Un nouvel ordre mondial ? (29/07/2011)

0.jpgUn dossier de l'Echo énumérait les enjeux d'une révolution appelée "Le nouvel Ordre mondial". Chaque joueur y tente de conquérir le monde. L'Oncle Sam n'est plus seul à décider du monde. Il doit s'arranger avec des concurrents tout aussi peu conciliants. Dans cette partie d'échecs, trois parties : la technologie, l'énergie et l'économie. La technologie dans les domaines militaire, spatial et Internet. L'énergie par la conquête des ressources naturelles, fossiles ou durables. L'économie, comme moelle épinière, avec ses propres règles spécifiques, souvent non standardisés, non solidaires qui se cachent derrière les sourires coincés, affichés lors des G8 ou G20.

La technologie (Entre la bêche et le semi-conducteur):

La technologie a influencé tous les domaines de l'ordre mondial, lisais-je. C'est peu dire.

Une anecdote raconte que, le 28 mars 2011, une femme géorgienne âgée avait sectionné, par inadvertance, un câble de fibre optique avec sa bêche. On l'appellera la "hackeuse à la bêche". Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie étaient privées partiellement de connexion internet.

...

Le virtuel s'est substitué au réel. Intimement lié, le Web a imité la rue qui renvoyait, à son tour, l'ombre du Web. La guerre du réel se retrouve dans une cyberguerre. Les pirates du virtuel se sont cachés derrière des pseudonymes d'Anonymous et prennent une nouvelle forme de guerre dans laquelle tous les coups sont permis. Le "business model" du piratage reste lucratif comme dans le monde du réel en Somalie. La sécurité des données du Web est un mythe dans lequel le citoyen espère qu'il ne sera pas impliqué. Pas de paranoïa, tous comme les logiciels, les circuits intégrés peuvent très bien être des "kill switches" insérés par ceux qui les construisent.   

La sécurité absolue, c'est se retirer d'Internet, tirer la prise de l'électricité du PC, ensuite. Tout est susceptible d'être piraté sur la Toile. Plus il y a de consommateurs, plus il y aura de chance d'attirer les pirates.

1.jpgLe "hackisme" est plus qu'un sport de jeunes. Le vol de données est un business de groupes organisés car les données ont une valeur intrinsèque revendable.

Wikileaks attaqué et ce sont les réseaux qui se retrouvent bloqués par des envois concentrés vers leurs sites en provenance de commandos anonymes.

Personne ne connaît le nombre de PC infectés par des virus et qui deviennent des zombies, des "botnets", à l'insu de ses utilisateurs. Les antivirus agissent rétroactivement. 0.jpg

Si, en réel, le réseau Facebook correspondait à un pays avec 500 millions d'utilisateurs qui devenaient des habitants de ce pays, il représenterait 7,2% de la population mondiale, l'équivalent de l'Union européenne, 4,5% pour les Etats-Unis, 17,5% pour l'Inde et 19,27% pour la Chine. Est-ce grave ? La force réside dans son audience qui le rend presque invincible et, en même temps, indispensable pour la stratégie commerciale et privée de la population. La frontière entre privé et public, en est devenue ténue. Pourtant, Facebook a ses propres règles d'utilisation, décrites dans leurs propres règles, qui ne respectent pas totalement les règles démocratiques. Jouer au dictateur devient, ainsi, tout à fait possible par rapport à une législation nationale. A quand le drapeau Facebook ?

Un bug de l'informatique à l'école ? La « fracture numérique » se situe moins au niveau de l'accès aux TIC (technologies de l'information et de la communication) que dans l'usage qui en est fait » était-il constaté. 

Au niveau militaire, la technologie a pris des allures en dents de scie, réactive comme le sont des pompiers à la suite de drames.

