Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/11/2005

Différence ou indifférence

L'Europe serait devenue une forteresse. Les immigrés en détresse sont refoulés dans les pires conditions par les guetteurs de service. Rappel des faits et de ses raisons.

Paul Hermant, journaliste à la RTBF, lançait ce message fort sur nos antennes ce vendredi 14 octobre :

"Si les mots ont un sens, il existe bel et bien une forteresse Europe. Ces images de clandestins s'attaquant avec échelles de fortunes aux murailles de barbelés nous ont renvoyé au Moyen Age car comment s'attaque-t-on aux forteresses, à leurs mâchicoulis et à leurs barbacanes sinon avec des béliers, des tours et des échelles vous l'avez vu dans tous les films. Et, comme dans tous les films, il y a des morts. On en est à quatorze du côté des migrants, si j'ai bien compté.


Les enclaves de Ceuta et de Mellilia sont, elles-mêmes, un héritage médiéval. Mellilia, par exemple, fut prise par les Espagnols en 1497, quelques années après qu'en 1492, les Juifs et les Arabes avaient été chassés de la péninsule par les Rois catholiques Ferdinand et Isabelle. Lorsque l'on parlait, il y a quelques années, souvenez-vous, des îles Persil, on discutait de la même chose, de terres arrachées au Maghreb afin d'y créer des citadelles avancées qui préviendraient un retour des armées musulmanes qui avaient tout de même occupé une grande partie de l'Espagne pendant sept siècles.

Ceuta et Mellilia continuent à jouer le rôle de défense préventive, même si aujourd'hui, ce sont les noirs qu'il s'agit d'arrêter et si ce sont les Marocains eux-mêmes qui ont le rôle de mercenaires se chargeant à notre place des opérations de basse police, car voilà bien le changement. Nous avons délégué au Maroc notre responsabilité et nous ne sommes pas trop regardant sur les méthodes. Des gens tués par balles, abandonnés dans le désert, battus, volés, cela ne nous regarde pas.

Voyez vous-mêmes, il n'y a pas douze étoiles sur la chemise du shérif. Nous, ce que nous faisons, le Européens, c'est aller secourir les victimes du tremblement de terre au Cachemire. Ca, nous savons remarquablement le faire. 

Personne, dans ce monde, ne peut souffrir à l'abri de l'Europe. Il suffit pour cela que la catastrophe, encore une fois, soit naturelle et non pas politique.

Le séisme pakistanais est un drame, les morts de Mellilia sont un problème. C'est toute la différence et toute l'indifférence.".   

Pour être honnête et complet, voici une correction récente à ce qui vient d'être dit: le séisme pakistanais s'est révélé comme une catastrophe encore plus meurtrière (54.000 morts, 77.000 blessés et 3,3 millions de sans abris) que celle du Tsunami de décembre dernier qui avait généré un élan de solidarité dans le monde entier dont on se souvient. 

Alors que 580 millions de dollars avaient été promis, l'UNICEF dénonce le manque de moyens financiers à sa disposition pour secourir les réfugiés du Cachemire. Ceux-ci périront en masse des suites de l'approche de l'hiver, que l'on connait dans l'Himalaya, si l'aide ne parvenait pas à destination à temps. Tout est encore à faire de ce côté aussi. 

Mais, retournons au Maroc. Ce 13 octobre, France 2 retransmettait le reportage "Traversée clandestine" plusieurs fois primé. A travers un carnet de route, c’est un témoignage unique sur le trafic d’êtres humains que proposait "Envoyé Spécial".  'L'enfer en Europe, c'est le paradis africain", rien ne pourra les empêcher de tenter l'aventure. Ils sont des milliers d'Africains, des dizaines de milliers à essayer de rejoindre clandestinement chaque année le vieux continent. L'une des portes d'entrée de l'Europe, c'est l'Espagne. Pour y parvenir, 70 % des clandestins passent désormais non plus par le détroit de Gibraltar mais par les îles Canaries, terre espagnole, située en plein atlantique. Pendant un mois, de Rabat au Nord du Maroc, jusqu’au Grand Sud Marocain puis en pleine mer, à bord d’une embarcation très précaire, le journaliste Grégoire Deniau a vécu le parcours d’une trentaine de clandestins. Maltraités, rackettés, rien ne pourra les arrêter. Leur famille a fourni l’argent du voyage, un passage vers l’Europe coûte environ 1000 euros.0.jpg

Le fait est loin d'être nouveau pourtant.

