Les tribulations d'un grain de sable (22/09/2018)
Non, je ne vais pas reparler de Gran Canaria comme je l'avais fait dans ce billet "Gran Canaria, l'île continent".
Au sud de cette île, il y a Maspalomas, un nom qui viendrait du guanche : Masəbbă-əluməs et non pas de la traduction de l'espagnol "Plus bâton plus"?
Voisine de 'Playa del Ingles" (la Plage de l'Anglais), la plus grande plage de l'île, les dunes de Maspalomas occupent 4 km2 constituées d'un ensemble de monticules de sable fin.
Et si le "Petit Prince" de Antoine de Saint-Exupery était devenu un grain de sable dans une fable?
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Les tribulations d'un grain de sable
Vous devez m'avoir rencontré de tellement de façons sans vraiment me connaître.
Une définition dit: "Un grain composé de quartz, de micas, de feldspaths ou de calcaires provenant de la désagrégation de matériaux d'origine minérale ou organique. Une poussière de coquillage vieille de millénaires, broyée lors de glaciations".
Un grain de sable, quoi...
Les humains comme tous les êtres vivants pourront marcher sur moi sans même se rendre compte de ce qu'ils piétinent puisque je ne dépasse pas un millimètre.
Je suis une matière inerte que personne ne penserait jamais avoir un esprit, une conscience et surtout pas une âme...
Dans l'histoire des humains, quelqu'un a dit "Je pense donc je suis", alors pourquoi la réciproque ne serait-elle pas en partie valable "Je suis donc je pense"?
Évidemment, je n'ai pas une conscience neurologique comme vous, les humains.
"Je voudrais voir le monde dans un grain de sable et le paradis dans une fleur sauvage. Tenir l'infini dans la paume de ma main et voir l’éternité durer une heure", disait Lara Croft dans "Tom Raider".
Tenir l'infini dans la paume de ma main avec une fleur sauvage et voir l’éternité durer seulement une heure, ne me suffirait pas...
L'éternité, je la verrais bien plus longue qu'une heure avec la seule limite, celle qui se rapproche de l'infini....
D'ailleurs, pour tout vous dire, je ne sais pas comment, ni où, ni quand je suis né.
Mais bon, je ne vais pas vous contredire.
Chacun et chacune a le droit de rêver au risque de cauchemarder.
Ce dont je suis sûr, c'est que je viens de loin dans le temps et dans l'espace.
J'ai toujours eu des espaces désertiques autour de moi.
Perdu au milieu de nulle part, je me retrouvais parmi une multitude de semblables sans être dérangé.
Quelques pas de chameaux, un bédouin m'avaient peut-être foulé, mais à part cela, je vivais des jours heureux en bonne compagnie sur des dunes de tailles diverses que le vent pouvait sculpter et m'emporter au gré de ses fantaisies dans une sècheresse innommable.
L'eau de pluie avait été tellement rare que je ne m'en souvenais même plus.
Ni eau, ni puits dans mon environnement, n'en déplaise au Petit Prince qui disait que ce qui embellit toujours le désert c’est qu’il cache un puits.
Certains disent qu'il y a 300 ans, un tremblement de terre avait engendré un tsunami qui m'aurait emporté alors que d'autres disent que ce fut lors d'une tempête seiche, un Khamsin, sans aucune goutte d'eau qui aurait pu me laver, m'avait reposé sur cette île.
Honnêtement, j'avoue ne plus me souvenir de l'enchaînement de ce voyage insolite.
Qu'importe le type de voyage du moment qu'il reste l'ivresse après une vague énorme ou un vol dans les airs.
Dans les airs, ce qui m'aurait plu c'est de voir de haut, tous ceux qui m'entourent dans mon environnement désertique.
Ce nombre est bien plus important que les humains ne l'auraient probablement jamais été même au cours des centaines de générations.
Tel que je me connais, j'aurais pu avoir peur de ce voyage et être curieux de son aboutissement.
De toutes manières, sous moi, le jaune intégral s'était mué en bleu intense sur l'océan et en blanc, lors du mouvement de ses vagues.
Cela m'avait fait un bien fou de connaître enfin l'humidité.
Je sais que les humains aiment toujours tout quantifier, tout qualifier et aiment l'exactitude qu'ils cherchent aujourd'hui dans notre quartz, à leur montre bracelet, mais, nous, les grains de sable, nous nous moquons des qualificatifs et des chiffres qu'ils soient arabes, chinois ou sans origines....
Sous moi, arriva une île toute ronde et un désert bien plus petit qu'à l'origine mais bien plus salé.
Quand la portance était devenue quasiment nulle, je suis retombé en pluie sur le sol et tout était devenu différent autour de moi.
Il y avait beaucoup d'humains sur les plages.
Mais, fatigué, j'ai atterri avec mes semblables et je me sentais heureux.
Pourquoi voyager sinon pour voir autre chose et se ressourcer, non?
Le temps du voyage passé, j'avais grossi quelque peu dans l'aventure dans une fusion mouillée.
Ensuite, un artiste avait cru bon de nous transformer en château de sable.
