En Thérapie (Saison 2) - Inès (05/04/2022)
Brillante avocate malienne quadragénaire, Inès instruit un dossier de non-assistance à personne en danger impliquant le psychanalyste Dayan.
Mais, c'est de sa propre vie dont elle veut parler avec lui.
Un clic sur les mots "Episode" permet de les regarder.
Un extrait sans images suit chaque épisode.
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1. INES
Episode 1: 18 mai 2020. Philippe Dayan a rendez-vous avec Inès. Elle prépare un dossier sans ménagement à l’épreuve de la comparution qui l’attend avec la mère d'un ancien patient Abdel Chibane dont il était question dans la première série. Elle a pris soin de lui rappeler qu’elle a été brièvement sa patiente une vingtaine d’années plus tôt. Dayan découvre alors avec étonnement les raisons personnelles qui poussent la jeune femme à souhaiter venir le consulter à nouveau. Elle voudrait redevenir sa patiente et pour cela, elle doit renoncer à le représenter dans sa défense en justice.
Episode 6: 25 mai 2020: Inès a choisi d’abandonner la défense de Dayan afin de pouvoir reprendre une thérapie avec son ancien analyste. Elle semble qu'à cette époque, à 17 ans, il l'avait poussé à avorter dans la décision qu’elle a prise d’avorter, vingt-trois ans plus tôt. Aujourd'hui, elle vient d’effectuer un bilan de fertilité, qui montre que ses chances de tomber enceinte déclinent. Au cours de leurs premiers échanges émerge la responsabilité supposée du thérapeute. Il parle de synchronicité qui reconditionne la décision de sa patiente. Elle a essayé des sites de rencontres sans succès. Elle pense voir raté sa vie, être maudite par un destin depuis son avortement et d'avoir une impression à avoir des enfants pour ses parents.
Episode 11: 1 juin 2020. Inès est très perturbée par ce soudain renversement de situation. Elle raconte son rêve. Le breton Simon a quitté sa femme et Inès se sent comme une clandestine alors qu'à l'époque elle était focalisée sur ses études et pas prête à assumer la charge d'un enfant. Elle craint plus que tout la réaction de ses parents. Dayan lui fait mesurer la place d'être condamnée à accorder sa vie aux jugements familiaux comme une dette qu'elle aurait envers eux. Dayan tente de la remettre sur la voie de son propre désir…
Episode 16: 8 juin 2020. Depuis qu'elle vit officiellement avec son amoureux, Inès se sent oppressée. Solitaire trop longtemps, elle ne parvient toujours pas à se projeter avec lui. La solitude, pour elle, était un luxe et sa nouvelle situation est trop inclusive et trop rapide avec Simon qui veut reconstruire sa vie en couple avec ses propres enfants. Elle ne se sent pas faite pour une vie heureuse en couple. Dayan invite Inès à revisiter son histoire familiale. Les pièces du puzzle d’Inès se mettent lentement en place autour des rôles joués par les femmes de sa famille. Mais l'époque a changé les paramètres.
Episode 21: 22 juin 2020. Simon a quitté Inès mais c'est elle qui a une relation avec une relation professionnelle. Elle est enceinte. Elle pense refaire le même scénario qu'à 17 ans même à 40 ans et ne pas pouvoir élever un enfant. Bouleversée, celle-ci fait des révélations majeures à Dayan sur les circonstances de sa naissance. Elle a découvert que sa mère est partie sans elle pour le Mali alors qu’elle n’avait que quelques semaines. Elle a été prise en charge par sa grand-mère, Awa, durant ses premières années de vie. Sa mère a inscrit ainsi des habitudes dans son inconscient.
Episode 26: 29 juin 2020. Inès s'allonge en entrant. Elle n'a plus à attendre un enfant. La semaine précédente, en pleine détresse solitaire, elle reçoit la veille une visite impromptue et totalement inhabituelle de sa mère. L'occasion pour les deux femmes d’engager une conversation essentielle sur les circonstances de la naissance de la fille aînée de la famille. Elle a avoué qu'elle avait ressenti un stress post-natal qui l'a fait fuir. Dans l’analyse de sa patiente, c'est une avancée dont Dayan se réjouit. Ce n'est pas une réelle fausse couche mais un désir et une peur s'associent pour créer une grossesse nerveuse et fantôme.
