La santé, ça n'a pas de prix ! (31/10/2015)

0.jpgQuand j'ai commencé ce billet, je n'aurais jamais pensé qu'il serait d'une aussi grande actualité. Voyons les points de contacts dans l'ordre.
L
e 19 octobre France3 présentait une émission "La santé en France".
J
e n'ai pas pu voir l'émission en direct et malheureusement, elle n'était pas disponible à la rediffusion en Belgique, en raison de droits concédés par France Télévision.
J
e me contenterai du débat qui lui était visible en différé.
C
e fut un débat sur une enquête concernant les inégalités territoriales, sociales et environnementales qui se creusent depuis une dizaine d'années. 

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Étaient présents, un député qui s'est occupé de la réforme de la santé, une doctoresse hospitalière, auteure du livre "Santé, le grand fiasco", un médecin généraliste, une économiste et un sociologue, auteur du documentaire et du livre "Hôpital en sursis".
Il parait qu'en France, la santé ne cessait de s'améliorer jusqu'en 2000. Ce n'est qu'après que la situation sanitaire de nombreux territoires s'est détériorée.
Une inégalité s'est creusée entre ceux qui souffrent et ceux qui combattent pour faire reculer l'inégalité.
Bref, à les entendre, si des égalités existaient quelque part, ce n'était ni dans la santé française ni dans son traitement.

0.jpgPasse-t-on du fiasco au sursis ou du sursis au fiasco?.
Il s'agit de parler d'un désert médical avec un temps d'accès difficile pour les patients vu les distances qui allaient jusqu'à 60 kilomètres et de la présence d'une moyenne de trois patients pour un généraliste.
Cela a engendré une fracture Nord-Sud avec Paris, au centre, qui s'en sort mieux.
Les officiants médicaux privilégient les zones dans lesquels, ils peuvent encore garder un esprit de famille comme tout le monde.
Le sacerdoce du sacrifice n'existe plus. Il s'est restreint avec les 35 heures.
Les patients trop lointains doivent trouver leur propre solution aux problèmes. Quand on pense aux difficultés de déplacements, le service public de proximité est toujours préconisé pour les deux camps.
L
e médecin généraliste ne veut plus devoir se déplacer au premier appel jour et nuit. Une déclaration qui ne mérite pas les huées. Les visites à domicile dans les problèmes d'embouteillages, de parking ont plus qu'accru.
La paperasse administrative s'est embourbée dans les obligations nouvelles.
Quant aux services de secours, ils devraient là uniquement pour les urgences.
L
a concentration de médecins dans les villes n'en a été qu'une résultante.
La médecine s'est féminisée, est-il constaté. 

On a tous oublié la pièce du bon "Docteur Knock" que Luchini et récemment Omar Sy ont repris à son compte.



Pourtant, ce n'est pas pour rien que les services d'urgences récoltent tout ces genres de manque de médecins et de soins médicaux.

0.jpgCela malgré les journées devenues longues et les dégradations qui ont poussé le temps de consultation à une longueur maximum d'un quart d'heure par patient. Il n'a plus le temps de se repositionner Pour le médecin généraliste, les consultations sur rendez-vous se sont multipliées.
Les nouveaux stagiaires sont heureusement plein d'envie d'en mordre, mais la fac reste théorique. Etre sur le terrain les fera réfléchir et réagir en réactualisant en fonction des normalités.
Du côté Etat, on espère que les soutiens financiers proposés inciteront les jeunes médecins qui n'ont pas encore de clientèle régulière, a entreprendre les études universitaires qui sont de plus en plus chères et longues.
Mais ces incitants financiers se réduisent très vite face à la vie réelle et les inconvénients rencontrés sur le terrain.
Le médecin traitant n'est souvent plus qu'un intermédiaire qui oriente vers un spécialiste tandis que l’hôpital est devenu la cocotte minute de la médecine.
Alors que la complexité du métier augmente, le temps manque souvent pour mettre à jour ses connaissances dans les colloques de médecins pour les réactualiser.

0.jpgL'ordinateur est devenu l'outil indispensable qui permet de "sauver les meubles", de garder des traces du statut médical des patients.
Une panne machine et c'est un nouveau rendez-vous à planifier.
Les sciences médicales évoluent parfois plus rapidement que prévu et se spécialisent à outrance. 

