Les fondations du libre échangisme (19/09/2015)
Après avoir parler de la Bourse de manière quelque peu originale en la reliant à la physiologie humaine, c’est le moment de parler de l'histoire de l’économie et d’en chercher les alternatives. Alternative économique parlait de la pensée économique au travers des âges. 25 siècles de pensée économique d'Aristote à Joseph Stiglitz par Gilles Dostaler.
- La spéculation a été interdite jusqu’en 1865, disait Paul Jorion.
Si on lit l’histoire de la spéculation, pour Richard Dawkins, Geoffrey Miller, Ian Stewart ou Jack Cohen, la spéculation serait pour l’homme, une activité vitale pour survivre et se reproduire avec la réflexion, la décision et le choix comme des activités spéculatives.
Toutes les recherches qui passent par l’atomisme sont condamnées par les jésuites dès 1632 et le matérialisme (articles 285 et 2124 du Catéchisme) par l’Église contemporaine.
Serait-ce les religions qui l’ont interdite?
...
Les Nobel de l"économie ont souvent primé les théories qui se basent sur le jeu. L’économie bien que consommatrice des mathématiques, n’est pas à classer parmi les sciences exactes.
Les université propagent les cours d'économie et continuent à se baser sur l’histoire des maîtres dont les théories si elles avaient une raison d'exister hier, ne l'ont plus nécessairement ni aujourd'hui ni demain si elles ne se réactualisent pas ou se réforment fondamentalement en fonction de ce qui s'est passé pendant ces "sept ans de bonheur" que le caricaturiste Vadot a dessinés de sa plume piquante dans un recueil dont je possède un exemplaire.
Les empires économiques remontent loin dans le temps.
Existeraient-ils s'il n'y avait eu des penseurs pour les aiguiller?
Paul Jorion se lançait dans une diatribe en parlant de "Mortelle espèce humaine". Cassandre ou clairvoyance?
Pour plusieurs gourous de la Bourse, une guerre se prépare.
Les économistes mal aimés pendant le Moyen-Age et qui devaient trouver les moyens financiers pour leur souverains n'ont pas eu de vie très longues. Ils finissaient souvent au gibet comme fauteurs de troubles et empêcheurs de tourner en rond.
Aristote et le pouvoir corrosif de l'argent.
Ses concepts ont servi de fondements aux systèmes philosophiques ultérieurs et sont encore utilisés aujourd’hui pour expliquer l’homme et le monde. Il avait réfléchi à tout, était prêt à discuter de tout, du moment que le débat faisait avancer les connaissances.
"L'homme est un un animal civique ou politique. La recherche du bonheur s'effectue ensemble. Le travail manuel est incompatible avec ses activités. S'il est nécessaire, il trouve sa solution dans l'institution de l'esclavage. L'économique s'oppose à la chrémastique. La division du travail entraîne l'échange par la monnaie dans son usage propre mais non-naturel. La théorie de la valeur est réduite à l'utilité sans enrichissement".
Le Point avait son hors série "Aristote", le couteau suisse de la pensée, apportait une consécration à titre posthume.
Napoléon, stratège militaire, plus organisateur qu'innovateur, était doté d'un bon sens économique et a jeté les bases de l’État moderne. En 1799, quand il prend le pouvoir en répudiant le Conseil des Cinq-Cents, la France est au plus bas économiquement avec des dettes énormes, plus de numéraires en caisse et une stagnation de l'activité commerciale intérieure qui se reflète sur le commerce extérieur. S’il n'a pas lu "La Richesse des nations" d'Adam Smith, il s’en inspire avec des idées du libre-échange.
Saint-Simon, en prophète de l'industrialisation, est chargé de faire sortir les pouvoirs politiques du clergé et de la noblesse. Le pouvoir passa ainsi dans les mains d’une élite de légistes et de métaphysiciens.
