Molière, mystères et Commedia dell'arte (15/01/2022)
Je ne pouvais laisser passer le 400ème anniversaire de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière.
Comédien et dramaturge français, Molière a été baptisé le à Paris, où il est mort le .
Son œuvre comportant une trentaine de comédies en vers ou en prose, accompagnées ou non d'entrées de ballet et de musique, reste un des piliers de l'enseignement littéraire en France et une des références de la littérature universelle.
Ce billet est aussi là pour rappeler quelques principes de base de ce journal.
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Wiki en dit: "Issu d'une famille de marchands parisiens, il s'associe à 21 ans avec une dizaine de camarades, dont la future comédienne vedette Madeleine Béjart, pour former la troupe de l’Illustre Théâtre qui, malgré la collaboration de dramaturges de renom, ne parvient pas à s'imposer à Paris. Engagés dans la plus prestigieuse des troupes de campagne, patronnée par le duc d'Épernon, gouverneur de la Guyenne, Molière et ses amis Béjart vont parcourir durant douze ans les provinces méridionales du royaume au sein d'une troupe itinérante entretenue par plusieurs protecteurs successifs. Il compose quelques farces ou petites comédies et ses deux premières grandes comédies. De retour à Paris, il devient, à la tête de sa troupe, le comédien et auteur favori du jeune Louis XIV et de sa cour, à concevoir de nombreux spectacles, en collaboration avec des architectes scéniques, chorégraphes et musiciens du temps. Il meurt à l’âge de 51 ans, quelques heures après avoir tenu pour la quatrième fois le rôle-titre du "Malade imaginaire". Grand créateur de formes dramatiques, interprète du rôle principal de la plupart de ses pièces, Molière a exploité le comique verbal, gestuel et visuel et pratiqué tous les genres de comédie, de la farce à la comédie de caractère par des personnages individualisés complexes devenus des archétypes. Observateur lucide et pénétrant, il peint les mœurs et les comportements de ses contemporains. Loin des divertissements anodins, il n'épargne ni les ecclésiastiques ni les hauts dignitaires de la cour pour le plus grand plaisir de son public. Ses comédies remettant en cause des principes d'organisation sociale qui suscitent des polémiques et l'hostilité durable des milieux dévots. Sa forte personnalité a inspiré dramaturges et cinéastes".
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Secrets d'Hisotire
Pendant le dernier "Secret d'Histoire" ci-après en entier, je me suis mis à prendre des points principaux avec mon carnet dans une main et mon crayon dans l'autre.
Le titre du documentaire qui contient le mot "mystères" n'est que mystérieux dans ses travers privés mais pas dans sa vie publique.
L'invitation de Molière à la table du Roi entraînent jalousie et commérages des autres nantis.
Le rire est règle de base du succès d'une entreprise pour faire passer une pilule amère.
Précurseur par la nouveauté et par la caricature plutôt que suiveur d'une réalité en arrière-plan.
L'individualité de Molière comme guide d'une troupe de théâtre pour corriger les mœurs de son temps.
Deux pièces écrites à la suite d'une dépression, dans une ode à l'amour, il comprend que changer la société de manière globale est impossible et "merde" à ceux qui ne comprennent pas.
Allez, vous devriez mourir de pure honte ;
une telle action ne sauroit s'excuser,
et tout homme d'honneur s'en doit scandaliser.
Je vous vois accabler un homme de caresses,
et témoigner pour lui les dernières tendresses ;
de protestations, d'offres et de serments,
vous chargez la fureur de vos embrassements ;
et quand je vous demande après quel est cet homme,
à peine pouvez-vous dire comme il se nomme ;
votre chaleur pour lui tombe en vous séparant,
et vous me le traitez, à moi, d'indifférent.
Morbleu ! C'est une chose indigne, lâche, infâme,
de s'abaisser ainsi jusqu'à trahir son âme ;
et si, par un malheur, j'en avois fait autant,
je m'irois, de regret, pendre tout à l'instant. Alceste
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L'amour qui nous attache aux beautés éternelles
N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles ;
Nos sens facilement peuvent être charmés
Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés.
Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles ;
Mais il étale en vous ses plus rares merveilles ;
Il a sur votre face épanché des beautés
Dont les yeux sont surpris, et les cœurs transportés,
Et je n'ai pu vous voir, parfaite créature,
Sans admirer en vous l'auteur de la nature,
Et d'une ardente amour sentir mon cœur atteint,
Au plus beau des portraits où lui-même il s'est peint.
D'abord j'appréhendai que cette ardeur secrète
Ne fût du noir esprit une surprise adroite ;
Et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut,
Vous croyant un obstacle à faire mon salut.
Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable,
Que cette passion peut n'être point coupable,
Que je puis l'ajuster avec que la pudeur,
Et c'est ce qui m'y fait abandonner mon cœur.
Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande
Que d'oser de ce cœur vous adresser l'offrande ;
Mais j'attends en mes vœux tout de votre bonté,
Et rien des vains efforts de mon infirmité ;
En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude,
De vous dépend ma peine ou ma béatitude,
Et je vais être enfin, par votre seul arrêt,
Heureux si vous voulez, malheureux s'il vous plaît.
Instruire la société par la dérision et l'autodérision sans avoir peur d'être mis sur la touche, c'est ça Molière.
Les tragédies anciennes de Racine, très prisées à l'époque. Ce fut un départ pour Molière. Il les a rajeunis par des comédies pour comprendre et analyser son époque avec imagination.
Le film "La Folie des Grandeurs" représente l'Avare.
- Va-t'en l'attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison planté tout
droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, et faire ton profit de tout. Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires; un traître, dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent ce que je possède, et furètent de tous côtés pour voir s'il n'y a rien à voler", dit Harpagon
Quand le Roi à la première du "Bourgeois gentilhomme" baille, il envoie Molière est surpris et dépressif. Le Roi n'a seulement pas compris l'humour, il applaudit à la seconde interprétation accompagnée des mimiques, la musique turques, décor et accessoires. Tout est présent dans la comédie spectacle.
La misogynie n'est qu'apparente dans "L'Ecole des femmes"
Molière adore les femmes.
Ce sont les femmes qui se disent savantes qui l'importune.
Le 29 octobre, Francis Huster était invité à la radio pour parler de Molière qui, pour lui, était avangardiste en faisant l'éloge de la femme
Il a écrit le "Le Dictionnaire amoureux de Molière".
Un association avec Lully qui devient une concurrence.
Poquelin et Scapin le matin, il devient Molière l'après-midi. Tout comme il serait aujourd'hui dans une démocratie, serait probablement socialiste, le matin et libéral, l'après-midi.
Malade et clairvoyant, il a compris deux choses:
...que la médecine ne servait qu'aux intérêts des médecins qui pratiquaient des saignées et des lavements des humeurs par clystère en accentuant sa maladie
... que l'obscurantisme des religions ne le servait pas plus par des saints sacrements.
La moquerie fait partie du rire éternel en prenant les hommes tels qu'ils sont sans vouloir les changer.
Hier soir, depuis l'Opéra National de Bordeau France5 présentait le "Bourgeois gentilhomme", Monsieur Jourdain, l'homme qui s'exprimait en prose sans le savoir.
Une pièce que l'on peut très facilement réactualiser à notre époque comme l'a fait Jean-Marie Bigard.
L'apprentissage de l'orthographe ou ses avances....
ou
Extraits bien connus:
- - Il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds, dit Monsieur Jourdain.
- - Fort bien, répond le Maître de Philosophie.
- - Cela sera galant, oui.
- - Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?
- - Non, non ; point de vers.
- - Vous ne voulez que de la prose ?
- - Non, je ne veux ni prose ni vers.
- - Il faut bien que ce soit l’un ou l’autre.
- - Pourquoi ?
- - Par la raison, monsieur, qu’il n’y a, pour s’exprimer, que la prose ou les vers.
- - Il n’y a que la prose ou les vers ?
- - Non, monsieur. Tout ce qui n’est point prose est vers, et tout ce qui n’est point vers est prose.
- - Et comme l’on parle, qu’est-ce que c’est donc que cela ?
- - De la prose.
- - Quoi ! quand je dis : « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la prose ?
- - Oui, monsieur
- - Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela.
Mais quand il s'agit de vers, c'est en alexandrins, formés de deux hémistiches de six syllabes chacun, soit un total de douze syllabes. Les deux hémistiches s'articulent à la césure, qui est le lieu de contraintes spécifiques.
Archis connus ces pièces, mais connaissez-vous "La Comtesse d'Escarbagnas" commandée par Louis XIV pour le remariage de son frère avec la princesse palatine de Bavière et qui fut la comédie-ballet de Molière qui fut la plus souvent représentée .
Avec un moyen mnémotechnique, les contemporains de Molière pourraient s'associer dans cette phrase sans majuscules: La racine boit l'eau de la fontaine avec des mots de lierres au risque de gal y allez sur un nouveau par le coupe rein sur la montée verdie de spin aux z'as.
D'aucuns n'ont qu'à imaginer ce qu'ils en pensent.
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Molière à notre époque
En 2020, au début de l'épidémie de Covid, Taverne écrivait sur Agoravox l'article "Le quasi médecin malgré lui" en exprimait des extraits.
Cette pièce n'est-elle pas la préversion du "Malade imaginaire"?"
