La gouvernance augmentée (29/07/2017)

0.JPGIl y a quinze jours, un billet intitulé "Psychose" mettait en évidence le pourquoi d'un désaccord dans une histoire de "Vilain Petit Canard de gauche".

Deuxième volet de cette psychose du refus de concertation équilibrée entre des mouvements opposés et qui, pourtant, pourrait être complémentaires quand ils sont dirigés vers un meilleur pour tous.

En Belgique, nous avons eu un "Anti-Vilain Petit Canard de gauche" en la personne de Benoit Lutgen qui, le 19 juin, a créé une crise, en retirant la prise de la confiance accordée aux gouvernements Bruxellois, Wallon et de la Communauté française à la suite de différents scandales au sein du Parti socialiste.

Un conclave a commencé avec les différents partis en présence au niveau régional en Wallonie et à Bruxelles pour chercher une meilleure gouvernance. 

Un Vif récent titrait "En marche arrive chez nous".

La valeur attend encore moins le nombre des années quand l'expérience est en perte d'efficacité et devenue obsolète avant sa date de péremption.

Alors, il faut trouver autre chose...

On parle de plus en plus de "l'Homme augmenté".

Pourquoi pas une gouvernance augmentée dans le monde de la modernité et de la science fiction?

0.JPGMacron avait très bien compris que pour exister aujourd'hui, il fallait transiger et ruser parfois avec des forces de gauche et de droite qui, pour lui, sont des concepts du passé.

Viriles poignées de mains, tapes sur l'épaule, font partie du jeu de cette stratégie de l'amitié avec ses équivalents Trump, Poutine et d'autres même s'ils ne partagent pas leurs idées.

La diplomatie est une hypocrisie organisée, apprise certainement lors d'un cours à Science-Po, mais cela marche.

Pour Macron, pour garder la concertation ouverte, c'est à ce prix et, qui sait, cette concertation lui permettrait de devenir l'interlocuteur représentatif de l'Europe vis-à-vis des autres blocs.

Quand s'adapter aux complexités de notre époque devient difficile, le "bashing" prend souvent le relais dans un « jeu » sous forme de défoulement dénigrant collectivement une personne ou un sujet contraire à ses propres visions de la société.

La résolution d'un problème d'algèbre abstrait se recherche entre les liens qui existent entre les lettres et les chiffres d'une équation.

Puis, on apprend que la "Macronnade" ne prend pas tout de suite. Qu'elle descend de dix points dans les sondages.

L'expression "nul n'est prophète dans son pays" reprend du service.

A l'extérieur, c'est blue sky et à l'intérieur, l'intendance est réservée au Premier ministre Philippe.

N'est-ce pas délibéré ?

Pas de miracle.

On s’aperçoit souvent sans le reconnaitre que tout est dans tout et réciproquement.

Mais qui est encore capable de remonter aux sources d'une idéologie pour la confondre et la comparer avec une autre?

Aujourd'hui, on veut des experts, des "autistes asperger" dans une branche donnée.

Ils sont mieux payés que les généralistes.

Or, si l'on veut apporter une solution à un problème en augmentant ou diminuant les capacités d'un côté, c'est l'autre côté qui diminue ou augmente dans les mêmes proportions inversées de vases communicants.

Le citoyen lambda aurait-il besoin de représentants forts dès qu'ils butent sur un problème qu'il ne parvient plus à résoudre par lui-même?

La croissance continue dans une économie mondiale intégrée est l’un des grands facteurs de la montée du populisme, affirme l’économiste Dani Rodrik.

Le sentiment d’injustice entre sa propre condition et celle d'une autre classe est à l’origine des appels pour une économie plus juste qui est la marque de fabrique des populistes avec la mondialisation comme cible favorite.

Le politicien, lui, aurait-il besoin d'un coup de pouce, d'une potion magique, dès qu'il bute sur un problème de budget qu'il ne parvient plus à résoudre avec un autre politicien?

Les partis belges Defi et Ecolo se sont concerté à la région bruxelloise tandis que le les partis MR, le CDH faisaient de même à la tête de la Wallonie.

La Wallonie est arrivée la première cette semaine à la ligne d'arrivée en formant un gouvernement orange bleue.