A cet artiste, j'éprouve un réel chagrin de ne pas pouvoir lui raconter les souvenirs de mon voyage. Il aurait pu en construire quelque chose d'encore plus imaginaire.
Quelques jours plus tard, un gamin avait eu le malin plaisir de le réduire en pièces avec une hargne indescriptible.
A notre échelle de temps, tout ce que construisent les humains est toujours éphémère.
Lors d'un hiver, une petite tempête m'avait emporté en m'éloignant de l'océan.
Autour de moi, j'avais, cette fois, des palmiers, des plantes grasses, des fleurs qui n'étaient pas moins grasses mais dont les épines me chatouillaient aux entournures.
Le grand chambardement commença très vite par les visites de vous, les humains, qui me piétiniez allègrement.
Au début, cela me chatouillait quand j'avais envie de me gratter mais à la longue, j'avais envie de vous dire que "si vous vouliez laisser une trace de votre passage, il ne fallait pas traîner vos pieds en chemin et rester souple et légers".
Chaque jour, vous passiez au hasard de mes réflexions et brisiez ma solitude rêveuse d'antan.
J'entendais répéter les syllabes "mas...palo...mas...palo...mas" sans rien comprendre mais j'en déduisais que cela devait être l'endroit où j'avais atterri.
Heureusement, la nuit portait conseil quand tout s'arrêtait.
Je pouvais regarder les milliers d'étoiles dans le ciel noir.
Je dis "milliers" mais cela pouvait être des millions.
Dans une espèce de planétoscope, je me sentais riche en leur présence, même si je n'aurais jamais pu acheter une seule étoile et jamais penser à faire breveter mes découvertes.
J'étais seulement certain que le lendemain, je les retrouverais au même endroit sans être géographe, même si je suis un peu explorateur comme je vous le raconte dans ces quelques lignes.
Je restais invisible à dormir dans le secret de la terre meuble jusqu'au matin quand le soleil lui prenait la fantaisie de poindre à l'horizon et de me réveiller avec la rosée.
Il ne me fallait pas essayer d'entamer une conversation avec les fleurs autour de moi en leur posant la question: "as-tu bien dormi?".
Les fleurs étaient un peu snobs et parlaient un langage châtier que je ne comprenais pas.
Il faudra un jour, que l'on crée un langage universel entre nous pour me sentir un peu plus heureux dans ce monde multilingue aux intonations inconnues.
Il y avait aussi des oiseaux sauvages migrateurs qui posaient leurs pattes devant le petit étang ou laissaient leur carte de visite à l'odeur subtile.
Les lapins gambadent en sautillant de buisson en buisson.
Tout près de moi, j'ai même eu une chenille qui s'est entortillée le cou avant de devenir papillon.
J'écoutais tout ce qui se disait sans comprendre.
J'entendais des bruits autres que ceux du vent avec plaisir.
Vous allez dire que c'était peut-être inapproprié ou inintéressant d'entendre les conversations des grandes personnes.
La curiosité est un vilain défaut mais tellement gaie.
Pas à dire, ici, j'avais beaucoup plus de distractions et plus d'humidité que lors de ma naissance quand la mélancolie me prenait.
J'avais toujours gardé en horreur les courants d'air souvent humides qui me faisaient tousser en sautillant sur moi-même.
Quand une grosse dame venait poser ses fesses nues sur moi et qu'en plus, elle y ajoutait son odeur corporelle délicate agrémentée de parfums, cela pouvait devenir vraiment euphorisant.
Si la vertu des dames n'était pas du sable mouvant, c'était pourtant bien imité.
Quant aux hommes qui se posaient sur moi avec leurs attributs sexuels dénudés, cela m'amusait follement en m'insinuant dans leurs poils avant qu'ils ne s'en rendent compte et se mettent à se gratter pour me renvoyer là d'où je venais.
Plusieurs fois, j'étais emporté, incorporé dans le refuge des chaussures des passants.
La chaussure secouée, je tombais alors avec d'autres copains avec de nouvelles aventures.
En voyant les maisons à proximité, j'ai pensé qu'heureusement, les humains ne pouvaient bâtir sur du sable puisque je faisais partie du patrimoine local.
L'humain dans sa grande sagesse, pense qu'il peut tout régenter, tout cimenter.
Non, chers humains, le monde ne s'est pas formé à votre image par un dieu qui vous voulait du bien ou du mal.
Face au vent, comme moi, vous n'êtes rien.
La nature m'a formé tel que je suis, sans votre aide.
Je ne ferai pas plus office de ciment pour vos habitations qui n'ont d'original que mêlée de fantaisie. Et celle-ci est rare.
Pour moi, le vrai sage a toujours été celui qui fonde sur le sable mais ne le compresse jamais.
Le temps pour moi, ne compte pas.
Il n'existe pas alors que pour vous humains, il est essentiel, voire vital puisqu'il vous est compté.
Je voyais certains d'entre vous, courir avec les yeux fixés sur l'horizon à chercher, je ne sais quel eldorado alors qu'il est souvent sous vos pieds.
