Un monde sous influence (09/08/2019)
La semaine dernière, il était question des bienfaits de l'indépendance d'esprit, d'action et les dangers de l'influence psychologue et sociale...
Ce billet-ci risque d'aller à contre sens du précédent et c'est voulu.
Les sphères d'influence mondiale est une dépendance au niveau économique, militaire, politiques et culturelles. (graphiques).
Cela n'a rien à voir avec les relations entre personnes.
Ici, il s'agit vraiment de relations "many to many", de peuple à peuple.
Donald Trump, avec son populisme, a compris ce qu'il pouvait en tirer en sortant de l'influence des autres organisations, des contrats signés et des pays pour se faire élire à la présidence des États-Unis par une population plus manuelle qu'intellectuelle et qui n'a pas profité de la mondialisation.
Georges W. Bush avait la même manière non nuancée de présenter les choses: "ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous".
Protectionnisme et fermeture des frontières sont dans ce cas au programme avec une courte vue, intenable à long terme par l'implosion qui finit par arriver.
La mondialisation a créé un sentiment de rejet parce qu'elle construit immanquablement des gagnants et des perdants.
L'Europe, spectatrice, se tient toujours dans l'expectative, incapable de taper sur la table car ses membres ne font pas bloc dans cette nouvelle cour des grands et de ce fait, joue dans la case des perdants.
Le débat présenté début juillet "Libre-échange : la mondialisation économique est-elle inéluctable ?" est une bonne entrée en matière:
Après dix-neuf ans de négociations, la Commission européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) ont signé vendredi 28 juin un accord commercial. Le texte prévoit d’abaisser les droits de douane entre l’Union européenne et les quatre pays d’Amérique du Sud, ce qui alarme les agriculteurs et les éleveurs européens, ainsi que les défenseurs de l’environnement. Produits phytosanitaires, traçabilité des viandes, exportation en masse de volailles, de sucre… Ils dénoncent une concurrence déloyale et un danger pour la planète. Et alors que les critiques se multiplient sur cet accord défendre la ratification d’un autre accord de libre-échange, le CETA, signé avec le Canada, présenté au Conseil des ministres à travers un projet de loi ce mercredi 3 juillet, est tout aussi difficile.
En 2006, Pascal Lamy alors à la tête de l'Organisation Mondiale du Commerce, avait été invité pour en parle et j'avais écrit son interview dans "On Me Cochonne l'OMC".
On allait d'échec en échec lors des accords de Doha, disait-il.
Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.
L'histoire des tentatives d'accords internationaux officiels et officieux n'ont pas manqué.
L'Organisation Mondiale du Commerce a changé de patron de 2013.
C'est le brésilien Roberto Azévédo qui a repris le flambeau et le choix n'est pas innocent dans les tentatives de relier le commerce de l'Amérique latine à l'Europe.
Le choix du président brésilien, Jair Bolsonaro, pro- méthode Trump, pourrait rebattre les cartes dans l'autre sens si le Brésil se sent pousser des ailes.
Cette semaine, "Secret d'histoire" parlait du dernier empereur du Brésil : Pédro II.
Le commerce international avec l'import-export, est-il, aujourd'hui, un mal nécessaire ou un bénéfice presque général à trouver dans les accords?
Ce sont souvent les points de vue à partir des pays riches qui prévalent pour être négatifs.
Les pays pauvres y ont souvent gagné...
Les entreprises locales souvent agricoles se plaignent de l'imposition de règles internationales qui ne respectent pas les mêmes règles et normes de production.
La peur de manière bien qu'aléatoire se situe surtout au niveau sanitaire qui mis en exergue, explique le rejet de la mondialisation alors que cela se situe plus souvent dans l'échelle des prix pratiqués dans une concurrence déloyale.
La Saint-Jacques de ce bidonville inonde la France.
Nourriture qui dénote le niveau très haut de gamme de la France.
Restons sérieux.
C'est la concurrence des pays qui ne suivent pas les normes européennes, qui effrayent et pousse à refuser l'ouverture des frontières et de tout ce qui serait importé rendant les prix de leur propre production non concurrentiel.
Nous ne sommes plus du tout dans la ligne des rapprochements entre États de pays riches et de pays pauvres si on ne regarde que son nombril.
Il fut un temps où les paysans vendaient localement leurs produits aux particuliers.
Aujourd'hui, ils les vendent à de grands groupes qui eux, imposent leurs prix pour rester concurrentiels entre ces grands groupes qui se foutent des producteurs auxquels ils imposent les prix minimum pour, au besoin, les exporter.
Ils obligent à augmenter les quantités à leurs producteurs agricoles pour être, eux, rentables dans des marges réduites. Quantités toujours de plus en plus nécessaire qui oblige l'achat de grandes machines coûteuses aux producteurs.
La réduction des prix du transport via l'utilisation du pétrole a permis ce genre de commerce international poussant à une catastrophe écologique quand on sait que le "overshootday" dans l'année se présente plus tôt même avec le ralentissement.
L'alimentation n'est pas la seule responsable du réchauffement climatique...
Podcast:
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La sauvegarde de la biodiversité de la MAEC a connu ses heures de gloires en 2013.
Elle est en baisse croissante en Wallonie bien que globalement, elle est considérée comme positive à cause des contraintes qu'elle engendre et des compensations jugées insuffisantes de la PAC avec ses lourdeurs administratives dans la perception des primes et de l'ampleur du boulot mise en correspondance.
