Kundera alias Elitiste (28/06/2024)
Né le à Brno dans l'ancienne Tchécoslovaquie et mort le dans le 7e arrondissement de Paris, Milan Kundera est un poète romancier, essayiste et dramaturge naturalisé français.
Exilé en France en 1975 après avoir été censuré et exclu du Parti communiste tchécoslovaque en 1970, il est déchu de sa nationalité. Elle lui est restituée en 2019. Il obtient la nationalité française le , peu de temps après l'élection de François Mitterrand. Milan Kundera écrit ses premiers livres en tchèque et utilise exclusivement le français à partir de 1993.
Né, cinq ans après la mort de Kafka, Milan Kundera est aussi une écrivain tchèques célèbres. Il y a un an, il décédait. Bien que Kafka et Kundera partagent des racines culturelles et des préoccupations sur l'aliénation et l'oppression, leurs styles, contextes historiques et thématiques divergent de manière significative.
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Kafka (1883-1924) un inconnu célèbre, dont j'avais parlé la semaine dernière, est associé à un style sombre et absurde, caractérisé par une atmosphère oppressante et des situations bureaucratiques labyrinthiques, plus centrées sur l'absurde. Ses œuvres explorent des thèmes tels que l'aliénation, la culpabilité, l'absurdité de la vie, et la lutte contre des forces anonymes et impitoyables. Il utilise un langage clair et direct, mais avec des situations et des événements qui semblent déconnectés de la logique ordinaire. Sous l'influence initiale de son père, il a vécu à Prague au tournant du XXe siècle, une période marquée par des tensions politiques et culturelles dans l'Empire austro-hongrois. Il écrit en allemand et fait partie de la minorité juive germanophone de Prague. Il ne veut pas être lu dans la postérité.
Milan Kundera (1929-2023) combine la réflexion philosophique, l'ironie et la politique contemporaine. Un début de vie sous le régime communiste en Tchécoslovaquie, il témoigne de l'invasion soviétique de 1968. Emigré en France en 1975, il écrit principalement en français depuis les années 1990. Ses œuvres reflètent la lutte entre l'individu et les forces politiques oppressives, tout en intégrant une perspective plus large sur l'histoire et la culture européenne. Son style mélange fiction, essai et réflexion philosophique. Ses romans sont souvent ponctués de digressions philosophiques et de méditations sur l'art, la politique et l'existence humaine. Sur un ton souvent ironique et un sens du comique pour traiter de sujets sérieux, ses thèmes récurrents incluent l'identité, la mémoire, la sexualité, l'humour, et les implications de l'histoire sur la vie personnelle. Il veut être lu pour témoigner de son époque.
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L'histoire de Kundera
En 1929, il nait à Brno en Tchécoslovaquie (devenue Tchéquie depuis 1993), Milan Kundera est issu d'une famille où l'art et la culture sont considérés comme importants. Son père, est un célèbre musicologue et pianiste. Il apprend très tôt le piano. La musique tient une place non-négligeable dans sa vie et dans son œuvre. Après des études secondaires à Brno, Milan Kundera entame en 1948 des études de littérature et d'esthétique à la faculté des lettres de l'université Charles de Prague. Il change d'orientation au bout de deux semestres et s'inscrit à l'académie du cinéma de Prague.
En 1947, comme communiste convaincu, il est inscrit dans la branche jeunesse du Parti communiste (PCT) et accueille avec enthousiasme, le coup de Prague en , qui voit le PCT prendre le pouvoir en Tchécoslovaquie avec le soutien de l'Union soviétique. Il incite son père à s'y inscrire aussi. « Vers 1948, moi aussi […] j’ai exalté la révolution. Le communisme m’a captivé autant que Igor Stravinsky, Pablo Picasso et le surréalisme. Moi aussi, j'ai dansé dans la ronde. C'était en 1948, les communistes venaient de triompher dans mon pays, et moi je tenais par la main d'autres étudiants communistes", reconnait-il. Son premier texte imprimé est un poème dédié « À la mémoire de Pavel Haas », son professeur de musique, assassiné à Auschwitz.
En 1950, il commet un acte considéré comme délictueux sur une carte postale, en guise de plaisanterie : « Vive Trotsky ! ». Il est exclu du parti. Envoyé faire son service militaire comme ouvrier mineur à Ostrava. De façon à la fois directe et métaphorique, il écrit "Le Livre du rire et de l'oubli" et "Les anges".
En 1952, ses études sont interrompues à la suite d'« agissements contre le pouvoir ».
En 1953, son premier livre, "L'Homme, ce vaste jardin" est un recueil de vingt-quatre poèmes lyriques dans lequel il essaie d'adopter une attitude critique face à la littérature dite de « réalisme socialiste » mais vu du point de vue marxiste.
Il donne des cours sur « l’histoire de la littérature mondiale » et sur la « théorie du roman » à la faculté de cinéma.
En 1955, il publie "Le Dernier Mai", un livre de poésies consistant en un hommage à Julius Fučík, héros de la résistance communiste contre l'occupation de l'Allemagne nazie en Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est réintégré dans le parti communiste en 1956.
En 1957, son roman "Monologues" est un recueil de trente-six poèmes de poésies d'amour dans lequel il rejette la propagande politique et accentue l'importance de l'authentique expérience humaine d'inspiration rationnelle et intellectuelle.
En 1967, dans "La Plaisanterie", il développe son thème majeur : "l'impossibilité de comprendre et de contrôler la réalité".