Un retour après dix ans d'absence qui s'était construit au niveau fédéral dans la douleur.0.JPG

Résultats wallons: économies à tous les niveaux, moins de dirigeants, numérisations des entreprises, mot d'ordre: plus d'efficacité.

A la région bruxelloise, les "techniques politiciennes à la flamandes et à la francophones" ne se sont pas encore parvenus à accorder leur violon.

Quant au niveau fédéral, attachez vos ceintures car il va y avoir du vent dans les voiles.

Le mal, si pas le drame de la gouvernance, inquiète et turlupine politiciens et citoyens, était bien défini par le politologue Sébastien Brunet podcast.

Alors, un nouveau parti ou un nouveau mouvement, appelé e-Change, était cogité par certains en Belgique.

D'abord, interprété avec humour par Pierre Scheurette podcastet expliqué ensuite par son organisateur-fondateur, Jean-Michel Javauxpodcast

0.JPGLe discours du 21 juillet du Roi allait dans le même sens, emprunt de la philosophie du partage de compétences sans parler explicitement de la crise politique francophone actuelle mais en donnant quelques solutions en arrière plan:

"[...] Apprendre, au sens large, est une des clés pour y parvenir. Apprendre des autres et avec les autres.

A l’âge du savoir immédiat et omniprésent, apprendre à interpréter les faits et à émettre un jugement de valeur, permet de prendre ses responsabilités en connaissance de cause.

‘C’est vrai’. ‘C’est juste’. ‘C’est bien’ … Les jeunes apprennent cela en premier lieu de leurs parents. Et aussi de ces enseignants passionnés, qui éveillent chez leurs élèves le désir de comprendre. Dans un monde qui évolue à un rythme accéléré, ils apprennent de leurs aînés comment prendre du recul. Les aînés peuvent aussi apprendre des plus jeunes. Encourageons la rencontre de l’enthousiasme et de la créativité avec la sagesse et l’expérience de vie....".

Notre devise "L'union fait la force" peut devenir "L'oignon fait la farce" dans l'exclusivité voulues par les idéologies qui apporte la psychose de la peur de l'inconnu...

0.JPGJe reviens sur l'article du VIF "Et si le PTB avait raison", toujours dans les kiosques en début de semaine.

Cet article apportait dix raisons d'exister au PTB, au parti d'extrême-gauche mais n'expliquait pas comment ce parti pouvait financer ses projets si ce n'est qu'à mettre tout le monde sur un même pied d'égalité alors que nous sommes tous différents de naissance, de connaissances et de volonté de croissance ou ... de décroissance.

J'avais pris des notes pour répondre aux dix propositions puis, j'ai abandonné en découvrant que j'ouvrais des portes bouclées d'avance et quelques lapsus.

Comment avoir raison quand il il y a tellement de vérités et bêtement une réalité galvaudée que l'on ne parvient plus à comprendre?

Fin 2016, j'écrivais "La génération QUOI craint l'avenir".

Les jeunes constitueront l'humanité de demain.

0.JPGTout dernièrement, je tombais sur un livre soldé: "Nous, si jeunes et pourtant déjà si vieux".

Deux manières opposées de comprendre ce titre:

Préface: "Cet ouvrage représente une expérience d'écriture unique, qui a consisté à laisser s'exprimer des jeunes de quartiers, âgés de 15 à 22 ans, au travers de leurs vies, sur leurs rapports à l'autorité et à la discrimination dans quatre thématiques : la famille, l'école, la police, la justice. Leur donner la parole. Sans filtre".

Ouf...Aucune mention des mots 'gauche' et 'droite'  n'en faisait partie...

Le "politiquement correct" recommandé par la société des adultes semblait seulement en conflit majeur avec ces jeunes dont leurs anecdotes prouvaient que la politique n'avait de "correct" que le nom.


 

Samedi dernier, Hubert Reeves était interrogé et répondait dans le journal L'Echo:

"Nous sommes contraint à faire mieux avec moins".

