Les langues de chez nous (14/09/2014)

0.jpgLa semaine dernière, la culture était à l'honneur. Pour la véhiculer, une langue la fait passer de l'image, du son, à l'oral et à l'écrit. L'histoire de la langue française a été jalonnée d'épisodes épiques.  Mais, ne nous évadons pas sur des chemins de préjugés. Ceux-ci peuvent toujours donner des surprises.

Il y a 8000 ans, deux migrations en provenance du Caucase: l'une se dirigea vers l'est en direction de l'Inde et l'autre vers l'ouest en direction de l'Europe. Ce sont les "super-ancêtres".

Les Caucasiens avaient une langue que l'on a surnommée "indo-européenne".

Mais, le temps a passé.

De cette émigration, en chemin des temps anciens, il y eut d'abord des Grecs qui laissèrent des traces et des Romains qui s'incrustèrent avec le latin comme langue "universelle" européenne.

Dans l'Egypte ancienne, les Pharaons "Ptolémée" étaient des grecs, parlaient plutôt en grec et il n'y a eu que Cléopâtre, la petite dernière au beau nez qui parlait parfaitement l'égyptien. 

Je n'ai pas dit langues de partage. Il faut plutôt parler de "concertos imposés".

Ce sont les Romains qui se mirent en tête de conquérir l'Europe. 

Les Gaulois avaient déjà abandonnés leurs idiomes linguistiques au profit des Celtes qui avaient occupé les territoires au Nord.   

La langue Gauloise n'a été conservée que dans quelques deux cents mots comme 'char', 'ruche', 'mouton', 'crème', 'charpente', 'boue'... pas vraiment de quoi faire boire la tasse au linguiste, alors que le latin laissait des traces indélébiles dans le français actuel.

La chanson "nos ancêtres, les Gaulois", prend déjà un coup de massue dans la tronche.

Les Romains misèrent surtout sur le temps et la faiblesse humaine pour imposer le latin.

Le latin et le grec que l'on apprend toujours dans les écoles secondaires avec un certain classicisme de bon aloi. Je suis passé par là, je connais dans une sextuplette de la première et une emplette de la seconde... 

Le latin avait inspiré la génération de Jacques Brel et la mienne.

Les Vickings remontèrent la Seine jusqu'à Paris grâce à la souplesse de leurs drakkars. Faut dire qu'ils en imposaient sur l'eau et que sur terre et ne se rendaient pas compte de la frayeur qu'ils engendraient sur leur passage.  

Après les Germains, voilà qu'ils laissèrent des traces dans la langue comme "vague", "lotte", "homard", et bien sûr, "drakkar",

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Il y a eu ensuite le gentil Clovis, fils de Childeric, comme maître du nord de la Gaule depuis la chute de l'empire romain d'occident. Les Francs étaient polythéistes alors une religion celtique, de plus...

La conversion des Francs du temps de Clovis s'était produite avec le temps et à cause de l'étendue du territoire qu'ils occupaient et... en cassant le vase de Soissons.

Était-ce les vainqueurs qui allaient adopter la langue des vaincus ou l'inverse? 

Après une guerre, tout dépendait de reconnaître celui qui avait survécu à l'autre et était vaincu.

Le christianisme avait parachevé l'utilisation du latin. 

Enfin, le latin, pas vraiment le grand classique qu'on trouve dans les dictionnaires d'aujourd'hui...

On en perdrait son latin et aujourd'hui, il est moribond dans les écoles secondaires.. 

Le latin de l'époque a bien changé depuis son départ de Rome. Évolué, déformé par la rue, par ses soldats en campagne. "Loin des yeux et loin du cœur" dit un dicton. "Les voyages forment la jeunesse" dit un autre. Traduction:  "Alea jacta est". 

L'hégémonie latine a aussi ses limites et les "dialectes" ont fleuri.

En 842, le "Serment de Strasbourg" avait attribué, au latin, la charge de son utilisation par le clergé et pour l'administration.

Plus tard, nouveau dialecte, le français, sorti des limbes, était parlé dans le bassin parisien, jusqu'au val de Loire.

La langue gallo-romaine avait donné naissance au roman. Pas au roman papier, bien sûr. Au style "roman".