Il est peut-être bizarre que l'agriculteur boudent aussi les mesures censées protéger l'environnement et préfèrerait utiliser le glyphosate pour éradiquer les mauvaises herbes, si l'on ne prend pas en compte la surcharge de travail pour le faire autrement ou avec de nouvelles machines à acheter.
Le capitalisme a fait table rase de ce commerce en direct du producteur au consommateur.
La qualité passait en second plan perdu face à la quantité dans la masse.
La pollution, les gaspillages puisque la quantité a remplacé la qualité, ont été du parcours du capitalisme triomphant et cela reste significatif de la limite à ne pas dépasser.
Le plus grand perturbateur majeur à l'OMC de ce capitalisme est arrivé en piste: "Donald Trump".
Il y a un an, il menaçait de quitter l'OMC en préférant la menace à la conciliation pour après demander à l'OMC d'évoluer.
Évoluer vers quoi? Vers son slogan "Amerca first" en se foutant du reste du monde qui ne réagirait pas dans ce sens?
Le protectionnisme est devenu sa nouvelle manière de faire du commerce avec le multilatéralisme, sa bête noire.
Dans le contexte actuel alors que les États Unis continue à vouloir exporter, la guerre commerciale est inévitable.
10 % de droits de douane : la guerre commerciale sino-américaine devient le nouveau normal
Dans une série de tweets, le président américain Trump a annoncé de nouveaux droits de douane jeudi soir dans la guerre commerciale avec la Chine. Son pays imposera des taxes d’importation supplémentaires sur les produits chinois à partir de septembre. Une taxe de 10 % sur un montant de 300 milliards de dollars (plus de 270 milliards d’euros) de produits chinois. Cela inclurait l’électronique, les chaussures de sport et les jouets
La réponse de la Chine ne s'est pas fait attendre. Elle a toujours été la plus grande exportatrice de produits dans le monde et est en passe de passer à la vitesse supérieur en jouant sur un cours dévalué du Yuan.
La Chine a été longtemps l'usine du monde mais aujourd'hui, elle est montée en régime au niveau intellectuel de la production.
Elle avait déjà dans le passé changé sa politique en alimentant les flux intérieur en appelant à consommer chinois en Chine.
Les droits de douane ont une tendance à augmenter de part et d'autre pour éviter les produits importés.
Elle veut devenir la première puissance commerciale dans le monde et, quand elle se sent sous la pression des taxes étasuniennes, renforce ses liens avec d’autres fournisseurs prévoyant un long conflit et c'est peut-être le moment pour l'Europe de s'unifier comme 4ème bloc.
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Dans un monde intégré de toutes parts, avec des rivalités de dépendances commerciales, il n'y a plus réellement de gagnants, mais uniquement des perdants.
Les frontières se referment une à une et les taxes d'importations se suivent et se différencient seulement sur les produits eux-mêmes.
Le 19 juillet, la taxe des GAFA a été préparée par la France et ce sont les G7 qui vont peut-être mieux cerner cette taxe qui n'est pas aussi simple à appliquer.
La France veut imposer les GAFA sans concertation avec les autres pays d'Europe.
Peut-être sera-t-il le moment de moins produire et de faire payer plus pour les produits locaux avec l'appui d'une qualité supérieure bio ou non.
Dans un jeux de cache-cache, l'étape suivantes serait de fermer les frontière complètement en envoyant chacun à ses propres productions invendables en dehors des frontières.
Les pays eux-mêmes devraient avoir le dernier mot sur leur état de développement, selon un officiel onusien, mais c'est presque impossible vu l'intégration des liens commerciaux.
Au niveau de blocs, que l'on pourrait appeler "empires", les impacts hégémonique en chaine sont immédiats et alarmants pour l'économie mondiale.
Trump envoie un tweet pour jeter plus d’huile sur un feu déjà en expansion et ce sont las Bourses du monde entier qui prennent la tasse.
Le Dow Jones lâche près de 600 points et le prix du pétrole baisse de 7 % pour tenter de relancer les transports.
Les Chinois et leurs négociateurs trouvent les Américains offensants ce qui devrait garantir un soutien encore plus grand de la population pour leur président, Xi Jinping, dans la guerre commerciale. Les ruptures de contrats signés comme celui réalisé avec l'Iran ou celui de la Cop21 prouvent que rien n’indique que les États-Unis tiennent parole dans le futur.
On s’attend à ce que les succursales américaines toujours intriquées en Chine et leur personnel en paient le prix.
A lire pour comprendre "État de siège" de Michaël Wolff
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La résurgence de ce qu'a été l'URSS, c'est produite sous le nom "Russie" reprend du poil de la bête avec Poutine à la barre.
La Russie est toujours sous embargo par les Européens.
Nous sommes entrés dans une ère de valse de blocs à trois temps.
"Jamais depuis la crise des missiles de Cuba en 1962, le risque d'une confrontation américano-russe impliquant l'emploi d'armes nucléaires n'a été aussi grand qu'aujourd'hui.", écrivent deux éminents politiciens américains dans un article paru dans l'édition de septembre du magazine Foreign Affairs.
Les accords SALT signés pendant la guerre froide sont arrivés à échéance sans qu'aucun des signataires ne songent à les renouveler ce qui peut relancer une nouvelle course aux armements nucléaires.
Les États-Unis et la Russie sont maintenant dans un état de déstabilisation stratégique. Un accident ou une erreur pourrait conduire à un cataclysme. Mais contrairement à la guerre froide, les deux côtés semblent être aveugles du danger.