"Un meilleur avenir passe forcément par beaucoup de recherche, beaucoup d'innovations qui apportent une meilleure qualité de vie pour tous. Cette envie de faire du profit sans se soucier des problèmes qui vont inévitablement se poser après coup, c'est ce qu'on appelle le "PFH", le Putain de Facteur Humain. L'astronomie est une science qui porte sur des faits et qui évolue en permanence en fonctions des nouvelles découvertes, mais l'Univers est aussi un sujet philosophique qui renvoie à l'ontologie et aux questions fondamentales telles que la vie a-t-elle un sens. 'Comment ça marche' on le découvrira dans une quête sans fin puisqu'on a une capacité d'abstraction illimitée, mais 'pourquoi ça marche'??? L'avenir sera ce que nous en ferons. Quand on dit "c'est foutu", c'est que ce l'est déjà. Je n'entrerai pas en politique, parce que ce serait entrer dans un clivage de partis toujours négatif. La biodiversité a toute son utilité même dans les opinions".

L'apprentissage et le travail ne payent plus. C'est ce qui en est assimilé, extrapolé des deux par l'inventivité et l'opportunisme de circonstance qui pourrait combler le déficit.

La créativité et l'innovation se targuent de casser cette opposition en sortant du rang avec des solutions qu'on espère en style "win-win".

La RTBF présentait les 7 épisodes de "Les prédateurs" dont le dernier, samedi, "Vivre avec les prédateurs" demandait un certain recul parallèle sur notre propre condition d'être vivant.

Les maîtres mots de cette chaîne de documentaires étaient: "l'économie d'énergie pour la chasse, augmentation des chances de survie ensemble, prédateurs ou proies dans une synchronisation des mouvements, faire face à la prédation par l'endurance, les plus faibles éliminés par les plus forts, la dépendance de l'environnement et l'intelligence".

Nous sommes tous des prédateurs de quelqu'un ou de quelque chose au milieu d'une chaîne. 

L'évolution a conçu tous les êtres vivants sous ce modèle avant nous mais en des millions d'années.

La différence avec nous, c'est que notre recherche de modernité s'est construite en seulement quelques centaines voir quelques milliers d'années et qu'en plus, l'homme arrive à maîtriser l'évolution. 

 

0.JPG'Et de l'industrie naquit dans les monastères"

...le titre d'un article  assez désarmant du Monde diplomatique en ce mois de juillet...

La rationalisation du travail et du temps a commencé dans les monastères au XIIIe siècle par l’édification d’une croyance commune dans le salut à trouver dans le progrès industriel.

0.JPGCelui-ci s'est poursuivi de la révolution industrielle et la révolution numérique.

L'auteur de l'analyse, Pierre Musso, remonte aux sources au 13ème siècle pendant lequel la rationalisation du travail a vu s'installer dans les monastères sous trois formes:.

0.JPGLa réforme du choix industrialiste, matérialise la formulation simultanée d’un « nouveau christianisme » terrestre et scientifique.

Néo-chrétienne, cette réforme fait appel à une autorité managériale pour fonctionner sous le contrôle d'une hiérarchie de fonctions.

D'où l'idée que les monastères ont été la plus vieille multinationale du monde... et qu'une religion peut en cacher une autre.

"Les communautés entrepreneuriales délivre le sens qui crée le bonheur", dit Mark Zuckerberg pour orienter la société mondiale alors qu'il dit être croyant.

Peter Diamandis de Google appuie l'idée en disant "Je crois bien plus au pouvoir des entrepreneurs qu'à celui des hommes politiques et de la politique tout court".

J'ai toujours dit qu'il valait mieux utiliser le verbe "penser" au verbe "croire".

Depuis le XIIIe siècle, comme première multinationale, il y a bien dû y avoir un moine du style de Bill Gates quelque part sous une bure trappiste pour prouver le dicton que l'habit de fait pas le moine... ou alors en arriver à penser que Facebook est devenu une abbaye virtuelle. 

 

Réflexions du miroir sur le passé

1. Quel rôle pour l’État dans la politique industrielle?

Quelques réponses ont été données dans ce 28 minutes.

État pompier, un garde-fou, un surveillant du privé, un état interventionniste qui doit veiller à ce que sa population garde ses emplois ?

La banque Belfius a été créé pour sauver l'entreprise par l’État belge.

Elle est rentable aujourd'hui et l’État belge voudrait privatiser 30% du capital.