La Comedia del Arte se construit en regardant les gens de son entourage dans la rue ou sur les réseaux sociaux et pas nécessairement en proposant une réalité écrite dans les livres. Bien sûr qu'on a des ennemis, quand on fait cela. Il faut avoir seulement quelqu'un qui vous veut du bien ou un appui d'un mécène. Pour Molière, c'était le Roi. Pour La Fontaine que j'ai décrit récemment, ce fut Fouquet. Il s'est trompé de mécène. Quand Fouquet a été "court-circuité", La Fontaine a été mis "hors circuit" avec lui. La polémique qui tourne à l'insulte n'est pas grave. Cela le devient quand on ne trouve pas la réplique à la bonne hauteur, ni trop basse ni trop haute. Aujourd'hui, c'est la liberté d'expression qui prévaut. Tout ce qui n'est pas interdit, est permis comme dit la devise de Taddeï. Modérer, c'est mettre son égo entre parenthèses. Molière a analysé des personnalités de son monde à un moment précis, mais ce monde s'est allongé et s'est amplifié dans ses travers avec le temps. La comédie humaine actuelle continue sur un autre tempo, plus rapide que par le passé.".
Le cactus en alexandrains s'associé au CODECO .
Cliquez sur l'image suivante pour en voir l'origine en vidéo:
A ce sujet Bertrand Henne dans Les coulisses du pouvoir racontait les liens qu'a le Covid avec la politique libérale dans une démocratie
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Balavoine
Hier, le souvenir de Daniel Balavoine, revenait en hommage.
Il y a 36 ans exactement, le 14 janvier 1986, il disparaissait à l’âge de 33 ans, de manière spectaculaire dans un accident d’hélicoptère survenu au Mali avec un fort vent de sable, lors du Paris-Dakar et alors qu'il. Lui aussi ajoutait une dimension mythique à sa légende en marquant une génération. Le chanteur, estimant que son métier n'est pas une fin en soi, disait vouloir mettre un terme à sa carrière autour de la quarantaine pour pouvoir commencer autre chose comme la politique, la production, le cinéma ou l'écriture.
Dans son album "Un autre monde", il y avait "La vie ne m'apprend rien"...
"Une trentième terrorisée" écrivais-je en 2008.
Après un passage en Argentine, cette course a un nouveau mort.
Un chef mécanicien français, a été tué vendredi, dans une collision entre le véhicule d'assistance qu'il conduisait et un camion, cela en marge du rallye Paris-Dakar, qui n'en est plus vraiment un puisque c'est en Arabie saoudite.
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Le théâtre
Grand Corps Malade rappelle ce qu'est le théâtre de la vie dans la comédie humaine.
Allusion
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20/1/2022: Sébastien part en retraite et le cactus en parle
21/1/2022: Le Grand échiquier fête les 400 ans de Molière
Pour évoquer l'univers riche, joyeux, pertinent, instructif, le Grand Echiquier donne la paole aux artiste les plus divers pour nous offrir des moments uniques et explore, en leur compagnie, différents thématiques qui traversent l'œuvre de Molière.
Commentaires
Pourquoi parle-t-on du français comme de la lange de Molière?
La Comédie Français, à Paris, est surnommée la maison de Molière. Créée 7 ans après sa mort, elle reste hantée par la figure du célèbre dramaturge. Dans l'escalier d'honneur apparaît un buste qui, paraît-il, porte chance aux comédiens qui le touchent. De Molière, il ne reste quasiment aucun objet, sauf une relique vénérée, le fauteuil dans lequel Jean-Baptiste Poquelin a agonisé durant la représentation du "Malade Imaginaire". La légende dit que Molière mourut sur scène... mais ce n'est pas tout à fait le cas, selon l'archiviste de la célèbre institution Agathe Sanjuan. "Il a été pris d'un malaise sur scène tandis qu'il jouait le rôle d'Argan dans "Le Maladie Imaginaire", mais il est mort chez lui, rue Richelieu, dans sa maison."
En 15 ans, Molière a écrit 32 pièces et dépeint autant de personnages qui reflètent ses contemporains. Il secoue la société avec la justesse du phrasé et l'élégance des mots. On parle désormais de la langue de Molière, comme on évoque celle de Shakespeare. "Sa langue est belle pour différentes choses, explique Carmela Giusto, artiste et docteure en lettre. Déjà parce qu'elle naît dans une société bien précise, une société qui cherche le raffinement, une société de salon, de préciosité, les femmes qui, à défaut de pouvoir parler en société, ouvrent leur salon vous parler dans une recherche d'élégance nouvelle. Il y a une recherche formelle qui atteint son apogée à ce moment-là."
