La foire d'empoigne aux idées (04/05/2014)

0.jpgLa période électorale veut que les foires aux idées germent en foires d'empoigne. Ce matin-là, un duel entre L'enfoiré du PVV et Cowboy du PCC était modéré par Tartempion. Une suite aux "débats interactifs ou radioactifs", en technicolor et en parodie ? 

- Tartempion: Bonjour Cowboy du Parti des Campagnes Combattantes et bonjour L'enfoiré du Parti des Villes Victorieuses. Il y a quatre ans, j'ai eu l'occasion d'interviewer l'enfoiré  à l'occasion de ses cinq ans de présence sur la Grande Toile. En résumé, je dirais que l'enfoiré est un citadin, qui se veut éclectique dans le choix de ses sujets en ajoutant l'ironie. Un penseur essayiste qui veut faire rire et choquer tout à la fois pour comprendre ces contemporains sur Internet. Il disait, je cite, "La peur du lendemain obscurcit l'horizon". Très réaliste, il opposait l'art et le progrès scientifique. Vous, Cowboy, à l'opposé, vous êtes campagnard et joueur d'échecs. Comment définiriez-vous, aujourd'hui, l'enfoiré? 

...

- Cowboy : Un enfoiré aime les débats comme le boxeur aime le combat de boxe. Les uppercuts ne lui font pas peur, au contraire. Recevoir et distribuer les coups, c'est magique. Savoir relever le défi avant un KO, quand l'autre se croit déjà vainqueur, c'est divin. Le nombre de rounds n'a pas d'importance, pourvu qu'il ait l'ivresse de rencontrer un adversaire coriace. Abandonner, jamais ! Et de discuter avec l'arbitre, les soigneurs, les spectateurs, il en raffole. Il ne recherche ni les prix, ni les titres, ni les honneurs, juste le plaisir de se battre. Un enfoiré ne tient pas à avoir raison, c''est le cadet de ses soucis, il adore voir les arguments de son adversaire se déliter. Il y consacrera tout le temps qu'il a et qu'il faut. Un enfoiré peut débattre de tout, puisque, comme il le souligne souvent, il a déjà écrit sur tout. Il est d'ailleurs à l'affût de tout nouveau sujet, son calepin et son crayon toujours dans sa poche. Cette analogie avec la boxe sera, n'en doutez pas, l'un de ses prochains sujets. Un enfoiré est un philosophe, oui, déconnecté du réel, mais connecté à internet.

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- L'enfoiré : Belle définition, merci, Cowboy. Je n'y vois pas beaucoup à y ajouter. Vous me dites déconnecté du réel, mais connecté à internet. N'êtes-vous pas déconnecté du réel des villes ? Qu'à partir de vos campagnes, vous ne voyagez pas assez pour découvrir ce qui se passe sur d'autres parties du monde. Avec la tête et les jambes comme je le suis, on devient voyageur dans la virtualité et dans le réel et on y rencontre de tout. Mais c'est vrai la campagne, m'est beaucoup moins connue que vous. C'est pour cela que je suis éclectique dans mes sujets. Je veux continuer à apprendre avec toutes les sources imaginables.  Dans une lutte d'influence, il est normal de chercher des opposants à sa taille. Vous le faites en consultant le nombre de points ELO qu'a votre adversaire avant de commencer une partie.

- Tartempion (réjoui d'avoir un beau débat.) : Dernièrement vous vous êtes opposés sur un sujet.

- L'enfoiré : Cowboy, j'ai pensé à vous quand j'ai vu le documentaire "Le peuple miniature" sur Internet et à la télévision. Quelque chose de très banal, pour vous, je présume.

- Cowboy :  Un exemple de votre éclectisme ? Voir des fourmis dans mon jardin est mieux qu'à la télé ou au cinéma.

- L'enfoiré : D'accord, Cowboy. Le commentaire du journaliste disait d'ailleurs "des scènes ont été entièrement inventées, voire, n'ont jamais eu lieu. Un montage qui pose des questions sur la frontière entre documentaire, fiction et télé-réalité". Si c'était une autre façon d'observer les animaux, à grand spectacle, elle tentait d'humaniser avec un anthropomorphisme de bon aloi. Suivant la maxime de 'ce qui est petit est gentil' cela devrait faire un véritable tabac chez les grands et créer des envies de posséder quelques exemplaires de ces 'petits choses' chez les jeunes enfants. 

