On n'est pas si bête (22/03/2015)

0.jpgIl y a deux ans, j'écrivais "Créateurs d'étincelles". Le but, pousser les jeunes à entreprendre des études de Sciences qui comme beaucoup d'autres connaissent les affres de l'austérité. L'éthologie, je l'avoue, je ne connaissais pas. Tous les dimanche matin, la philosophe éthologue, Vinciane Despret nous en parle avec le titre "On n'est pas si bête".

Wiki dit: "L'éthologie est l'étude du comportement des espèces animales dans leur milieu naturel. Au niveau théorique, l'éthologie peut s'apparenter à la biologie du comportement animal et surtout à la biologie de l'interaction intraspécifique. Branche zoologique de la biologie créée en 1854 par le naturaliste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. 

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Observer les hommes à travers des animaux, voilà, quelque chose qui parait intéressant, si pas important pour approcher notre psychologie, évaluer notre manière de vivre par l'intermédiaire des animaux.2.JPG

Savoir comment on les regarde pour dire comment on est. Trop entaché à la vision humaine anthropomorphique, l'homme pense qu'il se trouve avec un identique de lui-même avec des sentiments qui approchent à l'humanisme.
La réaction naturelle est de chercher nos différences avec les animaux, ce que Vinciane Despret répond par la constatation de l'absurde de faire des généralisations simplistes : podcast.

Des questions se posent :

Vinciane, l'éthologue de cœur, répondait en plusieurs étapes hebdomadaires.

Voici les podcasts et Vinciane dans une seule de ses conférences : 

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Constatations à choix multiples qui démontraient qu'il n'y avait rien de simple dans l'analyse d'une situation.
Nous en avons un visage pour les animaux puisqu'ils nous reconnaissent et différencient le leurre par rapport à la réalité. De plus, ils se sentent plus en confiance quand ils remarquent que nous sommes affables, plutôt qu'en colère.
Est-ce le visage ou la forme globale d'un "objet" en face des animaux qui importe ?

0.jpgLe visage entre dans nos propres codes culturels et les animaux ont probablement d'autres codes de conduite. Entre hommes, l'affect se limite à la tête et au côté vestimentaire tandis que l'animal, cela pourrait être la vision globale, en gros plan, dans la reconnaissance de l'autre.  

"Les abeilles savent compter et reconnaître un visage humain".
Tout est une question de l'intérêt qu'elles en ont trouvé pour le réaliser.
L'interview de Vinciane Despret commençait en apportant la place des femelles, de l'homosexualité, de l'altruisme chez les oiseaux et les singes.
Au sujet de l'altruisme, dernièrement, les Indiens avaient observé tout ému, un singe qui avait été électrocuté dans une gare et qui avait été ranimé par un congénère après plusieurs tentatives différentes. Une fois, son "travail" effectué, le "sauveur" reprenait sa vie comme avant, tout comme le faisait la victime de son côté....

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Et l'homme dans tout cela?

La Fontaine a très souvent utilisé les animaux dans ses fables pour définir des aspects psychologiques et sociologiques des hommes. 

0.jpgLa fable "L'Homme et son image" commence par ces vers :

Un Homme qui s'aimait sans avoir de rivaux.
P
assait dans son esprit pour le plus beau du monde.
I
l accusait toujours les miroirs d'être faux.
V
ivant plus que content dans son erreur profonde.
A
fin de le guérir, le sort officieux.
P
résentait partout à ses yeux.
L
es conseillers muets dont se servent nos Dames,
M
iroirs dans les logis, miroirs chez les marchands.
M
iroirs aux poches des galants.
M
iroirs aux ceintures des femmes.

L'homme est devenu 'sarcophage', constatait Vinciane.
Si l’anthropologie est dépassée par l'éthologie, l’anthropomorphisme l'est par la biologie.
Notre logique humaine est dépassée et a trop été extrapolée sur les animaux.
Les préjugés sont trop nombreux et une vision plus généraliste, plus biologique est nécessaire.
Notre vision partisane parle de mâles dominants et de femelles soumises.
Les singes mâles adoptent d'autres comportements parce qu'ils se sentent en position de fragilité, contrairement aux femelles.
Quand les mâles passent d'un groupe à l'autre, ils doivent toujours se faire accepter et respecter dans le nouveau groupe.
Les femelles n'ont pas à le faire parce qu'elles ont observé la situation plus longuement et ont fait modifier leur savoir collectif.
Le concept du machisme produit par la défense du territoire laissant les femelles dans des tâches secondaires, est donc faux.
L'éventail des comportements est un peu comme les différents groupes humains sans aucun modèle global.
Généraliser les conclusions au niveau biologique dépend toujours de l'environnement et de l'adaptation qui en est faite dans le temps en suivant l'évolution avec une personnalité de plus en plus propre.
Pas de clichés pour définir et cataloguer les animaux, même pas d'une même espèce.

