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23/06/2007

Question de papiers ou d'humanité?

Dans un monde de déséquilibres notoires comment assumer ses différences sans donner de réponse? Le 20 juin, nous étions la "Journée Mondiale des réfugiés".

4ad2ad9be6baffaa8172e29087591156.jpgEn écoutant la radio, je me suis senti entre deux chaises en pensant aux personnes arrivant de l'étranger, réfugiés, dans l'illégalité des sans-papiers, que l'on parque dans un confinement assez "carcéral" (n'ayons pas peur des mots) et aux travailleurs locaux qui vivent également des moments difficiles parfois à cause de la prise de postes de travail par la clandestinité ou les tarifs hors concurrences de ces réfugiés. Le HCR dénombre 50 millions de réfugiés dans le monde en permanence. Ce chiffre est en constante augmentation en relation avec les pays dans lesquels la sécurité n'est plus assurée.


Nous ne sommes pas à une contradiction près. Donc, pourquoi ne pas l'analyser et chercher des réponses en dehors de tout esprit conflictuel. Les dilemmes s'amoncellent et notre monde tourne à des vitesses tellement différentes. Les intermédiaires qui profitent de situations anormales ont aussi pignon sur rue.

Les "boot people" risquent leur vie sur les vagues de leur évasion à la dérive vers l'inconnu. Une navigation ratée ne semble pas les avoir changé dans leur décision. Payer leur droit de passage de plus en plus cher pèse moins que la volonté de quitter leur pays. Les Canaries, l'île de Lampedusa et l'Espagne sont des eldorados. Un demi million de personne se trouvait en quête d'"évasion" en Mauritanie pour passer aux Canaries ou par l'île de Lampedusa puisque les portes marocaines de Ceuta et Mellilia étaient fermées.

La subsidiaire vise quelque chose d'extrêmement simple. Quand il y a une situation de violence généralisée, ce qui est le cas d'un certain nombre de pays dans le monde, en particulier en Afrique, les personnes devraient pouvoir obtenir un statut de séjour en collaboration avec les autres pays d'Europe avec l'idée de "protection subsidiaire". L'asile, c'est un droit et comme tout droit subjectif, doit être reconnu, consacré par une juridiction.

 

Frédérique Mawet, (FM) directrice du CIRE, pour "Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Etrangers" en Belgique était l'invitée du journaliste Jean-Pierre Jacqmin (JPJA) le 24 février 2006. Ce n'est pas récent. Mais est-on très différent dans les conclusions dans notre terre dite d'asile?

Voici, des passages de l'interview intégrale riches d'enseignement et de réflexions:

