En recevoir ou pas ? (25/11/2009)
Travail rémunéré ou bénévole? Recevoir de l'argent pour sa peine ou donner et c'est gratuit? Voilà les questions qui nous préoccupent.
N'a-t-on pas, un jour, tous ressenti le besoin de rendre service sans en espérer un retour financier? Être solidaire, c'est ça... Enfin, peut-être.
Dans un monde du chacun pour soi, égoïste, on pourrait croire que le bénévolat n'existe plus. C'est tout le contraire. La philanthropie existe, et même là où on on ne l'attend pas.
La période de vie, la plus propice, pour le bénévolat est, bien entendu, la retraite. Le temps n'a, dans cette partie de vie, plus l'importance que l'on voulait lui accorder dans la partie active. Arriver à l'âge canonique de la retraite que l'on veut rendre le plus alerte possible, se rendre utile devient une préoccupation compatible avec les activités plus réduites du retraité. Une volonté de faire le bien surgit, pour le receveur et pour le donneur. Faire ce qui plait sans contrainte, quel privilège. Ils passent, dès lors, leur temps dans les hôpitaux et comblent souvent une carence de poste de travail non obligatoire à première vue mais tellement plus essentiels pour les malades eux-mêmes. Sans eux, des tâches nécessaires mais pas très motivantes seraient abandonnées. L'expérience, tout à coup, garde plus de valeur même si, le plus souvent, les retraités, sont considérés par des jeunes comme des inactifs à éliminer. Non productifs et nuisibles au progrès? Pourtant, au vu des antécédents et de leur travail, ils font faire tourner la "boutique" avec leurs revenus de retraite agrémentés de quelques excédents épargnés avec le temps.
Que les papys continuent à boomer, écrivais-je. C'est toujours vrai. Ils peuvent mieux assumer après avoir assuré. Les protections sociales ont pu, vaille que vaille, apporté un parachute bronzé ou argenté. Le bénévolat permet de rester "in". L'expérience de toute une vie, trop vite mise en jachère, n'est pas n'est pas ainsi perdue.
Méconnue, cette aide supplémentaire bénévole prend une part importante et fait partie de l'ensemble d'une manière implicite en oubliant les frais inhérents à la charge.
Au total, un million et demi de dévoués en Belgique.
Tout le monde y gagne un peu, donc: les retraités, parce qu'ils ne se sentent pas seul et qu'ils retrouvent un peu d'activité que la mise à la retraite imposée par le temps ou par les soucis de rentabilités.
Il n'est pas rare d'observer des situations dans lesquelles le plaisir de construire, de laisser une trace de son passage, d'utiliser ses hobbies au mieux, deviennent tellement importantes que l'argent n'est plus le nerf de la guerre. Améliorer la vie d'autrui, soulager les misères sont des envies bien humaines. Le bénévolat est un don de soi. Les gens qui choisissent de s'y adonner dans des associations n'attendent pas de merci. On ne donne pas pour recevoir dans ce monde avec un âge respectable. Depuis mi 2005, ils sont mieux assurés. Les associations sont civilement responsables des dommages causés par leurs volontaires. Il ne faut pas croire que ce sont les vieux qui sont les seuls dans les rangs du bénévolat. L'enthousiasme peut venir d'ailleurs aussi. Une nouvelle loi va faire sentir ses effets de protection et de reconnaissance. Mille euros par an de compensation seront acceptés sans aucun document justificatif pour encourager le phénomène. Un pourboire, il faut bien l'avouer.
L'UNICEF, United fund, les sapeurs pompiers volontaires, et bien d'autres voies dépendent de législations attribuées au volontariat.
Se rendre utile est devenu tellement motivant que de ne pas faire le premier pas dans le don de soi se résume à rater une marche du bonheur. Le bénévole est en fait la reconstruction de l'image de soi. Donner de son temps, de son énergie et de sa compétence donne de nombreux motifs de satisfaction. Un dialogue plus ouvert, plus libre, moins perverti par l'argent permet de faire connaissance plus profondément par la communication sans la contrainte de la hiérarchie. Un monde où tout le monde y trouve son avantage.
Stop... arrêtons l'angélisme. Rembobinons.
La période de crise que nous vivons, a laissé des jeunes sans travail. Des élans généreux. apparaissent chez eux. Vouloir participer à la vie active et publique pour s'occuper. Pour exister, parfois, tout simplement. Philanthropie voulue ou forcée ? Voilà, la question.
Le périodique "Le Vif" en mai 2007, avait fait une enquête sous le titre "Bosser gratis rend heureux". Surprenant, d'après lui, 56% des bénévoles se retrouvent parmi les moins de 25 ans. Le désœuvrement et le chômage explique cette volonté d'être utile. Le "manque de temps", le rythme trépident de la vie qui veut briser tout espace-temps expliquent le manque de participation des "middle life". Les aînés sont arrêtés par des problèmes de santé et la peur de quitter le "home sweet home" et les risques de l'opération. La volonté politique de rassurer et d'apporter les soutiens sont nécessaires.
« Le bénévolat est en danger, il faut l'aider » écrivait La Libre. La raison généralement invoquée « manque de temps ». La culture, le sport, les loisirs (44%), le social et la santé (41%) sont dans l'ordre, les activités les plus représentées. Motiver est le mot principal. Aider la motivation sera le concept suivant et pas seulement sans argent.