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Si le tiers-payant amortit les problèmes financiers, la règle générale est devenue "faire toujours plus mais avec moins de moyens".
Partager entre ce qui est urgent et important n'a jamais été aussi vrai.
Les gros risques passent avant. Ce n'est pas du "first in, first out" aux services des urgences.
La multiplication des actes médicaux sont parfois devenus une plaie. Planifier dans une "check list" se révèle souvent sans aucun intérêt.
Une usine à gaz bureaucratique les soins de santé?.
Evidemment. quand je me rappelle qu'avec l'informatique, on allait diminué cette administration, j'en ai tout à coup, la nausée..
Les assurances privées couvrent ce que les mutuelles ne protègent pas. L'assurance hospitalisation en fait partie pour couvrir les risques.
Tiens, c'est tout comme le deuxième et le troisième pilier de la pension de retraite, qui sans eux, réduiraient la retraite à une peau de chagrin.

0.jpgMais c'est vrai, l'augmentation de prix des cotisations de mutuelles complémentaires est, en fait, un système régressif, qui pénalisent ceux qui sont les plus pauvres.
L'assurance hospitalisation reste souvent inaccessible surtout quand ce n'est pas l'employeur qui intervient via une assurance groupe.
La conclusion proposée à l'émission fut de dire que le système de santé français fonctionnait bien, mais que faire régresser les inégalités restait une opération toujours en cours.

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Le même 19 octobre, version belgeJean Hernesse de la Mutuelle Chrétienne était invité et lui aussi, de l'autre côté de la barrière, avait ses propres revendications:podcast

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Parler du budget de la santé pour l'année 2016, fixé entre autres par le gouvernement fédéral, c'est parler de nouvelles économies rejeté par le Conseil Général de l'INAMI.
La crainte d'atteindre à la vie a été très vite rétorquée comme faille à ce système.
La Ministre de la Santé, Maggie De Block, disait que le patient ne ressentira aucune effet de la réforme, des coûts supplémentaires dus aux assainissements budgétaires que le gouvernement avait décidé.
Non, "une nouvelle paire de seins, ce n'est pas une nouvelle paire de chaussures

0.jpg- C'est vrai, mais c'est un budget sans souffle, sans perspectives à long terme pour une population vieillissante et sujettes à des maladies chroniques, dit l'invité.
- Il faudrait réorienter l'ordre des soins vers les soins de première ligne chez soi, avant d'aller vers les hôpitaux qui était dans la concertation des différents acteurs de la santé", poursuit-il. 

0.jpgFaire des budgets restent la pierre angulaire du futur en établissant des priorités dans une période de vaches maigres.
Aucune réduction, ni d'augmentation de couverture sociale n'est prévue.
Réduire les frais d'optique ou d'appareils auditifs n'a pas été envisagé. L'enveloppe du secteur des hôpitaux et des médicaments a été mieux réévalué tandis que les budgets des soins à domicile, eux, ont été ne l'ont pas été ou ont été rabotés. Revaloriser le médecin généraliste pour éviter l'hôpital qui coûte plus cher. Le nombre de lits d'hôpitaux est suffisant à revoir en fonction des nouvelles techniques médicales transportables à domicile avec un lieu adapté à la revalidation intermédiaire entre l'hôpital et le domicile", reprend-il.

0.jpgL'attribution des numéros de l'INAMI est devenue une saga.
Numéros sans lesquels, faut-il le rappeler, les nouveaux médecins ne pourraient pas assurer le remboursement des frais à leurs patients.
Le contingentement des médecins date des années 90 et devrait être revu.
L
imiter les nombres de médecin, c'est en amont qu'il faut l'évaluer et non pas en aval, par l'organisme de l'INAMI.

