Le printemps, chez moi, c'est quoi? (09/05/2013)

1.jpgIl y a peu, j'avais écrit "L'hiver, chez moi, c'est quoi?".  L'hiver fut long, très long. Enfin, cette fois, ça y est, après un début de printemps plutôt raté, le voilà avec plus l'apparence. Du coup, c'est comme si on se shoutait par petites doses devant un écran de luminothérapie. Quelle réjouissance ressentie à profiter de la nature avec des journées de plus en plus longues. Tout se réveille... parfois, avec des inattendus. 

 

"J'aime pas le printemps" écrivait un rédacteur.

L'âge doit avoir un lien avec le choix de sa saison préférée.  Pour moi, je l'ai écrit, c'est l'automne, pour des raisons propres.

Pour son "non-amour" vis-à-vis du printemps, il donnait seulement trois raisons.. 

1. c’est la tranquillité qui sera grandement perturbée. Impossible d’aller flâner n’importe ou sans croiser d’autres personnes qui ont eu la même idée, et rares sont les personnes silencieuses.

2. l’explosion des grillades qu’on aura à chaque jour quand il fait beau, avec un pic lors des week-end et jours fériés.

3. Période d’entretien, de destruction frénétique. Tondeuses, tailles haies, tronçonneuses, binettes, faux, mains nues, hache, scie… 

Si ce n'était que cela... J'ajouterais que dès qu'il y a un rayon de soleil, c'est un véritable cauchemar, la débandade qui commence pour se rendre à la mer ou dans les Ardennes comme si tous devaient rattraper le temps perdu par l'hiver. Quant à la bébête qui monte, cela ne me donnera pas le hockey sur gazon...

L'hiver reste trop dans les esprits sevrés de soleil, ce printemps-ci. S'il fait ne fut-ce qu'un peu plus chaud, les marchands de glaces ressortiront et mettront les gaufres en réserve au frigo.

Répondre à la question de ce que représente le printemps, commence par un sérieux risque de ne pas être synchronisé avec ce que pense la généralité des gens. Le printemps, c'est le vert des arbres, presque trop vert. Je n'ai rien contre les écolos, mais faut pas ajouter des couches supplémentaires.

Le renouveau de la nature, dit-on. Mais cela manque un peu de maturité, cette nature.

L'homme est synchronisé à l'heure qu'il a sur son bracelet-montre, mais il a parfois  un autre rythme interne qui le chipote.

Souvent, dans l'entreprise qui l'emploie, il n'en verra pas la couleur de ce renouveau. A y réfléchir, il s'en fout pour lui-même. C'est son épouse qui pensera tout à coup à ré-astiquer, à faire "le nettoyage de printemps" à la maison à faire chavirer la baraque. 

Première constatation, vivre à la campagne n'a rien à voir avec la vie citadine. Dans cette dernière, il n'y a pas les soucis du champs ou de l'entretien du jardin. Vivre dans une maison ou un appartement ne fait pas voir les choses sous le même angle.

Cette année, le vrai printemps était en retard. Il a poussé la nature dans ses derniers retranchements. Les bouleaux attendaient le bon moment pour germer et envoyer le pollen à tous vents. Cette année, dès les premiers rayons de soleil, ce fut une véritable explosion.

1.jpgDeux ou trois jours ont suffi à la nature pour leur rendre la couleur vert tendre et empêcher de tourner en rond, ceux qui sont affectés par le pollen.

Les arbres les plus précoces avaient déjà donné des signes d'attente. Le marronnier était sur ses starting-blocks. Les autres allaient suivre le même rendez-vous coûte que coûte.

24°C atteint un jour. Redescendu à près de zéro et en France, ce fut 20 centimètres de neige, sur les hauteurs de Saint-Etienne.

Cette année, les pics de pollen sont montées en flèche et ont dépassé les moyennes en l'espace de deux jours.

 

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Au point qu'allergique, j'ai pensé à me poser un masque sur le visage et commencé à rêver à la pluie salvatrice qui plaquerait le pollen sur le sol. 

Rhinites, conjonctivites, prurits, urticaires ont été du lot du combattant de l'aurore de la belle saison.  