- Cowboy : Avez-vous assisté à la naissance d'un poulain?

- L'enfoiré : Non. Devrais-je? En ville, ce beau poulain risque de déboucher dans l'assiette de quelqu'un. L'homme est un prédateur, savez-vous.

- Cowboy : Vous avez raison. Vous avez toujours raison..  

- L'enfoiré : Raison ? C'est la nature qui a toujours raison. Elle peut tout casser. La véritable trouble-fête qui seule détermine et décide ce qui se passera ou non, c'est elle. Vous devriez savoir que la nature ne se laisse pas domestiquer facilement. 'On ne peut la vaincre qu'en l'obéissant', disait Francis Bacon. Si on la contrarie un temps, elle reprend ses droits dès que l'homme a tourné le dos. S'en faire une alliée est bien plus productif que de la combattre puisque les humains sont de "petites natures pour la Grande nature". La vie se déroule dans une chaîne de prédateurs, et de proies au menu des premiers. Parfois même des déprédateurs. Qu'on appelle cela, vie, nature ou dieu, avec majuscules ou minuscules, cela n'a pas une réelle une importance. 

- Cowboy : Je vous reconnais bien là. Puisque vous me parlez d'Internet. Voici une vidéo que tout les citadins devraient voir. 

Quelques minutes après :

- L'enfoiré : Là, vous me rassurez. Vous regardez aussi des vidéos. En ville, nous pensons différemment qu'en campagne, évidemment. Nous n'avons pas le temps. Il faut aller vite. Une vie trépidante, qu'il faut aimer. C'est marche ou crève. Il n'est pas une question d'imposer des lois et des règles de l'un ou de l'autre. On voit les choses sur nos écrans, d'accord. Pour répondre à vos fourmis dans le jardin, c'est, évidemment, plus réel. Quant au poulain, c'est une forme de renaissance. Si la nature a quelques gènes à transférer de générations en générations, elle met le temps. Des millions d'années pour avoir le temps d'installer ses "(r)évolutions".  

- Cowboy : Vous vous amusez à provoquer. Vous me vexez sans vous rendre compte.

- L'enfoiré : Vous vexer ? C'est vrai, la provocation fait partie du jeu, c'est évident sur Internet

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- Cowboy : Vous n'avez aucune conviction. Vous vous amusez à casser celles des autres. La Vie avec un "V" n'est pas un jeu.

- L'enfoiré : Ce n'est pas un jeu, encore une fois, d'accord. Mais, permettez-moi de rendre une minuscule au mot "vie". L'humour me permet cela. A la radio, les Cafés serrés du matin me font entendre la vie sous un autre angle. Ils sont là pour faire comprendre avec humour jusqu'où on peut aller trop loin dans nos villes.  

- Cowboy : Ce sont des émissions pour divertir. L'humour, c'est autre chose que des traits d'esprit, des situations cocasses.  

- L'enfoiré : Bien sûr. L'homme a apporté son humanisme, sa sensibilité pour cela. Mais, avec un complexe d'infériorité, je précise. Les lois humaines sont temporaires, amendées en fonction de paramètres de circonstances, faites d'appréciations très souvent, rétroactives. Vous ne lisez pas ce genre de magazines, mais le S&V du mois d'avril contient un article qui démontre qu'il y avait une irrésistible extension de la théorie de l'évolution. Celle-ci va de l'anthropologie jusqu'à l'informatique en passant par les particules de la physique quantique, les comportements sociaux, les trous cosmiques et les cellules vivantes. Les algorithmes évolutionnaires sont imprévisibles, ce qui en fait leurs forces. Les seuls atouts des humains seraient de faire la paix avec la nature, de trouver les compromis adéquats pour l'utiliserNous sommes tous enclin à divertir, mais certains le font avec art, d'autres moins.  

- Cowboy : Divertir ceux qui s'emmerdent...

- L'enfoiré : Votre façon de voir m'amuse. Elle m'amuse parce que le citadin de souche que je suis, a la même impression en passant au travers des villages de campagne. Lui, il a besoin d'un peu de bruit mais pas trop, d'animations, et au matin, pas au chant du cog, le matin, même s'il a parfois marre des survols d'avions. La rencontre du rat des villes et du rat des champs, ne trouvera pas de réponses définitives entre nous.

