L'enseignement par l'autre bout (2) (11/11/2014)
J'écris (2) dans le titre parce qu'en 2007, j'ai déjà parlé de cette manière d'enseigner par l'intermédiaire de Ovide Decroly, à l'honneur à cet occasion. Cette fois, c'est Célestin Freinet qui a suivi.
L'enseignement par l'autre bout, le billet de 2007.
Le belge, Ovide Decroly, avait lutté pour une réforme profonde de l'enseignement basée sur la « méthode globale » d'apprentissage de la lecture et de l'écriture comme première étape.
Par un pur hasard, je suis passé devant une affiche qui m'informait qu'une école de ma commune fêtait ses 50 ans en suivant la pédagogie Freinet.
L'affiche disait que cette pédagogie se retrouvait en milieu populaire. Ce qui m'avait intrigué.
J'ignorais tout de cette école jusqu'à ce jour.
Pourtant, comme je l'avais écrit en décrivant ma commune, cela faisait plus de 42 ans que je l'habitais.
Cette école serait après l'information qui en était donnée, la seule parmi les trois qui donnent un enseignement maternel et primaire, qui pratique cette méthodologie et qui serait même la première à le pratiquer.
Comment créer la soif d'apprendre?
Comment construire une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine?
Ce sont, peut-être, les objectifs de cette méthode d'enseignement.
Méthode qui favorise l'initiative, la créativité, l'ambition de la compétence à apprendre avec une série de techniques pédagogiques, basée sur l'expression libre des enfants. Sont au menu des textes et dessins libres, des correspondance inter-scolaire, l'imprimerie et le journal scolaire, les enquêtes, des réunions de coopératives...
En une phrase, Freneit avait conçu l’éducation comme un moyen de progrès et d’émancipation politique et citoyenne.
Le nom de l'école que je visitais: "Clair vivre". Un titre qui sent bon la joie de vivre mais dont l'origine est perdue dans les anales du temps. Aucune des oratrices n'a pu en dire plus que ce qu'avait inspiré à leurs élèves auxquels la question avait été posée.
Aujourd'hui, quelques autres écoles suivent cette méthodologie comme j'ai pu le constater en suivant le site de "Clair vivre".
Ecole publique par et pour tous les publics dans la fraternité.
Socrate est peut-être l'initiateur de la maïeutique.
Wiki dit: La maïeutique est associée dans ce passage à la déclaration d'ignorance, au fait qu'il n'enseigne rien à personne et à sa mission divine, trois éléments que l'on trouve dans les dialogues de jeunesse de Platon. Socrate, dans une sorte de passage « autobiographique », se présente dans la maïeutique comme un accoucheur, à l'image de sa mère sage-femme, à la différence près qu'il accouche les âmes et non les corps, et les hommes et non les femmes.".
J'avais donc pris note dans mon agenda de me rendre à cette école, pour voir ce que la méthode avait pu donner comme résultats dans la pratique.
Cet enseignement en l'occurrence, limité au maternel et à l'enseignement primaire, pouvait-il trouver une continuation dans le secondaire?
Beaucoup de monde était présent lors de cette présentation.
Je devais gréver l'âge moyen d'un poids contraire vu la jeunesse des autres participants.
Que venais-je faire là?
- J'ai un rôle de scrutateur, ai-je dit à l'entrée.
J'ai toujours été adversaire du carcan des programmes scolaires qui souvent ne sont pas en adéquation avec les besoins de la vie active en société, étant déjà obsolètes ou désynchronisés avec l'actualité au moment de leur mise à jour.
Sur l'estrade, trois anciennes institutrices, une ancienne directrice et une ancienne élève défilèrent pour donner leur témoignage de leur vie dans l'école. Après cette réunions d'anciens "combattants de l'éducation", l'ancienne élève, devenue anthropologue, disait avoir des "lunettes roses" et révélait son d'enthousiasme tout en faisant poursuivre ce même enseignement chez ses propres enfants.
La dernière institutrice venait de prendre sa retraite. Elle se proposait de se mettre à l'informatique.
Des ateliers de travail en tables de conversations suivirent mais je n'y ai pas assisté.
Témoignage pour témoignage, sortons le mien de la boîte à surprises.
Je n'ai pas eu cette chance de connaitre ce genre de formation.
Pas de bosse des maths, avant d'avoir eu une autre chance, celle d'avoir un jeune professeur de mathématique pour les faire apprécier. Il avait l'art de relier l'utile à l'agréable, de sortir de son cours pour l'adapter à l'actualité qui à l'époque était spatiale. Des dérivées aux intégrales dans les étoiles... le pied...
L'étincelle qui change le cours d'une vie.
