs.

Le désavantage, tout est minuté. Un arrêt supplémentaire n'est pas permis, ni un élargissement d'une visite.

N'oublions pas qu'il y a 9 heures de décalage horaire avec nos pays. Ce qui veut dire qu'il faut s'y adapter et qu'en plus, pour téléphoner, faudra pas appeler en pleine nuit en Europe.

 Un Américain a la nostalgie et les souvenirs qu'il peut seulement avoir et il la fait rêver, réveillées, avec de multiples détails à ses visiteurs ou touristes. Si vous voulez-voir un cimetière d'avions, un champ d'éoliennes, pas de problèmes, on a cela en stock en Californie.  

Dans "Amérique, faux rêves et vraies réalités", il était question d'une exposition qui disait "L'Amérique, c'est aussi notre histoire". Des Wallons, il y en a le plus dans le Wisconsin. Des villes avec noms tels que Namur et Luxembourg, s'y trouvent. C'est en 1850, qu'ils sont arrivés, attiré par une publicité qu'on avait fait sur cette partie des USA. Rien ne leur avaient été épargné. Des prix exorbitants, une pauvreté qui avait été secourue par les Indiens. Ils sont aujourd'hui 100% Américains mais c'est la communauté qui a le mieux perduré leur origine wallonne.     

J'ai beaucoup d'autres anecdotes, mais je ne vais pas vous monopoliser votre journée. Les Américains sont de grands enfants avec des idées qui germent quand on s'y attend le moins,  pour réinventer leur futur. Parfois bien plus accueillants que dans nos pays européens, mais ils vous oublieront dans la minute qui suit.

"Combien" le nouveau livre de l'américain, Douglas Kennedy disait que "L'argent nous définit" en préface.

Mon boulanger était dans la marine dans une première vie avant de se reconvertir dans la fabrication de pain, m'en a raconter d'autres, lui qui a fait le tour du monde plus d'une fois, à une époque où un blanc ne pouvait aller boire un verre dans un bistrot réservé aux noirs sans que la police ne vienne lui demander de déguerpir.

Le temps de Martin Luther King, probablement.

Effacé par l'arrivée d'Obama?

Non, pas vraiment, en profondeur, puisque justement c'est son élection qui a fait monter la consommation des armes malgré lui.

Il se rappelait avoir eu l'occasion de  parler avec des Américains qui parlaient français avec un terrible accent. Auquel j'ai ajouté, que dans un jacuzi, on fait très vite connaissance quand on entend parler en français. Comme quoi... rien n'était perdu à l'époque. Notre dialogue s'était terminé en me disant que quand il serait retraité, il irait en vacances avec son épouse aux States, sans me préciser où, parce que les States, c'est grand...

Je répète ma conclusion de l'article précédent "Comme avant, la question semble rester "And the winner is?", que cela ne m'étonnerait pas vu les nouvelles poussées identitaires du chacun pour soi aux États-Unis et ailleurs."

Bon weekend de Pentecôte (du grec ancien ἡμέρα πεντεκοστή / pentếkosta, « cinquantième jour»)

Rappel: "Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer." Actes 2:1-4

 

L'enfoiré,

 

Citations:




Mise à jour 16 août 2013: Dans la grande surface où j'ai l'habitude d'aller faire les courses, une jeune serveuse rêve déjà. Elle part en Floride en septembre. Elle décompte les jours, plus que deux semaines...
Alors qu'on me dise que le rêve américain n'existe plus, je ne le croirais pas.

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