En support du film « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu », Christian Clavier apportait son point de vue qui vient bien à propos. Il avait écrit le scénario de ce film dans le décor de la Révolution française et dans la peau d’un Français pure souche, tendance réac. Une comédie pour se défouler est un choix de goût, de vie, de plaisir, disait-il. En résumé, il répondait au journaliste qu'il ne se plaçait pas dans le genre de problématique du Bon Dieux. Conçu pour faire rire, ce n’est pas un film à message politique ou moral mais un défouloir comme l’était 'Le Père Noël est une ordure'. Le personnage passe son temps à dire des choses qu’il ne faut pas dire ou ne pas penser sans épargner personne. La jubilation ce sont les personnages qui agissent en donnant une distance par rapport à certains préjugés. La comédie est, pour lui, le meilleur moyen de rencontrer le public. Il dit des énormités qui font rire et défoulent dans le monde actuel et son mélange de générations et de cultures. De la génération 68, très en révolte par rapport aux milieux familiaux, il n'a pas souffert d’ostracisme. Dans la France de cette époque-là, c’était le plein-emploi. Le seul endroit où il y avait du chômage, c’était dans le milieu artistique. Il avait fait science-po par facilité, pour ne pas avoir ses vivres coupés. Quand il est à l’aise, il invente et laisse une grande liberté sur le plateau. La comédie est le genre que le public préfère, or c’est le plus difficile à faire. Mais la proportion entre les comédies réussies et ratées reste la même. Faire rire, ce n’est pas une question de talent mais de nature. Le sens du ridicule sur soi ou l’envie de la dérision ne s’apprend pas. Savoir faire rire est un privilège. Il se dit passeur face à la nouvelle génération à vouloir déconner non-stop pour se défouler et évacuer le trac en regardant les qualités et les défauts de chacun.

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- Cowboy : Vous considérez-vous comme lui?
 
- L'enfoiré : Presque trait pour trait, mais sans me considérer comme un artiste, comme lui, pour autant. La comédie et le théâtre sont des métaphores du conflit.  
- Cowboy : Vous êtes dans une foire, comme un enfoiré en cherchant à vous amuser, à trouver votre chemin sur les montagnes russes pour se donner de l'adrénaline tout en cherchant des garde-fous.
- L'enfoiré : En effet. Comme sur les toboggans, dans les relations humaines où le risque zéro n'existe pas plus. Je jette des pavés dans la marre en m'éclaboussant souvent moi-même.
Tartempion : Sachant cela, n'était-il pas con d'être un mec, comme L'enfoiré ? 
- L'enfoiré : C'est justement ce que je cherchais, le prestige d'être simplement 'con' avec l'aide de mon auto-dérision comme je l'ai écrit. 
- Cowboy : Vous n'avez qu'à vous en prendre à vous-même et assumer de vouloir tenter le diable à réunir l'eau et le feu, à vouloir chercher une raison, là où il n'y en a pas... Vous n'avez même pas de convictions et vous ne cherchez pas à adoucir vos propos. 
- L'enfoiré : Pas d'église dans mon village, en effet. Sur Internet, le subset de la vie, il faut oser, oui. Ce n'est pas écrit en petites lettres dans la posologie, mais on l'apprend très vite. 'A vaincre sans péril, c'est triompher sans gloire', disait quelqu'un. Je n'ai aucune autre conviction que d'oser, aucune autre prétention que de tourner en dérision la sinistrose même quand elle se présente à moi-même. Si c'est être philosophe comme vous dites, alors, oui, je le suis.   

- Tartempion : Qu'êtes-vous vraiment pour vous permettre ça? De l'arrogance?

- L'enfoiré : Ce n'est pas pas de l'arrogance, pas comme pourrait l'être un juge ou un auditeur. Si vous vous souvenez la rencontre du huitième nain avec Blanche neige. S'il faut tester un moteur, je pousserai sur l'accélérateur, plus loin que ne le permet le constructeur, pour voir s'il tiendra la route dans la longueur et en profondeur. Qui peut le plus, peut toujours le moins, Non? 

0.jpg- Cowboy : Sans conviction. Donc, sans foi, ni loi, je suppose.