Moderne, universel, Molière était un génie du théâtre français explorateur de l'âme humaine. Durant toute cette année, des activités des colloques des pièces sont prévues en France, en Suisse et en Belgique pour célébrer son 400ème anniversaire
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/il-est-n%C3%A9-il-y-a-400-ans-pourquoi-parle-t-on-du-fran%C3%A7ais-comme-de-la-lange-de-moli%C3%A8re/ar-AASOwhT?ocid=msedgdhp
Écrit par : Allusion | 15/01/2022
A propos de ta déclaration sur le bannissement royal de Jean de la Fontaine dès que Fouquet est tombé ne correspond pas à l’échelle du temps des événements. A l’époque de la splendeur de Fouquet, La Fontaine n’écrivait pas encore ses fables.
Plus tard, La disgrâce royale de La Fontaine a été le fait de ses comportements mondains…..et des publications de ses fables très appréciées par une certaine aristocratie. Le roi n’a pas apprécié. Mais qq années plus tard , La Fontaine s’est incliné et a promis au roi de France d’être très et plus…..raisonnable……dans la mesure ou le roi autorisait sa nomination à l’Académie française. Ce qui fut fait. Et ce qui finalement n’empêchera pas La Fontaine, un peu plus tard, de ne pas ménager le roi bien que plus subtilement….
Une précision nécessaire.
Écrit par : Don Quichotte | 18/01/2022
Très bien vu.
Tout à fait d'accord.
Un élément que j'ai oublié d'ajouter: le fait que la question reste : Certaines pièces de Molière n'ont-elles pas été écrite en collaboration avec Racine?
Écrit par : Allusion | 18/01/2022
"Le médecin volant", 1659
Cette farce, composée d’un seul acte et de seize scènes, n’a jamais été publiée du vivant de Molière. Elle présente Sganarelle, un valet simplet, qui cherche à se faire passer pour un médecin savant. Il souhaite ainsi convaincre Gorgibus que sa fille, Lucile, qui se fait passer pour malade, doit aller se reposer à la campagne. Ainsi, cette dernière pourra épouser Valère en cachette et éviter le mariage que son père a prévu pour elle.
Après le médecin, gare à la mort !"
Dans cette pièce, Sganarelle se révèle plus malin qu’il ne semble l’être. C’est l’élément comique principal de cette pièce : le voir découvrir ses capacités et son intelligence. S’il fait de nombreuses bourdes, il se montre tout de même très inventif. Par exemple, il justifie sa ressemblance physique avec le médecin en le faisant passer pour son frère jumeau avec lequel il ne s’entend pas et se voit obligé de jouer les deux rôles. Ce thème sera largement repris dans des pièces comme "Le médecin malgré lui" ou "Le malade imaginaire".
"Les précieuses ridicules", 1659
Deux jeunes seigneurs parisiens, La Grange et Du Croisy, repartent en colère et vexés de la maison de Gorgibus, riche bourgeois de province. Ce dernier est arrivé à Paris récemment pour marier sa fille Madelon et sa nièce Cathos. Mais ces dernières jugent que les deux hommes ne sont pas assez à la mode : elles aspirent à de grandes romances. La Grange et Du Croisy sont bien décidés à se venger. "Les précieuses ridicules" est la première pièce avec laquelle il connaîtra son véritable premier succès. Cette comédie est en fait une satire contre la mode du XVIIe siècle, l’esprit précieux qui poussé trop loin, se mue en phrasés ridicules. L'œuvre et la première de la série d’œuvres de Molière où il défend l’émancipation des femmes contre la morale répressive qui leur est imposée.
"L’École des maris", 1661
À la mort de leur père, Léonore et Isabelle, deux sœurs, sont confiées sous la tutelle de deux frères d'âge mûr, Ariste et Sganarelle. Ils sont chargés de les éduquer afin "de les épouser" ou "d’en disposer". S’ils espèrent tous deux se faire aimer de leur pupille, leurs méthodes d'éducation sont radicalement différentes. Ariste, 60 ans, laisse Léonore faire ses propres choix. Elle finira par l'épouser. Quant à Sganaralle, il est jaloux, traque les moindres faits et gestes d’Isabelle et la séquestre. Évidemment, cette dernière tombe amoureuse d’un autre, Valère. Par une série de ruses très créatives, elle réussit à arnaquer Sganarelle et épouser Valère.
"L’École des femmes", 1662
Agnès, jeune fille naïve et soumise, est contrainte d'épouser Arnolphe, vieil homme qu’elle n’aime pas, mais qui l'a élevée depuis son enfance. Ce dernier, pour qui une femme ne peut être vertueuse que si elle n’est pas éduquée, la fait élever depuis son enfance au fond de sa maison, par une servante, Georgette, et un valet, Alian, guère futés. Coupée du monde, Agnès ignore tout de la vie courante. Mais un jour qu’elle est à sa fenêtre, lasse de son isolement, passe le bel Horace qui lui fait la cour et dont elle tombe éperdument amoureuse.
