Le monétarisme vaudou (16/06/2012)

0.jpgOn vient de voir que les chiffres font un malheur dans le monde du numérique. Pour vivre en société, il faut apprendre à compter avec l'économie en arrière plan de tous ce qui constitue une vie d'échanges entre les hommes. L'expansion de la base monétaire sans précédent depuis ces dernières années inquiète. Tout n'est plus qu'argent. Appeler un vaudou, un exorciste pour vaincre ce veau d'or ou plus simplement, vaincre le monétarisme en redonnant les pouvoirs de créer l'argent à ceux qui en ont les droits pour le bien de tous. C'est toute la question.

Le monétarisme pousse à penser que l'État est nuisible comme intermédiaire suivant le courant de l'économiste Milton Friedman. Le message est de laisser faire le marché puisque l'inflation et le chômage vont de pair temporairement. 

En Europe, en deux mois, la BCE a injecté 500 milliards d'euros sous forme de LTRO. Après la Grèce, elle devra agrandir la note avec la facture de l'Espagne. Le weekend dernier, la note globale s'élevait dans une fourchette de 40 et 100 milliards d'euros.

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C'est ce qu'on peut appeler avoir une bonne fourchette...

Fin de rally ou simplement un recul pour mieux sauter? Il faut garder le souffle devant les montants avant l'échéance suivante qui suivront les élections législatives en Grèce.

Depuis 2008, on serait passé de 1,3 trillions à 3 trillions d'euros, ce qui équivaudrait au PIB d'un pays comme la France, 5ème pays monétaire dans le monde.

L'achat d'obligations souveraines pour 300 milliards pour donner une source de liquidité aux banques.

Les banques ont acheté des obligations de leurs pays en échange, avec des échéances à courtes durées.

Il fallait rétablir la confiance et cela a marché ... temporairement. Le 8 mars dernier n'était pas seulement le jour de la femme, c'était aussi un autre jour J pour la Grèce avant un autre jour pour trouver le système K, puisque le système "D" n'avait pas fonctionné. Demain, 17 juin, rebelote, on arrive au système "S" de "Stop ou Encore". 

Les obligations ESM sont planifiées comme une source d'investissements à plus long terme et arriver à des obligations sans risques pour faire retomber le soufflé de la crise.

La pensée positive selon la méthode Coué? Petite touche par petite touche.

La restructuration des dettes budgétaires ne pouvait que se passer sans certaines contraintes, sans larmes ni grincements de dents.

1.jpgUn pays ne peut en principe pas faire faillite, mais il peut se retrouver plusieurs années en arrière sans beaucoup de chance de rattraper son retard. La dévaluation de sa monnaie en est la conséquence logique. Dans une confédération de pays comme l'est l'Europe, avec une monnaie unique, les choses se corsent entre partenaires. Soutenir l'ensemble des membres ou couler ensemble.

Dire qu'il n'y a pas de limite serait suranné face à l'insolvabilité. Au risque de se saborder, il faut garder le "cap à l'européenne", puisque à l'extérieur ou dans les marchés, ils n'attendent que le moment où l'Europe se casserait la pipe pour racheter au plus bas prix ce qui pourrait l'être. Une 'affaire de Pirée' reste encore en mémoire.

Une Europe à deux vitesses? C'est le vœux de l'Allemagne.0.jpg

L'Euro2012 qui pourrait être un espace de foot, c'est aussi de la politique économique. Des destins croisés qui se rencontrent entre une Pologne en bonne santé économique et une Ukraine qui donne une image rétrograde.

Aux États-Unis, le pli est pris depuis longtemps. Tant que le dollar reste comme monnaie principale d'échange et se retrouvent dans toutes les banques du monde comme monnaie de référence, grâce à une sorte d'habitude.

Si on ne comprend pas pourquoi l'argent n'est plus en pièces d'or, qu'il est passé au papier et puis en virtuel, c'est parce que l'alchimie du vaudou n'a pas fonctionné.

Les conseilleurs arrivent et poussent à le faire pour rester à flot. La Quotidienne d'Agora sous la plume de Alexandre Benazzouz, sortait, vendredi dernier, un article qui commençait par: "Les banques sont vulnérables, oubliez les stress tests !"

