La grande marre du virtuel et du réel (02/08/2010)

Un billet qui disait "J'en ai marre du virtuel" me faisait rêver avec humour.

1.jpgIl y a bien longtemps déjà, j'implorais "Internet, reste net".

Vœux pieux, par excellence.

Depuis certains, dans le virtuel, s'y retrouvent  dans une seconde vie. D'autres, encore, s'y sont intégrés jusqu'au cou, sans même s'en apercevoir et s'y plaisent en se demandant, peut-être, comment on faisait autrement dans le passé sans la technologie d'aujourd'hui.

Le jeune rédacteur, Kouros, dont c'était le premier article sur l'antenne Agoravox, en avait marre du virtuel, disait-il De l'humour faisait partie de son billet. J'ai aimé. Cela valait plus qu'un commentaire.

Pour commencer, on ne s'improvise pas dans le monde virtuel. Il y a eu la fameuse rupture du numérique vis-à-vis de l'analogique.

Comme je le lisais "Internet n’est pas seulement un nouveau média se juxtaposant aux précédents. La rupture numérique actuelle, en phase avec de profondes mutations sociologiques, affecte tous les usages et tous les supports. Elle redessine le paysage général des marques et de la consommation, du divertissement et de l’information; elle bouleverse l’organisation de la filière publicitaire, la répartition des rôles et de la valeur entre ses acteurs…".

Le virtuel est loin d'être un jeu. Il est même très sérieux.

Le monde réel est-il en passe de disparaître, comme le laissait entendre le philosophe, Jean Baudrillard? Cette vidéo tend à le faire croire car le virtuel serait d'après lui une simulation pour redonner vie à une vie antérieure et perdue. L'espace et le temps serait dissout dans le virtuel pour assouvir notre convoitise. Séduction pour la facilité que le virtuel apporte incontestablement. Si le virtuel n'apportait pas une amélioration de la vie réelle, il n'existerait pas. Si l'image est violente quand elle est délivrée en vrac,  sans filtres, au travers des médias, elle rend le monde à des dimensions plus étroites, mais aussi plus recentrée sur les vérités d'un ailleurs qui n'existeraient pas sans le virtuel. Personne ne peut vivre ces événements en même temps, mais de savoir qu'ils existent apporte un regard moins nombrilistes et une impression de jouer dans la cours des autres peu importe les distances. Photographe, il parle de pellicules qui feraient disparaître les sens du monde comme l'odeur, le son, une fois, l'image imprimée sur elles pour renaître avec une entité autonome non informative ni démonstrative et qui n'aurait plus rien à voir avec la réalité pour devenir des images sans plus. Celles-ci raconteraient une autre histoire à la mesure du regard de son interprète. La technique, non dominante, resterait précieuse en changeant les perspectives par le langage de l'image. La technique évolue à grande vitesse. Nous ne sommes plus à l'ère des pellicules. Le numérique a apporté, ce que la pellicule ne pouvait faire: le transfert instantané de l'image, du son, du mouvement, et presque du toucher et de l'odeur. L'image est devenue encore plus volatile. Elle n'est plus accessible que par l'intermédiaire d'une technique d'interface et non plus en direct, de visu.

Après ce rappel, en écho, essayons de réactualiser avec des impressions fraîches en provenance d'un ailleurs et pas moins virtuel pour autant. Le mien. Mon avatar et mon pseudo entrent, déjà, dans la virtualité par eux-mêmes.

Mais, suivons le fil rouge de Kouros, qui parfois confond tous les médias...