Alors, stop ou encore?
UK risque de ne plus être UK
La mondialisation n'est qu'un des aspects révélé par le problème des frontières et d'un esprit "Proud to be American" qui s'oppose celui de "Proud to be in the chinese party".
Dans la petite Belgique, Marie Arena a beau s'énerver sur le projet du CETA,
L'Europe a de mini-objectifs à opposer..
Ce détail de l'histoire se reproduit dans beaucoup d'autres domaines de production et n'entrave pas la marche de l'histoire de la géopolitique.
Les populations des pays riches ont trouvé leur compte en achetant des produits agricoles qu'ils ne pourraient pas être cultivés et achetés localement.
Elles devraient se suffire des produits cultivables localement.
Et arriver à vivre en autarcie...
... mais cela risque d'être très dur et le narcissisme en prendrait un coup de ne plus pouvoir se payer des produits plus exotiques.
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Difficile de parler de la mondialisation, de produits importés et exportés de marchandises sans y associer les migrations dans tous les sens, des hommes qui en font partie eux-mêmes.
Il est certain que si les produits peuvent passer les frontières, les hommes les accompagnent et qui y participent par leur force de travail.
"Migrer pour vivre ou pour survivre (1) et (2)" deux billets sur le sujet écrits en 2009 avant la grande émigration du sud vers le nord de 2015 qui avait généré une foule de problèmes pour une Europe qui ne s'en était pas préparée.
Il y a exactement 20 ans, deux jeunes Guiniens, Yagine et Fodé étaient morts en tentant de rejoindre l'Europe en s'étant insérés dans le train d'atterrissage d'un avion et avaient ému les Belges. Un message trouvé sur eux disait"Aidez-nous ! Nous souffrons énormément en Afrique. Nous réclamons plus d’éducation, une solidarité et leur gentillesse pour porter secours au peuple africain".
En 2007, un autre billet "Question de papiers ou d'humanité" racontait ce phénomène de migration encore à l'état larvaire.
Migrer avec le transport de marchandises a toujours existé mais ce n'est que quand l'immigration explose qu'un frein est peut-être nécessaire.
Il y a des rappels d'émigrés par les pays qui ont connu le plus d'émigrations comme en Pologne.
Cette semaine la Première faisait un tour des immigrations forcées.
Le suprémacisme blanc nourrit le racisme avouait Trump en oubliant de parler des armes de la production étasunienne.
Dans son pays, 250 fusillades se sont produites suite à la haine vis-à-vis de l'autre, depuis le début de l'année et ce n'est pas le rétablissement de la peine de mort qui corrigera le problème initial qu'a crée les fondateurs du pays.
La biodiversité, généralement reliée aux écosystèmes, aux espèces et aux gènes dans l'espace et dans le temps, par les interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux, demande tout autant des apports de l'étranger pour ne pas périr par implosion.
La construction identitaire américaine a par nature un lien avec l'immigration et le populisme en suivant la théorie du conspirationnisme du "grand remplacement".
L'écrivaine Toni Morrison vient de mourir.
Elle a été lauréate du prix Pulitzer en 1988 et du prix Nobel de littérature en 1993 comme huitième femme et second auteur afro-américain après Derek Walcott à avoir reçu cette distinction pour avoir décrit la vie des noires et spécialement celle des femmes en Amérique.
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Le coût de l'argent tend à diminuer dans sa rémunération.
Les taux d'intérêts sont ramenés à 0%.
Ce qui pousse à investir dans l'immobilier et cella pousse aussi au troc et aux monnaies locales alternatives pour rester dans la course des échanges locaux entre travail échangé contre une denrée dont le film "La monnaie miraculeuse" racontait l'histoire vraie dans les années 30
"Sacré croissance" que n'avons-nous pas subi pour ta gloire et qui entraîne toujours en définitive un nivellement vers le bas dans un pragmatisme ambiant quand la croissance stagne ou n'évolue plus qu'à très petite vitesse.
La géopolitique de la mondialisation n'avait peut-être pas que des bons et des mauvais côtés.
Tant que les hommes s'échangent des marchandises et des idées sans contraintes trop fiscales ou trop morales, le monde sera à l'abri des excès même si c'est aux dépends de certains points négatifs qui seraient très "humanistes".
Langage très droitier, bien sûr, très individualiste qui recherche l'indépendance à petite échelle, mais quand il s'agit d'un niveau plus global, ce n'est plus le même topo.
Tout dépend d'ailleurs de ce qu'on en fait de l'indépendance ou de l'interdépendance car la CE n'a pas toujours été à la hauteur de ses ambitions.
Le terrorisme d'extrême-droite est devenu un phénomène mondial en s’immisçant derrière des attitudes et des manifestations pacifiques comme celles des Gilets jaunes avec l'agressivité envers ce qu'ils appellent les "élites"ou plus récemment encore dans d'autres circonstances.
Podcast
Des preuves de plus que risquer d'être paradoxal en réinventant sa vie en permanence sans être complexé par des convictions éternelles, est moins dangereux et peut être une formule de vie en harmonie avec son temps et son espace.
Une indépendance trop imperméable, c'est se préparer à l'autarcie dans les abris, armé jusqu'aux dents à attendre une accalmie avant de revenir au jardin et faire pousser des carottes et des petits pois...
Non, dans la dérive des continents, l'UE et de la mondialisation obligent à prendre les problèmes dans leur ensemble.
