Le prestige d'être simplement "con" (19/05/2008)

hommeLe peloton des gens qui ont un quotient intellectuel, le fameux QI, en dessous de la barre existe. Alors, les autres sont au balcon pour leur lancer des invectives. Et pourtant, ils ont, tout idiot, le droit et le devoir d'exister et d'imposer une prise de conscience pour l'autre bord qui lui se dit si "intelligent".

Combien de phrases assassines pour désigner les "cons" ?

"Quand on mettra les cons sur orbite, t'auras pas fini de tourner", "Quand on voit la connerie humaine, on a une idée de ce que peut être l'infini"...

La liste n'est pas exhaustive.

Pas besoin de commander, elles arrivent toutes seules. Voilà le genre de dictons, généreusement distribués dans l'oreille de ceux à qui l'on veut du bien... naturellement, parce ce qu'on le vaut bien.

Les commères sont de service.

La combinaison dépasse l'entendement à comparer chaque comportement, comme s'il y avait une balance avec deux plateaux.

Que peut-on conclure ?

Les conifères ne perdent pas leurs feuilles toute l'année ? Une phrase pour y faire le con, non plus.

Mais à part, cette inversion... Tout le monde consomme, consume et compresse avant de se retrouver constipé.

Pour couronner le tout, Michel Audiard disait

- Je parle pas aux cons, ça les instruit.

- J’ai divisé la société en deux catégories : mes amis ou mes cons à moi et les cons des autres que je ne supporte pas.

Un voyage, de plus, dans ces dialogues qui ne manquent pas de se retrouver dans le public et les conversations autorisées de ceux qui se sentent en dehors du lot.

Le but : se moquer et conspuer évidemment. Si le "généreux conseilleur consciencieux" a vérifié ses "sources", importe peu. Il faut être consistant dans un consistoire. Dans ce genre de style, on peut être comparse, condisciple ou complice.

Et si, pour une fois, on essayait de comprendre et tentait de les sortir du trou dans lequel on les y a mis par l'habitude ? 

D'abord, les consoler avec compassion. 

De la concupiscence ? Pas du tout.

Pas de coma à avoir.

Pas de passion pour les cons, non plus.

D'abord, il y a "con" et "con". Il y a souvent une combinaison de circonstances qu'il ne faut pas mélanger. C'est con, mais c'est comme ça. Pas besoin de commuer la peine d'un copain en connerie. Les candides ne sont pas cons.

Penser qu'ils soient "inutiles", ces gens que l'on rejette de "bon" ou de "mauvais" cœur, est la pire des idioties.

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Ce serait conneries de cloisonner trop hâtivement les "exclus" de l'intelligence pour des esprits bien sensés et pleins de d'idées généreuses ou intéressées.

La plus grande raison en est ce simple coup de semonce des idées parallèles. Un candide, comme je le nommais, n'est pas "con". S'il s'instruit, il peut instruire les autres et faire réfléchir ceux qui sont en mal d'idées nouvelles et extrêmes. C'est vraiment l'avantage de cette catégorie de personnes en marge des idées reçues que l'on désignerait un peu trop vite comme "autiste intelligent".

S'ils énervent à priori par des questions hors tempo, ils font aussi un peu plus de passages sans le vouloir à apporter une réflexion et une ouverture d'esprit différente ou biaisée mais, aussi, pluraliste. Il n'y pas de questions idiotes, il n'y a que de mauvaises réponses. Encore faut-il que le message dit "idiot" passe dans une oreille qui y prête attention à sa juste valeur sans le rejeter d'office dans l'oubli ou l'inconscient.

Les inepties ne sont pas d'office à coller dans les rébus et peuvent cacher les frontières du réel dans le pays de l'"Absurdie" comme dirait Sardou.

Même dans ce cas, la concurrence est concrète. Non, ce n'est pas une confrérie qui s'ignore. Elle est conforme à un état d'esprit. Mais elle reste confidentielle et connue.