Le "Traité d'économie politique" de Jean-Baptiste Say, pionnier de l'économie de l'offre par l'utilité et de l'économie autonome, est rejeté par le Tribunat tandis que l'autorité du bon sens de Napoléon mobilise les compétences de Mollien, Gaudin, Bérenger, Lebrun... La liberté marque le pas face à l'égalité et au despotisme. Rétablir l'équilibre des finances publiques et garantir la sécurité du recouvrement, tout en faisant la guerre qui coûte cher, était l’objectif à atteindre. Le franc germinal qui rétabli la stabilité et la convertibilité, est admis par tous. La banque de France fut chargée de ranimer le crédit en lui donnant le privilège de battre monnaie. La Cour des Compte vérifiait en établissant un cadastre des biens immobiliers dans une simplicité exemplaire. Le protectionnisme sous forme de Blocus pour s'abriter de la concurrence industrielle britannique, pour une France essentiellement agricole.
Adversaire, John Maynard Keynes donne un rôle plus actif à la monnaie.
L'économie serait ainsi au service de la politique et du social avec la demande comme moteur de la production, de l'emploi et du revenu, pense-t-il.
Son courant de pensée à l'instar de Marx qui ne possédait aucun diplôme d'économie, avait des dons en mathématiques et de philosophie avec les fondements de la logique des probabilités.
Il avait une vie privée dans la quête du bonheur qui faisait partie d'une société secrète des "Apôtres" et il fut influencé par les Principia Ethica, George Moore contre la morale victorienne et pour l'émergence de la modernité dans le groupe de Bloomsbury. Publiciste prophète de réformes pour éviter l'écroulement d'une civilisation fragile enthousiasmée par le fascisme et le bolchevisme.
Moore considérait que l'économie devait occuper le siège arrière d'une voiture dont les commandes devaient revenir à l'éthique et au politique.
Pour lui, la réduction des salaires n'était pas le moyen de rétablir l'emploi.
Son ouvrage "Théorie générale" s'attaque de front à la théorie classique qui considère que le marché à la main invisible engendrera spontanément le plein-emploi en s'appuyant sur la théorie quantitative de la monnaie considérée comme neutre.
Il a une nouvelle analyse de ce que peut être le capitalisme.
Dans "Treatise on Money", il n'apporte aucune justification théorique à la politique qu'l exerce dans la pratique, mais elles apparaissent dans "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie", six ans plus tard.
Dans "Treatise", il répète que cela implique le caractère non quantifiable de l'économie par les probabilités. Il est illusoire que les sciences humaines se règlent par les sciences économétrique que l'on dirait numériques aujourd'hui tout en conservant les statistiques comme repère.
S'intéresser uniquement à sa répartition par la seule force des marchés est un non-sens pour engendrer spontanément le plein-emploi qui suit la théorie quantitative de la monnaie plutôt que qualitative. La loi de Say qui dit que l'offre crée la demande, ne tient pas compte des réflexes de protection humains. La demande est la source du moteur de la production sans avoir un retour automatique sur l'offre. La demande de consommation très psychologique n'augmente que partiellement avec le revenu le fait. La demande de l'investissement est volatil et plus déterminant par son capital marginal qui sert à anticiper les revenus liquides futurs des investisseurs et pour les inciter à les bloquer sur une longue période.
Abstraction du temps, de l'incertitude et des anticipations humaines...
L'économie est pour lui, une science morale qui doit traiter les pulsions et les volontés humaines.
C'est la conjonction avec ce blocage qui est le retour de manivelle des problèmes du néo-capitalisme. Les pouvoirs publics ont été obligé de créer une demande additionnelle par leurs propres dépenses pour ne pas euthanasier le système. Socialiser l'investissement et euthanasier le rentier n'apparaît qu'en fin de livre.
La macroéconomie keynésienne, lestée du temps et des anticipations et microéconomie néoclassique walrasienne se sont opposé jusqu'en 1970.
Le monétarisme que j'avais appelé "vaudou" a repris le manche de cet avion supersonique qui vole souvent sans siège éjectable..
Keynes avait une théorie tellement complexe, parfois contradictoire, que plusieurs têtes pensantes ont repris comme un flambeau nouveau à leur compte.