JPJA - Alors venir ici ou rester chez eux? Est-ce que tout le débat politique ne se réduit à ce que dit la chanson "C'est déjà ça" d'Alain Souchon?
FM - Effectivement Alain Souchon nous parle de ces gens qui sont poussés sur les routes par les guerres, les violences, les régimes totalitaires, la faim, les désastres écologiques, mais aussi le besoin de monnayer sa force de travail simplement.
JPJA - Est-ce que la solution, c'est de régulariser les gens, ou plutôt de leur permettre de retourner chez eux et de finalement de développer les pays chez eux ?
FM - Il n'y a pas une solution, mais en tout cas, c'est là dessus que les ONG se battent, que les syndicats aussi sont prêts à se battre et que les sans-papiers réclament notamment. Il faut des procédures claires, des procédures dans lesquelles les gens s'y retrouvent, des procédures qui donnent des garanties juridiques. On n'est pas du tout de ce cas de figure actuellement.
JPJA - Il y a combien de personnes étrangères en attente de statut, qu’elles soient, je vais dire sans-papiers ou en voie de régularisation pour le moment en Belgique ? Est-ce qu'on a une idée du nombre de clandestins par exemple ?
FM - Du nombre du clandestins, on considère qu'on doit être à peu près au même nombre qu'avant l'opération de 1999-2000. Quelques 100.000 à 120.000. On estime par exemple qu'il y a actuellement 25.000 personnes qui sont en attente de réponse à leur recours au Conseil d'Etat. Il devrait y avoir des mesures prises pour elles dans la suite des réformes. Des mesures transitoires qui vont dire ce qui va se passer pour les anciens dossiers, une fois que les procédures auront été réformées. Pour les autres ce qu'on demande, ce n'est pas une régularisation en bloc, c'est un processus de régularisation qui soit mis dans la loi, qui soit clair avec des critères clairs, auxquels les gens puissent se référer. Il y a rien de pire que le flou. Je pense que les opérations "one shot" ne sont pas bonnes, elles sont des coûts ponctuels seulement parfois nécessaires. Je pense que l'opération 1999-2000 a permis quand même à une quarantaine de milliers de personnes qui attendaient dans la clandestinité, de trouver des solutions. Mais ce n'est pas comme ça qu'on doit procéder, je pense que ce n'est pas digne, il faut un processus permanent. L'affaire des Afghans à Sainte-Croix, c'est à dire des gens, qui attendaient depuis trois, quatre ans et même beaucoup plus, dans la procédure d'asile s'appelle de la "mal-administration". Une procédure de régularisation permanente ne veut pas du tout dire accepter tout le monde à tout moment. C'est dire clairement sur base de quels critères les gens vont être acceptés et sortir du flou. Nous pensons que l'appel d'air se fait aussi largement par le flou, par le fait que tout le monde peut essayer, tout le monde peut risquer sa chance, puisque aujourd'hui, il n'y a pas de critères. Déboutés, ils peuvent poser ce recours, mais il n'est pas suspensif, ils peuvent être encore accueillis, certains sont encore dans le processus d'accueil des demandeurs d'asile. Mais à tout moment, ils peuvent être expulsés. Comme d'ailleurs les grévistes de la faim qui sont à l'église, et disent « voilà, c'est maintenant, c'est important, et on va se mobiliser là dessus jusqu'au bout, jusqu'à aboutir à ce qu'on attend et à ce qu'on estime juste. »
JPJA - Mais dans le discours que vous tenez, c'est plutôt « on doit, régulariser tout le monde, tout ceux qui sont là.
FM – Non, je ne dis pas qu'il faut régulariser tout le monde malheureusement. Je pense qu'un jour, il faudra arriver à la libre circulation des gens. Il n'y a pas de raison que seuls les riches, les biens, les capitaux circulent. Il faut que les gens, un jour puissent aussi circuler. Pas mal de ces personnes sont effectivement arrivées par l'asile et avaient de bonnes raisons qui ne sont pas forcément prises en compte par la Belgique selon la convention de Genève. Il y a eu un petit 16.000 personnes qui ont demandé l'asile. Ils viennent de Russie, ils viennent du Congo, Congo RDC, ils viennent de Serbie Monténégro, d'Irak et de Slovaquie, pour les principales nationalités qui demandent l'asile. Il y a effectivement toutes les situations et qu'on rabat un peu vite sur la question des réfugiés économiques. Il y a effectivement des gens qui ont besoin de monnayer leur force de travail et qui viennent pour ça. Mais si vous regardez les conditions dans lesquelles ils vivent. Prenons un exemple au hasard, qui est quand même fort revenu et qui a défrayé la chronique en Belgique : l'Iran. Les Iraniens qui viennent et qui vivent dans un régime totalitaire qui sanctionne le moindre acte. Il y a 1001 problèmes d’oppression, de mauvaise prise en compte, de régimes qui ne sont pas démocratiques, de difficultés d'existence, de difficultés de vie que les gens rencontrent chez eux, qui les poussent à venir nous demander protection. Enfermer les mineurs, c'est incroyable. Mais enfermer des étrangers en gros 8.000 personnes par an dont des enfants, qui n'ont commis aucun autre délit que de ne pas avoir le bon papier..."

 

Le 16 mars 2006, 130 grévistes de la faim acceptaient après 24 jours de suspendre leur grève après 5 mois dans l'église Saint-Boniface. Suspendre car ils n'étaient pas rassurés de recevoir des papiers à durée illimitée. Je me suis senti un peu gêné et très perplexe. Comment réagir? Comment rester objectif? Défendre les gens qui se retrouvent concurrencés dans leur travail contre ou par des travailleurs qui recherchent à tout prix une place au "soleil" au figuré après avoir quitté le "soleil" au sens propre. Sans démagogie aucune, garder un discours cohérent face à ce dilemme du refus d’ouverture à la main d'oeuvre à bon marché et, dans le même temps, penser aux travailleurs qui se retrouvent au chômage souvent par la suite. La circulation des biens est une des règles du commerce. La circulation des personnes n'est certes pas qu'une prolongation logique de la même idée.

Nous avons eu Semira Adamou dans notre histoire qui après avoir vécu pendant un temps long dans des "centres fermés" a reçu son ticket de retour entourée de gendarme et qui en est morte. Morte, d'avoir trop espérer en notre pays, d'avoir cru à l'égalité des chances et s'en est étouffée par les coussins appliqués de force sur son visage pour la faire taire. Etre réfugié dans des camps ou dans des enclos fermés.

Les États membres de l'UE sont incapables de déterminer avec précision les flux migratoires d'après une étude (projet Thesim) pour harmoniser les statistiques relatives à cette migration. Tirer des conclusions dans ce cas est bien aléatoire. Un futur plus "radieux" se préparerait-il? La Belgique a fait des progrès dans ce procesus de longue haleine, admettait le professeur Michel Poulain chargé la CE.

cb29b39983e6453f223192c3dd85b89b.jpgLe 20 juin 2007, une réfugiée d'Irak et un réfugié du Congo étaient les invités de la même radio pour parler de leurs problèmes. Pour la première, quitter le pays était devenu vital. Le second rappelait, pour expliquer, que les prix de leurs marchandises et matières premières étaient fixées par les acheteurs du Nord et non pas par les vendeurs du Sud.

Pourquoi veulent-ils quitter leur patrie? Il suffit de s'y rendre pour comprendre et de relativiser nos petits problèmes locaux. Par manque de prise de conscience de la part des pays riches du nord, on va très probablement rester confronter à ce problème de pression migratoire pour longtemps encore.

L'importance du problème du Sud et des moyens qu'il fallait y consacrer, ont été sous-estimés au départ des politiques de développement. L'Australie et le Canada, grâce une plus grande facilité d'accueil eu égard à la grâce à l'étendue de leurs territoires, organise apparemment mieux l'immigration.

Nous avons besoin de migrants dans nos pays pour garder une ligne démographique suffisante au développement du Nord et par ricochet du Sud. Quelle limite à l'hospitalité est-elle acceptable pour ne pas tomber à plein dans les situations des sans-abris et des sans-papiers?

La démocratie est aussi en jeu. Elle se verrait avoir des politiciens arrivés au pouvoir qui refuserait en définitive toute politique de solidarité Nord-Sud. Des règles sont nécessaires et des limites cohérentes correspondant à un besoin réel des pays accueillants en terme d'emplois, pour ne pas faire des émigrés de nouveaux chômeurs.

Dans le même temps, les pays de l’Est de l’Europe ont une population aussi demanderesse. L’Est et le Sud ont et devront avoir des pays qui ont des dirigeants qui participent à l’effort.et contribuent au développement de leur population d’origine. Par les rémittences, les flux financiers des réfugiés qui versent une parties de leurs revenus vers leur pays d’origine. Dans le monde, 120 milliards d’euros par an repartent par le chemin inverse vers leur famille et accélère ainsi le développement propre du pays. Une réelle politique de coopération au développement par échange de « bons procédés financiers » dans des programmes structurés de développement pourrait être à la base.

Il y a les réfugiés pour cause économique, ceux qui fuient leur pays car ils y sont en danger, mais il faut compter aussi sur la fuite des cerveaux avec 25% à 50% des étudiants de ces pays en voie de développement qui sortent hors de leur pays pour faire leurs études et restent ensuite dans celui qui les accueilli pendant leur formation.

Quand on sait qu’il manque de personnel médical dans le Sud, cela creuse l’écart et ce n’est qu’en assurant un salaire décent et des conditions de travail convenables qu’ils retourneraient, de bonne grâce, d’où ils sont venu et contribueraient au bien-être des populations d’origine.

Même si cela est un peu tard, limiter le départ des gens par l’émigration en travaillant aux sources de l’émigration et du problème, lui-même, par l’augmentation des moyens plus vite, par la recherche de solution durable, on réduira les flux migratoire.

