Gand n'a rien d'un gant de velours (29/07/2013)
Retour en arrière. Pour leurs "joyeuses sorties", la semaine qui a précédé son abdication, Albert II et Paola sont allés en premier à Gand (Gent ou Ghent) et on se demandait, ce jour-là, la raison de ce choix et de quelle manière, ils allaient être accueilli. Pourquoi la Flandre n'est pas royaliste?
Gand ne fait pas exception. La Flandre n'est pas royaliste et le néerlandais est la langue de la région. Un lieu commun, dirait-on dans ce cas.
Pourtant, en creusant un peu, on trouve une communauté francophone, reliée par un réseau d'expatriés français dans la ville par l'intermédiaire de son université.
Lors de la visite d'Albert II, concours de circonstances, les "Gentse Feesten" annuelles allaient réinventer l'été pour dix jours et un ou deux millions de personnes étaient attendues pour se promener, boire, parler et faire des "petits trucs" comme disaient les invités à cet interview matinal de La Première.
Effervescence, mais pas de sentiment royaliste ou nationaliste belge qui s’y affichait.
Cette fois, ce n'était pas, Flanders Expo qui était à l'honneur comme vitrine de la Flandre.
Les drapeaux belges, flamands et gantois étaient plantés sur les bâtiments officiels comme à l’hôtel de ville, mais, sans ostentation.
Dire que la ville de Gand a une tradition rebelle contre tout ce qui est riche, tout ce qui est grand, est une des raisons.
Au Moyen Âge, c'était déjà le cas. Depuis le 19ème siècle, c’est devenu une ville d’ouvriers qui ont toujours associé la richesse à l’oppression. Esprit renforcé par le fait que c'est la première ville étudiante du pays, statut qui en ajoute en virulence anti-monarchique.
Pourquoi, la visite des souverains ne s'est pas faites à Anvers, première ville de Flandre?
La réponse "amusante" fut "dans l’esprit chauvin des Gantois, ce sont les charmes de leur ville qui ont attirés".
La vraie raison est presque comme enfoncer une porte ouverte que de dire que le bourgmestre républicain, indépendantiste d'Anvers, Bart De Wever, ne voit ni la famille royale ni même la Belgique dans son horizon d'une Flandre indépendante. De plus, Anvers n’est pas politiquement très qualifiée ou adaptée avec sa tradition de contre-manifestation, était-il dit.
Le Roi a déjà visité Gand et les Gantois se rappelle des rires de Di Rupo, en tant que premier ministre,
Comme "joyeuse sortie à la flamande", il fallait marquer l'événement en tirant à pile ou face.
Entre 1945 et 1950, c’était la Flandre, qui était plus pro-Léopold III que le côté francophone. Le Roi obtenait alors 42% du côté francophone et presque 70% du côté néerlandophone. Léopold III était, seulement, hors contexte. Son court règne avait très bien commencé, mais mal fini puisqu'il avait généré la "Question royale" qui l'avait forcé, en finale; à abdiquer.
A la fin du 19ème siècle, les relations de la Flandre vis-à-vis de la Belgique avaient déjà été problématiques.
La Flandre avait eu plus de difficultés avec la fonction royale qui personnalisait l’unité du pays. La collaboration politique flamande était plus grande que du côté francophone rendant Léopold III, loin de la résistance et loin des alliés.
En Flandre, la relation vis-à-vis de la monarchie s'est ternie, imbibée d’une certaine méfiance sans que la bienveillance soit absente mais sans être passionnelle. Après guerre, l'inversion des rôles des Flamands monarchistes et les Wallons républicains est un cliché plus ou moins vrai, pas toujours rationnel mais teinté de beaucoup d’émotions.
Les souverains belges sont devenus, en quelques sortes, des "étrangers" qui parlent plus le français, sont riches, sont nobles qui représentent des qualificatifs de la classe opprimante qui rend la Flandre indifférente à la monarchie en lui attribuant une fonction symbolique, utilitaire mais non-politique comme le dernier rempart au séparatisme. Gand veut vivre en démocratie libre.
Voilà ce qui était dit ce matin-là en résumé dans l'interview.