- L'enfoiré : Réfractaire aux convictions trop doctrinaires, ça c'est sûr. Pas très docile, non plus. D'après moi, on ne pourrait simplement pas avoir de convictions préalables. Ce serait être corrompu quelque part par quelqu'un. On ne peut justifier et accepter la résolution de problèmes existentiels et des événements qui en découlent, que par des arguments, par une analyse personnelle après coup du pour et du contre

- Cowboy : Quand il y a le dilemme entre deux convictions, que faites-vous?

- L'enfoiré : Je tiendrai à modérer pour éviter le clash et atténuer l'antagonisme existant, comme vous, probablement, Tartempion. 

- Tartempion : Le processus est-ce le "stress-test" ou le "crash test", à la mutualisez et pas de campagne électorale que vous utilisez ?

- L'enfoiré : Le stress-test. J'opère ainsi depuis longtemps. Trop facile de s'accrocher à des convictions comme une bouée de secours quand cela ne marche pas vraiment. Je suis un scientifique dans l'âme. Je teste tout. Je n'ai pas besoin d'une tierce personne pour trouver mon chemin dans le champ de mines. Encore moins un prophète ou un Messie. Quand je me brûle, je m'empresse de faire couler de l'eau sur mes blessures. 

- Tartempion : Vous n'êtes jamais blessé de ce qu'on vous enverrait comme banane pour vous faire tomber ? 

0.jpg- L'enfoiré : Cela peut arriver. Des bides, aussi. Mais alors j'essaye d'utiliser la force de mon adversaire. Une vieille technique du judo. Je cherche toujours à expliquer l'inexplicable. L'impossible, pour moi, n'existe que dans les fictions au cinéma. Parfois, je suis obligé de constater que les réalités dépassent les fictions. Je débats avec des arguments et des contre-arguments confondants, sans peur et sans reproche avec réalisme dans le concret et le tangible. Tant qu'il reste des rêves et des projets, je sais qu'il y a encore une chance de trouver une porte de sortie à ce champ de mines. J'investis dans l'avenir. Je ne perds pas mon temps à regretter le passé. Toujours curieux, je remonte aux sources puisque tout est dans tout et inversement. Pas présomptueux de chercher la vérité puisqu'on ne la connait que par le bout de lorgnette. Éternel nomade, je cherche à savoir comment on vit de l'autre côté de cette planète que je foule à pied, à vélo, en voiture ou en avion entre théories livresques et pratique du terrain. Quant à avoir raison, j'ignore ce que cela peut être. 

- Cowboy : Pas présomptueux cette façon de voir ?  L'origine des choses n'est-elle pas cachée derrière des idées libérales voir libertines ?

0.jpg- L'enfoiré : Cela peut y ressembler. Pour atteindre l'origine des choses, il faut creuser jusqu'au plancher des vaches ou mieux, au sous-sol, mais ne jamais rester à l'entre-sol. Très numérique, on peut m'expliquer que la fin justifie les moyens et qu'avec des données valables et un bon cahier des charges, il est possible d'arriver au but désiré. Comme il y a tellement de chemins de traverses, cela a été à moi de chercher le meilleur algorithme pendant la vie active. 

- Cowboy : Chassez le naturel, il revient toujours au galop.

- L'enfoiré : Je suis border-line, c'est évident. Je provoque pour toucher le fond. J'ai appris à résister contre toutes les idées positives et négatives. Cela me rappelle la pépite d'une candidate du MR, Alexia Bertrand qui avait pour slogan "Avec moi, on va toucher le fond". A première vue un slogan suicidaire, mais à y réfléchir, si c'était pour aller au fond des choses en traitant les dossiers en profondeur... Pourquoi pas ?

- Tartempion : Vous recherchez une sorte de bonheur bien à vous?