En 1968, "Le Printemps de Prague" est la période entre l'avènement d'Alexandre Dubček commencée en janvier et l'invasion soviétique en . Kundera en fait remonter l'origine au scepticisme et à l'esprit critique tchèque, qui aboutissent à ce que, depuis 1960, le régime devient « une dictature en décomposition » mais aussi une situation très favorable à une intense création culturelle. Dans l'atmosphère de liberté du "Printemps de Prague", il écrit "Risibles amours", recueil composé de plusieurs nouvelles qui parlent des relations intimes humaines au travers du dysfonctionnement de la parole vues comme des messagers de l'anti-totalitarisme. L'invasion soviétique d' met fin à la période de liberté d'expression des médias et plonge la Tchécoslovaquie dans un néo-stalinisme jusqu'en 1989, à la chute du communisme. Avec les thèmes de l'identité, de l'authenticité et du phénomène de l'illusion, la question principale devient "comment les faits se changent de manière insaisissable en leur contraire". Ses histoires se déroulent dans la société tchèque du stalinisme tardif pour témoigner de la réalité de cette époque. En France, mai 68 ajoute un mouvement révolutionnaire mais il le qualifie de « lyrique qui met en cause ce qu'on appelle la culture européenne et ses valeurs traditionnelles ».
En 1970, à cause de ses prises de positions publiques, il est à nouveau et définitivement exclu du parti. Il perd son poste d'enseignant à l'Institut des hautes études cinématographiques de Prague et ses livres sont retirés des librairies et des bibliothèques. Malgré tout, il continue à écrire pour le 4e Congrès de l'Union des écrivains tchécoslovaques
En 1973, il reçoit le prix du jury "Médicis étranger" en France, ce qui lui permet de s'installer temporairement en France. Valéry Giscard d'Estaing fait pression pour qu'il obtienne un visa permanent.
En 1976, ayant écrit "La Valse aux adieux", il pense qu'il n'écrira plus de romans. Le seul soutien qu'il a de l'étranger est celui de son éditeur français, Claude Gallimard, qui vient le voir de temps à autre, et d'amis français dont il reçoit les lettres. Leur insistance amène Kundera à accepter de venir vivre en France, qu'il considère comme son « second pays natal ». "La vie est ailleurs" est une forme de catharsis dans lequel il confronte son passé de communiste avec sa place en tant qu'artiste libérateur de de son passé. "La Plaisanterie" parle des conséquences imprévues d'une blague innocente dans un contexte politique répressif.
Comme la plupart des intellectuels, Kundera est espionné par la police secrète de son pays. L'ouverture des archives après la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie montre qu'il est resté sous surveillance de la StB, les services de renseignements tchécoslovaques, pendant son séjour en France.
En 1975, avec sa femme Véra Hrabankova, il quitte en voiture la Tchécoslovaquie pour la France avec l'autorisation d'y séjourner pendant « 730 jours ». Kundera s'installe dans la cité bretonne en bordure du centre de Rennes qu'il juge « vraiment moche ». Il y enseigne, en tant que professeur invité, en littérature comparée à l'université Rennes-II jusqu'en 1979, année où il est élu à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris. Cette même année, la nationalité tchécoslovaque lui est retirée.
En 1979, "Le Livre du rire et de l'oubli" évoque cette période de « petits boulots » indiquant notamment qu'il a gagné de l'argent en établissant des horoscopes et qu'il a même pu en publier dans un magazine pour jeunes, sous le pseudonyme "Elitiste".
, François Mitterrand lui octroie la nationalité française, en même temps qu'à l'écrivain argentin Julio Cortazar. Cette période de la vie de Milan Kundera revient sur le devant de la scène médiatique, lorsque le magazine tchèque "Respekt" publie, en octobre 2008, un document sorti des archives d'un commissariat de police de Prague. Procès-verbal d'interrogatoire daté du selon lequel Milan Kundera aurait dénoncé Miroslav Dvořáček, jeune déserteur de l'armée tchécoslovaque passé à l'Ouest puis revenu à Prague, pour être condamné à vingt-deux ans de prison dont il effectue quatorze dans de dures conditions. Le document est retrouvé en 2008 dans l'Institut tchèque d'études des régimes totalitaires. Kundera nie catégoriquement les faits et se dit très choqué par de telles accusations. Il reçoit le soutien de l'ancien président tchèque Václav Havel et de l'historien tchèque Zdeněk Pešat. Plusieurs écrivains à la notoriété internationale s'associent pour le défendre et expriment leur « indignation devant une telle campagne orchestrée de calomnie ». pendant lequel, les écrivains manifestent publiquement, leur désaccord total avec la ligne politique des dirigeants du parti soviétique. Revirement de Kundera. Il y participe activement et prononce un discours important tout en considérant que le mai 68 parisien est radicalement différent du Printemps de Prague qui est un mouvement sceptique sur le plan politique, tout en valorisant la culture traditionnelle à l'encontre de la culture soviétique. Il procède à une révision de la traduction du roman de Marcel Aymonin, qu'il trouve un peu trop baroque. À partir de ce travail, qui concerne aussi d'autres romans, il considère que le texte français révisé a une valeur égale à celle du texte tchèque. Il s'est senti particulièrement outragé en apprenant que des éditions considèrent son attitude comme un déni de sa relation avec la France.
Dans les années 1990, les livres qu'il écrit directement en français, sont jugés décevants par certains critiques qui les trouvent trop secs. Ce malentendu aboutit, en 2000, à ce que la traduction espagnole de "L'Ignorance" soit publiée avant le texte français. Il met alors à profit ses compétences musicales, comme il l'écrit dans la préface à une pièce de théâtre américaine de "La Plaisanterie", jouée « avec un groupe de musiciens ambulants dans les tavernes d'une région minière ».
Pour la première fois de sa vie, Kundera peut écrire librement, la censure n'existant plus. Sachant qu'il n'écrit que pour des traducteurs, son langage se trouve radicalement simplifié. Paradoxalement, le fait qu'il soit interdit de publication dans son pays lui procure un sentiment de liberté.