0.jpgY a-t-il trop de médecins?.
La dimension du pays, l'écartement géographique entre les villes, est bien plus réduit qu'en France.
Organiser la permanence médicale par des gardes est l'investissement qu'il faudrait réaliser avec des assistants pour des actes simples de premières urgences (vaccins, prise de tensions..) et ainsi libérer les médecins des actes plus complexes.
Les désaccords de rationalisation des actes médicaux se sont manifestés avec la Ministre Maggie De Block et ont augmenté les craintes des syndicats.
Une remarque s'impose: le dossier médical, maintenu par le médecin traitant pourrait se retrouver en partie sur la carte d'identité en place de la carte de l'INAMI. Celle-ci a déjà remplacé les vignettes, alors que les prestations médicales obligent l'utilisation de ces dernières pour être remboursées par les mutuelles.
Est-ce une version moderne à deux vitesses qui se mord la queue?

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0.JPGToujours le 19 octobre, des piquets de grèves sur les routes ont empêché les secours médicaux d'opérer.
Deux personnes y ont perdu une chance de vivre. Un chirurgien qui ne parvenait pas à l'hôpital et une personne qui bloquée n'était pas parvenu à l'atteindre. 

La justice interviendra pour établir les responsabilités..
Bien entendu...

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0.jpgPuis, ce fut la "bombe": l'annonce de l'OMS qui disait que la viande et les charcuteries étaient cancérogènes en ôtant encore l'envie de manger aux consommateurs.
Tollé du lobby de la viande. Bien sûr.
Suspicion des consommateurs à se demander ce qu'ils pouvaient encore manger.
Avec humour, on pourrait se demander si les "efforts" de garder une population belge en bonne santé  par l’augmentation des taxes sur les cigarettes et des boissons sucrées, le gouvernement n’aurait pas raté le coche en ne taxant pas plus les viandes par la même occasion.
Eviter de manger carné demanderait encore d’autres sacrifices.
Mais de cela, j'en avais parlé dans "se nourrir autrement".
Selon l'OMS, 500g de viandes par semaine et 30g par jour de charcuterie, devrait être la limite maximum. Le Belge dépasse, en moyenne, de 100g pour les viandes rouges, mais serait en dessous de la norme pour la charcuterie. L'homme est catégorisé parmi les omnivores. Ne l'oublions tout de même pas. 

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0.jpgMardi dernier, France2 présentait "Les pouvoirs insoupçonnés de notre alimentation" et ARTE présentait un Thema "Douleur: des maux, des remèdes, des scandales", "La douleur, un marché?" (les antalgiques et leurs risques) et "Une vie de douleurs" (douleurs chroniques).

L'OMS s'endort-elle en oubliant d'informer des risques des médicaments antalgiques en vente libre? Apprendre à maîtriser le mal pour l'éviter?

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0.jpgL'accident en France, un autre drame de la route. Une fatalité ou un manque de précautions dans un virage dangereux qui a coûté la vie d'une quarantaine de personnes?

Puis, pour finir, il y a eu l'histoire de Simone qui en a eu marre de vivre et qui a choisi d'en finir avec la vie avec l'aide de son médecin....    

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Réflexions et questions:

Décidément, ces deux dernières semaines, la santé des contemporains entraîne toutes les voies médiatiques aux yeux et aux oreilles de tous les consommateurs.
Les pénuries ne seraient-elles pas organisées en nourriture ou en hommes?.
Il faudrait que nous devenions tous des ascètes.
Pourtant, il n'y a rien de plus "dangereux" que de vivre!!.
Alors tout est en place ou presque pour assurer cette dangerosité quitte à se poser quelques questions, alors qu'on veut vivre de plus en plus longtemps en bonne santé.
Avoir fait un résumé de la diversité de tous ces évènements donne un ensemble qui de choses de la vie, toujours appréciable à condition que cela se passe bien, que l'on sait pourquoi la vie peut être belle jusqu'au moment de passer le flambeau au suivant.
L'acharnement médical, dont il n'a pas été question, est à prendre en considération quand on pense à cette Simone.
Les experts n'ont-ils pas une tendance à faire exploser le tarif  des prestations en rapport avec la loi de l'offre et de la demande?
L
'article "La santé, la plaque tournante de l'exploitation capitaliste?" semble y répondre.
En Belgique, la régionalisation des soins de santé est devenue une compétence régionale ainsi que dans la répartition des soins.
L
e risque d'une médecine à deux vitesses entre le nord de la Belgique et le sud y est tout aussi important qu'en France.
Les maisons de repos dans certaines régions ne vont pas s'ouvrir parce qu'il n'y a pas de budgets en suffisance en Belgique.

