En recevoir ou pas ? (25/11/2009)

entrepriseTravail rémunéré ou bénévole? Recevoir de l'argent pour sa peine ou donner et c'est gratuit? Voilà les questions qui nous préoccupent.

N'a-t-on pas, un jour, tous ressenti le besoin de rendre service sans en espérer un retour financier? Être solidaire, c'est ça... Enfin, peut-être.

Dans un monde du chacun pour soi, égoïste, on pourrait croire que le bénévolat n'existe plus. C'est tout le contraire. La philanthropie existe, et même là où on on ne l'attend pas.

La période de vie, la plus propice, pour le bénévolat est, bien entendu, la retraite. Le temps n'a, dans cette partie de vie, plus l'importance que l'on voulait lui accorder dans la partie active. Arriver à l'âge canonique de la retraite que l'on veut rendre le plus alerte possible, se rendre utile devient une préoccupation compatible avec les activités plus réduites du retraité. Une volonté de faire le bien surgit, pour le receveur et pour le donneur. Faire ce qui plait sans contrainte, quel privilège. Ils passent, dès lors, leur temps dans les hôpitaux et comblent souvent une carence de poste de travail non obligatoire à première vue mais tellement plus essentiels pour les malades eux-mêmes. Sans eux, des tâches nécessaires mais pas très motivantes seraient abandonnées. L'expérience, tout à coup, garde plus de valeur même si, le plus souvent, les retraités, sont considérés par des jeunes comme des inactifs à éliminer. Non productifs et nuisibles au progrès? Pourtant, au vu des antécédents et de leur travail, ils font faire tourner la "boutique" avec leurs revenus de retraite agrémentés de quelques excédents épargnés avec le temps.

Que les papys continuent à boomer, écrivais-je. C'est toujours vrai. Ils peuvent mieux assumer après avoir assuré. Les protections sociales ont pu, vaille que vaille, apporté un parachute bronzé ou argenté. Le bénévolat permet de rester "in". L'expérience de toute une vie, trop vite mise en jachère, n'est pas n'est pas ainsi perdue.

Méconnue, cette aide supplémentaire bénévole prend une part importante et fait partie de l'ensemble d'une manière implicite en oubliant les frais inhérents à la charge.

Au total, un million et demi de dévoués en Belgique.

Tout le monde y gagne un peu, donc: les retraités, parce qu'ils ne se sentent pas seul et qu'ils retrouvent un peu d'activité que la mise à la retraite imposée par le temps ou par les soucis de rentabilités.

entrepriseIl n'est pas rare d'observer des situations dans lesquelles le plaisir de construire, de laisser une trace de son passage, d'utiliser ses hobbies au mieux, deviennent tellement importantes que l'argent n'est plus le nerf de la guerre. Améliorer la vie d'autrui, soulager les misères sont des envies bien humaines. Le bénévolat est un don de soi. Les gens qui choisissent de s'y adonner dans des associations n'attendent pas de merci. On ne donne pas pour recevoir dans ce monde avec un âge respectable. Depuis mi 2005, ils sont mieux assurés. Les associations sont civilement responsables des dommages causés par leurs volontaires. Il ne faut pas croire que ce sont les vieux qui sont les seuls dans les rangs du bénévolat. L'enthousiasme peut venir d'ailleurs aussi. Une nouvelle loi va faire sentir ses effets de protection et de reconnaissance. Mille euros par an de compensation seront acceptés sans aucun document justificatif pour encourager le phénomène. Un pourboire, il faut bien l'avouer.

L'UNICEF, United fund, les sapeurs pompiers volontaires, et bien d'autres voies dépendent de législations attribuées au volontariat.

Se rendre utile est devenu tellement motivant que de ne pas faire le premier pas dans le don de soi se résume à rater une marche du bonheur. Le bénévole est en fait la reconstruction de l'image de soi. Donner de son temps, de son énergie et de sa compétence donne de nombreux motifs de satisfaction. Un dialogue plus ouvert, plus libre, moins perverti par l'argent permet de faire connaissance plus profondément par la communication sans la contrainte de la hiérarchie. Un monde où tout le monde y trouve son avantage.

Stop... arrêtons l'angélisme. Rembobinons.

entrepriseLa période de crise que nous vivons, a laissé des jeunes sans travail. Des élans généreux. apparaissent chez eux.  Vouloir participer à la vie active et publique pour s'occuper. Pour exister, parfois, tout simplement. Philanthropie voulue ou forcée ? Voilà, la question.