Chers humains, vous foulez un sol rare et ce qui est rare restera toujours cher aux idées de celui qui a une vue circulaire en ne se limitant ni à la droite ni à la gauche.
Nous faisons partie de votre patrimoine sur Terre.
Putain, vous n'étiez pas encore là, que nous étions déjà présents depuis des millions d'années.
Et quand vous n'y serez plus, je serai toujours là.
Pour cela, j'ai l'éternité devant moi.
Nous sommes des fossiles vivants avec ce que vous appelez une âme, imprimée dans notre quartz et notre calcaire..
Je sens que je m'emporte, mais un peu de respect pour mon grand âge, donc...
La solidarité entre nous, nous y sommes obligés puisque trop petits et seuls, nous ne sommes rien.
J'ai des copains deux fois plus gros que moi et je ne leur ai jamais demandé d'où ils venaient.
Parfois, emportés par un vent fort, certains prenaient le large et se retrouvaient sur les capots de vos voitures à des milliers de kilomètres d'ici.
Insensiblement, notre gîte de dunes se déplace avec nous qui glissons sur elles.
La vie d'un grain de sable a toujours été mouvante et voyageuse.
Progressivement, je me suis aggloméré avec d'autres grains de sable plus bizarres encore que vous appelez "gypses".
Greffé à eux, je suis devenu une roche plus lourde, plus raide aussi...
Une roche que l'on décrit de manière savante comme évaporitique formée par la cristallisation lenticulaire de minéraux solubles et dont la disposition rappelle les pétales d'une rose grâce à l'évaporation d'eau infiltrée et que vous nommez "rose des sables".
Je ne comprends rien à cette manière savante de décrire les choses mais je ne retiendrais que les mots "rose de cristal née dans un terrain tendre".
Un jour, tout fier de sa trouvaille, un gamin m'a ramassé et m'a emporté avec lui.
Il l'a présentée à sa mère qui lui a dit: "Elle est vraiment unique ta rose des sables. Je prends ta découverte avec nous".
Sa mère m'a introduite dans son sac puis dans une valise.
Celle-ci fut mise dans une soute tellement froide que j'ai grelotté pendant plusieurs heures.
J'étais un grain de sable canarien mais depuis, je vis dans une petite maison ancienne où une légende raconte qu'un trésor y est enfoui et que personne n'a su découvrir ou chercher.
Je n'ai jamais su de quel trésor, la légende parlait.
Bien au chaud, je suis exposée sur la cheminée aux côtés d'un vase contenant des roses rouges et d'une pendule qui frappe les secondes d'un tintement régulier.
Là où j'ai élu domicile, il n'y a pas plus de puits.
L'eau sort d'un robinet et s'écoule dans une cuvette en faisant un bruit qui, pourtant insidieux, ne me fait plus peur quand on me lave pour m'enlever la poussière du dos.
Vous, les humains, vous n'allez certainement pas croire que j'ai pensé à tout cela.
Je vous l'ai raconté sans nostalgie avec quelques souvenirs qui me venaient à l'esprit.
Vous n'avez qu'à vous échapper de vos vies de pauvres mortels comme richesse ultime comme une chose que l'on apprivoise bien.
J'ai mis beaucoup de temps pour vous apprivoiser.
Je n'apprends pas vite.
Pour vous, humains, le temps c'est de l'argent.
Vous êtes stressés dans votre course aux alouettes.
Vous connaître vous-mêmes, vous n'y pensez même plus.
Pour communiquer, vous comptez vos amis dans la virtualité alors que j'en ai connu tellement de réels amis auprès de moi par millions, par milliards, par trillions, peut-être.
Dans le fond, je suis content d'être devenu une rose de sable.
J'aurais pu terminer ma vie enfermé dans un sablier pour calculer le temps qui passe et je ne suis pas sûr que cela m'aurait plu.
Dans ma nouvelle vie, je ne me désole que de peu de choses.
Je ne grossis plus. Je ne m'envole plus. Mon panorama ne change plus. J'ai perdu ma mobilité. Un jour ressemble à un autre jour et d'où je suis, je ne peux plus qu'imaginer les étoiles.
J'aurais aimé leur dire qu'elles m'avaient toujours fait rêver et rire.
Je leur raconterais mon histoire comme le ferait un marchand de sable pour qu'elles s'endorment paisiblement.
A vous, humains, puisque votre vie est tellement courte, je dirais prenez du plaisir comme il vous vient.
Ce qui reste important, c'est ce qu'on ne voit pas et l'essentiel est ce qui reste en mémoire pour imaginer votre présent et votre futur.
Si le paradis est un avant-goût d'éternité dans l'instant présent, alors il sera peut-être une éternité de plaisirs dans l'instant futur.
Qui sait, peut-être un jour retournerai-je à l'océan dans un autre cycle de vie.
En attendant, devant moi, le gamin qui m'a fait entrer dans cette maison d'accueil ne fait que grandir à la vue de mon œil de grain de sable.
C'est peut-être voir les enfants grandir que vous appelez "devenir vieux".
Vous m'avez souvent mal-aimé.