L'Angleterre était la reine sur les mers du monde. Pour des raisons de rationalisation, d'austérité, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Le porte-avion "Ark Royal" sur lequel décollaient les Harriers en décollage vertical, a été mis au rancart. Cette tendance s'est propagée en Europe qui compte sur l'OTAN pour sa sécurité. 0.jpgLa Chine est en expansion dans le monde mais aussi dans le domaine militaire "Made in China", comme symbole de puissance et surtout pour restreindre le déploiement des forces étrangères. Le budget militaire de la Chine ne dépasse pas le 5ème des dépenses militaires américaines, mais elle se perfectionne.1.jpg 

La course à l'espace est en panne de rêves aux États-Unis. Les navettes prennent place dans les musées. L'aventure s'est révélée trop coûteuse. Le déficit budgétaire a atteint la limite autorisée des 1.400 milliards de dollars. Les Républicains s'opposent à augmenter les plafonds de la dette américaine.

Dans ce tourbillon de nouvelles "pompiers", les grands projets futurs se décident sans enthousiasme.

Dans la Communauté européenne, l'ESA devra donner un meilleur rapport qualité-prix que la NASA si elle veut continuer. Pas d'ambitions exagérées. Galileo et GMES comme programmes essentiels. Un lien artificiel entre le public et le privé est devenu la seule collaboration pour continuer encore.

0.jpgLa Russie a décidé de travailler en collaboration entre partenaires. Attentiste.

L'Inde n'a pas ce souci de fierté nationale et poursuit des objectifs utiles d'observations de la Terre.

On joue pourtant au stratego spatial en Chine qui reste cavalier seul, fierté nationale oblige, dans un processus de rattrapage avec le projet de sa propre station orbitale.  Jusque quand ? 

Les autres s'organisent.

"The Carlyle Group" est un réseau politique qui investit dans les technologies à finalité militaire. Il s'est vu détrôné par la crise au profit de Goldman Sachs. 

Yassou (traduction "salut") disait Zorba le Grec, en dansant, le sourire aux lèvres. Il est vrai que, ces derniers temps, on ne danse plus, en Grèce. On ne fait plus que compter et on rit jaune. Et ce n'est pas à cause de Michael Cacoyannis, son réalisateur, qui vient de mourir et dont on ne se souvenait même plus du nom.

Non, vraiment, pas d'OVNI sous le soleil. Objets Vivifiants Non Identifiés, s'entend.

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L'énergie (Métaux rares et courbettes diplomatiques):

Une autre anecdote:  Juillet 2009, l'Australien Stern Hu est accusé d'espionnage et de pots-de-vin en Chine. Dans ce pays, on ne rigole pas du tout avec cela. On "liquide" les fautifs. Orage diplomatique entre les deux pays. Il s'agit d'un échange de "bons procédés". Rio Tinto a mis des bâtons dans les roues du "numéro un chinois" de l'aluminium, Chinalco. Pas question d'entrer dans le conseil d'administration en augmentant son actionnariat. Le comble : le chinois "Minmetals", avec ses mines de cuivre et d'or et "Lynas Corp", actif dans les métaux rares, sont repoussés vers la sortie. C'est décidé, on ne vendra pas de steaks de kangourou en Chine, cette année-là... L'année suivante, le Premier australien faisait une visite en Chine: "Notre relation avec la Chine est en bonne forme", disait-il ensuite, sans rire, devant les journalistes. Pensait-il à la même chose?

L'énergie des hommes est confrontée aux matières premières et à la fuite de leurs politiques.

Désormais, les matières premières dessinent le monde en permanence en fonction de leurs disponibilités.

L'histoire du pétrole, Eric Laurent en avait parlé en détail dans la "Face cachée du pétrole". C'est presque de l'histoire ancienne comme des fossiles vivants dans les mains de paléontologues.1.jpg

Le directeur général adjoint de GDF Suez, Dirk Beuwsart affirmait "Le passage à l'énergie durable est une illusion. Les prévisions de la demande énergétique devrait doubler d'ici 2050. Tout dépend toujours des quantités disponibles et du coût d'exploitation. L'Europe n'a pas développé une politique d'approvisionnement énergétique avec une petite chance par le gaz. Une grande partie des ressources sont concentrées dans un nombre limité de régions". Ce qui devait avoir fait sortir les écologistes de leurs gongs. Mais cela pourrait faire frémir les consciencieux de l'avenir.  