Mais c'est en 1539, à Villers Cotterêt, que François 1er changea tout cela avec ces mots: "Et parce que de telles choses sont arrivées à propos de la compréhension des mots latins dans les arrêts, nous voulons que dorénavant, ils seront prononcés, enregistrés et délivrés aux partis en langue maternelle français et pas autrement".   

François 1er alla bien plus loin en imposant son "langage françoys'. Il voulait en faire une référence universelle à utiliser en justice face à l'adversaire latin.

Selon lui, le français devait devenir la langue administrative pas en fonction de ses qualités intrinsèques, sans son brillant dictionnaire de synonymes et analogiques, mais parce qu'il en avait dans la culotte, le petit François, premier du nom. (tiens, cela me rappelle un ou deux autres François qui en manquerait... ou qui ferait des bulles en dansant le tango argentin... Mais ne brûlons pas les étapes).

Par la même occasion, on se sait par quelle idée lumineuse, il inventa le premier code civil.  

Toujours est-il qu'au Moyen-Age, ce langage "françois" avait mis entre parenthèses, la langue d'oc qui était arrivée à son apogée. 

Le parler d'oil, dont dépendait le français, avait déjà éclipsé la langue d'oc, plus proche du latin.

L'amour courtois commença à intéresser ses fidèles serviteurs avec sa ceinture de chasteté. 

Le tutoiement fut institutionnalisé puisqu'on voulait toucher toutes les classes de la société.

Seul le basque conservait des relents de la langue d'origine. Le poitevin, le gascon continuaient leurs chemins avec leurs spécificités en aparté sous le couvert de l'anonymat.

Quelques mots sont  pourtant passé à la postérité comme "hêtre", "jardin", les mots avec le suffixe "-ert", "-ard"..

L'aristocratie, les juristes, les bourgeois sentirent qu'il fallait l'adopter sans résistance pour rester dans la course aux honneurs.

Le champenois, le picard, ne normand durent s'effacer devant cette vague d'opportunisme.

0.jpgDes écrivains, comme Ronsard, Rabelais, Montaigne, ... Molière avec l'aide de l'imprimerie renforcèrent le mouvement de rejet de ce qui n'était pas "français".

Si en 1550, 80% des livres étaient écrit en latin. 25 ans plus tard, la langue latine chutait en dessous des 50% des écrits. Le latin n'avait même plus le monopole dans la religion. 

Robert Estienne conçut le premier dictionnaire Latin-Français, devenu nécessaire pour communiquer entre anciens et modernes.

Aujourd'hui, la prononciation du français de l'époque, paraîtrait aussi chantante que l'italien.  

Entre parenthèses, bien plus tard, le spectre de la Belgique et de l'Espagne furent même utilisé par le jacobinisme culturel.

Comme les mots sont toujours des armes en politique,  pour conquérir les esprits, il fallait maîtriser la langue en priorité.

Voltaire devint l'ambassadeur de la langue dans toutes les cours d'Europe comme le plus virtuose de la langue. Il entretint des relations avec les plus grands du monde de l'époque et par la conversation et les innombrables correspondances intimes qu'il entreprit avec les plus hauts dignitaires. Le français devint la langue des Lumières, de l'élite, de la philosophie, du bon goût et de beaucoup d'autres adjectifs du même ordre. 

Le français arriva jusqu'aux oreilles des aristocrates russes.

Pierre le Grand s'en était emparé. Il trouvait le russe, ringard, pas assez moderne et comme une langue plus orale qu'écrite. Les ressorts de cette hégémonie passa ainsi à travers l'Europe aristocratique, à la rencontre de personnages historiques tel que Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie. 

Dès 1740, tous les Habsbourg parlaient en français.

Du XVIIe au XVIIIe siècles, le français rayonna ainsi dans toute l'Europe. 

Si au XVIIIème siècle, seulement 3 millions sur 25 parlaient en français. En parlant cette langue, la noblesse y voyaient une distinction sociale et les bourgeois des intérêts financiers à la clé dont dépendait leur ascension sociale. C'est ainsi que le français monta vraiment en puissance.

L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert entérina cette prépondérance au niveau des Sciences, des Arts et des métiers.  