Ceux qui furent à la base de la conception de Keynes, furent David Riccardo et Thomas Malthus.
Sciences humaines, mais jamais sciences exactes.
Paul Jorion a sorti en septembre un livre sur le personnage de Keynes: « Penser tout haut l’économie avec Keynes ».
Sur France Culture, il en parlait avec le titre "Rebâtir l'économie avec Keynes".
Comment reconstruire la réflexion économique après la crise de 2007 et la débâcle d’une « science » aux ordres de la finance ?
En quoi la lecture de Keynes peut-elle nous y aider ou non?
À partir des années 1870, la pensée économique, qui existait jusque-là sous l’appellation d’économie politique a opéré un tournant radical qui a fait d’elle une supposée « science » économique. Paradoxalement, depuis cette époque, une réflexion qui était jusque-là authentiquement de nature scientifique s’est dévoyée, singeant avec une détermination croissante les signes extérieurs de la scientificité, mais s’éloignant en réalité de plus en plus de ce qui serait une réelle démarche scientifique, sacrifiant en particulier la validation par la confrontation des constructions théoriques avec les données empiriques, de crainte qu’un tel test ne mette en péril les acquis dont l’« harmonie préétablie » avec les desiderata de la communauté financière est considérée providentielle. Cela, sans que la question soit jamais posée du pourquoi d’une telle étonnante providentialité.
Le résultat nous est connu: lorsqu’une crise d’une ampleur considérable s’est déclenchée en 2007, les économistes, dans leur quasi-totalité, ne l’avaient pas vu se dessiner. Faute d’une modélisation adéquate, ils se montrèrent alors incapables de proposer les mesures adéquates pour remédier au mal qu’a engendré la ou les crises qui se sont enchaînées. Un moment désarçonnés, ils se sont ressaisis et ce sont à nouveau eux qui dispensent leurs conseils et leurs prévisions décollées de la réalité économique, aussi bien dans la presse que dans le cadre universitaire.
Que conviendrait-il de faire ? Il faut bâtir enfin et sans plus tarder la théorie qui fait encore défaut.
N’y a-t-il rien encore d’où prendre un nouveau départ ?
- Si, il y a l’œuvre de John Maynard Keynes', répond Paul Jorion mais qui ajoute qu’il faudrait la réactualiser ou la fondre dans celle d’Aristote.
Keynes apparaît comme un économiste de plus à s’être révélé incapable de lire les rapports de force au sein des mécanismes économiques. Marx l’a fait bien entendu, mais a malencontreusement voulu en exonérer la formation des prix. C’est Aristote seul qui, en son temps, a fait du rapport de force entre acheteur et vendeur l’essence-même du prix. Keynes a lui malencontreusement extrapolé ses cogitations de boursicoteur et de spéculateur en modèles de la formation du prix ou du taux d’intérêt, oubliant qu’il y a quelqu’un en face qui voudra que le prix ou le taux lui soit plus favorable que celui qu’escompte Maynard en tant qu’acheteur ou vendeur, en tant qu’emprunteur ou prêteur.
- Maynard ! T’es pas tout seul ! T’as oublié qu’il s’agit dans les affaires et dans tous les cas de figure, d’un bras de fer !
Jorion dit être de formation d’«anthropologue économique» et que cela ne ressemblerait pas du tout à la science économique qui s’est faite essentiellement par la comparaison de ce qu’on voit dans des sociétés extrêmement différentes de la nôtre. Si cela met déjà en perspective, elle ne permettrait pas d’avancer beaucoup avec ces seules données.
- Dans le texte "Aristote", Karl Polanyi découvre l’économie qui marchait qu'il faudrait ressusciter, dit Jorion.
L’économie de la Grèce du IVe siècle avant Jésus-Christ, n’est pas la nôtre. La finance est apparue dans un domaine plus complexe, entrevu seulement par Aristote comme un « nouveau paradigme » alors qu'il n’est pas neuf mais resté inutilisé.
Cela ne ressemble pas à ce que l’on a appelé « keynésien ».