Les expressions, "il y a un grain de sable dans l'engrenage", "t'as du sable dans les écoutilles"... et bien d'autres, m'ont donné une triste réputation sans me connaître.
J'espère qu'après l'histoire de mes pérégrinations, vous ne penserez plus à moi tout à fait de la même manière et que ma réputation s'améliorera un peu.
Si Antoine De Saint-Exupéry a écrit "Le Petit Prince", il a aussi écrit "J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence"...
Il y a 12 ans, Michel Fugain m'avait bien décrit
Moi qui ne suis qu'un tout petit grain de sable,
Il m'arrive d'imaginer que je suis grand,
Que je suis capable
D'être formidable,
D'avancer à pas de géant,
Moi qui ne suis qu'un petit grain de poussière,
Je crois souvent que je peux faire tourner le vent,
Et que je suis libre,
Que tout m'est possible,
Que je peux arrêter le temps.
Mais si je lève les yeux, je me dis :
Je suis l'infiniment petit,
Je ne suis qu'un passant,
Accroché à ma vie comme à une terre
Perdue dans l'infiniment grand,
Je suis l'infiniment petit,
Je ne suis qu'un passant
Et je fais mon chemin à grands coups de rêves
Perdus dans l'infiniment grand.
Moi qui ne suis qu'un tout petit grain de sable,
Rien qu'une goutte d'eau jetée dans l'océan,
Moi qui voudrais vivre,
Qui voudrais survivre,
Qui voudrais arrêter le temps,
Je suis l'infiniment petit,
Je ne suis qu'un passant,
Accroché à ma vie comme à une terre
Perdue dans l'infiniment grand
Je suis l'infiniment petite
je ne suis qu'un passante
Et je fais mon chemin à grands coups de rêves
Perdu dans l'infiniment grand...
Eriofne,
...
25/5/2021:
13/11/2022: Les Belges du bout du monde sont à Fuerteventura.
L'île de l'éternel printemps
Ah forte aventure que de débarquer sur cette terre volcanique. Le vent du large la fouette en Macaronésie, dans l’archipel des Canaries, au large du Sahara occidental. Des huit îles de l’archipel canarien, c’est la plus proche, 9O km à peine, de l’Afrique, le continent natal d’Augustin Kivunghe, ex-footballeur devenu coach sportif.
Commentaires
Un titre un peu trompeur puisque le contenu ne parle pas de Maspalomas.
Dommage pour le billet qui est plein de poésie. Pourquoi ne pas avoir intitulé " les tribulations d'un grain de sable " ?
Revenons à Maspalomas, le Blankenberg des Canaries. Débilitant ! Juste bon pour les fétards d'une communauté bien déterminée qui s'y montre bien plus intolérante envers les autres qu'elle ne revendique la tolérance à son égard. Bon, il en faut pour tous les goûts et chacun sait que dans la nature humaine, prendre son pied peut vous mener à l'infini. Peu importe mais vous voilà prévenus quand même. Des boites boum badaboum monstrueuses, des matins calmes puisque 4/5ème des touristes cuvent, de la bronzette à la con qui commence par la couleur homard pour la pigmentation blanche, breakfast partout, hôtels-piscines, hôtels-piscines... l'alcool à flots dès le milieu d'après-midi, du foot anglais dans tous les bars, plus rien d'authentique question culture locale, une cuisine garantie non inventive qui ne s'accomode que de surgelés, des Brits ultra civilisés plein les rues, des amphés à tire-larigaud, une police dépassée ou qui tolère parce qu'il faut bien que le fric rentre et tant pis pour ceux que cela dérange, ils n'avaient qu'à rester sur leurs chaises longues, toujours les mêmes chaises longues toujours de couleur bleue. Uniformisation garantie, une multitude de parcs d'attractions puisqu'il n'y a rien d'autre à faire et, pour ceux qui n'aiment pas cela, tant pis, ils n'avaient qu'à élire domicile de vacances ailleurs.
Profitez-en avant le retour Ryanair. Très peu pour moi...
Gran Canaria OK ! Mais surtout pas Maspalomas !
Dommage pour l'image de l'île qui est magnifique sur sa côte ouest avec la montagne qui tombe directement dans la mer et une route panoramique époustouflante. Le nec plus ultra ? Monter et surtout pas trop vite le volcan en voiture, s'arrêter pour comprendre qu'il y a aussi des insulaires mais uniquement loin du tourisme de masse, puis, peu avant le sommet, obliquer à gauche par une route terre battue et pierraille à peine signalée qui sinuera à travers les pinèdes jusqu'à Mogan, le port pour trimarans avant la grande traversée pour l'Amérique du Sud ou les Caraïbes. Là, on reste entre soi, les congés payés oh yeah-oh yeah n'y ont pas leur place. Pas la moindre végétation le long des côtes est, tout est soit bâti, soit désertique et là, c'est beau quand même. Dommage pour l'île car elle est intéressante et de paysages variés selon l'altitude. Ceci dit, la ville de Las Palmas située tout au nord vaut la peine d'être visitée, elle a gardé un certain cachet.