Quant à la lune qui fait rêver, elle le fera encore longtemps mais de très loin sans accords internationaux .
Anciennement, le mot "influence" est aussi un fluide provenant des astres agissant sur la destinée humaine.
Tout comme la mondialisation, c'est du "One way ticket"
Eriofne,
Commentaires
Économie et marchés : 3 fables contemporaines pour comprendre l’actualité
Des économies qui ne se parlent plus, des Banques Centrales un peu têtues, et des marchés qui rêvent toujours plus. Tentons 3 fables récréatives pour raconter tout cela.
https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/economie-et-marches-3-fables-217115
Écrit par : L'enfoiré | 09/08/2019
Ce matin, "Santé Nature Innovation" me fait parvenir ce mail avec lequel je suis totalement d'accord:
Malgré l’avalanche de mauvaises nouvelles
La semaine dernière, j’étais assis à ma table de travail et j’ai cliqué (par accident) sur « Google Actualités » :
« Pyrénées-Orientales : en pleine baignade, un enfant myopathe se fait voler son fauteuil roulant » (Dépêche du Midi)
« Nantes : un corps retrouvé dans la Loire, son identification en cours » (Ouest-France)
« Brésil : une sanglante mutinerie fait au moins 52 morts, 16 détenus décapités » (Le Monde)
« Paris, un échafaudage s’effondre, un mort et trois ouvriers gravement blessés » (Le Parisien)
« Allemagne : un enfant de huit ans poussé sous un train meurt » (France-Info)
« Effondrement : l’humanité rongée par la fin » (Libération)
« Aube : les animaux d’une ferme pédagogique massacrés au cours de la nuit » (LCI)
« Le modèle nucléaire français s’effondre et nous mène à la catastrophe » (HuffPost)
Etc.
Et je ne parle pas des annonces cauchemardesques sur le réchauffement ni la disparition des espèces, par dizaines de milliers.
Garder la tête froide quand le monde semble s’écrouler
Cliquez sur n’importe laquelle de ces nouvelles, d’autres titres tout aussi effrayants surgissent à droite, à gauche, en haut, en bas, au milieu du texte, avec des nouvelles toujours plus terribles.
Faut-il déprimer ? S’affoler ? Écrire au Président de la République ? Quitter la France ?? Prendre une navette pour Mars ?
Peut-être.
Mais avant d’agir, prenons deux minutes pour réfléchir. Voyons ce qui se passe, pour voir si on ne peut pas garder la tête froide.
Tout a changé avec Internet
Il faut d’abord comprendre le mécanisme qui se cache derrière ces « pages d’information » sur Internet.
Autrefois, à l’époque des journaux en papier, vous aviez des êtres humains (journalistes, rédacteurs en chef…) qui s’efforçaient de réfléchir et d’éditer des journaux avec sérieux, professionnalisme.
Chaque journal se devait d’être équilibré, en présentant un ensemble d’articles reflétant en gros la complexité et la diversité du monde.
Les journaux avaient beaucoup de moyens car ils se partageaient d’importants revenus publicitaires. Ils pouvaient donc employer des personnes de haut niveau pour faire des enquêtes approfondies, des reportages fouillés, sur des sujets intéressants, vérifier les informations. Les journaux étaient en outre jugés par les lecteurs, sur la qualité et le sérieux des articles. Si un journal se mettait à raconter n’importe quoi, ou à sélectionner des articles aberrants allant toujours dans le même sens, les gens se rendaient compte qu’il y avait un problème d’objectivité, ils achetaient un autre journal, les recettes financières du journal fantaisiste diminuaient, et il disparaissait car entretenir un journal coûtait très cher.
Aujourd’hui, la situation est chamboulée.
Avec Internet, les journaux n’ont plus de quoi payer de bons journalistes. Ils sont remplacés par des stagiaires, des pigistes, des jeunes sans expérience, mal payés, avec très peu de temps pour faire leur travail.
Résultat, ils publient des articles encore plus faibles, éloignant encore plus les lecteurs et diminuant encore les maigres revenus publicitaires qui restaient.
Tout ce qui leur reste et qui fonctionne encore un peu est leur site Internet.
Le but des articles n’est pas de vous informer, mais de vous énerver pour vous faire cliquer
Or, sur un site Internet, la façon la plus simple de récolter de l’argent est de faire cliquer les gens sur des liens vers des publicités.
Chaque clic rapporte une commission, et c’est en fait pratiquement le seul revenu de tous ces sites.
Des « robots » sont donc programmés pour sélectionner les publicités et articles qui génèrent le plus de clics, et les afficher sur les pages.
Des sociétés spécialisées mettent en avant ces publicités et articles : Outbrain, Taboola, Ligatus, etc. Vous voyez souvent ces noms en petit à côté des vignettes qui affichent des titres et des images racoleuses.
Internet est donc devenu une machine gigantesque à collecter, aux quatre coins du monde, non les faits objectivement les plus inquiétants, mais ceux qui provoquent le plus de panique dans notre cerveau.
Ce sont ces articles-là qui récoltent le plus de clics. Ils sont donc sélectionnés par les programmes informatiques (robots) pour apparaître sur tous les écrans du monde, ce qui explique ces annonces sur la chute d’une météorite, la découverte d’une sauterelle monstrueuse, ou la mort d’une jeune fille dévorée par un requin au moment où elle faisait un selfie, etc., etc.