Encore trop dans la grande tradition, même s’il se distingue fort de cette tradition dans laquelle il se trouvait, il y est encore suffisamment pour qu’il faille encore aller ailleurs pour encore sortir de ce cadre.
Ce ne serait plus aller à contre-sens en disant 'Nous vivons la plus grande défaite historique de la pensée keynésienne'.
Corriger les erreurs des sciences dites humaines par les sciences pragmatiques des chiffres et ainsi tenter de juguler les mouvements erratiques que l'on peut découvrir chez les humains, s'avère bien aléatoire avec l’ordinateur numérique.
Celui-ci a pris le pas sur l’ordinateur analogique parce que ce à quoi on le destinait, à l’armée, dans les universités et les entreprises, demandait de l’exactitude dans les résultats de calcul.
L’ordinateur analogique, plus proche de l’homme, ne recherche pas autant d’exactitude mais plus d'approximations. Des approximations comme donne un oscilloscope reprenant toutes les données existantes généralisées pour être plus réalistes. Ce qui demande bien plus et que seule la force démultipliée du calcul quantique pourrait ouvrir une nouvelle voie bien plus efficace dans cette direction.
Le Science et Vie du mois d'octobre titrait un article "On pense tous en quantique". Nos états d'esprit se superposent. Nos jugements interfèrent. Nos pensées peuvent s'intriquer. Nos perceptions oscillent quantiquement pour éclairer la psychologie humaine. Nos neurones ne sont pas quantiques puisque se serait confondre entre langage informatique et logique de circuits électroniques.
Comment à l’aide des conjonctures peut on créer des conjectures valides? Comment ne pas fausser les raisonnements basés uniquement sur des chiffres les plus économiquement vôtres?
L'histoire de l'économie est celle d'un ménage jamais content qui se répercute dans les cimes du pouvoir.
Cela devient un véritable marché d'idées et d'idéologies opposées qui ont des hommes comme précurseurs bien avant les Nobel et parfois en parallèle à ce prix prestigieux qui ne couronne que le sommet de l'iceberg de la finance.
Paul Jorion osait lancer sur BFM en lançant un pavé dans la marre aux canards de la finance: "les trois-quart des modèles en Finance ne valent pas un clou". Pas étonnant qu'il se fasse récemment torpillé par la VUB avec des propos révolutionnaires.
Cela expliquerait, en partie, le raté magistral dans la prévision des évènements qui allait suivre 2007 et qui pourrait se reproduire si les modèles économiques ne sont pas actualisés ou réinventés.
Si au cours de ces deux derniers articles, j’ai voulu mettre en avant les théories de Paul, ce n’est pas parce que je les partage toutes mais parce que j’aime les idées neuves et que je déteste toutes censures de toutes formes.
Aujourd'hui, qui aurait pensé que le mondialisme que nous connaissons, aurait pu brouiller les cartes?
Il a changé la donne en apportant le levier qui permettait de pratiquer des prix au plancher en dessous de la parfaite rétribution d’un travail accompli. Quand à la machine, la robotisation et les humanoïdes qui remplacent l’homme, la rétrocession des bénéfices devra un jour s’opérer de manière équitable.
Chacun des philosophes et des économistes sont les disciples d'un père qui leur a enseigné sa science comme des disciples d’une religion. Donc il faut toujours remonter dans l'histoire pour trouver les maîtres à penser sur lesquels ils se sont rattachés pour comprendre leurs discours.
Le nouveau livre de Naomi Klein "Tout peut changer" s'attaque plus aux fruits qu'aux racines du problème.
La déflation est de retour, constate la BCE.
La FED a hésité une nouvelle fois à remonter les taux du coût de l’argent et a décidé de ne rien changer, prouvant ainsi que la santé rebondissante de l’économie américaine n’est qu’un leurre.
Bientôt le père de famille n’aura même plus à gérer son patrimoine en investissant dans l’avenir.
Attentiste, il marchera "à reculons comme l’écrevisse", comme l’écrivait, un jour, Umberto Ecco.