0.jpgDis-moi comment tu regardes un animal et je te dirai qui tu es et laisse imaginer l'animal comment tu es par la même occasion.
Dans le cas contraire, on traverse des vérités en vendant l'animal en barquettes ou morceaux indifférenciés et tous se retrouveraient sous forme de hamburger dans l'assiette.
Le hors-série de Science & Vie du mois de mars parle des grands singes que l'on commence à comprendre : langage, culture, sens moral qui passe par l'altruisme et l'empathie. Les capacités mnésiques seraient même plus importantes que chez l'homme.

"Le babouin, l'avenir de l'homme?".
"Médecin comme un singe", un article du Vif en rapport avec une exposition au Muséum de Paris, avait un préambule qui disait "Plus l'homme étudie les chimpanzés et leurs cousins, plus les frontières s'estompent. Empathie, altruisme, langage,... sont partagés avec les humains, jusqu'à des leçons d'automédication. Un simple regard échangé avec eux renvoie notre propre humanité".
D
ans certaines forêts tropicales, ils ont des connaissances en matière de plantes médicinales pour des raisons médicales que l'on appelle la zoopharmacognosie.
L
'homme ne descend pas du singe, il est un singe avec en plus un instinct d'imitation dans son acquis héréditaire, ses gènes et par ses expériences.
Nous sommes des hominidés cousins dont les lignées se sont séparées, il y a 8 à 10 millions d'années. Notre patrimoine génétique identique à 98,5% le prouve. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes des copier-coller.
L
a primatologie de terrain date des années 1960.
D
epuis, les préjugés tombent un à un.
P
as d'angélisme, les singes n'ont pas que nos bons côtés, ils savent fabriquer des outils et des armes. Le langage des signes, les cris et leurs gestes leur permettent de dialoguer.
L
es bonobos considérés comme les "hippies de la jungle", résolvent les crises en faisant l'amour. Granivores, ils jardinent.

0.jpgL'orang-outan est frugivore tandis que le gorille peut devenir quasiment herbivore.
Si les animaux meurent à l'abri des regards de la population, ils n'en demeurent pas moins qu'ils sont étudiés, le plus souvent, dans le détail dans des laboratoires animaliers et pas dans leur milieu naturel.
Ce qui fausse les résultats.
La vache devient ainsi du bœuf et le cochon, du porc.
Ce n'est qu'une question de vocabulaire sans distanciation des synonymes temporels et positionnels dans l'espace qui n'existent pas dans le langage animal. 

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Les "plus belles" conquêtes de l'homme

Faire une recherche d'images sur Internet avec le mot "éthologie", c'est recevoir un résultat qui pour 80% représente l'éthologie équine.
Le cheval est considéré comme la plus belle conquête de l'homme.
Le film "L'homme qui murmurait à l'oreille du cheval" n'en est qu'une conclusion logique.


Manger du cheval, nous en mangions plus dans le passé qu'aujourd'hui :podcast.
Devenu trop noble et pas à la mode culturellement, on a muté notre nourriture vers la vache.
Le cheval a pris moins de valeur dans la nourriture et le prix du bœuf s'est renchéri d'autant.
On se rappelle du scandale des lasagnes.
L
a vache est encore vénérée en Inde.
L
basse cour est douée d'intelligence pour trouver ses friandises.
Pour les uns, manger du cochon parce que d'après la pub, dans le porc tout est bon mais c'est interdit d'en manger parce que ce n'est pas halal pour les autres.
Les relations homme-animal se sont influencées mutuellement dans un effet miroir.
Comme pour l'homme, tout s'apprend, mais il faut des incitants si pas des excitants. 

... 

L'homme fait partie des êtres vivants et se comporte en tant que tel.

