Conversion autonome de la Corée du XVIIIème siècle (02/10/2023)

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Alors que le christianisme est aujourd’hui la principale confession en Corée du Sud, surtout sous sa forme réformée, l’histoire de la conversion de ce pays à la religion du Christ demeure stupéfiante. C’est en effet seul que le « royaume ermite » s’est approché de la vraie foi à la fin du XVIIIe siècle, sans le recours direct à des missionnaires. La crise politique, intellectuelle et mystique que traverse le pays du Matin calme conduit son intelligentsia, les yangban, à remettre en cause le néoconfucianisme qui jusque-là guidait leur pensée.

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Quelques-uns de ces intellectuels, ayant entendu parler du catholicisme répandu en Chine voisine par des missionnaires jésuites, se procurent des livres, les étudient, sont séduits, et décident de se faire baptiser. Il faudra quelques décennies avant que les structures hiérarchiques de l’Église universelle s’implantent en Corée, mais, dès cet instant, la graine de la parole de Dieu est semée, par miracle. Un événement sans équivalent dans le monde.

LES RAISONS D'Y CROIRE 

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SYNTHÈSE
Tout commence au XVIIIe siècle. Jusque-là, le royaume de Corée était resté fermé aux influences extérieures, particulièrement occidentales, et donc au christianisme – même si celui-ci était répandu en Asie dès les premiers siècles, sous le nom de « nestorianisme ». Cependant, sous la dernière dynastie coréenne, celle des Yi, le féodalisme centralisé sur lequel repose le pays vacille : on assiste à la montée d’une bourgeoisie, commerçante mais aussi intellectuelle, qui remet en cause la religion néoconfucianiste du pouvoir.
C’est alors que naît une nouvelle école, le Sil-hak (que l’on peut traduire par « étude du réel ») de tendance progressiste, pragmatique et positiviste : elle cherche à sortir de l’impasse où le néoconfucianisme a mené le pays.
Ses intellectuels prennent connaissance d’ouvrages des jésuites, publiés en chinois et introduits en Corée. Mais si la plupart des membres acceptent l’aspect scientifique et pragmatique de la pensée occidentale, ils demeurent d’abord critiques vis-à-vis du dogme religieux catholique, surtout celui d’un Dieu personnel et Créateur ainsi que de la vie après la mort.
Vers la fin du siècle cependant, certains lettrés commencent à être séduits par les ouvrages présentant l’action du Dieu de la Bible. Ainsi, en 1777, quelques intellectuels organisent une réunion pour étudier les questions sur le Ciel, le monde, l’homme. Ils comparent les livres des lettrés anciens avec les livres écrits par les Occidentaux venus de Pékin. Durant cette réunion, ils sont convaincus par la cohérence de la doctrine chrétienne, et décident de pratiquer la prière.
Parmi eux, un jeune intellectuel coréen nommé Hong Yu-han. Ce jeune homme se met à pratiquer un catholicisme uniquement basé sur sa compréhension de ces livres. Il prie, célébrant même à sa manière un « jour du Seigneur » hebdomadaire. Hong Yu-han fait des émules, dont un certain Lee Byeok, qui va convaincre un ami de se convertir au catholicisme. Cet ami, Lee Seung-hun (ou Yi Seung-Hoon), fils d’ambassadeur, s’arrange pour faire partie de l’ambassade annuelle que la Corée envoie auprès de l’empereur de Chine, dont elle est le vassal, pour prêter allégeance et recevoir le calendrier de l’année.
L
e père de Ventavon, un jésuite de Pékin, écrit le 25 novembre 1784 : « Les ambassadeurs vinrent, sur la fin de l’année dernière, eux et leur suite, visiter notre église ; nous leur donnâmes des livres de religion. Le fils d’un de ces seigneurs, âgé de 27 ans, érudit et très bon lettré, les lut avec empressement ; il y vit la vérité et, la grâce agissant sur son cœur, il résolut d’embrasser la religion après s’en être instruit à fond. »
En effet, une fois à Pékin, Lee Seung-hun entre en contact avec des jésuites, dont un Français, le père Grammont, auquel il demande le baptême.
Comme les deux hommes ne parlent pas la même langue, ils ne communiquent que par écrit au moyen de caractères chinois. Grammont parvient à lui enseigner un catéchisme de base, et même à lui faire passer un examen que le catéchumène réussit.
Avec l’accord de son père, également membre de l’ambassade, le père Grammont baptise Lee Seung-hun dans l’église du Nord de Pékin en janvier 1784, et lui donne un nom chrétien : Pierre Lee, en référence à l’apôtre Pierre auquel le Christ avait confié la charge de bâtir l’Église. C’est le premier chrétien coréen de l’histoire. Pierre Lee retourne en Corée chargé de livres savants et religieux et, animé de l’esprit missionnaire, se met à son tour à baptiser ses compatriotes. À cause de leur pratique d’égalité entre les hommes et de leur refus du rite des ancêtres, considérés comme subversifs, les nouveaux convertis seront bientôt martyrisés pour leur foi chrétienne.
Qu’importe, la foi chrétienne est entrée dans le pays, et par un moyen pour le moins « providentiel ». L’occasion d’admirer une fois encore l’abondance et la vérité des grâces divines.
Jacques de Guillebon est essayiste et journaliste. Il collabore notamment à la revue catholique La Nef.