Le périodique "Le Vif" en mai 2007, avait fait une enquête sous le titre "Bosser gratis rend heureux". Surprenant, d'après lui, 56% des bénévoles se retrouvent parmi les moins de 25 ans. Le désœuvrement et le chômage explique cette volonté d'être utile. Le "manque de temps", le rythme trépident de la vie qui veut briser tout espace-temps expliquent le manque de participation des "middle life". Les aînés sont arrêtés par des problèmes de santé et la peur de quitter le "home sweet home" et les risques de l'opération. La volonté politique de rassurer et d'apporter les soutiens sont nécessaires.

« Le bénévolat est en danger, il faut l'aider » écrivait La Libre. La raison généralement invoquée « manque de temps ». La culture, le sport, les loisirs (44%), le social et la santé (41%) sont dans l'ordre, les activités les plus représentées. Motiver est le mot principal. Aider la motivation sera le concept suivant et pas seulement sans argent.

Le journal l'Écho donnait sa version aux antipodes "Le bénévolat ne connait pas la crise". On parlait, à l'époque d'avant crise, du bénévoltat aux États-Unis. Le secteur de la charité affichait complet... faute de moyens financiers. Les dons se sont raréfiés. Si l'altruisme a la cote, il doit s'organiser et les nouvelles solidarités dans un nouveau contrat social ne carbure qu'avec autre chose que du bénévolat quand il s'agit de gérer pour en tirer les avantages en défaut. Les Associations sans but lucratifs, les Fondations, en tant que qu'institutions, sont des personnes morales, créées par un ou plusieurs donateurs pour accomplir une œuvre d'intérêt général. Ce qui ne veut pas dire qu'elles puissent fonctionner sans besoins de moyens qui sortent de la seule bonne volonté. Une entreprise effectue une dotation initiale importante pour obtenir le privilège d'avoir des exonérations de taxes. Les Fondations ne sont pas considérées de la même manière dans tous les pays et essayent essayent de se sortir des fiscalités des pays trop exigeantes. Le profit vient souvent d'ailleurs, De dons et de bénévolats. Est-ce qu'elles sont masquées par derrière des buts plus individuels? Certains n'ont pas manqué de pointer la Fondation de Bill-Melinda Gates qui pourrait orienter la recherche scientifique vers un objectif moins innocent qu'annoncé pour finir par tous désorienter de ses prérogatives.

On entend à juste titre que tout travail mérite salaire. C'est dans les Droits de l'Homme en toutes lettres. Pas de doute. Même s'il n'est pas précisé la hauteur de ce salaire. Est-ce l'idée du rien pour rien, du donnant donnant ou une obligation du meilleur et du pire? Le donant donant ne sera jamais égalitaire.

Sans finances, pour vivre, cela devient difficile. Le « Time is money » est toujours d'actualité, mais sous une autre forme, un autre couvercle. Dans nos vies trépidantes, le temps est devenu plus rare, donc plus cher. Le sentiment est qu'il faut gagner vite et beaucoup pour s'assurer ses arrières. Apporter ce qu'il faut à sa famille n'est plus suffisant, le superflu s'impose de fait par la pub qui le cautionne.

Dernièrement, j'assistais à une scène typique entre un père et son gosse qui pleurait parce qu'il n'avait pas reçu ce qu'il voulait. Le père de répondre:

- Regarde derrière moi, la belle télé à écran plat, tu crois que je n'ai pas envie de me l'acheter?

Nous sommes tous pris dans un canevas de consommation dans lequel le bénévolat se perd en conjectures et n'est pas le plus rassurant.

entrepriseCar, il y a périls en la demeure à vouloir trop faire gratuitement. D'abord, une tendance au nivellement vers le bas de la société. Une concurrence déloyale vis-à-vi des actifs. Car, le bénévolat, le travail gratuit, c'est aussi prendre la place de quelqu'un qui attend d'obtenir une place rémunérée. Fonction taxée, donc qui reste solidaire, mais moins exclusive. Car dans le contrat, du bénévolat, il y a trois signataires: le bénévole, le receveur de l'aide bénévole et l'État qui ne reçoit plus son obole. Un manque à gagner qui oublierait une partie de la triangulaire, en quelques sortes. Le gouvernement ne fait pas nécessairement les yeux doux à cette manière de pratiquer sans ces rentrées fiscales.

Les syndicats en rajoutent une couche dans le même sens. Ils ne sont pas trop chauds d'accepter le bénévolat dans l'idée bien réelle que le bénévole vole ce poste de travail rémunéré. Des profiteurs se présentent aussi dans le collimateur. La reconnaissance du travail accompli n'est pas toujours au rendez-vous par les gestionnaires de ces hôpitaux, qui ne oublient de faire une différence entre rémunérés ou non rémunérés.