Mais Maspalomas, franchement c'est Benidorm 2.500 km plus bas. Non merci !
Écrit par : alain sapanhine | 22/09/2018
Un titre du billet est bien "Les tribulations d'un grain de sable ".
Mais il fallait le localiser. Lui donner une origine, un endroit pour vivre et se transformer.
Maspalomas n'est que la scène d'une pièce de théâtre avec un monologue dit par un seul acteur qui se retrouve bien malgré lui, là où le vent l'a emporté.
80% du billet était écrit avant le départ puisque je connaissais ce que j'allais y trouver.
Puis, il y a eu ce billet ( http://www.icigrancanaria.com/dou-viennent-les-dunes-de-maspalomas-nouvelle-hypothese/ ) qui répond à la question "D'où vient le sable, les dunes alors qu'il n'y en a pas ailleurs?".
C'est l'histoire du tremblement de terre et du tsunami du 1er novembre 1755 qui a tout changé pour l'Europe et pour les superstitions de la religion.
https://www.youtube.com/watch?v=PCRjzZ8fV20
Quelques photos prises à la sauvette que Google a choisi et mis en musique.
La lecture du livre de Saint-Exupéry "Le petit prince"
Puis, en dernière minute, ce vendredi, ARTE qui dans son billet de fin de semaine parlait justement du "Petit Prince"
https://www.arte.tv/fr/videos/081632-020-A/28-minutes/
Voilà pour l'environnement de l'écriture de ce billet qui se voulait autant poétique que philosophique.
Revenons à Maspalomas, le Blankenberg des Canaries.
Maspalomas, je l'aime le matin tôt quand les toutouristes déjeunent.
Le soleil se lève entre 07:45 et 08:00.
Le levé du soleil est superbe.
J'adore presque me perdre dans les dunes. Dans ses creux, la solitude et le silence sont de mises.
Tout est donc différent de ce qui suit auquel je répond.
Débilitant ! Juste bon pour les fétards d'une communauté bien déterminée qui s'y montre bien plus intolérante envers les autres qu'elle ne revendique la tolérance à son égard. Bon, il en faut pour tous les goûts et chacun sait que dans la nature humaine, prendre son pied peut vous mener à l'infini. Peu importe mais vous voilà prévenus quand même.
>>> Cela peut en effet être débilitant pour quelqu'un qui aime les foules mais pas pour un solitaire qui prend son pied à contre-peid.
Des boites boum badaboum monstrueuses, des matins calmes puisque 4/5ème des touristes cuvent, de la bronzette à la con qui commence par la couleur homard pour la pigmentation blanche, breakfast partout, hôtels-piscines, hôtels-piscines... l'alcool à flots dès le milieu d'après-midi, du foot anglais dans tous les bars, plus rien d'authentique question culture locale, une cuisine garantie non inventive qui ne s'accomode que de surgelés, des Brits ultra civilisés plein les rues, des amphés à tire-larigaud, une police dépassée ou qui tolère parce qu'il faut bien que le fric rentre et tant pis pour ceux que cela dérange, ils n'avaient qu'à rester sur leurs chaises longues, toujours les mêmes chaises longues toujours de couleur bleue. Uniformisation garantie, une multitude de parcs d'attractions puisqu'il n'y a rien d'autre à faire et, pour ceux qui n'aiment pas cela, tant pis, ils n'avaient qu'à élire domicile de vacances ailleurs.
>>> En effet... Le fric est ultra-nécessaire pour sortir de cet embrouillamini de popullasse.
Les parcs d'attractions ne se trouvent qu'aux shopping center. Le soir les rues sont souvent désertes.
Nous sommes en septembre et je suis un septembriste... pas un juilletiste ou un aoûtcien qui se doivent de faire sortir leur marmaille d'enfants.
Profitez-en avant le retour Ryanair. Très peu pour moi...
>>> Ryanair? C'est quoi ça? Jamais connu, jamais emprunté. En catégorie VIP, tout est différent
Gran Canaria OK ! Mais surtout pas Maspalomas !
Dommage pour l'image de l'île qui est magnifique sur sa côte ouest avec la montagne qui tombe directement dans la mer et une route panoramique époustouflante. Le nec plus ultra ? Monter et surtout pas trop vite le volcan en voiture, s'arrêter pour comprendre qu'il y a aussi des insulaires mais uniquement loin du tourisme de masse, puis, peu avant le sommet, obliquer à gauche par une route terre battue et pierraille à peine signalée qui sinuera à travers les pinèdes jusqu'à Mogan, le port pour trimarans avant la grande traversée pour l'Amérique du Sud ou les Caraïbes. Là, on reste entre soi, les congés payés oh yeah-oh yeah n'y ont pas leur place. Pas la moindre végétation le long des côtes est, tout est soit bâti, soit désertique et là, c'est beau quand même. Dommage pour l'île car elle est intéressante et de paysages variés selon l'altitude. Ceci dit, la ville de Las Palmas située tout au nord vaut la peine d'être visitée, elle a gardé un certain cachet.
Mais Maspalomas, franchement c'est Benidorm 2.500 km plus bas. Non merci !
>>> J'ai connu tout cela. "El Dedo de Dios" à Agaete, j'ai connu avant qu'il s'écroule ( https://es.wikipedia.org/wiki/Dedo_de_Dios )
Non cela n'a rien à voir avec Benidorm avec côte à côte, des buildings de 50 étages...
Les Caraïbles, je connais.Mais là aussi, le tourisme est roi. Pognon, pognon en "all inclusive" où on jette le coca à distance dans les verres, où l'alcool fait aussi partie du même jeu et crée des bitures prosaïques.
Il faut aussi remarquer que dans beaucoup d'endroits l'eau cristalline des Caraïbes ne sont plus qu'un dépôtoire de détritus qui nagent à côté de zones pour touristes.
Non, il ne faut pas rêver.
Les voyages à petits prix empruntés pour se ressourcer l'espace de temps d'un pont ou d'un we me font gerber.
Demain, ce sera pire encore.
Comme toujours il faut toujours plus de pognon pour créer l'exceptionnel.
Mais ce n'est malheureusement pas le sens où l'on va.
Écrit par : L'enfoiré | 22/09/2018
J’aurais préféré que ton petit grain de sable soit un petit habitant d’une plage sauvage de Bretagne…..il aurait eu la rage au cœur en plus !
Mais c’est un détail et tu m’avais dit « tu vas être étonnée » et effectivement j’ai ouvert de grands yeux et j’ai dégusté……
Tu connais mon amour pour la poésie » du Petit Prince « et donc j’ai apprivoisé ton grain de sable avec tendresse et il est donc devenu unique au monde !
Je suis capable de voir les moutons à travers les caisses et les éléphants dans les boas et même les grains de sable qui se taisent
J’ai donc discuté avec le tien et c’est vrai tout est relatif et l’infiniment grand peut devenir l’infiniment petit.
Tout est éphémère et rien ne dure.
Aucune certitude n’a le droit d’être exclusive.
Si on trace une ligne du temps et qu’on regarde la partie occupée par la présence de l’homme sur terre , c’est vertigineux.
On correspond juste à une impulsion ponctuelle dans l’espace et le temps.
Dorénavant , je regarderai les grains de sable et comme le tien est devenu unique au monde ….je le reconnaitrai !
Écrit par : Léopoldine | 22/09/2018
Je connais la Bretagne.
Mais je n'irais pas en Bretagne pour découvrir un Sahara de dunes.
C'est totalement différent.
Il y a une exception plus au sud et j'en ai parlé dans "La France par les côtes" ( http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2017/07/22/france-par-les-cotes.html )
la dune du Pilat ( https://photos.google.com/share/AF1QipMLqv-qAWz-sTWNG1AqXvWzwAQkxLh3oEgO8o6JcX7t2hUf2z5nPJng_J8h4JtV5w/photo/AF1QipOJmyCD0C5prUVs6IyFji6vUKbiD-l8wYGhogtJ?key=T0cyWEl4WEJZekJ2bENsRzNmdkQxd1dkSmF0Z09B )
Tu as bien senti le sens de mon billet: "Tout est éphémère" pour les hommes alors que pour un grain de sable peut être éternel.
Écrit par : L'enfoiré | 22/09/2018
Voilà l'histoire de la dune du Pilat
https://www.ladunedupilat.com/4000-ans-d-histoire/
Écrit par : L'enfoiré | 22/09/2018
Du sable, il y en a de moins en moins sur Terre au point qu'on en arrive à le pomper au fond des océans pour bétonner Shangaï, Bangkok ou Dubaï.
Quant au tourisme, nous en avons une vision différente. Celui qui a tes faveurs, moi je le déteste et heureusement que nous n'avons pas tous le même avis. ¨Pour ma part, c'est la sociologie des peuples, l'ailleurs et pas la prorogation de mon " chez moi dans un hôtel confortable ".
Et c'est bien pourquoi j'ai compris en dix minutes que le tourisme des vacanciers à Maspalomas, c'est vraiment pénible.
Comment fas-tu pour ne pas tomber sur les derniers ivrognes et autres camés lors de tes promenades matinales ?
Il y a même des boites de nuit qui ouvrent vers 4 heures du matin !!! On appelle cela des afters...
Vive les vacances ???
Écrit par : alain sapanhine | 22/09/2018
La sociologie des peuples????
Mon billet n'a rien à voir avec les peuples.
Les hommes n'étaient pas encore présents quand le sable existait déjà et le sable existera encore quand les hommes auront disparu.
L'allusion à dieu n'est pas fortuite.
J'ai un esprit scientifique qui cherche les origines et la finalité des choses de la vie.
Ce n'est pas chez les peuples que tu le trouveras toujours.
Lève les yeux dans les étoiles, comme le fait mon grain de sable.
J'ai relu le "Petit prince" de Saint-Exupery avant d'écrire la première ligne.
Rien n'est pénible que pour celui qui se fixe des idées hors des clichés pour appuyer une thèse.
Non, les Anglais ne sont pas les buveurs invétérés. Pas plus que des Belges.
S'il n'y a pas de saisons marquées aux Canaries, cela veut dire que les hôtels ne ferment jamais, que les appartements sont loués dans des enclos fermés avec piscine toute l'année, je peux te dire qu'ils s'en foutent complètement des touristes qui les entourent. Ils prennent du bon temps.
Je répète: ce qui est rare reste cher.
Je connais aussi les Canaries en hiver.
En hiver, ce sont les Nordiques qui viennent pour se faire une cure de luminothérapie.
Et, eux ont des tendances que tu décris.
Pour moi, il y a un problème: ce sont des îles.
Et les îles on ne s'en échappe pas facilement et on en a vite fait le tour et le centre.
Les boîtes de nuit, je ne peux en parler. Je ne fréquente pas.
Je vais dormir tôt comme chez moi, pour faire mon jogging le lendemain aux aurores.
Il y a une île où je pense retourner en dehors de l'escale que je vais faire au retour: Madère.
Madère est complètement différente des Canaries,
Funchal que j'ai décrite en 2008:
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2008/09/26/le-fun-de-chaleur.html
Écrit par : L'enfoiré | 22/09/2018
Une tempête de sable provoque le chaos aux Canaries
Le trafic aérien autour des aéroports de l'archipel espagnol des Canaries était très perturbé samedi soir en raison d'une tempête de sable en provenance du Sahara, ont indiqué les autorités.
Depuis la fin d'après-midi, il n'y a "ni arrivées ni départs" de l'aéroport de Grande Canarie, et "pas d'arrivées de vols nationaux et internationaux" dans les deux aéroports de l'île de Tenerife (nord et sud), a expliqué à l'AFP une porte-parole du gestionnaire aéroportuaire Aena. En revanche, des vols continuaient de pouvoir décoller de ces deux derniers aéroports.
La tempête "affecte aussi (les îles de) Lanzarote et Fuerteventura.
Le gouvernement régional des Canaries a décrété dans un communiqué une "alerte au vent dans toutes les îles", avec des rafales qui pourraient aller jusqu'à 120 kilomètres/heure.
L'épisode de 'calima' "durera plusieurs jours. Les concentrations de poussière africaine dans l'atmosphère seront importantes et réduiront la visibilité de manière très significative", souligne par ailleurs le gouvernement canarien.
https://www.7sur7.be/monde/une-tempete-de-sable-provoque-le-chaos-aux-canaries~a116bbe9/
Écrit par : L'enfoiré | 23/02/2020
Vue d'hélico
https://www.facebook.com/watch/?t=75&v=2791671410879895
Écrit par : L'enfoiré | 07/04/2020
Les Canaries, la grande histoire d’amour de Néstor
C’est l’histoire d’un amour fou, celui d’un peintre pour son archipel. Symboliste et moderniste, Néstor Martín-Fernández de la Torre est un Canarien cosmopolite libéré des modes et des tendances. Au début du XXe siècle, il est de retour aux Canaries après avoir côtoyé les avant-gardes de son temps. Dans un grand hymne à l'amour, à la nature et à l’Atlantique, il devient l'une des grandes figures artistiques de l’archipel, l’idéalisant jusqu’à participer à la fabrication de son propre mythe.
https://www.arte.tv/fr/videos/104432-111-A/invitation-au-voyage/
Écrit par : Allusion | 29/08/2022
Bienvenue à Fuerteventura, l'île de l'éternel printemps avec les Belges du bout du monde
Fuerteventura ! Ah forte aventure que de débarquer sur cette terre volcanique. Le vent du large la fouette en Macaronésie, dans l’archipel des Canaries, au large du Sahara occidental. Des huit îles de l’archipel canarien, c’est la plus proche, 9O km à peine, de l’Afrique, le continent natal d’Augustin Kivunghe, ex-footballeur devenu coach sportif.
Augustin a vu le jour en 1973 dans le petit village de Kipushi près de Lubumbashi. Arraché à sa mère à l’âge de 5 ans, il n’a jamais vu son père biologique. Il a été élevé par un oncle, à la dure, mais il mesure sa chance d’avoir été choisi pour venir se former en Belgique. Il y mènera des études universitaires, de front avec une carrière sportive. Mieux connu dans le milieu du foot, sous le surnom de Kiki, Augustin Kivunghe Kinda a fait les beaux jours des clubs de Tubize, de Virton ainsi qu’une pige à L’Ethnikos Asterias en Grèce. Au cœur des années 90, Kiki rencontre Luti à Bruxelles. Luti, c’est son âme sœur, elle est née le même jour que lui dans la région de Lubumbashi. Au premier regard, il sait qu’elle deviendra la mère de ses enfants. Très vite, notre champion devient père de famille nombreuse, ses 4 filles et Luti font de lui le plus heureux des hommes… Jusqu’au jour où Luti connaît des problèmes de santé, Augustin flirte alors avec le burn-out, ils voient leur vie basculer et ils sentent qu’ils doivent changer de cap…
Ce sera Fuerteventura, l’île rouge où les terres ocres leur rappellent le Congo natal. L’Aloe Vera et le climat clément y font des miracles. Luti est rapidement remise sur pied et Augustin entame doucement sa reconversion professionnelle : cette île a des vertus thérapeutiques insoupçonnées. Les majoreros, les vieux insulaires, ont coutume de dire que tu ne choisis pas Fuerteventura mais que c’est elle qui te choisit. Dans leur cas, c’est vraiment ce qui s’est passé. Se retrouver au sommet d’un volcan avec le lever du soleil comme seul témoin, ou le regarder se coucher avec le fracas des vagues sur les falaises d’El Cotillo est le meilleur des médicaments. C’est aussi l’île idéale pour penser, se projeter et créer leur nouveau projet de vie, ce sera Fuerte Bootcamp. Des séjours de remise en forme alliant sport, nature et bienveillance. Si le sport a fait autant de bien à Augustin, peut-être qu’il pourra en faire aussi à d’autres… Pour se sentir "fit & well" dans ses baskets, il a besoin de faire du bien autour de lui. Et il en fait aujourd’hui dans son bootcamp…
Quand je les rejoins sur cette île de l’éternel printemps, formée il y a plus de vingt millions d’années par une série d’éruptions volcaniques, Augustin m’attend à vélo pour l’ascension du Calderon Hondo à Lajares, un des points culminants de l’île. Le gaillard n’a rien perdu de sa forme olympique, il pédale toujours aussi vite que son ombre et il n’y en a pas beaucoup par ici… J’ai l’impression de débarquer sur la lune, pas étonnant que le dernier épisode de Star-Wars ait été tourné par ici. En haut du cratère, il m’explique que c’est ici qu’il vient faire son jogging, avec son chien, le dimanche matin. Il vient aussi méditer ici sur la force de la nature. Elle était là avant nous, elle le sera après. Nous sommes juste de passage, il faut laisser une trace, il veut que ses enfants soient fiers de lui. Confession touchante pour un gars qui n’a pas connu son père…
Les contrastes de sa vie se reflètent dans ceux du paysage : ici les cônes noirs des volcans voisinent quelques villages blancs aux maisons cubiques. Et au milieu du désert, surgit un village fleuri. Celui de Betancuria est sans doute le plus beau de l’île. Capitale historique de l’île, elle a été fondée par Jean de Béthencourt qui a "découvert" l’île en 1404. C’est de cette époque que date l’église du village qui s’élève fièrement au milieu d’une profusion de plantes et de palmiers. Dans ces décors de bout du monde, Augustin anime ses séances de fitness. C’est tellement beau qu’on se surpasse et on sort de sa zone de confort, sans rentrer dans celle de la douleur. Augustin est plus qu’un coach sportif, c’est aussi un thérapeute qui passera beaucoup de temps à vous écouter et à vous aider à fixer vos objectifs. Avec de la volonté, du travail et de la persévérance, tout le monde peut atteindre ses objectifs, me dit-il…
L’homme se fait aussi guide de voyages. Il m’emmène en pirogue polynésienne avec son ami Philippe vers la toute proche île de Lobos. Malgré les excellents conseils de Philippe, nous volerons, de ma faute, à l’eau. L’occasion d’un beau fou rire et d’un test température : ici, aux portes de l’hiver, l’Atlantique affiche encore 20°. L’île des loups doit son nom aux "loups de mer", les phoques moines assurèrent jadis la subsistance des quelques habitants de cette île à la végétation steppique. Le soleil y a modelé des paysages brûlés et arides adoucis par les piscines naturelles aux eaux turquoise qui bordent les côtes de cette terre sauvage, paradis des surfers.
A côté de son bootcamp, Augustin exerce une activité de bénévole pour la Croix-Rouge. Une fois par semaine, il prend de son temps pour offrir une séance de coaching à des réfugiés, en transit sur l’île. Augustin a aussi immigré de son Congo natal, il ne renie pas ses racines : s’intéresser à ces jeunes qui commencent une deuxième vie, est, pour lui, une évidence. Au bord d’un terrain de foot aménagé dans les dunes de Corralejo, il me présente Abdou. Je suis bouleversé par son récit et par celui de gamins de 16 ans qui me racontent l’enfer qu’ils ont traversé pour fuir leurs pays en guerre et arriver ici. "Ce sont mes petits frères, c’est mon devoir de les aider", m’explique Augustin en me faisant monter sur le terrain. Fais une passe au vieux, dit Abdou, le vieux c’est moi et je suis impressionné par le talent de ces gamins, leur énergie, leur gentillesse aussi : ce sont eux qui m’intègrent dans leur jeu et qui me remercient de taper la balle avec eux. Le monde à l’envers, ou plutôt le monde à l’endroit, c’est ainsi que Kiki veut le faire tourner à Fuerteventura…Chapeau et merci les champions : à 8 jours du très controversé Mundial au Qatar, le foot peut aussi nous donner de belles leçons !
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2022/08/17/faits-divers-entre-belges.html
Écrit par : Allusion | 13/11/2022