Le Groenland, un eldorado inexploité ? S'il n'y avait les conditions extrêmes de ce continent glacé et donc le prix pour l'exploiter. L'Islande avec ses volcans, un autre eldorado. "Le réchauffement climatique met à jour de nouvelles opportunités", dit "Hudson Resources".  Mais, est-on prêt à tout sacrifier, joyeux des désastres de nos méfaits ? Entretemps, le réchauffement climatique n'a pas encore dit son dernier mot. Heureusement, jusqu'à présent, l'Antarctique a réussi à se préserver de trop de perversions des États.

La fameuse "révolution des gaz de schistes" fait beaucoup parler d'elle. Des gaz emprisonnés dans des roches schisteuses mieux répartis que les autres hydrocarbures. Entre 2.400 et 11.000 milliards de m3 présents, rien que dans le sous-sol néerlandais. Le problème, c'est la technique pour aller le pomper entre 1000 à 2000 mètres, puis à l'horizontale au travers d'argile et la pollution qui apporte une menace pour l'environnement. Le film "Gasland" l'explique. La Pologne, l'Estonie seraient pourtant, les plus pressées pour se lancer dans l'aventure. C'est devenu une nouvelle histoire d'eau dans le gaz, qui passerait du figuré au réel, via la politique.

L'alimentation a généré la ruée vers des terres fertiles entraînant une pénurie latente. La flambée des prix en 2008 a semé la panique. On spéculait dans des bulles artificielles. La crise était là, on s'est écrasé. On croit s'en sortir et on repart. La pénurie est devenue structurelle avec toujours plus de demandes. Pénurie d'eau potable et épuisement des réserves alimentaires. Des entreprises étrangères s'approprient de terres en usurpant les paysans locaux qui, dindons de la farce, n'ont pas les moyens de revendiquer leurs droits sans titres de propriété officiels. "China-Afrika Development Funds" est doté de 5 milliards de dollars pour établir des contrats à bas prix. La solution, enrayer la famine en surface avec une location mais payée en monnaie de singe. Lester Brown parle d'émeutes de la faim dans le futur suite à de mauvaises récoltes. Un autre coup d'épingle dans la "bulle alimentaire". Le pétrole contre nourriture n'est même plus d'actualité. Le principe a seulement évolué, shifté vers d'autres ressources naturelles, comme l'eau.

Sans le Nil, l’Égypte n'existerait pas, dit-on et c'est vrai. L’Égypte s'est toujours octroyé un droit de regard sur tout son court, alors qu'elle est en aval et à l'embouchure. Pour ses besoins énergétiques, elle a été jusqu'à déplacer sa propre population pour construire le barrage d'Assouan. Le Burundi, l'Éthiopie en amont veulent leur part. Le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie avaient déjà paraphé un traité de partage des eaux du Nil. Le Nil Bleu fournit le plus de débit et à sa source au Lac Tana, en Éthiopie, pays qui n'en exploite que 0,3%.

Le problème de l'eau devient crucial partout. Il resurgit près des fleuves du Colorado, du Jourdain, du Gange, du Danube...     

Une Terre bien plate où tout le même serait servi de la même façon, en eau, en nourriture, en soleil, en énergie aurait pu éviter cela. Cela aurait-il été une évolution sans contestations, sans vases trop ou trop peu communicants?

Ne faut pas rêver, surtout éveillé.

