Tôt, tard ou jamais ? (17/06/2017)

0.jpgLa vidéo contenue dans le billet de la semaine dernière racontait la vie de Gala, égérie du peintre Salvator Dali.

Il y était dit qu'elle a eu une fille, Cécile d'un premier mariage avec Paul Eluard.

Gala l'a délaissé toute sa vie  en contradiction avec un mariage religieux traditionnel.

Mais pour Gala, la vie continue et la distance avec sa fille lui parait naturelle puisqu'elle voulait rester maître de sa vie même si cela peut être étonnant.

La tradition veut que la femme ait une fibre maternelle apprise toute jeune en jouant avec une poupée dans les bras.

Faut-il que la femme ait des enfants très tôt ou très tard?

La période de vie pendant laquelle, une femme peut enfanter est limitée et cela explique que les hommes prennent souvent des femmes beaucoup plus jeunes... si pas trop jeunes.

Le couple présidentiel Macron a fait jaser dans la presse à cause de cette inversion de conception.

Il est en partie le cas du couple que faisait Salvator et Gala Dali.

Le Carré Vadot présentait des événements de la semaine avec une citation générale: "C'est moi, en mieux". 

Un enfant est-il une version meilleure de soi-même?

Aujourd'hui, le rôle de la femme est loin d'être aussi défini qu'il en a été  dans le passé passé.

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Dans les pays occidentaux, la femme s'est émancipée de l'homme.

Elle devient PDG, CEO de grandes entreprises et n'a plus toujours le temps, ni l'envie de créer une famille. 

Le modernisme a complètement modifié la vie en couple. 

Il y a les amis, les connaissances qui partagent le temps des loisirs.

Avoir un enfant de l'union d'un couple, la question devient aujourd'hui, "c'est pourquoi faire?".

Ce qui fait que les années passent très vite avec les préoccupations que l'homme avait en exclusive dans le passé. 

Propager son ADN en mieux dans une génération suivante comme la caricature de Vadot le laisserait entendre, n'est plus la préoccupation première pour ses "nouvelles femmes d'affaire".

Alors, elles tentent de rattraper le temps perdus, fortune faite en se cherchant des dérivatifs d'un autre temps.

Le cas de Gala plus âgée que Salvator est moins courant mais a existé.

La môme Piaf a eu le même rôle que Gala pour son dernier époux Théo Sarapo qu'elle voulait lancer.

L'adoption d'un enfant et la médecine interviennent pour rattraper ce temps perdu et ce désir de maternité tardive. 

Le magazine "Psychologies" parle de cas de couple pour qui avoir des enfants, est un but en soi.

Marielle, 42 ans, deux enfants

« Pour me sentir femme. Pour moi, c’était une évidence. Je ne concevais pas ma vie sans avoir d’enfants, parce que c’est le prolongement même de la femme. Lorsque j’ai eu mes premières règles, ma mère m’a offert le restaurant “entre femmes” et m’a dit : “C’est formidable, un jour tu seras maman.” Quelle est la part de l’obéissance à cette promesse ? Je ne sais pas. Mais je ne me suis sentie complètement femme que lorsque je suis devenue mère. »

Marc, 42 ans, trois enfants

« Pour faire plaisir à ma femme. Je n’ai jamais eu de désir d’enfant. Pour autant, je ne me suis jamais imaginé vieillir sans. Les choses étaient simples : j’avais besoin que le désir d’une femme entraîne le mien. Lorsque j’ai rencontré celle qui est devenue la mère de mes trois enfants, l’évidence de son désir s’est imposée à moi. Aujourd’hui, je ne peux pas imaginer une vie dans laquelle je ne serais pas père. » 

Marianne, 36 ans, un enfant

« Pour me réparer. Issue d’une famille déchirée, je voulais donner à un enfant tout l’amour que je n’avais pas reçu. Non désirée, je me suis sentie coupable pendant
des années d’exister, coupable de ne pas avoir été voulue. Mon enfant est tout l’inverse, il a été voulu, attendu. »

Romy, 37 ans, un enfant

« Pour réparer son père.  Je n’avais pas particulièrement envie ou besoin de me reproduire avant de rencontrer Olivier. Mais lui, il a été ma passion, ma grande histoire. Porter notre enfant fut une révélation. C’était comme porter Olivier, soigner ses blessures, puisqu’il n’avait pas eu de mère. » 

