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18/11/2017

Le monde d'Einstein

0.jpg"Albert Einstein (1879-1955), c'est une façon d'être, de penser et de créer sans pareil. Il a mené avec une ardeur et une obstination tranquilles son enquête sur l'Univers, et permis de fonder une véritable cosmologie scientifique. 

Le 25 décembre 1915, il sortait sa théorie de la relativité générale qui disait que la gravitation agissant sur un corps n'est qu'un effet de la déformation de la géométrie de l'endroit où se trouve le corps puisque la courbe de l'espace-temps le met en mouvement et lui déforme la géométrie.

Étienne Klein parlait ainsi d'Einstein dans son livre "Le pays qu'habitait Albert Einstein".

Une invitation à faire quelques pas en compagnie de ce géant de la physique, à la trajectoire atypique, cet humaniste était conscient des dangers et des bouleversements qui menacent l'Europe à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
En juxtaposition, à la manière d'un portrait cubiste, différents points de vue entrecroisent les fragments de vie et les découvertes scientifiques et tentent de mettre au jour la façon si singulière dont Einstein posait les problèmes.

Étienne Klein parlait d'Einstein  en 2016 dans un exposé d'une heure des théories, de la personnalité de Einstein et de ses "secrets de fabrication" qu'il serait intéressant de suivre jusqu'au bout.

"Dix faits surprenants sur Albert Einstein" nous apprennent un peu plus sur l’homme qu’il était, au-delà de l’éminent scientifique que tout le monde croit connaitre mais que personne ne comprend vraiment.

Parler d'Einstein, c'est une gageure à le connaitre très peu, tellement il est immense. 

Pour certains, ces révélations sont presque choquantes.


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SA DIFFORMITÉ CRÂNIENNE

A sa naissance, le 14 mars 1879, le futur prix Nobel souffrait d’une étrange difformité : l’arrière de sa tête était si volumineux que sa famille s’inquiéta de son état de santé. Mais en quelques semaines, la forme de son crâne devint de plus en plus normale.

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SES DIFFICULTÉS D’ÉLOCUTION</span

Durant ses premières années, Albert Einstein souffre de difficultés à s’exprimer, peut-être dues à la dyslexie dont souffrait l’enfant.

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 SA SCOLARITÉ LOIN D’ÊTRE MÉDIOCRE

Contrairement à ce qu’on a souvent pu entendre sur Albert Einstein, il n’était pas mauvais élève durant sa jeunesse. Mais son rapport à l’autorité professorale, que le garçon refusait, lui valut la réputation d’un étudiant médiocre et étourdi. En réalité, il étudia la physique à l’université dès l’âge de 11 ans, fut un expert du calcul à 15 ans et reçut d’excellentes notes en latin et en grec.

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SA FILLE CACHÉE 

Avant son mariage avec sa première femme, Mileva Maric, celle-ci donna secrètement naissance, chez ses parents, en Serbie, à une petite fille. L’enfant fut nommée Lieserl mais on ignore toujours à ce jour ce qu’il est advenu d’elle. Einstein n’aurait d’ailleurs jamais vu sa fille.

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SA RELATION MARITALE

Einstein avait une relation particulière avec sa première femme, Mileva. Il lui imposa ainsi un certain nombre de règles, telles que de se taire lorsqu’il le lui ordonnait ou encore de lui servir ses 3 repas quotidiens dans sa chambre, qui devait également être rangée par son épouse.

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 SA LIAISON AVEC SA COUSINE 

Outre ses nombreuses relations extraconjugales, Einstein aurait surtout entretenu une liaison avec sa cousine, Elsa Einstein, et ce, alors qu’il était encore marié à sa première femme. En 1919, il se maria finalement avec sa cousine.

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 SON REFUS DES NORMES VESTIMENTAIRES

Célèbre pour son apparence négligée, notamment constituée d’une coiffure en bataille, Einstein avait surtout une aversion particulière pour les chaussettes. Refusant d’en porter, il sortait sans.

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 SON ENGAGEMENT CONTRE LE RACISME

Einstein était particulièrement engagé dans la lutte contre le racisme. Il était ainsi membre de l’Association nationale pour l’avancement des personnes de couleur (NAACP en anglais) et correspondait, avant même sa venue aux USA, avec W.E.B Dubois, le fondateur de l’association. En 1946, lors d’un discours à l’université Lincoln, il qualifia même le racisme de « maladie ».

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 SA MORT PRÉMATURÉE

Einstein aurait pu vivre davantage. Après avoir été victime d’une rupture d’anévrisme, les médecins lui suggérèrent une opération chirurgicale afin de lui sauver la vie. Le savant refusa, affirmant qu’il était « de mauvais goût de prolonger la vie artificiellement ».