Toutes les activités cesseront et le prix des matières premières chuteront de plus belle.
Aujourd’hui, la crise s’est inscrite dans de grandes migrations du sud vers le nord, bouleverse tous les plans et efface les crises précédentes comme si elles avaient moins d’importance.
La crise des migrants était latente et prévisible, pourtant, mais restait occultée derrière des naufrages en Méditerranée avant d’exploser aux frontières .
Pour les migrants qui ont tout perdu, les théories d’économie n’ont évidemment aucun sens.
Pour certains comme Jacques Attali et pour les patrons, cette nouvelle migration à marche forcée est une chance pour rendre l’Europe plus forte, pour d’autres, une catastrophe importée.
L’avenir appartient aux jeunes et aux idées neuves.
Au Japon qui a connu beaucoup de vicissitudes dans son histoire, le groupe SEALD essaye de rappeler qu'ils n’en veulent plus de la guerre.
Dans la conclusion de "Traité athéologie", Michel Onfray écrit "Le relativisme est dommageable. Désormais, sous prétexte de laïcité, tous les discours ne se valent pas: l’erreur et la vérité, le faux et le vrai, le fantasque et le sérieux. Le positivisme ne peut se contenter de la neutralité. A toutes les théologies abracadabrantesques, je préfère en appeler aux pensées alternatives à l’historiographie philosophique dominante: rieurs, matérialistes, radicaux, cyniques, hédonistes, athées, sensualité et voluptueux".
Changez le mot 'laïcité ' par 'économie' et vous aurez un autre traité.
Expurgées de ses dérives et de ses extrasystoles sans fondement, les actions en Bourse, pourraient, peut être ainsi, une forme démocratique de participation des citoyens dans la vie publique et des entreprises.
Une rétrocession de bénéfices plus substantielle en fonction des risques?
Là, risquer n'est pas une garantie. Il faut laisser un peu de risques, non? Les rétrocessions des bénéfices rendus par les machines qui éliminent des jobs, il faudra bien que cela se passe sous une forme ou une autre.
Dans mon billet précédent était rappelé le proverbe allemand "Dieu règne au ciel et l’argent sur la Terre".
La solution aux problèmes terrestres n’est donc pas à rechercher en levant les yeux vers le ciel mais de sortir un super plan de relance du chapeau.
L'enfoiré,
Citation:
- “Le développement de l’économie réelle n’a rien à voir avec la science économique. Bien qu’on les enseigne comme s’il s’agissait de mathématiques, les théories économiques n’ont jamais eu la moindre utilité pratique.”, Karl Popper
- "Il serait un mauvais économiste, celui qui ne serait qu’économiste", Frédéric von Hayek
- "Un financier, çà n’à jamais de remords. Même pas de regrets. Juste la petoche", Michel Audiard
...
21 septembre 2015: Alexis Tsipras a gagné son pari en spéculant sur une réélection
28 septembre 2015: "Feedback du livre de Paul Jorion"
Commentaires
La dette, une spirale infernale
L’explosion de la dette publique hante l’Europe depuis la crise financière de 2007. Le risque d’une faillite de la Grèce et d’une contagion à d’autres pays de la zone euro a été mal géré par les gouvernements, trop hésitants et rarement d’accord sur la politique à suivre. Ce soutien tardif a déclenché la méfiance des marchés. Les politiques d’austérité ont stoppé l’hémorragie des déficits publics mais ont mis à genoux les économies du sud de l’Europe. La Grèce, le Portugal et l’Espagne se sont enfoncés plus profondément dans la crise. Mais comment en est-on arrivé là ? Et qu’est-ce que la dette publique ?
Restructurer la dette ?