Une fois dans les "murs" du pays qui a "accueilli" le clandestin, le chemin de croix pour lui ne s'arrête pas là. Malgré une nouvelle rédaction "light" de la directive Bolkestein dans laquelle le principe du pays d'origine n'apparaît plus comme règle générale, il se trouvera très vite confronté au droit international privé et aux droits des consommateurs qui supplanteraient les effets de la directive amendée. Libéraliser les échanges reste la base de l'accord. Aucune autorisation préalable n'est requise à la circulation d'un travailleur détaché à l'étranger. Des études ont évalué la fraude sociale à 15% du PIB dans l'Union européenne avec la Belgique dans le peloton de tête avec un coût minimum de près de 2 milliards d'euros. Les législations en matière d'immigration sont à la traîne en Belgique, en Italie, en Finlance, et au Luxembourg. Les droits d'immigrer ne doivent pas automatiquement être assorti d'un accès à la sécurité sociale.  Chaque homme sur un même pied d'égalité, pas de favoritisme, pas de discrimation inadmissible. Les inégalités mènent aux abus.  

Un employeur "indélicat" qui n'a pas déclaré à l'ONSS les prestations de travailleurs reste une prérogative de contrôle de l'inspection sociale qui se soldera parfois par une simple amende administrative.

L'immigration sélective qui ferait entrer des gens ayant un métier en corrélation avec les besoins pour les réguler reste assez élitiste.

La France veut mener une politique d'immigration dite choisie qui revient en fait, à instaurer un tri sélectif en fonction des nécessités économiques du pays accueillant. Le gouvernement français veut attirer des étudiants et des actifs de haut niveau à qui il décernerait un titre de séjour baptisé « compétences et talents ». Les autres seraient plutôt des "immigrés jetables". Cette carte, dit le projet, serait réservée aux étrangers « susceptibles de participer de façon significative et durable au développement économique et au rayonnement, notamment intellectuel, culturel ou sportif, de la France ou de leur pays d'origine ». Outre son aspect « marché au esclave », ce projet constitue une véritable menace pour les pays en développement qui, pour des rasions évidentes, éprouvent déjà tellement de difficultés non seulement à former des cadres mais aussi à éviter leur exode. En fait, des projets de ce type organisent d'une manière cynique et destructrice l'hémorragie cérébrale du tiers monde.

En avril 2006, aux États-Unis, un compromis était proposé à la commission, compromis qui consistait en une régularisation de 7 millions de clandestins vivant plus de 5 ans sur le territoire, s'ils payaient une amende et parlaient l'anglais couramment. Dans le même temps, le gouvernement annonçait qu'il voulait stopper l'immigration nouvelle, imaginait un mur pour se séparer du Mexique. S'il est vrai que les États-Unis accueillent le plus d'immigrés dans le monde (1 million par an), il faut se rappeler que ce n'est pas gratuit. L'"American dream" en a besoin pour des raisons économiques et si certains immigrés s'en sortent bien, d'autres doivent se contenter de 5 dollars par heure dans un pays où le niveau de vie reste très cher.

L'immigration sera le défit majeur de ce début de siècle. Le drame humanitaire qu'il représente ne pourra que s'accentuer au cours des années qui viennent. L'Europe parle toujours d'une voix plurielle et reste à la traîne partagée entre la forteresse et l'ouverture des vannes sans exceptions. Un demi million de "sans papiers" comblera-t-il le trou dans la démographie dégraissante des "avec papiers"?

Une invasion planifiée correctement deviendrait une véritable intégration. Entre temps, on se consulte au sommet et on saute sur la vague de la sévérité ou de la solidarité dans la mer démontée de la mondialisation.

Les aides de la coopération, envoyées dans les pays en voie de développement sont malheureusement souvent dévoyées. La "Taxe pour s'envoyer en l'air" ne serait-elle aussi qu'une des représentantes de ces aides qui atterrissent à un mauvais endroit? 

Le magazine "La Recherche" se posait la question en octobre 2006 de ce que pensait la Science des races. On y découvrait avec étonnement qu'il existait déjà un médicament spécifiquement pour une population noire (Bidil) indiquée dans le traitement des insuffisances cardiaques. Problème d'éthique qui n'avait pas manquer de trouver de multiples critiques sur son chemin. Se soigner selon son origine en suivant d'éventuelles frontières du génome humain aurait été le répondant. Il y était pourtant tout à fait prouvé que des individus de différents continents étaient à peine moins semblables que ceux d'un même continent suivant l'étude de David Hinds. Y aurait-il un pluriel au mot "race"? L'appartenance à une race n'est qu'une question de principe identitaire de l'individu. Le code génétique serait plus vraisemblablement un code de conduite.

