Changer ensemble pour seulement être (19/08/2009)
L'idée est lancée depuis quelques temps: "Il faut changer ou mourir". Des réformes, en France, on en est arrivé à l'indigestion. Sommes-nous condamnés à ne jamais stabiliser les potentiels acquis? Sommes-nous des mutants perpétuels plus rapide que l'évolution elle-même?
Dans la presse, on lisait "Dans une économie globale, basée sur la connaissance, les cycles d'innovation se font de plus en plus rapide".
C'était en septembre 2006, vous vous rendez compte, cela fait bien un siècle, après tout ce qui s'est passé depuis.
Les CEO modernes se devaient, d'après "Les 4 clés de la gestion de l'innovation", d'amener un changement majeur dans leur entreprise. La pression générée artificiellement générerait une concurrence accrue mais aussi une cascade d'effets secondaires. Si améliorer l'efficacité générale de l'entreprise par leur démarche paraissait naturel en ces temps de course contre la montre, on en oubliait, en même temps, que l'opération était loin d'être gratuite et pas toujours profitable.
Ces fameuses quatre clés de la réussite, les principes de base, appris dans les cours de management ne seraient plus valables?
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une génération d'idées collégiale et ouverte vers l'extérieur.
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une vision "métier" et technologique rafraîchie qui apporte l'éclairage nouveau qui manquait.
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une gouvernance adéquate dans l'équilibre du portefeuille des initiatives innovatrices.
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un lien évident et clair entre stratégie de l'entreprise et l'innovation.
Avec elles, personne ne pourrait reprocher au patron, au gestionnaire, à l'homme politique, d'avoir pris la décision de changer. La création de valeurs a de ces aléas qu'il faut pardonner dans le cas de ratage manifeste sous peine de se voir exclus du processus de progrès.
S'il ne s'agissait que de trouver des améliorations dans les changements, ce ne serait pas trop grave. Constater après coup, qu'après l'installation de l'innovation, qu'il y aurait, peut-être, mieux valu penser à autre chose au moment de la signature pour lancer le projet tout beau, tout nouveau, personne ne le voulait.
Synonyme de création de nouveaux produits, dans le domaine technologique surtout, on voulait implémenter de nouveaux processus. D'après la notice, ceux-ci seraient plus rapides, plus efficaces, plus rentables, moins chers... le "clé sur porte de l'innovation" à la portée de tous, rendu indispensable à force d'être porté par l'écho des sirènes. Le consommateur se voit contraint et forcer d'acheter le nouveau produit qui remplace le précédent mais qui ne le satisfait plus. On a trop souvent tendance à considérer le changement comme un progrès par essence. On ne consolide plus, on change pour changer et rester dans le mouvement général. Les résultats dans l'entreprise et en politique de cette tendance à l'auto-allumage n'ont pas toujours été à la hauteur des ambitions. Faire partie du "système", de la machine, du rouleau compresseur, avec la crise actuelle, comme nous connaissons, va refroidir ce genre d'excès d'optimisme.
L'informatique, en particulier, nous a bien appris à pousser sur ce champignon de l'évolution et de l'espoir d'une éventuelle révolution.
- Quoi, vous n'êtes pas encore à la version 12.15 bis ? Celle qui fait tout ce que vous demandez?
L'impact de ces modifications n'est peut-être pas sensible ou évident après l'installation, mais il l'est certainement sur le temps qu'il a fallu pour désinstaller la version antérieure, installer la nouvelle et la tester dans ces moindres recoins et fonctionnalités qui existaient au paravent. On appelle cela, en anglais, "overhead" (ce qui passe par dessus la tête et qu'on ne compte pas).
Ce processus de mise à jour est presque transparent avec le software libre. Une seule confirmation de l'acceptation et le processus de l'installation de la nouvelle version commence. Les nouvelles fonctions qui justifieraient le mouvement n'ont souvent pas eu le temps de passer au travers de l'évaluation de l'utilité. Le temps, c'est de l'argent. Pourquoi tester les éléments de l'innovation? N'est-ce pas normal que cela marche, puisque c'est de cela que l'on parle en premier lieu dans toute la campagne d'installation de la nouveauté. On verra par après si l'expérience sera décevante ou non et si le risque en valait la chandelle.