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 SA VOLONTÉ DE NE PAS ÊTRE IDOLÂTRÉ 

Einstein vivait mal la fascination dont il faisait l’objet. Exemple de ce malaise, il avait spécifié vouloir que son corps entier soit brûlé à sa mort. Le scientifique voulait surtout éviter que ses restes fassent l’objet d’une idolâtrie morbide. Finalement, le médecin légiste qui autopsia Einstein vola son cerveau avant qu’il ne soit restitué, plusieurs années plus tard.

0.JPGComme Einstein, maître des formules, est passé au Coq en Belgique avant d'aller aux États-Unis, pourquoi ne pas introduire quelques formulations expressives belges dans ce billet dans la catégorie "Parodie et humour"?

Un documentaire "Einstein le génie" et un interview des réalisateurs : podcast

Les idées philosophiques en vogue à l’époque mettaient l'univers dans un état statique et immuable.

Sa famille était juive et laïque de petits bourgeois, passionnée de musique, suivait le principe allemand du "travail qui rend libre". 

Einstein va reproduire cette manière de vivre en attribuant les problèmes pratiques et domestiques à son épouse pendant que lui se frayait un chemin dans les théories...  Son mariage, classique pour l'époque, ne voyait pas l'émancipation de la femme comme une priorité.

Tout jeune lecteur assidu de Euclide, Galilée et Newton, Einstein passa très vite aux équations de Maxwell, Lorentz et Planck dont il dévora les travaux pour s'extraire du travail dans le sens originel du mot.
Il détesta immédiatement l'autorité militaire comme elle était pratiquée en Allemagne.
A 16 ans, très peu assidu aux études générales, il quitta les études avant de passer son BAC, rejeta la nationalité allemande et son passeport et se maria, au désaccord de ses parents, avec Mileva.
Apatride, intellectuellement, il vivait dans un "no man's land" sans références spatiales ou temporelles.
Jamais impatient, tout l'espace des idées lui était ouvert.
En 1905, sa théorie de la relativité restreinte prédisait dans un postulat qu’aucun signal ne peut se propager plus vite que la lumière contrairement à la théorie de Newton qui reconnaissait un temps absolu et immuable.
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Alors que Newton voyant un objet qui tombe, pensait que la cause en est la force exercée sur l’objet par la Terre, Einstein voyait dans les mêmes circonstances, la présence d’un objet qui déforme l’espace-temps autour de lui qui le fait tomber comme une balle posée sur un drap tendu, et qui déforme le drap de la même manière que les objets massifs et dynamiques.

Pourtant, Einstein a été gêné d’élaborer une thèse qui prédisait un univers en expansion, en intégrant une constante cosmologique afin d’obtenir des solutions statiques dans le temps.

Pour lui, cette pensée a été « la plus grande erreur de sa vie ».
Il a mis dix ans pour développer sa théorie de la relativité générale en faisant la synthèse entre relativité restreinte et gravitation.
Sa physique de la relativité générale reliait l'espace au temps qui dit que plus on augmente l'espace, plus on diminue le temps et vice-versa.
Sa vie studieuse s'est déroulée comme professeur à Prague, à Zurich, à Berlin pour finir à Princeton où il a légué tout son patrimoine intellectuel, sans jamais remettre en question son judaïsme.

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Vulgariser de tels concepts humains sans trop le simplifier est une tâche difficile.

Peut-être faudrait-il l'imaginer de manière plus philosophique si pas psychologique.

...

 Les deux idées géniales d'Einstein qui se complètent en s'opposant

 
Encore étudiant, Einstein se cherche un emploi sans beaucoup de responsabilité pour "tirer son plan" en attendant de viser une position à la hauteur de ses ambitions.
En mai 1907, une rêverie devint pour lui une idée qu'il qualifia de la plus heureuse de sa vie à la suite d'un constat qu'une personne en chute libre ne sent pas son poids et qu'ainsi, toutes les choses en apesanteur, tombant à la même vitesse, ne semblaient plus tomber suivant un "principe d'équivalence".
Les travaux de Newton avec sa pomme qui se basaient sur ceux de Galilée avaient étudié la gravité de la Terre mais il n'avait pas eu l'idée de se mettre à la place de la pomme qu'il voyait tomber.
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En 1909, un jeu de lumière dans un ascenseur donne à Einstein une autre idée.
Le chemin le plus court entre deux points n'est plus la ligne droite dans l'espace comme de normal mais une ligne courbe qui suit l'élasticité de l'espace et du temps.
L'accélération de la vitesse d'un faisceau de lumière pénétrant dans l'ascenseur, devait retarder et cela lui fit penser à la courbure de la lumière. 
La relativité restreinte ne suffit donc plus pour expliquer la gravitation et pour lui, considérée comme un jeu d'enfant.
Avec le mathématicien Marcel Grossman, il y ajouta les calculs mathématiques comme une bouée de sauvetage.
 