Rachel, 26 ans, trois enfants

« Pour perpétuer une lignée. Mon désir d’enfant ne se conjugue pas au singulier. Ce n’est pas “je” veux un enfant, mais “nous” voulons un enfant. Cela s’inscrit dans un projet de couple. C’est aussi s’inscrire dans une lignée avec son histoire, ses joies, ses peines. C’est s’ancrer dans une famille et la perpétuer. C’est un hommage au passé et une promesse d’avenir, un regard tourné vers le futur et l’opportunité de construire, de se construire mutuellement et ensemble.»

Un Sondage établit des statistiques de famille:

• 73 % des Français ont fait un enfant par plaisir. Un enfant rend la vie plus belle, c’est une nouvelle expérience…
• 
69 % par devoir. Un enfant permet de faire perdurer sa famille, il aide à devenir adulte…
• 
48 % par amour. Un enfant donne de l’amour, il rend plus solide la vie de couple…

Dans le billet 'L'esprit de famille", j'entrais de plein pied dans le sujet.

Des raisons pour ne pas avoir des enfants existent aussi.

D'après ce lien, d'autres raisons viennent contrecarrer les objectifs les mieux établis.

Une Américaine Sezin Koehler, auteur de American Monster et blogueuse dans la rubrique « Women du HuffingtonPost » donne son avis et des arguments pour ne pas avoir d'enfants.

Expurgé de relations trop spécifiques aux Etats-Unis), cela donne des arguments:

1. Financiers

Les enfants, ça coûte cher.

2. Logistiques

Malgré les avancées sociétales et culturelles, les femmes continuent à s'occuper davantage de leurs enfants, surtout les premières années. Élever un enfant jusqu'à son entrée en primaire est plus qu'un boulot à plein temps, c'est 24h/24, dimanche compris, et sans remise de peine pour bonne conduite. Je ne suis pas capable d'être sociable avec des adultes quand je suis crevée, alors imaginez quand il s'agit d'un enfant qui a BESOIN DE MOI EN PERMANENCE.

3. Écologiques

Il y a environ 153 millions d'orphelins sur Terre. Je ne vois pas l'intérêt d'imposer une bouche de plus à nourrir à notre planète surpeuplée, au nom d'un instinct égocentré que je ne ressens même pas. Si je devais vraiment choisir, j'adopterais.

4. Physiques

Mon corps a déjà bien souffert en trente-cinq années d'existence

5. Émotionnels

Que se passerait-il si j'avais un enfant et que j'étais tellement déprimée que je ne pouvais pas me lever? Ou que je pleurais pendant une semaine entière? Ou que j'avais des crises de rages incontrôlables?

6. Sociaux

Je ne pense pas me tromper en affirmant que le monde va mal. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on entende parler d'une fusillade, d'un massacre des innocents dans des endroits publics. Sans oublier un petit truc bien sympathique, la « culture du viol », que l'on retrouve à tous les niveaux de notre société. Bien des enfants d'aujourd'hui en seront les victimes ou les bourreaux dans un avenir pas si lointain. Je crois que je vais aller me servir un autre verre, parce que c'est horrible rien que d'y penser.

7. Culturels

Des parents qui doivent gérer quotidiennement des problèmes liés à l'identité et je devrais choisir de faire porter ce fardeau culturel à un innocent? Non...

8. Envies

Vivre toutes les choses horribles liées à la maternité. Les déchirures du périnée, les hémorroïdes, la constipation, les contractions, les conjonctivites, les sécrétions, les vomissements, les diarrhées, les gamins à torcher, ceux qui se roulent par terre en public, pendant la phase critique des deux ans, la crise de l'adolescence...

 

Le clan des premiers répondrait : 

- Mais, bon sang, je ne peux pas concevoir que tu n'aies pas envie d'avoir l'enfant le plus intelligent, le plus beau, le plus doué et le plus extraordinaire que la Terre ait jamais connu!"

- C'est pourtant simple. J'aime dormir. J'aime m'organiser comme je le souhaite. J'aime avoir du temps pour moi, pour écrire, pour rêvasser. J'aime avoir un week-end entier à faire ce que bon me semble, entre deux projets. J'aime ma liberté. Entre un travail créatif, un boulot que j'aime et un mari que j'adore et qui est d'accord avec tout ce qui précède, je me sens heureuse, en pleine forme et plus épanouie que jamais.

Tout ça disparaîtrait avec un enfant, tout simplement parce que c'est dans la nature des choses. Un petit être vient au monde, totalement dépendant de vous, et de personne d'autre. Votre univers se rétrécit jusqu'à son échelle, et il ne se développe qu'à son rythme.

Je préfère avoir accès à tout ce qui m'entoure quand j'en ai envie, et pas uniquement parce que mon enfant fait enfin sa sieste, ou dans les rares instants où je peux m'autoriser une douche, ou un petit casse-dalle. J'ai filé un coup de main à des amies qui avaient des enfants. Je sais comment ça marche.

Pourquoi suis-je régulièrement obligée de me justifier? Et pourquoi mon mari -qui a fait les mêmes choix- échappe-t-il aux critiques?

Voilà pourquoi le féminisme est indispensable : malgré toutes les avancées technologiques, sociétales et culturelles, le rôle d'une femme passe-t-il obligatoirement par celui de mère de famille?

Et voici ce que ça m'inspire:

La maternité est une vocation comme les autres. Elle doit être librement choisie, et non imposée à la femme"

La culpabilisation, ça suffit".

Fin des citations de l'article que par certains points, je retrouverais parfaitement justifié des arguments que Gala aurait pu avoir.

Femme de caractère et de carrière pourrait-on dire de cette dame que l'on qualifierait de couguar en formation... 

Rien à voir avec le sujet de la fidélité dont j'avais parlé dans un billet, il y a 5 ans.

Alors, si l'envie était trop forte, faudrait-il avoir des enfants tôt ou tard?

A cette question, Jean Yanne répondait "Il faut faire des enfants quand on est vieux, parce qu'on les emmerde moins longtemps. De plus, quand on les fait jeunes, on risque d'avoir les leurs ensuite".

Il ajoutait que "Pour la moitié des couples d'aujourd'hui, c'est l'homme qui s'occupe des enfants et l'autre qui va travailler".

Mon billet "Mes papas viennent de Mars, mes mamans de Vénus et moi de Pluton" voyait cela du côté de l'enfant qui souvent n'est pas compris dans les discussions et les magouilles des grands. Pire encore quand les enfants créent la rupture dans un couple de parents.

Déchirements, ratés que les enfants sont obligés d'assumer.

Alors, la question se pose: est-ce que Gala était une mère indigne puisqu'elle a délaissé sa fille?

En jouant à l'avocat de la diablesse, on dirait: 

- A être parent, elle n'avait pas dû recevoir toutes les notices d'entretien et de posologies donnant tous les risques et avantages.

Si elle les avait reçu, peut-être, était-ce écrit en tellement petits caractères en bas de page que les obligations d'une mère étaient tombées dans l'abîme de son entendement. 

Donc, il faut l'excuser, car elle ne savait ce que cela entraînerait, être "mère".


 

On apprend à devenir grand quand on est encore petit.

On apprend à préparer sa vieillesse quand on est encore grand.

Mais sans certitude, peut-être aurait-il été plus judicieux de garder les jambes plus serrées.

Quand les "accidents de parcours" se produisent ce n'est pas les enfants qu'il faut culpabiliser. 

Ils n'ont pas choisi de venir au monde.

Non désirés, cela doit toujours coincé quelque part. 

A l'âge d'être de grands-parents, des couples veulent jouer le rôle qu'ils ont raté précédemment.

Peut-être le "Vadot carré" de cette semaine donnera-t-il des réponses à des questions importantes mais pas encore tranchées?

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Le choix de se marier et le choix d'avoir un ou plusieurs enfants, devrait être assumé pour toute la vie.

Aucun choix n'est stupide.

Mais la somme des choix est parfois seulement la cerise sur le gâteau d'un caprice.

Le bonheur ne s'invente pas à la suite d'un choix, Monsieur le Procureur...

 

Eriofne,

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