Quitter le monde, oui mais non... (03/10/2025)
Le soir de son treizième anniversaire, lors d'une énième dispute entre ses parents, Jane Howard annonce qu'elle ne se mariera jamais et n'aura jamais d'enfants.
Une quinzaine d'années plus tard, Jane a successivement d'autres aventures malheureuses. Professeur à Boston, elle tombe amoureuse de Theo, un homme brillant et excentrique qui lui donne une petite Emily. A sa grande surprise, Jane s'épanouit dans la maternité. Mais la tragédie frappe. Jane, dévastée, n'a plus qu'une idée en tête : quitter le monde. Alors qu'elle a renoncé à la vie, c'est paradoxalement la disparition d'une jeune fille qui va lui donner la possibilité d'une rédemption.
Lancée dans une quête obsessionnelle, persuadée qu'elle est plus à même de résoudre cette affaire que la police, Jane va se retrouver face au plus cruel des choix : rester dans l'ombre ou mettre en lumière une effroyable vérité.
Mais sommes-nous maître de notre destinée ou des hasards qui la crée ?
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Résumé en préface
1er chapitre : "Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfant" dit Jane à l'âge de 13 ans. Son père quitte la maison familiale. Hasard ou coïncidence ? Toute sa vie, Jane s'en mordra les doigts. Elle veut devenir professeur de littérature. Son amour avec son professeur de littérature déjà marié se termine par la mort de celui-ci.
2ème chapitre : Dans l'université où elle a été embauchée, elle se fait virer pour avoir résisté ferment à certains étudiants. Elle se lance dans une entreprise de manutentions boursières. Elle prête de l'argent à son père. Il a fait des opérations frauduleuse. Ce qui n'apporterait pas une bonne publicité. A nouveau, virée.
3ème chapitre : Elle rencontre celui qui devient son époux avec des promesses de bonheur qui se concrétisent par l'arrivée de la petite fille Emily. Cet homme, hyper-ambitieux, lance une affaire dans le cinéma. Elle y participe financièrement. Poussé par une folle excentrique, cet homme fait faillite.. Sa fille Emily est renversée par un camion. Déceptions et trahisons de son entourage. Elle tente de se suicider. Jane a grandi sous le poids de la culpabilité dans une suite de catastrophes en tous genres et de malheurs répétés. La vie est faite de choix et Jane en fait les mauvais systématiquement. Elle tente de se suicider mais même la mort ne veut pas d'elle. Comment réagir quand sa vie est un chaos ? Comment survivre à l'insupportable ? .
4ème chapitre : Après sa tentative de suicide ratée, elles se retrouve à la clinique. Physiquement, des blessures réparables. Psychiquement, c'est au service de psychiatrie, qu'on tente de la faire revivre. Son entourage veut l'aider mais elle décide de ne pas en tenir compte, de tourner la page et de quitter le monde en soldant toutes ses ressources de la vie d'avant.
5ème chapitre : Engagée comme bibliothécaire à Calgary, Jane veut reprendre sa vie à partir de zéro. Sans travail, sans famille. C'est alors qu'elle apprend la disparition de la petite Ivy MacIntyre. Le père George est inculpé. Jane lance sa propre enquête en se faisant passer pour une journaliste. Elle est persuadé qu'il n'est pas coupable. Elle s'absente et personne ne veut la croire. Dès la page 601, les événements se précipitent dans un thriller. Elle interroge le pasteur téléévangéliste Lary Coursen. Il lui joue sa prêche habituelle de la foi et de la vie dans l'au-delà. Non croyante, elle répond "La foi abolit le doute. Il est encore plus douloureux de faire semblant.". La police l'invite à lâcher son enquête. Son nouvel ami Vern qui se saoule pour oublier ses déconvenues avec son ancienne épouse, s'oppose à elle aussi. "Pourquoi se sentir obligé de tout rendre si difficile en terrain miné par les rivalités et les petites jalousies ?, dit-il. Chacun à la priorité qu'il se choisit mais la rage intoxique Jane. Elle la pousse à trouver des substituts à son impuissance à dominer la situation. Dans sa cellule, George s'est pendu, cela devrait clore l'enquête mais Jane s'entête. Le révérend Coursen à ses yeux devient le suspect n°1. Après s'être glissée dans son coffre de voiture. Sans s'en rendre compte, il la mène à un endroit ou Yvy MaxIntyre est entravée à moitié nue par Coursen. Elle l'attaque, l'attache et s'enfuie avec Yvi. Coursen se tranche la gorge. Deux autres cadavres de jeunes filles sont découverts. De la gloire de sa découverte, libérée du passé, elle veut rester anonyme du "Vengeur masqué" comme l'appelle la presse. Elle n'accepte pas l'idée du policier "Qui sauve une vie sauve le monde". Elle s'envole à Berlin où elle entame temporairement une relation amoureuse avec Johann, un peintre suédois. Nouvelle entrée dans le monde en donnant des repères à la routine et en s'absorbant dans le travail. Retour à Boston. Devant un lac avec le copain Vern, en pensant à elle, elle l'associe au principe d'incertitude de Werner Heisenberg. Principe qui ne peut connaitre la position et la vitesse d'une particule comme tous les fragments de la vie.
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Réflexions du Miroir
"L'un des meilleurs romans de cet écrivain américain", écrit François Busnel de l'Express.