La science chimique devint un but d'étude. Un examen de maturité de sortie en mathématique. Un changement d'orientation a suivi vers la nouveauté de l'époque: le développement informatique. Une époque dans laquelle tout était à inventer. Quarante ans ont suivi. Dans lesquelles, l'imagination devait être de la partie. Aujourd'hui, autre époque, moins palpitante qui ne fait plus qu'ajuster quelques programmes du rayon "tout-fait".
Je passais le flambeau en écrivant "Créateurs d'étincelles" puisque j'ai une formation scientifique.
Depuis, la retraite et un nouveau challenge s'est présenté: l'écriture sur Internet.
Aucun don bien précis dans le secteur du littéraire au secondaire. Les rédactions et dissertations frisaient les bas fonds des cotations.
Plus tard, à l'université, il n'en était plus question sinon pour écrire des rapports bien loin de la littérature.
Puis ce fut ce nouveau challenge personnel, les "Réflexions du Miroir".
Ce n'est pas dénué de risques, mais de cela j'en parlerai dimanche prochain.
Je n'ai pas l'habitude de publier un article dans la journée, mais le timing l'imposait.
Apprendre, c'est peut-être ridicule.
Enseigner, on se demande si c'est inutile, si ça vaut le coup,
Ni gris ni verts, ni gris ni verts
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
L'enfoiré,
Citations:
- « Apprendre à bien penser, c’est apprendre à bien vivre. », anonyme
-
« Apprendre sans réfléchir est vain. Réfléchir sans apprendre est dangereux», Confucius
-
« Enseigner, c’est apprendre deux fois. », Joseph Joubert
- « 65% des écoliers finiront par avoir des professions qui n’ont pas encore été inventées. », Alexis Ringwald
Commentaires
Oui, l'école doit être complètement repensée. l'élève n'est pas une machine à annôner mais une entité simple qu'il convient de former à ce qu'il désire. La discipline que le système lui impose est un frein, un frein pour lui comme pour son professeur duquel il est finalement l'image. Si l'expression courante dit " tel père, tel fils " cela vaut aussi pour l'autre partie de l'apprentissage de la vie. Il y a quelques mois paraissait dans La Libre Belgique une lettre ouverte d'un enseignant du primaire qui se plaignait amèrement de la fonctionnarisation de sa fonction qui l'obligeait à suivre un carcan qui était celui de l'inspection scolaire, ce tout puissant fonctionnaire nommé, sans autre compétence que ses amitiés et accointances, à un poste qui lui permet de juger le travail des autres et, rassurance oblige, interdit toute initiative si elle sort du cadre contraignant des directives ministérielles X ou Y, ces monstruosités construites pour ou parce que le système veut qu'il en soit ainsi, pour ou parce que l'égalité des droits ou des chances ne peut pas être interprêté autrement que selon le canevas fixé sous peine de mauvaise notation. Résultat, tout ce qui fait les qualités humaines de l'enseignant, tout son désir de s'investir dans sa fonction, sont mis de côté " parce que le programme a dit que " Ce découragement qu'il soulignait de manière si humaine est encouragé, voulu car le prof n'est pas un prof, c'est d'abord un fonctionnaire qui ne fonctionarisera bien que s'il a les oeillères d'un fonctionnaire, amen.
L'élève le ressent. Un gosse a une notion absolue de la liberté, une liberté dont il sentira confusément qu'elle est bridée. Il perdra son pouvoir créatif, son droit de poser des questions, de s'interroger sur le sens des règles dont il dépend pour être classifié parmi les bons, les moyens, les mauvais. Il ne se sublimera plus, verra l'école en tant que contrainte car le message que celle-ci lui offre n'est que l'obéissance à ses contraintes.
Le système fait de l'enseignant ET de l'enseigné deux robots, deux examinés en profondeur sans que personne n'estime que cet examen perpétuel n'a rien de libre, doit uniquement répondre au schéma qui est une fin en soi. Bref, ni tête bien faite, ni tête bien pleine, mais tête cassée par la prémodélisation, la seule à avoir toujours raison puisqu'elle n'est jamais réanalysée par personne. Cela donne lieu à la création de termes étranges du genre discrimination positive, une façon de changer les mots pour ne rien changer au contenu. En France, l'Education Nationale comprend 800.000 personnes, en Allemagne à peine la moitié ( les cours ne s'y donnent que le matin ). Est-ce pour autant qu'un petit français se retrouve deux fois plus malin, deux fois plus armé à affronter le monde ? Il semble que non, que c'est même l'inverse qui coule de source. Le jour où un Ministre s'en apercevra, qu'en concluera t'il ? Diviser le nombre de professeurs par deux, pardi !