Et si, on attendait la version 13.0? Et bien, non on ne peut pas. Les versions intermédiaires sont là pour corriger les erreurs de la version n-1. C'est dit, la version n+1 tiendra encore la route avec les autres compagnons de routes installés sur les PC. La signature est implicite, tout le monde doit y croire. La sécurité en dépend. Un cas typique du "sans bouger" qui serait une preuve absolue de son manque de perspicacité et de son immobilisme malsain.
Utiliser les fonctionnalités existantes dans le durable, garder les bonnes lunettes pour lire les données qui se seront adaptées à la nouvelle sauce, garder le support du fournisseur dans le statu quo. Des problèmes pour les récalcitrants, réfractaires.
Assumer de manière harmonieuse, un changement que l'on n'a pas opéré par soi-même avec sa propre clé sur porte. Voilà, peut-être, une autre vérité plus insidieuse, encore.
Bouger, pour vivre ou pour survivre? Aux âmes "sensibles" de trouver leurs intérêts devant de tels dilemmes.
La "disruption", mot de l'étrange, est un mode de pensée qui défie aussi les conventions établies tout en essayant de créer des visions nouvelles capables de faire évoluer une marque vers un sommet inégalé. Nous sommes dans le domaine des idées qui refusent les modes de pensées répétitifs, des certitudes rassurantes et de l'immobilisme qui dénaturent l'envie de progrès. Pas question de mettre le changement au frigo car il est sensé apporter l'amélioration à quelque chose qui tourne sans problème depuis des lunes. Le "nice to have" prend le pas sur le "mandatory". La proie pour l'ombre. Se tourner du côté des habitudes est la pire réaction que le mot "disruption" ne pourrait accepter.
Réduire les coûts de manière drastique pour augmenter les bénéfices, dans le durable, en gagnant en flexibilité, est le but avoué. Ces démarches sont-elles bien comprises d'emblée en faisant le tri entre le positif et le négatif? Augmenter les revenus n'est plus qu'un rêve lointain. L'ensemble de l'entreprise, une fois la décision prise, sera entraînée comme dans un engrenage à part entière et, parfois, à plein temps dans l'opération "survie". Une fois, implanter, faire marche arrière, déshonoreraient les décideurs et donc, il faut écraser et s'aplatir devant la sainte décision. Quand on "aime", on ne compte plus les déboires et les surprises de la nouveauté. Cela se laverait dans le sang. Pour appuyer le bien fondé, certains experts le clament encore haut et fort: les entreprises qui ont innové par des changements de structure organisationnelle, s'avèrent être des candidates parmi celles qui ont dégagé la meilleure marge opérationnelle lors des 5 dernières années. Donc, raboter les convictions trop statiques.
Il n'est pas rare, malgré les aveux du fournisseur, de pouvoir monter en puissance dans l'échelle des versions sans aucune perte d'efficacités, de rencontrer par après des fonctionnalités qui n'existent plus qui ont été oubliées ou qui ont été remplacées par d'autres mais qui ne correspondent plus vraiment à la politique ou à la vision de l'utilisateur.
Le Dieu du marketing le voulait. Il a ses raisons que la Foi, seule, encourage. Question de politique ou de vie.
Vu cette fuite en avant,
un besoin de régularisation est désormais dans l'air.
John Steinbeck affirmait que lorsque l'homme vieillit, il est dans sa nature de se protéger contre le changement, particulièrement si le changement apporte une amélioration. Curieux? Non, tout n'est pas bon à prendre et l'expérience de l'âge apporte une sagesse inédite dans la jeunesse.
On lisait, en effet, plus tard: "Le changement est perçu différemment selon l'âge".