Ce 17 octobre, Alpha Oumar Konaré, président du l'Union Africaine était l'invité de la RTBF pour donner son avis de l'intérieur et ce ne fut pas des paroles vaines. Il exige une enquête sur les événements de Ceuta. Il insiste sur l'implication nécessaire des Européens. D'après lui aussi, ce ne sont pas les murs ou les barbelés qui arrêteront les jeunes désireux de quitter leur condition le plus souvent misérable dans les milieux ruraux. Ces jeunes sont parfois diplômés sont prêt à tout genre de travail en refusant la fatalité, mais, le président Konaré n'admet pas l'immigration sélective. L'objection européenne concernant la corruption régnant en Afrique est mauvaise et ne prend pas compte du fait que ces "corrompus" ont trouvé des amis en ceux qui donnent des leçons aujourd'hui. Un besoin de justice et de solidarité doit être ajouté à une régulation moins autoritaire de l'immigration. 

Que  peut nous inspirer, nous suggérer ces textes et images décrivant une situation, on ne peut plus difficile à digérer de ce "bon" côté du miroir?

En premier, en dehors de la corruption dont a parlé le président Konaré, il y a aussi l'incompétence de certains hommes d'états en Afrique qui pourrait faire honte. En regardant l'intervention du Président gabonais Omar Bongo à l'ONU, il est difficile de garder le sérieux alors que l'affaire de la faim dans le monde est grave.

Très lyrique à l'ONU, Le Président Chirac s'est  exprimé en ces termes:

"La misère et la faim sont une prison où plus d'un milliard de femmes, d'hommes et d'enfants consument leur existence. Abattre les murs de leur prison de misère et de famine, c'est conjurer la menace du chaos, c'est réunifier l'humanité dans un même destin d'espoir et de progrès".

Apporter aide et assistance aux pays qui le demandent s'est révélé une excellente entrée en matière pour créer les meilleurs relations en s'assurer des possibilités de commerces avec des clients potentiels futurs. Le poste de ministre des Affaires Extérieures a toujours été un portefeuille extrêmement prisé et surveillé. C'est dire l'importance vitale qui lui est octroyée.

A l'étage de notre bloc économique européen, Louis Michel en commissaire européen s'attache à continuer l'entreprise qu'il avait débutée au niveau national belge. Il ne cesse de répéter l'intérêt de l'Europe de prendre plus en considération l'Afrique. Prendre des risques équivaut à un investissement dans le futur.

Je peux comprendre parfaitement les réticences et les précautions prises par les pays européens qui sont d'ailleurs du même ordre que ceux des Etats-Unis vis-à-vis de l'infiltration des Mexicains aux frontières des deux pays. "Immigrer de force dans les pays dits riches" ne rendra pas moins riches certains passeurs ou fournisseurs de mains d'oeuvre à bon marché, bien au contraire. Par contre la surabondance de ces nouvelles heures de travail disponible à bas prix va torpiller l'économie du pays en surnombre de mains d'oeuvre. Les équilibres fragiles mis en place dans ces 'faux eldorados' (ou parfois en perdition) seront vite mis en brèches. Passer d'un état de mal être pour un autre n'est pas la solution à longue échéance. Si rejoindre les pays européens n'était pas aussi attractif dans l'imaginaire de ces parias et si la situation locale africaine leur accordait plus de débouchés, il ne faudrait pas s'opposer à la fuite des Africains vers les pays européens. Nul n'aime quitter son pays et sa famille!  

0.jpgMais je reviendrai peut-être sur ce sujet un autre jour.

Sans chercher ailleurs ce que l'on a chez soi, l'Afrique possède de nombreuses ressources en son sous-sol, a des débouchés touristiques inexploités, mais elle est restée le parent pauvre de l'aide financière internationale.

