Fusion ou scission dans la gestion humaine (12/01/2012)

0.jpgPourquoi se marier et ensuite s'apercevoir qu'il vaudrait mieux divorcer ? La réponse est presque bancale au niveau d'une famille. Au niveau politique d'un État, d'une entreprise commerciale, ce n'est pas aussi clair. Il y a l'histoire des empires (1) (2), mais, aujourd'hui, au niveau de la gestion publique et privée, qu'en est-il ?

La vie en famille est préconisée par les religions et par les États. Normal, si ce n'était pas nécessairement plus rentable financièrement pour ses membres.

D'où, de plus en plus de concubinages. Vivre ensemble sans cumul des revenus des époux. Meilleur fiscalement parlant, moins coûteux en cas de divorce. L'église chrétienne, malgré son opposition, ne peut contrer cette tendance. Les lois de la charia et le mariage résistent par la criminalisation de l'adultère.

Pour des raisons spécifiques, chaque entité tente l'expérience de vivre ensemble dans un même environnement, jusqu'à arriver à un point "critique".

Fusionner pour un État, c'est se donner plus d'espace, répondre à une augmentation de sa population, étendre sa culture, son pouvoir et augmenter ainsi son influence. Une histoire de David contre Goliath.

Pour une société privée, le but est plus financier. Augmenter les bénéfices, lisser les pertes, étendre son pouvoir de vendre sa production et ne pas se faire manger par un compétiteur éventuel. Pour y arriver, c'est supprimer les redondances de postes, rationaliser les coûts par l'économie d'échelle. Le film Mille milliards de dollars est l'exemple type de cette manière de raisonner.

Dans les faits, chaque entité arrive-t-elle à ses fins ?0.jpg

L'histoire n'explique pas tout. Les politiques utilisent les anniversaires comme preuve de leur bonne foi. Le récent 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne D'Arc n'est qu'un exemple de la survivance d'un patriotisme. Pourtant les temps changent et on oublie de les réajuster en fonction des conjonctures. Pas confondre, la France d'alors, n'était pas celle d'aujourd'hui.

Au sommet des entreprises privées, c'est la fusion qui est généralement préconisée. Fusionner différentes cultures nécessite du temps pour passer le cap de la compréhension globale.

Travailler en équipe, avoir des collègues qui doivent collaborer dans le même but, n'est souvent qu'une apparence surtout quand les antécédents ont été longs et que les habitudes en "séparés" se sont incrustées dans les mémoires. 

De plus, les "nouveaux associés" sont souvent des "anciens compétiteurs". 

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On importe d'autres "cultures" sans préparation pour accommoder la nouvelle structure.

A y regarder de plus près, c'est plutôt le travail en "stand alone" qui est inculqué depuis l'école. On ne passe pas son examen de passage en équipe. C'est la compétition tous azimuts qui s'est installée au travers de soi et mène "naturellement" au chacun pour soi. La solidarité n'est qu'apparente et poussée par les intermédiaires du management qui eux voient un avantage financier personnel dans l'opération de fusion.

Personne n'est le clone d'un autre. Le haut degré de complexité a poussé à créer des experts en tout. Encore faut-il que cela soit complémentaire.

Le pluralisme d'idées, une richesse mais aussi un "grand défi" qui ne trouvera son échappatoire qu'avec l'effort de chacun.

Dans les entreprises commerciales, deux fois sur trois, réunir deux entreprises par fusion ou par acquisition reste un faux tremplin et révèlent, après coup, des échecs retentissants ou sans valeur ajoutée.

0.jpgL'envie de créer de nouveaux produits, de toucher de nouveaux marchés n'est pas toujours couronné par un succès. Différences de stratégie, de management, de philosophie d'entreprise sont à la base de ces échecs. Les OPA deviennent ainsi non productrices pour les actionnaires alors que ce sont eux qui le préconisaient. Depuis 1996, deux OPA sur trois échouent à satisfaire les actionnaires, d'après Bloomberg. Malgré trois acquisitions d'envergure, l'action Pfizer a perdu plus de 50% de sa valeur entre 1999 et 2009. La crise n'explique pas tout quand les mammouths explosent à cause de l'embonpoint.  