- L'enfoiré : Christophe André était interrogé à la suite de son nouveau livre "Et n'oublie pas d'être heureux". L'auteur tentait de trouver un sens à ce que nous vivons, par une thérapie comportementale avec le but d'avoir des résultats concrets pour éclairer le ciel de la sinistrose. Il disait que le bonheur est devenu une idée fixe démocratisée, comme obligatoire, mais qui devient démoralisante si on ne fait pas partie du groupe des élus de cette providence. Ce qui pousse à rester à quai, attentiste, à se morfondre sans réagir et sans oser dénoncer ce qui ne tourne pas rond dans le monde. Le libéralisme a dû apprendre à se vendre, n'importe où, n'importe comment et n'importe quand. Avant, il y avait le travail de proximité qui ne générait pas beaucoup d'anxiété. Internet a montré qu'il n'en était rien. Mondialisé, il faut se greffer en terrain parfois hostile dans sa virtualité. L'environnement a totalement muté. La révolution de soi est à prendre comme un ingrédient et pas toujours pris comme une thérapie à chercher ce qui se cache derrière les cartes à jouer et qui sont pourtant clairement visibles. Dans le présent, on est, d'une certaine manière, déjà dans l'éternité. On ne vit pas pour être heureux, mais grâce au bonheur. Est-ce que vous, Cowboy, me lisez quelques fois ?

- Cowboy : Je lis beaucoup de sources en diagonales.

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- L'enfoiré : C'est en raison de tout ce qui précède, que lire en diagonale ne suffit plus. L'homme a trop de facettes. Il faut, parfois, lire plusieurs fois le même texte pour en découvrir sa substantifique moelle et son côté subliminal. Lire entre les lignes plutôt que sur les lignes est un sport de l'esprit. Un texte bien construit aura demandé beaucoup de temps et de réflexions avant sa parution. Pourquoi, devrait-il être lu en diagonale sans plus? Il n'en va pas de même avec un livre. Un survol général peut précéder une relecture plus fine.

- Cowboy : Je connais vos idées. Elles sont claires. 

- L'enfoiré : Le monde est loin d'être bipolaire. La bipolarité est une nouvelle maladie humaine, dans l'air du temps qui suit l'alternance entre exaltation et abattement. Par l'éclectisme des sujets, par le fait d'être généraliste et multipolaire, on se permet de donner du mou dans une conversation. C'est une respiration nécessaire avec un interlocuteur en lui apportant une alternance à ses propres avis. La politique, cela va un temps, mais on s'en fatigue vite. Je ne pourrais pas me fixer. J'ai une maladie que l'on pourrait appeler 'bougeotte aiguë'. 

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- Tartempion : La politique, nous y sommes en pleine campagne. Qu'en faites-vous ?

- L'enfoiré : Vous avez pu le constater dans mon billet "poisson d'avril". J'étudie mes semblables sans chercher obligatoirement à les ressembler ? Cela demande de la flexibilité et de l'opportunité de la découverte. Ce serait faire fausse route avec le panier percé de l'altruisme avec des maux qui se mélange les pinceaux et des mots sans finesse. La méchanceté est tout un art, dans lequel on ne s'y risque pas sans biscuits sucrés-salés. Dans le film "Le Bon, la Brute et le Truand", l'enfoiré jouerait, probablement, le rôle de la Brute. "A la fin de l'envoi, je touche", disait Cyrano. Mais, pas avant avoir évaluer l'adversaire. Au sujet des citations choisies, trouvées en fin de billets, elles ne sont pas une manière de dire tout et n'importe quoi, mais une preuve que d'autres sont passés par les mêmes raisonnements et les problèmes existentiels dans leur propre expérience.

- Tartempion : Comme dans un duel ?

- L'enfoiré : Dans un vrai duel, une lutte intestine d'influence se prépare toujours avant et se manifeste en respectant les discussions. Pour qu'elle fonctionne correctement, il y a des conditions à respecter : écouter l'autre, lui donner une réponse à son questionnement sans chercher à le caresser dans le sens du poil, sans éliminer les questions quand elles dérangent ou fâchent. Un billet uniquement pour porter un débat, sans participation de son auteur, sans son support, manquerait son but et aurait le goût d'une certaine lâcheté. Les échecs dans un duel sont autant salutaires sinon plus, que les réussites. Qu'il faille raccrocher à un moment donné, est tout à fait naturel et logique. Tout passe, tout lasse et tout finit par casser, un jour. Ce qui n'empêche pas que d'autres tentatives de rapprochements, peuvent s'inventer.

0.jpg- Cowboy : Comme je le disais vous n'avez aucune conviction du bien et du mal.

- L'enfoiré : Quel est l'individu qui a défini ce qui était "bon" et qui a pointé du doigt ce qui était "mauvais"? Il aurait mieux fait de la fermer si ce n'était que pour son propre avantage. Si Adam avait été chinois, nous serions toujours au paradis. Il aurait mangé le serpent au lieu de croquer la pomme. 