Les jeunes cadres seraient plus critiques que leurs aînés face aux remaniements organisationnels. Curieux ce raisonnement porté par les statistiques. Les seniors considèreraient que les changements opérés dans leur société a été un succès. La motivation serait même améliorée par les communications accrues d'après eux. Une surcharge du travail et une détérioration de l'ambiance de travail viennent néanmoins enrayer les avis des deux catégories de cadres. Un désaccord de départ serait la pire des situations. Le scepticisme confirme le dilemme. La fréquence des changements ne fera qu'accentuer le mal être et la difficulté à suivre le train en marche trop rapide.
En politique "pure et dure", il y a les spécialistes, les champions du côté des réformes.
De véritables athlètes, toutes catégories. On ne sait plus où l'on veut aller mais, populisme aidant, on fait le pas pour progresser, pour exister aujourd'hui. On veut ignorer que la politique est devenue de véritables sables mouvants dans lesquels, pris de court, on patauge à vue. Prévoir des normes et des moyens de les faire appliquer en passant par des lois répressives ou non, cela prend du temps. Alors, "moraliser ses instincts", vous n'y pensez pas...
Réfléchir, cela prend trop de temps. Avoir de l'avance à l'allumage, c'est bien dans la période de test, pas dans celle de la décision et de l'implémentation sans possibilité de retour aisé à la case départ. Définir le but à atteindre avec assurance, les moyens pour y arriver et les tester, c'est quasiment impossible en politique.
Il y aura, dès lors, pour un gouvernement, la version "un" suivit de la version "deux". La suite est à l'avenant. Le retour à la case départ "0" est programmé, en secret, réservée aux initiés.
En temps de crise, le processus de sape ou de restauration s'accélère. Il faut avoir des idées géniales pour changer et cela demande plus qu'une idée.
Il y aura les prédicateurs, les conseillers en entrée. Au porte-parole de faire son travail d'éclaircissements, de digestion de l'idée, avec le maximum d'effets en faisant semblant que tout va s'améliorer.
Puisqu'on a négocié jusqu'à plus soif, on se justifiera à la postériorité et on priera pour que cela marche.
A l'ouest, du nouveau? Ah, oui, là-bas, le Messie est arrivé. Tout dans la tête et même dans les potentiels de la confiance. Tout pour plaire. Tous prêt pour le croire. Merci pour eux. Aux conservateurs de s'adapter avec les progressistes en tire fesses. Mais, les Messies ne sont plus ce qu'ils étaient. Leurs actions reçoivent des objections. En tant qu'européen, on ne comprend pas les réactions des conservateurs qui contestent le projet de "socialisation" des soins de santé, pourtant tellement nécessaire. Libertaires jusqu'au suicide, refus de tout interventionnisme de l'État. Une vision américaine du problème. Mais, on en parlait, aussi, à la radio, avec une spécialiste. Et pourtant, il faudra y passer un jour. C'est écrit dans les astres de la mondialisation.
"Les maître de l'économie ont compris qu'il fallait que tout change pour que tout continue", lisais-je dans le billet de Jean Daniel du Nouvel Obs pascal. On sortait, à l'époque, de la réunion du G20 à Londres. Les pressions de Barack Obama opposées aux réformes de Nicolas Sarkozy. Il était question de l'intégration de la France dans l'OTAN. On cherchait la sortie de la spirale vertigineuse des suppressions d'emplois. On parlait des gesticulations de la Corée du Nord et au Proche Orient. Mais on remarquait un vent de paix qui soufflait et un souci d'apaisement contagieux. Le "bon vent" était là pour suivre le titre du billet. L'écriture philosophique revenait. François Mauriac renaissait.
Ce ne serait pas mal, si la Justice avait la bonne idée de se moderniser, de "se manager". Là, c'est plutôt de vieilles casseroles ou ce ne sont plus que les manches de celles-ci, que l'on aperçoit. Alors pour la meilleure soupe?
L'affaire Fortis ferait-elle toujours des vagues ... de manches. Là, il s'agit plus de sclérose comme le laissait comprendre ce professeur en Droit Judiciaire?
Toutes les lois existent ou presque mais ne sont pas appliquées.
"Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison", lisais-je dans "Le Mystère des dieux".