Pas facile à comprendre comme le disait notre Flamand de service, Bert Kruysmans dans son dernier café serré.
Gand est une ville en forme de surprise glacée. Dès le Moyen-Age, ses habitants étaient à l'avant-garde du combat pour l'autonomie communale.
Si elle a vu naître un gamin, nommé Horta, ce n'est pas pas une raison que celui-ci y ai trouvé l'inspiration de l'Art nouveau.
Tout est historique dans cette ville et son histoire fait bien plus penser à un drame shakespearien.
Des batailles qui succèdent aux batailles. Des combats d'influence, des traitrises, des rebelions et des prises de pouvoir par la force s'y entrechoquent.
Si vous vous souvenez du feuilleton de télé des "Rois maudits", ici nous sommes en présence des "Comtes maudits" qui se déroule dans le "Monde sans fin" de Ken Follet mais limité comme une "Ville sans fin"..
S'il existe des traces d'occupations qui remontent au paléolithique, c'est entre l'âge du bronze et celui du fer, que des urnes funéraires sont sorties de terre.
Ville romaine, au nom de 'Ganda', ("confluent" en celte), elle naît de la fusion de la Lys et de l'Escaut.
Entourée d'eau, au milieu d'anciennes terres inondables et proche du Meetjesland, constitués de polders, ce sont seulement deux abbayes, celles de Saint Pierre et de Saint Bavon, la présence d'un port et d'un castrum qui confirment sa fondation en tant que ville.
Charlemagne y fixe, bien, sa flotte pour lutter contre les Vikings, mais pour de maigres succès.
Les comtes de Flandres, eux, y édifient une forteresse carolingienne entre France et Flandre.
A l'époque, l'industrie drapière rend la ville prospère et, même, la plus peuplée après Paris.
Comtes de Flandre, patriciens et tisserands en tirent toutes les ficelles sous le Conseil des Trente-Neuf.
Tourner les autres corporations en dérision et prendre le parti de l'Angleterre contre la France sont les options prise dès le départ.
Les Leliaerts, pro-français se retrouvent ainsi contre les Clauwaerts pro-flamand.
La Bataille des Eperons d'Or de 10 juillet 1302 avec le comte Dampierre est une victoire contre Philippe le Bel. Mais cette victoire est de courte durée, à peine un mois, Situation renversée à la suite d'une autre bataille tout aussi sanguinaire. Aujourd'hui, cette bataille des Eperons d'Or reste encore comme le symbole de victoire pour toute la Flandre lors de la fête flamande du 10 juillet.
En 1337, la guerre de Cent Ans casse l'élan de la ville. La laine anglaise, destinée au tissage, ne parvient plus à destination. La crise économique force à se liguer dans une certaine neutralité entre Pays-Bas et Angleterre. Des milices, les "Hooftmannen" entrent en scène sous le commandement de Jacques van Artevelde, comme peut être un homme providentiel.
Regrouper Brabant, Zélande, Hainaut, Hollande, Liège, Limbourg,Luxembourg et comté de Flandre pour diminuer les taxes douanières et unifier la monnaie est son idée et fait penser à la création d'une mini-Europe avant l'heure ou, au moins, aux Benelux.
Mais, entre les tisserands de "Weverij" et les foulons, sous-prolétaires, nait la dissidence qui s'envenime au "Qwaeden Maendagh" (Lundi faché). Les choses se détériorent progressivement pour Jacques van Artevelde, qui accusé de corruption, tombe sous la hache de Geraard Denijs.
De nouvelles révoltes s'enchainent avec Jan Yoens et Philippe van Artevelde, le fils du précédent malgré le modernisme du centralisateur, Louis Maele. Une résistance de cinq ans enflamme les esprits poussés par la famine. Elle se termine, le 27 novembre 1382, par la défaite de West Roesebeke.
Philippe le Hardi tente une politique centralisatrice, mais ne parvient pas à isoler Gand, la "rebelle".
Charles le Téméraire n'aime pas plus cette ville. Sa jeune fille, Marie de Bourgogne qui lui succède, est même prise en otage, obligée de concéder le "Grand Privilège" qui réinstaure les anciennes chartes et d'épouser Maximilien de Habsbourg avec la complicité de Louis XI qui récupère la Flandre par la paix d'Arras.