Voltaire, à la fin de sa vie, sentit bien que l'hégémonie de la langue était fragile. Jean-Jacques Rousseau, son ennemi spirituel, mourut la même année que lui à deux mois d'intervalle. 

Au cours du 20ème siècle, la francisation fut achevée à l'arraché et avec violence dans les écoles.

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La langue devint un enjeu majeur. 

L'ancien dialecte des rois de France aurait pu devenir la langue commune, mais l'envie d'unité politique avait précédé l'unité linguistique jusqu'à en devenir une véritable idéologie.

Anéantir les patois devint ainsi une obligation morale nécessaire propagée par les élites.

Uniformiser fut le mot d'ordre bien avant l'égalité des langues comme l'avait décrit l'Abbé Grégoire dans un rapport. Le français, une langue de snob !

On lit dans le dictionnaire d'Alembert "Patois= langage corrompu tel qu'il se parle dans presque toutes le provinces. La langue française est parlée dans la capitale".

Un nouveau vocabulaire devait, dans la foulée, déraciner les rites chrétiens.

Par résistance, Mistral a écrit en provençal et a reçu un prix Nobel en 1904. Indigestion pour les autres.

L'Empire napoléonien et la Restauration ont continué à combattre les patois. Comme la colonisation l'a fait pour civiliser les races inférieures, le français faisait devenir un "citoyen de la République". La logique de l'esprit républicain voulait que le français soit une langue aux valeurs universelles et qu'il fallait sortir des communautarismes.

Le calendrier révolutionnaire de 1794 préconisait de manière péremptoire qu'il fallait une "Unité, indivisibilité de la République. Liberté, égalité et fraternité ou la mort" ne comprenant pas qu'il donnait, par la même, raison à la noblesse et aux bourgeois qu'ils avaient envoyé à l'échafaud. 

Ce n'est qu'en 2008 que les dialectes ont repris place dans le patrimoine de la nation française.

Récemment, deux magazines parlaient des Celtes: "ils régnaient sur l'Europe, il y a 2500 ans. Arrivé à l'an -350, il est arrivé à son apogée. Au 18ème siècle, les Celtes étaient cantonnés aux confins des terres occidentales et soumis à des formes d'apartheid culturel. Aujourd'hui, l'identité et la langue sont reconnues des Asturies à l'Ecosse. Le Festival interceltique de Lorient fêtait récemment sa 44ème édition avec comme invitée, l'Irlande. Cela prouve la vitalité et le rajeunissement de la culture celte qui échappe à la mondialisation uniformatrice". 

La langue orale celte fut le premier facteur d'unité de ces peuples. Les druides, jaloux de leur savoir, frappèrent d'interdit l'écriture celte. Les langages celtes ont été le gaulois, le lépontique, le norique, le galate et le celtibère.   

Le renouveau de ces langues-dialectes passe par Internet. Perdu dans la mondialisation, les populations cherchent à conserver leurs racines.

Quelques mots de dialectes se sont incrustées dans le français comme "bizarre" (basque), "bijou" (breton), "baraque" (catalan), "béret" (langue d'oc), "avoine" (langue d'Oil)... 

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Aujourd'hui, il n'y a pas un mais plusieurs français selon que la langue est utilisée par les professions, par les régions, par les milieux sociaux, à l'oral ou à l'écrit. Aucun consensus entre chaque forme n'existe.

Les préfixes (bioénergie) et les suffixes accolés au mots apportent de nouveaux mots.

Les "extensions" du dictionnaire français sont aussi une manière de personnalisation par le fait de rendre incompréhensible des termes à ceux qui ne feraient pas partie du "clan".

Le passé simple a régressé. Le subjonctif est ignoré.

Le langage oral a beaucoup plus progressé que l'écrit. 30.000 mots ont été ajoutés au français d'il y a cinquante ans.

En France, 90% de la population parle le français.

Sortir des limites du français écrit, de ses difficultés, de ses illogismes transitent par les dérives de l'orthographe et des détournement du sens des mots.

L'expression "S'avérer faux", c'est aussi, "se révéler vrai".

La fréquence d'utilisation des nouveaux mots, l'analyse de leur pérennité, parfois très courte, sont à prendre en compte dans leur adoption et dans l'héritage culturel.

Un indice de la notoriété du français: il reste la langue officielle des Jeux Olympiques. 