"Internet, monde virtuel. Quel scoop !"
Si cela pouvait, au moins, être resté un scoop? Si seulement, on avait pu espérer un "come back" avec plus de fraîcheur à reconstruire le réel en y ajoutant quelques règles d'utilisation. J'avais écrit, un jour, "Allo, Virtuel, ici, Fantôme". J'y exprimais les tares de ce monde virtuel avec humour autant qu'il se pouvait.
"Il y a encore quelques journalistes attardés qui planchent là dessus."
Ils n'ont pas fini de s'y plancher, de s'y noyer, même, dans une marre d'encre, aussi, à force de s'y pencher. Un phénomène de société comme Internet, "... un monde qui vit depuis bien longtemps dans le virtuel", se discute mais comme toujours, s'oublie très vite quand les points positifs effacent les ennuis qu'il engendre.
"Je regarde l’allée de la galerie commerciale ou je viens de faire mes courses. Qu’est ce qu’il a de réel, le monde que je vois."
Il est peut-être plus tangible, plus tactile, plus odorant mais tout autant superficiel, car interprété par la publicité. Aujourd'hui, on parle même de choses que l'on ne voit pas. Pour le démontrer, je ne vais pas me retrancher derrière l'histoire qui excite les scientifiques et qu'ils appellent "trous noirs". Non, de cette espérance à trouver quelque chose de réellement profitable et sans tares.
Dans le virtuel, on dépasse le réel, de concert, pour se retrouver dans le temps des utopies et des fantasmes.
"Montagnes de chocolat qu’il faut écouler après les fêtes. Achète, ils apportent le bonheur. Le dernier écran plat qui ne coûte que 199€, achète, c’est indispensable."
La bonne vieille "petite lucarne à images", la télé s'est perdue dans la Toile. Les budgets de publicité que l'on se payait par la télé ont simplement viré de bord en s'épaississant face aux "généreux donateurs" des temps de crises. Sur cette Toile, elle subit beaucoup moins de censures et de contraintes sans médiateurs. Je ne vous rappellerai pas les spams qui s'intercalent sans aucune retenue efficace. Quant à ce dernier écran plat, s'il est peut-être une nouveauté, il retrouvera la "bombance" d'antan  avec le relief des images. Pas de panique, de la réflexion. En technologie, on n'investit pas. On l'utilise si besoin et on passe à autre chose dès que l'envie se perd ou s'estompe.
"La pub qui te promet que ton téléphone est gratuit, il faut prendre, puisque c’est gratuit."
Le problème est là. On a cru que tout était gratuit. Alors que rien n'est gratuit en réalité. C'est le plus grand attrape-mouches, cette fausse gratuité. Pour Google, la gratuité, c'est son leitmotive, sa raison d'être et sa cure d'élargissement. La liste est longue de ses dons généreux en compensation à nos efforts gratuits. Facebook, lui, est un passe-droit de pub, de volonté personnelle d'y exister en amis virtuels, plus rentable pour l'un que pour l'autre de ses acteurs du jeu.
"C’est ça le vrai monde. Il est palpable, plein d’objets et de promesses qui rendent heureux.", mais aussi un monde de leurres, de faux semblants.
"... j’ai acheté du bonheur en pagaille et je suis triste ?"
Le bonheur resterait-il dans les prés?
"Curieux, serait-il possible que ce monde ne soit pas celui qu’il parait être."
Le réveil sera brutal.
"On est en France, un pays riche, où on vit bien, où les ¾ de la planète voudraient vivre ?"
Là, apparemment, on a passé une bonne nuit !  Peut-être le documentaire à la télé, hier soir, a permis d'ouvrir quelques pensées érotiques. Mais de quoi vous plaignez-vous, vous avez eu un véritable feuilleton de l'été sans télé, un reality show, un Dallas remis au goût du jour. Une histoire de famille qui dégénère en affaire de linge sale. Nous avons eu un thriller politico-identitaire avec de multiples sessions de repêchage. Chacun son truc en plumes ou à poil...
C'est au matin que "...je regarde la télé pour éviter de penser, c’est mieux ainsi. Un enfant vivant dans un désert d’Afrique dit, souriant, qu’il ne veut pas aller à la ville, parce qu’il est bien, que la ville est trop grande, et qu’on ne trouve pas facilement à boire dans la rue. Il habite dans le désert et il y trouve plus facilement à boire que dans la rue de la ville ? Ben oui, mon bonhomme, parce qu’il n’a pas d’argent pour aller au bar. Moi je trouve normal de donner 2€ pour un café, lui, il ne comprend pas qu’on paye un verre d’eau. D’ailleurs il ne comprend pas bien pourquoi, on a de l’argent."