Episode 31: 6 juillet 2020. Ines, soulagée, va mieux. À peine remise d’une douloureuse grossesse nerveuse, Inès a décidé de se lancer dans un parcours de PMA. Elle est enceinte. Simon lui permet de prendre du temps pour leur relation. Cette solution ne l’empêche pas de se questionner sur la réalité de son désir d’enfant. Elle revit l'histoire de sa mère qui voulait aussi faire des études et qui allait en cachette chez la grand-mère, Awa parce qu'elle ne voulait pas avoir d'enfants. L’interprétation d’un rêve hautement signifiant fait resurgir des souvenirs d’enfance oubliés et aide la jeune femme à recoller une nouvelle pièce du puzzle de son histoire qui contenait un angoisse héritée dans la génération précédente.
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Réflexions du Miroir
Ces épisodes expliquent les risques qu'encourent un psychanalyste par rapport à un patient en thérapie dans son cabinet.
Ils opposent une femme qui a une carrière d'avocat et qui arriver à un âge qui approche de la ménopause, se pose des questions existentielles.
L'incompatibilité entre la vie professionnelle et la vie privée est manifestée par ces épisodes.
Dans le passé, on ne se posait pas de question existentielle de ce type.
"A l'époque, on voulait fonder une famille sans plus dans une famille ordinaire, banale à crever", comme le dit Inès.
Le mari au travail et la femme au foyer pour s'occuper des enfants.
Allusion
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7/4/2022: Le 28' a invité deux protagonistes de la série
Commentaires
L'extrait avec la malienne m'a beaucoup interrogée. Personnellement je ne me mets jamais en position de salvatrice. Quand on venait me voir, je disais d'emblée: c'est vous qui êtes venu à ma rencontre. Et mon rôle est de vous aider à vous sauver vous-même. Je ne suis pas responsable de ce qui se passe après une séance.. C'est à vous de voir si la main que je vous donne est la bonne.. Quand on tombe sur des psychotiques, des paranoïaques et des psychopathes, il y a toujours le risque de la recherche d'un "bouc émissaire" pour expliquer pourquoi une personne préfère partir à Daech et par là même se suicider. Le psy lui n'est qu'un temps, un lieu pour se reprendre ou non. Mais pas un sauveur. Comme dit dans mon roman. La rencontre se fait ou non....
Écrit par : Mélusine 888 | 09/04/2022
Par contre j'ai beaucoup aimé quand Monsieur Dayan évoque le mot "malédiction". Ce qui fut mal dit.... Dans l'échange avec Charlotte Gainsbourg (actrice que je n'apprécie pas beaucoup), j'ai plutôt le sentiment que c'est elle qui est plus agressive que Dayan. Du moins dans sa posture... Mais j'ai un préjugé par rapport à l'actrice, ce qui peut fausser mon jugement...