La dépréciation d'actifs se retrouve dans cette stratégie de l'échec. 

L'économie d'échelle par la fusion pour diminuer les frais communs ne répond donc pas à tout.

De plus, certains niveaux deviennent du "melting pot" difficilement contrôlable.

La chute des grandes banques a changé l'optique générale. Les petites banques se sont mises sur les rangs pour effrayer les investisseurs sur les risques du gigantisme des principales banques.

Dexia voulait toujours grandir pour être à la taille où les prédateurs n'auraient plus les moyens d'attaquer. Le malheur, la prédation est venue par l'intérieur et Dexia s'est effondrée. Des actionnariats opposés, puis une sorte de principe de Peter adapté au niveau société, s'en est suivi. La commission d'enquête Dexia n'en finit pas de découvrir des manquements qui ont mené à l'implosion du groupe. En plus, les responsabilités sont effacées comme des poupées russes de fautes dans lesquelles aucun dirigeant ne se reconnaît.0.jpg Depuis, on a revendu en catastrophe quelques bijoux de famille. Deux pays, mais une culture similaire, un apparentement des noms, le Crédit Local de France et le Crédit communal de Belgique de détail, les mariées étaient belles. Le business était différent mais les transferts de liquidités restaient monoparental mais, tout cela, on voulait l'ignorer car il y avait en échange le rachat de Petrofina par Total. Curieux comme association d'idées.

Exemples de sociétés qui arrivaient à leur point de critique de rupture avec la finance.0.jpg

Si Solvay a racheté récemment le groupe chimique Rhodia, c'est de manière amicale et estimée par tous comme un bon "Deal" à l'avantage des deux nouveaux partenaires complémentaires. Solvay avait, de plus, gardé un actionnariat familial, solide et avait, ainsi, plus de chance de garder son autonomie. Solvay va tenter de travailler avec Air Liquide pour produire du gaz fluoré.

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On peut citer aussi le cas de fusion ratée pour Alcatel-Lucent.

En 2007, la fusion Thomson Reuters avait coûté 8,7 milliards de livres. Des cultures d'entreprises différentes ont mis en échec, la fusion. La sécurité financière apportée par l'un et l'autre n'avait pas, n'a pas suffi à sécuriser l'ensemble. L'esprit entrepreneurial de Reuters, avec des décisions rapides, était confronté avec une volonté d'analyse lente et trop prudente rendant caduc le dynamisme global. La plate-forme Eikon avec un potentiel de 400.000 clients avait été un atout, vite transformé en talon d’Achille avec seulement 8000 clients.

Dans l'informatique, les fusions ont été aussi très nombreuses. La technologie était très chère pour l'assumer à trop petite échelle.

Digital, Compaq, HP sont les poupées russes qui se sont mangées de l'intérieur.0.jpg

La fusion de Burroughs et de Sperry n'est qu'un exemple parmi d'autres, que je connais mieux par l'intérieur. Lier les deux bouts à force de slogans pour créer une ambiance de "One Unisys" ne verra son aboutissement que quand plus aucun ancien ne pourra dire qu'il était "ex-xxx" ou ex-yyy"... enfin, si on arrive au bout du tunnel.  

L'informatique est actuellement sur un petit nuage.

Il se dit dans les milieux concernés "Pourquoi posséder logiciels et matériels alors que plusieurs entreprises utilisent la même configuration ? Autant partager et repartir les coûts !".

0.jpgNormal et raisonnement de seule logique. A part, qu'on oublie qu'on est entré dans un moule très rigide et que si les télécommunications ne fonctionnent pas, le ciel disparaît derrière de véritables nuages opaques.

Aux dernières nouvelles, c'est le domaine de la distribution qui doit restreindre sa voilure.

Delhaize est-elle dans un virage après celui de Carrefour?0.jpg

L'histoire de Nokia est, elle, à cheval entre commercial et affaire d'État finlandais. C'est l'État finlandais, tout entier, qui en reçoit les retours de flammes. Ces derniers temps, la société s'était endormie sur ses lauriers, après avoir conquis un quasi-monopole dans la téléphonie mobile. Entreprise "mammouth", elle se retrouvait avec un pied d'argile.