Charles Quint, né à Gand, ne parvient pas à ponctionner la ville par des impôts pour payer ses batailles. Il "concède" la suppression de leurs privilèges avec sa "Concession Caroline" qui modifie la structure de la ville et qui muselle son corporatisme.
Son fils, Philippe II, bigot notoire, met le feu aux poudres avec l'Inquisition contre tout ce qui n'est pas catholique et envoie son Duc d'Albe pour y mettre bon ordre. L'action de celui-ci sonne temporairement le glas de la prospérité flamande. Elle se réveille par la razzia appelée "Furie espagnole" qui précède ce qu'on appelle la "Pacification de Gand".
Cela n'empêche pas Gand de rester une république municipale calviniste, enchevêtrée dans une guerre de religions pour plus de 20 ans avec des Saint Barthélémy à la belge.
Louis XIII et Louis XIV n'ont de cesse de garder annexée, la Flandre occupée.
L'âge d'or revient avec la machine à filer le coton, la Mule-Jenny, rapportée en secret d'Angleterre par Lievin Bauwens, un espion économique.
Le Traité de Gand met un terme à la guerre de 1812 entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Pendant les Cent-jours, Louis XVIII de France se réfugie à Gand dans l'Hôtel d'Hane-Steenhuyse, ce qui le fait surnommer par les satiristes en "Notre Père de Gand".
Le 21 septembre 1815, à Guillaume 1er d'Orange des Pays-Bas prête serment sur la la place Royale de Bruxelles. Guillaume avait un rêve de grandeur et voulait créer l'Union des Pays-Bas. Il crée un jonction fluviale entre Gand, Amsterdam et Rotterdam.
L'indépendance de la Belgique de 1830 n'arrange pas Gand, orangiste qui lui est favorable. Gand est protestant...
Ce n'est qu'en 1838 qu'il accepte cette indépendance voyant qu'il ne parviendra pas à réaliser son rêve. Il démissionne à la suite de ce qu'il considère son échec.
Sans plus d'accès à la mer, Gand rechute, une nouvelle fois.
En 1857, elle devient le centre du combat syndical du "Broederlijke Wevers" et un fief socialiste pendant un siècle et demi.
Nous revoilà, au départ de ce billet.
Si l'histoire explique, bien mieux, une ville comme Gand, passer à la visite sur place apporte d'autres confirmations.
Le musée de la ville, le STAM, dans les anciens bâtiments de l'abbaye du Bijloke en donne la première leçon tandis que le Designmuseum suit l'actualité derrière une façade 18ème siècle.
La visite de Gand, à bord de l'un des Bootjes van Gent est peut-être la meilleure formule de prise de conscience, bien avant la promenade en calèche mais après la visite de quelques édifices. La cathédrale Saint-Bavon détient le retable de l'Agneau mystique. La halle aux draps entre dans le Guiness Book pour la durée de sa construction de 1426 à 1903 en mélangeant ainsi tous les styles. Le beffroi domine la ville de ses 95 mètres et servait de tour de guet et de coffre-fort des chartes. L'hôtel de ville et la maison des Parchons... puis en bootje...
Au Korenlei, ce sera une autre occasion de passer au Graslei, du Château des Comtes au Kraanlei par la Maison d'Alijn, celle de "De Werken van Barmhartigheid" avec ses "neuzekes" (cuberdons), du Predikherenlei au Patershol (Trou des Pères) à la taverne de "Bij den Wijzen en de Zot", du couvent des Augustins Sint-Stefanus avec sa bière au Vrijdagmarkt avec son "Bond Moyson" socialiste en "style Macaroni" et arriver au Vlasmakt où se déroulent, ces Fêtes Gantoises dont on parlait au début...
Gand est une ville de lumières. Depuis 2010, les façades sont dotées d'éclairage tard dans la nuit et, en été, les terrasses du Graslei sont encore pleines à craquer.
La culture et l'histoire se disputent la préséance de cette ville. Manger et boire en donnent les moyens vitaux.
A la brasserie Gruut, Blondes, Ambrées, Brunes ou Blanches sont brassées selon une recette médiévale à partir d'épices (gruut) et non de houblon entrecoupée de balades culinaires.