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L'économie (Vol d'oiseaux et mauvaises augures):

Vol au-dessus d'un nid de coucous ou vol d'oiseaux de mauvais augure ? De toutes manières, des oiseaux de toutes les couleurs. Le nouveau jeu, "Angry Birds" est un oiseau qui tire à lui, tout ce qui vient à sa portée. Time is money. "Atos Origine" vient de supprimer les comptes d'email pour ses salariés. C'est Facebook qui devient la base de partage des informations. Plus de formules de politesse. Du concis, précis et visible par tous et pour tous.

L’espionnage industriel, c'est pour les autres. L'affaire Renault était un mirage. Le vieux routier de l'économie George Soros a une théorie qui d'après lui, fonctionne, la réflexibilité.  Le "Hedge Fund Quantum" qu'il a créé, a fait un carton. Le 16 septembre 1992, lors du "Black Wednesday", il pariait sur la baisse de la Livre Sterling et il empochait 1 milliards de dollars dans l'opération. Le serpent monétaire perdait la Livre. Intuition ou expérience ? A 81 ans, Soros va rendre son tablier. Il vient de fermer Quantum aux investisseurs externes et rend les avoirs de ses clients.

La "voiture économique" est partie depuis dans un dérapage incontrôlé sur glace. A bord, on contre, instinctivement, le volant dans l'autre sens, avant de remettre la voiture, par à coup, sur la ligne droite de la route. Faire cohabiter marchés et pouvoirs publics, c'est faire travailler le frein et l'accélérateur avec, en plus, la sophistication du GPS et du limiteur de vitesse.  

Le Consensus de Washington de la libre-circulation des capitaux est quasiment mort. La Chine utilise le dollar à l'extérieur et le yuan à l’intérieur. A y réfléchir, les dirigeants chinois ont raté une occasion de laisser leur monnaie s'apprécier pour contenir la hausse actuelle de ses prix. La BCE, elle, a pour seul objectif de combattre l'inflation. La FED, c'est l'emploi et la stabilité financière qui la préoccupe. Le crash des crises systémiques étaient à l'horizon du possible des banques. Le jeu de la réciprocité n'a pas joué pour les banques chinoises. La concurrence n'existait pas sur un pied d'égalité : désir de démocratie contre parti unique. 1.jpg

Nokia, qui était "number one" jusqu'en 2007 dans le marché des portables, s'est vu récemment déclassé, dépassé. La société se retrouve en 3ème placeFin mai dernier, Nokia plongeait de 17% en Bourse. En cause, la prolifération de managers, une mauvaise compréhension des désirs des consommateurs qui a entrainé des erreurs de stratégie. Passer leur temps à créer des présentations Powerpoint sur tout et rien, par "slide makers" et plus veiller à sa sécurité qu'à l'évolution des marchés. Une réduction des coûts et mauvais choix des priorités.  Milliards d'euros dans la R&D, structure bureaucratique et projets hors besoins des consommateurs comme clous dans les chaussures. L'iPhone est arrivé et le dérapage a commencé. Les consommateurs semblent préférer se tourner vers les modèles utilisant le système Android de Google ou vers les smartphones Apple. Depuis, la rumeur encercle Nokia et voient Samsung comme un repreneur potentiel du géant finlandais.

0.jpgLes entreprises actives dans les hautes technologies sont à terme visées et rachetées par des investisseurs étrangers.

L'intelligence économique passe par la course à l'informatisation et à sa protection. Oui, mais rien ne sert de courir dans la cour des miracles, il faut aussi se donner de bonnes directions pour que les miracles restent efficaces. 1.jpg

"Stop lost". Il faut réduire les dettes. Le triple AAA en dépend. Il faut cependant orienter la manœuvre de réduction. Déterminer où sont les plus grosses fuites et les meilleurs moyens de les colmater. Les 14.000 milliards de dollars de plafond des Américains, servent surtout de garde-fous, pas de  scénario catastrophe. Le dollar plongerait. Il a déjà commencé. Les plus grands bailleurs de fonds en dollars chinois dévalueraient probablement leur yuan pour rectifier la disparité, mais entreraient néanmoins dans le panier des contentieux en communs.   