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De l'incertitude au bank run

0.jpgBankia est sur le point de représenter le sauvetage financier le plus cher de l'histoire espagnole. La quatrième banque du pays doit recevoir 23,5 milliards d'euros de fonds publics. La semaine dernière, la Banque centrale portugaise avertissait que "trois des quatre plus importantes banques du pays devraient recourir à une aide publique". Lisbonne prévoit donc d'injecter 6,6 milliards d'euros dans trois banques, les banques privées BCP et BPI et la banque publique CGD. Elles ne sont pas les seules dans la tourmente. Ces dernières semaines, l'agence de notation Moody's a dégradé une vingtaine de banques espagnoles et italiennes. Fitch, quant à elle, a abaissé au premier trimestre 2012 la note de 57 banques ; 30 d'entre elles sont en Europe de l'Ouest. Après la Grèce, faire chavirer le Portugal, l'Espagne et peut-être même l'Italie, ce ne serait pas la même histoire...

L'article avait été écrit avant l'annonce de la dégradation de trois crans de l'Espagne.

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, critiquait, lors d'une visite chez Obama, les politiques d'expansions monétaires des pays développés qui font peser un risque sur la croissance des pays émergents.

Augmenter le nombre de billets en circulation, leur fait perdre leur valeur par rapport aux autres monnaies.0.jpg

Alors, la question reste: comment faire autrement?

On cherche toujours autant de milliards comme au début comme si l'on était en montée sur une pente savonneuse. Qu'on appelle cela "morphine monétaire" ou "monétarisme vaudou", c'est toujours fait du même tabac mais avec une autre odeur.

Le casse-tête existe au sommet et à la base des citoyens. Aller de plus en plus vite dans les décisions ou dire courage fuyons !

Rendre l'argent de moins en moins cher. La baisse des taux d'intérêts des comptes à terme. Alors que l'inflation est de 3%, le taux d'intérêts sur un terme d'un an, le banques ont fait chuter de 0,75% auquel on ajoute une prime de fidélité de 0,25%. Les banques ont peut-être oublié de changer les taux auxquels elles prêtent leurs précieuses réserves monétaires. Je vous le laisse découvrir lors de votre prochain découvert.

0.jpgPerte de capital programmée, donc. Pour celui qui détient quelques économies, la tendance est donc de consommer tout de suite ou de chercher à trouver une forme plus rentable de placement et repasser insensiblement à la spéculation, aux placements à risques et se lancer dans les actions en devises pas nécessairement européennes. Le mot d'ordre, désolidarisons, il en restera toujours quelque chose. Se passer de l'argent, échanger un bien contre un autre.

La réponse à la relance de l'économie, est-elle sous ce lien qui met en opposition les deux systèmes utilisés et qui dit:

"Qui, de la Fed ou de la BCE, a fait le plus pour relancer l’économie ?

La Réserve Fédérale des États-Unis a effectué deux opérations de ce que l’on appelle « quantitative easing ». Dans le quantitative easing, la banque centrale rachète d’importants montants d’obligations souveraines avec les fonds qu’elle a obtenus des dépôts reçus des banques pour baisser les taux d’intérêt de long terme. La Fed fait de la « transformation » : elle utilise des actifs de court terme pour financer des titres de long terme. Et grâce au différentiel de taux entre les deux types d’échéance, elle peut encaisser une marge d’environ 2% sans avoir à supporter un « risque de crédit ». Son risque, c’est que son coût de financement dépasse ce rendement, mais comme c’est elle qui fixe les taux d’intérêt de base de court terme, il y a très peu de chances qu’elle choisisse de miner sa marge de manœuvre en les augmentant. Ah, oui, j'oubliais, la FED, chante et danse aussi: "Let's Twist again". Maintenant, il y a aussi le chartalisme avec tractations en horizontales ou verticales.

La BCE a mené deux programmes de « LTRO » (Long-Term Refinancing Operation), injectant plus de 1.000 milliards d’euros de prêts à 3 ans au taux de 1% pour les banques de la zone euro. Désormais, le bilan de la BCE totalise 2.800 milliards d’euros, presque 30% du PIB de la zone euro, alors que le bilan de la Fed ne représente que 20% du PIB des États-Unis. La BCE fait du credit easing : elle reçoit des dépôts des banques (principalement d’Allemagne et des Pays Bas) qu’elle rémunère 0,25%, et elle s’en sert pour octroyer des prêts à 1% à des banques des pays du Sud de l’Europe (principalement Italie et Espagne). Le problème, c’est qu’au passage, elle assume le risque de crédit. Or, le bénéfice sur le différentiel de taux de 0,75% qu’elle encaisse dans l’opération (7,5 milliards d’euros annuels) ne lui permettrait guère de supporter la défaillance d’un emprunteur (La BCE a prêté 130 milliards d’euros à la Grèce).