Les boutiques sont légions dans la Mageleinstraat, la Voderstraat,, la Koestraat, le Brabantdam. L'apéritif à la terrasse du théâtre NTG. Les gaufres de Bruxelles ont un rendez-vous avec le visiteur chez Max.
La course cycliste Gand-Wevelgem, une occasion de rêver à une excursion à vélo dans les environs.
La boucle serait-elle ainsi bouclée? Aurions-nous tout expliqué de l'état d'esprit flamand?
Si je vous ai promené dans l'histoire et en puisant un peu dans les guides que l'on dit touristiques, c'est pour en extrapoler quelque chose de plus essentiel.
A y réfléchir, on peut facilement comprendre la différence importante avec une ville comme Bruxelles dont j'ai parlé récemment de l'histoire via sa Grand-Place.
La Flandre a toujours espéré être gouvernée par des Comtes locaux, "fait maison" et faire du commerce, au besoin, pour les excédents, avec l'Angleterre et les Pays-Bas, tandis que les populations de Bruxelles attendaient tous genres de visiteurs pour commercer avec eux en espérant qu'ils n'exagèrent pas, ensuite, leurs ponctions par les taxes.
Expliquer les mentalités des deux avec un Roi, tout neuf, et une Belgique coupée entre deux cultures, avec un rôle de faiseur de compromis sur mesure. entre Belges riches et un Etat pauvre avec un pouvoir de plus en plus éparpillé est quelque part jouer à l'équilibriste par grand vent...
Une Belgique est-elle le dernier des pays du nord ou le premier pays du sud?
Une question que se posait Le Soir et qui pousse à tenter une réponse citoyenne en expliquant les différences par un jeu de nordistes contre sudistes à l'Américaine avec une guerre de Sécession qui a fait des morts en pure perte sans aboutir.
C'est aussi, dans le cas belge, constater avoir une Flandre qui a dépassé son apogée en phase descendante face à une Wallonie, en phase montante, échelon par échelon pour atteindre l'apogée par une autre voie et par un labyrinthe aux mille recoins, dans une incompréhension mutuelle derrière le sandwich au poulet andalouse...
Bravo, pour les formules...
Quand on se rappelle du film "Bienvenu chez les Chtis", c'était aussi une méconnaissance des habitants du sud vis-à-vis de ceux du nord. Rien d'exceptionnel, donc.
Les problèmes sont donc plus généraux avec des différences d'approche et de résolutions aux problèmes qui sont en définitive bien plus particuliers.
Et si on ressortait le goedendag?
Tout cela "C'est du belge", dit Brel, béat d'admiration dans son coin.
Ay Marieke Marieke je t'aimais tant
Entre les tours de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke il y a longtemps
Entre les tours de Bruges et Gand
Son histoire reflète encore mieux son esprit rebelle
En photos, tout cela donnerait peut-être aussi ceci.
L'enfoiré,
Citations:
- «Gand n’est pas juste une ville qui va vous allumer et ensuite vous quitter l'esprit tranquille. Non Gand, telle une jolie femme qui sait jouer de ses charmes, vous séduira par son exubérance et sa fougue. Quand vous la quittez, vous restez au trente-sixième dessous, rongé par les regrets.», Le Guide Routard
- «Gand est une des plus belles villes historiques d'Europe», François Mitterrand
- «Trafic, nuisances sonores, pollution, saturation urbaine? Gand est une de ces villes qui, grâce à leur caractère rebelle persistant, sont sorties victorieuses de leur lutte contre les faiblesses des villes modernes. Au lieu de vieillir, elles en sont sorties plus jeunes.», José Luis Invierno
Commentaires
Si vous aimez l'histoire, vous allez aimer "Le bel esprit de l'Histoire"
Présenté par l'auteur:
http://www.youtube.com/watch?v=0Z0eQdMe6Ig
Écrit par : L'enfoiré | 30/07/2013
Meurtre aux fêtes de Gand: un homme arrêté pour vol aggravé de meurtre
Aurore Ruyffelaere, une jeune femme de 29 ans, a été retrouvée morte alors qu’elle rentrait des Fêtes de Gand. Un homme a été placé sous mandat d’arrêt pour vol aggravé de meurtre.