En 1915, Albert Einstein, en génie incontesté et visionnaire, il formula la ‘relativité générale’ qui permit nombre d’innovations scientifiques et technologiques comme le GPS, le laser, le DVD, et tout ce qui a trait aux mesures du temps… 0.JPG
 
En 1921, erreur de casting du Nobel, il décroche le Prix Nobel de Physique pour ses travaux sue les quanta de lumière et l'effet photoélectrique qui dit que la lumière peut se comporter tantôt comme une onde tantôt comme un paquet de particules nommées quanta ou photons.
Ce sont la mécanique quantique et la relativité générale de la gravitation d’Einstein qui culminent encore comme les deux grandes révolutions de la physique moderne.
L’hypothèse du temps qui n’avance pas de la même manière partout a été un aliment de la science-fiction par le fait qu'une horloge sur Terre retarde à cause de l'intensité de sa gravité sur une autre à des milliers de kilomètres de la Terre.

A partir de cette relativité du temps, on peut imaginer des situations extrêmes où il serait possible de revenir dans son passé et peut-être même dans une machine à explorer le temps, de partir dans le futur.

 
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0.JPGCes visions violent notre entendement de causalité à l’échelle macroscopique par de nombreux aspects non physiques mais plus physiologiques.

Pour l'astronaute qui voyage à petite distance, revenir sur terre plus jeune que ceux qui y sont resté, est réel mais négligeable.

Pour qu’il soit perceptible, il faudrait une accélération qui permette d’atteindre des vitesses proches de celle de la lumière, ce qui nécessiterait des quantités d’énergie que nous ne pouvons pas (ou pas encore) produire.

Einstein avait développé ses théories pour comprendre les choses au niveau fondamental et macroscopique.

Son ironie de « l’utilité de la connaissance inutile » a permis de programmer correctement pour que les GPS fonctionnent  sans faire d'erreur de l’ordre de 15 km après 24 heures !
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Tandis que la gravitation d’Einstein traite de « l’infiniment grand », d’autres scientifiques comme Schrödinger, Heisenberg, Planck, ont contribué au développement de la mécanique quantique qui décrit le monde à l’échelle des molécules, des atomes et des particules subatomiques.

Si toute l’électronique d’aujourd’hui, des lasers aux téléphones portables est basée sur les principes de la théorie d'Einstein, au niveau microscopique, la nature se comporte de manière si étrange que notre intuition ordinaire ne nous permet pas de comprendre comment les choses s'y passent.

La contradiction demanderait une recherche de ce qui marierait de manière cohérente entre ces deux pans de la physique par une synthèse cohérente.

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Mais, c'est la star des formules, E=MC²,

0.JPG...que tout le monde retient de Einstein.

<<<--- Les plaques commémoratives de son passage existent souvent là où on ne les attend pas comme celle-ci à La Valette.

Elle montre que la masse convertie devient une énorme source d’énergie de masse par les réactions nucléaires qui peuvent être destructrice ou transformées en en chaleur et électricité.

La mécanique quantique n’a pas été développée pour créer une bombe nucléaire mais sans maîtriser la mécanique quantique, cela serait impossible.

Einstein a très vite perçu le danger de la création d’une bombe nucléaire à base d’uranium. Craignant que des physiciens allemands soient forcés par le régime nazi de développer une telle bombe, il écrivit au président américain Roosevelt pour inciter les États-Unis à développer un programme nucléaire dans une intention humaniste.

Il le regrettera dans la suite.

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La cosmologie

La théorie d’Einstein a donné la clé de l’évolution de l’univers dans la cosmologie de la gravitation comme force dominante à grandes distances. Il n’y a pas d’antigravitation correspondant à une répulsion annulant l’attraction gravitationnelle qui nous est familière.

La constante cosmologique n’était pas nulle, mais très petite, dans notre univers en expansion.

Einstein a eu un parcours unique et était certainement une personne géniale, hors du commun, qui a marqué de manière extraordinaire le développement de la physique sur beaucoup de fronts. Il a contribué à un impact dans la société qui a de loin dépassé l’univers des physiciens.

La science est un univers ouvert où il y a constamment de nouvelles questions très importantes qui sont soulevées. Là où on cale, un jeune génie pourrait trouver la solution en cherchant dans des directions qui n’ont pas encore été exploitées. Il faut pour cela des esprits frais et non-pollués par des idées existantes.

Einstein était un grand humaniste et pacifiste. Ainsi par exemple, après 14-18, les savants allemands étaient exclus des rencontres internationales. N’ayant pas la nationalité allemande, Einstein ne faisait pas l’objet de ces sanctions, mais il n’acceptait pas qu’on mette à l’écart les scientifiques sur base de leur nationalité.

Aussi, refusait-il de participer à ces rencontres internationales – dont les célèbres conseils de l’Institut Solvay soumis aux mêmes contraintes de 1918 à 1926 – tant que les savants allemands en étaient écartés.

A ses yeux, la science devait être au-dessus des nationalismes.

Son orthographe douteuse était plutôt "pincée" mais tant que le fond reste rien, de formel. 