En 1990, le roman "L'Immortalité" se présente comme une méditation sur le statut de l'écrit dans le monde moderne où domine l'image. Il dénonce la tendance contemporaine à rendre toute chose superficielle, facilement digérable. Kundera réagit face à cette attitude en construisant délibérément ses récits de manière qu'ils ne puissent être résumés facilement.
Dans son article "Milan Kundera", Boris Livitnof éclaire "la dérision et la pitié" sur la manière d'agir du gouvernement tchèque en écrivant : « Ce n'est pas l'écrivain qui tourne le dos à son pays. Mais c'est son pays qui met l'écrivain hors-la-loi, l'oblige à la clandestinité et le pousse au martyre. »
Réexamen de son passé communiste et dénonciation à travers des thèmes comme l'oubli ou l'idéal de créer une société communiste mais du point de vue de l'Ouest.
En 1993, Kundera termine son premier roman écrit en français, "La Lenteur" qui suit "L'Immortalité", une critique de la civilisation de l'ouest de l'Europe. Il compare la notion de lenteur, associée à la sensualité dans le passé mais aussi un acte qui favorise la mémoire, à l'obsession de vitesse du monde contemporain.
En 1995, "L'Identité", tout comme "La Lenteur", sont des œuvres de maturité comme roman d'amour en rendant hommage à l'amour authentique, à sa valeur face au monde contemporain qui est le seul qui puisse nous protéger d'un monde hostile et primitif. Il examine inlassablement l'expérience humaine et ses paradoxes dont le malentendu amoureux en est le canon.
En, son "Œuvre" en deux volumes, entre au catalogue de la Bibliothèque de la Pléiade dans la prestigieuse collection des éditions Gallimard. Kundera n'a autorisé cette publication de ses œuvres complètes qu'à la condition qu'elle ne comporte aucune note, préface, commentaire, ni appareil critique en dehors d'une biographie de l'œuvre. Le roman "La Fête de l'insignifiance" est considéré comme une synthèse de tout son travail inspirée par notre époque qui est drôle parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour.
Sa biographie officielle dans les éditions françaises se résume à deux phrases : « Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975, il s'installe en France. »
Le , l'ambassadeur de la République tchèque en France, au nom de son pays, lui restitue sa citoyenneté tchèque. Le certificat qui officialise cette décision lui est remis par Petr Drulák (cs), le jour même, lors d'une cérémonie privée à son domicile.
En 2000, pour "Les Testaments trahis", il reçoit le prix Herder et le grand prix de littérature de l'Académie française.
En 2001, le prix mondial pour l'ensemble de son œuvre. Son nom est plusieurs fois cité sur les listes du prix Nobel de littérature sans pourtant l'obtenir. Son œuvre est traduite dans plus de quarante langues.
En , le prix Cino-Del-Duca. à l’occasion de ses 80 ans, un colloque lui est consacré à Brno, sa ville natale, signe que les passions qui s'étaient déchaînées à la suite de l'affaire Dvořáček, révélée en 2008 par le magazine Respekt, se sont apaisées.
En 2012, le prix de la BnF.
Le il meurt dans le 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 94 ans, des suites d'une longue maladie. Ses obsèques ont lieu dans la plus stricte intimité, suivies par sa crémation. Ses cendres ont été remises à sa veuve et seront rapatriées à Brno, où ils seront inhumés à la mort de celle-ci.
L’œuvre de Milan Kundera accorde une place centrale à la question du hasard : « Tantôt énigme à déchiffrer, tantôt facteur responsable de rencontres ou d’accidents, il est autant un ressort narratif qu’un élément central de la démarche ludique de l’auteur. »
Dans d'autres pays que la Tchéquie et la France, Kundera est considéré comme un écrivain majeur.
Pour Kundera, le roman n'est pas une confession mais une exploration de ce qu'est la vie humaine dans le piège qu'est le monde.
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L'humour de Kundera ou le rire aux éclats
« La Plaisanterie », « Risibles amours », « Personne ne va rire » ou encore « Le jour où Panurge ne fera plus rire » sont tous des titres de romans, de parties de romans ou d’essais attestant que le rire est une préoccupation majeure de Kundera.
La définition kundérienne du rire : "Pour Rabelais, la gaieté et le comique ne faisaient encore qu’un. Au XVIIIe siècle, l’humour de Sterne et de Diderot est un souvenir tendre et nostalgique de la gaieté rabelaisienne. Au XIXe siècle, Gogol est un humoriste mélancolique : « Si on regarde attentivement et longuement une histoire drôle, elle devient de plus en plus triste », dit-il. L’Europe a regardé l’histoire drôle de sa propre existence pendant un temps si long que, au XXe siècle, l’épopée gaie de Rabelais s’est muée en comédie désespérée de Ionesco : « Il y a peu de chose qui sépare l’horrible du comique ». L’histoire européenne du rire touche à sa fin. Contre toute attente, le rire s’avère pluriel. Le terme « éclat » est en effet polysémique. Au singulier, il renvoie à la lumière, au sublime. Au pluriel, il désigne des fragments, en l’occurrence des fragments qui s’agencent pour raconter l’histoire européenne du rire, comme les tesselles d’une unique mosaïque.
Citations de Kundera :
- "L'humour est l'ivresse de la relativité des choses humaines avec le plaisir étrange issu de la certitude qu'il n'y a pas de certitude"
- "Les vrais génies du comique ne sont pas ceux qui nous font rire mais ceux qui dévoilent une zone inconnue du comique"
- "L'homme souhaite un monde où le bien et le mal soient nettement discernables car est en lui le désir inné et indomptable, de juger avant de comprendre"
La plume actuelle de Thomas Gunzig qui fait des prévisions pour l'été 2024, tiendra-t-elle la distance avec l'humour tchèque ?