ALLER PLUS LOIN

Arthur

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Réflexion du Miroir

"La Corée bénéficie au XVIIIème siècle d'une période de prospérité marquée par un foisonnement culturel important, avant de devoir faire face au fort déclin du XIXème siècle. Le « Royaume ermite » devient alors la cible des prétentions expansionnistes de la Chine, de la Russie et du Japon", dit Wiki.

Le XVIII siècle est une période de grand foisonnement culturel en Corée. Une culture perçue comme spécifiquement coréenne s'affirme avec une certaine vigueur.

Pendant la dynastie des Qing, la Corée est défaite et vassalisée par les Chinois mandchous et surnommée le royaume ermite. Les étrangers qui entrent en Corée, ont l'interdiction d’en sortir.

La Corée d'aujourd'hui ne correspond plus du tout à la situation du 18ème siècle. 
Depuis 1945, la Corée est divisée en deux zones d'occupation puis en deux États souverains antagonistes.
En Corée du Nord, des lois étranges sont imposées. Les religions et les idéologies occidentales y deviennent interdites. Des personnes qui avaient distribué des copies de la bible ont été exécutées publiquement. En 2014, l'américain Jeffrey Fowle a été emprisonné durant 5 mois parce qu'il avait oublié une bible dans les toilettes d'un restaurant. Bien qu'il y ait des églises dans le pays, elles sont toutes contrôlées par le régime.
On estime que 43,3 % des Sud-Coréens sont sans religion. Ce n'est donc pas vraiment, tel que ledit l'article, "la principale confession en Corée du Sud, même sous sa forme réformée". 
Tout cela pour dire que tout évolue de jour en jour dans l'histoire.

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Le dessous des cartes en parle
podcast

Arthur est déjà passé quelques fois sur ce site.

De croyance catholique et moi, mécréant philosophique, nos contacts sont quelques fois antagonistes et parfois complémentaires.
Dernièrement, je l'ai invité à écrire une dissertation sur ce qu'il entendait par l'information.
Il a refusée l'invitation (ou postposée).
En échange, il m'envoyé ce billet d'histoire à partir de l'adresse "Mille raison d'y croire"
"Qu'en ferais-tu ? Certes, il augmenterait l'audience de ton journal ... car, en commentaire, tu mettrais des liens vers tes billets ..." m'écrit Arthur.
Même si je ne partage pas ses convictions religieuses, je l'ai introduit en écho, dans la catégorie "Invités" de ce site.

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Oublier Dieu ?

La télé VRT flamande a diffusé la série en 4 épisodes "Godvergeten" qui montre que la pédophilie dans l'Eglise était instaurée en système. Est-ce encore le cas ? Faut-il diminuer les moyens de l'église catholique ? Pourquoi certains se débaptisent-ils ? Est-ce "game over" pour l'église catholique.
A ce sujet, un débat au cœur "C'est pas tous les jours dimanche" était organisé avec la question : "L'Eglise a-t-elle oublié Dieu ?" au moment où le financement des cultes est remis en question au sujet de l’histoire universelle de survivants qui ont été abusés dans leur enfance par un prêtre ou un prêtre catholique.