- Allergiques aux changements, allez vous rhabiller, vous n'avez pas beaucoup d'avenir dans nos murs, dit une voix.
Suis-je rétro, nostalgique du passé, un conservateur de premier, un vieil aigri?
Oh, que non. Proactif, toujours, bien au contraire. J'en ai seulement vu, un peu trop passer des innovations, des projets qui devaient révolutionner son homme et qui se sont terminés par un flop magistral. Trop de déchets, trop d'investissements de soi-même et de l'entreprise à fonds perdus, pour accorder les nouveaux violons avec un résultat qui n'a pas été à la mesure de ses promesses. Si vous en voulez plus, un eBook vous attend. Sans engagement, bien sûr.
C'est l'utilisateur ou le citoyen qui reste le maître atout de la réussite. Les résistances peuvent être très fortes au niveau de l'expérience technique, financier, politique et de tous ces utilisateurs finaux qui devront assumer sans rechigner par après si aucune opposition ou obstacle majeur ne s'est pas manifestées.
L'hostilité peut pourtant se comprendre aisément. Comment acquiescer quelque chose qui est forcé par en haut et, non décrit complètement, dans le détail et qui se présente à celui qui ne possède pas les connaissances techniques mais seulement quelques vagues notions des avantages prévus pour le vivre.
Pour le fournisseur, avoir vendu l'idée, va représenter un retour sur investissement en progrès substantiel financier et une expérience nouvelle dans la partie des tests que lui même n'aurait pas eu le temps de passer en revue. La mise en place de l'idée reste un risque très important, consolider son produit, y apporter les idées intéressantes par l'intermédiaire du client utilisateur est certes très rentable, aussi. L'évolution culturelle pourrait trouver un réel avantage commun dans la partie de ping-pong qui va s'engager dans la suite entre les acteurs.
L'innovation, c'est vrai, n'est pas nécessairement pleine de risques, mais elle demande beaucoup de temps pour être étudiée et analysée de manière sérieuse. Le grand saut dans l'inconnu est la rançon de l'ignorance. Un droit à l'erreur est naturel mais il devra aussi passer à la moulinette de l'évaluation sérieuse. La priorité est d'améliorer, pas de se lancer pieds et poings liés dans l'inconnu. La vision globale du réel bénéfice et la cohésion de l'ensemble sont primordiaux dans le choix du chemin à prendre. Le remplacement d'un projet par un autre plus prometteur ne peut être envisagé que s'il n'est pas pénalisant pour ceux qui l'ont conçu, l'ont à implémenter et l'ont à utiliser. Une stratégie d'entreprise ne se respecte qu'avec tous ces aspects de rentabilité.
Changer pour changer est un leurre dont on se mord les doigts en finale. Brûler les étapes, sans tester le changement avant l'installation ne peut que s'attirer les ennuis à brève ou à courte échéance.
Nous sommes, souvent, devenus des apprentis sorciers de la nature pour le bénéfice d'un changement à court terme. On a accéléré le rythme de ces changements de telle manière que la nature de l'homme ne peut plus l'assumer. Le climat et le réchauffement de la planète sont une des conséquences. On parle parfois de "Capitalisme naturel". Une des solutions, probablement.
Il ne faut pas laisser forcer les changements par une voix bien intentionnée. Laissez votre jugement en décider à votre façon. Vous aurez gagné quelques points dans la sagesse. Aux niveaux des États, rien ne passe mieux dans l'opinion que l'idée de réformes. On se met dès lors à rêver. On ne sait ce qu'on veut voir changer, mais on change.
Réforme de l'État en Belgique. La révision de la constitution, excusez du peu. On parlait dans le Nouvel Obs de "Réforme aux forceps". Réformes de tout par ce qui passent par l'esprit du Président. Alors, oui, on change pour changer. On s'inquiète de souffrir par son manque de cohérence. On n'a même plus le temps d'analyser les résultats des changements précédents, parce qu'on pense déjà aux suivants. Plus de gagnants dans les opérations, style "cataclysmes", tous perdants.