0.jpgCarrefour, fusion infructueuse avec Promodès, expansion débridée, instabilité managériale, déclin de l'hypermarché, en dix ans l'action a bu la tasse.

Au Salon de Las Vegas, Nokia ne parle plus de guerre commerciale mais de guerre des écho-systèmes et veut reconquérir le marché des téléphones portables à coup de nouveautés prestigieuses. Une stratégie plus souple, plus adaptée aux marchés modernes ne s'évertuent plus à mélanger les pommes et les poires. C'est un bien, peut-être...

En 2009, un mariage dans le secteur automobile était envisagé entre FIAT et PSA après celui de FIAT et Chrysler et une tentative avortée avec OPEL. Le partenariat semble devenir la manière de se sortir de l'ambiance de la fusion pure et dure.

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L'Inde s'immisce dans la culture informatique de l'occident en espérant que la différence de cultures et de fuseaux horaires n'est qu'une bagatelle.

Un autre phénomène se présente chez ces "mammouths" : la gestion informatique. Malgré la puissance accrue des machines, les machines ne peuvent plus suivre dans les temps impartis pour consolider tous ces ensembles de données hétéroclites. Descendre dans l'arbre comptable des différents départements, par produits, par services, par subdivisions fines, et ce sont les informations qui prennent des allures de monstruosités en nombre d'enregistrements à maintenir à trimbaler de système en système. La consolidation des données ne donne pas la solution car il faut pouvoir redescendre aux sources de l'infrastructure pour garder une vision de ce qui coûte et rapporte pour prendre les bonnes décisions de stratégie.0.jpg

"Un bon cru 2011, avant un net recul", était-il dit en Belgique.

En 2011, 28 milliards d'euros en jeu dans les fusions. Ce furent les banques, contraintes par l'Europe, la chimie-pharmacie et les matériaux qui arrivent en tête.

C'est 159% en plus de 2010, mais c'est bien loin de 2008, qui avait atteint les 120,3 milliards. Inbev et Fortis avaient fait le plus gros de la manœuvre de fusion à cette époque.

0.jpgLes "Bourses" sont une bonne entrée en matière dans le mode "fusion.

Le but, réduire le prix des transactions et refondre les systèmes informatiques dans la foulée. 

En 2000, les Bourses de Bruxelles, de Paris et d'Amsterdam fusionnaient pour former EURONEXT.

En 2006, la tentative de la Deutsche Börse de fusionner avec EURONEXT échouait par l'arrêt de la Communauté Européenne qui y voyait un monopole sur le marché des dérivés.

En 2007, EURONEXT et la Bourse de New-York fusionnait en NYSE.

En 2010, la Bourse de Toronto fusionnait avec la London Stock Exchange.0.jpg

La Bourse de Hong-Kong et la Bovespa du Brésil talonnaient la Deutsche Börse.

En janvier 2012, nouvel essai de fusion entre NYSE-Euronext et la Deutsche Börse. Mariage refusé par la CE en personne par Joaquin Almunia. L'ère des méga-fusions internationales est révolue, place aux rachats plus ciblés. La CE aurait trop écouté ses propres concurrents.

Le futur des Bourses du monde sera limité à 4 ou 5 Bourses mondiales, entourées par des satellites plus spécialisés.

Dans les grandes entreprises privées, le "middle management" des hiérarchies sert plutôt de porte-paroles du sommet.

Les PME ne peuvent se permettre ce genre d'organisation et sont souvent plus réactives aux événements.

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Le rachat massif d'actions propres des entreprises encore un indice très significatif qui pourrait faire penser au rapatriement de ce qui a été dispersé dans le public.

L'année passée, 1,03 milliards d'euros ont été rachetés dans les entreprises belges. Rien que pour AGEAS et GDF, le rachat s'élevait à 427 millions. Pour Omega Pharma, ce n'est pas moins que 11,3% du capital qui en faisait les frais.