1. Le silence est de l’or 
Dans le premier épisode, les victimes parlent de la façon dont l’abus a commencé et des années de conséquences physiques et mentales. Souvent, la violence a été précédée d’un événement majeur dans leur vie, comme le décès d’un parent. Les témoins décrivent comment le clergé a exploité la position faible et vulnérable dans laquelle il se trouvait pour les dominer, et plus tard les a abusés.
Ils parlent de la honte, de ne pas oser le dire, du sadisme et de la violence mentale et physique, qui ont parfois duré des années. Ces humiliations étaient souvent si douloureuses qu’elles en portent encore les conséquences des décennies plus tard.

2. Au nom du père
 Le deuxième épisode ne se concentre pas sur les victimes, mais sur leurs parents et leurs proches. Quels signaux ont-ils captés ? Comment ont-ils géré le fait de savoir que leur enfant était maltraité par quelqu’un en qui ils avaient confiance ? Ils parlent de culpabilité, de honte et de signaux mal compris.
Certains d’entre eux ont montré le courage de combattre la hiérarchie de l’église, où ils ne sont souvent pas sortis sans plus de dégâts. Dans le même temps, une évolution sociale irréversible est en cours.

3. Opération calice
24 juin 2010. Les enquêteurs mènent des perquisitions au palais épiscopal dans le cadre d’une enquête sur une possible dissimulation d’abus d’enfants par des prêtres et des prêtres. Parce qu’il se trouve qu’il y a une équipe de tournage à proximité, tout est filmé.
Les images font le tour du monde, en Belgique la bombe explose. Peu de temps auparavant, le neveu d’un évêque belge de haut rang avait enregistré une conversation avec son oncle, qui l’avait abusé enfant pendant treize ans, et le cardinal Danneels. Les soi-disant bandes de Danneels s’avèrent être un bâton derrière la porte pour encourager l’église à agir rapidement. 

4. Pour toujours
L’opération Calice se termine par un sifflement, une conséquence juridique en Belgique semble peu probable. Dans une ultime tentative, certaines victimes belges placent leurs espoirs dans un acte d’accusation qu’elles ont déjà déposé contre le pape à Rome.
Malgré les revers juridiques, de nombreuses victimes restent combatives. C’est leur combat, parce que l’héritage de l’abus pèse lourd. Tant que les auteurs sont libres et qu’il y a un risque qu’ils fassent de nouvelles victimes

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Le financement des cultes
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. La laïcité est inscrite dans la Constitution. Elle assure l'égalité devant la loi de tous ses citoyens sans distinction d'origine pour exprimer la neutralité vis à vis des croyances qui se sont multipliées dans l'histoire.
En Belgique, les religions sont une espèce de service public qui n'est ni neutre ni laïque.
Certains signes convictionnels religieux sont visibles voire ostentatoires comme le voile, la croix comme bijoux sont portés par des fonctionnaires pour marquer leur identité par prosélytisme.
"A Bruxelles, la bataille entre DEFI et le MR fait rage sur la neutralité et la laïcité de l'Etat mais pas dans tous les domaines" est-il constaté dans un dossier du VIF.
DEFI pluraliste sur le plan philosophique est étranger au combat laïque.
La laïcité est reconnue comme un courant confessionnel. Les écoles catholiques sont presque autant financées que les écoles publiques à cause du fait que l'Eglise catholique a toujours été puissante. La neutralité n'est qu'une déclinaison de la laïcité. Le SEGEC peut, sans que cela dérange, afficher sa volonté de remplir 'sa mission de l'école chrétienne' en faisant résonner la parole de Dieu" et la revendication l'égalité du financement avec la faculté de choisir deux heures de cours de citoyenneté morale dans l'école publique.
"Laïc, c'est le hic", écrivais-je en 2007.    
Je donnerai quelques pistes de réflexions en fin de semaine en expliquant peut-être la différence entre "croire" et "penser" avec humour.

 
Allusion

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14/1/2024 : En Corée du Sud, les endroits où les enfants ou les vieux ne sont pas admis podcast.

 

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