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Réflexions du Miroir
sur "L'insoutenable légèreté de l'être"
Ce livre de Kundera est publié pour la première fois en France en 1984.
Il m'a permis de me faire une idée de son auteur dont j'ignorais la production livresque. J'ai lu le livre en prenant des notes qui sont intégrées dans ce qui suit.
Selon Parménide, la légèreté est positive, le poids est négatif. Kundera affirme au contraire que la légèreté est ambigüe, à la fois positivité par la liberté qu'elle apporte et négativité par le poids de la vacuité de la vie libertine de Sabina.
L'intrigue, qui se situe à Prague en 1968, s'articule autour de la vie des artistes et des intellectuels, dans le contexte de la Tchécoslovaquie lors du Printemps de Prague, suivi par l'invasion du pays par l'URSS.
J'ai parlé de cette invasion dans le billet "Le Printemps de Prague"
Dans le roman de Kundera, Tomas est un chirurgien tchécoslovaque. Intelligent et séduisant, il mène une vie de libertin et ressent un profond vide intérieur. Ambiguïté dont il se débat avec ses propres contradictions et ses sentiments pour Tereza qui finissent par le hanter.
Celle-ci est sa jeune épouse, serveuse puis photographe à Prague. C'est une femme douce et fidèle qui incarne la morale sociale, prônant l’amour pur.
Sabina, maîtresse de Tomas, est une artiste peintre. Femme indépendante et rebelle, elle rejette les conventions sociales et s'engage dans des relations sans attaches. Elle représente la légèreté et la modernité. En chemin de la trahison tinte dans l'insoutenable légèreté de l'être, une ridicule chanson sentimentale avec deux fenêtres derrière lesquelles vit une famille heureuse.
Franz, intellectuel idéaliste genevois, amant de Sabina, politiquement engagé et en constante quête de la vérité, se débat avec des dilemmes moraux. Englué dans un mauvais mariage, il représente la pesanteur et l'attachement à l'ancien monde.
"L'Insoutenable légèreté de l'être" traite de plusieurs thèmes, et place, au centre de tout, des personnages incarnant de grandes idées et idéaux. Parmi eux, Tomas oscille entre le libertinage et l'amoureux passionné, se trouve dans un dilemme entre Tereza qui brigue l'amour pur et lourd et Sabina qui poursuit la légèreté.
Kundera analyse d'abord le concept nietzschéen de l’éternel retour. Sans lui, la fugacité des choses est une circonstance atténuante pour l'homme. « Peut-on condamner ce qui est éphémère ou au contraire, dans le monde de l’éternel retour, dans lequel chaque geste porte le poids d’une insoutenable responsabilité. Si l’éternel retour est le plus lourd fardeau, la vie, sur cette toile de fond, peut apparaître dans toute sa splendide légèreté »
Le héros, Tomas, se reproche son indécision, mais se dit finalement que c’est normal de ne pas savoir ce qu'il veut car « on n’a qu’une vie et on ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures. » Il se répète un proverbe allemand : « Une fois n'est pas coutume » et conclut que « ne pouvoir vivre qu’une vie, c’est comme ne pas vivre du tout. »
Légèreté et pesanteur fondent le livre en deux chapitres. Ces concepts, analysés par la remise en question des critères du Parménide pù le lourd est négatif, le léger positif, ne sont pas strictement allégoriques. Sans valeur définitivement attribuée, les personnages s'interrogent successivement sur leur ambiguïté.
Sabina poursuit une quête de la légèreté et de la liberté sentimentale et idéologique. Tomas est plus ambigu. S'il a un goût certain pour les aventures dites « légères », il évite les liaisons durables et veut plutôt saisir l'immensité du monde. Il est pris dans une dualité constante. Il ne pourrait pas en finir avec ses amitiés érotiques, mais dans son cœur il n'y a de la place que pour Tereza avec sa pesanteur attachée à des êtres et principes moraux.
Tomas est chirurgien au sein de la République socialiste tchécoslovaque. Marié avec Tereza, il fréquente Sabina. Leur vie est bouleversée en 1968 au moment du Printemps de Prague et de ses suites.
Tereza apporte la sécurité du communisme, attaché à la patrie, à la famille, à la sécurité dans le but de cacher sa faiblesse intérieur dans un rêve aux antipodes de la force symbolique présentée à l'extérieur. Avec elle, Thomas a un bel amour mais pénible et fait de compassions.
Sabina apporte l'infidélité, la liberté et un amour qui donne le vertige, le mensonge intelligible opposé à la vérité incompréhensible.
En parallèle, l'invasion russe de 1968 est vécue comme une tragédie, un réveil, une fête de la haine dans une étrange euphorie de l'habitude, de la normalité et du puritanisme ancestrale en synchronisme avec un couple d'amants bornés et anachroniques.
La transposition en politique de l'amour entre les êtres, n'est pas une erreur d'interprétation. Les mouvements politiques de gauche et de droite ne reposent pas sur des attitudes rationnelles mais sur des représentations, des images, des mots et des archétypes avec l'idée enivrante de la Grande Marche vers la fraternité, l'égalité, la justice, le bonheur en sautant les obstacles. La gauche est trop gauche et la droite est maladroite. Il ne reste que les coalitions pour faire partie du jeu
Ce livre contient une foule d'idées personnelles qui sont encore très actuelles.
Les extrêmes marquent la frontière au delà de laquelle la vie prend fin dans un désir de mort déguisé. La beauté involontaire est le dernier stade de l'histoire de la beauté opposée à l'austérité née d'un projet humain avec la sympathie de Cuba, de la Chine dans une illusion révolutionnaire qui se joue à l'échelle du risque, du courage , des livres interdits, de l'occupation et des blindés sans parfum romantique. La beauté se cache derrière la toile du décor.