0.jpgEst-ce pour cela que leur gestion est souvent reprises par des sociétés françaises?.
Ici, on entre dans un autre débat auquel je reviendrai peut-être.
Les médicaments sont une source de rendement considérable en fonction du nombre de patients pour les utiliser.

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Lors de la proposition d'un autre médicament pour mon épouse, j'ai demandé au médecin, un temps de réflexion pour en déterminer les effets secondaires.
Sa réponse a été automatique avec un sourire en coin:.
Si vous faites confiance à Google..
Faire confiance à Google? A un moteur de recherche? Une entreprise commerciale qui se paye par la pub?.
Faut pas rêver.
Cette source d'informations n'est pas un remplaçant au médecin, mais c'est un moyen pour le patient de ne pas mourir idiot en se laissant mener au doigt et à l’œil et ce n'est pas Google qu'il faudra appeler pour s'informer. Allez, jeune fille, réveillez-vous nous sommes au 21ème siècle. Le siècle d'Internet.
Je me rappelle d'un billet dans lequel j'avais écrit un hommage à Bourvil.
A l'époque, Internet n'existait pas, on a dû lui dire un jour, vous avez la maladie de "Khaler", un doux nom qui cachait un médecin qui avait donné  son nom à  la maladie.
Cet article se terminait par cette constatation: "Comprendre vraiment par A+B avec des mots que le patient attend, reste un exercice d'équilibriste face aux spécificités. Les manières de recevoir "le" message seront en plus acceptées ou non en fonction d'une culture. Il n'en reste pas moins que le patient reste pieds et poings liés aux dires du médecin. Avant le malade se trouvait cobaye de sa nature humaine. On a changé seulement d'interlocuteur interprète". 

0.jpgC'est vrai, Internet pousse parfois à l'automédication.
Internet présente souvent une médication dont on ne connait ni la provenance, ni le degré d'authenticité et de succès.
Cela provient du seul facteur "prix" qui est intervient en premier pour ceux qui ne savent plus se soigner par les voies plus officielles.
De grandes surfaces paramédicales risquent ainsi de tuer les plus petites pharmacies.

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Aujourd'hui, Internet est devenu du "minimir" que l'on veut voir devenir un "maximort" à faire un maximum.
La réponse à l'exclamation:.
- La santé, ça n'a pas de prix!!!.
-
 Elle est même hors de prix pour celui qui a des problèmes à cause de son coût. Une bonne santé, n'est-ce pas le souhait le plus utilisé au changement d'année?.
Q
uand tout va mal comme le chantait Gaston Ouvrard, alors, la sante n’a plus de prix, même avec le coût financier, au moment de passer à la caisse:

Bien sûr, les tarifs ne sont pas les mêmes partout.

1.jpgEn Europe développée qui se veut à la pointe, on mutualise. On a pris l'habitude de rembourser ceux qui investissent dans leur avenir de santé.
L'assurance hospitalisation couvre les surcoûts.
Les médicaments génériques ne peuvent apparaître sur le marché qu'après la période déterminée par la fin des brevets.

0.jpgLe prix de la santé est amorti pour ceux qui investissent comme officiants de la santé et pour ceux qui en seront les consommateurs obligés.
Aux Etats Unis, l'Obamacare est toujours dans les limbes de la mutualisation jugée trop "sociale".
Deux choix de sociétés occidentalisée opposés pour résoudre le problème de la santé.
En dehors de cet occidentalisme, on cherche à le devenir en procédures de développement qui ne coûtent rien puisque l'être humain est considéré comme ayant moins de valeur intrinsèque.
Les brevets pharmaceutiques y sont moins sollicités et les copies moins traquées.

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Ne serait-il pas bon de se les poser les questions:

La vie a-t-elle un prix quand on constate le peu de considération que certains en font comme candidat kamikaze?

Demain, faudra-t-il se rendre compte que les budgets qui ne vont faire qu'augmenter, s'inscrivent dans la normalité des prix au raz des pâquerettes parce qu'on ne peut plus les payer au prix fort?  