Pas à dire, mais j'ai bu du petit lait quand j'ai lu ce roman du commencement d'une vie par Douglas Kennedy. Il pourrait être suivi par une autre roman qui irait jusqu'à la mort de chaque acteur du scénario.
Pour ce billet, j'ai ajouté au titre du livre "oui mais non" qui est l'expression belge qui symbolise le compromis et l'ambiguïté, reflétant la culture belge où les réponses sont souvent nuancées et où le refus catégorique est vu comme de la sauvagerie. Elle exprime un accord conditionnel, une négociation constante ou une réticence voilée, où l'on accepte les compromis avec une réserve, où l'on préfère trouver des solutions intermédiaires pour maintenir l'harmonie.
Claudia Cardinale qui vient de décéder, voulait être institutrice et ne voulait pas se marier.
Elle était sauvage et voulait vivre sa vie comme elle vient....
Le jour avant de mourir, sa fille avait mis la musique à fond pour rire avec elle, en chantant
Si on remonte dans son passé "à l'italienne", deux films étaient prémonitoires à sa carrière.
Plusieurs fois, Jane Howard du roman remarque qu'elle est idiote d'aller jusqu'au bout de ses envies et de ses rêves.
Quelques citations remettent l'aiguille du tourne-disque sur la bonne piste "Notre sensibilité et notre tolérance ont changé en profondeur sans filtre et sans complexe. C'est comme si, au lieu de reconnaitre la totale futilité de leurs actes, ils se sentaient obligés d'en faire un drame ridicule, huit heurs par jour, cinq jours par semaine. Au travail, être invisible, faire son job impeccablement, garder ses distances sans être impoli et rentrer chez soi, s'immerger dans la musique comme seule passion pour échapper à une affliction omniprésente pour entrevoir un instant l'espoir d'une consolation par une sorte de soulagement dans la subtile beauté d'une longue méditation pianistique "Goldberg Variétés" de Bach et donc d'accepter les risques de ce que la vie a d'éphémère et d'indicible. Parler revient seulement à formuler le mal qui ronge, non à l'expulser. Une réaction naturelle qui laisse purgé, lavé et prêt à être remise à table et finir par dire 'rien a changé' sans introspection. Jane ne pouvait assumer son défaitisme. La personnalité de Jane est jusqu'au boutisme en se sentant parfois idiote".
Jane prouve qu'avec la résilience, tout est possible et on peut passer outre.
Tout comme moi, Thomas Gunzig se rend compte d'être con de revenir toutes les semaines avec sa plume
Parfois cela "réussit" de se faire traiter simplement de "con" avec prestige après une série de bides et d'échecs mais pas quand le poids des réussites est plus important par l'utilisation des mots appropriés.
Beaucoup de personnages se succèdent dans ce roman. Jane s'intercale parmi eux comme dans un labyrinthe dans lequel elle se doit de trouver la sortie sortir par la bonne porte.
Les critiques du roman vont dans les deux sens.
Le copain Vern du roman trouve son réconfort dans la musique de Bach.
La musique, oui, j'aime comme je l'écrivais dans "Le choc des classiques face au miroir". La musique de Bach est belle et douce, mais elle ne reflète pas la réalité de ce qu'on vit personnellement par des notes. Il faudrait connaitre la musique qu'un job est susceptible sur une portée avec des hauts et des bas. C'est en le pratiquant tout le clavier du piano que l'on arrive aux nombreux changements de cap actuel dans une vie. Pour chercher un boulot, aujourd'hui, on peut être prêt à prendre sa valise dans un ailleurs qui n'est pas plus un paradis que là d'où l'on part.
Dans ma jeunesse, j'ai aimé le célèbre 1er concerto pour piano de Tchaikowski écrit en 1875 et qui faisait ressortir les événements de sa vie. Je l'ai écouté des dizaines de fois depuis lors. Je connais tellement bien ce concerto que je pourrais le diriger sans partition puisque je ne connais pas le solfège. Un signe, ce concerto de piano souvent interprété lors du Concours Reine Elisabeth. De tous les compositeurs du XIXe siècle, Tchaïkovski est l’un des seuls dont l’homosexualité soit très bien documentée. En ce siècle, être homosexuel devait rester secret. Pas de "Gay Pride" à l'époque.
Douglas Kennedy écrit simplement avec le plus de détails.
il a déjà pris part de quelques billets sur Réflexions du Miroir.
Adversaire du conservateur Donald Trump comme il l'écrit dans "Ailleurs, c'est chez moi" et "Et c'est ainsi que nous vivrons".
Douglas Kennedy passe de la comédie à la tragédie (et vice versa) en transitant par l'humour noir avec un humour simple, sans adjectif qualificatif.
Nicolas Vadot a choisi les images pour exprimer notre époque avec Donald Trump.
Après "Donald Trump saison 1" et maintenant "Donald Trump saison 2".
Il en parle dans ce podcast ou sur LN24.
Il y a ceux qui sont allergiques aux changements et ceux qui ne sont pas nostalgique et pensent au jour le jour en faisant des projets dans le futur.
J'ai récemment sélectionné les messages sur MSN dans "Nouvel ordre mondial multipolaire" pour y répondre.
Le 5ème chapitre du roman me rappelle le billet "Changer tout".
Ferrat chantait "Nul ne guérir de son enfance".
Angèle, la Loi de Murphy.
Allusion
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