En compagnie des économistes français Thomas Piketty et Bernard Maris, assassiné le 7 janvier, de la députée socialiste française Karine Berger, de l'anthropologue et militant anarchiste américain David Graeber et du député européen belge écologiste Philippe Lamberts, la réalisatrice Laure Delesalle propose un passionnant voyage dans les rouages de l’économie. Au contraire d'un plaidoyer "pour ou contre" la dette, son documentaire raconte son histoire de la fin du Moyen Âge à nos jours et éclaire les dessous de la crise actuelle. Il lance également des pistes pour la résoudre et prémunir la zone euro de soubresauts futurs, en rappelant que l'endettement est vieux comme le monde. Aujourd’hui, rappelle le film, nous vivons tous à crédit : maisons, voitures, écoles, dépenses publiques, tout est financé par des emprunts. Aussi le débat sur les voies qui s'offrent à l'Europe pour restructurer les dettes existantes est-il essentiel.
http://www.arte.tv/guide/fr/048762-000/la-dette-une-spirale-infernale?autoplay=1
Écrit par : L'enfoiré | 21/09/2015
Pour la gestion de leur argent, les riches préfèrent les conseils des robots
Plus de 900.000 personnes sont devenues millionnaires cette année. Contrairement aux idées reçues, les nantis n'empilent pas leur argent dans des chambres fortes pour se vautrer dedans, comme l'Oncle Picsou. Ils se tournent généralement vers des conseillers financiers, afin de connaître la meilleure façon d'investir leur capital.
De plus en plus de personnes riches (nouvellement ou non) se tournent vers des "conseillers-robots", recrutant un algorithme, plutôt qu'un être humain, pour gérer leur portefeuille. Ces services en ligne automatisés proposent généralement des investissements peu onéreux et d'autres alternatives moins coûteuses que les placements "sur-mesure" proposés par les banques de gestion privée traditionnelles.
Dans un nouveau rapport sur les grandes fortunes mondiales, Capgemini et RBC ont demandé aux millionnaires s'ils envisageraient d'utiliser des services de conseil automatisés. Ils ont constaté que près de 76,3% des personnes sondées provenant d'Asie (hors Japon) - la région où le nombre de millionnaires augmente le plus rapidement - seraient prêtes à adopter cette formule. De même, elle intéressait plus de 70% des personnes riches d'Amérique du Sud interrogées. De façon intéressante, les plus réticents à l'intervention d'un robot pour leur gestion patrimoniale étaient les personnes provenant des régions les plus développées (Europe: 45,8%; Amérique du Nord: 33,5%).
En outre, deux tiers des individus riches de moins de 45 ans étaient ouverts au recours à un robot pour leur gestion financière, contre un peu plus d'un tiers des riches plus âgés.
"A l'avenir, toutes les sociétés auront besoin d'un conseiller robot", a commenté un gérant de fortune américain au cours de l'étude.
Source: http://www.express.be/sectors/?action=view&cat=finance&item=les-riches-preferent-de-plus-en-plus-recevoir-des-conseils-financiers-de-robots&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 22/09/2015
Un peu d'humour sur l'argent?
http://www.rtbf.be/lapremiere/emissions_matin-premiere/nos-rubriques/cafe-serre/article_le-cafe-serre-de-thomas-gunzig?id=9088906&programId=60
Écrit par : L'enfoiré | 24/09/2015
Un Question à la Une qui met sur table que l'argent peut devenir secret.
http://www.rtbf.be/video/detail_questions-a-la-une?id=2045459
Écrit par : L'enfoiré | 24/09/2015
André Comte-Sponville était interrogé dans le Vif. En voici des extraits:
En 1968, quand il avait 16 ans, il faisait partie de l'extrême-gauche et catholique pratiquant.
En 1978, quand il a rendu sa carte du Parti Communiste, il est devenu fidèle au matérialisme philosophique.
Il a constaté que rien n'est immatériel, ni dieu, ni âme.
La seule chose qui pense, c'est le cerveau.
Nous sommes des animaux dotés de raison et du langage qui nous sert à nous ouvrir à l'universel.
Le capitalisme est amoral et égoïste. Sans générosité, ni vertu puisque qu'il ne représente pas une personne.
La politique, le droit, la morale et la démocratie sont des contrepoids pour apprendre à vivre ensemble.