1.jpgL'affiche publicitaire du nouveau film "L'écume des jours" venait bien à propos même si on n'y ressent pas la douce légèreté du roman comme le disaient les critiques.

L'écume, elle ne vient pas par la bouche mais par le nez.

La maladie d'amour s'allierait-elle à l'allergie sous le couvert d'un antidote antihistaminique?

Putain d'histamine qui, parait-il, a de plus en plus d'effets dans la population. Des médicaments, oui, il y en a, mais ils ont un effet secondaire: ils apportent la somnolence.

Juste ce qu'il ne faudrait pour admirer les paysages qui verdoient si tendrement. 

Au printemps, les "marmottes" sortent de leur hivernage. Je n'irai pas jusque là.

Cette période est propice à la bougeotte et pousse, on ne sait pourquoi, plusieurs candidats au nomadisme. Prendre la maison sur le dos, c'est pas vraiment une occasion rêvée pour somnoler.

1.jpgC'est aussi une période pendant laquelle, ils pensent à ressortir le vélo du garage pour aller se balader dans la nature et, parfois, remarquer qu'en dernière minute, la bécane nécessiterait une petite maintenance. La bécanne garée pour l'hiver, cela peut rouiller ou avoir d'autres maladies de l'inactivité, mais on l'avait oublié.

"Il y a du Villo dans l'air" disait la pub.

S'il n'y avait que du Villo, ce serait bien, mais....

On compte, dès lors, les points pour savoir si l'optimisme va prendre le dessus sur le pessimisme. 

J'aurais pu chercher toutes les chansons qui parlent du printemps pour orienter la décision. Je n'ai pas dû. C'était déjà fait.

Oui, Hugues, "Les filles sont jolies dès que le printemps est là"

Un peu de calme revenu, j'ai repris la bicyclette et l'appareil numérique à la recherche des coins déjà photographiés en hiver et pour en trouver d'autres. Pas besoin de carte aux trésors pour cela. Patience, observation et le hasard pour seul guide.

Par le plus grand des hasards, le petit jardin écologique, près de chez moi, avait une présentation de ce qu'est le compostage. Un brin de causette et puis s'en vont. Au suivant... 

Grand_Corps_malade dans son slam des saisons raconte ce qui, pour lui, fait le printemps.

Je commençais juste à m'y habituer

mais les jours ont rallongé.

J'ai compris que le printemps

allait emménager.

Le mois de mars avait tracé

en un battement de cils 

et on m'avait dit qu'en avril,

faut pas se découvrir d'un fil.

Mais moi, j'ai peur de rien

alors malgré les dictons vieillots,

j'ai enlevé une de mes vestes

pour ne pas avoir trop chaud.

J'ai vu les arbres avoir des feuilles

et les filles changer de godasses.

J'ai vu les bistrots ouvrir plus tard

avec des tables en terrasses.

Y avait plein de couples qui s'embrassaient.

C'est les hormones, ça réagit.

C'est la saison des amours

et la saison des allergies.

C'est vrai j'ai eu le nez qui coule

et je me suis frotté les yeux

mais j'ai aimé la chair de poule

pendant un coup de vent affectueux.

Sur les balcons ça bourgeonnait.

J'ai regardé le ciel bleu-pâle.

Y avait même des avions.

Ma factrice a ressorti le vélo.

J'étais content pour elle.

Content aussi pour le daron

qui aime le retour des hirondelles. 

1.jpgPour moi, le printemps a réellement commencé le 1er mai, avec ses muguets porte-bonheurs et ses discours politiques endiablés d'invectives et de noms d'oiseaux. Un folklore comme un autre.

Le 4 et 5 mai, Bruxelles était en ébulition à la fête de l'Europe et celle de Bruxelles, la fête de l'Iris. Deux fêtes qui tombaient de concert en un seul weekend. 

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La fête de l'Europe fut une journée portes-ouvertes de ces bâtiments autour du rond point Schumann qui n'ouvrent jamais au public.