Le journal l'Écho donnait sa version aux antipodes "Le bénévolat ne connait pas la crise". On parlait, à l'époque d'avant crise, du bénévoltat aux États-Unis. Le secteur de la charité affichait complet... faute de moyens financiers. Les dons se sont raréfiés. Si l'altruisme a la cote, il doit s'organiser et les nouvelles solidarités dans un nouveau contrat social ne carbure qu'avec autre chose que du bénévolat quand il s'agit de gérer pour en tirer les avantages en défaut. Les Associations sans but lucratifs, les Fondations, en tant que qu'institutions, sont des personnes morales, créées par un ou plusieurs donateurs pour accomplir une œuvre d'intérêt général. Ce qui ne veut pas dire qu'elles puissent fonctionner sans besoins de moyens qui sortent de la seule bonne volonté. Une entreprise effectue une dotation initiale importante pour obtenir le privilège d'avoir des exonérations de taxes. Les Fondations ne sont pas considérées de la même manière dans tous les pays et essayent essayent de se sortir des fiscalités des pays trop exigeantes. Le profit vient souvent d'ailleurs, De dons et de bénévolats. Est-ce qu'elles sont masquées par derrière des buts plus individuels? Certains n'ont pas manqué de pointer la Fondation de Bill-Melinda Gates qui pourrait orienter la recherche scientifique vers un objectif moins innocent qu'annoncé pour finir par tous désorienter de ses prérogatives.
On entend à juste titre que tout travail mérite salaire. C'est dans les Droits de l'Homme en toutes lettres. Pas de doute. Même s'il n'est pas précisé la hauteur de ce salaire. Est-ce l'idée du rien pour rien, du donnant donnant ou une obligation du meilleur et du pire? Le donant donant ne sera jamais égalitaire.
Sans finances, pour vivre, cela devient difficile. Le « Time is money » est toujours d'actualité, mais sous une autre forme, un autre couvercle. Dans nos vies trépidantes, le temps est devenu plus rare, donc plus cher. Le sentiment est qu'il faut gagner vite et beaucoup pour s'assurer ses arrières. Apporter ce qu'il faut à sa famille n'est plus suffisant, le superflu s'impose de fait par la pub qui le cautionne.
Dernièrement, j'assistais à une scène typique entre un père et son gosse qui pleurait parce qu'il n'avait pas reçu ce qu'il voulait. Le père de répondre:
- Regarde derrière moi, la belle télé à écran plat, tu crois que je n'ai pas envie de me l'acheter?
Nous sommes tous pris dans un canevas de consommation dans lequel le bénévolat se perd en conjectures et n'est pas le plus rassurant.
Car, il y a périls en la demeure à vouloir trop faire gratuitement. D'abord, une tendance au nivellement vers le bas de la société. Une concurrence déloyale vis-à-vi des actifs. Car, le bénévolat, le travail gratuit, c'est aussi prendre la place de quelqu'un qui attend d'obtenir une place rémunérée. Fonction taxée, donc qui reste solidaire, mais moins exclusive. Car dans le contrat, du bénévolat, il y a trois signataires: le bénévole, le receveur de l'aide bénévole et l'État qui ne reçoit plus son obole. Un manque à gagner qui oublierait une partie de la triangulaire, en quelques sortes. Le gouvernement ne fait pas nécessairement les yeux doux à cette manière de pratiquer sans ces rentrées fiscales.
Les syndicats en rajoutent une couche dans le même sens. Ils ne sont pas trop chauds d'accepter le bénévolat dans l'idée bien réelle que le bénévole vole ce poste de travail rémunéré. Des profiteurs se présentent aussi dans le collimateur. La reconnaissance du travail accompli n'est pas toujours au rendez-vous par les gestionnaires de ces hôpitaux, qui ne oublient de faire une différence entre rémunérés ou non rémunérés.
Sur Internet, le tout gratuit est à la mode. Du moins, le croit-on. Il est heureux de constater qu'un vent de bénévolat et de liberté existe derrière les forums. Ceux-ci sont devenu les planches de salut pour meubler le temps de l'absence d'emplois. Mais attention, à la casse, inverse, aux retours de flammes.
L'informatique a fourni des débouchés à des bénévoles en herbe qui se sont mis à développer par plaisir des logiciels libres de droit concurrençant de ce fait les sociétés de softwares bien en place. Les "freewares", les "Open Source" sont de ceux-là. La publicité se greffe de manière pour répondre au besoin de rentrer dans les frais de l'auteur. Les forums, les blogs, les bibliothèques citoyennes en temps de crise, trouvent pourtant de moins en moins de sponsors publicitaire. Des aides en contribution sont demandées. Des participations récurrentes seraient plus judicieuses mais demandent, dès lors, une vision citoyenne plus proche des résultats et du modus vivendi. Problème de transparence qui n'est pas toujours apprécié. Participer financièrement demande pourtant une ouverture bien plus "participative". La démocratie n'est pas uniquement dans les urnes, même si dans le monde des affaires, ce n'est pas encore le travailleur qui décide des tenants et des aboutissants. Dans le monde du gratuit, il en va tout autrement.
La Presse en ligne, elle, imagine le retour du payant. Rupert Murdoch y pense sérieusement. Les pertes du journal papier ne sont plus compensées par les revenus d'Internet. Impensable, disent les jeunes. Payer pour la culture?