Sur Internet, le tout gratuit est à la mode. Du moins, le croit-on. Il est heureux de constater qu'un vent de bénévolat  et de liberté existe derrière les forums. Ceux-ci sont devenu les planches de salut pour meubler le temps de l'absence d'emplois. Mais attention, à la casse, inverse, aux retours de flammes.

entrepriseL'informatique a fourni des débouchés à des bénévoles en herbe qui se sont mis à développer par plaisir des logiciels libres de droit concurrençant de ce fait les sociétés de softwares bien en place. Les "freewares", les "Open Source" sont de ceux-là. La publicité se greffe de manière pour répondre au besoin de rentrer dans les frais de l'auteur. Les forums, les blogs, les bibliothèques citoyennes en temps de crise, trouvent pourtant de moins en moins de sponsors publicitaire. Des aides en contribution sont demandées. Des participations récurrentes seraient plus judicieuses mais demandent, dès lors, une vision citoyenne plus proche des résultats et du modus vivendi. Problème de transparence qui n'est pas toujours apprécié. Participer financièrement demande pourtant une ouverture bien plus "participative". La démocratie n'est pas uniquement dans les urnes, même si dans le monde des affaires, ce n'est pas encore le travailleur qui décide des tenants et des aboutissants. Dans le monde du gratuit, il en va tout autrement.

La Presse en ligne, elle, imagine le retour du payant. Rupert Murdoch y pense sérieusement. Les pertes du journal papier ne sont plus compensées par les revenus d'Internet. Impensable, disent les jeunes. Payer pour la culture? 

Le logiciel « Open Office » gratuit, c'est magnifique, mais c'est copier un original. "La différence, c'est la même chose qu'entre BAR et OPEN BAR", lisais-je dans un journal spécialisé. Il ne faut surtout pas brusquer l'utilisateur avec des nouveautés. Il en existe même qui résiste aux difficultés qu'elles soient en OPEN ou en CLOSE, était-il constaté.

entrepriseDonc, pas question d'avoir raison trop tôt et de sortir des chemins battus sans biscuits. Foi d'informaticien, le design, c'est la base, c'est toute la différence entre risque et sécurité. Le prix se trouve dans le rapport prix-performance inconnu au départ. L'invention, n'a qu'à bien se tenir, comme conclusion. Le dernier Windows 7, ce sont les utilisateurs « pratiquants » qui ont eu l'honneur de donner leur conseils avec des versions en « pre-release ». Changement notable.

L'épisode 138 de la loi HADOPI a prévu ses décrets d'application le mois prochain. Logique de sécurisation imposée aux internautes ou à tous les acteurs de la vie en société. Invalider les possibilité de couper l'accès à Internet, la répartition des bénéfices chez créateurs dans la plus grande partie était mon soucis majeur, pas le principe. Protéger la création s'est transformé en outil de raccourci du délais d'exclusivité de l'exploitation des films en salle à 4 mois. Il y a un effet secondaire à la posologie, évidemment, mais que je ne reprendrai pas puisqu'on en a parlé sur d'autres antennes. L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions.

Les brevets cassent le progrès, entend-on. S'ils ne protégeaient pas les sociétés créatrices par des copyrights, ils ne pourraient pas rémunérer les recherches. La création en prendrait un coup et ne pourrait s'étendre d'une manière universelle. La conception du "système" est fondamentalement juste. Seuls, les objectifs sont mal définis et les bénéfices mal orientés et partagés.

Dernièrement, les journalistes, vu le manque d'audience des journaux officiels, remettait le couvert et pointaient, peut-être à juste titre, les blogueurs sur la sellettes des fautifs, des mangeurs de postes officiels et rémunérés. Les internautes n'ont pas le "métier" pour exercer le transfert d'informations. Ce n'était pas la première fois. Le problème était soulevé déjà en 2005 avec les blogs encore gestation. L'année passée, une émission télé ,complète, était consacrée au sujet avec un certain humour avec les forums comme pierre de touche.

entrepriseLa crise aidant, la moutarde monte et on se défend de plus en plus fort de part et d'autre. Tout dépend de ce que chacun des bords se charge de traiter dans l'information. Seul l'originalité, le sérieux, l'analyse auront le dernier mot. La complémentarité, voilà la solution à rechercher. Copier l'objectivité vraie ou fausse ou rendre l'information à l'échelle de la population avec plus de la subjectivité. En un mot, "humaniser" l'information. Les journalistes ont du soucis à se faire., était-il dit. Les internautes, tout autant. Les lecteurs sont tellement volatiles dans leur besoin vu l'étendu de l'offre. La fidélité des consommateurs d'informations est tellement peu sûre. Tous pourraient se retrouver perdants. L'information, elle, ne demande pas mieux d'être diffusée à sa juste valeur. Elle ne sera que ce que ses diffuseurs en font. Par une volonté d'intéresser, comme point d'honneur. Par l'intermédiaire de buts moins avouables, cela laisse toujours des vaincus dans leurs rangs. Les gâche-métier, ce serait eux.