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Sans eux, pas de rêveries honteuses, et peut être pas de rêves du tout.

Même pas par le bout de la lorgnette de l'originalité pour conjurer le sort.

Les Messieurs Pignon ont des succès incontestables au théâtre, au cinéma et pas seulement d'estime. Il ne cherche pas à conquérir la place par leur conscience. Ils font d'abord sourire et puis rire aux éclats. Réfléchir, ensuite, est la suite logique que tout homme sensé devrait entreprendre.

Les films qui sont sortis récemment autour de la personne de Pignon n'apportent pas uniquement rire mais aussi tendresse, compréhension et intérêt. Le théâtre actuel que l'on appelle du "boulevard" se réfugie le plus souvent dans des comiques de situation en se qu'on a appelé "théâtre de l'absurde". En faisant ressortir des scènes de la vie en commun dans un couple, nous trouvons des sujets pour se remettre en question à chaque instant par leur côté insolite mais tellement vrai.

L'absurde, par son statut, va ressortir grandi à l'analyse. C'est loin d'être rien par le résultat et le bienfait moral qui peut en découler.

Tout le monde en a, dans ses connaissances, de ces créatures dignes des meilleures caricatures humoristiques.

Si le bonheur est à ce prix, peut-être, faudrait-il aller jeter un coup œil dans le bocal à poissons rouges et peut-être, qui sait, à poissons rouges ? Cela éviterait de passer à côté de la montre en or de la sagesse.

Les soucis de la vie sont des fardeaux bien lourds et ne pas prendre du recul avec humour, pourrait verser l'intelligence dans l'absurde.

J'ai un grand respect pour les autodidactes. Ceux qui n'ont pas eu des études longues et fructueuses, mais qui ont réussi à force de persévérance dans la vie. Ce n'est pas un quart de vie, voir un cinquième, qui puisse entamer tout le reste. Apprendre à vivre, c'est sur la totalité des années à vivre que cela se passe.

Maintenant, quand on vous dit que vous avez une déficience ou d'une altération des fonctions cognitives supérieures, pas de panique, l'intuition de votre informateur ne se rend pas toujours compte qu'il a devant lui un miroir de lui-même.  

Modérateur sur Agoravox, je me rappelle, un article refusé qui proposait de taxer les cons.

Refusé par le seul fait que l'article "Exprimait une opinion personnelle pas assez argumentée", ce qui voulait dire en clair qu'il visait de manière trop ostentatoire une personnalité.

Taxer de petits, grands et moyens cons semblait être le but essentiel en appliquant des pourcentages de taxation pour catégoriser la « smala de gens en manque de neurones efficaces ». Il concluait par "On a toujours besoin de petits cons chez soi'.

Reprendre la discussion après cette aparté instructif, je renverserais la vapeur. La bêtise des intelligents a été décrite en blogs et en livres.

Les lanternes rouges du peloton des cyclistes sont toujours récompensées. Pourquoi, les retardés de la cervelle ne le seraient-ils pas aussi ?

Et puis, cela fait rire un con de première sans aucune autre tare et tant qu'il n'y a pas de mal à la clé.

Rire, c'est s'allonger d'autant, la vie.

Merci, mes chers cons, rien qu'en pensant à vous, vous m'avez fait gagner ma journée ! Même le bas de l'échelle devrait pouvoir avoir son mot "perso". 

Pour le "Dîner de cons", Francis Veber reconnaissait qu'il n'était pas difficile de jouer au con et qu'on l'est toujours de quelqu'un.

Le théâtre y a trouvé son Molière, Labiche, Feydeau avec ses tartes à la crème.

Les bouquins écrits pour les "Nuls" fleurissent comme des petits pains.

C'est dire que cela pullule du côté des dérangés de la feuille.