J'ai bien lu la biographie de Célestin Freinet. Une constante s'en dégage : d'abord l'enthousiasme de l'autorité supérieure, puis le rejet de ses conceptions dès que celles-ci ne récompensaient pas d'abord le système en place, que ce soit le Ministère ou le Parti Communiste où n'entrent que des gens sincères au nom d'un idéal et qu'on finit par casser dès qu'on se rend compte que le succès des méthodes mises en oeuvre deviennent un danger pour le conservatisme des autorités supérieures, de la cellule du Parti.
Il ne m'étonne pas qe le prof dont je parlais a fini par démissionner, il ne m'étonne pas non plus que l'école soit devenue un parc à enfants dont les parents sont ravis qu'elle s'occupe d'eux pour qu'ils ne soient pas tout le temps dans la rue. Tout le monde n'a pas droit au Collège Saint Michel où, sous des dehors élitistes, n'est-ce pas Madame Milquet, se passent exactement les mêmes avatars que dans une obscure école de Molenbeek.
Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'une école du type de celle dont l'auteur décrit le fonctionnement puisse exister...
Écrit par : alain sapanhine | 11/11/2014
Bonjour Alain,
D'abord merci pour apporter ce témoignage qui va à la racine du problème de l'enseignement.
"Oui, l'école doit être complètement repensée"
Elle est en ce moment sur la sellette. Pas au niveau du maternel et du primaire, qui ne doit être qu'un niveau qui devrait apprendre à apprendre, mais au niveau du secondaire et universitaire. Comme je le disais dans cet article qui disait que les études supérieures sont impayables http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2014/07/06/les-etudes-superieurs-impayables-5399797.html
l'école pourrait devenir une sorte de révision à un deuxième niveau qui assurerait que tout concorde à ce qu'on attend de citoyens responsables.
La matière est aujourd'hui disponible sur Internet.
La pédagogie MOOC qui pousserait les universités dans les orties.
La pédagogie Freneit y prépare et quelque part c'est tant mieux.
Les élèves qui n'auront pas ce type de pédagogie seront dépassés par ceux qui l'ont reçu.
Les études au secondaire traditionnel ne prépare ABSOLUMENT pas aux études supérieures.
Le gap est immense entre elles.
L'enseignant fonctionnaire n'a plus droit de cité. Je ne peux être plus clair.
L'enseignement doit pouvoir bénéficier aux deux clans: élèves et enseignants.
L'enseignement doit être mouvant et fonctionner avec son temps.
J'ai eu la chance de choisir l'informatique presque dès sa naissance. Tout était à faire. Il fallait tout inventer. L'innovation était obligatoirement à bord.
Une erreur pourtant, on ne consolidait plus les inventions, toujours en porte-à-faux sur la modernité.
Je pourrais citer d'autres témoignages personnels.
Un prof de Français qui malgré mes maigres dispositions à l'écriture spontanée sur un sujet choisi au forcing, m'a aidé à trouver une solution que j'ai utilisée.
Un prof de langue allemande qui avait des compétences excellentes excellent, mais qui ne savait pas enseigné et suffisamment passer le message de l'utilité de son enseignement. Je le regrette aujourd'hui. Comme tu dis "L'élève le ressent". C'est loin d'être un saint.
"Un gosse a une notion absolue de la liberté, une liberté dont il sentira confusément qu'elle est bridée."
et que l'enseignant est l'ennemi à abattre.
"...dont il dépend pour être classifié parmi les bons, les moyens, les mauvais. Il ne se sublimera plus, verra l'école en tant que contrainte car le message que celle-ci lui offre n'est que l'obéissance à ses contraintes."
Exact. Les bons élèves obéissants devant et les mauvais derrière, au fond de la classe.
Les enseignants dans certains pays asiatiques, deviennent les vrais enseignants de ceux qui n'ont pas les aptitudes naturelles.
L'un pousse l'autre dans une fraternité qui n'existe pas souvent chez nous dans laquelle la compétition doit régner en maître et qui dit que seul le premier de classe a le droit au chapitre.
L'enseignement, ce n'est pas à l'école que cela se passe, pendant les quelques 20 années, mais toute une vie dans laquelle il faudra se restructurer avec les moyens du bord.
Combien de personnes sont à la bonne place à la sortie des écoles? Qui aime sa profession, prêt à passer plus de temps qu'il ne le faudrait pas pour réussir, mais pour se faire plaisir?
Combien ont choisi la bonne filière pour creuser leur propre trou?
20% maximum. Alors oui, l'ancien élève devient un robot sans âme, sans plaisir.
"Time is money", voyons, il ne faiµut pas rigoler avec ça.