Le logiciel « Open Office » gratuit, c'est magnifique, mais c'est copier un original. "La différence, c'est la même chose qu'entre BAR et OPEN BAR", lisais-je dans un journal spécialisé. Il ne faut surtout pas brusquer l'utilisateur avec des nouveautés. Il en existe même qui résiste aux difficultés qu'elles soient en OPEN ou en CLOSE, était-il constaté.
Donc, pas question d'avoir raison trop tôt et de sortir des chemins battus sans biscuits. Foi d'informaticien, le design, c'est la base, c'est toute la différence entre risque et sécurité. Le prix se trouve dans le rapport prix-performance inconnu au départ. L'invention, n'a qu'à bien se tenir, comme conclusion. Le dernier Windows 7, ce sont les utilisateurs « pratiquants » qui ont eu l'honneur de donner leur conseils avec des versions en « pre-release ». Changement notable.
L'épisode 138 de la loi HADOPI a prévu ses décrets d'application le mois prochain. Logique de sécurisation imposée aux internautes ou à tous les acteurs de la vie en société. Invalider les possibilité de couper l'accès à Internet, la répartition des bénéfices chez créateurs dans la plus grande partie était mon soucis majeur, pas le principe. Protéger la création s'est transformé en outil de raccourci du délais d'exclusivité de l'exploitation des films en salle à 4 mois. Il y a un effet secondaire à la posologie, évidemment, mais que je ne reprendrai pas puisqu'on en a parlé sur d'autres antennes. L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions.
Les brevets cassent le progrès, entend-on. S'ils ne protégeaient pas les sociétés créatrices par des copyrights, ils ne pourraient pas rémunérer les recherches. La création en prendrait un coup et ne pourrait s'étendre d'une manière universelle. La conception du "système" est fondamentalement juste. Seuls, les objectifs sont mal définis et les bénéfices mal orientés et partagés.
Dernièrement, les journalistes, vu le manque d'audience des journaux officiels, remettait le couvert et pointaient, peut-être à juste titre, les blogueurs sur la sellettes des fautifs, des mangeurs de postes officiels et rémunérés. Les internautes n'ont pas le "métier" pour exercer le transfert d'informations. Ce n'était pas la première fois. Le problème était soulevé déjà en 2005 avec les blogs encore gestation. L'année passée, une émission télé ,complète, était consacrée au sujet avec un certain humour avec les forums comme pierre de touche.
La crise aidant, la moutarde monte et on se défend de plus en plus fort de part et d'autre. Tout dépend de ce que chacun des bords se charge de traiter dans l'information. Seul l'originalité, le sérieux, l'analyse auront le dernier mot. La complémentarité, voilà la solution à rechercher. Copier l'objectivité vraie ou fausse ou rendre l'information à l'échelle de la population avec plus de la subjectivité. En un mot, "humaniser" l'information. Les journalistes ont du soucis à se faire., était-il dit. Les internautes, tout autant. Les lecteurs sont tellement volatiles dans leur besoin vu l'étendu de l'offre. La fidélité des consommateurs d'informations est tellement peu sûre. Tous pourraient se retrouver perdants. L'information, elle, ne demande pas mieux d'être diffusée à sa juste valeur. Elle ne sera que ce que ses diffuseurs en font. Par une volonté d'intéresser, comme point d'honneur. Par l'intermédiaire de buts moins avouables, cela laisse toujours des vaincus dans leurs rangs. Les gâche-métier, ce serait eux.
Assurer du côté les donneurs et les receveurs du bien fondé, en espérant qu'il n'y pas trop d'intermédiaires, est devenu l'équilibre de base.
Enfin, un moment et un monde où l'on travaillera vraiment pour soi et peut-être un peu pour les autres. Gagner son paradis dans la solidarité? Question très intimiste.
Beaucoup d'organismes ne survivent que grâce au bénévolat. Il est seulement à rappeler que le bénévolat n'est pas à considérer comme une entreprise comme une autre et qu'elle ne peut "écraser" les prix et les "payés pour". Le bénévolat n'en est plus un si c'est un échange de bons procédés avec un résultat en "win-win". (Dossier)
Le "gratuit" est une denrée rare de nos jours et en profiter sans se sentir redevable d'aucune sorte pourrait faire s'évader la "poule aux œufs d'or". Apporter une participation aux frais de ces généreux donateurs ne peut être oublié. Que cette contribution proviennent de celui qui en jouit au premier chef ou celle de l'État n'a pas vraiment d'importance puisque l'État, c'est nous. Désolé pour ceux qui en doutaient, si l'argent est laid, un monde sans argent est un monde sans potentiels.
Pour le changer, en faire un monde sans argent, il restera à l'inventer.
Question de design?
Non, c'est bien plus dur, encore. Il s'agirait plutôt de mentalité, de faiblesses humaines et peut-être aussi d'humilité.
Mais, quand le bonheur des uns fait, aussi, le bonheur des autres, tout est parfait. Les sacerdoces deviennent réellement généreux.
Ça arrive. Mais, c'est loin d'être garanti sur facture.
L'enfoiré,
Liens: Précarité pour tous, la norme du futur?
Sur Agoravox, bénévoles ou survoltés par l'argent?
Citations:
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"Bien des métiers marchands pourraient être remplacés progressivement par des activités gratuites et bénévoles, ce qui pourrait réduire la nécessité de disposer d'un revenu pour en bénéficier.", Jacques Attali
-
"L'honnêteté dans les affaires consiste à posséder à son compte en banque l'argent qu'on refuse à ses créanciers. », Philippe Bouvard
Mise à jour du 9/12/2009 : Une idée qui ne m'étais pas venue et qu'un article me rappelle (extraits):
Une concurrence déloyale entre salariés
Beaucoup de jeunes sans travail y pensent pour occuper leurs temps morts du chômage.