Écrit par : Mélusine 888 | 09/04/2022
Une explication s'impose concernant la patient djihadiste de Dayan. Il a eu affaire à une personnalité perverse qui n'avait qu'un seul objectif: détruire le psychanalyste. Le névrosé lui est dans le transfert. Mais le pervers est dans un rapport de force face à celui qui est perçu comme le "sachant". Ces personnes si elle ne sont pas en contact avec leur propre inconscient et qui par contre, manipule assez bien l'inconscient de l'autre. Ici en l'occurrence: Dayan cherchant à se voir comme "le sauveur". Le pervers n'a pas peur de la mort. Surtout si celle-ci peut mettre le psy dans l'embarras avec un procès pour non assistance à personne en danger. La justice elle aussi aimerait souvent en découdre avec les psys. Quelle aubaine n'est-il pas, le "sachant" pris à son propre piège.. La thérapie est loin d'être aussi aisée que le montre les écrans. Le but du pervers est toujours de mettre l'autre en échec... Quitte à se sacrifier... Mais bon! ce genre de scénario doit plaire. Le psy accusé de non assistance à personne en danger... Le spectateur est toujours ambivalent. Comme les personnes idéalisées: amour et haine. Alors quoi! Faut-il éviter de prendre Un pervers en "thérapie". C'est bien le paradoxe car le pervers ne veut certainement pas lâcher l'ombre pour la proie.... et guérir, c'est d'abord savoir perdre.... Raison aussi pour laquelle la psychanalyse n'a JAMAIS eu l'intention de "guérir". Et comme le dit bien DAYAN à un moment au jeune garçon. Qu'est que guérir, et de quoi voulez guérir? Cette guérison vous en être le maître. Moi je ne suis que le passeur. Si vous m'offrez les fils de votre histoire, je peux le retisser. Mais si vous ne pouvez rien offrir, je ne peux rien vous donner...
Écrit par : Mélusine 888 | 09/04/2022
Le patient à le choix entre Chiron et Charon... Chiron le thérapeute ou Charon , celui qui l'aide à aller vers la fin qu'il attend (comme Don-Juan face à la Statue du Commandeur). Le passage de la rive est payante. Car le passeur se met AUSSI en danger...
Écrit par : Mélusine 888 | 09/04/2022
Chacun reconnaît un peu une part de soi dans ces histoires. Perso, c'est la malienne qui a l'impression d'avoir raté sa vie à 40 ans parce qu'elle n'est ni mariée ni n'a d'enfant..
Que cela me fut reproché.. Alors, toujours pas d'enfants??? Je recevais plein de courrier des "mes amis" m'annonçant: mariage bébé, et le reste.
Moi pas. Maintenant, avec le recul, c'est encore moi qui ait le mieux réussi ma vie... Je n'avais heureusement pas de pression familiale. Ma mère de me dire: réfléchit bien avant de te lancer dans l'aventure du mariage et des gosses. TA LIBERTE, Michèle, ta liberté: le plus important. C'est fou comme le monde extérieur et les autres peuvent être "Toxiques" et jouer avec votre vie... Maintenant, avec le recul j'ai compris qu'il ne m'aimaient pas vraiment mais détestaient MA LIBERTE. Gare à la femme libre....
Écrit par : Mélusine 888 | 09/04/2022
Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.
Réussir sa vie pour les autres ne les intéressent pas.
J'en ai parlé dans un billet assez récent.
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2021/11/03/couples-sans-enfants-levez-le-doigt.html
Écrit par : Allusion | 09/04/2022
A la malienne de "en thérapie", j'aurais proposé de faire son thème astral...si je sentais une ouverture dans ce sens bien sûr. Le thème astral est une sorte de nouvelle famille. Ce qui lui aurait permis de passer le cap de ne pas correspondre à son modèle familial. Moi aussi j'ai super culpabilisé parce que je n'avais pas le style de sa mère africaine. Surtout quand elle dit: ma, les enfants pas de problème.. elle en a été 4 à la fois en réglant tout comme une machine à laver. Biberon à cinq, école, quatre heures.. J'en ai rencontré une psy comme cela. Je suis son contraire,... Cinq enfants avec un mari dont elle n'était pas vraiment amoureuse. Mais qui et SURTOUT gagnait bien sa vie... Maintenant à septante, elle fait jusqu'à cinq consultations psy par jour... Moi, l'inverse: je suis comme Jung: une grande rêveuse et dormeuse. Comme le dit le proverbe: qui dort dîne. KID ORDINN. Oui, j'étais en avance à l'école. Mais j'avais un point d'honneur. SEPT sur 10 c'est suffisant, le reste c'est du par cœur et du bourrage de crâne.. Bon, j'ai eu 99 sur 100 pour mon examen de maturité. J'avais présenté: le théâtre de l'absurde et Ionesco...
Écrit par : Mélusine 888 | 15/04/2022