0.jpgAlors vient toujours la même question lancinante de ceux qui parlent français et qui voient leur langue envahie par l'anglais, la langue du business, pardon du commerce....

Dans une émission "Connexion", la Première radio posait dernièrement ces questions en cascade au linguiste Jean-Marie Klingenberg et aux auditeurs: 

- Ces incursions de l’anglais mettent-elles réellement en danger notre langue? 

- S'il y a remplacement d'une langue par une autre, alors, il y a menace. Si une langue influence une autre, ce n'en est pas une parce que les langues ont évolué et emprunté des mots à leurs voisines. Les langues sont toutes, mixtes et il faut relativiser. Le danger se situe au niveau du snobisme dans l'utilisation de mots des nouvelles technologies pour faire moderne et qui empêcherait de comprendre une langue. Le danger est d'apporter un stress à ceux qui ne seraient pas inclus dans la communication des informations. 

- La langue française est-elle menacée, agressée, envahie par l’anglais ?

Une langue n'est pas seulement un instrument de communication mais aussi de pouvoir. Elle est le signe de la bonne santé du pays qui l'utilise comme ce fut le cas pour le français. Elle sert aussi pour inférioriser les autres. Les langues ont toujours évolué, au gré des rapports de force, des échanges ou des invasions. Les technologies apportent leur langage spécifique, leur emballage, d'où elles viennent.   

- Devrions-nous, comme les québécois, préserver le français avec plus de vigueur?

- Le Québec est un cas particulier. Le français apparaît comme militant et invente ses propres mots. Non, ce Canada-là n'est pas aussi "dry" qu'on pourrait le penser et la Francophonie revendique un statut. Quand les notions ne sont plus comprises qu'en anglais, c'est dire que l'anglais a gagné. 

- Quelle est la responsabilité des politiques, des médias pour être les garants de "l’orthodoxie de la langue française" ?

- Oui, ils ont le droit et le devoir d'utiliser la terminologie et les mots décrivant les produits qu'ils mettent sur le marché pour que le locuteur ait confiance dans ses propres ressources, mais cela apporte, parfois, un risque d'incompréhension pour leur utilisation. L'enrichissement d'une langue est une résultante de l’intensité de nos échanges culturels et économiques, mais la traduction française a parfois beaucoup de mal à s’installer et les équivalents français sont parfois tournés en ridicule. 

0.jpgEst-ce inquiétant ?

La réponse pourrait être "oui".

Inquiétude qui trouverait une réponse dans l'utilisation de l'esperanto comme outil de résistance contre l'anglais.

N'est ce pas le français, lui-même, dont il faudrait pousser son utilisation, en comblant ses lacunes, en modernisant ce qui peut l'être.

Quel l'argument souvent mis en avant pour l'apprentissage de l'esperanto: la simplicité de sa grammaire.

Simplifier la grammaire du français. Voilà ce qu'il faudrait faire et, ensuite, effacer les frontières de la langue comme l'avait fait Voltaire au lieu de la destiner aux initiés puristes.

Un article, de plus, m'avait interpellé et défendait l'esperanto.

Crier "Au secours". Boutons l'Anglois hors des pages et des plages et cassons le thermomètre pour nier la fièvre?

Je crois que personne ne viendra à cet appel désespérer dans ce cas. C'est à celui qui est dans la difficulté de trouver la réponse à ses problèmes de reconnaissance.

Comme disait Musset des Pélicans "Les chants désespérés sont les chants les plus beaux". 

Une langue vit par son utilisation alerte, mondialisée et pas par ses freins et ses boucliers. 

Une langue plus forte fait toujours de l'ombre à une autre qui l'est moins.

En Belgique, dans le nord du pays, le français est considéré comme une tache d'huile pour le flamand. A Bruxelles, le multilinguisme est de mise. A part, les linguistes puristes pourraient penser aller dans le sens du rejet et des réalités du terrain. 

Jean Quatremer disait récemment que "L’Europe a basculé du tout français au tout anglais".

Ce correspondant européen de «Libération», alors qu'il réside presque en permanence à Bruxelles, accuse les politiciens français d’avoir renoncé à défendre la Francophonie.