La dette du tiers monde sera réduite ou annulée pour certains pays africains. Ok, bon départ ! 

L'ingérence dans les affaires d'un autre pays, mise en brèche, peut-elle dans certains cas se révéler acceptable, nécessaire ou même souhaitable? Dans un pays en détresse comme ce fut le cas de l'Afghanistan avec les Talibans qui menaient leur population dans l'obscurantisme le plus complet, cela a pu apporter un peu de liberté à une population déshéritée. Pour le cas de l'Irak, idée charitable vendue sans succès par les Etats Unis à leurs alliés, pour secourir la population d'un dictateur "sanguinaire", c'est évidemment un peu moins clair surtout en voyant le bourbier actuel. Alors, peut-on apporter une exception de plus applicable à l'Afrique ? 

En dehors des intérêts que nos pays généreux donateurs peuvent en retirer, je crois qu'il serait temps de rendre l'ascenseur à l'Histoire et à ce continent qui a fourni pendant la période coloniale tant et tant de main d'oeuvre "à bon marché" pour ne pas parler plus crûment d'"esclaves" ! 

Un rappel n'est pas toujours superflu.

 

L'enfoiré  

 

Citations :

  • "L'indifférence, elle te tue à petits coups", Gilbert Bécaud
  • "Comment se tue en nous l'amour : trois degrés : souffrance, indignation, puis indifférence. La souffrance use l'amour, l'indignation le brise, et on arrive ainsi à l'indifférence finale", Charles Augustin Sainte-Beuve
  • "On imagine mal la somme de catastrophes que chacun peut supporter dans l'indifférence, pour peu qu'elles s'abattent sur autrui", Georges Elgozy
  • "Droit devant, c'est le sud : l'Afrique. A ma gauche, les Russes ; à ma droite les Amerloques. Les premiers crèvent de faim, les seconds d'envie et les troisièmes d'indigestion", Frédéric Beigbeder
     
 

0.jpg

octobre 2013: Deux nouveaux drames en0.jpg Méditerranée
 

 

 
 21 avril 2015 : Naufrage en Méditerranée : 800 morts, 28 survivants

 3 septembre 2015: podcast

0.jpg

0.jpg

Capture d'écran 2023-07-31 183506.png

29/7/2023 : Constance Rivierre était invité au 28' de ARTE pour parler du musée de l'immigration

Commentaires

Le drame de Lampedusa est la conséquence d’une «politique répressive»

Mourir pour Lampedusa, une affaire européenne
Olivier Perrin (Le Temps)

La nouvelle tragédie qui fait de la petite île italienne une morgue à ciel ouvert relance le débat sur les responsabilités que l’Union européenne doit prendre en matière d’immigration clandestine. En attendant, les médias ravalent leurs larmes devant ce spectacle dantesque
Alessandro ravale ses larmes. Il a été parmi les premiers arrivés sur place après le naufrage d’un bateau transportant quelque 500 personnes originaires de la Corne de l’Afrique, qui tous cherchaient sans doute une vie meilleure de ce côté de la Méditerranée, après avoir embarqué en Libye. Car il n’y a «pas de travail dans leur village», écrivait, il n’y a pas si longtemps, Courrier international. Ils sont obligés «d’aller s’enrôler à des milliers de kilomètres comme bonne à tout faire, comme cueilleur de fruits ou comme plongeur dans l’arrière-cuisine de tous les restaurants du monde».
Mais cette fois, leur bateau a pris feu avant de couler, à quelques centaines de mètres de la côte de l’île de Lampedusa, au sud de l’Italie, mais plus proche des côtes nord-africaines que de la Sicile et désormais connue du monde entier pour son destin de réceptacle d’horreurs. «Beaucoup d’entre eux criaient. Ils étaient nus pour tenter de flotter le plus longtemps possible», raconte l’amie d’Alessandro dans une dépêche de l’Agence France-Presse reprise dans le monde entier, à l’instar du Khaleej Times dubaïote.
«Ça ne prend pas beaucoup de temps de mourir dans les vagues et le froid»
Pietro, lui, est médecin sur l’île et il explique qu’il soigne les migrants débarquant à Lampedusa depuis 1991, y compris les survivants des nombreux naufrages précédents. Mais jamais jusqu’à présent il n’avait vu pareille tragédie: «La chose la plus dure, c’était de voir les corps des enfants. Ils n’avaient aucune chance de s’en sortir. […] Ça ne prend pas beaucoup de temps de mourir dans les vagues et le froid», assure-t-il. Malheureusement, heureusement… La petite île méditerranéenne s’apprêtait à recevoir les dizaines de cercueils expédiés à la hâte par avion depuis le continent, faute d’en disposer elle-même suffisamment.
Les habitants de Lampedusa, qui préparent une cérémonie d’hommage aux victimes prévue ce vendredi, redoutent que le beau temps actuel incite d’autres migrants à tenter la traversée. «Que Dieu les protège», soupire Rossella. Actuellement, il y a déjà au moins 130 morts et 200 personnes portées disparues à la suite de la tragédie. «C’est une horreur. Il y a des corps partout!» raconte pour sa part la maire de l’île, Giusi Nicolini, à la chaîne d’information en continu Sky TG24. Les vidéos s’accumulent sur le Net, qui montrent ces images dantesques, souvent à peine soutenables. Et «tant de femmes et d’enfants», rapporte La Repubblica.