Il avait des rapports étroits et fréquents avec la Belgique au travers des conseils Solvay (avant 1914 et après 1926), mais il avait aussi un oncle anversois qui a financé en partie ses études à Zurich. Cet oncle avait une famille, et des proches d’Einstein vivent toujours en Belgique. Lors de ses visites, il a aussi noué des relations étroites avec la Reine Élisabeth, également originaire de Bavière. Ils partageaient une passion pour la musique. Enfin, il a vécu au Coq-sur-Mer et c’est de Belgique qu’il a rejoint l’Amérique en paquebot en 1932.

Son pacifiste y était assimilé à du militantisme communiste qui l’a rendu suspect aux yeux du FBI.

Il devint professeur à de Princeton, une ville qu'il ne quittera plus.

Engagé sur le plan politique, il était très préoccupé par le sort des Juifs après la guerre 40-45 et il s’était prononcé en faveur de la création de l’État d’Israël.

On lui a d’ailleurs proposé en 1952 de devenir le premier Président d’Israël, offre qu’il a décliné en affirmant qu’il avait des choses plus importantes à faire dans le domaine scientifique plutôt qu'en politique.

Plusieurs savants l'ont inspiré. Minkowski a conçu pour la relativité un continuum espace-temps. Hilbert a traduit la courbure de l'espace-temps en équation. Schartzchild a proposé le premier modèle d'univers dérivé de la relativité. Friedmann a déduit des équations d'Einstein, un univers en évolution. Lemaître a imaginé la naissance de l'univers

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Les équations formulées par Einstein ont été contestées

Quand en 1933, Fritz Zwicky constata qu'une différence d'un facteur 50 existe dans le calcul des mouvements des galaxies avec les mesures d'Einstein.

La communauté scientifique inventa, pour sauver la théorie d'Einstein, une masse invisible qui ne participait pas à la brillance des astres que l'on baptisera "matière noire", 40 ans après.

En 2011, Stacy McGaugh découvrit une étrange loi universelle proportionnelle à la vitesse des étoiles qu'une galaxie contient, à la puissance 4.

Aucune galaxie ne tournait donc comme prévu.  

Il n'est pas sûr que les astuces suffirent pour expliquer les phénomènes.

Il fallait dès lors affiner le modèle standard qui disait que matière visible (étoiles, trous noirs)=1%, invisible (gaz, neutrinos)=16% et matière "noire"=83% ou se passer des modèles pour en créer d'autres pour que la théorie colossale d'Einstein tienne debout dans ses principes de base.

Les recherches d’André Füzfa et de Massimiliano Rinaldi et Sandrine Schlögel pourraient aussi bousculer la théorie de la relativité générale fondée sur la loi de gravitation universelle, rapporte le Vif/L’Express.

Dans la revue « Physical Review D », ils postulèrent l’existence de « monopoles de Higgs », des objets plus petit que le noyau d’un atome et dont la densité est à hauteur de plusieurs centaines de milliers de tonnes dans l'infiniment petit. Pour eux, si l’on découvre leur existence dans la nature, la théorie de la relativité générale serait contredite pour un objet dans l’Univers primordial d’où cet objet provient.

Les outils des nouvelles technologies permettent déjà d'aller plus rapidement vers des solutions nouvelles et parfois alternatives à "mettre une petite pièce au trou".

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Les nouvelles recherches

En 2015, la détection des ondes gravitationnelles qui influent sur les corps célestes a été effectuée grâce au LIGO (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory).

Le dernier prix Nobel de physique a été attribué à trois astrophysiciens américains pour l'observation des ondes gravitationnelles, ouvrant une nouvelle fenêtre sur la connaissance de l'univers, avancée capitale de la recherche qui confirme une prédiction d'Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale.

Des chercheurs belges défieraient Einstein sur son propre terrain.

Actuellement, les scientifiques tentent de comprendre les champs gravitationnels existants, produits par des masses d’inertie telles que les étoiles ou la Terre, sans pouvoir les manipuler comme on le fait avec des champs magnétiques.

Créer à volonté des champs gravitationnels à partir de champs magnétiques pour observer comment ils peuvent courber l’espace-temps avec des champs gravitationnels faibles, détectables à partir de deux électroaimants supraconducteurs de quelques mètres de diamètre, révolutionnerait la physique.

L’homme pourrait ainsi reproduire l’interaction gravitationnelle, à l’instar des autres interactions fondamentales.

Un nouvel Einstein aujourd'hui, aurait encore beaucoup de choses à découvrir ou à imaginer.

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La personnalité d'Einstein comporte plusieurs qualificatifs

Privilégiant la curiosité enfantine et l'imagination, partagé entre équations et politique, la personnalité d'Einstein est complexe.

Rebelle, charmant, spirituel, indiscipliné, engagé, intransigeant, pacifiste, marginal, solitaire, libertaire, insoumis, rétif à l'autorité de ses maîtres, sans peur en dehors de la maladie qui a touché un de ses deux fils, Édouard, devenu schizophrène.

Pas "sec derrière les oreilles", donc.