En début d'année , Paul Herman, journaliste à la RTBF écrivait dans le même sens:

"C'était sur Eco-Soir. Et l'on parlait des flux financiers engendrés par la présence de migrants sur le sol européen. Il était question, rien que pour le pourtour méditérranéen de 8 à 15 milliards d'euros par an. Et c'est pourquoi le vice-président de la BEI, Monsieur Philippe de Fontaine-Vive a déclaré ceci : « Je crois que les banquiers n'ont pas tous compris l'importance des travailleurs migrants en Europe. Ces migrants offrent de très belles opportunités de clientèles qui vont développer non seulement l'Europe mais leur pays d'origine ». En foi de quoi, les policiers allemands, ce n'est pas se démener pour renvoyer Michel qu'ils devraient faire, mais se battre pour le garder. La semaine dernière, Sophie, je vous parlais de ce rapport de la Banque Mondiale qui constatait que la fortune des 4 milliards de pauvres de cette planète se montait à 3.700 milliards d'euros et qu'il s'agissait là, disait-elle, d'un marché à ne plus négliger. Un marché à ne plus négliger, une très belle opportunité de clientèle, ce seront peut-être bien les banquiers, après tout, qui apporteront aux politiques les arguments sonnants et trébuchants qui leur feront revoir leur copie, maintenant qu'ils savent que les sans papiers ne sont pas nécessairement sans argent. C'est d'ailleurs ce que disait aussi l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, dans un de ses derniers discours : que l'aide au développement de tous les pays de la planète réunis ne pouvait pas concurrencer l'argent que renvoyaient les migrants dans leur pays d'origine. Et les banques espagnoles faisaient quant elles remarquer que sans la présence des migrants, légaux ou non, la croissance du pays aurait diminué de trois points. Si l'on comprend bien, donc, un sans papier qui arrive sur notre territoire fabrique de la richesse non seulement pour son pays d'accueil mais aussi pour son pays d'origine. Si c'est le cas, et c'est le cas, il faut proposer les sans papiers du monde entier au Prix Nobel d'économie. Je vous assure que ça se tient. C'est dommage, mais avant-hier, nous avons perdu 100 personnes au large du Yémen, des clandestins jetés à la mer par leur passeur et noyés avant les plages. Parce que nous avons négligé ce marché, nous voilà avec cent clients potentiels en moins. Cent Somaliens qui n'auront jamais de prix Nobel. Et pas de nom sur leur tombe, non plus, d'ailleurs."

 

Terre, tu auras encore beaucoup de mal à absorber la multiplication de ces Hommes qui veulent vivre de mieux en mieux comme d'autres le font. La diversité et surtout la disparité sont de ce monde. Misère d'ici et énormément de misère d'ailleurs, nous ne sommes pas tous dans le même bateau, il faut bien le constater. L'histoire de l'immigration est tragique.

Ensuite, je me suis fait tout petit et je réfléchis car il s’agit du futur de la cohabitation des hommes sur notre planète.

L'émigration: problème archi connu. Pourtant toujours actuel et qu'il faut remettre à jour à chaque anniversaire de ce monde qui n'est décidemment pas le meilleur des mondes.

 

"Nous sommes tous des réfugiés", chantait Julien Clerc en collaboration avec le HCR.

 

L'enfoiré,

 

Sur Agoravox, des commentaires de l'émigration? 

 

Citations: 

  • "Je n'existe plus, puisque je n'ai plus de papiers", Mikhaïl Boulgakov

  • "Pour savoir la pensée de nos ennemis, nous ouvririons leurs coeurs ; ouvrir leurs papiers est plus légitime", William Shakespeare

  • "Ou on a des papiers en règle et on s'embête - ou on choisi l'amour et on a des embêtements...", Jean Anouilh

  • "La plus grande et la plus émouvante histoire serait l'histoire des hommes sans histoire, des hommes sans papiers, mais elle est impossible à écrire.", Jean Guéhenno 

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