"L’École des femmes" est la pièce qui a rapporté le plus de succès et de revenus à sa troupe. À l’époque, les filles devaient absolument rester vierges jusqu’au mariage : une idée que Molière remet largement en question. La pièce suscite de vives critiques. Il est notamment reproché à Molière d’aborder des sujets trop sérieux et politiques dans une comédie
"La critique de l’École des femmes", 1663
Deux femmes, Uranie, - en référence à la muse de l'astronomie - et Élise, reçoivent des contemporains avec lesquels elles discutent de la pièce "L'École des femmes", qu’ils viennent de voir. Certains l’ont détestée : le pédant Lysidas, auteur jaloux du succès de la pièce, le Marquis, sot et prétentieux et Climène, pudique et susceptible. D’autres l’ont adorée : Dorante, ami de Molière, homme posé et tranquille, Uranie, la maîtresse de maison, et Élise, femme d'esprit, qui fait semblant de soutenir la partie adverse, en mettant en avant le ridicule des défenseurs du contre. À la fin de la pièce, personne ne change d’avis, chacun étant persuadé d’avoir raison. L’annonce du dîner clôt les débats et la pièce.
Ceux qui n'appréciaient pas la pièce originale, "L’École des femmes" et qui sont directement concernés par cette nouvelle œuvre, sont vent debout contre "Critique". Certains se sont sentis même injustement visés, à l’instar du duc de La Feuillade, maréchal de France sous Louis XIV. Il crut se reconnaître dans le personnage du petit Marquis qui répétait sans cesse : "Tarte à la crème !" dans la pièce. Pour se venger, alors que Molière le salue en feintant la gentillesse, La Feuillade lui attrape la tête et la frotte contre les boutons tranchants de son habit, en criant "Tarte à la crème, Molière, tarte à la crème !". Molière se retrouve le visage en sang et si roi exprime son indignation, le duc ne sera pas puni.
"Le Tartuffe ou l'Imposteur", 1664
Orgon est un bourgeois fortuné et charitable qui vit avec sa famille dans une ambiance paisible et soudée. Mais quand ce dernier recueille Tartuffe, qu’il admire et qui se fait passer pour un homme d’Église, tout part à vau-l’eau. Tartuffe est un séducteur, c’est dans sa nature. C’est un imposteur qui veut voler son riche hôte, qui se fait avoir. En réalité, seuls Orgon et la grand-mère se font séduire. La famille d’Orgon essaye de lui faire entendre raison : il profite de l’hospitalité et de la piété du maître de maison. Mariane, sa fille, essaye de convaincre son père de ne pas accorder sa main à Tartuffe, car elle aime Valère. Quant à Damis, son fils, il cherche à montrer que l’imposteur essaie de séduire sa mère, Elmire, qui repousse ses avances.
Tartuffe sera démasqué grâce à un piège tendu par Elmire. Tartuffe essaie de chasser Orgon de chez lui et de récupérer sa maison et sa fortune : il se sert de papiers compromettants qu'Orgon lui a remis et va le dénoncer au Roi. C’est ce qui causera sa perte : le Roi a conservé son affection à celui qui l'avait jadis bien servi lors de la Fronde. Il lui pardonne. C'est Tartuffe qui sera arrêté.
Considérée comme insultante envers la religion, après sa première représentation, la pièce a été interdite le 5 février 1669. L’interdiction a été levée quelques mois plus tard. Molière veut ici dénoncer des faux dévots, ceux qui abusent de leurs positions car dévoués à Dieu. Il cherche donc ici à différencier les vrais dévots des imposteurs.
"Le Misanthrope", 1666
"Le Misanthrope" raconte l’histoire d'Alceste, qui déteste à la fois les hommes et la société, et son hypocrisie. Loyal, il manque sévèrement d’indulgence envers ses contemporains. Sa franchise est presque violente et il ne supporte pas les flatteries. Au caractère du Misanthrope, Molière oppose celui de son ami Philinte, parfois trop indulgent. Malgré tout, Alceste est fou amoureux de Célimène, une coquette. Mais il est si remonté contre son mode de vie, que ses arguments contre elles sont parfois ridicules. Trop têtue pour lui, finalement, il refuse sa main.
Molière critique ici les mœurs de la Cour, de cette société placée sous le signe du paraître. Mais il montre aussi que la franchise peut parfois être tournée en ridicule. Rousseau a vivement critiqué la pièce. Selon lui, Molière veut ridiculiser l’honnêteté et la sincérité. En réalité, l’auteur cherche plutôt à montrer qu’une personne, si vertueuse soit-elle, a forcément des défauts aussi. La pièce est intemporelle, tant elle dépeint le caractère humain sous toutes ses formes.
"Le Médecin malgré lui", 1666
Sganarelle est un ivrogne qui bat sa femme, Martine. Pour se venger elle fait croire à Valère et Lucas, les domestiques de Géronte, que son mari est un médecin. Cependant, elle affirme qu’il ne travaille qu’après avoir reçu des coups de bâton. Lucinde, la fille de Géronte, doit épouser Horace, selon la volonté de son père. Mais elle est amoureuse de Léandre. Alors, pour s’opposer à son père, elle se prétend muette. Géronte fait donc appel à Sganarelle pour soigner sa fille. Ce dernier sera fortement battu par les domestiques, mais prend son rôle très au sérieux. Lucinde finit par recouvrer la parole pour défendre l’idée de se marier avec Léandre, que son père accepte. Sganarelle pardonne à sa femme et continue à pratiquer la médecine.
Molière reprend ici le modèle de la comédie italienne, en y ajoutant des traditions de la farce française et de la fable du Moyen Âge. Le dramaturge se moque ici surtout de certaines pratiques médicales de l'époque - lavement et saignée par exemple -, des charlatans et de la religion.
"L’Avare", 1668
Harpagon, un vieux radin, est obsédé par les voleurs : il en voit partout. Pour économiser de l'argent, il décide de marier ses enfants à des riches, mais aussi d’organiser son mariage et celui de ses enfants à la même date. Mais Cléante, son fils, veut épouser Mariane, qui l’aime aussi mais que Harpagon compte prendre pour femme. Quant à sa fille Élise, elle aime Valère et ne veut pas épouser un homme qu'elle ne connaît pas. Alors les enfants d'Harpagon élaborent alors un plan pour épouser ceux qu’ils aiment. Mais quand ils rencontrent Anselme, l'homme qu'Élise doit épouser, ils se rendent compte qu’il est le père de Valère et de Mariane : il est prêt à payer les deux mariages pour rendre ses enfants heureux : au grand soulagement d’Harpagon, l’avare.
Molière oppose ici l’avarice à la bonté. La question ici est de savoir si l’argent fait le bonheur et si la fin justifie réellement les moyens. L’avarice d’Harpagon est poussée à son paroxysme quand ce dernier qui a perdu son or, qui est sa raison de vivre, commence à se soupçonner lui-même… L’Avare est inspiré de la tradition italienne comique, truffé de farces et de jeux de mots couards.
“Le Bourgeois gentilhomme”, 1670
Le bourgeois M. Jourdain est agacé par le fait de ne pas être un gentilhomme. Il redouble d’efforts pour le devenir et n’hésite pas à s’en donner des airs, en côtoyant la noblesse et en imitant les seigneurs. Il se commande de nouveaux vêtements et commence l'apprentissage de la danse, de la musique et des armes, nécessaires à sa nouvelle condition. Ses professeurs sont tous extrêmement prétentieux concernant leur métier. M. Jourdain courtise Dorimène, une marquise veuve, amenée chez le bourgeois par son amant, un comte autoritaire. Ce dernier a pour but de profiter de la naïveté de M. Jourdain et de Dorimène.
Nicole, sa femme, tout comme sa servante, se moque de lui et essaie de le faire se concentrer sur le prochain mariage de sa fille Lucile avec Cléonte : mariage que M. Jourdain refuse, car Cléonte n’est pas un gentilhomme. Cléonte se fait alors passer pour le fils du Grand Turc et obtient alors son accord. M. Jourdain croit alors avoir atteint la plus haute noblesse en étant promu "Mamamouchi", durant une ridicule et prétendue cérémonie turque.
Molière a répondu à une commande du roi en écrivant cette pièce. Louis XIV souhaitait offrir à ses courtisans une pièce dans laquelle on parlerait des Turcs. Molière dépeint ici l'envie des bourgeois de devenir des nobles. Jourdain veut être noble, car selon lui, ils sont raffinés et cultivés. L’auteur critique aussi les professeurs qui l'éduquent : hypocrites, profiteurs, qui se moquent de lui dans son dos. "C’est là un des plus heureux sujets de comédie que le ridicule des hommes ait jamais pu fournir", selon Voltaire.
"Les Fourberies de Scapin”, 1671
Alors que son père Argante est absent, Octave épouse une jeune fille pauvre d’origine inconnue, Hyacinte. Mais son père prévoyait de la faire épouser la fille de son ami Géronte. Quant au fils de Géronte, il est tombé amoureux d'une jeune Égyptienne, Zerbinette, de passage. Les deux jeunes hommes ont donc peur du retour de leurs pères. Ils réclament donc l’aide du fourbe valet de Léandre, Scapin. Géronte et Argante apprennent tour à tour ces unions et s’accusent mutuellement d'avoir mal élevé leurs fils. La liaison de Léandre a été révélée par Scapin : Léandre menace de le tuer. Zerbinette est alors enlevée par les Égyptiens : Léandre obtient l'argent de son père pour la rançon grâce à Scapin, qui se fait ainsi pardonner. Finalement, tout se termine bien : on apprend que Hyacinte est la fille de Géronte et Zerbinette la fille d'Argante, enlevée enfant par les Égyptiens.
Ici, l’objectif premier de Molière est de faire rire, à l'exemple des pièces de la Commedia dell'arte. Si c’est une farce légère, le dramaturge défend la jeunesse et ses motivations, en opposition avec l’éducation rigide des pères.
"Le malade imaginaire", 1672
Argan, un hypocondriaque, veut marier sa fille à Thomas Diafoirus, étudiant en médecine. Ce dernier, simplet, est le fils de son médecin : il souhaite ainsi pouvoir se faire soigner. Mais sa fille Angélique aime Cléante. Alors, ce dernier se fait passer pour le maître de chant de la jeune femme : ils se déclarent ainsi leur amour en chantant. Pendant ce temps, sa seconde femme, Béline, n’attend que la mort de son époux pour hériter de sa fortune. Alors quand Argan joue le mort, cette dernière manifeste sa joie. Sa fille Angélique montre quant à elle un profond chagrin. Argan cesse sa ruse et accepte son union avec Cléante, si ce dernier devient médecin.
Molière offre ici une satire de la peur de la mort. Il suffit à Sganarelle, un simple domestique, de s'habiller en médecin pour être perçu comme un lettré et il se prête même à ce rôle. La fin de la pièce est d’ailleurs burlesque, puisque le "malade imaginaire" se fait lui-même introniser médecin lors d’une fausse cérémonie. En prescrivant toutes sortes de traitements loufoques à Argan, les médecins sont quant à eux décrits plus soucieux de lui plaire que de le "soigner".
Contrairement à la légende, Molière n’est pas mort sur scène en jouant la pièce. En revanche, Molière, qui joue le rôle d’Argan, tombe malade lors de la quatrième représentation et tente de cacher sa douleur. Molière mourra quelques heures plus tard chez lui entouré de sa femme, la comédienne Armande Béjart, et de quelques proches.
"Et les soins défiants, les verrous et les grilles / ne font pas la vertu des femmes ni des filles"
Les personnages féminins de cette pièce sont extrêmement modernes. Isabelle se moque et déjoue un Sganarelle bougon et immature. Lisette, servante de Léonor, dénonce abus et inégalités, tandis que Léonore vante son libre-arbitre. Le pouvoir des femmes confisqué par les hommes est violemment mis à mal et critiqué. Cette pièce, encore aujourd’hui, met en lumière des questions sociales et politiques concernant la place des femmes dans la société et le patriarcat qui ne peut pas en sortir vainqueur.
"Deux pecques provinciales"
Selon La Grange, ce mépris des “deux pecques provinciales” vient du fait qu’elles soient impressionnées par les manières des précieuses de la capitale, en imitant vulgairement leur logorrhée et leurs traits d’esprit. La Grange leur joue donc un vilain tour : il demande à son valet, Mascarille, de se faire passer pour un marquis auprès des deux jeunes filles. Séduites par son titre, elles lui réservent un très bon accueil. Le summum de la farce est atteint au moment où Du Croisy envoie aussi son valet, qui se fait passer pour le vicomte Jodelet. Mais la farce tourne court quand La Grange et Du Croisy essaient de tabasser leurs valets. La supercherie est dévoilée, les “précieuses ridicules" sont humiliées, adieu le beau mariage, la romance et le statut social.
"Si n'être point coc* vous semble un si grand bien / Ne vous point marier en est le vrai moyen"
La plus grande crainte d’Arnolphe est d’être un mari trompé. Bien que naïve, Agnès trouve des subterfuges pour faire parvenir sa lettre à Horace et le faire entrer chez elle, avant de planifier leur fuite. Le comble de la farce est atteint quand Horace, qui ne sait pas qu'Arnolphe est le tuteur d'Agnès, le prend pour confident et lui raconte les plans de sa dulcinée. Quand Horace découvre la vérité, il se rend également compte qu'Agnès est la fille du seigneur Enrique, un ami du père d'Horace. Enrique accorde la main de sa fille à Horace. Arnolphe se retrouve ainsi puni pour son système d’éducation.
