Abus de faiblesse (14/03/2013)

1.jpgDes "Abus de faiblesse et autres manipulations". Marie-France Hirigoyen en avait fait un livreMarie Andersen,  son cheval de bataille dans d'autres livres. Psychiatres, psychanalystes, elles ont consacré leurs carrières aux victimes pour combattre les violences psychologiques et en démonter patiemment les rouages et les techniques.

Les violences peuvent prendre tellement de forme et envers, tellement de victimes différentes. Les faiblesses se découvrent tout au long de la vie. Mais, il y a des franges de la société plus enclines à se laisser prendre.

Définir ce qui génère les fragilités serait la première étape à prendre en considération. Une prédation s'établit par le fort sur le plus faible.

Il y a d'abord l'âge tendre, les enfants. On sait qu'ils sont les premières victimes des adultes dans les mains de pédophiles.

Il y a les femmes victimes du machisme des hommes. Comme les deux psys sont des femmes, c'est à la base ce qui les a fait écrire leurs livres.

La manipulation devient le cheval de Troie dans les relations humaines entre adultes.

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Le livre de Marie Andersen, "Les 10 façons de la manipulation" suivait d'autres comme la "Manipulation ordinaire". Ordinaire, parce que courante, mais pas parce qu'elle devrait être ordinairement acceptée. Les précautions contre la manipulation s'apprennent.

La famille, le couple, le travail, la vie sociale, Internet ne sont que certains cadres dans lesquels se rencontrent les manipulations de tous genres. Les personnages nuisibles agissent dans l'ombre. Ils se nourrissent de conflits. Les personnalités qui attirent un manipulateur sont celles qui lui donnent l'impression de posséder des qualités qui lui manquent et des faiblesses qui l'arrangent. Dix chapitres du livre décrivent la disqualification, l'imposition, l'isolement, l'intrusion le refus de dialogue, la chosification qui rend une personne "objet", l'inversion, le déni, le décervelage et l'emprise.  

Marie Andersen donnait sa méthode qu'elle appelait "Méthode 0-1-2" pour mieux communiquer. Une relation entre A, l'émetteur et B, le récepteur d'une information.

Le niveau 0 avec A qui parle comme il vomit et B qui n'est pas réceptif et n'entend rien.

Le niveau 1 avec A qui se veut informatif, attentif à lui-même pour clarifier ses idées et B passif car il n'a pas d'intérêt.  

Le niveau 2 avec A et B intéressés par besoin commun dans une solution win-win. La solution du nec plus ultra.

Elle ne connaissait manifestement pas l'algèbre booléenne, qui dit que si et seulement si a ET b est VRAI que le courant passe. 

Dans son livre, elle préconise de ne pas perdre son temps, de tirer les leçons du passé, d'être le meilleur ami de soi-même en se conseillant.

Marie-France Hirigoyen, elle, a suivi le fil rouge par sa propre expérience dès l'enfance pour guider ses écrits et sa pratique clinique.

Enfant déjà, elle traquait les injustices.

Elle écrit : "J'ai toujours voulu être psychiatre. J'attribue cette vocation au fait que ma mère était une petite chose fragile, toujours dans la plainte. Peut-être, voulais-je lui venir en aide"...

J'ai le souvenir qu'un jour à l'âge de 14 ans, ma mère m'a expliqué qu'aucun médecin n'avait pu la soulager. Je lui ai répondu qu'elle n'avait pas vu un psychiatreJ'ai toujours eu un intérêt aussi pour ce qui est juste et injuste.

Je me souviens qu'au lycée on avait mis des garçons dans notre classe de filles option maths, car nous étions très peu nombreuses. Nous, les filles, avions des cours de couture. Eux, les garçons avaient le droit de fumer et de sortir entre les cours. Je n'avais pas conscience d'être féministe, mais cette différence entre les sexes me choquait. Je me souviens que, durant mes études de médecine, un patron, chef de service, prenait un malin plaisir à malmener les étudiantes. Un jour, nous étions dans la chambre d'un patient, et le patron m'a demandé de faire l'examen clinique devant le staff. Alors que je terminais, il s'est mis à hurler : "Les couilles, Mademoiselle, palpez-lui les testicules ! J'ai rougi, je me suis sentie humiliée.

Très clairement, j'ai écrit Le Harcèlement moral, en 1998, en réaction à cette hypothèse. Je considère que, dans certains cas, les personnes se font piéger.".

Avec ce livre, elle a veillé à faire découvrir au grand public le concept de "pervers narcissique". Concept que l'on découvre après avoir été asservi et qui permet de détruire moralement quelqu'un juste avec des mots.