Une prime pour les articles qui annoncent la fin de l’humanité
Dans la bagarre, les articles qui nous annoncent la fin de l’humanité, bénéficient d’une prime énorme à la visibilité.
C’est à qui annoncera la catastrophe la plus folle, le fait divers le plus abominable, le désastre nucléaire, mondial, intersidéral, le plus définitif.
Nous ne pouvons tout simplement pas résister à cliquer.
Nous avons besoin de savoir.
Même si nous n’y croyons pas, il faut tout de même jeter un œil, ne serait-ce que pour nous assurer que le désastre ne va pas se produire dans la journée.
C’est ainsi que… « clic ».
Et une commission de quelques centimes tombe dans la poche du journal qui est parvenu à nous donner ainsi la frousse.
Ce n’est absolument pas un hasard si le développement d’Internet, et plus précisément des smartphones, a coïncidé avec la généralisation des théories apocalyptiques sur l’avenir, et une énorme augmentation du nombre de dépressions.
Tous les citoyens sont reporters, et donc les images de catastrophe se multiplient de façon exponentielle
Autrefois, seule une infime minorité des accidents qui se produisaient sur Terre étaient fixés sur pellicule photo puis publiés dans les journaux.
En outre, les journaux étaient publiés sur papier. On les lisait, puis on s’en servait pour faire du feu dans la cheminée, des boules pour mettre au fond des chaussures, ou éviter les tâches de peinture… Et tout le monde oubliait ce qu’il y avait dedans.
Aujourd’hui, chaque citoyen du monde est devenu reporter grâce à son smartphone. Il peut « partager », instantanément, tout ce qu’il voit autour de lui.
Chaque information mise sur Internet est inscrite pour l’éternité. Des milliards d’images sont partagées sur la toile à chaque instant.
Plus aucun crime, plus aucune catastrophe ne peut avoir lieu sans être abondamment filmée, et transmise, et ainsi s’ajouter au catalogue déjà interminable des horreurs que l’on trouve sur la Toile.
Le Monde est-il vraiment pire qu’avant ?
L’Homme – et le Monde – sont-ils en train d’empirer pour autant ?
Méritent-ils de tous mourir dans un grand « Déluge » tant ils sont devenus mauvais, comme dans l’histoire de Noé ?
Certains le pensent, tels ces jeunes terroristes qui se mettent à tirer dans la foule tellement on les a convaincus que l’être humain était un « nuisible », une espèce épouvantable qui détruit le monde comme un virus.
Mais si on observe les faits, il n’est pas si sûr que les choses soient pires qu’avant.
Elles ne sont sans doute pas meilleures (pourquoi le seraient-elles ?), mais elles ne sont pas pires non plus, ou du moins pas pires sur tous les fronts.
Savez-vous par exemple qu’il y a de moins en moins d’homicides, malgré les attentats ?
En nombre absolu, malgré la hausse de la population, la chute est continue depuis 2002, et ce sans que personne ne puisse expliquer pourquoi :
Savez-vous que, dans le monde, il n’y a jamais eu aussi peu de morts à cause des guerres ?
Savez-vous que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême a chuté de façon très rapide depuis l’an 2000, passant de 36 % de la population mondiale en 1990 à moins de 10 % en 2015 ? Plus d’un milliard de personnes sont sorties de la pauvreté extrême ces 25 dernières années, selon la Banque Mondiale.
Jamais il n’y a eu aussi peu de personnes pauvres et malades, en proportion de la population mondiale.
Ce qui n’empêche pas les journaux de nous donner l’impression que nous vivons dans une pauvreté galopante.
Pas de boule de cristal
Maintenant, il est évident qu’il est difficile de savoir à quelle sauce nous allons être mangés.
Pas plus que nos ancêtres, nous ne pouvons savoir ce qu’il adviendra vraiment de nos descendants dans 50, 100 ou 200 ans.
Il se pourrait que ce soit la catastrophe généralisée… ou peut-être pas.
En ce qui me concerne, quand on m’annonce toutes les grandes catastrophes prochaines… j’attends de voir.
Je n’aurais pas dit la même chose il y a 20 ans, où j’étais souvent affolé de ce que je lisais, et voyais. Je m’inquiétais énormément de l’avenir du monde. Mais je dois reconnaître humblement que les prédictions apocalyptiques que je faisais alors, sur la base soi-disant de faits bien établis, ne se sont pas réalisées.
Autrement dit, je me suis fait du mouron pour rien.
Pourquoi il est absolument vital de reconnaître que, si le Monde va mal, il y a aussi des choses qui vont bien, et qui méritent d’être remarquées
Aujourd’hui, beaucoup de choses vont mal (je ne vais pas en faire la liste, Google Actualités fait mieux que moi). Mais nous avons aussi, comme à toutes les époques, également des raisons d’éprouver de la gratitude.
C’est extrêmement important, vital même pour l’avenir, de le rappeler, et de se le répéter constamment.
En effet, quelle que soit la dureté de la vie et l’ampleur des défis qui nous attendent, il n’y a aucun doute que nous pouvons rendre la situation encore pire en cédant au désespoir, au catastrophisme, aux sentiments négatifs qui font sombrer dans le « nihilisme » (ne plus croire en rien).
Oui, la vie est dure, et les raisons de désespérer ne manquent pas.
Mais le défi des Hommes, à travers tous les siècles, a toujours été de trouver des raisons d’espérer ou du moins d’éprouver quelque sentiment positif, malgré un monde en perpétuel mouvement vers l’effondrement.