0.jpgOn a d’abord pensé que c’était la Fed qui avait le plus contribué à la relance de l’économie, parce qu’elle a plus développé son bilan que ne l’avait fait la BCE.

Dans les années 30, pour réagir à l'hyperinflation et à la dépression, les USA ont acheté massivement des obligations. L'Allemagne s'y est opposée, obnubilée par l'hyperinflations jugeant que la dépression était secondaire. Le FMI a été enfanté dans la douleur. La BCE, non. Elle donne du mou. Elle gagne du temps. Les réformes politiques ne sont pas pour demain. 

Selon l'OCDE, concilier l'effort budgétaire et la croissance n'est pas incompatible.

La Belgique économiserait 9% de son PIB (33,7 milliards) en agissant de la sorte. Améliorer l'efficacité dans une austérité durable? L'organisme préconise un endettement de 50% du PIB maximum. 2012 est une année charnière dans l'alimentaire.

Selon l'OMC, la crise de la dette, le tsunami du Japon le printemps arabe, les inondations en Thaïlande ont ralenti considérablement le commerce mondial. L'Asie reste le leader avec l'Inde (16%), la Chine (9%), tandis que l'Afrique reste en déclin de 8%. Mais jusque quand? 0.jpg

La zone euro condamnée à stagner pour réparer les erreurs du passé? A regarder les pays d'Europe, il n'y aurait que la Finlande, la France, la Slovénie et Chypre (en vert) qui échapperaient à la récession. L'Allemagne et l'Autriche qui en sont en recul de de PIB sur un trimestre (en orange) et les autres en récession (rouge). Même Madame Angela Merkel a fait volte face et mis l'austérité en stand-by pour ressortir les vieux atouts de la relance quand il a été remarqué que l'austérité enfonçait plus qu'elle ne redressait.  Ce n'est plus très, mais trop chère austérité.

On parle de "triangle des menaces" qui se construirait par le dévoiement de la monnaie devenue virtuelle qui se poursuivrait par le besoin d'énergie, la démographie déséquilibrée par la pyramide des âges et l'endettement cumulé de ce que les États se sont engagés à verser à leur population.

Le plus fort est que la seule solution qui s'offrirait, serait monétaire avec de tels facteurs déflationnistes que les gouvernements tenteront de contrer à n'importe quel prix en utilisant l'arme monétaire. 

Soutenir le crédit ou mourir en buvant la tasse ensemble.0.jpg

La dépression, on y pense mais il faut d'abord passer au test de la récession avec l'austérité comme bagage et la relance en porte-bagage.

La déstructuration des monnaies passe par la désolidarisation d'avec la production des produits à fournir en échange.

Le yen explose et l'hyperinflation est en chemin. Normal, les exportations se voient ralenties quand le prix des exportations se retrouvent trop élevés à cause des pertes de change.

L'animal mondial est blessé, mais avec quelques sparadraps et une expérience connue de courage, cela ira, se dit-on. Un coup de barre et sa repart, comme disait la pub d'une marque de chocolat.

Le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité financière disposent à eux deux d'une capacité de prêt de 700 milliards d'euros :
- 213,3 milliards ont déjà été utilisés pour sauver la Grèce et le Portugal
- 100 milliards ont été promis à l'Espagne pour ses banques
Conclusion, il reste donc 386,7 milliards d'euros.

Or les besoins en refinancement de l'Espagne et de l'Italie pour les deux prochaines années s'élèvent à 620 milliards d'euros.0.jpg

Et comme le chien de l'expérience de Pavlov, la simple mention des liquidités supplémentaires fait saliver les marchés d'avance. Pavlov dresse toujours à la perfection les marchés.

"Les placements durables subissent une chute historique", lit-on dans le même temps.

Si rien ne dure, si le fond des caisses se crée, c'est que tout s'est déplacé et se consommera quelque part...

C'est mathématique... et Bis repetita placent.

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Musée de la Banque nationale de Belgique à Bruxelles

Un aimable accueil à la réception m'avait permis d'apporter quelques précisions sur les activités de la Banque Nationale. Une documentation donnait des idées sur les activités de la BNB. La seule lecture des titres suffisait pour constater comment cela marchait.