Le concept de "pervers narcissique" se présente sous forme de vexations, de petites injustices, et l'a poussée à se tourner vers la victimologie et à l'étudier aux États-Unis, en 1994, puisque cette discipline n'existait pas en France.

Elle inspire la loi sur le harcèlement moral au travail en 2002.

"Après la parution de cet ouvrage, j'ai reçu des milliers de lettres qui décrivaient des situations stéréotypées. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas la violence physique et directe, mais le glissement d'une situation normale à une situation abusive, les agressions insidieuses dont on ne prend conscience que quand il est trop tard", explique la thérapeute.

Elle considère que les femmes subissent plus de petites humiliations que les hommes. "Je pense que, si je n'avais pas été une femme, je n'aurais sans doute pas été sensible à ces violences invisibles", conclut-elle.

De petites injustices de la vie quotidienne, "trop" souvent la norme, contre lesquelles elle a eu envie de se battre en tant que femme.

Les psychanalystes parlaient du masochisme des victimes, et les thérapeutes systémiciens considéraient que s'il y avait des agresseurs, c'était parce qu'il y avait des victimes potentielles.

Pas de manichéisme, ni d'angélisme. Les notions de "bien" et de "mal" ne sont que des vues de l'esprit, poussées à l'extrême par des idéologies partisanes. 

Parler des psychopathes et comment les détecter, une autre tentative d'approcher les prédateurs qui s'éclatent toujours à un moment, suite à l'innocence de leurs victimes.

La vieillesse en est une des formes plus catégorisées dans le rayon "faiblesses". La maladie, le complément de la vieillesse.

Retombé en enfance, plus crédules, les plus âgés deviennent des proies faciles des plus jeunes.  

Dans l'article précédent, je parlais des "Démons de l'âge", des vieux qui cherchent encore à exister, mais qui sont pris de cours par la perte de connaissances des nouvelles vérités qui les dépassent.

Attention, cela ne veut pas dire que les démons de l'âge "jeune" ne soient pas malléables à suivre n'importe quel esprit révolutionnaire.

Mais, c'est vrai que les personnes âgées se laissent, plus facilement, arnaquer, sans même s'en rendre compte. 

Se faire agresser en rue, n'est que la forme la plus visible. On les retrouve, alors, perdus, dans la rubrique des "chiens écrasés" de la presse locale.

Ils deviennent aussi les victimes favorites à la maison. C'est plus subtil. Un coup de sonnette à l'aveuglette, à tous les étages d'un immeuble à appartements et c'est toute la sécurité établie à grands frais qui est chambardée. Il a mal compris, n'a pas réfléchi à la véracité des dires d'un visiteur, d'un faux facteur ou policier ripoux. 

La faiblesse des vieux qui espèrent encore faire illusion, se retrouve, aussi, confrontée à des femmes beaucoup plus jeunes. L'argent a seulement apporté un palliatif au vieillissement inéluctable, un complément aux illusions des victimes de la solitude dans de derniers élans de sexualité. 

Les jeunes-vieux d'aujourd'hui font de la résistance et veulent du gras de la vie en s'aidant d'une dose de Viagra. Avec l'âge, les raideurs se déplacent, pourrait-on dire avec humour.

Le privilège de la jeunesse apporte des tentations de pouvoir sur les aînés pour en profiter par quelques avantages qu'il faut appeler abus de faiblesses.

"L'enfer du décor", un livre écrit par la compagne, plus jeune de Raymond Devos. Elle a été dépassée par d'autres et a cru bon de se justifier et de se disculper devant une opinion publique dans ce livre. En 2009, le tribunal l'a relaxée du chef d'administration de substances nuisibles mais pas d'avoir usurpé la qualité de médecin. 

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Dernièrement, on apprenait que Bebel se séparait de sa chère et tendre.   

Coïncidence, le même jour, sortait le film "Les invités de mon père" sur nos ondes belges, diffusé ensuite, le 7 octobre dernier, sur France2, avec le même paradigme. 

Bébel (79 ans), un cas parmi tant d'autres.

Ce fut donc la fin d'une "belle" histoire avec Barbara Galdolfi (37 ans), ex-top-modèle, impliquée dans des affaires judiciaires et dont il avait fait la connaissance en juin 2008 dans un restaurant de Cannes.

Une histoire d'amour qui avait déjà fait couler beaucoup d'encre bien avant la rupture. Les policiers belges soupçonnaient Barbara, aujourd'hui animatrice à Star TV, d'avoir utilisé Bebel, et son état de faiblesse depuis son AVC, pour lui soutirer de l'argent.