A chaque mauvaise nouvelle, il faut se souvenir que : « Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse »,
En effet, sans cela, les Hommes baissent les bras, abandonnent le combat, délaissent leurs responsabilités, cessent d’essayer de construire, de préparer l’avenir, de réparer ce qui est cassé… et c’est alors que les vrais problèmes commencent.
On l’a vu, si souvent, dans l’Histoire.
Aujourd’hui, de nombreux prophètes de malheur dans les journaux annoncent qu’il est « trop tard », qu’il n’y a plus qu’à tout abandonner pour se préparer à « l’après ».
Le problème, c’est que cet après, si nous abandonnons tous nos responsabilités, ne sera pas un retour au « paradis perdu ».
Ce ne sera pas une société où nous pourrons tous circuler à vélo, sans voiture, dans la joie, la bonne humeur et la solidarité, avec des fruits et légumes bio pour tous, de l’énergie renouvelable gratuite, des maisons à consommation énergétique neutre, des métiers écologiques sans émission de CO2.
Cela, nous ne l’obtiendrons au contraire qu’en donnant le meilleur de nous-mêmes, en travaillant dur, en étant inventifs, organisés, honnêtes, sans casser le travail d’autrui, sans voler ce qui appartient à notre voisin, sans trahir nos compagnons, sans désespérer et faire désespérer tout le monde autour de nous, en particulier nos jeunes.
La bonne nouvelle, c’est que travailler dur à un avenir meilleur, en mobilisant tous nos talents, n’est pas désagréable, ni frustrant. Au contraire, c’est le plus sûr moyen d’être heureux.
C’est pour cela que je suis convaincu que nous pouvons tous, malgré tout, passer ce bel été avec un moral… au beau fixe ! C’est une décision à prendre, et chacun a la liberté de le faire, tous les matins, et à chaque instant. Heureusement !
https://www.santenatureinnovation.com
Écrit par : L'enfoiré | 10/08/2019
Ce matin, retour d'Ilios Kotsou pour y répondre
L'importance de l'émerveillement
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/00/2247335443.mp3
Écrit par : L'enfoiré | 11/08/2019
Bonjour Guy,
Tu écris que le problème ou rejet de la mondialisation est qu’elle produit des gagnants et des perdants. Je ne pense pas que ceci est un problème. Dans tout système politique ou économique il y a toujours des perdants et des gagnants. Donc ce n’est pas un élément explicatif du pourquoi de ce rejet.
Les raisons sont autres.
* la plupart d’entre nous ont compris que cette mondialisation fonctionne en dehors du système démocratique et donc en dehors des Etats c'est à dire en dehors du monde politique démocratiquement élu.
* les habitants des territoires constatent que les Etats n’existent pratiquement plus, ce qui signifie pratiquement que la survie de chacun d’entre nous dépendra du bon vouloir de quelques uns.
* les gens commencent à comprendre que ces quelques uns détruisent les eaux, les mers, les forêts donc les vies qui nous sont indispensables à notre propre survie et ce au bénéfice d’une minorité agissante sans aucun contrôle et sans respect ni des lois ni des règles de survie de base qui sont indispensables au fonctionnement des sociétés.
* et l’Europe dans tout cela ?
Contrairement à ce que tu écris elle n’est pas spectatrice de cette mondialisation. Bien au contraire. Nos dirigeants européens depuis 30 ans sont les champions du monde de l’ouverture à tous les marchés, la compétition fiscale et sociale sans limite avec comme seule règle celle du plus fort donc du plus riche.
Le continent européen est le seul à se comporter de la sorte.
C’est un choix purement idéologique.
Certains diront oui mais regardons les aspects positifs de tout cela pour les 500 millions d’habitants.
La réalité est que la très large majorité de ceux-ci constatent la dégradation de leur vie de leur santé et bien évidemment cerise sur le gâteau, la dégradation de leur pouvoir d’achats depuis des années.
La crise financière de 2007, 2008 a failli nous réduire à moins que rien alors que 99,99% d’entre nous, ne sont en rien coupable.
Qu’est-ce que l’Europe a fait pour éviter que ceci ne se déroule à nouveau ??
Rien.
Tout qui s’intéresse à la finance a compris que la crise suivante est à notre porte et elle sera bien plus dramatique que la précédente.
99% de perdants sera le prix à payer par tous.
Donc rien à faire avec des soi-disant perdants et gagnants.
Ce discours des soi-disant partages entre éternels gagnants et perdants est celui de l’infime minorité qui nous imposent ses lois et règles en dehors de tout système démocratique.
Cette minorité nous raconte des bobards depuis 30 ans, qui peut encore les croire ?
Maintenant je continue la lecture
Écrit par : Don Quichotte | 11/08/2019
* les pays pauvres seraient les gagnants de ces accords de libre-échanges (appellation bien mal choisie qui n’a rien de libre).
Acheter ou plutôt prendre par la force des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles et de forêts pour y cultiver des produits destinés à l’exportation en consommant le peu d’eau disponible dans la plupart des régions pauvres. Pays pauvre implique peu d’Etat, pas de lois et/ou personne pour les faire respecter.
Donc permis de polluer de tuer d’expulser des populations entières qui vont s’entasser dans les bidons villes abominables.
Permis d’exporter par exemple nos poulets congelés subsidiés par l’Europe vers ces marchés locaux pauvres qui inondent ces marchés au détriment des petits éleveurs locaux.