L'intelligence vaut plus que la mémoire. Bien plus. Il lui faut seulement des outils pour compléter sa panoplie de neurones.
" des tête cassée par la prémodélisation"
Tout à fait.
Est-ce pou"r autant qu'un petit français se retrouve deux fois plus malin, deux fois plus armé à affronter le monde ? Il semble que non, que c'est même l'inverse qui coule de source."
Oui, notre enseignement occidental est périmé. Peut-être suis-je tout aussi obsolète dans mon raisonnement et que cela s'est amélioré depuis que j'ai quitté l'école, il y a longtemps.
Une école qui ne s'occupe que des meilleurs élèves ne peut plus fonctionner longtemps. Elle crée des chômeurs en puissance.
Ce n'est plus le travail bête et méchant qui payera mais les idées neuves et géniales pour structurer les cerveaux à réfléchir toujours et encore.
Enseigner est un idéal de passage de messages avant toute chose.
Célestin Freinet et d'autres s'en sont rendu comme précurseur.
Les élèvent qui en sortent le font sentir qu'ils sont passés par là.
Le journaliste Thomas Van Hamme est actuellement sur RTL dans "Tout s'explique". Etre vulgarisateur c'est aussi de l'enseignement. Thomas est un élève de l'enseignement Decroly qui suit la même voie que Freinet.
"Tout le monde n'a pas droit au Collège Saint Michel où, sous des dehors élitistes, n'est-ce pas Madame Milquet, se passent exactement les mêmes avatars que dans une obscure école de Molenbeek."
Exact. L'élitisme. Avoir le choix de l'école pour son petit protégé d'enfant qui doit pouvoir réussir comme maman et papa.
On est prêt à faire des kms, à attendre des nuits devant la porte pour l'inscription dans l'école de son rejeton, pour aller dans ces écoles puisque Maman ou Papa les conduira en voiture avant d'aller travailler.
Perso, je n'ai pas connu cela.
L'école primaire, ce fut en face d'où j'habitait.
Le secondaire, à l'athénée la plus proche.
L'université à l'ULB.
"Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'une école du type de celle dont l'auteur décrit le fonctionnement puisse exister..."
Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2014
bonjour
j'aime bien votre écriture, votre vision et votre énergie (bien penser tout ça et exprimer, plutôt que mal penser et donc mal faire et mal être!)
étant plutôt dans la dimension créative justement, sans vouloir débattre ni analyser trop, ni justifier
ancienne professeure d'arts plastiques contractuelle, une discipline qui laisse davantage la part à la créativité, aux ressentis, à l'épanouissent par l'expression de ses pensées les plus subjectives et émotions,
pas l'uniformisation la compétition et les contraintes
d'ailleurs bien du mal à vouloir tout argumenter et peut-être logique en cela, pas envie de tout expliquer et contrôler par le mental!
voilà je cherche des "étincelles", qui n'apparaissent qu'en faisant l'expérience ou/et en observant le phénomène
sur non pas la fracture du numerus, ça je sais pas, parisienne de contexte peu pas être partout au monde!
artiste, enseignante, auj prof de com, des médias, de pub, de html and co,
pour poursuivre cette dynamique
en techniques multimédia du site web à la création d'images de pub
par analyse bien sûr, méthodologie, pédagogie
et SURTOUT, un peu la seule à faire cela
dans l'Education nationale aussi d'autres écoles...
l'initiation par la pratique, ce contexte de se mettre en expérimentation: aux techniques , outils
EN (par, dans) un processus créatif (pas l'un sans l'autre pour moi)
celle des pratiques des outils de l'homo faber, de fabrication, d'action, d' utilité
humain capable de communication, de langages divers et utiles! aussi pour rien d'utile que s'exprimer! comme l'artiste...émotions, pensées, visions, ressentis, son humanité en quête de liberté, son enfant intérieur...toujours là à tout âge
, se l'approprier, l'apprendre, le vivre, le symboliser
dans ce pouvoir médias, technique, concret, économique, fabricateur de clichés et de fausses croyances et tant d'autres choses!
totalisant et très influent
tant d'aspects! psychologiques (pas un gros mot un bon éclairage sur la nature humaine qui marche tjr partout merci Freud Jung etc...
psychiques aussi esthétiques au sens même des appréhensions du monde, des autres, de soi , de la vie et du sens de la vie
par les sens , beau laid excitant ...qu'importe l'éducation et le développement de ces potentiels humains aussi...au moins leur libre arbitre
aux éclairages de la pédagogie je ne connais pas trop les écoles de pensées,
je ne suis pas adepte de la théorisation modélisation non plus! plutôt des mises en lumière, des expressions humaines, des clairvoyances, de mise en mots ou en énergie d'évidences ...pour sortir de l'engourdissement, m'éclairer, me guider, me donner confiance, nous donner confiance et poursuivre...sans me retirer mon choix ma pensée et mon élan ; )
...comme tout élève
fracture ou pas, infirmière pas dit, plutôt plasticienne multimedia et enseignante
curieuse de m'éclairer, trouver les mots justes et ouverts, positifs et encourageants
pour argumentaire
poursuivre cette recherche et cette dynamique créative et pédagogique
elle marche assez bien avec mes élèves
Écrit par : sölfi | 05/12/2014
Bonsoir solfi,
D'abord merci pour le compliment.