La légèreté devient parfois insoutenable au regard de la lourdeur du destin. Selon Kundera, c'est le cas en Occident, au contraire des Soviétiques, qui eux sont d'une telle gravité qu'ils en sont ridicules. Après s'être plutôt concentré sur la gravité dans "La Plaisanterie", Kundera se concentre sur une dichotomie entre la légèreté et la pesanteur.
Les années qui ont suivi l'invasion russe en 1968, ont été une période d'enterrements avec une moitié des amis que ont émigré et ceux qui sont restés sont morts comme Frantisek Hrubine fuyant l'amour du parti. Entre deux Russes, c'est "je t'aime, moi non plus". Ensembles, ils ont décidé que la libre discussion est inadmissible. Un intello ne peut se rétracter, mais il peut réfuter ses idées dans une société où règne la terreur des bureaucrates. La méfiance envers tous s'installe très rapidement. Il est le premier que les autorités se doivent d'éradiquer pour régner sur un peuple. Les flics dont ces autorités usent et abusent, ont la fonction classique d'écouter leurs administrés en informant leurs supérieurs sans se poser de question, en les intimidant par la peur et en les compromettant si besoin. Les régimes criminels ont été façonnés par des enthousiasmes convaincus d'avoir découvert l'unique voie du paradis comprenant la perte de l'indépendance, sous la tutelle portée par leurs croyances et leur innocence de la pureté de leur âme.
La foule incite à des performances exigeantes stimulées par la difficulté et la peur d'un diagnostic néfaste. Qui peut le plus, peut toujours le moins. L'inverse n'est jamais vrai. A cause de ne pouvoir contrer le pouvoir par ses idées révolutionnaires sans trouver de compromis avec lui-même, Thomas devient laveur de vitres.
Le compromis est la faculté de distinguer clairement la frontière floue entre le bien et le mal sans se sentir coupable. Il est plus important de déterrer une corneille enterrée vivante que d'envoyer une pétition à un président qui ne répondra pas. Par après, les anciens collègues le méprisent pour sa lâcheté en souriant. Sans plus pouvoir le mépriser et forcés de le respecter, ils l'évitent en répétant "es muss sein". Le mythe du Banquet de Platon a divisé les humains hermaphrodites en mâles et femelles. L'amour devient le désir de se rapprocher de la moitié perdue de nous-même. S'il existe et pour y arriver au septième ciel, la volupté existe au paradis, cela reste sans excitation dans une vision kitsch.
« Le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde au sens littéral comme au sens figuré en excluant de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable. »
Définir dans un voile de pudeur, ce que l'on rejette sur la merde de ce monde, est utilisé par toutes les grandes idéologies sous les formes du « kitsch catholique, protestant, juif, communiste, fasciste, démocratique, féministe, européen, américain, national, international. ». Il est donc un paravent qui dissimule la mort. Il s'oppose par le doute. L'homme interroge au royaume du kitsch totalitaire où les réponses sont données à l'avance par les autorités qui excluent toute question et réponse nouvelle.
L'antithèse de sens apparaît entre le doute de Teresa sur le fait que Tomas soit heureux et le fait qu'il se trouve dans une maison banale avec l'envie d'une vie nouvelle en forme de cliché. Elle se réfugie dans la consolation en regardant vers l'arrière Tchaïkovski, Rimski-Korsakov dans l'anonymat russe de la confiscation du passé. Thomas se trouve dans la catégorie de ceux qui ont besoin d'être sous les yeux de l'être aimé. Aucun surhomme ne peut échapper entièrement au mépris du kitsch.
La critique de Kundera stationne dans la correspondance entre l'être et l'oubli entre ce qui est beau et 100 % acceptable. Par conséquent, il est très artificiel par le biais des manipulations artistiques.
« L’être humain, guidé par le sens de la beauté, transforme l’événement fortuit comme une musique de Beethoven ou un mort dans une gare, en un motif qui va ensuite s’inscrire dans la partition de sa vie. »
La musique lourde de Beethoven, associée à ses souvenirs, a donc une signification différente pour chacun dans une partition qui définit son identité et ses relations avec les autres. La dictature du prolétariat ou de la démocratie perchée au-dessus de la société de consommation et de la production. De tous les Européens, les Français sont les seuls qui songent à protester en s'adressant dans leur langue maternelle aux Américains qui répondent par des sourires affables et approbateurs sans comprendre.
« Tant que les gens sont plus ou moins jeunes et que la partition musicale de leur vie n'en est qu'à ses premières mesures, ils peuvent la composer ensemble et échanger des motifs, mais, quand ils se rencontrent à un âge plus mûr, leur partition musicale est plus ou moins achevée, et chaque mot, chaque objet signifie quelque chose d'autre et de plus grave dans la partition ».
Les couples jeunes coécrivent leurs partitions et renforcent ainsi leur amour. En revanche, si deux adultes se rencontrent à un âge plus avancé, ils auront de grandes difficultés à s'accorder sur la partition de l'autre. Souvent l'homme se veut adulte sous la ceinture et comme un nouveau-né au sommet à téter. L'amour reste un combat mais avec peu de variantes.
C'est pourquoi le couple de Franz et Sabina sont confrontés à des malentendus, des préjugés, des différents concepts qu'ils utilisent en guise de signification sur leur partition respective.
En photographe et peintre, Sabina est partie en Californie où ses toiles se vendent bien. Elle apprend que Thomas et Teresa sont morts écrasés sous un camion à la campagne. Elle se rappelle de leurs réflexions au sujet du cimetière et des pierres tombales où les orgueilleux plus niais morts que vivant étalent leurs titres, leurs honneurs et leur importance sur des logis de pierres.
Kundera illustre ce point précis dans le chapitre "Petit Lexique de Mots Incompris". Pour lui, la vie est comme une partition musicale en s’appropriant chaque concept, événement ou objet et en l’associant, à sa propre expérience.
Il apparaît ici comme profondément pessimiste sur les rapports amoureux mais comme il associait la politique à l'amour, il n'a pas été plus optimiste en politique.
Le cerveau est divisé en deux parties appelées « hémisphères ». L'hémisphère gauche, associé à un raisonnement logique et rationnel, de Kundera est resté foncièrement communiste. L'hémisphère droit, associé à l'intuitif et l'émotionnel est allé vers l'occidentalisme libertaire et capitaliste. Une prédominance pour un hémisphère ou un autre, influence notre façon de penser et d'agir bien que certaines fonctions dépendent des deux hémisphères.
A notre époque, la confrontation des deux idéologies. L'Orient russophone et l'Occident se superpose comme Kundera l'a vécu dans les mêmes termes en 1968. Le choix entre vivre en groupe dans un zoo soviétique s'oppose à la jungle occidentale avec le soucis de conserver sa liberté par le travail libéral.
L'état du monde d'aujourd'hui se retrouve dans une volonté d'étendre l'Europe avec plus de membres
Voir toujours plus grand et plus haut ne va-t-il pas à l'encontre du nationalisme radical ?
L'Europe soutient l'Ukraine contre la Russie. Bravo, mais la théorie du chaos rattachée aux mathématiques et à la physique étudie le comportement des systèmes dynamiques déterministes et sensibles aux conditions initiales illustré par l'effet papillon. Cela n'a rien à voir avec ce qu'a Poutine dans la tête.
Au cours du match de l'Euro, il y a eu la rencontre entre la Belgique et l'Ukraine, chacun a soutenu son propre parti et ses propres billes. Résultat 0-0, un tour pour rien.
C'est l'heure des comptes des livreurs et des administrateurs de droite pour résorber la dette belge.
Les actions ont connu un solide premier semestre. Dans les mois à venir, nous verrons beaucoup de sujets brûlants en politique internationale. Une baisse progressive des taux ? Vive les actifs réels.
Le cactus de Gaetan Delferrière a très bien rendu ce dilemme par l'humour
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En France, on est perdu à se demander comment voter ou ne pas voter pour que cela laisse des traces après la déclaration forfaitaire de Macron en lançant un caillou sans faire ricochet pour ne pas effrayer les canards. Voter Front Populaire, Rassemblement National ou Renaissance avec Macron qui a oublié d'être "En marche" comme en 2017.
La différence avec la France, la Belgique est au centre droite et pas à l'extrême droite
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Alors que voulez-vous que la Bonne y fasse sinon d'applaudir après les discours ?
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Société Royale Uccle Centre d’Art
L’exposition au Centre d'Art du Mont-De-Piété fait découvrir les créations de 29 artistes qui dévoilent leur monde intérieur dans une variété d'aspects et de couleurs. Association d’artistes ucclois en perpétuel mouvement, se renouvelant et se réinventant depuis 1922. Ce cercle artistique, qui a donc plus de 100 ans d’existence, regorge d’artistes pratiquant des techniques diverses telles que la sculpture, la peinture, le dessin, la technique mixte, le collage, la photographie, le papier, le textile et le verre.
Cliquez sur l'image ci-dessous.
Allusion
PS : Préversion courte de ce billet su agoravox.fr
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1/7/2024 : Le cactus se casse la voix
2/7/2024 : 1-0 pour la
Commentaires
J'ai lu L'insoutenable légèreté.... Mais j'ai peu de temps à consacrer à Kundera car je travaille sur le stoicisme qui fleurit comme un merveilleux bouquet sur You tube. Mais encore merci à l'auteur. Agora.vox m'a rejetée, You tube m'a récupérée. Reste à trouver le moyen de mettre ma marque de fabrique. MELUSINE OU LA ROBE DE SAPHIR.... https://www.youtube.com/watch?v=nROXYUMqdxs
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 28/06/2024
J'attends un article sur le stoicisme... MERCI d'AVANCE....
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 28/06/2024
Merci pour la suggestion.
Je vais y penser.
Écrit par : Allusion | 28/06/2024
Il y a plein de vidéos bien faites sur You tube. Elles tombent à pic en ses temps troublés où on y voit pas plus clair....
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 28/06/2024
Comment définir un parti d’extrême gauche, et sur quels critères ? Le débat agite une France en pleine campagne pour les élections législatives. Les appels au barrage républicain se multiplient, mais avec des mots d’ordre différents, parfois au sein d’un même parti : barrage contre l’extrême droite, contre l’extrême gauche, ou contre tous les extrêmes. Pour remettre un peu de sens, on se penche cette semaine sur le qualificatif d’”extrême”, qui vise l’anticapitalisme à gauche. En Europe, seule la Grèce a porté un parti proche, à l'origine, de cette mouvance au pouvoir, avec Syriza. Quel est l’état des forces de gauche dans l’UE aujourd’hui ?
https://www.arte.tv/fr/videos/112907-076-A/arte-europe-l-hebdo/
Écrit par : Allusion | 28/06/2024
L'article est synchrone avec un article du Nouvel OBS... auquel je fus longtemps abonnées avant les soi-diasantes avancées sociétales. A cause de Mendes France.... https://www.nouvelobs.com/idees/20240627.OBS90314/jacques-delpla-l-insoutenable-legerete-du-programme-du-nouveau-front-populaire.html
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 28/06/2024
Souhaitant limiter l’immigration en France, le parti à la flamme compte supprimer le droit du sol et restreindre la possibilité de regroupement familial pour les personnes immigrées.
Le droit du sol permet actuellement à un enfant né en France de deux parents étrangers de devenir français. Le Monde rappelle que sa remise en cause « pourrait être frappée d’inconstitutionnalité si le Conseil constitutionnel en venait à consacrer le droit du sol comme un principe fondamental reconnu par les lois de la République ».
De même, la suppression des « dérogations qui empêchent les expulsions d’étrangers » pourrait être contraire au droit à avoir une vie familiale normale, « consacré par le préambule de 1946, la Convention européenne des droits de l’homme et la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », indique le quotidien du soir.
Pour pouvoir mettre en œuvre son programme malgré les obstacles juridiques, Jordan Bardella a déclaré vouloir « convaincre le président de la République » d’organiser un référendum sur la base de l’article 11 de la Constitution. Le but : réviser ce texte pour rendre les mesures anti-immigration « intouchables par des jurisprudences européennes ou internationales ».
Dans un entretien donné au Journal du dimanche le 20 avril, le président du RN déclarait que le référendum porterait sur un projet de loi complet, incluant « la priorité nationale, la réservation des logements sociaux et des aides aux familles françaises, l’abolition du droit du sol, l’expulsion des délinquants et criminels étrangers, et la primauté du droit français sur le droit européen en matière de sécurité et d’immigration ».
Dans une analyse publiée par Marianne, le juriste Jean-Éric Schoettl rappelle que l’article 11 de la Constitution, qui sert à déclencher un référendum à l’initiative du chef de l’État, « ne peut servir à modifier la Constitution, ni à déroger à celle-ci ».
D’une part, la procédure de révision de la Constitution est inscrite à l’article 89 et est exclue de l’article 11, qui ne peut pas non plus être utilisé sur les questions migratoires. D’autre part, le Conseil constitutionnel ferait obstacle à la tenue d’un tel référendum, analyse le spécialiste.
L’annonce faite par Jordan Bardella d’exclure les Français détenteurs de la double nationalité des postes stratégiques de la fonction publique a choqué une partie de l’opinion. En 2022, le RN souhaitait encore supprimer purement et simplement la double nationalité.
« Une telle disposition, contraire au caractère républicain du gouvernement et à l’ensemble de nos engagements internationaux, changerait la nature même de notre Constitution », avertit Serge Slama, un professeur de droit public, cité par Le Monde.
« C’est simple, ce type de mesure n’a été instauré que sous Vichy, quand la fonction publique était réservée aux personnes d’ascendance française, dont le père était français », poursuit ce professeur à l’université Grenoble-Alpes.
Le RN entend également appliquer son principe de préférence nationale (ou « priorité nationale ») dans le champ économique, par exemple en favorisant les entreprises françaises dans les marchés publics ou en contrôlant les importations, y compris européennes.
« Ils semblent ignorer que si la France décidait de taxer ses importations ou de ne pas respecter les règles du marché européen ou d’un accord commercial, elle s’exposerait immédiatement à des mesures de rétorsion de la part des autres pays », indiquait l’économiste Françoise Benhamou, citée par Challenges, lors de la campagne pour les élections européennes.
Parmi les mesures de redressement des comptes publics, Jordan Bardella a mentionné sa volonté d’obtenir un rabais de deux milliards d’euros par an de la contribution française à l’Union européenne.
Contraire aux engagements de la France, cette mesure provoquerait des tensions avec ses partenaires européens et/ou une volonté de réduire à leur tour leur contribution, ce qui menacerait le budget de l’UE et fragiliserait l’unité du continent.
Les députés RN ont voté majoritairement pour l’inscription dans la Constitution du droit à l’avortement. Cependant, les eurodéputés de ce parti n’ont pas soutenu une mesure équivalente au niveau de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Ils ont aussi refusé à deux reprises la condamnation de la Pologne lorsque ce pays avait tenté de restreindre ce droit.
Enfin, concernant l’aide à l’Ukraine, le parti est revenu sur ses positions pro-russes, mais il continue de refuser l’envoi de troupes au sol, contrairement au chef de l’État. Une position qui n’est contraire à aucun engagement juridique, mais qui pourrait fragiliser l’engagement unitaire des États européens en faveur de Kyiv.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/quelles-mesures-propos%C3%A9es-par-le-rassemblement-national-seraient-contraires-%C3%A0-la-constitution-ou-aux-engagements-internationaux-de-la-france/ss-BB1p2JGB?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=51496554bfdb4f599b76d05033540cf0&ei=10#image=1
Écrit par : Allusion | 29/06/2024
Le jour où l'on parlera de Devoirs de l'homme, celui-ci ira bien mieux... J'espère que le Barde mettra un grand coup de pied dans cette fourmilère de technocrates qui s'appuient sur des principes remontant à la révolution française et dont on constate qu'ils ne fonctionnent plus. Vive la révolution rétro-active.
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 29/06/2024
Aux droits correspondent autant de devoirs pour que les droits restent respectés.
La Belgique et la France ont besoin de coup de ballait surtout au niveau des dettes qui se creusent de plus en plus.
Investir est intéressant dans ce qui rapporte des intérêts pour toutes les populations et pas pour seulement apporter une impression de prestige et de bien-être.
La gauche s'est engouffrée dans des investissements qu'elle n'a pu assumer avec des budgets qui ont dépassés plusieurs fois les prédictions.
Le wokisme fait partie d'un engouement du politiquement correct.
Le Nouveau Monde a été l'Amérique à une autre époque.
La vieille Europe est un terme utilisé pour la première fois par le Secrétaire de la Défense des États-Unis Donald Rumsfeld1 en janvier 2003 en se référant aux pays européens qui avaient décidé de ne pas soutenir l'invasion de l'Irak de mars 2003, en particulier l'Allemagne et la France.
Il faut avoir les moyens de sa politique et ajuster sa politique en fonctions de ses possibilités.
Pour revenir à Kundera, la Russie se retrouve une nouvelle fois face à ses démons de conquête.