C'est ça le choc des mondes. Moi, ce n'est pas la télé que j'allume en premier mais mon PC. La radio m'a déjà alimenté en nouvelles du jour. Mes emails, les blogs et forums m'apprendront ce que les radios ne disent peut-être pas. Mais, faut pas trop rêver.
Faudra, aussi, cher Kouros, me donner la référence de l'émission sur l'Afrique, car cela pourrait être une interprétation malheureuse. Les jeunes de là-bas quittent pour trouver du travail, souvent imaginaire dans la plupart des mégapoles. L'exode a commencé et ne s'arrêtera pas de si tôt. Mais peut-être trouvera-t-il un job sur les poubelles des mégapoles comme me l'apprenait un "Vu du ciel" au Sénégal, lundi dernier.  Le bar, le bistrot dans son coin désertique, il n'en a jamais vu. Le verre d'eau, il sait où aller le chercher. Il enverra peut-être sa mère avec des grandes cruches sur la tête au puits à 5 kilomètres de chez lui. Le marchand d'eau continue sa tournée dans les villes, mais il ne peut qu'être parcimonieux. L'eau est chère. Ce sont les touristes qui lui passeront la monnaie pour la photo et qui ne penseront qu'à prendre leur bain dans les hôtels, le soir tombé.
"Son père non plus d’ailleurs. Il sait que contre du lait de chèvre on lui donne des trucs ronds en fer, et qu’avec les trucs ronds on lui donne des légumes. Ce qu’il veut, c’est les légumes. Il n’a jamais ramené de trucs ronds au campement."
Dans ce monde, on connaît, ce qu'on a perdu trop souvent, la solidarité du désert qui fait vivre et souvent survivre.
"Une île habitée par des hollandais se meurt. Le niveau des mers monte et chaque année les tempêtes balayent un peu plus les habitations. Ils vont partir, c’est sur, de toute façon ils ne pèchent plus parce que les bancs de poissons ont été décimés et cette putain d’algue verte leur pourri toutes les cotes. J’y peux rien moi, je les plains mais qu’est ce que je peux faire pour eux."
Les Hollandais, là, pas de problèmes, faut pas trop s'inquiéter. Ils ont l'expérience des choses de la mer. Vivant sous le niveau de la mer, cela donne parfois des frissons mais ils ont appris à jouer avec les risques. Ils investissent et la force des marrées, ils connaissent.
"D’ailleurs ils sont comme les indiens des San Blas qui vont voir leurs îles englouties tôt ou tard, comme les pécheurs d’Amérique du sud qui ne trouvent plus de poisson parce que les bateaux usines ont purgé leur cotes de tous ce qui pouvais y vivre. Comme les nomades d’Afrique qui voient le niveau des puits baisser."
Le réchauffement climatique vient tout de suite à l'esprit. Nos petites chaleurs de cet été commençaient à bien faire.  Ne plus utiliser l'eau pour les voitures et les jardins, vous vous rendez compte...
"Ca me dérange tout ça, aller je zappe."
Moi, je ne peux pas. Ma zapette ne fonctionne plus. Faudra peut-être la remplacer. Est-ce la zapette qui déconne, la batterie qui s'épuise? Je vais regarder ce que le monde du virtuel, va me proposer.  Un click ou deux, un "search ou un find" et on a déjà une petite idée. On remplace tout, aujourd'hui mais sans faire dans le détail. Quand le cendrier de la bagnole est plein, on pense à la remplacer, non? L'Africain, lui, penserait à en faire autre chose, un jouet pour les gosses de cette zapette défectueuse. On a l'ambition de ses idées.
"Tiens, une émission sur la terre vue du ciel. De nuit c’est formidable. Tous ces pays riches dont on peut voir les lumières depuis le satellite. Une Amérique multicolore, une Europe illuminée comme à Noël, que c’est beau. Pourquoi les autres pays n’illuminent pas de la même manière ? Toute cette énergie pour éclairer des rues vides, pour climatiser de riches vacanciers qui ne supportent pas la chaleur des tropiques, pour réchauffer des immeubles géants, pour illuminer les hôtels de luxes, parc d’attraction, zones industrielles qui sont si belles à contempler, building, super marchés ou l’on trouve toutes ces merveilles qui rendent si heureux."