Qui sont les gagnants dans tout cela ?
Certainement pas ces 90% des populations qui n’ont d’autres choix que d’aller mourir dans les bidons villes des grandes agglomérations.
Depuis des années l’ ONU nous explique que ces fameux PIB ou autres balance import export sont des leurres qui ne représentent plus la réalité vécue par les populations sur le terrain. Les PIB augmentent sans discontinuer alors que la précarité et pauvreté s’étendent.
Chercher l’erreur.
Une longue analyse pour une toute petite phrase qui m’a fait tomber de ma chaise au sens figuré certainement
Je reconnais que la deuxième partie était nettement plus équilibrée que le début bcp trop caricaturale et inutilement provocateur.
J’ai adoré les caricatures dessinées c’est un très bonne initiative de les utiliser sans compter.
Comme tu le lis j’essaye d’être aussi positif et donc de reconnaître les deux faces d’une même pièce bien que....
Écrit par : Don Quichotte | 11/08/2019
"la plupart d’entre nous ont compris que cette mondialisation fonctionne en dehors du système démocratique et donc en dehors des États c'est à dire en dehors du monde politique démocratiquement élu."
Quelque démocratie?
Celle du plus fort, celle qui est menée par le gars qui a la plus belle gueule, avec un peu de charisme, un peu de magie et un petit goût pour le miracle sans dire comment il va le réaliser.
Il suffit de jeter un oeil sur le mot "démocratie" qui a une multitude de variantes jusqu'à la démocrature.
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie
La démocratie pourrait être aussi prévue par tirage au sort.
Les États-Unis n'ont jamais connu un clivage aussi important depuis Trump.
Celui-ci a démontré qu'on peut très bien faire fortune dans le privé et devenir président de la plus grande puissance mondiale.
"les habitants des territoires constatent que les Etats n’existent pratiquement plus, ce qui signifie pratiquement que la survie de chacun d’entre nous dépendra du bon vouloir de quelques uns".
Exact. C'est du régionalisme dont il faut parler. Le fédéral de l'Etat est une coquille vide. And the winner are: the ones who are getting 51% of the vote, with the minorities getting 49% sent to rubbish.
"les gens commencent à comprendre que ces quelques uns détruisent les eaux, les mers, les forêts donc les vies qui nous sont indispensables à notre propre survie et ce au bénéfice d’une minorité agissante sans aucun contrôle et sans respect ni des lois ni des règles de survie de base qui sont indispensables au fonctionnement des sociétés"
C'est ça la démocratie par la représentation. C'est courage fuyons pour les autres. Tant que tu n'ajouteras pas un intérêt substantiel aux dirigeants, tu n'en aura pas. Cela va du principe du prestige de la fonction, jusqu'à des manières de domination sur les autres qui sont multiples.
Qu'est-ce qui est indispensables aux sociétés?
D'être bien dans leur peau et pas nécessairement dans celles d'autres.
"Europe n’est pas spectatrice de cette mondialisation."
Ah bon. Elle a été considérée comme le vieux continent.
Bien sûr qu'elle est champions du monde de l’ouverture à tous les marchés, la compétition fiscale et sociale sans limite avec comme seule règle celle du plus fort donc du plus riche. C'est incontestable.
C’est un choix purement idéologique.... et chrétien en plus.
Il faut se défendre contre l'islam.
Désolé, mais moi, je les mets dans le même sac.
Ou on accepte le pluralisme et le multiculturalisme ou on ferme les frontières en prenant des allures fascisantes comme en Italie en donnant les pleins pouvoirs .
"La réalité est que la très large majorité de ceux-ci constatent la dégradation de leur vie de leur santé et bien évidemment cerise sur le gâteau, la dégradation de leur pouvoir d’achats depuis des années".
Oui, c'est certains. Même les riches sans s'en rendre compte baignent dans le même bain de pollution.
"La crise financière de 2007, 2008 a failli nous réduire à moins que rien alors que 99,99% d’entre nous, ne sont en rien coupable."
Personne n'est coupable, mais tous responsables. Ce qui n'est pas la même optique de vue.
La culpabilité se rapproche très fort de la religion chrétienne comme le rappelait Ilios Kotsou
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/00/02/2649706020.mp3
"Qu’est-ce que l’Europe a fait pour éviter que ceci ne se déroule à nouveau ?? Rien."
Rien, en effet et j'en parlerai la semaine prochaine dans un sujet très spécifique.
Avec 100% de perdants sera le prix à payer par tous parce que nous vivons sur la même planète.
Je pense que cela répondra à la deuxième partie de ton commentaire
Écrit par : L'enfoiré | 12/08/2019
A lire: le livre de Zoe Brisky "L'habit ne fait pas le moineau".
Citations: -...
1; Les autos tamponneuses c'est comme la vie. Pour continuer à rouler, tu dois esquiver. Tu peux décider de rouler sans risque en ne te détachant pas du bord, mais c'est terriblement ennuyeux ! Pour t'amuser, pour vivre, tu dois prendre des risques. Tu dois aller au milieu de la piste, tu dois être prêt à donner ou recevoir des coups quand c'est nécessaire. Et, la vie c'est comme les autos tamponneuses, un tour ne dure vraiment pas longtemps. Alors tu dois en profiter.
Elle le tira par le bras.
- Allez, viens. On va en faire un tour !