Ils en oublient pendant cet épisode intermédiaire, ce pourquoi ils ont été formés et qui ne leur a pas permis de trouver un job à leur mesure.
Pour maintenir les neurones en alerte, j'écris en freeware sous forme d'un bénévolat avec le pragmatisme resté de mémoire des temps anciens.
Donc, pas d'engagement à tête baissée sans possibilité de se rétracter à volonté.
Aucun angélisme. Le bénévolat semble une solution Win-Win, mais ce n'est pas toujours ce que l'on pense.
Les ASBL profitent parfois un peu trop de la solution de bénévolat plutôt que d'engager en payant le prix plein.
Se laisser entraîner au risque de se perdre dans une voie cachée quand on sait que 10% des ASBL sont utilisées comme forme juridique autre que sociale avec un main d’œuvre basée par une couverture du travail en noir, n'est pas la solution.
Une Fondation est aussi une manière de détourner l'impôt.
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Commentaires
L'enfoiré
Sujet traité aux petits oignons, enfoirades au passage, c'est de bonne guerre d'autant qu'elles ne sont pas fausses ...
Il manque à mon sens un peu d'histoire du bénévolat, qui et pourquoi les gens étaient bénévoles il y a 40 ans ...
C'était surtout pour des raisons philosophiques il me semble, le syndicalisme c'est du bénévolat .
Le gros hic c'est que le bénévolat se substitue aux carences de l'état que le système économique veut de moins en moins présent, pourtant tant de choses restent à faire ...
Bien vu sur les moins de 25 ans et le bénévolat, le non-emploi ne permet plus de se donner une identité sociale, un rôle dans la pièce de théâtre, le bénévolat le permet ...
Il manque à ton texte le "bénévolat d'état", syndicalistes bien sur mais encore avocats de l'aide juridique qui pour 500 € plaident une affaire même si elle dure des années ...
Une autre forme de "benêt-volat" le citoyen qui sert de police de proximité en France... (peu répandu pourtant les affiches sont visibles dans toutes les sous préfectures ...)
Autre forme de bénévolat, les restaurants du cœur (heureusement qu'ils existent) qui, distribuent des repas aux gens vraiment en galère .
Que se passerait-il sans ?
A qui profite leur action à long terme ?
La réponse est simple, s'ils n'existaient pas "nécessité fait loi", les gens se débrouilleraient par des moyens légaux ou non .
L'état en est heureux, c'est autant d'huile dans les rouages sociaux, donc autant de révoltés dans la rue en moins ..
Il ne faut surtout pas oublier que l'état subventionne le bénévolat par le biais des associations, en ces temps difficiles si l'état continue à subventionner c'est pas de la philanthropie ...
Une légère confusion entre bénévolat et les forums, ce n'est pas à mettre dans le même panier : Le bénévolat se veut d'utilité alors que les forums et le journalisme citoyen est plus (à mon sens) orienté vers le journal de Monsieur tout le monde (intime ou d'actualité) .
Dans toutes ces formes de bénévolat je te rassure il y a quelqu'un pour encaisser en bout de chaîne, ce n'est pas à 100% bénévole pour tout le monde ...
Le bénévolat ne tue pas le travail rémunéré, le bénévolat crée de quoi faire croire qu'il n'y a pas tant de gens que cela sans travail ... (c'est le "non-travail" dissimulé )
Pour ma part j'estime que le bénévolat est un complément indispensable de la vie sociale rémunérée, il faut bien compenser le 100% privatisé qui laisse des trous béants dans notre société .
Casser le service public et tout ce qui ne rapporte pas de fric c'est bien mais il faut bien quelqu'un pour s'occuper des fonctions "non rémunératrices" et pourtant tellement importantes ...
Même le journalisme citoyen a sa place dans le bénévolat : si je compare les questions des journalistes officiels sur telle ou telle affaire comparées aux questions des certains journalistes citoyens, il est évident que soit les "officiels" sont devenus cons, soit ils pratiquent l'auto-censure ...
Le bénévolat c'est la possibilité de dire "stop ou encore" sans que personne ne puisse rien y redire .
Le bénévolat emmerde le monde puisqu'il pousse "le payant" à s'orienter différemment pour s'en démarquer.
Vers la qualité ou le SAV ce ne serrai pas mal mais les entreprises ont tellement pris l'habitude de faire de grosses marges qu'elles ont du mal à s'adapter à cette nouvelle donne : Réduire les marges mais pas les salaires et offrir mieux que le gratuit ...
(je pense à l'informatique en écrivant ces dernières lignes ...)
"Tout pour rien et rien pour tout" je te rassure même les entreprises y pensent, c'est à ça que servent les salaires tirés à minima en faisant pleurer les salariés sur les "horribles fins de mois difficiles des entreprises" ...
Quand je regarde les scénarios catastrophe qui nous ont été servis il y a quelques mois et les comportements des banques actuellement, je m'autorise à penser que soit ils se sont bien payés notre tête, soit ils sont assez psychiatriquement malades pour se mettre en position d'attraper la même maladie dont ils se plaignaient voici un an...
