Viens chez moi, j'habite chez une copine (05/08/2009)

evénementUn titre de film "Viens chez moi, j'habite chez une copine", m'inspirait un article "provoc". Pour accrocher l'attention? Non, pour établir des statistiques, pour apporter des conclusions et pour mettre à plat certains points dans lequel certains événements sportifs ou autres sont tombés si on n'osait pas y regarder d'un peu plus près.

L'été est la période des événements sportifs par excellence. Si les compétitions de foot sont en mode mineur jusqu'au mois d'août, d'autres sortent leur épingle du jeu. Alors il y a Roland-Garros, puis Wimbledon pour le tennis. Après les Tours réalisés par la Petite Reine, c'est le Tour de France qui couronne la saison avant de remiser les vélos au vestiaire jusqu'à l'année prochaine ou penser à d'autres horizons là où il est attendu à plus petite échelle.

Beaucoup d'organisations, de nos jours, organisent des événements sportifs, des « event » dirait-on : le Giro en Belgique, Mémorial Yvo Van Damme, et, j'en passe. En vacances, il faut bien meubler les instants d'inoccupation et sortir du farniente offert par la piscine des hôtels. Ici, je ne reprendrai que les sports qui défraient la chronique pendant cette période. Une série d'activités plus ou moins généralisée, plus ou moins monopolisée prennent place. A qui profite tout cela?

evénementAux organisateurs, bien sûr. Les sponsors, par les retombées, ensuite. Aux sportifs de haut niveau qui, par le jeu de la compétition, se verront sur le podium avec le titre de champion et un prix qui montera exponentiellement. Les premiers recevront le pont d'or. Mais très vite, cela deviendra des cacahuètes de moins en moins grasses, pour les suivants. Les spectateurs supporters auront gagné quelques moments d'adrénaline devant leur petit écran ou sur les bords de ces "event". Dans l'automobile, si besoin est, voici une preuve que les organisateurs font la pluie et le beau temps.

evénementLe sport est l'opium du peuple, dit quelqu'un. C'est presque devenu un rite, une religion. Et cela n'a pas de prix, une religion. En fait, pour le fan, ce n'est pas toujours le sport qui intéresse mais l'ambiance, l'impression de force qu'il apporte. La compétition a de ses dons pour attirer le supporter en lui donnant l'excitation désirée.

Les caractéristiques et préoccupations d’un « event » réussi, pour attirer son public, pourraient compter les étapes et préliminaires suivantes:

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Comme on le voit, le demandeur n'est pas nécessairement le payeur à toutes les étapes. Comme les retombées ne sont pas chiffrables, mais seulement évaluées, sans feedback, ils dépendent de la publicité qu'il en est faite. L' « event » est présenté de ce fait par la seule force du marketing.

evénementDès lors, pour faire partie des élues, les villes demandent le passage du Tour, chez elles. Le Tour de France sort, très souvent, des frontières de l'hexagone lors de certaines étapes. Est-ce normal? Pas de réponse. Elle serait tendancieuse. Trajet variable d'année en année, décidé, bien avant la compétition. Prestige et espérance de faire "marcher" les commerces aux alentours et s'assurer de l'obéissance de ces villes pour éteindre dans l’œuf toutes revendications. Tout n'est, pourtant, pas bénéfice intégral. En plus de la manne apparente, qu'apporte le Tour de France, il y a les coûts que les villes doivent assumer pour les recevoir. Certains événements ne rentrent pas toujours dans leurs frais. La population, elle, passive, n'a pas l'habitude d'exprimer son accord ou son désaccord. Le Tour et sa caravane passent et certains habitants, parfois, "trépassent". Les citoyens travailleurs se retrouvent naturellement bloqués en attendant qu'elle passe cette put... de caravane. Pas de forcing, car c'est la gendarmerie qui remettra le récalcitrant dans le droit chemin. Sans oublier les résidus qui traînent sur la route en dehors de la volonté des organisateurs. Pendant la course, pour surveiller, il y aura les différentes polices qui payeront leur tribut à la grande messe du sport. La maintenance et l'entretien des routes finiront le travail. Tout cela, en définitive, pour quelques minutes d'excitation et quelques babioles en souvenirs que les organisateurs ont jeté dans la foule pour attirer le chaland en tête du peloton. "Moins cher, c'est illégal", dirait-on, avec humour, selon la formule publicitaire consacrée.

evénementLe sport cycliste est, cette année et jusqu'à nouvel ordre, sans dopage. Un véritable renouveau. Tout le monde l'espérait un jour. On est contant mais peut-être n'est ce qu'une partie remise. Chercher à se dépasser, esprit de corps, d'accord, mais... On fait parfois la mauvaise oreille. Le "team spirit" n'est pas toujours au beau fixe. Comme tous les ans, il y a eu des drames de l'imprudence.