Le besoin de rappeler, à la plupart, le rôle, de l'imbrication de ces trois gouvernements de l'Europe. De préciser, aussi, la raison du Prix Nobel de la Paix 2012 décerné à l'Union européenne. Au Berlaymont, la Commission avec José Manuel Barroso à sa tête. En face, au "Juste Lipse" avec Herman Van Rompuy comme Président du Conseil aux commandes du grand bateau "Europe" dans la tourmente.

A l'Espace Léopold, le Parlement des 27 pays de la CE, composé des bâtiments aux noms des initiateurs du projet "Europe", Paul-Henri Spaak et Altiero Spinelli, que l'on a appelé, en coulisse, pour sa configuration physique et ses besoins financiers,  "Caprice des Dieux".

Ce fut l'occasion de se rappeler des six mois de présidence en cours du Conseil attribué à l'Irlande, par l'intermédiaire de ses danses irlandaises.

0.jpgQue dire de plus, sinon que les eurosceptiques ne faisaient, probablement, pas partie des visiteurs. Ils n'y auraient pas trouvé leur compte. Beaucoup d'étrangers de passage déambulaient par cette belle journée ensoleillée, une occasion d'aller voir de plus près que "In Europe, everything is under control, with ou without money".

Dans le même temps, en France, François Hollande avait atteint l'anniversaire de sa première année de présidence. Après un quinquénat sarkozien, plutôt agité dont on retrouvait, la veille, les Secrets d'une présidence, comme si c'était une histoire immédiate les Français trouvaient leur nouveau dirigeant, trop normal et pas assez superman.   

Le lendemain, à la fête de l'Iris, ce fut "pour les amateurs de musique, de concerts organisés dans la soirée Place des Palais. Pop, rock, soul, il y en avait pour tous les goûts: Ann Arbor, Hooverphonic, le Grand Jojo. La fête de l’Iris est l’occasion de promouvoir les arts du spectacle et la vitrine pour des artistes de tous horizons.".

C'est aussi, un spectacle bon-enfant sous toutes ses formes physiques et historiques.

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Un boom démographique. Non, peut-être...

Samedi dernier, Charles Piquet prononçait son dernier discours en tant que Président de Bruxelles Capitale. 

«Bruxelles, c’est la capitale européenne où la capacité d’investissement est la plus modeste par habitant. Donc Bruxelles est héroïque »", disait-il.

"Héroïque"... Sans blague! Sans mentionner qui étaient les héros et les braves parmi les braves...

Une hirondelle ne fait pas le printemps.

Si la politique le faisait, cela se saurait.

Alors, en résumé, le printemps, chez moi, c'est quoi?

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Bien, c'est la saison des fêtes. Le mois de mai qui, avec ses jours de congés et ses potentiels de ponts, est peut-être le mois préféré par tous.

Après le pont du 1er mai, celui de ce jeudi 9 d'Ascension.

L'Ascension est une élévation, une résurrection, comme il en est dit pour définir cette fête chrétienne.

L'ascension de Merkel vers un nouveau mandat? Qui sait, mais elle devra attendre, les élections allemandes. Ce sera, déjà en automne et avant cela, elle devra se montrer sous son meilleur jour...

La résurection de Christiane de Duve? Oui, cela arrangerait, à juste titre.

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En attendant, déjà deux événements à signaler ce mois-ci: une collision de trains avec des produits toxiques qui se baladent dans la nature et un camion qui prennait un raccourci sans pouvoir s'arrêter sinon dans des maisons.

Mais de tout cela, le Printemps n'en a cure.

Une saison que l'on espère pas trop faite d'explosions naturelles ou artificielles... si, au moins, il savait cela, le Printemps...

Le Printemps avait, déjà, trop d'heures de gloire, à mi-course, même en gardant Vivaldi dans les oreilles.

Et, si on regardait tout cela, ensemble, avec philosophie ...

avec des photos à l'appui, en un clic. 


L'enfoiré,

 

0.jpgPSAujourd'hui, Sapanhine regagne ses lointaines pénates. Je vous en parlais lors de son arrivée à Bruxelles. Il parlera, bientôt, de ce retour aux sources temporaires.

 

Citations:

Mise à jour 27 décembre 2013Le printemps 2013 le plus froid depuis 1970. Le 23 mai, 6°C, alors que ce 27 décembre c'est la température minimale.  

 

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