Les Réflexions du Miroir n'ont pas de nègres (25/11/2013)

0.jpgCette fois, pour le dernier billet de ce dimanche, un nègre aurait pu être utile. Ce qui suit va expliquer la tournure qu'il a prit volontairement ou involontairement.

Ce matin, j'écoutais Bert Kruysman qui avait un sacré "Café serré" du lundipodcast.

Il parlait de ceux qui font écrire leurs éditoriaux et billets par l'intermédiaire d'un nègre. Les Réflexions du Miroir que vous lisez ne sont jamais écrits par un nègre. Quand l'enfoiré est à l'écriture, c'est du "stand alone". Oui, parfois, il y a des prémisses qui viennent d'ailleurs qui font le flash pour qu'une idée devienne un billet hebdomadaire.

Oui, au départ, il y a bien eu cette émission d'ARTE qui parlait des indignés et que le philosophe Jean-François Mateï dénigrait dans l'efficacité de leurs actions de protestations.
C
e qui a suivi n'a été que la poursuite de cette même dénonciation de l'inutilité d'actions ponctuelles face aux problèmes du monde.
C
e qu'a fait ou écrit mon copain, Etienne, au lieu de renverser la vapeur, ce qu'il tentait d'ailleurs de faire, ne m'a poussé, au contraire, à enfoncer le bouchon plutôt que de le faire éclater.
C
eux qui connaissent mes écrits qui parfois peuvent être complètement inversés dans leur approche, auraient pu comprendre que quelque chose n'allait pas complètement comme d'habitude avec l'enfoiré. Qu'il n'était pas dans son état normal, en quelques sortes. Etienne, d'ailleurs, a dû être surpris de mes réactions qui comme il le disait étaient très négatives.
C
hez moi, un billet se vit, se construit au fur et à mesure, se modifie, se transforme pour ne prendre sa forme finie et définitive qu'à la dernière minute avant de lancer le bouton "Envoyez".
A
lors remontons dans le temps. Décelons les raisons de l'évolution et les risques du blogueur jusqu'au-boutiste qui tant qu'il n'a pas tout, ne donne pas le feu vert.
L
'article "A vos cathodes et à vos téléchargements qui devait sortir le 17 novembre, n'avait pas encore d'image qui accompagne le début de l'article.
Q
uelle meilleur image que celle de l'annonce de l'événement des 60 ans de la télé?.
A
ucun. Il me la fallait. Je devais aller la chercher et au besoin avec l'environnement de l'endroit où la fête s'était produite le vendredi soir.
L
e samedi matin, ce fut le départ en jogging pour y aller. Un brouillard à couper au couteau et un froid de canard, n'allaient pas m'empêcher dans cette tâche et je suis parti. Tout alla bien... enfin en apparence, du moins.
L
e lendemain, l'article partait à l'heure dite. Au suivant...
E
t bien, non... Le dimanche matin, quelque chose n'allait pas. Aucune envie de me relancer dans un nouveau jogging. Une sortie-promenade sans courir m'était suffisante et même surfaite. Le repas réduit de moitié et une rentrée dans mes pénates dans un état général en déconfiture.
L
a nuit qui suivit, fut la dernière pendant laquelle le marchand de sable eut une efficacité.
I
nsomnies dues à une toux tenace sans expectorer donnant la chance de voir des jours meilleurs ensuite. Des batailles de coussins et, au plafond, les minutes qui s’égrainent une à une à la lourdeur de sa morosité.
U
ne grippe? Je n'en sais rien. Je ne sais même pas ce qu'elle peut être. Je crois n'avoir jamais eu de grippe en rapport avec ce que ceux qui y sont passés, m'ont raconté.
P
roposition de me mettre en quarantaine dans le divan, refusée par ma moitié qui n'en dormait pas plus. Difficile de le faire d'ailleurs. Mes aboiements n'avaient que la surprise comme répondant à leur fréquence et leur hauteur sonore. La fatigue s'installait, chronique. Alors, avez-vous déjà vu un zombie bougon écrire? Oui, il a le temps de penser, mais de là à l'exprimer dans les formes adéquates, c'est pas sûr.
P
endant ce temps-là, l'article suivant sur les indignés prenait forme. Une forme qui correspondait à l'état d'âme de l'auteur et au grand dam de celui qui était sensé apporter sa contribution aux idées.
U
n état d'âme ou plutôt, un caractère de cochon qui s'y cachait et dont les effets avaient été provoqués par la défense de sorties pendant toute la semaine, vu le froid hivernal qui s'était installé. Le loup, dans la cage, hurlait à la mort...
M
on billet allait s'en ressentir. Je le présentais et je n'ai pas résisté pour qu'il en soit autrement.
Q
uelques jours avant sa sortie, un mail envoyé à Etienne, pour lui montrer ce que je comptais en faire et puis, salut, Etienne et les copains, suite à l'écran.
L
e samedi et dimanche, ni jogging, ni sortie. Un petit coup de télé pour passer le temps.
L
e dimanche, au sujet du billet, tout fut bouclé, une demi-heure, à peine, avant la publication. Toutes les idées rassemblées et injectées par un presse-citron, cela faisait un billet qui comme celui de Hessel, pouvait prendre un certain poids de cacahuètes. Un rappel de ce que sont les pouvoirs et les contre-pouvoirs qui prennent des allures de poupées russes. Le résumé des idées d'Etienne et moi, qui lui sortait des contre-idées à la pelle. Le futur, selon Al Gorre, pour couronner le tout.
I
l ne vient pas dans mes intentions de changer les idées que j'ai émises.
M
ais je dois avouer que j'ai été très mauvais formaliste et très mauvais avocat à décharges lors de cette semaine infernale.
J
e n'ai pas tenté d'apporter des idées qui allaient radoucir celles qui étaient très hards et très négatives. Du sans filets...
L
a réponse d'Etienne ne s'est pas fait attendre. Il se désolidarisait de l'article en ces mots:

- J'ai lu ton produit fini et cette lecture me rend quelque peu perplexe. Il me reste que tu sembles utiliser mes propos pour te permettre ou de les contrecarrer (et je suis très prudent et très amicale quant au mot que je choisis ici) et tenter de mettre en évidence que tu as tellement de références à partager (n'oublions pas que celui qui choisi ces références le fait en excluant celles qui ne correspondent pas à sa façon de voir les choses) qui tentent de démontrer que mes vues ou avis sont sympa mais tellement loin d'une réalité possible. Je l'avoue ceci est très caricatural mais mon intention est de mettre en évidence/en image une méthode qui me semble plus que sujet à caution Ta vue de la réalité je devrais dire. Je suis un profane par rapport à ce genre d'échange ou plutôt ta présentation d'un échange qui n'en était pas un à mon avis, mais je reste perplexe quant à cette méthodologie d'un soi-disant dialogue au but non déclaré de ce genre de questions/réponses qui ne sont pas le résultat d'un véritable dialogue. Toi tu développes à l'infini tes réponses, tes avis et humeurs par rapport à mes avis initiaux. Mes tes avis eux ne sont pas sujet à débat  et à d'autres références peut être aussi judicieuses. Et tout ceci avant publication bien entendu. Comprend ma grande surprise. Mais rassure toi, mon intention est de ne pas de répondre à tes avis tels que maintenant publiés. Je ne connais pas suffisamment tes "produits finis" pour me permettre d'affirmer ou non que tu appliques cette méthode systématiquement. Méthode désignant explicitement celui qui pose des jalons de réflexions sans lui permettre dans ce même texte de répondre ou commenter tes réponses ou autres affirmations et références. Tout ceci AVANT publication. Je ne me reconnais pas quant à cette façon d' appliquer ce genre de méthode. Ce n'est pas ma manière de faire les choses. Si je voulais caricaturer ce propos je me vois au milieu d'une piste de cirque (et ce n'est pas mon choix) entouré de gentils pourfendeurs d'idées et d'avis ou chacun a le droit de lancer ce qu'il a sous la main vers le milieu de la piste en ayant l'assurance que ce droit n'est pas accordé à celui se trouvant en pâture.".

Et, je l'avoue, Don Quichotte avait raison, peut-être.
D
ans le doute, j'ai retirai le texte en le mettant en stand-by.
J
e lui réponds mais en donnant de fausses raisons à la raison de mon article et en lui demandant d'apporter les corrections qu'il désire.