2. Dans l'histoire, rappel de ce qui s'est passé en 1968: podcastdans une période de hippies.
Il y a quinze jours, dans "Psychose", je parlais de la période des années disco en 1978.

Hier, France3 remettait cela avec les mêmes années de la chanson française avec les Carpentiers.

Revivre l'âge d'or des variétés, c'est revoir une époque bénie où les artistes venaient se produire tous les samedis soirs à la télé.

Je retiendrai une chanson de cet âge d'or.

Celle de Ballavoine "Quand on arrive en ville" de l'opéra-rock Starmania qui exprime les prémices de ce qui allait se passer dans la suite.


0.JPGBienvenue dans le nouveau monde...

L'intelligence artificielle pourrait engendrer un renouveau du monde numérique.

Les relations "many to many" sont actuellement les plus difficiles à gérer par les machines numériques actuelles.

Avec une machine quantique, cela pourrait devenir tout à fait abordable avec un cantique en arrière-plan.

Dans des temps très anciens, on questionnait la Pythie qui consultait les astres avant de donner ses réponses.

C'est ce que rappelait mercredi, Cyndia Izzarelli, avec le principe de validation subjective par l'emploi abusif de caractères et de formules "plus": podcast.

 

Le film "HER", présenté sur ARTE le 19 juillet, va encore plus loin en exprimant les avantages et les risques de l'intelligence artificielle par la science fiction.

Synopsis: Dans un futur proche à Los Angeles, Théodore  reste inconsolable suite à une rupture avec son épouse. Dépressif, il installe un nouveau système d'exploitation géré par une intelligence artificielle conçue pour s'adapter et évoluer. Il entame une relation amoureuse et passionnée, avec la voix artificielle de Samantha. Déstabilisé, il ne sait plus ce qu'il ressent et doit ressentir. Confiant ses doutes auprès d'une amie, elle lui conseille de faire ce qui le rend heureux. Cependant, les systèmes d'exploitation évoluent bien plus vite que les humains. Samantha prend ses distances avec Théodore car les systèmes d'exploitation ne peuvent plus vivre à l'échelle humaine trop lente pour eux. Théodore reste seul face à ses émotions.



 

L'homme augmenté est donc en préparation...0.JPG

Heureusement, la généralisation de l'intelligence artificielle n'est pas pour demain par manque de puissance.

Aujourd'hui, l'aide pour l'utilisation de Windows 10 est déjà dédiée à Cortana qui fait appel à l'intelligence artificielle pour répondre à des questions très simples.

Un jour, il serait assez tentant de se faire aider pour établir une gouvernance augmentée par l'intermédiaire de l'intelligence artificielle introduite dans une machine.

Longtemps considérée comme élucubrations, la science-fiction est saluée souvent pour sa valeur prospective. L'intelligence artificielle tente de répondre aux questions avant qu'elles ne se posent.

Vu l'importance de sa mémoire, de la rapidité de ses circuits, de sa capacité de stockage de l'information, la machine deviendra une expert en tout, tout en restant généraliste, indépendante de l'environnement et de ses congénères.

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En 2050, l'IA dépassera peut-être l'humanité mettant un terme à l'anthropocène...

Oui, la machine, bien programmée, bien "workflowisée" pourrait très bien exercer une gouvernance sur les hommes.

Qui sera alors capable d'écrire un tel programme, de le  tester et d'assurer la maintenance, suffisamment rapidement pour éviter les bugs?

La machine elle-même?

Le fait d'être dirigé par des logiciels n'est pas un problème en soi puisqu'il aurait analysé toutes les situations dans ses instructions. Le danger est dans la pensée humaine qu'on lui donnerait.

Mais, cela m'amuserait vraiment qu'elle fasse du "bashing" à l'égard des hommes modernes ou traditionalistes en style "U2".

La question reste: "peut-on gouverner sans parler d'amour" comme se pose la question sous un clic sur l'image ci-dessous

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Eriofne,

 

Citations:

 

Mise à jour 3 aout 2017:La Belgique expliquée en BD, comme le dit Eric Destaerck c'est tout de suite beaucoup plus compréhensiblepodcast

Mise à jour 23 aoüt 2017: Bruno Coppens fait la conjugaison politique.podcast

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