La presse écrivait, récemment, "La gestion du changement n'est-elle pas la première victime de la crise?". Un peu plus loin, un autre article "Frappé de plein fouet par la crise, la Californie est au bord de la faillite". La Californie, là d'où toutes les idées nouvelles partent. Cela fait réfléchir.
Quant aux banques, toujours pointées comme responsables, elles doivent prêter de l'argent. L'épargne belge, avec la crise n'a jamais été aussi haute (172,5 milliards d'euros). L'ancien patron d'Euronext et nouveau de Fortis, Bruno Colmant prévoit le changement avec encore plus de dureté dans l'économie de marché et moins de sécurisation des processus. Courant et contre courant.
Seul le mot "ensemble" pourrait changer cette conformiste au passé. Pas question d'implanter un processus sans prendre la température extérieure dans un monde globalisé.
La démocratie n'existe qu'en politique pas au niveau des entreprises. Chez elles, ce sont ceux qui n'en ont rien à cirer de la bonne gestion de l'entreprise, mais qui ne pensent qu'au rendement de leurs placements: les actionnaires et, en indirects, les épargnants. Responsabiliser pour objectiver et motiver, on n'y penserait même pas dans ce jeu de dupe où l'éthique n'a aucun droit d'existence.
Changer ensemble ou décider de ne rien faire. Mais le changement ne sera pas que cosmétique. Ce seront les mentalités, elles-mêmes qui seront sur la sellettes. La hiérarchie qui devra suivre des règles de conduite car le chef a ses raisons que la raison ne connaît pas toujours. Il faudra oser la court-circuiter, au besoin, si elle ne joue pas son rôle de management. Même le bas de l'échelle, où sont ceux à qui on ne demande, généralement, pas l'avis, devra faire son acte de contrition aussi, comme je l'indiquais dans ce commentaire qui allait à contre courant de l'article de l'auteur. L'innocence sera toujours détournée à l'avantage du plus malin.
Conflit de générations ou d'idéologies? Un planning harmonieux qui planerait au dessus de deux générations, des deux idéologies, cela changerait.
Les conservateurs diraient "Pourquoi changer quelque chose qui marche". Les progressistes, "rien ne vaut un changement pour remuer la m...". Bien mieux, une sélection du meilleur dans les deux champs d'investigation.
Alors, vite un temps pour consolider tous les changements. Pour les comprendre. Pour les assimiler.
L'événement de la semaine, ce fut l'anniversaire des quarante ans du Festival de Woodstock. On lit dans les journaux: "Trois jours de paix, de musique, de boue et de chaos" et "la révélation de la fracture générationnelle avec le mouvement hippie". Les hippies, depuis lors, bien vieillis, se souviennent. Résultat des courses, une seule personne y a gagné financièrement dans l'aventure, mais tout le monde ne se souvient que des bons moments. L'amour et la générosité, ils y ont cru. La musique et la chanson restent les véhicules des souvenirs et des espoirs. La vie, elle, va devoir changer très fortement. C'est clair. Ce ne sera pas avec des fioritures.
Un parallèle amusant? Dans les bals populaires, pour attiser les conversations et donner un "nouvel éclairage", souvent, quelqu'un crie "Changez". Il vous faudra trouver un autre partenaire pour faire partie du jeu. Espérons que celui-ci ne vous marchera pas sur les pieds tous les instants. Le pas de deux qui s'engage peut paraître très peu cadencé au spectateur sur le bord de la piste.
L'ouverture comme état d'esprit", écrivait Argoul, il y déjà bien longtemps. Évidemment...
"La formation et l'emploi peuvent aussi virer au vert", "Les personnes ayant un MBA devraient avoir l'ambition de devenir plombiers", "How I started making $7.500 a month working an online part-time job from home", lisais-je successivement, ce weekend. Un rêve ou un cauchemar futur?
Changer en mode plus privé, c'est encore un autre coton. Là, aussi, il s'agira d'exister, de choisir un modus vivendi et ce ne sera pas plus simple ni exempt de décisions difficiles à prendre.