Les buts sont multiples : constitution d'une réserve pour alimenter les plans de stock-options, la déprime des marchés d'actions qui rend les rachats plus abordables, l'amélioration des "returns on investment" pour les actionnaires, la réduction de la dilution du nombre d'actions par la destruction des titres, le fait qu'il n'y a pas de dividendes à verser pour les actions propres et constituer, peut-être, un trésor de guerre pour financer les opérations d'acquisition.

Il y avait un an la question d'un "new deal entre privé et public" se posait. Voilà que cela se confirme avec les "dollars pas toujours verts des multinationales": "Dans la course à la présidentielle américaine, plusieurs multinationales belges mettent la main à la poche pour influencer l'issue finale de la campagne, en faveur des républicains.". 0.jpg

La politique dans le domaine public, c'est surtout diviser pour placer le plus de postes dans la direction d'un pays.
La Belgique compte près de 11 millions d'habitants, elle a 246 ministres (43 pour Bruxelles, 89 députes, 3 secrétaires d'états). 

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A ajouter à cela 10 gouverneurs et leurs suites, les maires, les élus communaux. Une duplication des partis entre nord et sud. Pour comparer, New York... 20 habitants, 1 maire et 50 élus communaux...!!

Les mandats politiques publics, parfois, très différents sont parfois cumulés dans les mains de mêmes mandataires. Pas nécessairement pour raison d'efficacité ou de diminution des coûts, mais plus banalement pour additionner les jetons de présences dans les réunions. 

Les frontières existent bel et bien. Linguistiques et financières. L'idée de "nation", de "nationalisme" a pris des allures de croisières comme contre-pouvoir. Plus, c'est petit, plus c'est devenu "gentil" et contrôlable, doivent-ils penser. Il s'agit plus ici de placer ses propres billes en nombre dans la gestion. Alors, pour juger, il y a des oracles qui nous gouvernent. "Les pouvoirs publics ont donné en fermage des pans entiers de leur pouvoir de régulation aux agences de notation". Celles-ci en deviennent plus puissantes que les Etats.

0.jpgL'extrême droite pense, souvent, régionaliser, sous-régionaliser, cantonner, en espérant se placer au plus près des convictions des gens et plus en relation avec leur culture propre, avec le droit sur le sol qui a vu naître ses contemporains, ses concitoyens et ainsi rester plus en communion avec l'enseignement local. Les élections des candidats se font, alors, avec plus d'engouement puisque les élus sont plus proches, mieux connus.

La langue s'attache aux gens comme une colle indélébile et invisible dans une envie de reconnaissance identitaire. Tout est aussi en place dans l'environnement pour séparer: les idéologies, le pouvoir d'achat, les religions, les symboles...

Tout divise pour empêcher les contacts plutôt que de les multiplier. La Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, le Soudan sont des pays qui n'existent plus en tant que tel.0.jpg

On a pu croire qu'Internet allait ouvrir les frontières en permettant de se connaître mieux de par le monde. Si quelques-uns ont fait le pas dans cette virtualité, masqués ou non derrière des pseudonymes, c'est pour exprimer des idées qui même subversives, se cantonnent dans l'espace local, des idéologies, au minimum, compatibles entre elles.

Les entreprises devenues des multinationales ne s'inquiètent plus des frontières étatiques et en profitent pour établir une concurrence entre les États pour les obliger à accepter des pratiques de fiscalité avantageuses comme les "intérêts notionnels" en échange d'emplois.

Basé uniquement sur le modèle financier, la mondialisation a ainsi raté son but de solidarité.

0.jpgAu départ, l'Europe peut être considérée comme une fédération par consentement mutuel qui trouvait sa raison d'être dans la volonté d'assurer la paix au lendemain de la guerre. Construite pour suivre des raisons géographiques mais qui ne suivaient pas les règles économiques. Une société commerciale progresse de proche en proche et jamais en tenant compte de la géographie. Tester de greffer une entité est plus facile que de le faire en bloc et de là vient l'erreur principale de jugement dans le but de l'efficacité rendue artificiellement globale. Association temporaire ou définitive ?

Aujourd'hui, on se demande si vouloir l'Europe était seulement un rêve, une chimère ?

Ceux qui n'y sont pas espèrent y entrer, ceux qui en font partie espèrent en sortir.

Ce n'est pas l'euro seul qui pouvait fédérer les pays membres. Il fallait aller plus loin. Analyser les buts de chaque entité. Trouver des intérêts en commun.0.jpg

La situation de l'Angleterre,  eurosceptique, pose question. Première constatation, les Agences de notations ne les ont pas dégradés. Analyse:

1. Cameron aurait pris la bonne décision en faisant un pied de nez à Sarkozy. Nous devons faire davantage pour remettre sur pied notre économie, disait le premier ministre britannique dans ses vœux du Nouvel An. N'est-il pas un peu trop isolé ? Comment pourra-t-il agir seul pour redresser l'économie du pays ? Avec les Jeux Olympiques et le Jubilé d'Élizabeth ? Hum...

Réponse : Cela pourrait l'être si l'Angleterre était encore comme la Chine, un pays qui monte. Les JO de 2008 ont permis à la Chine de placer ses pions comme une vitrine de ses capacités. L'Angleterre n'est plus ce qu'elle était même avec le Commonwealth comme carte de visite.

2. "Nos politiques n'arrêtent pas de nous dire que s'ils n'ont pas respecté notre vote "NON" au traité Européen, s'ils nous ont imposé une Europe technocratique et corrompue sans aucun fondement philosophique au moins sur "l'idéal européen", c'était pour notre bien. Sauf que l'Angleterre nous prouve tout le contraire.0.jpg
Surtout qu'elle prouve que contrairement à ce qui nous est dit, l'Europe ne nous rend pas "plus" attractifs, solvables, compétitifs.
Il fallait attendre de voir si malgré que l'Angleterre ne soit pas dans la monnaie unique "protectrice", elle resterait solvable.
L'Angleterre va mieux "aux yeux des marchés" que les pays ayant pour monnaie l'euro.
Mieux encore, les Anglais sont maîtres de leur monnaie et de la planche à billets par la création monétaire et de bons du trésor. Là, où les gens de la monnaie unique n'ont plus aucune liberté monétaire, législative voire politique.
0.jpgAvec la Grèce ruinée et mise sous curatelle d'un côté, l'Angleterre de l'autre, tout prouve que les arguments de "préservation" de la zone euro sont juste des histoires à revisiter en permanence.
Les marchés labellisent l'Europe comme "produit de con" .
Tous les arguments de défense de leur idée antidémocratique européenne s'avèrent faux un par un, sans parler de ce qui est sanitaire ou des normes CE."

Réponse : En fait, l'Europe met surtout des bâtons dans les roues des pays souverains parce qu'elle oblige à se greffer dans un moule libéral et oblige à supprimer ce qui serait trop social. Est-ce du populisme de le constater ?0.jpg

L'Europe recale le budget belge. "Aux yeux de la commission, la Belgique souffre de plusieurs handicaps, une dette énorme que la crise bancaire et économique n'a pas arrangé, une absence de vraies réformes structurelles ces dernières années, et une situation politique qui ne facilite pas les décisions d'urgence au cas où ça tournerait mal. La Belgique a choisi de ne pas aller au conflit avec la commission, elle a un peu rouspété pour la forme mais elle est rentrée dans le rang", dit Anne Blanpain. S'interroger déjà sur le budget 2012 de la Belgique, oui, mais après l'indexation automatique des salaires qui devait être revue pour ne pas faire tache dans le concert des Nations, cela faisait beaucoup. Mais qui a raison dans la pratique de l'indexation ? La majorité ou la particularité ?

L'euro a longtemps été considéré comme une monnaie d'échange qui rivaliserait avec le dollar. Il l'a dépassé au passage. 

0.jpgActuellement, perte de confiance, l'euro dégringole de son piédestal. Bon pour les exportations à condition que les clients principaux soient extérieurs à l'Europe.

La crise de la dette publique comme le serait une baignoire?