Écrit par : Allusion | 21/01/2022
Le Grand Echiquier
La mission s’annonce donc délicate pour Claire Chazal qui célèbre le 400e anniversaire de Molière pour l’occasion. Jacques Weber, Eric Ruf, Lambert Wilson, Benjamin Lavernh, Suliane Brahim, Christian Hecq, Julien Clerc, Juliette Armanet, Alexandre Tharaud, Thierry Malandain, Alex Vizorek, Kerry James, Adèle Charvet, Lea Desandre accompagnée de l’ensemble Jupiter sont attendus pour les festivités.
Extraits: http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/2277487224.MP3
Écrit par : Allusion | 22/01/2022
"Le « Tartuffe » orgasmique de Van Hove ravive les « Damnés » à La Comédie Française" par Théothaa.com
A l’instar de Pasolini engendrant son « Théorème » christique se dressera désormais, en exergue de la pièce de Molière initialement interdite, Ivo Van Hove dont Le « Tartuffe » fait irruption dans une famille déphasée à l’image des « Damnés » de Visconti.
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-tartuffe-orgasmique-de-van-hove-238964#forum6254161
Écrit par : Allusion | 31/01/2022
"Le « Tartuffe » orgasmique de Van Hove ravive les « Damnés » à La Comédie Française" par Théothaa.com
A l’instar de Pasolini engendrant son « Théorème » christique se dressera désormais, en exergue de la pièce de Molière initialement interdite, Ivo Van Hove dont Le « Tartuffe » fait irruption dans une famille déphasée à l’image des « Damnés » de Visconti.
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-tartuffe-orgasmique-de-van-hove-238964#forum6254161
Écrit par : Allusion | 31/01/2022
Molière et le jeune roi
À la faveur des 400 ans de son baptême, une plongée jubilatoire au coeur de l’oeuvre de Molière, artiste favori du Roi-Soleil et témoin lucide de son époque comme des petitesses et grandeurs humaines.
Star depuis presque quatre cents ans, Molière a révolutionné le théâtre en portant sur le plateau, avec lucidité et une éblouissante modernité, des questions de son temps : l'éducation des femmes, la violence sociale, les dérives de la religion ou encore la toute-puissance de la médecine… Peintre de ses contemporains, ce fabuleux inventeur de formes a bouleversé le jeu du comédien par une approche moins déclamatoire et plus naturelle. Chef de troupe, auteur prolifique, acteur au jeu grimacier ? "Charlie Chaplin de son époque", Molière fut aimé et admiré, mais aussi moqué, attaqué et victime de cabales. Capable de répondre en quelques jours à une commande, il sut aussi créer de réjouissants divertissements royaux et sa relation à Louis XIV, dont il resta l'un des artistes favoris, permet de mieux appréhender son théâtre et son statut privilégié. Son triomphe a correspondu à l’apogée du Roi-Soleil, entre amours et plaisirs d'un jeune souverain fou de danse et de théâtre, conscient du rôle politique des arts. Comme les opéras de Lully, les peintures de Le Brun, les bâtiments de Le Vau ou les jardins de Le Nôtre, les pièces de Molière ont constitué autant d'instruments du pouvoir du roi et d’outils à sa gloire. Mais si, par son talent, le poète satirique contribua à l'éclat du règne du monarque narcissique, Louis XIV offrit en retour à Molière les conditions idéales à l’épanouissement de son art, et les moyens de faire évoluer son théâtre vers un "spectacle total". Car au-delà de leur intérêt réciproque, une réelle proximité de pensée liait le souverain et le comédien, tous deux nourris par la culture des salons.
Libre et stratège
Entremêlant extraits réjouissants de ses pièces – dont l’ébouriffant Bourgeois gentilhomme de Valérie Lesort et Christian Hecq à la Comédie-Française – et éclairages passionnés de metteurs en scène (Clément Hervieu-Léger, Macha Makeïeff, Ariane Mnouchkine, Éric Ruf…) ou d’historiens (Georges Forestier, Martial Poirson, Laura Naudeix), Priscilla Pizzato (Les liaisons scandaleuses, Le roman de la colère) raconte un génie du théâtre à la fois libre et stratège, dévoué à Louis XIV et radical dans son écriture. Montrant l’intacte jubilation des comédiens à incarner ses personnages obsessionnels, de L’avare au Malade imaginaire, le film rappelle aussi l’acuité de son subversif Tartuffe, "chef-d’œuvre de l’appropriation de Dieu comme instrument de pouvoir". Source inépuisable d'inspiration et d'admiration depuis près de quatre siècles, ce maître de l’autodérision recourait au rire pour ouvrir l’esprit et s’employait à tancer l’humanité pour la faire grandir. Revisitant son œuvre avec bonheur, ce documentaire invite à la (re)voir ou la (re)lire.
https://www.arte.tv/fr/videos/100840-000-A/moliere-et-le-jeune-roi/
Écrit par : Allusion | 03/04/2022