L'enseignement par l'autre bout (2) (11/11/2014)

J'écris (2) dans le titre parce qu'en 2007, j'ai déjà parlé de cette manière d'enseigner par l'intermédiaire de  Ovide Decroly, à l'honneur à cet occasion. Cette fois, c'est Célestin Freinet qui a suivi.

0.jpgL'enseignement par l'autre bout, le billet de 2007.

Le belge, Ovide Decroly, avait lutté pour une réforme profonde de l'enseignement basée sur la « méthode globale » d'apprentissage de la lecture et de l'écriture comme première étape.

Par un pur hasard, je suis passé devant une affiche qui m'informait qu'une école de ma commune fêtait ses 50 ans en suivant la pédagogie Freinet.

L'affiche disait que cette pédagogie se retrouvait en milieu populaire. Ce qui m'avait intrigué.

 

J'ignorais tout de cette école jusqu'à ce jour.

Pourtant, comme je l'avais écrit en décrivant ma commune, cela faisait plus de 42 ans que je l'habitais.

Cette école serait après l'information qui en était donnée, la seule parmi les trois qui donnent un enseignement maternel et primaire, qui pratique cette méthodologie et qui serait même la première à le pratiquer.

Comment créer la soif d'apprendre?

Comment construire une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine?

Ce sont, peut-être, les objectifs de cette méthode d'enseignement.

Méthode qui favorise l'initiative, la créativité, l'ambition de la compétence à apprendre avec une série de techniques pédagogiques, basée sur l'expression libre des enfants. Sont au menu des textes et dessins libres, des correspondance inter-scolaire, l'imprimerie et le journal scolaire, les enquêtes, des réunions de coopératives... 

En une phrase, Freneit avait conçu l’éducation comme un moyen de progrès et d’émancipation politique et citoyenne.

Le nom de l'école que je visitais: "Clair vivre". Un titre qui sent bon la joie de vivre mais dont l'origine est perdue dans les anales du temps. Aucune des oratrices n'a pu en dire plus que ce qu'avait inspiré à leurs élèves auxquels la question avait été posée.

Aujourd'hui, quelques autres écoles suivent cette méthodologie comme j'ai pu le constater en suivant le site de "Clair vivre".

Ecole publique par et pour tous les publics dans la fraternité.

Socrate est peut-être l'initiateur de la maïeutique.

Wiki dit: La maïeutique est associée dans ce passage à la déclaration d'ignorance, au fait qu'il n'enseigne rien à personne et à sa mission divine, trois éléments que l'on trouve dans les dialogues de jeunesse de Platon. Socrate, dans une sorte de passage « autobiographique », se présente dans la maïeutique comme un accoucheur, à l'image de sa mère sage-femme, à la différence près qu'il accouche les âmes et non les corps, et les hommes et non les femmes.".

J'avais donc pris note dans mon agenda de me rendre à cette école, pour voir ce que la méthode avait pu donner comme résultats dans la pratique.

Cet enseignement en l'occurrence, limité au maternel et à l'enseignement primaire, pouvait-il trouver une continuation dans le secondaire? 

Beaucoup de monde était présent lors de cette présentation.

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Je devais gréver l'âge moyen d'un poids contraire vu la jeunesse des autres participants.

Que venais-je faire là?

- J'ai un rôle de scrutateur, ai-je dit à l'entrée.

J'ai toujours été adversaire du carcan des programmes scolaires qui souvent ne sont pas en adéquation avec les besoins de la vie active en société, étant déjà obsolètes ou désynchronisés avec l'actualité au moment de leur mise à jour.

Sur l'estrade, trois anciennes institutrices, une ancienne directrice et une ancienne élève défilèrent pour donner leur témoignage de leur vie dans l'école. Après cette réunions d'anciens "combattants de l'éducation", l'ancienne élève, devenue anthropologue, disait avoir des "lunettes roses" et révélait son d'enthousiasme tout en faisant poursuivre ce même enseignement chez ses propres enfants.

La dernière institutrice venait de prendre sa retraite. Elle se proposait de se mettre à l'informatique.0.jpg

Des ateliers de travail en tables de conversations suivirent mais je n'y ai pas assisté. 

Témoignage pour témoignage, sortons le mien de la boîte à surprises.

Je n'ai pas eu cette chance de connaitre ce genre de formation.

Pas de bosse des maths, avant d'avoir eu une autre chance, celle d'avoir un jeune professeur de mathématique pour les faire apprécier. Il avait l'art de relier l'utile à l'agréable, de sortir de son cours pour l'adapter à l'actualité qui à l'époque était spatiale. Des dérivées aux intégrales dans les étoiles... le pied... 

L'étincelle qui change le cours d'une vie.

La science chimique devint un but d'étude. Un examen de maturité de sortie en mathématique. Un changement d'orientation a suivi vers la nouveauté de l'époque: le développement informatique. Une époque dans laquelle tout était à inventer. Quarante ans ont suivi. Dans lesquelles, l'imagination devait être de la partie. Aujourd'hui, autre époque, moins palpitante qui ne fait plus qu'ajuster quelques programmes du rayon "tout-fait". 

0.jpgJe passais le flambeau en écrivant "Créateurs d'étincelles" puisque j'ai une formation scientifique.

Depuis, la retraite et un nouveau challenge s'est présenté: l'écriture sur Internet.

Aucun don bien précis dans le secteur du littéraire au secondaire. Les rédactions et dissertations frisaient les bas fonds des cotations.

Plus tard, à l'université, il n'en était plus question sinon pour écrire des rapports bien loin de la littérature.

Puis ce fut ce nouveau challenge personnel, les "Réflexions du Miroir".

Ce n'est pas dénué de risques, mais de cela j'en parlerai dimanche prochain.

Je n'ai pas l'habitude de publier un article dans la journée, mais le timing l'imposait.

Apprendre, c'est peut-être ridicule.

Enseigner, on se demande si c'est inutile, si ça vaut le coup,

Ni gris ni verts, ni gris ni verts

Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie

 

L'enfoiré,

 

Citations: 

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