Une fois émigré aux États-Unis, sa célébrité dans le milieu scientifique et sa popularité dans le public sont déjà bien établie. Elles lui ont permis d'être immunisé contre les risques  qu'il pourrait encourir suite à ses critiques contre le racisme et le maccarthisme.

Cela lui a permis de se retrouver en dehors des considérations financières qui sont cruciales aujourd'hui et qui créent une duplicité dans la société à plusieurs vitesses que nous connaissons jusqu'à l'extrême aujourd'hui entre amour et haine que l'on retrouverait dans une tragédie grecque.

"Il était aux anges chaque fois qu'il pouvait amuser la galerie. Il pouvait aller très loin dans la provocation. Il n'aurait jamais été aussi populaire, s'il n'avait pas pris du plaisir à ça [...]. Il a fait ce qu'attendait de lui sa génération mais les gens ne se sont pas inspiré de son exemple. Nous aurions eu sinon un 20ème siècle plus beau. [..] Considéré comme référence, son autorité s'appuyait sur l'axe de la vérité de l'espace et du temps et l'axe dans son temps. [...] Il était direct en physique, en politique et dans sa vie privée en voyageur solitaire à la seule force de son esprit comme un saint qui planerait au dessus des mortels" était-il dit dans cette vidéo.

0.JPGSa force intellectuelle résidait surtout dans sa concentration. Insensible au contexte, il parvenait à la renforcer dans un entourage bruyant sans se laisser distraire.

Sa sœur Maia a écrit à son sujet: "Même entouré de nombreuses personnes au milieu du bruit, il était capable de se mettre à l'écart sur un canapé, de prendre du papier et sa plume pour se plonger avec tant de concentration dans un problème que les conversations qui s'animaient autour de lui, semblaient plus l'inspirer qu'elles ne le dérangeaient. Il conserva ce pouvoir de réfléchir en toutes circonstances en s'auto-téléportant sans efforts particuliers dans une sorte d'isolation mentale qui le rendait indifférent de son contexte dans l'espace-temps. Il pouvait s'imaginer ailleurs que là où il était, insensible aux cris des enfants et aux paroles de sa femme dans un goût de la création pour échapper à la 'grossièreté' de la vie extérieure".

Cette attitude faisait de lui un piètre mari et père dans sa vie intime.

Einstein avait évidemment raison lorsqu’il affirmait : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé ».
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Son courrier est très important et démontre sa façon de penser...

Dans son répertoire, on en compte près de 200 citations comme "Inventer c'est penser à côté"

Citations que l'on retrouve souvent dans beaucoup d'articles pour étayer n'importe quelle thèse quand on "tape à gailles" sur le net.     

...

 Conclusion et futur

Mettre en lumière Einstein, c'est cumuler son excentricité de génie de 'non lieu' dans les tragédies du 20ème siècle en s'extrayant de la vie publique et de la guerre qui se préparait qui l'a forcé à émigrer aux États-Unis en 1932.

C'est aussi se rendre compte qu'à la base, l'homme pense quantique et beaucoup moins numérique.0.JPG Ses états d'esprit de l'homme se superposent, ses jugements interfèrent avec ses décisions, ses pensées peuvent s'intriquer et ses perceptions oscillent quantiquement d'un pied sur l'autre.

L'intelligence artificielle tente d'intégrer les sciences humaines à la rigueur des mathématiques dans les ordinateurs qui jusqu'ici étaient numériques avant de passer "la main" aux ordinateurs quantiques.
 
L'aspect probabiliste du quantique dérangeait Einstein avec sa théorie qui prédit qu’avec des conditions initiales précises, plusieurs résultats possibles en dehors du 0 et du 1.
 
En octobre 1927, sceptique par rapport à la formulation quantique, il se disputa et  jeta à Niels Bohr :

- Dieu ne joue pas aux dés ! 

- Qui êtes-vous, Einstein, pour dire à Dieu ce qu'il doit faire ? répondit Bohr.

Il a dû "mordre sur sa chique" à entendre ça.

0.JPGUne probabilité numérique doit toujours être comprise entre 0 (l’événement n’aura pas lieu) et 1 (l’événement se produira avec certitude). 

Si on calcule les probabilités de certains phénomènes dans le cadre de la théorie de la gravitation d’Einstein en utilisant les principes de la mécanique quantique, on obtient des probabilités infinies, ce qui pourrait être considéré comme absurde.

Tout comme Einstein, jusqu'ici, l'informaticien n'avait jamais connu autre chose que des bits.
La mécanique quantique et ses qBits est un nouveau challenge radical l'informatique.
 
La créativité est devenue la panacée universelle du futur.

L'Intelligence Artificielle est dans une première phase qui transfère les concepts de l'homme dans la machine.

Dans une phase ultérieure, elle peut transformer l'homme en cyborg en une sorte de transhumanisme ou post humaniste, avec un QI dopé in utero par la sélection des embryons ou même par la correction des anomalies de la vie pour permettre seulement de rester en course en parallèle aux machines.