0.jpgRécemment, en France, le sexe et la mort sont devenus encore plus tabous même si s'exhiber ne choque plus grand monde.
En Belgique, les deux pandas offerts par la Chine, ont été instrumentalisés par le marketing comme des bêtes de médias ou ... des objets de foires.
Tout devient toujours politique.

0.jpgLa quête de ce qui fait le propre de l'homme a pris forme en politique par l'exclusion de ceux qui ne seraient pas conformes à elle.
Les primates ont une compétence mentaliste dans ce qu'ils ont à faire, mais il ne faut pas en faire une théorie de l'esprit qui imiterait les humains par l'observation seulement soumise à un prisme déformant animalier.
Tout est une question de culture, rien de vraiment rationnel. Chez nous, les sentiments surnagent au-dessus de l'ensemble.
Oui, chez nous aussi tout évolue en fonction des cultures et des croyances.
Il faut toujours chercher à se nourrir autrement, à certains moments en fonction des disponibilités.

Le glouton quand il ne parvient pas à trouver suffisamment de nourriture, il s'autorégule. Attentiste, il ne procrée plus.

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Observer les hommes qui observent les animaux.

L'ethnologie vue par Vinciane, c'est d'y associer le sexe, l'homosexualité et l'altruisme.0.jpg

Son livre "Que diraient les animaux si on leur posait les bonnes questions?" passe la revue alphabétique des points de vue.
L'homme est un animal comme les autres. Un animal qui fait partie de l'ensemble des êtres vivants.
Nous vivons en communauté, nous chassons pour manger et la loi du plus fort domine nos sociétés vivantes.
La différence serait-elle ce qu'on appelle la raison du cœur, de son humanisme ? Les belles histoires que les auditeurs font parvenir le samedi, sont emprunte de cet esprit de relations faussées par une exclusivité relationnelle entre le maître et l'animal de compagnie.
L'éthologie pourrait bien mieux faire comprendre nos réactions devant les événements naturels qui se produisent dans l'ensemble de son environnement.
La solidarité ne peut être totale et universelle qu'en cas de sinistre total qui surviendrait inopinément. Chacun se mettrait, alors, à l’œuvre pour y résister.
La devise française : "Liberté, Egalité, Fraternité" est une vision théorique humaniste qui ne verra son côté pratique que de manière désordonnée.
Tout comme les hommes, les animaux agissent peut-être aussi avec leurs propres symboles historiques.
Voir dévorer une jeune gazelle par un lion n'a rien d'anormal.
Prédateurs et proies prédatés chacun à leur tour dans un équilibre naturel auto-régulé. L'homme n'arrive pas au sommet dans l'échelle de la prédation dont je ne me souviens plus du nom.
Dans le lointain passé de l'Egypte ancienne, les animaux étaient vénérés comme des dieux.
L'exposition au Louvre-Lens, "Le règne animal dans l'Egypte ancienne" en témoigne. Lions, crocodiles, chacals, faucons, ibis, chats, béliers se partageaient alors l'engouement pour sacraliser le règne animal.
Puis, par les religions monothéistes, l'homme s'est cru grandi avec des divinités à tête humaine en les idéalisant.
Le shintoïsme est encore une religion animiste qui mélange les éléments polythéistes.
L'intelligence n'est pas une spécificité des hommes.
L'homosexualité des animaux est même ignorée par nos chercheurs par l'association à ce qu'elle représente d'anormal pour l'homme.
L'homosexualité qui peut exister chez eux, n'est pas une pathologie que l'on explique uniquement par leur captivité.  

...

Alors, les spécificités de l'homme, quelles sont-elles ?

0.jpgAu niveau spatial, l'homme est le seul animal qui a envahi la Terre entière. Endémique sur tout l'espace disponible sur Terre, pourrait-on dire.

Migrateur comme les autres, il imagine, maintenant, s'en extraire pour conquérir d'autres planètes quand son habitat terrestre deviendra trop pollué pour y vivre. 

Par l'intermédiaire d'Internet, il a même fait exploser les distances et le temps.

Avec ses neurones qui recherchent l'efficacité, l'homme se voit un peu comme un maître de l'Univers.