Assurer du côté les donneurs et les receveurs du bien fondé, en espérant qu'il n'y pas trop d'intermédiaires, est devenu l'équilibre de base.

entrepriseEnfin, un moment et un monde où l'on travaillera vraiment pour soi et peut-être un peu pour les autres. Gagner son paradis dans la solidarité? Question très intimiste.

Beaucoup d'organismes ne survivent que grâce au bénévolat. Il est seulement à rappeler que le bénévolat n'est pas à considérer comme une entreprise comme une autre et qu'elle ne peut "écraser" les prix et les "payés pour". Le bénévolat n'en est plus un si c'est un échange de bons procédés avec un résultat en "win-win". (Dossier)

Le "gratuit" est une denrée rare de nos jours et en profiter sans se sentir redevable d'aucune sorte pourrait faire s'évader la "poule aux œufs d'or". Apporter une participation aux frais de ces généreux donateurs ne peut être oublié. Que cette contribution proviennent de celui qui en jouit au premier chef ou celle de l'État n'a pas vraiment d'importance puisque l'État, c'est nous. Désolé pour ceux qui en doutaient, si l'argent est laid, un monde sans argent est un monde sans potentiels.

entreprisePour le changer, en faire un monde sans argent, il restera à l'inventer.

Question de design?

Non, c'est bien plus dur, encore. Il s'agirait plutôt de mentalité, de faiblesses humaines et peut-être aussi d'humilité.

Mais, quand le bonheur des uns fait, aussi, le bonheur des autres, tout est parfait. Les sacerdoces deviennent réellement généreux.

Ça arrive. Mais, c'est loin d'être garanti sur facture.

 

L'enfoiré,

 

Liens: Précarité pour tous, la norme du futur?

 

Sur Agoravox, bénévoles ou survoltés par l'argent?

 

Citations:

Mise à jour du 9/12/2009 : Une idée qui ne m'étais pas venue et qu'un article me rappelle (extraits):

Une concurrence déloyale entre salariés

Il est là, le leurre d’appel humanitaire : la misère de l’immigré clandestin est utilisée par des employeurs pour accroître la dégradation des conditions de travail de tous les salariés réguliers, nationaux ou non. Il n’y a plus de Code du travail qui tienne, ni de conditions de travail ni de salaires décents. On entend bien la réplique des généreux humanitaires : raison de plus pour sortir de la précarité les immigrés clandestins ! Ils ne seront plus soumis au chantage où les enferme l’absence de papiers réguliers. L’argument serait recevable si leur place n’était pas aussitôt prise par de nouveaux arrivants clandestinement introduits et recherchés par ces mêmes entreprises. Combien y a-t-il d’inspecteurs du travail pour aller vérifier sur place et dissuader « les négriers » d’aujourd’hui de profiter de la misère du monde ? 
 
Mise à jour 20/10/2015: Le volontariat est-il destructeur de l'emploi: podcast
 
   
0.JPGMise à jour 15/1/2018: En début d'année, l'hebdo "Moustique" parlait des Belges comme des gens bien puisqu'ils faisaient du bénévolat.

Beaucoup de jeunes sans travail y pensent pour occuper leurs temps morts du chômage.

Ils en oublient pendant cet épisode intermédiaire, ce pourquoi ils ont été formés et qui ne leur a pas permis de trouver un job à leur mesure.

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Pour maintenir les neurones en alerte, j'écris en freeware sous forme d'un bénévolat avec le pragmatisme resté de mémoire des temps anciens.

Donc, pas d'engagement à tête baissée sans possibilité de se rétracter à volonté.

Aucun angélisme. Le bénévolat semble une solution Win-Win, mais ce n'est pas toujours ce que l'on pense.

Les ASBL profitent parfois un peu trop de la solution de bénévolat plutôt que d'engager en payant le prix plein.

Se laisser entraîner au risque de se perdre dans une voie cachée quand on sait que 10% des ASBL sont utilisées comme forme juridique autre que sociale avec un main d’œuvre basée par une couverture du travail en noir, n'est pas la solution.

Une Fondation est aussi une manière de détourner l'impôt.

 

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