Pour rassurer les entreprises, Luminary Labs livre cinq conseils vis-à-vis de l’intelligence artificielle :

  • N’ayez pas peur des robots
  • Commencez avec le problème mais pas par la solution 
  • Mettez l’accent sur l’empathie
  • Engagez les sceptiques
  • Rappelez-vous que rien n’est pas magique

Nous avons tous une intelligence différente mais il y a une constante pour que la peur ne s'installe pas: rester ouvert à l'évolution.
 
Le livre de Laurent Alexandre "La guerre des intelligences" parle de la loi de Moore pour extrapoler notre époque dans une ruée vers l'or gris de l'intelligence humaine.
Celle-ci est la moins partagée chez les humains dans leurs relations d'un débit de quelques octets par seconde alors que deux ordinateurs numériques échangent déjà 1000 milliards d'informations par seconde.
 
Il faut plutôt concevoir Einstein dans son temps et pour son temps comme l'a peut-être été, à une autre époque, un autre inventeur et précurseur, Léonard de Vinci.

Sur un forum citoyen comme Agoravox, les articles se bousculent au sujet d'Einstein: "La Relativité générale d’Einstein a 100 ans", "Le savant pas fou mais anticonformiste", "Du génie à l'imposteur", "Einstein s'est trompé sur la gravité", "Trous noirs, relativité d’Einstein et big bang : et si tout était faux ?", "Son regard d’alors sur l’économie d’aujourd’hui était-il prémonitoire?"...

0.JPGIl n'aurait pas détesté être contredit comme tout scientifique qui respecte le vent de l'évolution des idées même en déchaînant les passions et les controverses.
 
<<<---Mais, à Bruxelles, avec une accélération de 29,8 km/h en zone3, pas sûr qu'on arrive à voir un progrès dans l'espace-temps.
 
Relativiser la découverte de Stacy McGaugh, c'est dire que sans de nouveaux outils pour expliquer la loi contradictoire de Tully-Ficher, le modèle standard n'est pas en crise.
 
Il faudra peut-être alors partir sur une toute nouvelle base théorique et probablement Einstein s'il devait revenir pour donner son avis, il en serait probablement heureux.
 
La chaîne américaine National Geographic Channel a produit "Genius" une série originale, un biopic de la vie d'Albert Einstein.
 

 

 

0.JPGEinstein planait dans son monde intermédiaire de formules, de théories, à l'abri des vicissitudes du monde sans ressentir les problèmes de l'âme humaine souvent restreinte et rarement générale.
 
Relier des personnages de l'histoire peut se construire dans "Une grande explication philosophique avec Einstein, Darwin et Heidegger".
 
Sommes-nous entre une "Symphonie du hasard" où tout est sensiblement tangent0.JPG comme l'écrit Douglas Kennedy dans une trilogie ou une "Mécanique du chaos", de Daniel Rondeau dont on dit avoir trop de lieux à nous farcir ?
 
A notre époque, la philosophie est de courir après le temps au risque de perdre son l'espace puisque chacun possède un espace-temps personnel limité.
 
"L'égalitarisme fait de toutes différences une inégalité", disait Michel Onfray.
 
Il ne faut pas croire que la Science va procréer uniquement de "petits Einstein". 
 
Certains pourraient penser qu'il s'agit d'une dystopie, d'une fiction qui vire au cauchemar et à une contre-utopie.

Nombre d'utopies positives peuvent également se révéler tout autant effrayantes.

Sans "gros cou", Einstein n'aimait pas les fascinations dont il faisait l'objet.

Mais quand on est con, on est con et le temps, même avec beaucoup d'espace, n'y fera jamais rien à l'affaire comme le disait Thomas Gunzigpodcast.
 
Et comme dessine Nicolas Vadot, quand on est plein dégagisme,
à la retraite, toutes les conneries sont possibles

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 Eriofne,

 

7/12/2018: Lettre d'Einstein, vendue à 2,89 millions de $
Réaction et commentaire de Askolovitchpodcast

En juillet 2023, Etienne Klein était invité pour parler de son dernier livre "Court-circuits" dans lequel il parle de la mort de son frère qui était à son antipode : son frère en praticien et lui en scientifique théoricien et philosophe qui fait dialoguer les savoirs par les mathématiques. 

Aucun film biopic d'Einstein rappelant sa vie, disait-il podcast

Commentaires

Bientôt le 20ème anniversaire de l'émission "Matière grise"

https://www.rtbf.be/tv/emission/detail_matiere-grise/actualites/article_les-trophees-matiere-grise?id=9756857&emissionId=65

Écrit par : L'enfoiré | 19/11/2017

Répondre à ce commentaire

Très beau blog, fouillé, agrémenté de citations, photos et caricatures. sur un génie connu et méconnu. Félicitations ! Einstein avait des qualités et des défauts comme un chacun, mais c'est aujourd'hui une légende. D'une légende, on raconte beaucoup de choses amusantes et moins amusantes ...