Ce que j'écris demande souvent des heures de préparation. Pas celui-ci bien sûr.
La créativité peut exister sous tellement de formes. L'écriture, le dessins, la peinture, les arts en général.
Modestement, j'écris depuis bientôt dix ans.
Avant cela je n'aurais jamais eu le temps de m'y investir. La création, je l'appliquais dans un tout autre domaine: ce qu'on appelle aujourd'hui du doux nom de "numérique" et en plus de formation scientifique.
Je reconnais que ce domaine est très peu dirigé naturellement vers la créativité qui fait appel aux sentiments.
J'ai un regret, ne pas savoir dessiner. La musique, j'aime, mais je ne peux en jouer.
Je n'interviens pas uniquement sur cette antenne.
Aujourd'hui, j'envoyais quelques commentaires à la suite de cet article: http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/la-fin-de-l-ecriture-160347
Un sujet à débat, bien entendu.
"artiste, enseignante, auj prof de com, des médias, de pub, de html and co,pour poursuivre cette dynamique"
Garder la dynamique est un must. Aimer ce qu'on fait est une règle de base que peu de monde peuvent s’enorgueillir d'avoir trouver.
"en techniques multimédia du site web à la création d'images de pub par analyse bien sûr, méthodologie, pédagogie et SURTOUT, un peu la seule à faire cela, dans l'Education nationale aussi d'autres écoles..."
Voilà le nouveau lien que l'on peut faire entre l'informatique et les arts. Je ne le connais pas mais je reste intéressé.
"humain capable de communication, de langages divers et utiles!... l'apprendre, le vivre, le symboliser "
Un excellent point positif.
"totalisant et très influent tant d'aspects! psychologiques"
La psychologie apporte ce qu'il faut pour bien communiquer.
"sortir de l'engourdissement, m'éclairer, me guider, me donner confiance, nous donner confiance et poursuivre...sans me retirer mon choix ma pensée et mon élan ..comme tout élève"
C'est exactement le niveau à atteindre: s'instruire mutuellement.
"elle marche assez bien avec mes élèves"
Un mot: Bravo.
Écrit par : L'enfoiré | 05/12/2014
Guy
J’ai eu le bonheur d’avoir des enseignants Freinet et c’est à eux que je dois d’avoir choisi ce métier
J’ai suivi les principes de cette méthode sans adhérer totalement à sa dimension institutionnelle.
Mais ceci est un détail pour moi
Merci
Écrit par : Nabum | 12/11/2014
Bonjour Nabum,
J'en étais presque certain en vous lisant presque tous les jours ( http://www.agoravox.fr/auteur/c-est-nabum-78308 )
Je me souviens, au début, je vous chatouillais un peu dans mes commentaires, vous, qui donnez un enseignement dans une école pour enfants désocialisés.
De l'éducation, comme vous pouvez le lire dans l'autre commentaire, j'en ai quelques passages qui me restent en mémoire sans être très tendres.
Oui, j'aurais pu mal tourner. C'était du "do it yourself".
Sans l'envie d'apprendre qui se trouvait en moi, cela aurait pu être catastrophique.
J'ai trouvé à utiliser mon goût pour l'invention, pour la créativité dans le développement de l'informatique.
C'est la première partie qui m'a le plus plu.
Aujourd'hui, le métier a beaucoup changé.
Ce n'est plus que du "patch" sur des système existant dans la majorité des fonctions de l'informatique.
Tiens, je dis "fonctions", n'est-ce pas justement la même racine que "fonctionnaire"?
Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2014
Voilà on en arrive:
Le ministre de l'Education grec propose 1 100 postes... Pour des enseignants prêts à travailler bénévolement
La Grèce est généralement considérée comme le pays où tout ce qui pouvait mal se passer, s’est effectivement mal passé. Les Grecs ont truqué leurs comptes pour entrer dans la zone euro, alors que le pays était loin d’être prêt sur le plan économique pour cette intégration. Ils font donc maintenant partie de la zone euro et il serait extrêmement difficile, sinon impossible, de les en faire sortir.