Le journal "Marianne" n° 571 parlait de "sublime bêtise". Son article "La promotion des nuls" disait que dénoncer la bêtise n'est pas toujours un signe d'intelligence.

Quand j'étais en phase finale de l'écriture de ce texte, je joggais comme d'habitude. 

Il faut bien conserver la forme, la tête et les jambes.

Cette fois, je convergeais vers le centre de Bruxelles.

C'était la Gay Pride, l'après-midi.

Pas une question que cela m'intéresse, mais, au rendez-vous, que de couleurs pour les photos.

Ce matin-là, en pleine confiture, il pleuvait des cordes. 

La pluie consumait les seuls points secs de mon corps. Je venais à regretter le confort de la maison.

hommeC'est alors, que je me suis rappeler une phrase d'un certain président.

"Pauv'con" disait-il à l'adresse d'un citoyen lambda.

Je me l'attribuais immédiatement en pensant qu'en rentrant mon conjoint ne manquerait pas de m'attribuer un pseudo de même acabit.

Dans le cas de la rencontre du Président, je ne sais si celui qui recevait cette critique, le méritait.

"Pauv", peut-être. Il était peut-être limité à la portion congrue.

Mais de toutes manières, étiez-vous compétent, Monsieur le Président, pour le constater ?

Qui sait, peut-être, ce "Pauv'con" était-il occupé à tester votre crédibilité de Président.

Vous ne buvez que de l'eau, avez-vous dit après une remarque d'un de nos journalistes.

hommeVous avez besoin d'un parapluie lors de vos déplacements, tenu par un garde-du-corps parce que votre Rollex indique peut-être "Waterproof" sur sa devanture, ce qui ne veut pas dire "étanche".

Chez nous, on aime la bière, la compote, les frites et les moules. On peut vous en servir plus avec de différentes conceptions et de sauces piquantes ou sucrées. L'autodérision nous connaît. Elle est compactée, condensée avec les compromis et la dérision. Pas "condor" pour un sou, le p'tit belge.

Notre premier ministre Leterme vous a visité récemment à Paris.

Je ne sais quel hymne national vous lui avez offert. 

Lui, avec le recul, son lapsus de la Marseillaise, n'était pas aussi con qu'il y parait. L'air n'est pas mal et facile à fredonner, peut-être plus que la Brabançonne.  

Mais si un jour, vous, Français, lui concoctez une visite à Bruxelles, pour complimenter, pour assister à un concert ou à un congrès, que sais-je. Si, j'y étais aussi, moi, l'enfoiré. Un conseil, ne me consultez pas, ne recommencez pas la même comédie.

N'y voyez aucune conspiration. Je ne suis pas compulsif mais ce serait le comble des combles. J'aime les figures. J'ai un peu de style, mais j'ai horreur des pléonasmes. Je resterai toujours consensuel mais ni consentant, ni conservateur, ni consigné.

Brassens se lamentait en chantant "Le temps n'y fait rien à l'affaire", quand on est con, on est con. Donc, à chacun son combat.

Un contretemps, la semaine prochaine je serai en congé. "Cela ne nous ramènera pas le Congo", allez-vous dire et je le confirme.

Mais sans contrordre, j'ai la conviction que je ne serai pas souvent en connexion même si je ne change pas de continent.

Alors, compagnons de route, apportez votre contribution par vos commentaires dans une conversation non conventionnelle et peu de contrôles.


La dernière chanson de Brassens fut "Quand les cons sont braves".

Voulait-il se racheter de sa première version ?

Alors, je préférerais, comme le chantait Jacques Brel dans la "chanson de Jacky", il n'est vraiment pas mal de :

Être une heure une heure seulement
Être une heure une heure quelquefois
Être une heure rien qu'une heure durant
Beau beau, beau et con à la fois


 

 

L'enfoiré,

 

Un autre avis sur ceux que l'on dit "con"

 

Citations: 

3/2/2019: "Que faire des cons?"podcast

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