Écrit par : Arthur | 20/11/2017

Répondre à ce commentaire

Beaucoup d'articles sur la Science, beaucoup d'articles sur le numérique sur ce blog.
Et souvent ils se retrouvent dans une catégorie parallèle: "Parodie et humour" qui réconcilie les deux.

Écrit par : L'enfoiré | 20/11/2017

Einstein ……ardu !!
Quand je lis çà , je me demande parfois pourquoi j’ai fait des études scientifiques !
J’aime les maths mais je déteste la physique.
Toutes ces suppositions me dépassent complètement….j’ai parfois l’impression d’être dans l’imaginaire pure.
J’aurais du faire des études littéraires…. c’est beaucoup plus confortable !
Il y a un film qui va sortir avec Daniel Auteuil « le brio » sur l’éloquence.
Je pense que je vais plus m’y retrouver que dans e=mc2…….

Honnêtement ….tu as compris tout ce que tu as écrit ?
L'accélération de la vitesse d'un faisceau de lumière pénétrant dans l'ascenseur, devait retarder et cela lui fit penser à la courbure de la lumière.
Impossible à comprendre pour moi.
J’en suis restée à la dérivée et l’accélération est la dérivée de la dérivée …..après çà je suis larguée !

Écrit par : Léopodine | 20/11/2017

Répondre à ce commentaire

To be or not to be... (0 ou 1) Croire ou ne pas croire...
Une réalité et toujours plusieurs vérités.
Une réalité interprétée
Dans le langage humain on parle d'une porte ouverte ou fermée, mais aussi une porte entr'ouverte.
On compare un nombre par son "=", ">" ou "

Écrit par : L'enfoiré | 20/11/2017

Il est difficile d'imaginer le nombre d'heures de travail et de recherches qu'il t'a fallu pour pondre cela. Un tel article rend le blog fondamentalement éclectique. La réalité interprétée vaut dix fois celle à l'état brut, c'est à mon avis sa plus grande qualité.
Littéraire pur, donc rébarbatif devant la formule toute faite, le côté alchimiste de l'universel d'Einstein m'intéresse peu. Sans doute insupportable das sa vie privée, ses prises de position politiques, son caractère entier et son détachement vis à vis du pouvoir m'ont en revanche ravi. Son génie ne serait-il pas d'être resté insensible devant toute l'admiration qu'on lui portait. Un scientifique pur resté en même temps dans la droite ligne du " dubito ergo sum ". Quelle force de détachement !
Le temps qui plie et l'espace qui ne craque pas, je n'y comprends rien, mais cela me rassure de savoir que seul le rien explique le tout et réciproquement. J'en retire que la relativité ne s'applique pas qu'à l'échelle de l'univers. N'étant que poussière en suspension, espace et temps surnagent en chacun d'entre nous. C'est cela l'expansion infinie, cette lueur étrange dénommée lumière qui jaillit d'une fenêtre étroite si bien rendue dans tous les tableaux de Vermeer.

Écrit par : alain sapanhine | 22/11/2017

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L'ambiguïté existe entre celui qui écrit et celui qui ne fait que penser, entre le praticien et le théoricien.
C'est ce que j'ai voulu faire ressortir par ce billet.
Einstein vivait dans son monde scientifique en dehors de toutes considérations terrestres.
Comme il a donné cours, j'ai cherché, sans les trouver, ceux qui ont été ses élèves, pour savoir si ce "message" avait été transmis ou s'il s'était perdu en route dans une autre direction de pensée.
J'ai écrit dès le départ qu'il fallait essayer de comprendre Einstein de manière plus philosophique, voir psychologique, que même scientifique.
J'ai en effet, extrapolé l'idée de l'espace-temps en disant que nous avons tous un capital de la communion de l'un et de l'autre.
Quand les deux sont épuisés avec leur capital, c'est que comme chaque chose, nous sommes arrivés à la fin de vie.

Écrit par : L'enfoiré | 22/11/2017

Le scientifique qui sera le plus adulé au monde sera celui qui inventera l'immortalité.
Le pauvre, il nous précipitera en enfer !

Écrit par : alain sapanhine | 23/11/2017

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Le roman de Gérôme Legras "La conjuration de Göttingen" apporte un peu de suspense

Juin 1954. On retrouve le corps sans vie du bibliothécaire adjoint de l’université Princeton, William Wein. Avant de mourir, avec son sang, il parvient à tracer sur une stèle la lettre epsilon.
Le chef adjoint de la police locale, Michael Rumford, est chargé de l’enquête. Mais celui-ci, épaulé par l’inspecteur Bill Barlowe, va découvrir peu à peu que ce meurtre n’a rien d’un crime de routine…
En se rapprochant de physiciens allemands ayant fui le nazisme, les deux enquêteurs se trouvent mêlés à d’anciens complices de la Wehrmacht comme à de fervents tenants du maccarthysme.
Albert Einstein a-t-il plagié un article d’Henri Poincaré sur la découverte de la relativité ? Edgar Hoover, le patron du FBI, cherche à faire chanter le physicien pour s’assurer qu’il cessera de s’opposer publiquement à la bombe H.
Espionnage industriel, soupçons d’amitiés communistes, guerres entre scientifiques sur fond de rideau de fer, Michael Rumford n’est pas au bout de ses peines…

https://www.babelio.com/livres/Legras-La-conjuration-de-Gttingen/865588

Écrit par : L'enfoiré | 25/11/2017

"Cher professeur Einstein"
Un livre dans lequel Alice Calaprice réunit les questions qui ont été envoyées par des étudiants et auxquelles il répondait.