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Les hommes, tous différents

Il n'en demeure pas moins que les "homo sapiens", résultantes actuelles des hominidés, sont devenus des empreintes digitales ambulantes avec la recherche de libertés consenties ou non, avec des réflexes conditionnés par notre inné et nos acquis construits par les expériences.
S
'il fallait mettre cela en mathématique, ce serait la théorie des ensembles qui associerait le mieux les hommes sans uniformisme de situations ou de caractères.
C
'est dire que les liens entre eux se forment, tour à tour, entre conflictuel ou liens de concert en fonction des cas qui s'accordent dans des groupements ethniques.
L
a recherche du plaisir se convertit parfois en sadomasochisme, comme dans "50 nuances de Grey" que certains appelleraient "perversion". Perversion qui fait le succès de livres et de films.
M
ême si l'homme est, en principe, un animal grégaire et sociable, cela ne l'empêche pas de se faire la guerre et de faire intervenir une part de rationalisme dans ses conclusions à la recherche de plus d'efficacité.
O
n aime se trouver ensemble en communautés et en partages d'idées car on a, seulement, compris que la vie en commun apporte un avantage indéniable et qu'ensemble, les réalisations se feront plus rapidement que dans la solitude.
P
ar habitude ou par seul calcul qui n'a plus rien à voir avec la procréation, les hommes aiment vivre en groupes ou en familles.
D
iminuer les coûts des entreprises peut devenir un challenge sans fin à la recherche d'un progrès et parfois, accuser un échec.
L
'homme a migré et migre encore comme les animaux à la recherche de sa nourriture mais en voulant y ajouter son bien-être.
N
ous sommes des immigrés devenus sédentaires dans des villes de plus en plus grandes.
L
'homme se retrouve appâté comme le chien de Pavlov ou comme l'âne de Buridan par la publicité.
I
mpérativement, nous idéalisons ce qui est beau et décidons de ce qui est vilain après avoir inventé le bien et le mal.
P
our cela, en religion, nous disons que nous avons une âme.
L
'amour le sauve à travers sa (ré)invention et son imagination alors qu'il ne s'agit, au départ, que d'une affaire d'hormones. 

0.jpgLes vérités ontologiques s'y introduisent dans une obéissance au cosmos réduit à sa plus simple expression ou à sa plus grande avec un grand "C".
"
Nous sommes des anguilles par plus d'un trait. Pas seulement de façon métaphorique, mais parce que, comme elles, nous obéissons à une horloge préhistorique commune à tout le vivant, partagés entre savoir, dieux et champs. Nous sommes libres parce qu'on ignore les causes qui le détermine", dit Michel Onfray.
N
ous jouons à la fois notre vie ou celle des autres comme des acteurs de théâtre en spectateurs de notre temps.

0.jpgEn plus de notre "chère" parole, nous communiquons par l'écriture.
L
'écriture sert à stigmatiser et à nous rappeler de notre passage historique et temporaire en tant que mortels.
N
ous croyons à notre importance dans l'évolution du vivant.
T
ous différents dans la diversité malgré les bases de cultures, ce qui arrive à la conclusion que la stigmatisation via le racisme et le communautarisme, ne tient pas la distance puisque trop de paramètres sont à prendre en considération.
"
L'éthologie est au carrefour de disciplines", a écrit Boris Cyrulnik.
C
'est vrai si l'étude de l'homme dans son ensemble en fait partie.
C
'est vrai aussi que les bêtes ne sont pas si bêtes.
I
l nous faudra prouver que nous le sommes avec notre surplus de neurones qui ne s'usent que si on ne s'en sert pas.  

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Omniscience de l'homme

La science fait partie intégrante de notre vie quotidienne.

0.jpgElle était à l'honneur vendredi avec l'éclipse du soleil et samedi au sujet de la grande marée sur le Mont Saint Michel.
U
n engouement pour ces phénomènes naturels a été une nouvelle fois très importante.

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Tintin, dans le "Temple du Soleil" s'est sorti d'un très mauvais pas, par la connaissance de l'espace.
A
ujourd'hui, c'est l'eau qui est prisée.
L
undi, commence le "Printemps des Sciences" sur le thème de la lumière.
E
st-ce qu'on investit assez dans la recherche scientifique ?

La réponse :podcast

...

Etymologie des mots

Bernard de Orthogaffe nous explique l'origine de deux mots :

Castor :


Lapin :



L'enfoiré,

... 

Citations:0.PNG

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8/4/2021: Vinciane Depret au 28': Si les poulpes pouvaient écrire
podcast

9/5/2021: Les cigales qui connaissent les nombres premiers
podcast

28/9/2022: Sur l'inégalité appréciée par les animaux

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