Quant à l'information, d'où qu'elle vienne, même comprise imparfaitement, a aussi une valeur intrinsèque qui même erronée, obligera le patient à l'analyser et à la contrebalancer avec d'autres.

..

Passons aux travaux pratiques

0.jpgL'UCL, Saint-Luc pour les intimes, est un hôpital universitaire de Bruxelles.
Même la famille royale s'y paye des "sorties réparatrices".
Universitaire, cela veut dire beaucoup de stagiaires et de jeunes qui déambulent dans l'environnement.
J'ai eu l'occasion de fréquenter cet hôpital presque comme domicile temporaire dans une histoire de cancer du sein..
J'ai re-fréquenté l'UCL récemment lors d'une opération de mon beau-frère qui devait se "fourbir" d'une nouvelle hanche par une charmante chirurgienne à laquelle il m'est venu à l'esprit de chanter:
Mais laisse mes mains sur tes hanches.
M
e fais pas ces yeux furibonds.
O
ui tu l'auras ta revanche.
T
u seras ma dernière chanson 

Un samedi matin automnal, je m'étais baladé en jogging dans les allées de cet hôpital qui occupe une surface et un volume non négligeable.
Un parking payant fait le plein presque tous les jours.
En semaine, c'est la bérézina pour trouver une place dans le parking.
U
n héliport l'avait amputé d'une surface non négligeable, alors qu'à première vue, l'espace réservé aux hélicos semblait ne jamais avoir été utilisé.
Pas de SAMU en Belgique mais un SMUR, héliporté par deux hélicoptères pour le pays entier.
Mais ce samedi, l'activité de weekend tournait au ralenti.
L'"usine à gaz" était au repos.
A l'intérieur de l'hôpital, quinze niveaux accessibles par des ascenseurs à programmation sophistiquée. Amusant de voir des nouveaux utilisateurs qui découvrent tout surpris, de ne pas avoir compris l'efficacité de la sophistication en pensant encore pouvoir sélectionner l'étage à l'intérieur de la cabine alors que le choix se fait de l'extérieur.
Une fois arrivé à l'étage, les routes se suivent et se ressemblent.
Pourquoi, je parle de routes?.
Mais, parce que tous les couloirs sont des routes numérotées.
Non, elles ne sont pas là pour mener à des bi-routes. Mauvaises langues!!! Ce sont des multi-routes.
Le seul problème, c'est que personne n'a pensé à des Hopi-GPS pour s'orienter.
Pour en donner l'illusion, il y aura bien une petite infirmière qui pourra jouer cet office en disant:.
- A ce carrefour, prenez la deuxième sortie et puis continuez tout droit.
A
rrivé à destination au bout d'une route, ce sont les chambre.
Jolies et modernes, rien à dire à leur sujet.
Un personnel accueillant a une moyenne d'âge très jeune, encore plein d'enthousiasme et de sourires.
Deux lits par chambre.
Puis, pour le visiteur, l'attente que les heures s'écoulent en compagnie de celui qui aurait préféré aller au cinéma plutôt qu'être enfermé dans une chambre avec le compagnon de nuit qui ronfle à côté de lui.
Les repas, ce n'est pas du low-cost, même si ce ne flashe pas avec cinq étoiles.
La visite terminée, c'est la descente au Rez-de-chaussée avec quelques commentaires variés qui s'entrechoquent dans l'ascenseur.

Sur la façade extérieure principale, la mention bien en évidence "L'hôpital pour la vie", "Soins pour la vie", "Recherche pour la vie", "Enseignement pour la vie", me refait sourire, surtout en pensant à ce que je découvre ensuite... en plus caché derrière un chemin nommé pompeusement "Avenue Hippocrate".