L'avocat de l'acteur disait lors de la rupture "Je sais ce qui s'est passé et j'ai donné raison à Jean-Paul de mettre fin à cette aventure. Il y a des procédés qu'on ne peut accepter" ("Secret de stars").

A l'occasion de la journée de la femme du 8 mars, sortaient quelques articles sur le féminisme et ses égéries. 

Je ne vais pas ressortir "Le Martien et la Vénusienne" pour le prouver. La femme est peut-être l'avenir de l'homme, par ses intuitions et quelques forces de persuasions.

Profiter du sexe pour arriver à ses fins, n'est pas nécessaire être féministe. 

La gent féminine n'est plus ce qu'elle était. Qu'on ne vienne pas dire ce que je n'ai pas dit. J'adore quand les femmes sont compétentes et qu'elles se rebêlent quand on ne les respecte pas.

"Comment le 8 mars devint une journée fun?", un texte que j'ai aimé lire.

Au début de la semaine, on parlait de Sherill Sandberg comme de la nouvelle "Reine de la Silicon Valley", une égérie du féminisme, numéro 2 de Facebook, qui avait pour modèle Betty Friedan.

Dans son livre "Lean In" ("Femmes, ayez plus d'ambition"), elle invite les femmes à se bouger, à croire en leurs rêves, à les dépasser avec l'aide des hommes, pour, ainsi, effacer l'ordre social actuel dicté par la hiérarchie des sexes. Les rôles seraient-ils inversés ? Machisme au féminin ? 

Le sexe ne pourrait-il pas devenir une rampe de lancement à ses idées, même s'il peut en donner l'illusion ? 

1.jpgL'Express affichait sa première page avec "L'arme du sexe". 

Si l'argent est le nerf de la guerre, le sexe, lui, est souvent son point sensible.

Les "Mariages distancés" par l'âge existent et peuvent se concevoir tant que l'argent n'intervient pas trop pour fausser les règles du jeu de l'amour.

1.jpgDans le film, "Vingt ans d'écart", cela passe encore... Plus, c'est bonjour les dégâts potentiels. En fin de course, cela parait plus un mélange à risques divers, que ce soit du côté  "couguar" ou "léopard", d'ailleurs.

On apprenait, dans la foulée, que les membres d'un couple sur cinq vivent ensemble sans se parler pour de seules raisons économiques.

Il est certain que vieillir rend moins suspicieux. Les personnes âgées sont les premières victimes d'arnaques et les moins aptes à déceler les signaux de danger. Pour l'expliquer scientifiquement, des chercheurs de l'université de Los Angeles ont montré que le cortex insulaire antérieur, associé aux sentiments instinctifs, sont moins actifs. 

Mais, où est la limite ? Les femmes qui prennent des postes de direction ne prennent-elles pas le même chemin pour établir leur suprématie que les hommes ? 

Les manipulations font partie de la vie, ce qui fait la différence, c'est l'intentionnalité.

 

Où commence l'influence normale et saine, où commence la manipulation ?

Comment repérer les premiers signes d'un abus de faiblesse ?

Le Monde du 16 août 2012 (Martine Laronche) relayait les titres de chapitres les plus évocateurs.

 

CHAPITRE 1. ABUS DE FAIBLESSE ET MANIPULATION

    1.  Du consentement et de la liberté

    2. De l'influence à la manipulation

    3. Les textes juridiques

CHAPITRE 2. LES PERSONNES VISÉES

    1. Les personnes vulnérables, âgées ou handicapées

    2. Abus de faiblesse sur mineurs

    3. Vers la sujétion psychologique

    4. La sujétion amoureuse ou sexuelle

    5. L'emprise des sectes

CHAPITRE III. LES MANIPULATEURS ET IMPOSTEURS

    1. Qui sont les manipulateurs ?

    2. Les mythomanes

    3. Les escrocs

    4. Les pervers narcissiques

    5. 5. Les paranoïaques

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Enfants, personnes âgées, retombant en enfance, sont comme les adultes en état de sujétion psychologique, parfois en perte de repères. 

Comment ne pas parler d'Internet, là où les relations non protégées tournent, parfois, en une véritable confrontation de forces, en un pugilat. La Toile aurait pu se révéler un lien entre les hommes contemporains, entre les générations, dans un partage de connaissances. On est parfois très loin des liens d'amitiés préconisés par Facebook sur les forums de discussions. 

Se définir avec un "à propos" détaillé et sans honte est loin d'être une généralité. C'est alors qu'échapper ou contrer une propagande demande doigté et retenue de la part de ses utilisateurs. 

Une première forme de manipulation, c'est d'envoyer par procuration une information, sans partage, sans répondre à ses commentateurs en se désintéressant de ce que le lecteur en pense. Une autre technique, c'est de rejeter toutes contestations en pointant les autres comme de vils menteurs, perturbateurs,  trollers.