Vu du ciel, tout est beau. Il n'y en a pas vraiment d'autres. C'est à l'atterrissage que cela se complique. Celui de lundi dernier restait au raz des pâquerettes et au fil de l'eau. Sur les abords de Dakar, on s'intéressait à la mangrove. Bizarre, pourrait penser l'habitant aux paysages verdoyants. Des hommes de conviction s'y retrouvaient pour l'étendre, la réintroduire, là où elle avait disparu avec les poissons qu'elle abritait. La mangrove comme planche de salut, vous vous rendez compte?
"Je peux même voir le coin où j’habite, enfin, de loin bien sur. Pareil, il est tout illuminé. Il brille comme à la parade. Dedans il doit y avoir ma maison. J’ai laissé la lumière de dehors allumée."
Voir sa maison de haut, un internaute comme moi penserait peut-être à "Google Earth". On voyage gratis. Si ça date un peu, si l'environnement n'a pas pas trop changé, cela donnera l'illusion. Mais à quoi bon? La vue de son chez soi ne remplaceront jamais une vue du ciel.
"Allez Hop, les infos. Ça fait deux jours que je n’ai pas de nouvelles du monde. Cyclone, normal, c’est la saison, c’est vrai qu’il y en a plus ces dernières années. Grèves, il faut plus d’heures de repos et plus de salaires pour acheter les trucs qui rendent heureux."
Et si je retournais à une info locale d'un autre matin à la radio? On y parlait de la réforme de la Poste. Là, le virtuel a fait des dégâts. Internet et son monde impitoyable faisait peur. On ne s'écrit plus de lettres de nos jours dans le monde du réel. Le facteur, après lui avoir réglé sa tournée par ordinateur avec le logiciel Georoute déjà en version 3, se voit remplacé par des "auxiliaires de la Poste" qui ne travailleront que quelques petites heures par jour à un tarif dérisoire. "Il faut s'adapter ou mourir" concluait son patron. Notre monde réel de la concurrence a dépassé la fiction de la virtualité.
"Rien de neuf. Élection, machin veux être kalife à la place de truc, et n’est pas d’accord avec bidule dont il reconnaît qu’il n’a pas tout à fait tord sur le reste. Il n’a pas déjà été élu avec les voies de bidule celui là il y a sept ans ? Bon, on s’en fout."
Zombies, levez-vous. Les crêpes bretonnes que l'on envoie en l'air et qui retombent à gauche ou à droite, mais jamais dans la poêle du coté qu'on espérait, peut-être faudra-t-il moins rêver à un Président a bien compris le manège, pour tirer la couverture à lui. Non, il l'a écrit, il n'est pas populiste. Il veut le bien des Français avec les Français. Il a seulement changé de registre quelques fois, m'a-t-on dit. Du bling-bling "à la Bush", il serait passé au social mitigé "à la Obama". Celui-ci a des tendances à faire ombrage à son entourage et ça c'est gênant.
"Les grands patrons sont trop payés, les petits s’en sortent pas, le tourisme a baissé cette année. Je n’ai pas l’impression d’apprendre grand-chose. C’est toujours pareil, le ronron des infos qui à force d’êtres identiques nous font croire qu’il est normal d’avoir plus de vacances, d’avoir l’essence plus cher, que les prix augmentent, que la criminalité augmente, que le nombre de psys augmente (les prix aussi, c’est normal), qu’il faut aider l’économie, qu’il faut améliorer la croissance … Plus de croissance, construire, gagner, consommer plus, toujours plus, sinon tout va mal."
La société ne nous a jamais appris autre chose que d'être con-sommateurs pour être con-sidérés. Il ne consomme pas nécessairement ce qu'il produit, mais il restera la poubelle pour les excédants. Un drame? Non, un "gentlemen agreement" entre tous les acteurs d'un même scénario.
"Stop, il y a un truc qui ne colle pas. Tout nous dit qu’on va droit dans le mur et un type très sérieux m’explique qu’il faut continuer. ¼ de la population bouffe les trois quarts du gâteau mais il faut continuer, c’est normal. Et bien sur les ¾ des pauvres cons restant doivent rester chez eux, ne pas immigrer, ne pas avoir la bombe atomique et nous regarder nous bâfrer sans rien dire"
Là, on entre dans le réel. La cure de virtuel n'a pas été infructueuse. Le virtuel n'y a ajouté qu'une couche, mince sur fil, comme on dit dans le milieu, mais elle s'est fixée dans le subconscient.  Le virtuel a repassé sur les plis généré par les habitudes. Le monde s'est rétréci. Sur la Toile, on discute sans frontières. Les murailles infranchissables des distances n'existent plus. Internet, le Web, le "www" se sont immiscés pour boucher les failles de notre inconscient en augmentant nos connaissances des autres terriens.

"Pourquoi on continue ?"

Là, on arrive à la croisée des chemins. Nos destins très particuliers, nos rêves éveillés d'un demain toujours meilleur,  ont été ébranlés avec ce réel imagé. Chacun a une part de virtuel, son jardin secret qu'il faut ajuster.

"Je n’ai plus envie de produire, je ne veux plus consommer, c’est sans moi. Je ne peux rien arrêter, si ce n’est ma participation à cette énorme fumisterie qui s’appelle vie sociale, politique, mondialisation et course à la consommation."

Chiche. La grève de la consommation, on l'a essayé en Grèce, en Italie. Pendant... un jour. "Tout récent, les blogueurs italiens descendent dans la rue pour la liberté de la presse", lisais-je. En France, les blagueurs descendent en flamme, cette même presse. Ils ont la leur dans forums ou des blogs. Curieux, non?

"Et Internet dans tout ça ? Bof, la routine. Des milliers de blogs qui crient la détresse, la mort ou l’ennui, parce que le monde réel ne leur apporte pas le bonheur promis."

Faut s'ouvrir l'esprit comme je le disais, et au besoin passer à des émissions qui ne transmettraient qu'une vision partielle. Il y a 150 chaînes, dites-vous Kouros, elles ne sont pas toutes en français, d'accord, mais les images ne demandent pas toujours de son pour s'apprécier en comparaison.

"Je coupe la télé. Je pars dans mon monde réel"1.jpg

Là, faut faire gaffe. Faut pas se leurrer. Là, aussi, même sans pseudo, sans avatar, on met d'autres masques bien réels. "Le monde entier est un cactus", chantait Dutronc en 1967. Internet était encore dans les limbes.

On continue à faire semblant tout aussi bien dans le réel mais dans les formes.

C'est vrai, on est plus policé, plus diplomate dans le monde réel. Mais, on y perd en sincérité. Sous le couvert de l'anonymat, les masques tombent. Les caractères ressortent sans filets. L'anonymat du virtuel protège néanmoins de l'exclusion. Catalogué, il rejoindra le monde du réel. Le drame du "virtuel" a ses racines dans le "réel".

1.jpg On harcèle sur Internet, c'est un monde cruel. Les sourires sont souvent aux abonnés absents. On y joue de plus en plus à la politique. Sans le secours du visuel, plus de délit de sale gueule. Le plus comique, c'est quand le virtuel commence à catégoriser, à cataloguer ses relations. Dès cet instant, les choses se compliquent. L'image de l'interlocuteur est inventée et on passe au délit d'opinion. Mais, de toutes manières, on y garde moins de "morts" au placard.

Dans la "marre au virtuel", en connaissant les règles du jeu, en choisissant sa dose acceptable, en cherchant bien, on peut arriver à en sortir quelques autres vérités et qui ne sont pas les officielles. Beaucoup d'expériences plus proches, plus en adéquations des citoyens et de leurs humeurs.

Dans un vol au dessus d'un nid de coucou, en nageant dans la marre réelle des "canards", on doit aussi s'y mouvoir avec prudence, si on veut espérer un sourire en retour.  Alors, on fait attention. Au pire, ce sourire-là pourrait être non représentatif et très sournois. Les convenances imposées dans les communications en société sont passées par le feutré.

Les raisons de cela résideront probablement dans un des chapitres de l'anthropologie ou de la psychanalyse. Le réel des hommes se balade à vue dans l'analogique avec des règles propres de comparaison. Dans le réel, une porte peut être entrouverte. Le numérique ne connaîtra jamais cette astuce du langage.

20100728Cendrillon chez le Roi.jpgLes combats dans le virtuel ou dans le réel jouent dans des nuances et des subtilités différentes sur des terrains différents. Ils se complètent., se masturbent avec des idéaux, des utopies.

Le virtuel a l'avantage qu'on le quitte à loisir. Les "crèmeries" y sont nombreuses et disponibles dans une sorte de seconde vie. Est-ce mal? Pas vraiment, si on connait les tenants et les aboutissants.

Le réel essuie ses pieds avant d'entrer, il s'impose, mais, une fois à l'intérieur, se perd en conjectures et en faux semblants.

De guerre lasse, dans le monde réel, on chante, on attend que le monde change, elle panique ou alors, on danse ou encore plus  simplement, on espère et on dit "Je veux". On ne sait pas nécessairement jusqu'où va la piste de danse et par quels moyens, elle laissera une sortie honorable. Si cela fait passer la mauvaise humeur, c'est déjà ça.

Nous entrons, dès lors, dans un autre monde : celui de la symbolique. Comme disait un de nos musiciens "Le quotidien est physique. La musique nous renvoie à la métaphysique".

Le monde de la métaphysique, du symbole, si cela rapporte plus à ses interprètes qu'à ceux qui les écoutent, il faut l'admettre, au moins, rassurera l'ensemble des mondes.

Comme le chantait Jacques Brel, enfin presque, "Chez ces virtuels-là".

 

L'enfoiré,

 

Les Agoravoxiens, un esprit virtuel ou réel?

 

Citations:

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