- Le scientifique prie-t-il ? demandait Phillylis
- Les scientifiques croient que tout ce qui se passe, ainsi que pour les humains, est soumis aux lois de la nature.
Les événements ne peuvent pas être influencé par la prière. Mais les connaissances sont incomplètes. La croyance d'un esprit suprême repose sur une espèce de foi malgré les progrès de la science. Dans les lois de l'Univers, un esprit existe supérieur à celui de l'homme.
La recherche scientifique conduit à un sentiment religieux particulier, mais très de la religiosité de personnes naïves", répondait Einstein le 24 janvier 1936

https://www.decitre.fr/livres/cher-professeur-einstein-9782228918626.html

Écrit par : L'enfoiré | 25/11/2017

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Lettre d'Einstein, vendue à 2,89 millions de $

Princeton, le 3 janvier 1954
Cher monsieur Gutkind,

Poussé par les suggestions répétées de Brouwer [Luitzen Egbertus Jan Brouwer, mathématicien et logicien néerlandais], j’ai longuement lu votre livre ces derniers jours : merci beaucoup de me l’avoir envoyé.
Voici ce qui m’a particulièrement frappé : nous avons beaucoup en commun dans notre approche factuelle de l’existence et de la communauté humaine. Un idéal qui dépasse notre intérêt personnel, une aspiration à dépasser les désirs égoïstes, une aspiration à l’amélioration et au renforcement de l’existence, en mettant l’accent sur l’élément purement humain par lequel les choses inanimées doivent être perçues comme un moyen, pour lequel aucune fonction dominante ne doit être attribuée (c’est particulièrement ce type de réflexion qui nous unit et fait de notre manière de penser une attitude authentiquement non américaine).
Néanmoins, sans les encouragements de Brouwer, je ne me serais jamais autant plongé dans votre livre, car il est écrit dans une langue qui m’est inaccessible. Le mot Dieu n’est pour moi rien d’autre que l’expression et le produit des faiblesses humaines, et la Bible un recueil de légendes vénérables mais malgré tout assez primitives. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, n’y changera rien (pour moi). Ces interprétations raffinées sont naturellement très diverses et n’ont pratiquement rien à voir avec le texte original.
Pour moi la religion juive est, comme toutes les autres religions, l’incarnation d’une superstition primitive. Et le peuple juif auquel j’appartiens fièrement, et dont je me sens profondément ancré à la mentalité, n’a pas pour autant une forme de dignité différente des autres peuples. Au vu de mon expérience, ils ne sont pas meilleurs que les autres groupes humains, même s’ils sont protégés des pires excès par leur manque de pouvoir. Sinon je ne perçois rien d’« élu » chez eux.
D’une manière générale, cela me blesse de revendiquer une position privilégiée et d’essayer de la défendre par deux murs de fierté, un mur extérieur en tant qu’être humain et un mur intérieur en tant que juif. En tant qu’être humain, vous affirmez, en quelque sorte, être dispensé d’une causalité que vous accepteriez autrement, et en tant que juif, vous revendiquez un statut privilégié pour le monothéisme. Mais une causalité limitée n’est plus du tout une causalité, comme notre merveilleux Spinoza l’avait reconnu le premier avec une clarté absolue. Et la conception animiste des religions naturelles ne peut pas, en principe, être annulée par ce monopole monothéiste. Avec de telles barrières, on ne peut que s’auto-aveugler ; et nos efforts moraux n’y gagnent rien. Bien au contraire.
Maintenant que j’ai exprimé ouvertement nos différences de convictions intellectuelles, il m’est toujours clair que nos pensées sont très proches les unes des autres concernant l’essentiel, c’est-à-dire notre évaluation du comportement humain. Ce qui nous divise, ce sont seulement nos « outils » intellectuels ou la « rationalisation » – en langage freudien. Je pense donc que nous nous comprendrions très bien si nous discutions de choses concrètes.
Avec mes sincères remerciements et mes meilleurs vœux,
Bien à vous,
A. Einstein

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/grandes-voix-la-lettre-sur-dieu-d-210344

Écrit par : L'enfoiré | 06/12/2018

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Lettre d'Einstein, vendue à 2,89 millions de $
Réaction et commentaire de Askolovitch

http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/2532087529.mp3

Écrit par : L'enfoiré | 09/12/2018

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