Un sentiment d’impuissance
Une journée de deuil national a donc été décrétée en Italie. «Dans les écoles et avant tous les matchs de football du championnat, une minute de silence sera observée vendredi.» C’est Enrico Letta (@EnricoLetta sur Twitter) qui, à peine remis en selle par le Sénat mercredi à la présidence du Conseil italien, l’a décidé jeudi. «C’est la première fois qu’une telle mesure est prise après la mort de migrants, indique Le Monde, notant qu’en juin 2011, un précédent naufrage dans la région avait fait 270 morts.» Suivi, comme toujours, de ce vertigineux sentiment d’impuissance: «Quelquefois, sur les plages, on trouve des cadavres, des enfants. C’est incroyable», témoigne un Sicilien au micro d’Europe «Nous sommes accueillants, mais on n’en peut plus d’accueillir tous ces pauvres gens qui meurent», ajoute-t-il. D’où cette certitude qu’il faut maintenant «résoudre ça au niveau de l’Europe». «Le deuil national, c’est un devoir», note un autre Italien, pour qui «le problème des migrants, c’est européen, pas italien». Parce que rares sont ceux qui partent par choix. Non, ils sont plutôt contraints et forcés, à la suite de guerres civiles, de répressions de catastrophes naturelles.

«Mondialisation de l’indifférence»
«Preghiamo Dio per le vittime del tragico naufragio a largo di Lampedusa», a écrit le pape François sur son compte Twitter (@Pontifex_it), actuellement en pèlerinage à Assise, d’où il a exprimé son sentiment de «honte». Il s’était d’ailleurs rendu à Lampedusa lors de son premier déplacement officiel au mois de juillet dernier, d’où il avait dénoncé une «mondialisation de l’indifférence» et appelé à davantage de solidarité face au drame des réfugiés.
Un appel que l’UE ne doit pas occulter, estimait alors la Wiener Zeitung, soutenant que sur ce coup-là, les pays d’Europe continentale n’avaient «pas tendu la main à leurs homologues de la périphérie». Ainsi, «ceux-ci doivent gérer seuls les réfugiés qui affluent par bateau, bien souvent dans des conditions qui n’ont rien à voir avec la dignité humaine et les droits de l’homme. […] Les partis chrétiens, mais aussi tous les autres partis au pouvoir ou dans les parlements, devraient revoir leur définition de la solidarité», qui ne sert pas seulement à renflouer les caisses des banques d’Europe méridionale.