Dans ce cadre là l'actionnaire ne serait-il pas un bénévole à la masse qui commande indirectement l'entreprise ???
Le taux variable pour les actionnaires est la gangrène de l'entreprise, on ne demande pas à un actionnaire junkie d'être raisonnable car il ne le peut pas ...
Pour assainir tout ça j'imposerai bien un taux fixe pour les dividendes, ça permettrai à l'entreprise de se projeter et ça éviterai aux actionnaires de vouloir "tout pour rien" ...
;-)
Écrit par : Sun Tzu | 26/11/2009
Sun Tzu,
Tu commences à me connaitre, hé. Agoravox, aussi. Parfois, seul contre tous.
J'aime rassembler l'inconciliable. Je n'ai pas "piquer" toutes les formes de bénévolats. Cela aurait pu être vraiment long. Les avocats prodéo ne sont-ils pas nommés d'office pour se faire des armes dans la magistrature? Donc, une sorte de thèse par la mise en pratique.
Puis, il y a les curés qui exercent dans les quartiers déshérités comme les Marolles chez nous.
"Les gens se débrouillent toujours". Absolument. La solidarité n'est de la précarité en commun. Il suffit d'une inondation ou une guerre pour voir ressurgir l'entraide, ignorée jusque là.
Les subventions de l'Etat existent aussi, heureusement. Elles sont seulement un peu rabotées en temps de crise. La dernière ne fut que la nième d'une longue série.
J'ai mis les forums car les remplir demande du temps et donc, de l'investissement de soi sans rémunération.
Mais c'est du bénévolat avec intérêts divers personnels.
Tout le monde ne peut s'appeler Mère Thérésa ou Soeur Emanuelle, c'est un fait. Il faut des dons d'organisation pour être efficace même dans le bénévolat. Regarde les erreurs lors du tsunami. Les bénévoles n'ont pas toujours fait inverser le problème.
Pour l'informatique, je réponds "tout à fait", l'un tire, l'autre.
L'actionnaire d'action est un bénévole au départ, lors de sa mise. Il ne connait pas grand chose de l'entreprise, il place sa confiance. Mais il espère un retour sur investissement. Donc il perd son statut de "généreux" donateur.
Les banques sont dans le collimateur de Nellie Kroes actuellement, pour l'Europe. Dexia et autres, on du soucis à se faire. Quel pays a déforcé le marché de la concurrence? Voilà bien, un des points où l'Europe est un plus. "Un dividende fixe", impossible, même là, la concurrence joue et les acteurs sont tous différents, les monnaies aussi fluctuent. Nous sommes dans un marché intégré et ça change tout.
Écrit par : L'enfoiré | 26/11/2009
L'enfoiré
En toute franchise, je pratique que très peu le bénévolat. D'abord faute de temps. Deuxièmement, très certainement, par manque de conviction, voire indifférence. Mon horaire est tellement occupé à ce nouveau loisir que je me garde peu d'espace pour me rendre utile auprès d'une personne, d'un groupe ou d'un organisme.
Cela étant dit. Si tant est que je ne pratique pas le bénévolat, je reste attentif, très attentif, à mes nièces. Une d'entre elles doit se diriger vers l'Université. J'essaie d'être présent et de lui apporter ma contribution. Très modeste. Expérience et connaissances. Nous échangeons. Je lui propose une vision du monde qui n'est pas la sienne. Elle se dit ouverte à la discussion.
J'ai particulièrement apprécié les échanges sur cette question sur Agoravox et ceux de Sun Tzu.
En terminant, il est vrai, très vrai, que beaucoup d'organismes ne survivent que grâce au bénévolat. Parfois je m'interroge à savoir si l'État ne se satisfait pas de cette prévalence du bénévolat pour éviter d'occuper un champ qui lui en coûterait. C'est une autre question, n'est-ce pas?
Pierre R. Chantelois
Écrit par : Pierre R. Chantelois | 28/11/2009
Pierre,
Personnellement, je n'ai jamais travaillé sans en recevoir la rétribution. Même à mes débuts, les besoins étaient tellement grands que l'on venait chercher ceux qui avaient la plus petite expérience ou connaissance dans le domaine.
Cela fait un temps que je suis très souvent en communication avec de plus jeunes que moi. J'aime beaucoup transmettre le flambeau de mes quelques quelques expériences.
J'ai pu remarquer que bizarrement pour des jeunes, mais très heureusement, que le bénévolat n'avait pas disparu chez eux.
Le monde est ce qu'il est, il ne faut pas se laisser prendre au "jeu" de l'anonymat s'il y a une triangulaire d'interlocuteurs.
Croyez bien que l'Etat n'est pas perdant dans le processus.
Il faudrait qu'il s'explique sur la question et fasse le rapport pertes et profits. Il doit être gagnant quelque part, sinon, il combattrait le processus.
Tout doit être organisé, même le bénévolat.
Quand on voit parfois la débauche de moyens, parfois en pure perte, lors d'événements comme le tsunami de 2004 et les résultats qui se sont fait attendre.
Écrit par : L'enfoiré | 28/11/2009
links,
En effet, sans organisation, point de succès dans n'importe quelle entreprise humaine.
Écrit par : L'enfoiré | 10/09/2010
http://www.moustique.be/le-magazine/les-archives/4443/16141/benevolat-la-belgique-des-gens-bien
Voilà le message que l'on voudrait faire passer:
La Belgique des gens bien. (donc les autres ne sont pas biens)
Ils sont un million et demi à donner de leur temps pour les autres. Sans eux, notre société serait méconnaissable. Au passage, ils se font du bien, au corps et à l'esprit.