Statistiquement, c'est imperceptible. Deux spectateurs qui se sont fait renversés par une moto suiveuse et un motocycliste, qui, ailleurs, s'est tué en percutant un obstacle non prévu.

Quand on ne "travaille" plus en circuit fermé, la sécurité devient un casse-tête et responsabiliser la population et les organisateurs ne serait pas le bienvenu dans une opération "call".

evénementProfessionnaliser une course, ne sera jamais une mince affaire, ni gratuite.

A mettre aux profits et pertes de la course, donc?

En Belgique, Eddy Merckx, en son temps, a créé beaucoup de vocations pour le cyclisme, dès 1969. Qui oserait l'en blâmer? Pas moi. La petite Reine attire de nouveaux zèles parmi les jeunes. Peut-être, faudra-t-il, un jour, oublier la bagnole pour entrer en ville pour imiter Londres et ce sera tant mieux. Mais, actuellement, la ville n'est pas encore le champ privé de la bicyclette en pelotons, n'en déplaise aux écologistes et aux convaincus comme moi.

evénementLes plus grandes compétitions comme les Jeux Olympiques ont très souvent sous-estimées leurs investissements et les frais ne sont récupérés que bien des années après.

Il est vrai qu'il faille parfois viser très haut pour faire rebondir une ville. La ville de Barcelone avec les jeux de 1992, celle de Séville sont des exemples de réussites mais dont les frais ne se sont soldées que bien longtemps après l'événement. Un an après, la Chine, avec les 30 milliards de dollars, est certainement dans une période difficile de consolidation après leurs prestigieuses prestations en vitrine pour le monde. Cela même, si son lifting est loin d'être terminé et qu'elle espère en 2010, remettre le couvert à Shanghai. L'environnement de Pékin, lui, a retrouvé le smog, même si l'économie a progressé de deux points. Prestige, quand tu nous tiens...

evénementLa recherche du meilleur, du champion, du mieux adapté, de la meilleure équipe a, pourtant, quelques effets secondaires. Le sport de haut niveau peut donner quelques doutes et quelques soucis en fin de carrière, quand on aura dépassé le point de non retour qui existe toujours quelque part. Mais, le spectateur se dit: "comme ils sont payés pour le faire, pourquoi s'en inquiéter?

evénementC'est comme pour tous les métiers: il y a quelques marches ratés et des "laisser pour compte". Mohamed Ali, malgré ses problèmes de santé actuels, dont l'origine ne fait aucun doute, dit que si c'était à refaire, il le referait. La renommée est-elle à ce prix? Être sous les feux de la rampe et parmi les « people » avec contrepoids de fin de carrière très dur à supporter. Car un jour, il faut descendre du podium et descendre est souvent plus dur qu'y monter.

Le sport de haut niveau et ses dérives, on en a déjà parlé. Le prestige, la gloire et l'argent en sont devenus les moteurs principaux au sport en général et a perdu un certain plaisir pour le pratiquer.

evénementEt dire, qu'il y a quelques spectateurs qui entendant l'énormité des montants des prix alloués aux champions, ne manquent pas de hurler à l'injustice. Ils ont déjà oublié qu'ils sont eux-mêmes les patrons et les sponsors de leur propres "vices" derrière la petite lucarne.

Combattre contre son prochain dans une lutte même à la loyale restera pourtant une idéologie complexe dans ses retombées. Les sociétés commerciales poussent à ce genre d'exercice pour attiser cette envie de compétition et pour augmenter les chances d'écraser le concurrent. La compétition, en solitaire, celle qui privilégie le combat avec soi-même, dans l'endurance, elle, n'a pas autant de valeur marchande.

La mondialisation de ces événements et la télé aident naturellement pour cacher quelques côtés moins positifs.

Les événements sont ce qu'ils sont. Ils arrivent à date fixe, mais doivent aussi se digérer vaille que vaille à date fixe aussi.

En Belgique, en mai 2008, Red Bull investissait dans sa pub à Bruxelles pour la Fête de l'Iris. Accord entre la ville de Bruxelles pour égailler les foules. J'ai cherché le symbole, sans le trouver.

evénementVous en souvenez peut-être, cela s'appelait "Europe rêve ou réalité". Red Bull ne fait pas l'unanimité et la Santé l'a même interdit un temps. La Taurine, présente dans le corps humain, a été expérimentée sur les GIs durant les guerres de Corée et du Vietnam, comme anti-stress, tout en créant des maux de tête et à l'extrême des hémorragies cérébrales. Alors, qui est la copine de l'autre dans ces événements?

evénementChez nous, le tennis, au féminin, a eu ses heures de gloire.

Justine Henin a raccroché sa raquette de compétition au vestiaire pour entamer une autre étape de sa vie. Elle était avide de vivre une autre vie, peut-être "sa" vie.