La Grèce a été forcée de se maintenir dans la monnaie unique par le reste de l'Europe et avec l'aide du FMI, mais seulement au prix de grands sacrifices de sa population. Le taux de chômage atteignait 26,4% en juillet 2014, et il dépasse même 56% pour les jeunes de moins de 25 ans. Il est très improbable que cette situation s’améliore à court terme.
Dans ce contexte, trouver un emploi est un véritable défi, et de nouvelles formes d’esclavage font leur apparition, note le blog Zero Hedge. Il cite un autre blog, KeepTalkingGreece, qui indique que le ministère de l’Éducation grec propose plus de 1100 emplois à pourvoir pour des enseignants prêts à travailler de façon bénévole, c’est-à-dire, sans salaire. De cette manière, il compte combler les postes vacants dans les écoles.
L’accord du plan de sauvetage signé avec la troïka composée du Fonds Monétaire Internationale, de la Commission européenne, et de la Banque Centrale Européenne, prévoit en effet que la Grèce ne peut pas remplacer les fonctionnaires qui partent en pension. Il a donc eu pour conséquence de raréfier les professeurs des écoles, et la pénurie d’enseignants est désormais telle qu’elle est devenue ingérable. Andreas Loverdos , le ministre de l’Education, a cependant reconnu qu’il ne disposait pas des fonds qui lui auraient permis de recruter "normalement" des enseignants pour répondre à ce problème.
Les volontaires qui accepteront ces 1100 postes de professeurs seront en fait récompensés avec un système de « points de bonus » qui pourrait les aider à retrouver un emploi rémunéré par la suite.
Au début de cette année, une étude de l’Institut du travail de la Confédération des syndicats du Travail (GSEE), dont le blog KeepTalkingGreece avait eu connaissance, avait décrit quelques aspects de la situation des travailleurs grecs. On y apprenait notamment :
- Que les travailleurs perçoivent leurs salaires avec un retard de 3 à 12 mois.
- Que les travailleurs ne perçoivent qu’un tiers de leur salaire, le reste est payé en nature, par exemple avec un séjour gratuit dans un hôtel, de la nourriture gratuite ou des bons aliments et d’autres produits dans les supermarchés.
- Que le paiement des 13ème et 14ème mois de salaire, rendus obligatoires par la législation grecque, et traditionnellement versés à Noël et Pâques, n’est plus assuré totalement. En compensation, les salariés obtiennent de la nourriture et / ou des bons pour le carburant. Les employeurs les forcent à signer un reçu attestant qu’ils ont perçu l’intégralité de leurs primes. La GSEE estime qu’un million de travailleurs seraient concernés.
- Que les travailleurs de moins de 25 ans ne sont plus embauchés que dans le cadre de contrats mensuels à temps partiel. Ils travaillent 4 heures par jour pour un salaire de 180 euros par mois, ce qui correspond à un salaire de 7,20 euros par jour, soit un taux horaire de 1,72 euro. La loi impose un salaire mensuel brut minimum de 480 euros pour un plein temps pour les moins de 25 ans.
Le blog KeepTalkingGreece avait alors synthétisé la situation de la façon suivante :
Il est dérangeant qu’alors qu’en 2011 et 2012, les Grecs avaient fait un pas en arrière vers une société à la Dickens, en 2013 et 2014, ils ont effectué un grand bond en arrière, vers le Moyen Age ».
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=le-ministre-de-leducation-grec-propose-1-100-postes-pour-des-enseignants-prets-a-travailler-benevolement&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2014
On est encore très éloigné de l'enseignement par l'autre bout en Afghanistan.
À Herat, dans l’ouest du pays, Massoma et son époux Nassir, qui ont fondé une école privée liée à des organisations occidentales, sont devenus la cible des talibans et craignent de devoir un jour se résigner à la fuite. Maria Bashir, elle, est restée à Herat. Seule femme procureure du pays, elle lutte à ses risques et périls pour les droits des femmes et la démocratisation de la société civile. À Kaboul, Lotfulla Najafizada, 26 ans, est à l’avant-poste du combat pour la liberté d’expression.
http://www.arte.tv/guide/fr/050502-000/le-casse-tete-afghan?autoplay=1
Bizarre de constater, une nouvelle fois, que quand le choix des études est important, il est dénigré avec la fine bouche.
Quand il n'existe pas qu'avec d'énormes difficultés, les études deviennent le moyen de résistance volontaire.
Etudes au forcing que l'on rencontre au Japon, en Corée du Sud.
Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2014
6 choses apprises à l’école qu’il vaudrait mieux oublier
Vous rappelez-vous la douce époque où, assis à votre pupitre, vos pieds ne touchaient pas encore le sol? Lorsque vous appreniez par cœur les tables de multiplication et les exceptions au pluriel des mots en 'ou'? Il se peut aussi que vous ayez intégré de mauvaises "leçons" à l'école. Où en tout cas que ces enseignements ne profitent pas à votre carrière...
Voici 6 choses que votre instituteur vous a peut-être inculquées, mais que vous feriez mieux d'oublier.
1. "Les responsables ont la science infuse"
Tous les enfants admirent leur institutrice qui "sait tout". Mais après un certain stade, il faut faire preuve d’un peu plus de jugeote et d'esprit d'analyse. Plus tard, on apprend vite que ce n’est pas parce que votre patron est votre supérieur hiérarchique qu’il a réponse à tout.
2. "On n’apprend qu’en classe"
Les compétences que vous avez acquises en construisant des cabanes, en attrapant des grenouilles, en vous faisant des amis et en imaginant des jeux sont inestimables. Et elles seront aussi très utiles à votre future carrière professionnelle.
3. "Les meilleurs éléments respectent strictement les règles"
Pour être un élève modèle, il faut suivre les consignes à la lettre. Mais en grandissant, on comprend qu’un travail jugé "scolaire" n’est pas spécialement un bon travail... D’autant plus que la subordination aveugle n’est évidemment pas compatible avec le panache et l’ambition!
4. "Le chemin vers le succès est tout tracé"
Pour réaliser une brillante carrière, on répète aux enfants qu'il faut obligatoirement aller à l’université. Cela aide indubitablement, bien sûr, mais beaucoup de personnes s’épanouiront davantage dans des emplois techniques ou manuels. Sans compter tous ces CEO qui sont devenus milliardaires sans avoir obtenu le moindre diplôme…
5. "Soyez sages"
Respectez l’autorité, ne la remettez jamais en question. Ne dénoncez aucune situation qui vous semble mauvaise si elle est instaurée par l’école. Gardez vos opinions dissidentes pour vous. En un mot : restez tranquille. Ce type d'enseignement n'encourage pas les idées subversives ou révolutionnaires, pourtant nécessaire à l'innovation.
6. "Les contrôles mesurent votre intelligence"
Comment des tests standardisés pourraient-ils mesurer le potentiel des enfants ? Recevoir de mauvaises notes ne signifie en rien que celui-ci n’est pas un génie. Einstein en était la preuve!
Source: http://www.references.be/carriere/6-choses-apprises-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9cole-qu%E2%80%99il-vaudrait-mieux-oublier?utm_source=lesoir&utm_medium=partnersite&utm_campaign=lesoircontent
Écrit par : L'enfoiré | 12/11/2014
merci Alain pour votre réponse
vous avez enseigné les sciences ou j'ai mal compris?
bien sûr tout est langage! formes, même l'acrobate sur son trapèze à voltiger contre l'apesanteur exprime, développe son langage
sensible à toutes formes justement...
même le non-langage et celui non formalisé, non établi, non fini...
merci pour le sujet sur l'écriture et le numérique, un bon angle et très juste la main (et le lien au corps créateur plus généralement)!
l'appropriation vraiment et l'épanouissement au bout?
très intéressant sur la technique et les technologies censées nous libérer des tâches pesantes
pour rendre un cerveau disponible aux discours, et autres images fugaces et lénifiantes?
lesquelles? créer c'est pesant? ressentir (sentir à nouveau) c'est difficile? s'approprier interdit?
rien que constater que le contact homme-machine passe par le clic d'un bouton
répétitif et si pauvre de sensations, de possibles gestes et ressentis
de quoi s'arrêter réfléchir un brin!
en effet l'outil et sa poétique , l'élan qu'il porte, l'incarnation (carné= chair souffle élan vie âme...)
sur la formidable graal technologique, toujours du fantasme
le mien est plutôt celui de l'individu libre, le plus possible, dans ces ressentis, sa conscience, son expression, ses émotions
comme beaucoup de choses ça s'apprend, seul ou ensemble
un truc: le maître devient l'élève et l'élève le maître, ça rend l'enseignement plus productif essayez! (si vous voulez bien sûr je donne pas de prescriptions)
je fonctionne par ressentis intuitions et expériences et pratiques!
je n'applique pas de théories, impossible et casse-tête! casser vraiment la tête et le reste
par exemple la communication virtuelle, certes une ouverture sur le monde
sous quelle forme au juste?
et l'expression? réduite à mettre du texte, créer du code, mettre des images
sans doute on voit le modèle inconscient propagé et on s'y conforme
ce mode éclaté parcellaire sans centre sans corps et sans âme mais bien organisé (organe virtuel)
(d'ailleurs voir la stratégie militaire de la naissance du web, auj du commerce et des médias, pas besoin d'expliquer j'espère...