La victime s’était rendue vendredi soir aux festivités en compagnie d’un groupe d’amies. Elle avait laissé sa voiture dans une zone de parking avant de prendre un tram vers le centre-ville. Le lendemain matin, elle aurait pris le tram en sens inverse pour récupérer sa voiture et rentrer chez elle. Depuis, elle était introuvable. Sa voiture avait également disparu.
Le corps a été retrouvé lundi soir dans le coffre de la voiture du suspect, stationnée dans le garage d’un immeuble à appartements, où le suspect résidait. L’homme, âgé de 29 ans, ne nie pas les faits, selon son avocat. Il a été repéré grâce aux images de caméras et à des données téléphoniques. Il a également utilisé la carte bancaire de la victime à plusieurs reprises, notamment pour prendre de l’essence. Les circonstances exactes de la mort d’Aurore Ruyffelaere ne sont pas encore connues, mais l’enquête n’a mis au jour aucun fait de violence sexuelle.
Le suspect a été présenté au juge d’instruction mardi pour séquestration, fraude informatique et meurtre pour faciliter le vol. Il apparaît en outre qu’il est lié à l’agression d’une autre jeune femme, survenue jeudi dernier à Gand. Il lui aurait volé son sac à main. Les faits se sont déroulés près de l’endroit où Aurore Ruyffelaere a laissé sa voiture vendredi soir, avant de se rendre aux Fêtes de Gand. Le suspect comparaîtra vendredi devant la chambre du conseil de Gand.
http://www.lesoir.be/290604/article/actualite/belgique/2013-07-30/meurtre-aux-fetes-gand-un-homme-arrete-pour-vol-aggrave-meurtre
1 août: Le suspect de 29 ans, placé sous mandat d’arrêt pour le meurtre d’Aurore Ruyffelaere, a tenté de se suicider dans sa cellule de la prison de Gand. Il serait dans un état critique.
http://www.lesoir.be/291972/article/actualite/fil-info/fil-info-belgique/2013-08-01/meurtre-d-aurore-suspect-tente-se-suicider-en-prison
Écrit par : L'enfoiré | 30/07/2013
La "meilleure" unif belge? Celle de Gand
Le classement de Shanghai des universités mondiales, très attendu mais décrié car centré sur la recherche plus que sur l'enseignement, confirme à nouveau la suprématie des universités américaines, Harvard en tête. La première université belge est 85e, c'est l'UGent. L'UCL et l'ULB sont ex-aequo, 101e.
Le campus de Harvard. Bloomberg
Le classement de Shanghai des universités mondiales, très attendu mais décrié car centré sur la recherche plus que sur l'enseignement, confirme à nouveau la suprématie des universités américaines.
Comme tous les ans depuis la publication en 2003 du premier classement établi par l'université Jiaotong (communications) de Shanghai, les prestigieuses universités américaines se taillent la part du lion, avec le tiercé gagnant composé de Harvard, Stanford et Berkeley. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est classé à la quatrième place et l'université britannique de Cambridge, premier établissement non américain du classement, à la cinquième.
Cette année, comme en 2012, les universités américaines écrasent la concurrence et s'arrogent 17 des 20 premières places. Le classement de Shanghai est suivi et commenté dans le monde entier, mais fait l'objet de nombreuses critiques en raison de sa méthodologie.
Les unifs belges dans le classement de Shangaï
La première université belge, l'Université de Gand, se classe 85e (89e en 2012). Viennent ensuite l'Université catholique de Leuven (KUL), l'Université catholique de Louvain (UCL) et l'Université libre de Bruxelles (ULB), toutes les trois 101e, ex-aequo avec une série d'autres universités; l'université d'Anvers et l'Université de Liège (ULg) sont 201e et la Vrije universiteit Brussel (VUB), 301e.
• Les critiques Ce classement privilégie en effet la recherche en sciences exactes au détriment de l'enseignement, beaucoup plus difficile à quantifier. Il prend en compte parmi ses critères le nombre de prix Nobel attribués à ses anciens élèves ou à ses chercheurs, le nombre de médailles Fields (équivalent du Nobel en mathématiques) ainsi que le nombre d'articles publiés dans des revues exclusivement anglo-saxonnes telles "Nature" et "Science".