Saviez-vous que 2011 est l'année européenne du volontariat? Grand sourire des 92 à 94 millions de bénévoles actifs dans l'Union. Pour une fois, ils sont mis à l'honneur. En Belgique, ils sont 1,5 million, soit une personne sur six. Autant dire qu'ils sont partout. Et totalement indispensables. Nous pouvons compter sur eux dans les situations les plus dramatiques. Pensez aux volontaires de la protection civile sur la brèche lors des inondations de janvier dernier, aux brancardiers accourus suite à l'accident ferroviaire de Buizingen, aux pompiers de Ghislenghien… Les bénévoles sont aussi présents à nos côtés dans des circonstances heureuses, de la fête du village au camp scout en passant par le pouvoir organisateur d'une école…
Qui sont ces gens bien? Les plus jeunes ont 10 ans et sont délégués de classe, les plus âgés en ont plus de 80. Entre ces deux extrêmes, ils sont 700.000 en Communauté française à se donner, en moyenne, cinq heures par semaine à la collectivité dans le domaine du sport (17 %), de l'action sociale (17 %), de l'éducation et de l'enseignement (10 %). "Les volontaires, c'est tout un peuple", affirme Jacques Defourny, professeur d'économie sociale à l'ULg. C'est ce que met en avant l'exposition Toi+moi+nous. Elle rassemble cinquante-deux portraits de volontaires (en couverture et sur www.moustique.be) et circule pour l'instant en Wallonie et à Bruxelles. Hommes et femmes, de tous âges, posent avec un objet qui les aide dans leur activité bénévole. Des clés pour Coline, 23 ans, qui accompagne des enfants qui rendent visite à leur parent en prison. Une bêche pour Stéphane, 38 ans, volontaire pour une association de protection de la nature. Parmi cette multitude de gens, il est difficile de dresser un profil type. Mais on observe des tendances: les volontaires sont plus souvent des actifs que des chômeurs et sont plutôt issus de la classe moyenne supérieure. "Les très riches et les très pauvres sont moins souvent volontaires", constate Jacques Defourny.
Sainement égoïstes
Qu'est-ce qui pousse les humains à donner ce qu'ils ont de plus précieux - leur temps - à d'autres? Au Moyen Age déjà, l'Eglise prenait en charge "les nécessiteux" dans les hospices, hôpitaux et orphelinats. "Avec la Révolution française, est née la défense des droits de l'homme", explique Jean-Marie Pierlot, coauteur de Communication des associations (Dunod, 2009). Aujourd'hui, il n'est plus seulement question de charité chrétienne ou de militance laïque. Le volontariat répond à un besoin de réalisation de soi. "La première motivation, c'est le plaisir et la rencontre", selon Frédéric Possemiers, président de la Plate-forme francophone du volontariat. Ce plaisir est accentué par l'envie de transmettre ce que l'on sait et l'envie de changer les choses, souvent après avoir vécu une injustice. Il n'est donc pas seulement question d'altruisme, mais aussi d'égoïsme sain. Parce que faire du bien, ça fait du bien. Et pas seulement au moral.
L'euphorie de l'aidant, vous connaissez? C'est cette sensation de bien-être, comparable à celle provoquée par les substances morphiniques, qui nous envahit quand nous nous consacrons à autrui. Le Dr Herbert Benson, cardiologue à l'Université de Harvard, affirme même que les bénéfices pour la santé de l'altruisme sont similaires à ceux du yoga et de la méditation: ralentissement du rythme cardiaque et diminution de la pression sanguine. Le bénévolat réduirait aussi le stress et renforcerait le système immunitaire. Selon une étude des Mutualités chrétiennes, s'investir dans l'associatif et participer à la citoyenneté fait gagner cinq années de vie en bonne santé!
Ce ne sont pas les 106 bénévoles de l'association Abracadabus - tous des seniors - qui les contrediront. Une matinée par semaine, ils se rendent dans des écoles maternelles pour faire la lecture et jouer avec des enfants qui accusent un retard de langage, en général parce que leurs parents ne parlent pas français. "Souvent, les bénévoles disent: "Je ne sais pas ce que j'apporte aux enfants, mais je sais qu'eux, ils m'apportent énormément", rapporte Suzanne Daws, qui gère l'ASBL. Pour les seniors, c'est important d'avoir une activité: se lever, partir à l'heure, maintenir une vie sociale et garder le contact avec la jeunesse." Des projets intergénérationnels, comme Abracadabus, il y en a des dizaines. "Et beaucoup seraient impossibles sans bénévoles", assure Marie Lamoureux de Courants d'âges, une ASBL qui participe aux Carrefours des générations dans soixante communes wallonnes et bruxelloises les 2 et 3 avril prochains .
Les vieux ont de l'avenir
Les aînés (55-75 ans) sont d'ailleurs en train de devenir un véritable moteur du volontariat. "Cela va générer de nouvelles formes d'organisation pour l'associatif, car les seniors ont des compétences et une disponibilité particulières, observe Frédéric Possemiers. Quel contre-pied du discours ambiant sur les aînés, lesquels constitueraient un poids et un risque budgétaire pour la société. Au contraire, ils sont disposés à offrir une richesse, un patrimoine extraordinaire."