Puisque tout finit en chanson ou vers, ma vision:
"Réformes pour et par la forme" :
Pourquoi devoir commencer par choisir ?
Une carrière n’est-ce pas se faire plaisir ?
Il ne s’agit pas de rêver à être employé
Mais de creuser un sillon plein de fierté
Se tromper et se retrouver dans l’errance
Pendant une vie où tout ne serait que rance
Alors, quand il faut décider de son temps
Ne faudrait-il pas connaître son tempérament ?
La vie s’enfuit, pas dans une véritable course
Penser uniquement à augmenter sa bourse
N’apportera qu’une pâle idée du bonheur
Chercher un créneau précis et à l’heure
Qui dit qu’en nous, il n’y ait qu’une personne ?
Tendre l’oreille au réveil qui sonne
Ne pas craindre cette envie de changement
Qui ne saura que soi-même autrement
Réinventer ce moment où on se lasse
Evitera de se retrouver dans l’impasse
Au début ne chante que le printemps
La pensée d’avoir emprunté le chemin du ciment
Se retrouver dans l’engrenage de l’été
Ensuite pour engranger ce qu’on a semé
Continuer dans les couleurs de joie de l’automne
N’empêche pas de trouver le travail monotone
Alors avant le grand départ de l’hiver
Pensez à sortir dans le confort du divers.
Mais, je vous ai fait trop réfléchir. C'est encore les vacances et elles sont sacrées, celles-là.
Le soleil décline à l'horizon. Alors, une dernière fois, chacun son truc à poil, à plumes ou sans l'un ni l'autre.
Profitez des derniers moments de plénitudes et ne changer rien à vos habitudes. Lisez pour l'occasion, les écrits, très actuels, de Nietzsche. A votre retour, on aura eu des idées neuves et parfois folles pour vous accueillir. Alors, pas de précipitations. Il faut toujours s'adapter à son environnement et à son époque.
L'enfoiré,
Parler ensemble ou séparemment sur Agoravox?
Kroll était en vacances. Merci à Johan De Moor d'avoir pris la relève.
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"La civilisation n'est qu'une mince pellicule d'un chaos brûlant", et
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"Ce n'est pas pour votre droit que vous vous battez, vous les justes. C'est pour faire triompher votre image de l'homme", et
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"Grâce à la liberté des communications, des groupes d'hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées.", et
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"Jadis le moi se cachait dans le troupeau, le troupeau se cache encore au fond de moi", Nietzsche
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"Changer le monde commence par se changer soi-même.", Roger Mondolini
Commentaires
Mon cher enfoiré
J'ai vécu, en tant que cadre, toutes les courants de pensée en matière de gestion. Que ce soit la qualité totale, just-in-time, la valeur ajoutée, la déconcentration, la décentralisation et la rationalisation, l'organisation du travail et la réingénierie, toute nouvelle pensée était réappropriée par les directions des ressources humaines pour être réacheminées aux cadres et aux employés.
En contrepartie, lorsqu'il s'est agi de l'informatique, le gouvernement auquel j'appartenais mettait un temps fou à faire le saut vers les nouveautés. Les raisons étaient plus d'ordre financier. Nous savions bien que nous enrichissions Microsoft chaque fois que nous faisions le saut vers un nouveau système d'opération. La gestion des réseaux était chaotique. Pour rattraper les retards, le gouvernement consentait des contrats de sous-traitance faramineux qui, trop souvent, menaient tout droit à la catastrophe.
http://www.directioninformatique.com/DI/client/fr/DirectionInformatique/Nouvelles.asp?id=37471
Mon cher Guy, la gestion du changement n'a jamais été simple. Tu écris : La démocratie n'existe qu'en politique pas au niveau des entreprises. Je dirais plutôt que la démocratie est une vision de la politique ignorée des organisations. Le système hiérarchique, dans l'organisation du travail, n'a pas pour vocation de consulter mais bien de gouverner. Je vous recommande cette lecture passionnante, de haut niveau, qui en dit long sur les théories entourant la hiérarchie :
http://www.puq.uquebec.ca/produits/D1503/D1503_INT.pdf
Voilà une tentative de réponse à cette analyse poussée, mon cher Guy, qui apporte beaucoup de matières à un sujet qui, si on n'y prend garde, demeure inextricable.