• Par régions Le Royaume-Uni conserve deux établissements dans le top 10 (Cambridge 5ème et Oxford 10ème).
Les 25 premières universités du Shanghai Ranking
Par le nombre d'établissements présents dans le top 500, les Etats-Unis comme tous les ans arrivent largement en tête avec 146 établissements (quatre de moins qu'en 2012) suivis par le Royaume-Uni (37, un de moins qu'en 2012) et l'Allemagne (37 également), puis la Chine (34, aucun dans le top 100).
Le premier établissement français, l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) est classé à la 37ème place, suivi de Paris Sud (XI) à la 39ème.
• Les classements concurrents Il existe d'autres classements très médiatisés, comme celui publié par la revue britannique Times Higher Education, qui est régulièrement dominé par les universités américaines et britanniques.
Afin de favoriser "la transparence" dans le choix des études supérieures, l'Union européenne a décidé d'établir à partir de cette année son propre classement, baptisé U-Multirank, dont le premier classement de 700 établissements, établi sur des critères plus larges, est attendu au printemps 2014.
http://www.lecho.be/actualite/economie_politique_international/La_meilleure_unif_belge_Celle_de_Gand.9388831-3501.art?utm_medium=email&utm_source=SIM&utm_campaign=MIDDAY_UPDATE&ckc=1
Écrit par : L'enfoiré | 15/08/2013
Le Vif publie un article sur Gand. Ville du futur. Une ville où il fait bon vivre. La 1ère ville où le VB (Vlaamse Block) a reculé et où la NVA se fait toute petite. Son bourgmestre Daniel Termond a battu largement Siegfried Bracke de la NVA. Tant pis pour les flamingants. A mille lieu de la mesquinerie des autres communes flamandes. Un "meldpunt" (point de contact) entre francophones et néerlandophones. Contrer les discriminations.
La ftur gare Gand-Saint-Pierre, la bibliothèque "Waalse Krook" sont dans les projets.
Écrit par : L'enfoiré | 05/09/2013
Après la Joyeuse Sortie d'Albert et Paola
Ce 17 octobre, la Joyeuse Entrée de Philippe et Mathilde
Plus de mille personnes sont venues applaudir, mercredi, le roi Philippe et la reine Mathilde lors de leur joyeuse entrée à Gand, a constaté l'Agence Belga. Le roi Philippe et la reine Mathilde sont arrivés mercredi à 11h au palais provincial de Gand pour leur joyeuse entrée dans la province de Flandre orientale ont été accueillis par le gouverneur de la province Jan Briers et le bourgmestre de Gand, Daniel Termont.
Les bourgmestres des autres communes de Flandre orientale sont également venus souhaiter la bienvenue au couple royal.
Les spectateurs avaient pris place entre la Cathédrale Saint-Bavon et l'hôtel de ville afin de pouvoir applaudir le Roi et la Reine. Parmi les personnes présentes, se trouvaient de nombreux écoliers, enthousiastes, munis de petits drapeaux belges et criant : "Longue vie à la Belgique". Le Roi et la Reine ont pris le temps de serrer les mains des gens présents, s'arrêtant de temps en temps pour parler avec quelques personnes.
Tout au long du parcours, quelques dizaines de flamingants ont crié des slogans comme "Belgie Barst" ou "Vlaanderen republiek" et ont chanté le Vlaamse Leeuw. Les partisans de la monarchie ont essayé de crier plus fort qu'eux, mais aucun incident n'a éclaté.
Plus tôt dans la journée, le roi Philippe et la reine Mathilde ont visité la Cathédrale Saint-Bavon, où ils ont reçu des explications concernant les travaux de restauration qui sont effectués pour le moment dans l'édifice. Ils ont également pu admirer 'L'Adoration de l'agneau mystique', le célèbre polyptyque des frères Van Eyck. Le couple royal se rendra à l'hôtel de ville de Gand. La joyeuse entrée en Flandre orientale se terminera avec un dîner de travail.