Et les jeunes, alors? Répondent-ils à l'appel lancé par Stéphane Hessel, résistant nonagénaire qui, après avoir écoulé 1,7 million d'exemplaires d'Indignez-vous!, publie Engagez-vous! (éditions de l'Aube)? Oui, ils s'engagent encore, mais différemment. Dans les années 60 et 70, ils se battaient toute leur vie pour une seule cause. "Aujourd'hui, on observe de nouveaux combats, en faveur de l'environnement ou des sans-papiers notamment, pointe Jacques Defourny. Mais les militants sont moins nombreux. Les jeunes s'engagent moins durablement et agissent par coup de cœur, par projet." Selon Jean-Marie Pierlot, ce phénomène est lié à Internet et aux réseaux sociaux, qui présentent une énorme quantité de causes à soutenir.Puis, les jeunes de 2011 sont particulièrement pragmatiques. "Les volontaires de moins de 40 ans ont besoin de sentir à quoi ils servent concrètement, directement, observe Jacques Defourny. Ils recherchent l'efficacité, le résultat."
Pourtant, en matière de volontariat, la durée et la persévérance s'imposent. La plupart des ONG ou de grandes ASBL ont commencé petit. A force d'énergie, elles ont réussi à se faire reconnaître et même subventionner, par les autorités qui ont compris leur plus-value. On n'a pas idée de ce que serait notre pays sans les heures de travail que ces bénévoles consacrent aux autres. Certains services à la population disparaîtraient tout simplement. Sans bénévolat, il n'y aurait plus d'écoles des devoirs, plus de visites de personnes âgées isolées, plus de banques alimentaires, ni de spectacles et de concerts amateurs… "En Communauté française, sans volontariat, on perdrait 55 % de l'offre scolaire organisée par les bénévoles des pouvoirs organisateurs, assure Frédéric Possemiers. On perdrait aussi 55 % de l'offre des lits en milieu hospitalier et en maisons de repos!"
Ils multiplient l'argent par dix
Continuons à parler chiffres. Le Centre d'économie sociale de l'ULg a calculé que l'ensemble des mouvements de jeunesse fonctionne avec 22 millions d'euros par an. Vingt millions sont payés par les parents, soit de 165 à 245 € par enfant et par an, et deux millions d'euros octroyés par les pouvoirs publics. "Si on devait valoriser ces heures de bénévolat, on atteindrait 200 millions d'euros par an, calcule Jacques Defourny. Donc, les animateurs volontaires multiplient par dix l'argent investi!" C'est ainsi qu'une heure d'activité au Patro ne "coûte" que 0,06 € par enfant. "En fait, résume le professeur Defourny, si le volontariat disparaissait, les effets seraient plus graves pour les citoyens que ceux de la crise économique puisque au total, il représente 200.000 équivalents temps plein par an. Sans compter les permanents salariés. Ce serait un cataclysme sociétal!"
Isolement grandissant des personnes, vieillissement croissant de la population, inégalités de plus en plus criantes: le bénévolat n'a jamais été à ce point indispensable. C'est pourquoi la Plate-forme francophone du volontariat appelle à faciliter l'accès au statut de bénévole pour les allocataires sociaux. Et pour les travailleurs, elle rêve d'un "congé citoyenneté" de quelques jours par an qui éviterait de perdre des jeunes volontaires au début de leur vie professionnelle. Car les organisations qui cherchent des bénévoles sont toujours plus nombreuses (les candidats trouveront leurs annonces sur www.yaquasengager.org). Ils veulent se faire du bien en se rendant utiles. Et vous?
Écrit par : L'enfoiré | 22/03/2011
Chômage avec l'humour
http://www.rtbf.be/video/detail_le-cafe-serre-de-thomas-gunzig-22-10-13?id=1863540
Écrit par : L'enfoiré | 22/10/2013
Pourquoi vous ne devriez jamais travailler gratuitement
« Si vous êtes bon dans quelque chose, ne le faites jamais gratuitement », dit le sempiternel ennemi de Batman, le Joker dans l’épisode « The Dark Knight ».
Pourtant, à première vue, le travail bénévole semble être une bonne idée, en particulier pour les débutants, soucieux de démontrer leur valeur, de rencontrer des professionnels qui pourront leur ouvrir d’autres portes, et de faire leurs premières armes. Pour ces raisons, il est devenu banal de voir des professionnels travailler gratuitement, en particulier dans les métiers créatifs. Mais dans le Financial Times, Emma Jacobs affirme que l’on trouve aussi de plus en plus de commentaires sur internet de personnes qui se sentent flouées ou qui en refusent le principe. En outre, elle rappelle que l'emploi rémunéré apporte une valeur ajoutée importante pour l'employeur.
L’année dernière, le critique musical Barney Hoskyns a exhorté les pigistes, créatifs et musiciens de cesser de travailler sans contrepartie avec un manifeste qu’il a publié en ligne. «Si vous vous laissez séduire par le mythe que votre travail non payé « fera bien sur votre CV », comprenez que c’est non seulement la prise en charge de vos aînés remplaçables que vous menacez, mais aussi votre propre avenir. Il vous sera impossible de facturer votre travail à l’avenir, si vous avez déjà dit qu’il n’avait pas de valeur», écrit-il.