2. Maxine se rendit compte que, comme la plupart des enfants abandonnés, Léonie s'était persuadée que c'était de sa faute. Qu'elle avait déçu ses parents à la naissance au point qu'ils avaient choisi de l'abandonner. Bien sûr, il ne venait jamais à l'esprit de ces enfants qu'ils puissent être des victimes plutôt que des coupables.
3. Laisse les gens normaux où ils sont. Ils sont ennuyeux ! Arrête de penser que les autres ont une meilleure vie que toi, tu n'en sais rien.
https://www.babelio.com/livres/Brisby-Lhabit-ne-fait-pas-le-moineau/1006465
Écrit par : L'enfoiré | 12/08/2019
A voir
"Good bye Lenin"
Berlin-Est, été 1990. Christiane, une camarade zélée, dans le coma depuis huit mois, a raté la chute du mur. Quand elle reprend conscience, pour lui éviter un nouveau choc, son fils fait tout pour qu’elle croit que la RDA existe toujours... Une comédie doucement nostalgique sur cet Est honni mais aussi un peu regretté. Avec Katrin Saß et Daniel Brühl, "Goodbye, Lenin!" est le premier grand succès du nouveau cinéma allemand.
Berlin-Est, été 1990. L'Allemagne se réunifie. Le socialisme réel est mis au rancart à vitesse grand V. Les voitures made in the West et les fast-foods envahissent le paysage. Chez Alex, en revanche, le temps s'est arrêté. Peu avant la chute du mur, sa mère Christiane, citoyenne enthousiaste de RDA et fan de Gorbatchev, est tombée dans le coma suite à un infarctus. Huit mois plus tard, elle rouvre les yeux. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que, entretemps, sa patrie a été balayée. Et il ne faut surtout pas qu'elle l'apprenne car son cœur, fragile, risquerait de lâcher. Une lourde tâche attend Alex : recréer autour de sa mère, confinée dans sa chambre, l'illusion de la RDA…
Adieu, cornichons !
Au bout d'un câble attaché à un hélicoptère, Lénine vole dans le ciel de Berlin, le poing levé en un ultime salut communiste. Adieu, camarade. Vite, Alex tire les rideaux. Comment cacher plus longtemps à sa mère que tout a radicalement changé ? Comment trouver sa marque de cornichons préférée qui a disparu des rayons ? Comment maintenir l'illusion à coups de faux journaux télévisés ? "Ce qui était fascinant, explique Wolfgang Becker, c'était de lier cette histoire d'amour filial totalement privée avec l'énorme choc provoqué par la chute du Mur, entraînant l'anéantissement de toutes les valeurs avec lesquelles les Allemands de l'Est ont vécu pendant tant d'années, l'idée folle de ce fils qui, voulant préserver la vie de sa mère, orchestre un mensonge qui le dépasse et dans lequel il s'empêtre de plus en plus." Le clash entre deux réalités irrémédiablement opposées, entre une époque toute proche mais définitivement révolue et une nouvelle ère mouvante, inquiétante, dévorante, fait tout le charme de cette bouleversante comédie, magnifiquement mise en musique par le piano intimiste de Yann Tiersen. D'autant que Wolfgang Becker en profite pour montrer au passage les failles et les aberrations des deux systèmes, le socialiste et le capitaliste. Son film a reçu un nombre impressionnant de prix, sans oublier une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. Il a aussi pulvérisé les records d'entrées en salles en Allemagne, avec plus de six millions de spectateurs.
https://www.arte.tv/fr/videos/025965-000-A/good-bye-lenin/
Ferrat a chanté cette différence de vie par "La Jungle ou le zoo".
Écrit par : L'enfoiré | 12/08/2019
Crise 2.0 : Avènement du totalitarisme immatériel
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/crise-2-0-avenement-du-217166
Écrit par : L'enfoiré | 12/08/2019
Starbucks emprunte à un taux d'intérêt négatif de... 10%
À l'ère de l'argent "gratuit" prêté à des taux d'intérêt très favorables, les grandes entreprises - tout comme les gouvernements - peuvent emprunter de grosses sommes d'argent aux banques pour financer leurs projets d'expansion ou de prise de contrôle. Starbucks est une entreprise qui n'en a pas besoin, car elle peut emprunter de l'argent gratuitement à ... ses clients.
Les derniers résultats trimestriels de ce géant du café montrent que la société dispose de 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) de liquidités provenant de clients qui ont un montant fixe mis sur une sorte de carte de débit pour l'utiliser à l'avenir.
Un "business model" en or, car 10 % de cet argent n'est jamais utilisé. Cela représente un don de 160 millions de dollars par an. En d’autres termes, les clients ne prêtent pas leur argent à Starbucks à taux zéro, mais à un taux négatif de 10 %.
Ces cartes de débit (sous la forme d'un montant fixe débité de la carte de crédit ou sous la forme d'un chèque-cadeau ou d'une carte-cadeau ) sont couramment utilisées aux États-Unis. Presque toutes les grandes chaînes en ont une. La chaîne de supermarchés Walmart a la sienne. Mais bien que ses revenus soient jusqu'à 20 fois supérieurs à ceux de Starbucks (500 milliards de dollars contre 25 milliards de dollars), Walmart ne dispose que de 1,9 milliard de dollars de liquidités provenant des sommes que ses clients laissent sur leur compte.
Ce qui rend le modèle encore plus intéressant pour ces chaînes est que les soldes impayés sur ces cartes ne peuvent jamais être récupérés en espèces.
Écrit par : L'enfoiré | 14/08/2019