Quand comprendra-t-il qu'il faut pouvoir parler plusieurs langues à Bruxelles. Sans cela, il se sentira toujours face au mur des lamentations.

Peut-être faudra-t-il, pour l'occasion, "bruxelliser" le dicton de Boileau pour lui faire passer la pilule: "Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent parfois en anglais, en flamand ou en une autre langue du panel".

Quant à parler d'immersion pour appréhender une autre langue que sa langue maternelle. Ce que disent les jeunes flamands du français, est assez révélateur sur ce qu'il faudrait faire:

L'Europe aura bientôt un Polonais à sa tête, Donald Tusk qui parlera beaucoup plus allemand, qu'anglaisLe débat a recommencé au sujet de l’anglais rudimentaire du nouveau président du Conseil européen. Quant à son ignorance totale du français, personne n'oserait le mentionner. Mais, Donald Tusk a dit qu'il va "polish" son english, au risque de se faire ostraciser par les Francophones.

Dernièrement, des hommages à Voltaire étaient truffés de fautes d'orthographes et de citations mal recopiées devant son château dans la commune Ferney. De quoi susciter la rage des défenseurs de la langue française. 

Tout s'en va, mais du moment qu'on garde un peu de Franco-folies, rien n'est perdu. 

La liste des langues par nombre de locuteurs natifs place le français en 14ème position avec 75 millions de personnes. Mais elle est la cinquième dans l'échelle des valeurs reconnues.

Le plus grand espoir de la francophonie pour demain, ne sera plus tout à fait en provenance de la France, mais à partir des 370 millions de locuteurs africains. En 2050, cela fera plus de 800 millions de francophones. Léopold Sédar Senghor est passé par là par l'intermédiaire de la poésie. 

L'évolution continue, pourrait-on en conclure. Parfois à l'usure, parfois au pas de course. Sur les sites internet francophones, c'est plutôt "l'ortograf" qui serait plus en odeur de sainteté et qu'il faudra diffuser comme c'était le cas avec le petit manuel de Bénédicte Gaillard, annexé à l'hebdomadaire Vif-Express de cette semaine.

Les belgicismes sont aussi de la partie avec notre américain que l'on insère dans notre pistolet ou pour devenir un toast cannibale.

Faut-il arrêter ces mots valise comme "courriel" entre courrier et électronique, "clavardage" entre clavier et bavardage, qui deviendraient une causette en France et un tchat, un email en Belgique?

Question de notoriété. S'ils sont compris, où est le problème?

Le français a perdu cette superbe en se basant sur ses arrières. La France c'est laissée distancée dans le monde, peut-être par manque d'investissements personnels au niveau de sa culture qui ne se base que sur des Droits de l'Homme dont elle a fait son porte-drapeau. Des droits ne se conservent qu'en les diffusant plus à l'extérieur qu'à l'intérieur chez ses convaincus. Le Québec n'est pas ou plus une "petite France". Influencée par ses voisins, elle s'en écarte plus pragmatiques avec la religion protestante comme support spirituel.

Quand j'écrivais que les langues étaient un terrible jeu de langue, je crois que je n'avais pas tout à fait tort.

Quant à répondre si une langue apporte une antinomie ou un antidote, je vous laisse seul juge. Pourquoi ne pas aimer communiquer avec n'importe quelle langue?

La culture suivra toujours une langue, tant qu'on l'aimera. Le silence, quant à lui, permet toujours de comprendre ce qui vient d'être dit et qu'on n'aurait pas tout à fait compris. 

 

L'enfoiré,

 

(ARTE présentait, cette semaine, des documentaires "Sur nos traces" en Gaule romain pour savoir qui nous sommes et d'où nous venons: par l'aspect viticolepar l'artisanat, par la liberté religieuse.

 

Citations:

  • « La langue anglaise est du hollandais brodé de français.  », John Howell
  • « La langue bute toujours sur la dent qui fait mal.  », Proverbe chinois
  • « Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire.  », Charles Baudelaire
  • « Les belgicismes sont nécessaires à la langue française », Amélie Nothomb

Mise à jour 10/12/2014: Thomas rappelle ce que peut être l'intégrisme linguistique en Flandre.
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et Alex allait encore plus loin dans la pratique, deux jours plus tard.

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