Il observe que les entreprises qui sollicitent le travail bénévole le font en misant sur l’idée qu’elles trouveront de toute façon quelqu’un qui acceptera ce travail, et la crainte de perdre une opportunité de faire connaître son travail au profit de ce volontaire. « Mais qu’avez-vous à perdre à dire non ? Les rédacteurs, designers, et les photographes aident l’entreprise à atteindre son objectif. Il est fondamentalement incorrect de ne pas les payer ».
Le gourou du marketing américain Seth Godin estime que les personnes qui acceptent de travailler gratuitement de temps à autre témoignent de cette manière qu’elles « ne croient pas assez en ce qu’elles font pour se faire payer pour leur travail ». Selon lui, le salaire n’a pas pour seul objet d’assurer l’existence du travailleur, mais il fournit aussi une évaluation de la valeur de son travail.
Enfin, il y a aussi la question des stages non rémunérés. La journaliste explique que les entreprises ont en fait tout intérêt à les rémunérer.
Selon des travaux de recherche menés par la National Association of Colleges and Employers, une association américaine, 60% des stagiaires qui avaient été rémunérés pendant leur stage se sont vus proposer un poste au sein de l’entreprise, à comparer avec seulement 37% des stagiaires non rémunérés. L’explication vient de ce que les employeurs ont tendance à donner des tâches ayant plus de valeur ajoutée aux stagiaires rémunérés pour rentabiliser leur présence. Ainsi, ces stagiaires ont davantage eu la possibilité de démontrer ce dont ils étaient capables, tout en engrangeant une expérience valable.
Enfin, selon Ben Lyons de Intern Aware, une organisation britannique qui milite pour des recrutements plus justes, payer les stagiaires permet aux employeurs d’étoffer leurs possibilités de choix en matière de recrutements, car ils ont ainsi accès aux candidats potentiels moins favorisés qui ont besoin d’un salaire pour vivre et qui n’auraient pas pu répondre à leur offre de stage si celui-ci n’offrait pas de compensation.
Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=hr&item=pourquoi-vous-ne-devriez-jamais-travailler-gratuitement&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 27/06/2014
Thomas, guide bénévole: «Mon payement, c’est le plaisir»
Ces visages qui forment le nouveau bénévolat en Belgique (abonnés)
Ils ont aussi « fait 2014 ». Ils, ce ne sont pas des stars, des footeux ou des politiques. Juste des anonymes, qui, une heure par mois, par semaine ou par jour, donnent de leur temps gratuitement pour une société meilleure.
Ces 24 et 25 décembre, Le Soir les met à l’honneur. Voici le témoignage de Thomas, citoyen passionné.
« Je suis né à Bruxelles, je vis à Bruxelles et je dis souvent que sans doute je mourrai à Bruxelles ! » C’est que les « hôtes » de Thomas attachent une certaine importance à son origine : leur guide est-il natif de la capitale bruxelloise ? Cela fait deux ans et demi que Thomas fait partie des « Greeters », après la découverte de ce bénévolat original via un article de presse. Les « Greeters » sont des citoyens passionnés par leur ville qui la font découvrir aux touristes de façon bénévole : « Nous ne sommes pas des guides professionnels, explique Thomas. Donc nous n’empruntons pas des parcours classiques. L’optique est vraiment de découvrir la ville sous l’œil de quelqu’un de local qui vous présente ce qu’il aime, ses coups de cœur, ses bonnes adresses,… Le tout dans un climat bon enfant. » Ce qu’il aime, lui, est de présenter aux touristes Jette, son quartier, généralement peu couru par les vacanciers et de le confronter au centre-ville. « Jette, c’est un peu un village dans la ville, précise-t-il. Au printemps, c’est très vert. J’aime montrer ce contraste avec le centre-ville très animé, très touristique. Passer la frontière du canal, comme on dit. »
Thomas parle cinq langues : le français, le néerlandais, l’anglais, l’espagnol et le chinois. Au fil de ses quelque 40 visites (des greet comme on dit dans le jargon), il a déjà guidé beaucoup des Français, mais aussi des Anglais, des Russes, des Australiens, des Néo-Zélandais… Une sorte de voyage également pour cet employé de bureau dans l’import-export ! Passionné d’Asie, il a lui-même été greeté lors de son voyage en Chine. Cet été, il a aussi guidé une jeune Chinoise qui faisait un tour d’Europe : « Le greet a duré huit heures ! A la fin de la journée, je lui ai dit que si elle voulait aller voir le match des Diables, elle devait se rendre au Heysel. Et je lui ai donné un petit stick de maquillage ! Elle était au stade le lendemain… » En général, les visites de Thomas durent entre trois et quatre heures. Même si certains touristes insistent pour lui donner une petite « dringuelle », il refuse : « Cela doit rester bénévole. Mon payement, c’est le plaisir ! » Mais il l’avoue : quand il termine sa visite par une bonne bière belge dans son bar fétiche (pas question d’échouer dans un piège à touristes !), ce sont souvent les visiteurs qui payent la tournée !
Source: http://www.lesoir.be/741855/article/culture/2014-12-23/thomas-guide-benevole-mon-payement-c-est-plaisir
Écrit par : L'enfoiré | 24/12/2014
Une remise en question du volontariat en Belgique
Le volontariat est-il destructeur de l'emploi?
A voir dans les mises à jour du jou
Écrit par : L'enfoiré | 20/10/2015
Et si on travaillait pour rien?
https://www.arte.tv/fr/videos/103447-002-A/et-si-on-travaillait-tous-et-toutes-gratuitement/
Écrit par : Allusion | 08/02/2022