au lieu de relier machine à machine, réseau à réseau...
mode où l'individu disparaît l'individu être vivant corps et énergie
créatif au sens premier, réceptif mais pas juste passif, ouvrant grand la bouche, le cerveau et ses sens (d'ailleurs assez mal entretenus dans le numérique, étrange négligence!)
acceptant, aussi fabricant innovant exprimant
une seule solution en effet :
relier la main à l'outil, le corps à l'outil
pour qu'il puisse (l'être humain)
se l'approprier et l'expérimenter, le rendre symbolique, expressif en lui-même avec lui-même
tout au plus essayer de verbaliser ma démarche et partager mes expériences comme mes savoirs et savoir-faire
et les partager, donc rendre un peu utile
sans désir de polémiquer sur l'éducation, remuer les frustrations et aspects négatifs (qu'on aime aussi à créer)
ni aucun désir de défendre quoi que soit , un peu par mon association qui correspond bien à cette dynamique
couverte et partagée, ni de créer une école...ça me donne un sentiment d'exclusion de tout autre, exclusif et pas ma démarche
sociale et humaniste, d'ailleurs assez paradoxal d'agir ainsi...concrètement si on le prétend être
ma dernière expérience dans le privé supérieur avec des élèves étrangers et un patron chinois
m'a rendu l'éducation nationale bien plus désirable et juste et motivée
une vraie motivation à côté de la machine à fric et le presse-citron-poubelle
de toute façon décidée de me recycler, personnellement, professionnellement, cosmologiquement des choses doivent aller à la poubelle
en parlant de psychologie j'ai pas développé, trop long!
disons que j'accorde intérêt à toutes approches et réflexions, intuitions sur l'humain, connaissances sur l'être lui-même
ce qu'on range en psycho, comme anthropologie,
numériquologie tiens voilà une nouvelle science encore ; )
j'ai toujours aimé les sciences, la biologie, la physique...l'artistique
pour moi les connaissances sont bonnes, parfois mauvaises et dépendent de qui en est l'auteur
et de sa vision, de la mienne également! très ouvert et en cela
pas de formalisme ni de réponses à tout! et elles se renouvellent
peut-être on ne favorise pas trop l'inventivité et leur renouvellement si j'en crois beaucoup de scientifiques et chercheurs
c'est un fort désir, et je vois que beaucoup le poursuivre en sortant des moules c'est très bien je trouve! pas négatif!
en art je le vois bien toujours à lire Hume Platon Descartes et quanti des tomes et des tomes à ingurgiter pour l'agrégation d'arts plastiques!
des discours creux sans aucune proposition ni sur la créativité ni de mise en oeuvre concrète et de pédagogie
(créer quoi vraiment avant d'apprendre aux autres serait pas mal!)
ras-le-bol de cette étalage bourrage de crâne et inhibiteur de la créativité et de l'expression individuelle
pour se montrer érudits comme seule valeur...
rien contre apprendre et les connaissances, mais là y a quand même un problème!?
question temps, énergie et but et vision, place et confiance dans l'individu...pendant ce temps on oublie le reste à faire...
si l'apprentissage philosophique et savant est intéressant, il y a d'autres façons et manières d'éveiller, plus simples légères et rapides et efficaces
sans brimer la créativité et l'épanouissement de l'individu, sa liberté aussi...
ce qui l'éloigne encore plus de ses schémas et contraintes, cette part qui reste encore mystérieuse
de la spiritualité aussi!
mise à beaucoup de sauces, elle perd sa saveur pourtant elle existe, indéniable et sous tant de formes
nous sommes assez lucides chacun, sans doute le côté scientifique et le côté artiste
deux âmes chercheuses et lucides...
pour vos envies artistiques je vous comprends
sachez qu'une envie... amène à sa réalisation...
pour ma part je me suis remise à ma passion de jeunesse la danse, au hasard d'un stage fantastique de Cabaret et d'un super team et prof
ayant de nouvelles envies un peu subites
que je pensais jamais faire ni au fond m'accorder ce plaisir , de découvrir de nouvelles activités, d'apprendre
de recommencer...lâcher prise
assez logiques : le chant, la musique...fuir le mental, la maîtrise technique et intellectuelle
alors Alain je vous souhaite plaisir à essayer et réaliser vos rêves!
Sölfi
Écrit par : sölfi | 06/12/2014
"Sauver l'école" le livre de John Rizzo ( http://sauverlecole.be/ )
Pédagogie à revoir, à inverser.
Le cours magistral à vitesse variable.
Les horaires flexibles
Écrit par : L'enfoiré | 13/03/2015