0.jpgLes projets, cela ne manque, apparemment, pas. On se demande pourquoi cela n'arrange rien en définitive. Il y a des pics, des Peaks, tellement prudentiel que le macro-prudentiel des systèmes mènent aux hics des systèmes que cela ne m'étonnerait pas. S'il y a des "seigneuriage", c'est qu'il doit y avoir "servages".

Alors, il y a les monnaies de remplacement, les monnaies dites de "singe" avec leur reconnaissance comme leur utilisation très locale comme les RES, les WIR... puisque le porte-monnaie électronique comme PROTON risque de disparaitre.

0.jpgJe ne sais pourquoi, mais tout cela me rappelle une vidéo d'un cartoon, qui à l'époque, était placé au cinéma, entre les actualités et le film. Le sourire et le rire aux lèvres, à la vue du "Coyote" qui tentait d'attraper Bip Bip, ce "Road runner" et qui mordait la poussière au fond du ravin à chaque tentative.

La première séquence était presque caricaturale: Coyote fonçait derrière Bip Bip, le dépassait sans le voir, arrivait au bord de la falaise et, pris dans son élan, continuait à courir, avec le vide sous ses pas, avant de s'effondrer au bas de la montagne. Remontée et à bout de souffle,  Bip Bip lui faisait retourner, d'un coup de bec, à l'endroit qu'il n'aurait jamais dû quitter: le fond du gouffre.

Jamais en panne d'idées, Coyote parvenait toujours à trouver un autre subterfuge. Le scénario changeait de séquences, tout simplement, et Coyote tentait une autre option sortant de son sac à malices, sans plus réfléchir.

Dans les cartoons, des alternatives, ça existent toujours, même sans se faire mal, si ce n'est aux zygomatiques. 0.jpg

En dehors, on cartonne aussi avec des alternatives, chacune à son tour, au petit bonheur la chance et quelqu'un en Bourse, d'un air inspiré, rappelle que les arbres ne montent jamais au ciel. Et oui, cela ne s'appelle pas aussi "la chute d'Icare"?

Pour celui qui a un peu passé la limite du Bac, défier les lois de la gravité et trouver le bout du précipice sans parachutes imperméable, dorés ou argentés, c'est comme se retrouver avec des ailes quand il faut nager.

Si Coyote se fait roulé et retombe toujours sur Terre, c'est qu'il y a autre chose qu'une morale à l'histoire. Sale pesanteur... C'est, donc, encore Newton et sa pomme qui est en cause. 

Mais, c'est vrai, j'oubliais, nous sommes en période de foot, c'est l'Euro2012.

Là, je sens qu'on va devenir hybride et qui sait, pourquoi pas, amphibie.

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Photos de l'exposition à la Banque Nationale, en un lien et un clic

 


L'enfoiré,

Citations:

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0.jpg28 juin 2012Des banques plus risquées qu'annoncé. Une étude de la CEPS commandé par les Verts européennes repris dans un  article de l'Echo dans lequel on rappelle les différents types de banques (parmi 74) qu'il faut les catégoriser. Les statuts changent dans le temps, ce qui rend l'analyse difficile. La plupart des banques restent vulnérables à cause de la maigreur de leurs fonds propres souvent limités à 4,5% sinon moins.

- banques d'investissements (Barclays, BNP Paribas, Deutsche Bank, Société Générale...) fonds souvent spéculatifs et fonds propres assez laxistes

- banques de détail focalisées (ABN AMRO, National Bank of Greece, HSBC...) bonne résistance car diversifiées. 

- banques de détail diversifié (Crédit Agricole...)

- banques de gros (ING, Rabobank, Dexia...) Celles-ci dépendent trop des investissements à court terme.

 

10 juin 2013: Un nouveau mot anglais est apparu: le "tapering", en espérant que c'est du "soft landing". Comme la situation américaine semblait mieux se conforter, la FED essaye d'abandonner son soutien monétaire. Retirer la perfusion. L'inflation peut reprendre pour réduire la dette. Cela a créé une chute de la Bourse.  

0.jpg22 janvier 2015: La BCE se lance dans le QE. Le problème, c'est que l'unification européen dans une fédération politique n'est toujours pas établie.
Un programme d’achat de titres de plus de mille milliards d’euros, qui va démarrer en mars prochain pour se poursuivre jusqu’en septembre 2016
60 milliards par mois, mais ce montant inclut les achats déjà réalisés et ne représentera qu’environ 41 milliards d’euros d’achat de titres de dette publique et privée par moispodcast

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