Pierre R.
Écrit par : Pierre R. Chantelois | 19/08/2009
Cher Pierre,
Je me doutais du genre de profession et des problèmes dont vous vous êtes vu confronter.
Ces mots, je les connais, aussi, mais en version américaine. Nous les voyions, ces règles, sur notre bureau en petites pyramides en carton pour rappel.
Elles faisaient partie de nos objectifs pour les respecter comme un leitmotiv.
Sur HR, j'ai eu un article, http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/07/28/de_sp_a_drh.html
très spécial que je leur adressais. La débandade commençait ou continuait. On en arrivait même à oublier le principal http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/08/17/plus-de-rameurs-svp.html
Le temps fou, dont vous parlez, je l'ai vécu de très près, avec son soi-disant bénéfice en porte clé.
Faire le passage d'information, vendre la nouveauté qui pouvait ne pas l'être, plutôt un recul, je connais. Car il ne faut pas croire que tout a toujours été un progrès.
Il faut savoir que Microsoft était un allié chez nous. Un partenariat, comme on dit.
Alors, quelque part, nous jouions en cobayes à toutes ses nouvelles implémentations.
J'ai, un jour, posé la question à un grand ponte d'Outre Atlantique, du comment se passait la triangulaire quand nous étions en même temps, utilisateur du concurrent Oracle.
La réponse fut très évasive.
Sujet inextricable? Je ne suis pas si sûr. Au lieu de faire des pyramides, Internet permet de passer outre des hiérarchies, seulement les mentalités n'ont pas encore suivi. Quand vous lisez ceci http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/08/17/rien-que-de-bonnes-nouvelles.html
Comme je l'ai dit abattre les mentalités, c'est encore plus dur. Ce sont des boulets qui se trimbalent dans l'histoire. Et pourtant... il faudra un jour y passer à une démocratie à tous niveaux et pour tous les jours. Juste pour se rappeler qu'il y a plus dans deux têtes que dans une seule.
Merci pour les liens
Écrit par : L'enfoiré | 19/08/2009
Pierre,
Tout à fait en parallèle, sans connexions entre elles. Un copain me fait suivre ce lien http://heather.cs.ucdavis.edu/itaa.real.html#tth_sEc2.5.
La face cachée, dit-il en préambule à cette pénurie d'informaticiens et d'ingénieurs indigènes
Écrit par : L'Enfoiré | 19/08/2009
L'enfoiré
Merci pour le lien. J'ai trouvé cette petite perle : « the audit done by the Department of Labor, finding that 19% of the H-1Bs were not even paid the salaries promised by the employers on the visa application forms ». Et l'étude ajoute : « Thus it is indisputable, from basic economic principles, that on average they are making less money than they would if they had their freedom ».
Voilà des politiques en matière de RH qui minent toute la crédibilité de ces gestionnaires au service de quoi, au fond? De la rentabilité et du profit. Ouff. Et que lit-on à la section 9.8? « If an older programmer is lucky enough that the present employer will allow him/her to work on a project which uses a new skill, then he/she can then stay alive in the field ».
Passionnante lecture, mon cher enfoiré.
Pierre R. Chantelois
Écrit par : Pierre R. Chantelois | 20/08/2009
Je vais transmettre tes applaudissements sur la découverte au transmetteur.
De mon côté, je n'ai fait que survoler mais je vais y attacher plus de précision dans la lecture.
Écrit par : L'enfoiré | 20/08/2009
Bonjour,
Aujourd'hui, Paul Hermant sortait une réflexion sur les banques.
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/la-chronique-de-paul-hermant-166252
Voilà, les résultats de ce que tout le monde dit tout bas.
Je n'avais que modestement, essayé d'apporter les sources.
Écrit par : L'enfoiré | 03/12/2009