Sa réponse suit assez vite:

- Evidemment que je ne demande pas que tu sois en accord avec mes avis. Et SVP ne retire pas du web ton produit fini qui finalement n'engage que toi par rapport à tes dires. Je ne suis et ne veux être un senseur. Je suis conscient que tu passes beaucoup de temps à t'informer avant de publier. Je dis chapeau l'artiste. Il n'y a pas photo. Mais tu sembles être un grand pessimiste ou peut-être réaliste comme certain se qualifierait. Je ne suis pas particulièrement optimiste mais je suis convaincu qu'il existe des portes de sortie humainement acceptables même si cela va être difficile et surtout que le combat est devenu très inégale. Un clan très solidaire pour défendre et augmenter ses privilèges contre un clan à qui on explique que la solidarité c'est du passé et que l'individualisme est la seule façon (pour certains) de s'en sortir. Je me dois de te dire que ton texte et d'autres vont dans le sens du défaitisme et du pessimisme. La conséquence majeure de ces  textes est qu'elle renforce la nécessité et l'utilité de la solidarité absolue du clan qui nous impose trop de ces absurdités. Et conforte le pessimisme du clan qui perd pieds devant tout cela. Cela ne correspond pas à mes lectures ni à ma pensée ni à mes messages. Peut-être est-il utile de préciser que le texte n'est pas le résultat d'un débat contradictoire. Bon rétablissement"

0.jpgJe confirme, il y avait du défaitisme dans l'air de ma part.
A
rester planté au premier degré sur certains articles lus de ci-delà dans la grande "forumade" virtuelle, comment en serait-il autrement?.
L
e "bon rétablissement" était bien nécessaire, physique et moral.
C
e billet prouve en effet que si le précédent n'est pas le résultat d'un débat contradictoire, il n'est pas plus le fruit et le reflet exact de ma manière de penser habituelle en "stand alone".
L
e style que j'ai adopté dans les billets, s'il est parfois d'un humour sarcastique, n'atteint jamais le niveau du rejet nihiliste des projets qui apporteraient un futur meilleur.
C
et après-midi, je vais chez mon médecin. Il ne peut pas venir chez moi. Trop de patients.
S
i c'était le cas, ce serait complètement être en désaccord ne fut-ce qu'avec celui-ci qui me revient en mémoire. 

- Dans "Tabou, casse-toi", je terminais par "Pour gérer l'avenir par l'innovation, le philosophe et le psychologue ont un avantage, il savent, eux, qu'il faut dire. Alors, "Tabou, casse-toi" vraiment...
D
ans "Je suis peut-être pessimiste, mais je me soigne", je conseillais de: "Jeter un coup d'oeil sur les autres habitants de la planète pour voir comment, eux, règlent leurs problèmes?

Pas plus simple à vivre mais, considéré comme plus naturel avec nos yeux anthropomorphes. Je ne sais pour vous, mais pour moi, cela m'a rassuré.

Je répète, il y a des moments dans l'existence pendant lesquels il vaudrait beaucoup mieux d'avoir un nègre qui prenne la relève.
Un porte-parole, j'en avais déjà recherché un, en urgence.

0.jpgMais, tous les candidats se cachent et ne veulent pas prendre les coups à ma place.
C
e soir, grande soirée de télé: "Les intouchables".

La psychologie des acteurs ou de ceux qu'ils représentent, je suis sûr qu'elle va me servir.
V
ous savez quoi?.
L
'article du premier décembre qui suit, ne sera pas écrit par l'enfoiré.
J
e céderai mon blog à quelqu'un d'autre, mais il ne sera pas nègre.
I
l va parler de choses que je ne connais que trop bien, mais avec les yeux à lui...

Et ça, j'aime. 

 

L'enfoiré,

 

18/3/2021
 Littérature : pourquoi utilise-t-on le mot «nègre» pour désigner les écrivains fantômes ? – Libération (liberation.fr)

Dans la cancel culture, il faudrait dire "Les Réflexions du Miroir n'ont pas de fantôme".

podcast 

 

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