0.jpgLes plus dangereux sont peut-être les manipulateurs qui s'ignorent, qui le font avec conviction de leur bon droit comme porte-drapeau d'une cause.

Depuis 2006, je hante les forums, en m'intéressant à ce qui se dit sur Internet. Les coups fourrés, les insultes à mots couverts ne sont pas rares. Un jour, il y a déjà longtemps, un jeune avait lancé son pavé de textes dans la marre aux canards. Se voyant chahuté de toutes parts, il se souhaitait de ne plus avoir l'envie d'y revenir de sitôt. Aujourd'hui, il ne se trouverait plus dans la marre aux canards, mais dans un déluge de faux canards qui ne respectent plus rien. 

Alors, dernièrement de guerre lasse, comme j'aime taquiner le diable par la queue, j'ai joué au manipulateur, intentionnellement dans un article sur Daniel Cohn-Bendit qui déviait dangereusement sur la pente de la pédophilie. Jouer au "méchant" en remontant le flux et en finissant par le dire pour enlever les quiproquos. Ma conclusion sera de dire que cela demande une certaine persévérance, de courage pour dire parfois le contraire de ce que les autres pensent, de mélanger le vrai au faux. 1.jpgUne autre fois, j'avais rappelé ce phénomène d'ignorance de l'autre dans un commentaire. Il est resté lettre morte tout en disant que l'auteur au pseudo "Le moine du côté obscur" (qui le méritait bien), idéalisait les idées et pas les humains alors qu'il n'avait, d'après ses dires, pas besoin de leaders pour personnifier ses (propres) valeurs.

Les valeurs ne sont pas universelles. 

Alors que reste-t-il à la victime contestataire, dissidente ?

Le pluralisme des idées à jeter aux orties ?

Je sais que l'homme est complexe et plein de contradictions, cela veut dire qu'il faut parfois, aussi, "choser" pour en comprendre les sources de la "chose".

Un commentateur est face au dilemme de reculer et c'est l'autre qui avance. Ne pas oublier qu'à la base, il y a un test de résistance exercé sur la victime par le manipulateur.  

Je ne sais qui a utilisé le mot "surfer" en parlant d'Internet comme on le ferait sur des vagues. L'image est excellente. Surfer, c'est voir où on arrive sur le rivage, mais aussi regarder dans son dos de sa planche à voile ou sans voile.

Pour cela, avant tout, il faudra se respecter soi-même, sa planche de salut pour avoir une chance de résister aux manipulateurs et aux vagues qui cherchent la faille pour s'insinuer et mettre ses victimes le dos au mur. Avoir le courage de tirer la prise. Sinon, c'est le plongeon.

Un commentaire désagréable peut modifier notre manière de penser, en polarisant l'attention des lecteurs et engendrer un effet néfaste sur l'objectivité de l'interprétation.  

Vouloir avoir raison devient, alors, une addiction qui engage le combat, la fuite, le blocage ou la meilleure solution, l'apaisement. 

1.jpgUtiliser la force de l'adversaire, une manière habile de se "dévulnérabiliser". Les préjugés sont bien présents dès l'entrée de jeu dans toutes discussions. Ne jamais s'énerver. Donner du lest aux deux côtés. Trouver l'alternance entre provocations humoristiques et acquiescements de replis pour temporiser. Dévier ce qui est insupportable pour sortir d'un chapeau trop concentré, trop serré, ... trop amer, aussi.

La démagogie qui prétend mener le peuple se contente souvent de suivre la foule.

Oui, il y a des cerveaux malades, c'est dire qu'il faut y être préparé comme Taddeï tente de le faire dans une bataille d'opinions.

En se fondant sur son expérience clinique, Marie-France Hirigoyen s'interrogeait sur la notion de consentement et les dérives des comportements.

Une quête aussi précise qu'inspirée, qui révèle que le statut de victime n'est pas irréversible, ni irrésistible.

 

L'enfoiré,

 

Citations:

 

 

15 mars 2013: Le journal de La1 belge présentait les maisons de repos qui ont dû aussi introduire Internet.1.jpg Certaines vont jusqu'à enseigner son utilisation en aidant l'utilisation du clavier et de la souris en n'oubliant pas d'avertir sur les dangers de la Toile. Surfer sur le web pour les pensionnaires en allant retrouver l'endroit de leur résidence, de voir des clips. Passer par la télé, mieux connue.   

 

22 mars 2013 : Affaire Bettencourt: Sarkozy mis en examen pour « abus de faiblesse»

14 mars 2013 : Bebel pour ses 80 ans.

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