0.jpgIl se poursuivit en me menant aux secteurs des "Dons de corps" et à la "Morgue" en passant par la "Banque du sang". Ce n'est plus vraiment le verbe "passer" qui s'imposerait mais celui de "trépasser".
Il faut bien le dire tout de même, si on vient ici pour la vie, on y vient aussi pour mourir.
Curieux tout de même de parler de banque dans un environnement hospitalier. Dracula y habiterait?.
Non, j'oubliais que l'argent c'est le sang de la vie...
Quant à la morgue, puisque la mort fait pas partie de la vie par sa fin comme la naissance par son début, pourquoi pas?.
Devant moi dans l'allée qui y mène, un jeune qui encapuchonné qui ne se sent pas suivi, va dans cette direction en sautillant.
Comique de situation..
Je le suis à quelques mètres de distance pour m'assurer de son but.
Ouf, il ne continue pas son chemin jusqu'à cet aboutissement funeste.
Il dérive vers la bibliothèque universitaire.
Je l'abandonne et reviens sur mes pas sous le chapeau des couleurs automnales des arbres..
J'arrive enfin devant une plaque commémorative qui parle de Carl von Linné.
Cette gloire historique a été à la base de la juxtaposition de deux termes: le genre et l'espèce.
L
e genre et l'espèce, tout un programme que l'on remet au goût du jour à terme échu. Non?.
Le genre d'espèce que l'on pourrait faire dévier sur le terrain plus glissant des espèces sonnantes et trébuchantes, aussi à terme échu.
Pour parler d'argent, il faut ajouter que pour l'avenir de cet hôpital, il y a un projet de reconstruction avec une mise de 700 millions d'euros sur dix ans.
Attention, il est dit que c'est une reconstruction virtuelle et matérielle avec optimisation informatique du trajet pour le patient. Sont prévus un nouveau centre de cancer et un autre nouveau centre psychiatrique. Mais il est affirmé que cet hôpital académique est sous-financé.
Un "Retour vers le présent?". Celui-là, je le connais et le vis.
Le film original "Back to the future" imaginait ce qui pourrait se produire dans 30 ans, après le 31 octobre 1985.
C'est à dire aujourd'hui.

0.jpgC'est alors que, je ne sais pourquoi, je me mis à rêver dans le même temps de 30 ans en remettant le stéthoscope sur le thorax du futur dans un nouveau "Back to the future".

Bruno Coppens qui avait joué le futurologue podcastmais se limitait dans un futur politique de 20 ans.

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Cette fois, pointons le 31 octobre 2045 avec la santé dans le viseur 

Ce matin-là, le jeune Michel à 83 ans, reprend son quadricycle électrique avec programme "Resolve". Il l'utilise pour se tenir en forme. Il se dit toujours jeune puisque qu'on lui dit qu'il peut atteindre 135 ans aujourd'hui.
Sa voiture autonome est restée au garage. Il l'utilise pour les grandes distances.
Il a l'intention de se rendre à l'hôpital parce que son "HealthCare" lui a dit qu'il devait s'y rendre pour une révision d'un des circuits importants qui règle sa locomotion. Un circuit qu'on lui avait implanté dans la jambe depuis quelques années.
Il aurait préféré de remplacer son "HealhCare", implanté sous la peau par un patch "HealthScan" de nouvelle génération bien plus simple.
S'il ne ressent plus aucune douleur pour placer "Healthcare". L'opération ne dure que quelques minutes. Le mal est court-circuité par des nano-particules pour que le mal n'arrive pas au cerveau.
Il se souvient de l'imprimante 3D qui s'était enrayée lors de la dernière implantation d'un os défectueux et il avait fallu recommencer l'opération. Rien que du temps perdu..
"
Dire qu'il y a des idiots qui pensent insérer un nouveau cerveau à un patient qui a une affection incurable des méninges. Mais il faut bien que les scientifiques rêvent un peu", se dit-il.
Michel est-il bionique?.
Bien sûr, un peu.
Mais, il n'est plus question de parler de remake des feuilletons des années 70.
De "L'homme qui valait 3 milliards" et de "Super Jaimie",  il avait de vagues souvenirs quand ces feuilletons ressortaient sur la chaîne "Nostalgie".
Feuilletons remastérisés en couleur et en relief.


Aujourd'hui, plus rien n'est "classifié secret" et tout est remplaçable dans le corps humain à des prix parfois sacrifiés grâce aux technologies qui ne font que baisser de prix.
Michel est loin d'être un robot. Il n'en a pas l'apparence, mais tous ceux qu'il rencontrent en rentrant dans l'hôpital pour un contrôle programmé à terme échu. 
Malgré son âge, il sait encore très bien compter et peut courir quand il le faut mais sans chercher les exploits.
Si Michel a eu une vie bien remplie et très agitée, il n'était pas cascadeur comme ses illustres prédécesseurs de films d'antan.
Il a travaillé jusqu'à 75 ans et a changé trois fois de profession. Deux années sabbatiques cumulées ont coupé cette longue période.
Ce jour-là, il devait donc rejoindre l'hôpital. Pour savoir si la route et les chemins qu'il allait emprunter, n'étaient pas trop encombrés, il a pris son nouveau portable en 8G.
Après avoir introduit sa destination et l'heure du rendez-vous par sa voix, le mini-écran s'est mis à projeter une image virtuelle ultra-rapides à hauteur des yeux. Un défilé d'images qui résumaient tout ce qu'il allait rencontrer comme circulation pour arriver à destination en choisissant le chemin le mieux adapté dans le temps imparti avec son choix de locomotion. Pas de message d'alerte pour l'avertir d'une impossibilité. Ok... on y va.
Galileo est très précis dans l'espace et le temps nécessaire pour atteindre une destination.
Il se rappelle l'époque des bouchons quand les voitures suivaient uniquement les routes en 2D. Les voitures autonomes et les transports en commun ont bien réduit ce genre d'encombrement. Quelques mini-hélicoptères ont permis de désengorger les routes principales.
La 3D est d'ailleurs partout.
On se véhicule en 3D. On construit avec une imprimante 3D.
Comme Michel a parfois quelques défauts de mémoire, il espère qu'on va pouvoir lui injecter quelques neurones rafraîchies par la banque de cellules souches à son nom.
Ce serait dommage de ne plus se souvenir de son passé, lui qui est déjà à son cinquième volume de mémoires sur Mondianet.
Arrivé au parking, à chaque embranchement, Michel n'a plus à s'en faire de la place disponible.
L
e réseau de l'hôpital l'a pris en charge dès son arrivée.
Le réseau "Badge Fidelity", appelé BaFi, a reconnu le signal de son badge et dirige automatiquement son tricycle vers un endroit à dimension ajustée à sa taille dès qu'il l'abandonne.
Quant à lui, il n'a plus qu'à tendre l'oreille à son 8G qui le dirige dans le dédale des couloirs. C'est vrai, il y a vraiment de quoi se perdre puisqu'il ne vient pas souvent. Il n'y a presque plus jamais de retard pour les visites. Tout est chronométré au plus juste.
Accuse un retard, c'est presque devenu déshonorant.
Dans l'ascenseur, Michel programme déjà son retour.
Il réserve deux places dans le restaurant local qui prépare d'excellents steaks éprouvettes et des sauterelles au miel pour le désert.
Au retour, ne faisant pas suffisamment attention devant lui, il bouscule un gars sur un Hoverboard à roulettes et se fait méchamment tancé avec du sang sur le visage..

0.jpg- A force de regarder son G, on ne regarde plus devant soi", se dit Michel en silence avec un sourire.
Ah oui, c'est Halloween, j'avais oublié. Beau costume", dit-il à haute voix, après s'être excusé.  

Un Dracula sur coussins d'air, quelle belle idée en lévitation électromagnétique sur coussins d'air.
Cela demande un sérieux appel d'air et une direction mentionnée dans ce lien.
Et de l'air, il faut bien le dire, il n'y en a plus beaucoup en ville..
Alors que lui dire?

Bon appétit ou "à votre santé"

 

Quelques photos de l'UCL à notre époque (en un clic)

L'enfoiré,

 

Citations:

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0.jpg13/11/2015: Flambée du prix des chambres individuelles dans les hôpitaux:  podcast

 

10 novembre 2015: Les prothèses de hanches en fonction des hôpitaux remises en question par la Mutualité Chrétienne:

podcastpodcast

13 mars 2016: Il y a les spécialistes et puis il y a le "Médecin de campagne" qui a presque disparu... Il fallait un film:


16/7/2019: Jean-Pascal Labille met les choses à jour dans les mutuelles et les hôpitauxpodcast

1/12/2019: C'est la journée du SIDA.10.JPG

Une explication claire de ce qu'est le SIDA: podcast

2/12/2019: L'intelligence artificielle pour les diagnostiques dans la médecinepodcast

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