La politique défend les intérêts opposés dans un rapport de force pour atteindre une convergence.
Si l'on est anti-communiste, anti-fasciste, anti-libéral, pourquoi ne peut-on pas être anti-christianisme et anti-islam?
Les Sciences ne valent rien.
Relativisme mais pas nihilisme.
L'intelligence artificielle sans conscience n'est qu'une puissance de calcul.
Ce qui est crucial est ailleurs dans la protection de la Terre.
Faire attention entre la relation très étroite entre médecine et dopage.
Ce qu'il faut soigner c'est la normalité. L'Humanité n'est pas malade.
Etre malheureux lucide est bien mieux que rêver à un bonheur illusoire.
La vérité est la plus importante.
Adepte de la philosophie grecque qui nous apprend la vraie sagesse qui est l'amour de la vie heureuse ou malheureuse, sage ou pas sage.
Ses philosophes de prédilection sont Épicure, les stoïciens et Montaigne
Écrit par : L'enfoiré | 24/09/2015
http://www.pauljorion.com/blog/2015/09/21/france-culture-les-carnets-de-leconomie-paul-jorion-14-refonder-leconomie-avec-keynes/
http://www.pauljorion.com/blog/2015/09/22/france-culture-les-carnets-de-leconomie-paul-jorion-24-keynes-un-economiste-modele/
http://www.pauljorion.com/blog/2015/09/23/france-culture-les-carnets-de-leconomie-paul-jorion-34-le-combat-entre-keynesiens-et-liberaux-a-t-il-encore-un-sens/
http://www.pauljorion.com/blog/2015/09/24/france-culture-les-carnets-de-leconomie-paul-jorion-44-keynes-que-retenir-en-heritage/
Écrit par : L'enfoiré | 25/09/2015
L’économie est-elle régie par les mathématiques ?
Je crois que j'y ai répondu précédemment.
Les mathématiques sont des sciences exactes et l'économie est une science qui pense utiliser les maths alors que c'est une science qui se rapproche plus de l'analogique et les sciences humaines ou comme les prévisions du climat.
http://www.pauljorion.com/blog/2015/10/02/france-culture-science-publique-leconomie-est-elle-regie-par-les-mathematiques-vendredi-2-octobre-2015-de-14h-a-15h/
Le système de cycle, j'en avais parlé dans
"Bis repetica placent"
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2011/08/09/bis-repetita-placent.html
Au sujet des statistiques, c'était :
"Statistiquement vôtre"
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/12/14/statistiquement-votre.html
Écrit par : L'enfoiré | 04/10/2015
Dommage que l'homme le plus riche du monde ne soit pas Batman. Cela au moins aurait du mérite
Amancio Ortega, magnat du commerce de détail et fondateur d’Inditex, est devenu vendredi l'homme le plus riche du monde avec une fortune de 70,9 milliards d'euros, avant que les aléas boursiers ne fassent qu'il soit de nouveau dépassé par Bill Gates. Ortega est le propriétaire du holding comprenant des boutiques de vêtements comme Zara, Massimo Dutti et Pull & Bear, qui comptent déjà plus de 6.600 magasins dans le monde.
Dans le journal espagnol El Diario, le journaliste Anton Losada attaque de front la politique d'entreprise de son compatriote qui a si bien réussi:
« Je te félicite pour ton modèle d’affaires. Fabriquer des produits à des prix misérables dans des pays où la misère vaut mieux que rien afin de vendre encore moins cher, n'est ni une invention extraordinaire ni une nouveauté révolutionnaire. Cette méthode a d'ailleurs déjà été utilisée pendant la Révolution industrielle : pour maintenir le prix du charbon à la baisse, on a envoyé des enfants dans les mines afin de faire des économies en ce qui concerne les tunnels et les galeries.
Les ateliers où l’on suffoque, les journées de travail interminables et les salaires de survie sont un modèle très ancien. Nous le savons tous : toi et tes millions de clients qui se procurent des vêtements tellement cool et bon marché. La différence est que tu es le plus astucieux et que tu en retires des bénéfices.
Comme la majorité des indépendants et des PME de ce pays, j'aimerais savoir comment tes entreprises parviennent année après année à récupérer de l'argent des impôts et comment tu ne paies en moyenne que 5% d'impôt. Evidemment, je sais que l'excuse est la double taxation, quoique je puisse difficilement croire que les pays où tu es actif et qui sont si corrompus et laxistes en matière de réglementation du travail et de l'industrie, se montrent si sévères sur le plan fiscal.
Je t’aurais félicité avec plus d'enthousiasme si on nous avait révélé que tu étais Batman. Cela au moins aurait du mérite »
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=dommage-que-lhomme-le-plus-riche-du-monde-nest-pas-batman-cela-au-moins-aurait-du-merite&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 28/10/2015
Le capitalisme a un sérieux problème d'image
La création en 1862 de la Join Stock Company par le politicien libéral et chroniqueur du Times Robert Lowe, est considérée comme la fondation, non-officielle mais définitive, du capitalisme moderne. Les statuts de la compagnie limitaient la responsabilité des actionnaires, encourageant les investisseurs à maintenir un important capital. 150 ans plus tard, le capitalisme a peut-être conquis le monde mais n'a pas très bonne réputation, déplore le même journal.
Une étude menée dans sept pays par YouGov montre que 70% de la population britannique, allemande, brésilienne, indienne et thaïlandaise, pensent que les grandes entreprises ont fraudé ou pollué pour réussir. Même aux USA, 65% croient que les "affaires éthiques" n'existent pas.
Les capitalistes se défendent en rappelant qu'un grand nombre de personnes ont été sauvées de la pauvreté ces 30 dernières années, particulièrement en Inde et en Chine, un record jamais atteint. Des données provenant de la World Bank montrent que les revenus augmentent mondialement et que la diffusion des connaissances médicales a augmenté de façon significative l'espérance de vie et les conditions de vie en général.
Mais ce n'est pas une croyance très répandue. Une grande majorité des gens de tous pays pensent que le capitaliste a appauvri les pauvres. Le risque existe que les politiciens répondent par un protectionnisme populiste. Le capitalisme a quelques problèmes à se vendre, et l'écart grandissant entre les super-riches et les autres n'arrange rien.
Le journal conclut que le capitalisme doit travailler d'urgence à son problème d'image, en commençant par tenter de résoudre ce problème.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=le-capitalisme-a-un-serieux-probleme-dimage&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 05/11/2015
Les Islandais embrassent la religion pour récupérer leurs impôts
Depuis le début du mois de novembre, plus de 3500 Islandais, soit plus de 1% de la population locale, se sont convertis au zuisme, une religion sumérienne datant de plus de 4000 ans. En réalité, cette conversion spontanée a peu à voir avec la religion, mais tout à voir avec les impôts, explique le Guardian.
En effet, comme en Belgique, chaque Islandais doit payer des impôts pour subventionner la quarantaine de religions pratiquées sur l'île, qu’il soit lui-même adepte de l’une d’entre elles, ou non. Les Islandais ont d’ailleurs l’obligation de déclarer leur foi au gouvernement.
En 2016, cette taxe sur le culte s’est élevée à 72 euros par Islandais. Or, à peine 24% des Islandais ont indiqué soutenir ce système lors d’un récent sondage.
Des militants contre ce système ont donc décidé de s’improviser responsables du culte du zuisme pour collecter les subventions réservées à cette religion… et ils promettent aux fidèles de le reverser leur quote-part.
“L'objectif principal est de faire en sorte que le gouvernement mette fin aux lois accordant des avantages financiers ou non aux organisations religieuses (...). Les zuistes demandent l'abolition de l'enregistrement par le gouvernement des religions de ses citoyens”, peut-on lire sur le site de ce culte.
Le gouvernement islandais est donc maintenant confronté à un problème: comment définir la religiosité d’une organisation ou d’un individu?
Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=les-islandais-embrassent-la-religion-pour-recuperer-leurs-impots&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré. | 10/12/2015