1.jpgQuels sont les pays les plus endettés ? Tout dépend par quel bord on les prend. La dette publique en % du PIB, les cinq tops sont le Japon, la Grèce, le Liban, le Zimbabwe, l'Islande. Pour les dettes extérieures, en $, ce sont les USA, UK, Allemagne, la France, le Japon qui se taillent les premières places. Mais en $ par habitants, surprise, c'est le Luxembourg qui a le pompon. 

Ni les dons, ni les contributions ne font plus recettes. Tout est cédé avec des élastiques par des mouvements ultra-libéraux comme les "Tea Party" dont je parlais dans  "Faux rêves et vraies réalités"...

La dette des States est colossale. Le libéralisme pur et dur ne veut pas lâcher le moindre lest.

Pas de taxes sans compensation par le plafonnement des dépenses publiques et des dettes et les marchés s'excitent. Le match des Titans est ouvert. Faites vos jeux, impair et passe.0.jpg

Désormais, en Europe, c'est l'austérité qui se retrouve dans la nouvelle bouteille à la mer. Le social a maintenu, vaille que vaille, le bateau en perdition, hors de l'eau. Jusqu'à quand ? Quand les risques augmentent, les prix pour emprunter, aussi. Les agences de notation, c'étaient bien pour les sociétés privées pour des Etats, ce n'est pas le même impact.

0.jpgJacques Halpérin s'interroge de savoir si pour un État, les notations étaient bien sensées ? Le rating des USA serait insignifiant, constate quelqu'un. Cette constatation rendrait caduque, les cotations de l'entité "Europe" en ne rendant qu'une perception de solvabilité manquant de pertinence. Pour un État, la faillite, la comptabilité, le bilan ne sont que des éléments aléatoires manquant de précisions. Ce qui mériterait, au moins, le bénéfice du doute. On n'augmente pas la punition de celui qui est déjà en prison dans un jugement à répétition. On le laisse purger sa peine. S&P a pris le risque de descendre le niveau de cotation des USA de AAA à AA+.

Son patron, Devon Sherma, a été "dégradé" de son piédestal.

"Grey is beautiful". Une carrière d'un travailleur se partage entre démarrage, croissance, consolidation et détachement. C'est dans les deux dernières phases qu'il y a le plus d'engagements à prévoir. D'où l'importance d'offrir des formations à tout âge. Le dispositif de retraite progressive a suscité beaucoup d'intérêt. Mais encore faut-il y ajouter la volonté politique. 

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Le jeudi 24 octobre 1929 ce fut la plus grande crise de tous les temps. Elle allait durer 43 mois. 8000 banques en faillite. Le Dow Jones, -90%, le PNB -30%. Ce n'était pas gris, ce krach prenait les noms de jeudi noir.

0.jpgLa plus grande chute, avec -22,6% sur une journée, reste le 19 octobre 1987. Qui a-t-il de différent ? Comme le constate Laurent Arthur du Plessis, il n'y a plus grand chose à "stimuler". A l'époque, la balance des paiements des USA, en créanciers du monde, était positive. Les ménages et les entreprises étaient peu endettés. Le travailleur, aujourd'hui, est infiniment moins réactif et rigoureux. L'économie sociale ne voit qu'en termes de groupes dans un démagogie de l'Etat-providence, qui parle de complot des "riches". Les propositions reposent sur une suite de réformes alors que l'environnement est hostile. Au changement du siècle, le système de crédit échappe à tout contrôle. L'occident se "paye" des bulles à répétitions avec de plus en plus de dégâts quand elles crèvent. Ce ne sont plus les petites manœuvres faciles des taux d'intérêts des manuels d'économie qui sauveront. Une hausse des taux, c'est diminuer les liquidités et accentuer la dépression. On "démine", plutôt qu'on corrige, dans une déflation dont on oublie les risques. La notion d'équilibre n'existe, tout simplement, pas. Grande découverte. L'économie est en milieu naturel. Tout à besoin de tout dans son environnement proche ou lointain, pour rester en vie et la porter. Ce n'est pas seul contre tous ou groupe contre groupe comme dans une croyance éperdue dans la compétition. L'économie doit respirer par petits coups. Expansions et contractions et retour. On a des "riches-pauvres" qui ont plus de biens et moins de cash-flow pour s'assurer contre la moindre crise. Le capital est là pour créer encore plus de capital, comme le ferait une graine, pas pour être gaspiller et être réservé à une partie minime de graines, les plus grosses.