Écrit par : Allusion | 29/06/2024
Ceci confirme tout ce que les numérologues on prédit pour cette anné. LE HUIT est un nombre divin (huitième lettre de l'alphabeth: ABRAM, ABRA"H"AM ). 2024 donne HUIT. Et le huitième signe du zodiaque est LE SCORPION dont les planètes dominantes sont mars et surtout PLUTON. Ce qui se traduit par: mort-renaissance. C'est bien de cela qu'il s'agit. La mort de l'ancien monde, celui du wokisme et du politiquement correct. Pour aller vers un nouveau monde. Personne ne peut dire dès à présent ce que cela donnera. Et d'ailleurs, ce fameux neuf juin peut s'entendre comme NOUVEAU... L'effet de balancier (le pendule de Foucault) va de l'autre côté. Rejouissons-nous d'avance. Rien ne dit que cela se passera mal,..... au final.
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 29/06/2024
Macron le transgresseur a placé la France face à un Double Bind. Notion psychologique qui signifie l'impossibilité de choisir. En prenant l'exemple de l'automobiliste qui se trouve à un carrefour face à un panneau de signalisation qui interdit de passer, mais complété par une flèche qui oblige à avancer. Voter à gauche, c'est prendre l'énorme risque du paranoïaque Mélenchon et la France immigrationniste Open-bar, clairement antisémite. Voter au centre, c'est voter pour celui est est la cause du problème et voter à l'ultra-droite, c'est risquer de réveiller chez beaucoup d'anciens démons. Les rêves des français doivent être emplis de cauchemars. Bon! l'orage arrive. Est-ce un signe prémonitoire.... ????
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 29/06/2024
Je dois avouer que ce qui se passe dans la politique de la France me laisse indifférent.
Les Français jouent à la marelle en sautillant sur un pied et sur l'autre avec le risque de tomber.
Ils ne s'intéressent qu'à eux. Ils ne connaissent presque rien de la politique de notre pays.
Ils ont beaucoup de chaînes françaises et ne regardent qu'elles.
Je suis plus intéressé par ce qui se passe en Belgique.
Je ne regarde presque plus leurs chaines de télé.
Je regarde ARTE.
’Association relative à la télévision européenne, est une chaîne franco-allemande de service public et à vocation européenne, créée le 30 avril 1991 et basée à Strasbourg
Écrit par : Allusion | 29/06/2024
L'un de mes plus grand bonheur durant mon adolescence est de m'être permise d'acheter un livre de LA PLEIADE (à la place d'une robe d'été). C'était les Démons de Dostoiëvski. J'entrais au Panthéon de la littérature. Ses feuilles aussi douces que la soie me ramenait à mon propre soi (associer raison et joie des sens, n'est-ce pas le secret du bonheur?). Hier un peu fachée car l'a Fnac m'a réveillée (je me couche avec les poules pour me réveiller au son du coq) pour me livrer mon colis (le stoïcisme dans la PLEIADE). De me dire, vais-je trouver le temps de lire cette somme??? Et regardant d'un oeil vague les infos du matin, je me décidai à entamer la lecture des stoïciens. QUEL BONHEUR! Quelle clarté dans la démonstration. Dire que Macron a étudié la philosophie. Qu'en reste-t-il??? Celle d'un enfant roi qui a agi sous le coup de la colère narcissique et de la passion irraisonnée. Comme Samson qui en écartant les deux colonnes, celle des philistins et des juifs mouru écrasé par celles-ci!!! Je m'engage à écrire un article sur le stoïcisme qui est le socle de la psychologie. C'est promis.
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 30/06/2024
A ce stade, je peux déjà dire qu'il y eut plusieurs courants dans le stoïcisme. Certains croyaient à l'influence des astres et d'autres non. De même que l'existence de l'âme (PLATON dans le le Phédon) et le lieu où situer celle-ci: dans le coeur ou le cerveau.... Je penche personnellemnt pour la glande pinéale ou troisième oeil.
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 30/06/2024
Un des ancêtres de l'astrologies est MARCUS MANILIUS, un stoïcien. C'est de lui que nous devons l'existence des maison astrologiques...
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 30/06/2024
16ème quatuor de Beethoven :
C’est le Finale qui porte, de la main de Beethoven la mention « Muß es sein ? Es muß sein » (Le faut-il ? Il le faut) et le titre « La question difficile ». Les interprétations sont multiples. Schindler (premier biographe de Beethoven) prétend que celui-ci aurait musicalement transcrit une conversation avec sa cuisinière lui demandant de l’argent et insistant devant son interrogation.
Selon une anecdote relatée par Karl Holz, second violon du quatuor Schuppanzigh, Beethoven aurait exigé de l’amateur Ignaz Dembscher que celui-ci dédommageât Schuppanzigh de 50 ducats pour le prêt de la partition de son Treizième Quatuor en vue d’une exécution à son domicile. Celui-ci, tentant de négocier, se serait écrié « Muß es sein ? », et Beethoven aurait composé un canon sur le thème « Muß es sein ? Es muß sein », canon dont le thème est repris dans le Finale du quatuor. Pour l’éditeur Schlesinger, Beethoven se serait plaint d’avoir à composer un quatuor promis à l’éditeur, alors qu’il avait autre chose en tête, et de ne le faire que par nécessité (« Es muß sein »). On peut aussi penser qu’il s’agit de la transcription musicale d’une vive discussion entre amis.
Dans L’Insoutenable Légèreté de l’Être, l’écrivain tchèque Milan Kundera étudie et illustre ce « Es muß sein ». Il en fait le symbole de la nécessité et du destin par rapport à la légèreté humaine. Il rejoint ainsi Jean et Brigitte Massin, pour qui ces trois mots renvoient à la lutte permanente de Beethoven pour la réalisation de son destin.
Écrit par : Walter | 12/07/2024