Gand est le huitième chef-lieu de province à recevoir le couple royal dans le cadre des joyeuses entrées.
http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_joyeuse-entree-philippe-et-mathilde-sont-a-gand?id=8114080
Écrit par : L'enfoiré | 17/10/2013
2ème meilleur bourgmestre dans le monde a Gand
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2015/01/12/tremblement-de-l-esprit-5531971.html#c8266636
Écrit par : l'enfoire | 03/02/2015
Marie de Bourgogne : une princesse au destin tragique
Dernière représentante de sa dynastie, Marie de Bourgogne contracte un mariage qui va influencer la géopolitique européenne pendant plusieurs siècles.
Avec une naissance à Bruxelles, une enfance à Gand et une mort à Bruges, Marie de Bourgogne est sans doute la plus belge des membres de la brillante dynastie des ducs de Bourgogne. Lundi à 21h05 dans «Secrets d'Histoire» sur France 3, Stéphane Bern retrace le destin tragique de cette riche héritière comptant parmi les plus convoitées d’Europe.
Née au palais de Coudenberg à Bruxelles en 1457, la jeune Marie est la fille unique d’Isabelle de Bourbon et de l’ambitieux Charles le Téméraire. Son père règne sur le faste duché de Bourgogne, une principauté presque aussi puissante que le royaume de France. Ses possessions s'étendent alors du riche berceau bourguignon à la Hollande, en passant par le nord de la France, le Luxembourg et les opulentes contrées de Flandre.
La fillette vit une enfance heureuse au sein du Prinsenhof de Gand, avant de connaître un premier drame - le décès de sa mère - à 8 ans. Délaissée par son père occupé à gérer ses possessions, la princesse peut, ensuite, compter sur l’affection de sa belle-mère, Marguerite d’York.
Duchesse à 19 ans
En janvier 1477, Charles le Téméraire, obsédé par les conquêtes, trouve la mort alors qu’il tente de s’emparer de la Lorraine. À près de 20 ans, Marie se retrouve à la tête d’un immense territoire et d’une fortune colossale. Courageuse, intelligente et diplomate, elle compte bien défendre son héritage face à l’appétit du roi de France Louis XI, son propre parrain ! Alors que ce dernier envoie ses troupes conquérir la Bourgogne et la Picardie, la duchesse fait face à la révolte des puissantes villes flamandes, où bat le cœur politique et économique de l’État.
Pour être légitimement reconnue par ses sujets, elle est contrainte de leur accorder davantage d’autonomie en signant le «Grand privilège». Face à la crise qu’elle traverse, Marie ne voit qu’une seule issue : trouver un mari. Certes, elle a reçu une éducation politique et a les épaules pour gouverner, mais elle ne peut assumer le pouvoir militaire.
Son point faible ? Être une femme, non mariée, qui plus est ! Toutefois, son titre de plus riche héritière d’Europe attire de nombreux prétendants. Parmi les options de mariage, Marie privilégie celle envisagée par son père lui-même : Maximilien d’Autriche, fils de l’empereur Frédéric III de Habsbourg.
Mariage à Bruges
Lorsque le jeune promis arrive à Gand, il est accueilli en héros. Malgré la barrière de la langue - elle parle français et néerlandais, lui allemand -, le couple fait preuve de complicité. Le mariage est célébré au Béguinage de Bruges. Et rapidement, cette union de raison se transforme en belle histoire d’amour, de laquelle naissent deux enfants, les futurs Philippe le Beau et Marguerite d’Autriche.
Après la tempête, le calme revient dans les Pays-Bas bourguignons : Maximilien défend avec énergie les possessions de son épouse, tandis que Marie s’affirme comme la figure légitime sur le plan politique. Le bonheur est de courte durée. À la fin de l’hiver 1482, au cours d’une partie de chasse aux faucons dans les bois de Wynendaele, près de Bruges, la duchesse est victime d’une chute de cheval.
Agonisant durant plusieurs jours, elle a le temps de préparer son testament et de confier la régence du duché à Maximilien. À 25 ans, la jeune et forte Marie de Bourgogne s’éteint, non sans avoir sauvé ses riches possessions et tracé la voie vers un immense empire, celui de son petit-fils, un certain Charles Quint...
Écrit par : Allusion | 26/04/2021