- Tartempion : Et vous écrivez tout cela, je suppose ?

- L'enfoiré : Ecrire est un moyen efficace d'élaguer ses points noirs sur la figure. Plus c'est inutile, plus cela pourrait sembler beau à son auteur.

C'est ainsi que si l'on en croicet article, il s'agirait de prendre l'autoroute de l'expertise: 

- L'enfoiré : Donc, Cowboy, vous aimez jouer aux échecs.

- Cowboy : Oui, le jeu d'échecs est ma passion.

- L'enfoiré : Entre deux compétiteurs qui aiment à se rencontrer à forces égales sur un échiquier de 64 cases. Sur Internet, c'est un peu ça aussi, mais avec un nombre de cases, de règles quasiment illimitées, sur lesquelles les pièces de toutes les couleurs s'y déplacent et dont on ne connait rien des pièces au départ.

0.jpgChocs de stratégies, de gagnants et de perdants, à assumer avec le sourire en coin. 

Vouloir avoir raison, disiez-vous. Une addiction qui passe par quatre phases :

Tandis que les lois du pouvoir selon Robert Green, l'auteur de "The 48 Laws of Power" s'énumèrent ainsi:

De toute manière, ce serait une erreur de considérer que celui qui n'a pas les mêmes idées, a tort ou pire, qu'il devient un ennemi.

- Tartempion : Au sujet de la dernière pub de la Loterie Nationale est "Tout est possible, grâce à vous", j'ai constaté que vous, L'enfoiré ne jouez pas à la loterie. Que vous acquiescez quand vous le pouvez et rejeté quand vous ne pouvez plus mais restez ouvert à toutes discussions et critiques. Vous dites, qu'il n'y a pas de querelles idéologiques si ce n'est sur le ton de la comédie et que vous riez de tout. Vous êtes donc parmi les optimistes ?

- L'enfoiré: Croyez-vous que savoir si on est optimiste ou pessimiste soit important ? Cela me rappelle le billet du "temps qu'il fait" de Paul Jorion de ce vendredi. Il en parlait justement...

- Cowboy : Moi, à chaque fois que je l'ai écouté, je me suis dit que j'aurais mieux fait de m'occuper de mon jardin. C'est du temps perdu d'écouter ce personnage.

- L'enfoiré : Vous n'êtes pas sans savoir que Paul Jorion n'a pas été en odeur de sainteté à mes yeux quand je l'ai décrit comme une araignée blogueuse. Cela ne veut pas dire que je ne l'écoute pas le vendredi et ne regarde pas sa vidéo. Il faut rester critique et sur ses gardes. On peut apprendre beaucoup plus à ne pas s'arrêter à ses propres convictions.  

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- Tartempion: Le temps de ce duel est écoulé. De toutes manières, je tiens à vous remercier Cowboy et L'enfoiré. Le duel que vous avez eu entre vous s'est très bien déroulé.

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- L'enfoiré: What did you expect? A struggle for life? 

Cowboy le disait, au départ "Cette analogie avec la boxe sera, n'en doutez pas, l'un de ses prochains sujets.". Ce billet a été écrit ainsi avec des éléments qui ont vraiment eu lieu et d'autres plus construits. Ce genre de contact a le privilège de remuer le sang et de mettre les choses à plat en réfléchissant pendant et après coup. 

What else?

Encore un Café serré?

Non?

Alors, peut-être, comme pour cette vidéo, des râteaux, sous toutes leurs formes avec les images en plus :


 

Et une vieille fable de La Fontaine

 

Cowboy, L'enfoiré et Tartempion,   

 

Citations:

... 

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25 août 2014: Nouvelle crise en France: Rien ne va plus dans la République française. Problème de casting? Un gouvernement de clarté ou de mensonges?

Un gouvernement de choix après une démission de l’ensemble du gouvernement, plutôt que d’un remaniement limité, "visait à assurer que le nouveau s'inscrirait dans la cohérence de la ligne fixée par le chef de l'Etat". Sur fond de marasme économique persistant : une croissance à l’arrêt au premier semestre et un chômage au plus haut...

Non, peut-être, dirait le comique belge....

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