L’UE pointée du doigt
Cette fois, la politique migratoire de l’UE semble vraiment «pointée du doigt», selon France 24. Car on ne peut décemment plus transformer les quais du petit port de Lampedusa en «une morgue à ciel ouvert», comme le décrit le Corriere della sera. Jean-François Dubost, responsable du programme «Personnes déracinées» à Amnesty International, juge, lui, que «l’Union européenne et les Etats membres devraient peut-être davantage se concentrer sur le sauvetage et la sécurité des personnes plutôt que sur des mesures destinées à les contraindre à rester dans leur pays, ou à les dissuader de venir en Europe. Ils disposent des moyens techniques pour le faire.»
Dans les colonnes du Soir de Bruxelles, un responsable de l’ONU surenchérit en disant que «traiter l’immigration clandestine uniquement par des mesures répressives est susceptible de provoquer ces tragédies. […] Elle n’est pas un crime contre les personnes ou les biens ni une menace pour la sécurité.» Donc, «en verrouillant leurs frontières, les pays européens ne font en fait que «donner plus de pouvoir» aux passeurs et aux trafiquants d’être humains, a-t-il affirmé en dénonçant une «paranoïa» entretenue par des hommes politiques.»

«Le laxisme de l’Italie»
«Les Etats doivent assumer leur part de responsabilité dans les drames comme celui de Lampedusa», conclut-il, alors que d’autres voix, à Bruxelles, fustigent «le laxisme dont l’Italie fait preuve dans le contrôle de ses frontières [,lequel] encourage les migrants à tenter leur chance», lit-on dans Le Figaro. D’où ce sentiment que l’on se refile «la patate chaude».
Dans un autre genre, le weblog de «La Connectrice» s’insurge de l’attitude de nations comme l’Erythrée et la Somalie: «Ont-elles honte? Vont-elles aussi observer une minute de silence? Les bobo-bonnes âmes vont s’apitoyer sur ce drame au nom de la repentance des nations coupables de colonialisme, d’esclavagisme, de mondialisme, de capitalisme et de droit de l’hommisme. Il serait pourtant grand temps de demander des comptes à ces pays qui reçoivent de l’aide internationale […], trafiquent, maltraitent leur peuple au point qu’il prend des risques insensés pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, respirer loin des guerres tribales et manger à sa faim.»

«Plus d’espoir»
Et d’enchaîner: «Que font les gendarmes du monde pour les Erythréens et les Somaliens? Ils sont moins humains que les Syriens ou les Irakiens ou les Afghans? Ils n’intéressent personne parce qu’ils ne dorment pas sur du pétrole ou le trajet d’un oléoduc?»
L’indignation, ce matin, domine, alors que les recherches ont repris au large de l’île. Mais «nous n’avons plus d’espoir de retrouver des survivants», a déclaré un membre de la garde des finances (la police douanière et financière italienne), ce qui laisse craindre un bilan de plus de 300 morts, ce qui représenterait la pire tragédie de l’immigration de ces dernières années, explique Le Monde.
Les recherches visent les alentours de l’épave du bateau qui gît, retournée, par 40 mètres de fond à 550 mètres des côtes de la petite île sicilienne. Giovanni de Gaetano, l’un des sauveteurs sur place, s’est exprimé sur la chaîne britannique Sky: «Il y a encore plein de cadavres. On ne peut pas dire combien; ils sont tous serrés les uns contre les autres, on ne voit que les premiers. Nous voulons en remonter le plus possible à la surface pour les rendre, si possible, à leurs familles»…

http://www.lesoir.be/332839/article/actualite/monde/2013-10-04/mourir-pour-lampedusa-une-affaire-europeenne

Écrit par : L'enfoiré | 04/10/2013

Répondre à ce commentaire

Un commentaire qui a aussi son droit...

Concernant la forteresse européenne et ses moyens de protections, à quand une loi obligeant chaque citoyen de mettre à disposition une chambre de sa maison à disposition à un étranger, avec prise en charge comme en enfant de la famille et pourquoi pas imposer le mariage à l'un des membres de la famille ? La conclusion de la folie bobo n’apparaît-elle pas d'elle même ?

http://www.rtbf.be/info/emissions/article_jacqueline-galant-est-l-invitee-de-matin-premiere?id=8107592&eid=5017893