Kim Clijsters, après avoir quitté la compétition, nostalgique des podiums, veut y revenir. Le nationalisme revivrait pendant ses moments d'excitation et de gloire nostalgique? Pour preuve, il s'est souvent éteint dans l'esprit des supporteurs après leur disparition des écrans de télévision et des écrans marqueurs. Tout passe, tout lasse. (*)

Le foot recommence fin juillet. "Sportifez-nous", écrivais-je un jour où c'était nécessaire quand le moral est dans les talons plutôt que dans la pointe des pieds.

evénementÇà, s'est du sport. Oui, mais, encore une fois, pour qui?

Car, il y a les autres? Les spectateurs, malgré eux. Ceux qui ne sont pas intéressés par les sports en général ou en particulier et tout ce qui s'y rattachent. Parce qu'il y a ceux pour qui le sport, cela les emm... quoi.

evénementIl n'y a pas que les sports d'ailleurs pour trouver de l'opposition. Il y a des endroits qui sont sacrifiés aux "events" surtout en été. J'entendais, récemment, à la radio que la place Flagey de Bruxelles, renouvelée récemment, avait incité les riverains à lancer plusieurs plaintes pour cause de nuisances que ces événements engendrent.

On ne se demande pas, si, lors des manifestations sportives, les nuisances du bruit des télés, elles-mêmes, n'ont pas gêné ceux qui n'en ont rien à cirer.

evénementAucune statistique n'existe, non plus, pour déterminer le nombre de querelles de ménage que le sport a généré dans l'intimité des couples lors du choix des programmes de la télé.

Plaintes, mécontents. Les « antis » en tout existent. Ceux qui n'apprécient pas et j'en connais. Sont-ils négligeables pour autant?

Je me le suis demandé. Je leur dédie cet article.

Pourquoi s'en faire? Tant qu'on a la santé et les moyens, pourquoi pas?

Après nous, si ce n'est les mouches, que serait-ce? « Nous irons tous au paradis », chantait Polnareff. Peut-être.

evénementRien ne vaut, peut-être, une bonne et belle fête locale, qu'on aura organisé soi-même, en prévenant des nuisances, dans un environnement qui s'adaptera au mieux à tout propos et en ayant respecté la quiétude pour le maximum de personnes. Pour cela, il faut en connaître tous les points positifs et négatifs et ne pas faire confiance au premier venu.

Le principe de "mens sana in corpore sano" dans le contexte du respect des règles du "jeu" est une idéologie à plébisciter. Elle donne de la forme et de la longévité à ses participants.

evénementJe suis loin d'être un "anti-sport". Modestement, je pratique jogging et vélo en solitaire et cela à mon rythme. Je ne serai que très rarement celui qu'on dit "sportif", dans un fauteuil, avec la petite lucarne dans le regard. Courir, prendre son vélo peuvent très bien, sans la recherche d'une victoire quelconque, sans chercher à se comparer, mais m'assurer le meilleur combat avec moi-même en oubliant le spectacle. Compter en heures et plus en kilomètres parcourus. Ne plus rien à prouver à quiconque, c'est aussi une philosophie.

Pierre de Coubertin disait que le principal est de participer. Rien n'est plus juste. Un autre, Stephen Leacock, « Évitez soigneusement de faire du sport : il y a des gens qui sont payés pour ça. ». Comme quoi, tout est dans la nature de l'homme et de sa diversité.

evénementAlors, si un jour, la copine qui habite toujours le même quartier, sollicitée alors qu'elle n'en a rien à faire avec le sport, présentait l'addition, on pourrait lui répondre franchement avec des arguments bien réfléchis et incontestables.

Aimer le sport avec tous points positifs et négatifs, jusqu'à plus soif, question d'âge ou de sexe? Plutôt d'antécédents.evénement

Le football, une histoire de famille, disait Jean-Luc Dehaene. Mais, si aimer le sport est la question, en comprendre tous les sens et l'assumer, l'est tout autant.

Alors, à vos boîte à compteurs, vos suggestions et vos votes pour et contre.

Avocat du diable, si vous avez quelques instants, de passer par ici, venez à mon secours.

 « Ave, Caesar! Morituri te salutant!»

  

L'enfoiré,

 

Sur Agoravox, de Grands ou de Petits sportifs?

Remerciements tout particulier à Kroll pour ses caricatures. Bonne vacances à lui.

 

Citations:evénement

 

(*) Mise à jour septembre 2009: Kim Clayesters a gagné l'US Open et Justine Hénin annonce son retour à la compétition. Le sport, à ce niveau est une drogue

 

evénementMise à jour 21 juin 2014: La coupe du monde du foot bat son plein.evénement

 

Mise à jour 25 janvier 2017: encore du foot dans une réflexion "stadier"
podcast

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