Guy Verhofstadt reste un fervent défenseur de l'idée européenne. "Il faut plus d'Europe que moins", dit-il. Comme mandataire à l'Europe, ceci explique cela.

Pour ses mandataires, l'Europe est considérée comme un havre de paix, une échappatoire de fin de carrière, face aux brouilles nationales que doivent endurer les dirigeants dans leur pays d'origine et qui doivent trouver les véritables solutions sur le terrain sans planer.

Le ministre Magnette ose dire ce qui se dit tout bas et c'est considéré comme du populisme. On veut du politiquement correct.

Il est clair que les pays d'Europe ne sont pas sur un pied d'égalité pour décider de prendre une position totalement commune vis-à-vis de l'Europe.

0.jpgLa France n'est pas la Belgique. Bruxelles, au milieu du jeu de quilles de la Belgique, ne peut réagir de la même façon qu'une des autres régions du pays. Elle doit nager entre deux eaux, s'habituer à la brasse, au crawl et parfois à la nage papillon.

L'article "Mirages chinois: les pièges de l'énormité" montrait bien les limites d'un processus rendu impossible à gérer sans une obligation de conserver une certaine dictature d'opinion. Mais l'Europe n'est pas la Chine. Elle a combattu pour obtenir plus de démocratie.

L'Europe a des difficultés parce qu'elle ne trouve pas les moyens d'unifier la fiscalité, la stratégie et la politique entre ses membres.

Fusionner est possible, mais une comparaison suivie d'un consensus s'impose, avant de passer à la fusion effective et définitive et que le multiculturalisme ne frise pas l'antagonisme. Le local et le communautaire sont souvent les solutions pour se tirer de mauvais pas quand la gestion d'un pays ne permet plus d'en avoir une vision globale.

Puis il y a l'Union Soviétique qui, une fois disloqué, pour certains reste une erreur historique. "Celui qui veut restaurer l'URSS n'a pas de tête, celui qui ne le regrette pas n'a pas de cœur", d'après une phrase de Poutine.

Sur Internet, il y a le Facebook en mode Google+ qui ségrégationne en cercles d'influence plutôt que de fusionner

Autre volet : je lisais dans le Vif-Express "Nous sommes responsables vis-à-vis de nos enfants, qu'ils s'appellent Mohammed ou André. Laisser filer le patrimoine vers le monde entier, il ne restera plus rien.".

Les pratiques linguistiques, les affiliations religieuses, la richesse des particuliers font que la démographie est une science qui sent le soufre. La poussée migratoire frôle, dans ce cas, le racisme de part et d'autre. Il ne faut pas confondre racisme et différence de culture, même si cela semble aller souvent ensemble. L'immigration nécessite une infrastructure d’accueil, de potentiels à tous les niveaux en vases communicants.

"L'islamisme radical menace la Belgique" et "Mickey et Minnie ne font plus rire", lit-on dans Le Soir. Une série d'indices qui incite à la réflexion pour savoir jusqu'où aller trop loin sans devoir se retrouver "cocu" dans un mariage forcé ou arrangé. Dans ce cas, il s'agit vraiment de l'intégrisme pur et dur. Une imposition et une invasion.

Certains parlent des Etats unis d'Europe, qu'en est-il avec les États-Unis, eux-mêmes ?

0.jpgChristopher Caldwell, dans "Une révolution sous nos yeux" dressait un tableau synoptique qui a affecté l'Europe : l'immigration de masse et l'implantation de l'islam. Selon lui, la France se rapprocherait le plus des États-Unis par sa conception de l'intégration dans un pays. Aux 19ème siècle, l'intégration des immigrés aux USA s'est faite avec l'abandon du lien avec le pays natal et en gardant une proximité de la culture entre les migrants et le pays d’accueil. Une nouvelle vie commençait. L'immigration était souhaitée et supporté par le pragmatisme de l'économie et parce qu'elle exerçait une pression à la baisse sur les salaires. Il existe une taxe fédérale, et des taxes locales tout en laissant l'autonomie aux états qui constituent le pays. La liberté de religion est totale jusqu'à aboutir au prosélytisme. Le financement se fait par des dons accordés aux confessions religieuses. 0.jpg

En Europe, ce n'est pas le cas, ce sont tous les citoyens qui apportent leur obole via leurs taxes. La France au 19ème siècle était plutôt une théocratie. La société laïque s'est vue en opposition de plus en plus vu le radicalisme qui se crée dans les autres convictions. L'immigration est ressentie comme une obligation morale.

Il est vrai que les liens inter-membres, inter-ethniques se produisent au travers de concurrences, de défenses et de fusions à l'arraché, non concertées, sans "prendre la température" des populations concernées. Heureusement, le système démocratique n'est pas à tendance majoritaire, ce qui permet de ne pas trop changer les lois propres, mais cela pourrait changer. La monoculture d'origine étrangère s'est déjà produite dans certaines villes au nord de l'Angleterre.

En France, le néo-parti du FN a pris ce terrain fertile de la résistance face à cette appréciation de la situation même si cela cache des instincts bien moins reluisants. L'Europe a vu l'extrême droite s'installer dans ces grincements de dents.

"Too big to fail" contre "Too small to be efficient"?

Paradoxal tout cela ? La réponse est dans le dialogue, pas dans l'imposition d'une situation. Le partage d'idée est profitable pas la cacophonie.

0.jpgAnne-Marie Slaughter faisait le bilan de la gestion de Barack Obama sous un angle parallèle. Les défis sont bien là, mais sa conclusion était plus optimiste.

Obama ne serait-il pas devenu un Gorbatchev à l'Américaine ? Quelqu'un qui récolte des succès à l’étranger et moins à l'intérieur ?

Des collaborateurs comme George Mitchell, Richard Holbrooke, Dennis Ross et récemment William Daley ne sont plus là pour le soutenir.

Obama a sorti les US de leur position de "maitre du monde" pour la remplacer en renvoyant les "droits et des responsabilités" à chacun dans le monde. Le G8 était converti en G20. L'approche diplomatique à l'ancienne, forte et républicaine, mise en sourdine.0.jpg

Démocrate, Anne-Marie Slaugther voit Obama en avance sur son temps, à la norme du monde entier.

Ce point de vue se trouvera, tout naturellement, dans les critiques des Républicains lors des prochaines élections de 2012 : rendre la suprématie perdue à l'Amérique.

Réflexions du Miroir

L'homme a un naturel grégaire. Il aime vivre en société plus ou moins structurée se distinguant de la foule, dans des rassemblements spontanés et sporadiques qui se produisent sous l'effet de stimuli environnementaux (dixit Wikipedia). La plupart des découvertes scientifiques se construisent en équipes structurées.

Mais l'homme a, en plus, créé l'argent. Nous nous trouvons "A cash city".

Dans ce domaine précis, il n'y pas de petites économies. Mais il y aura toujours des petites et des grandes échelles même dans l'économie. Seulement, la culture des gens n'est pas un fait passager. Elle suit une évolution longue et logique.

Tout dépendra de trouver les dirigeants qui pourront déterminer le point critique entre fusion ou fission.

Sans même parler de fission ou de fusion nucléaire, la vie en commun restera loin d'être un long fleuve tranquille.

Entre "Divide ut imperes" et "Fusionner pour ne pas se faire écraser". Un dilemme de tous les jours. Rester souple et léger... 

Quant à la roue à aubes, si elle tourne trop vite, il faut toujours pouvoir la freiner sinon elle finit toujours par s'emballer et à exploser.


 

 

0.jpgL'enfoiré, 

 

Citations :

11 octobre 2012: Malgré la crise, l'UE est prête à poursuivre son extension géographie.

Bientôt 30 et plus. La Turquie et le Montenegro sont déjà sur les listes. Peut mieux faire, est-il dans le domaine du droit, dit la CE. Puis, il y a la Macédoine, Serbie, le Kosovo, l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine

Va-t-on par l'Europe recréer la Yougoslavie ?

 

 
16 février 2013:

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23/4/2022 : Stellantis groupe automobile PSA  & Fiat0.jpg

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