Écrit par : L'enfoiré | 08/10/2013

Naufrage en Méditerranée: 800 morts, 28 survivants

http://www.lesoir.be/856213/article/actualite/monde/2015-04-21/naufrage-en-mediterranee-800-morts-28-survivants

Écrit par : L'enfoiré | 21/04/2015

Répondre à ce commentaire

La Mer Charnier: les migrants à la recherche d'une vie meilleure en Europe meurent par milliers

On ne connait pas le nombre exact des migrants morts en voulant fuir la pauvreté et la guerre en Afrique et au Moyen-Orient à la recherche d'une vie meilleure en Europe au cours des dernières années, mais ce que l’on sait, c’est qu’ils se comptent en milliers.
Dimanche, ce nombre sinistre s’est encore accru lorsqu’un bateau de 30 mètres avec environ 700 personnes à son bord a chaviré au large de la côte libyenne. Les garde-côtes italiens ont indiqué qu’ils avaient sauvé 28 personnes, et trouvé 24 morts, mais il est à craindre que les autres passagers n’aient pas survécu.
La Méditerranée est devenue le plus grand charnier de ce siècle. Un cimetière comprenant des milliers de cadavres (on évalue à 30.000 le nombre de migrants morts au cours des 14 dernières années, mais les chiffres sont difficiles à établir, parce que la plupart n’ont pas été identifiés...)
Les autorités ne comptent que les corps qu'ils trouvent en mer, sur la côte ou dans les bateaux, où les migrants peuvent mourir de soif ou de l'exposition au soleil et aux intempéries. Parfois, les survivants rapportent des cas de décès, sans que l’on puisse retrouver le corps des victimes.
La liste ci-dessous énumère les catastrophes les plus meurtrières en bateau, sur la base du nombre de corps récupérés ou des comptes-rendus des survivants:
Noël 1996: 300 personnes se noient dans la zone entre Malte et la Sicile.
20 juin 2003: 50 corps récupérés, 160 migrants disparus, 41 survivants après un naufrage au large des côtes de la Tunisie.
20 octobre 2003: Au moins 70 morts au large de la côte sicilienne.
12 mai 2008: 50 personnes meurent au large de la côte sicilienne, dont 47 à la suite de leur exposition aux intempéries et au soleil sur le bateau.
6 mai 2011: Un navire transportant plus de 600 migrants coule au large de la côte libyenne. Des centaines de personnes sont portées disparues.
2 juin 2011: Un bateau avec 700 migrants coule au large de la côte tunisienne; 270 personnes sont portées disparues.
10 juillet 2012: Un bateau gonflable se dégonfle entre la Libye et Lampedusa: 54 morts.
Les 14 et 15 décembre 2012: au moins 21 personnes sont mortes, six sont portées disparues lorsqu'un bateau coule au large de l'île grecque de Lesbos.
3 octobre 2013: 366 personnes meurent, 155 survivent à un naufrage au large des côtes de Lampedusa.
20 janvier 2014: 12 personnes, dont 9 enfants, se noient après le retournement de leur bateau à côté de l'île grecque de Farmakonis.
6 février 2014: 15 migrants d'Afrique sub-saharienne se noient en essayant de gagner à la nage l'enclave espagnole de Ceuta depuis la côte marocaine. La police a tiré des balles en caoutchouc sur les nageurs pour tenter de les forcer à retourner au Maroc.
10 septembre 2014: 500 Syriens, Palestiniens, Egyptiens et Soudanais se sont noyés après que leur bateau est entré en collision avec un autre bateau de trafiquants au large de la côte maltaise.
14 septembre 2014: La marine libyenne rapporte que 26 personnes ont été sauvées d'un bateau qui transportait 250 migrants au large de la côte libyenne. 200 personnes sont portées disparues et présumées mortes.
8 et 9 février 2015: Au moins 29 personnes sont tuées et 300 sont portées disparues dans les eaux glaciales de la Méditerranée lorsque quatre bateaux commencent à prendre l’eau juste après leur départ de Libye.
12 avril 2015: 9 personnes meurent après le chavirage de leur bateau au large des côtes de la Libye. Selon les 144 survivants, près de 400 personnes seraient mortes noyées.
15 avril 2015: Des migrants musulmans jettent 12 chrétiens par-dessus bord après qu’une bagarre a éclaté pendant leur traversée entre l'Afrique et Palerme, en Sicile.
19 avril 2015: 700 migrants sot portés disparus après le chavirage de leur bateau de 30 mètres au large de la côte libyenne. Les garde-côtes italiens ont sauvé 28 personnes, mais les autres sont portées disparues.

Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=la-mer-charnier-les-migrants-a-la-recherche-dune-vie-meilleure-en-europe-meurent-par-milliers&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 21/04/2015

Immigration: les Européens renforcent ce qui n'a pas fonctionné (Anne Blanpain)

Les réunions décidées sous le coup de l'émotion, y a rien de pire. Les dirigeants européens généralement ressortent de vieilles idées que l'on n'a jamais voulu adopter parce qu'elles touchaient, présomptueuses qu'elles sont, à la pseudo-souveraineté des Etats membres.
Les 28 chargent alors la pauvre Commission européenne d'étudier ces idées, alors même que la Commission les a déjà imaginées, présentées, étudiées, ré-étudiées mais soit, cela permet généralement aux dirigeants de sortir en disant que l'événement qui a provoqué ce sommet d'urgence ne se reproduira plus.
Jeudi, avec le sommet extraordinaire sur l'immigration, c'était à peu près pareil mais ... pas tout à fait.
La Commission nous a bien ressorti une vieille feuille de route de 2013 que tout le monde avait pris grand soin d'oublier dans un tiroir.

Parer au plus stressé
Parer au plus stressé c’est-à-dire renforcer leur présence en Méditerranée. L'opération de surveillance en mer Triton voit son budget tripler, ses bateaux beaucoup plus nombreux sortiront des eaux européennes pour surveiller certes, c'est leur mission, mais aussi pour venir en aide aux migrants en détresse.
La Grande-Bretagne, qui dénonçait ces opérations de sauvetage, met à la disposition de l'opération européenne l'un de ses plus gros bateaux et confirme qu'il sera chargé notamment de venir au secours des migrants. En tout, une quinzaine de bateaux supplémentaires pourraient être envoyés sur place.
Alors oui, pour une fois une réunion convoquée dans l'émotion a servi à répondre à une situation urgente sur le terrain.
Mais le sommet d'hier a surtout prouvé que les Européens ont toujours un sens de la solidarité très limité. L'Italie continuera à se débrouiller seule avec les réfugiés qui arrivent chez elle, faut croire que c'est sa faute si elle se trouve toute proche des côtes africaines.
Les Etats freinent des 4 fers quand la Commission leur propose d'aller sur place dans les camps jordaniens, libanais, turcs, chercher 10 000 réfugiés, ce qui permettrait évidemment de couper l'herbe sous le pied des passeurs.
Même refus net quand il s'agit d'appliquer une directive qu'ils ont eux-même adoptée en 2001, il prévoit une vraie solidarité européenne en cas d'afflux massif de réfugiés aux portes de l'Union européenne.
Elle n'a jamais été appliquée, plus personne même ne l'évoque.
Le plus terrible dans cette histoire c'est de se dire que si les 1000 morts s'étaient noyés par petits groupes de 10, un peu tous les jours comme c'est le cas en général, il n'y aurait pas eu plus d'émotion que cela, pas eu de sommet, pas eu même de débat. Voilà le vrai message des Européens aux passeurs "ne voyez pas trop grand, travaillez plus discrètement, limitez le nombre de morts en un jour, en une semaine, en un mois et tout ira bien" ... comme c'est le cas depuis des années.

http://www.rtbf.be/info/chroniques/detail_immigration-les-europeens-renforcent-ce-qui-n-a-pas-fonctionne-anne-blanpain?id=8964105&chroniqueurId=5036153

Écrit par : L'enfoiré | 24/04/2015

Répondre à ce commentaire

Constance Rivierre était invité au 28' de ARTE pour parler du musée de l'immigration

https://www.arte.tv/fr/videos/113513-004-A/28-minutes-samedi/

Écrit par : Allusion | 31/07/2023

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire