21/09/2008
Funchal, le "fun" de chaleur
Funchal, capitale de Madère, une ville qui a évolue en un quart de siècle depuis ma première visite.
On fêtait, cette année, son 500ème anniversaire d'existence, plus commerciale que sa rivale, Machico, première capitale historique de l'île.
Et pourtant, si on cherchait plus loin, on trouverait déjà en 1351, si pas avant par les Phéniciens, des traces de l'existence de l'île.
D'après le guide, tout y est calculé, tout est en place pour y assurer le bien être des ses habitants.
Région autonome, son gouverneur, Alberto Joao Jardim, l'est depuis 1978. N'est-ce pas une longévité démesurée dans un pays démocratique? Mais, il y a un truc.
Avant chaque élection, on imagine et on inaugure en grande pompe, un nouveau pont, une nouvelle route ou un tunnel, une extension à l'aéroport.
Rien de nouveau sous le soleil pour attirer des voix. Mais ici, on oublie tout, car les déplacements sur l'île sont vitaux.
Au sujet de l'aéroport, n'atterrit pas qui veut à Madère. Une expertise du pilote, toute particulière, est requise et cela malgré une piste d'atterrissage qui s'est considérablement allongée en 2000 depuis un crash de fin des années 70. A cheval au dessus de la mer, le travail mérite une attention de surprise. Quand j'y étais en 83, la piste allongée était encore en construction et une escale à Lisbonne était du voyage et les trop gros porteurs n'étaient pas du voyage. L'IATA avait précipité les travaux d'allongement.
Quant aux tunnels, depuis ma première visite sur l'île, il y en a une foule de nouveaux. Fini les routes dangereuses ou trop étroites qui bordaient la mer. Si celles-ci existent encore, elles sont devenues l’attraction pour le fun. Et, on demande aux touristes, s'ils sont d'accord de passer par ses anciennes routes étroites, le lond de la falaise, plutôt que de prendre les tunnels sécurisés.
L'hôtel Savoy Classic nous l'avions choisi en connaissance de cause.
Repéré 25 années auparavant.
Nos "vieux os" méritaient un peu plus d'estime que de coutume dans ce pèlerinage après un quart de siècle. Existant depuis 1912 dans une première version. Reconstruit en 1926.
Il est accompagné d'une nouvelle version en 2002, plus moderne du même hôtel, et accessible via une passerelle.
Une occasion de changer de cadre et de menus au choix du client.
Première constatation pour l'"ancien", air du temps, respect de l'age ou plus prosaïquement, pension trop étroite ou mal ajustée aux besoins, le personnel de l'hôtel, bon pied bon œil, pouvaient compter sur quelques heures de vol au compteur des années.
Des seniors parmi les seniors qui avaient une moyenne d'age qui approchait facilement de la cinquantaine, sinon plus. Le mot "classique" dans son nom expliquait aussi le choix. Un paradis, ancienne vague, avec des meubles d'époque où l'on n'aurait pas l'air "MAD" en bons vivants comme un Madérien.
Celui-ci vit, avec moins en poche, c'est presque sur. Manger n'est pourtant pas son souci majeur. Les jardins, les parcs exotiques ou tout pousse y abondent. Cela permet, en insulaire, de voir défiler le temps à une autre vitesse.
Madère est une île subtropicale qui s'étire sur à peine 57 Kms sur 22 de large. A peine, 800 Kms2. Volcanique de formation, elle a bondit en dehors de l'atlantique, dont on ne voit que son sommet comme un iceberg fige sur les fonds marins. Elle subsiste cependant, à l’abri des secousses sismiques donc pas de tremblements de terre.
Aucun habitant, quand elle fut découverte en 1419 par Zarco, portugais très subtil du côté du commerce, envoyé par Henri le navigateur.
Rien, même pas d'animaux en dehors des oiseaux.
L'île de Porto Santo, à 30 Kms, au Nord-Est, avait été visitée l'année précédente.
Celle-ci jouit d'une plage de sable d'or longue de 10 Kms réservée aujourd'hui aux vacances des madériens et qui sauva d'un naufrage les découvreurs aventureux.
Christophe Colomb y séjourna ensuite.
"Madeira" signifie "bois". Il en existait alors à perte de vue.
Trop pour en faire une exploitation à l'époque. L'écologie n'avait pas encore ses fanatiques.
Les forêts furent considérablement rétrécis à la suite des incendies volontaires pendant plusieurs années.
Cela réduisit souvent les espèces de plantes endémiques.
La canne a sucre qui y poussait attirait bien plus les Portugais pour un commerce royal.
La vigne et le vin de Madère firent ensuite des miracles pour enrichir l'île.
Les Amériques étaient très intéressées par ce breuvage royal.
Le Duc de Clarence se noya dans un tonneau de doux Malvoisie en 1478. Son histoire est magique, sortie du hasard et des voyages sur mer.
Napoléon n'eut pas le plaisir d'y débarquer pour le goûter en transit pour St Hélène. Crime de lèse majesté. La peinture flamande a eu aussi son heure de gloire sur l'île.
La reine Victoria initia le tourisme à sa manière en cherchant à échapper aux rigueurs de l'hiver.
Churchill, logé à l'hôtel Reids toujours existant, y peignit quelques tableaux de Camara de Lobos.
Un aéroport en 1964 continua le processus d'invasion de la gente de "tou tout touristique".
Un paysage tropical qui rassemble toute les végétations de la terre, une température moyenne de 22 degrés qui s’estompent de 10 degrés à l'altitude maximale de 1863 mètres.
Lunaire à l'est, très montagneuse au centre, verdoyante sur les pentes surplombant la mer avec précipices a faire pâlir "Vertigo", plateaux et piscines naturelles à l'ouest.
L'eau ne manque pas. Elle est acheminée par l'intermédiaire de "levandas", petits ruisseaux qui dévalent en cascades à certains endroits.
Dix fois moins de touristes qu'aux Canaries assez proches et bien plus assurée pour l'eau.
Des hôtels se rassemblent, volontairement, à certains endroits bien précis à l'ouest de la ville de Funchal.
Des hôtels de classe, souvent...
La population se réservant les autres quartiers.
Plus de chars a bœuf, ni de hamacs ambulants.
Seuls les azulejos le rappellent encore.
Le fameux toboggan (Carros de Cesto) existe encore pour le fun ou pour répondre à un vœu de maintient du patrimoine de l'UNESCO.
La pêche à la baleine s'est arrêtée depuis longtemps.
Le thon, l'espadon et l'espada, ce dernier, poisson typique qui vit dans les grandes profondeurs se retrouvent sur les étales du marché de poissons appelé Mercado de Lavadores (des travailleurs) au côté des marchandes de fleurs.
Il faut dire que quand l'espada remonte des profondeurs, il ne fait pas dans le détail et est toujours prêt au combat. Poisson épée, noir qui ressemble à une grosse anguille, se sert en filet avec tout légume et fruit.
Mais la banane frite redore son blason agréablement pour les papilles.
Dans le nord, Santana concentre des habitations en chaumières qui font le charme des appareils numériques des touristes. Aux sommets des montagnes, les nuages s'accrochent, menaçants, sans atteindre Funchal que rarement.
Le madère, ce vin existe en 4 sortes du plus doux ou plus sec. On fêtait les vendanges en ce mois de septembre. J'ai pu y assister à Funchal et la fête, on connait là-bas.
Que dire comme conclusion?
A l'actif, Madère est une île superbe.
Elle jouit d'un climat idéal, de l'eau garantie, une végétation exotique abondante, des arbres qui font concurrence aux fleurs, un paradis de vacanciers, pour le moins.
La pauvreté n'existe pas vraiment.
Les soins sont quasiment gratuits.
Une université mais dans une seule discipline.
Sommet d'une montagne au fond de la mer par volcanisme, elle ne subit plus de tremblements de terre.
Paradis tranquille, pourrait-on dire.
A son passif, pour y vivre, il y a l'exiguïté de l'île, son éloignement.
Mille kilomètres de Lisbonne.
Tout doit être importé du continent, ce qui grève un peu plus les prix.
Une seule industrie, le tourisme.
Un monde en miniature tout en verticales qui prennent des formes de pentes et de précipices.
Beaucoup d'émigrants reviennent d'Afrique du Sud et du Venezuela pour finir leur vie, fortune faite.
Ce qui prouverait un amour certain de l'île.
Les maisons restent relativement chères (300 à 1000 euros par m2) en rapport avec la proximité du rivage.
Rien n'est plat sur l'île. Monter et descendre, les deux verbes qui ont force de loi.
L'humidité est constante.
Rien n'est donc parfait en ce bas monde.
Après cette description, j'ai déposé mon dernier bouquin "Deception point" de Dan Brown.
Aucun rapprochement à faire avec l'île.
Choix très mal adapté, c'est évident.
Je me suis retourné vers la piscine.
On y indiquait une température de 28 degrés, du Chlore fixé à 1,3 et un pH de 7,23.
Je n'allais pas contrôler si tout était véridique. Cela me semblait parfait. Comment résister d'ailleurs?
Quant à vous, est-ce par curiosité que vous avez atteint ces dernières lignes? Je ne vois pas d'autres raisons.
Madère, un rocher dessiné par les hommes
Pour plus de photos, c'est ici, en un clic
L'enfoiré,
Citations:
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"La vie est mal faite. Les juniors devraient jouir des moyens financiers pour en profiter. Les seniors, pour garder la forme, devraient se mettre au travail.", des paroles de quelqu'un qui me voulait du bien.
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Commentaires
Bonjour,
les commentaires attendent réponses sur "Les Voix" bon retour.
Très amicalement,
Bien à toi.
Le Panda
Écrit par : LE PANDA | 21/09/2008
Répondre à ce commentaireBonjour Guy
J'ai beaucoup apprécié cet article sur Madère.
J'y ai été moi-même 2 fois, une fois en 1976 et ensuite en 2005.
La dernière fois, nous avons fait presque tous les jours des marches à travers l'île le long des levadas. C'était merveilleux. De plus la population est vraiment très accueillante. Souvent on recevait des fruits pendant notre promenade (et pas que des bananes).
L'espada à la banane est un délice, par contre je ne suis pas fort amateur du vin de madère (à part pour mettre dans quelques recettes de temps en temps).
Ce qui nous a surpris et surtout attristé en 2005 était le nombre de construction (hotels, villas) en plus les dernières années. Je crois que si on retourne dans quelques années, une bonne partie de cette belle nature aura fait place aux routes et au beton !!
Je t'embrasse bien fort et j'espère que tu vas bien.
En tout cas je vois que tu n'arretes pas de voyager.
Bon vent (comme dit le présentateur de Thalassa)
Claire
Écrit par : CLAIRE | 29/09/2008
Répondre à ce commentaireBonjour Claire,
Très content de te lire. Oui, moi aussi, ce fut la deuxième après 1983. Je n'ai pas fait les levadas en tant que marcheur, mais en touriste "classique" comme mon épouse n'est pas trop douée pour le sport. J'ai surplombé les très connues "Levada das 25 Fontes" parfois avec ou sans nuages.
Le vin, en général, je ne suis pas un fana et tu vas le lire bientôt. J'ai encore une bouteille de Madère non ouverte depuis 1/4 de siècle. Mais cela ne s'améliore pas en dehors du tonneau. La sauce Madère, oui. Un article précédent le prouve.
Ce n'est pas vraiment les hôtels qui m'ont surpris, mais le nombre de routes élargies, de tunnels qui ont évidemment amélioré les transports sur l'île. (surtout dans le nord) L'aéroport est plus "safe", c'est déjà cela.
Comme tu as pu le lire, Madère n'a rien à voir avec l'invasion des touristes aux Canaries.
Je suppose que tu connais l'hotel où je suis allé.
Oui, bon pieds, bon oeil comme d'habitude.
Je suis sûr que la Grande Gaufre doit te rappeler quelques petites choses.
Bon vent à toi aussi et à bientôt
Écrit par : L'enfoiré | 29/09/2008
Répondre à ce commentaireTrès intéressant blog
Je vais à Funchal (et dans l'île de Madère) deux fois par an depuis une quinzaine d'années.
Effectivement, tout change et partout dans l'île. Poisitivement ou négativement d'ailleurs.
Mais l'île de Madère reste (pour moi) un endroit où "il fait bon vivre" et dont je ne saurais me passer.
Écrit par : Claude LEVEAU | 06/11/2008
Répondre à ce commentaireBonjour Claude,
Merci pour l'appréciation.
Tout le monde connaît le tourisme de masse des Canaries.
Madère, c'est autre chose. On ne manque pas d'eau là-bas. Gros avantage.
Je ne retourne qu'après quelques bonnes années à un endroit précis.
Il ne faut pas oublier que pour trouver le paradis sur terre, il faut en avoir connu des endroits qu'une vie seule ne permet pas.
Et puis, tout change, plus vite qu'on ne le pense
Oui, il faut bon y vivre, absolument.
La pollution y a fait son entrée aussi. Le bruit et le mazout des bus n'y est pas étranger.
Ecrivez-moi. Je donnerai l'adresse de quelques photos.
Pragmatique observateur, j'ai donné mon avis sur le dernier point. Car vivre, c'est toujours différent que de prendre des vacances.
Écrit par : L'enfoiré | 06/11/2008
Répondre à ce commentaireWow, excellent billet, merci à vous pour votre aide, et je partage pleinement votre positon. J'insiste, oui votre billet est sincèrement excellent, j'apprécie votre style, quelle maturité. Votre site me donne envie d'en mettre en ligne un aussi... j'espère que j'y arriverai !
Écrit par : Vincave | 20/04/2010
Répondre à ce commentaireVincave,
Heureux d'avoir pu vous aider.
Je préviens un site prend du temps et de la patience.
Bon courage :-)
Écrit par : L'enfoiré | 21/04/2010
Répondre à ce commentairedécoration,
Merci pour les encouragements et la pub. :-)
Écrit par : L'enfoiré | 17/06/2010
Répondre à ce commentaireVery appreciative thanks for sharing.
Écrit par : Mitsubishi Lancer | 28/04/2011
Répondre à ce commentaireA pleasure for me... :-)
Écrit par : L'enfoiré | 28/04/2011
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Écrit par : Alex Fetanat | 04/05/2011
Répondre à ce commentaireThanks Alex. I'll follow your suggestion.
Écrit par : L'enfoiré | 04/05/2011
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Écrit par : Hire Software Programmers | 09/05/2011
Répondre à ce commentaireHire,
I don't need necessary a lunch, but I love desserts with cholocate, fruits, mush room.
Don't forget it when I'll meet you... :-)
Écrit par : L'enfoiré | 09/05/2011
Really interesting post. I enjoyed reading it. Will return again soon.
Écrit par : Hire PHP Developer | 25/05/2011
Répondre à ce commentaireHoping that you still will enjoy the reading of other ones.
:-)
Écrit par : L'enfoiré | 25/05/2011
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Écrit par : iPhone | 30/06/2011
Répondre à ce commentaireMaria je suis de Budapest, aidez-moi.
Mon ami Claude Leveau. Madère s'étaient réunis le 13 Avril
Annulé son voyage à vivre pour voir quelque chose de mal. Je voudrais trouver. Téléphone Claude 0.032.471.605.688 e N'est pas conforme.
Tout le monde sait, email, téléphone m'aider.
écrire des e-mail, ne parlent pas les langues, la traduction sera
merci beaucoup
Écrit par : Maria Laszlone Nagy | 22/04/2012
Répondre à ce commentaireMaria,
Ce blog n'est pas une annonce de rendez-vous. Claude Leveau est un illustre inconnu qui n'a rien à voir avec l'île de Madère, même si elle aime en boire.
Désolé vous vous êtes trompé d'adresse.
Écrit par : L'enfoiré | 23/04/2012
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