... 

Conclusions et idées:

Fukushima a sonné le glas de l'énergie nucléaire conventionnelle. Le printemps arabe a montré qu'une révolution peut en entraîner une autre comme dans une partie de dominos, soutenue sous la virtualité boudeuse d'Internet, de Facebook et de Twitter.

Ces événements ont créé des tsunamis de réflexions dans le monde. Les vagues suiveuses continuent à déferler.

0.jpgLes acteurs du monde se regardent toujours en chien de faïence en se demandant quel sera la prochaine victime sur la liste. Ce qui était important, hier, l'est beaucoup moins, aujourd'hui et le sera, probablement, encore moins, demain. Les journaux nous apprendront la suite s'ils le veulent bien. Les risques se déplacent. De conjoncturels, ils deviennent structurels voir systémiques.

C'est un peu ce que disait en résumé, Jeremy Rifkin

Au 19ème siècle, les révolutions industrielles ont transité par la machine à vapeur dans l'ère du charbon. Au 20ème, le moteur à combustion s'est appuyé sur le pétrole. Les énergies durables, Internet, les TIC se présentent au 21ème.

Une 3ème révolution semble être en marche. Dans cette bataille, on voit l'évolution des prix. L'inflation a freiné la croissance économique. Pourtant, un peu d'inflation est naturelle et même souhaitable. L'argent vit sa propre vie. Il a ses propres filières. Les produits qui viennent d'ailleurs, moins chers, tentent de juguler, de réguler les marchés. Le consommateur, lui, ignore, désormais, la provenance de ce qu'il consomme. Il a perdu l'habitude de penser que les biens qu'il achète, auront encore une durée de vie de décennies. 20110725Drame.jpgIl ne pense plus qu'à faire la meilleure affaire en tentant d'atteindre le meilleur prix-performance, quitte à hypothéquer son propre avenir. Il paye. L'empreinte écologique est entrée dans les consciences comme un trouble-fête, comme un manque à gagner.

En Europe, la peur du lendemain a pris place au côté des populismes, des extrêmes-droites de tous bords, des plus grossiers aux plus inattendus et meurtriers, comme on vient de le constater, groggy, en Norvège.

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Depuis lors, on cherche qui peut avoir fait quoi. Des bouc-émissaires...

Les réactions face à cette surprise ne se sont pas fait attendre, à posteriori, pour tenter de rectifier ce trop plein de liberté via Internet : "faut-il mieux contrôler la toile ?", "fermer les frontières ?". Question à faces multiples et à réponses parfois très partiales. N'est-ce pas un peu trop tard, face à une lame de fond, du tsunami dont on n'a pas évalué l'ampleur quand on sait que des logiciels permettent de crypter les informations bravant l'interdit ?

On analyse aussi son manifeste "2083" pour découvrir qu'il y a beaucoup de plagiats insérés.

Combat d'arrière-garde, surtout quand tout est intégré, mondialisé, "dettisé"... ?

L'islamophobie, les immigrés, un nouveau mal du siècle ? Un multiculturalisme raté, quelque part dans son processus d'intégration est une des pistes. Il y en a d'autres.

Suite à ce manque de projet, c'est la perte d'identités qui pousse l'idée de la responsabilité de tous les maux, à l'Europe. Elle a sa part, bien sûr. Mais il y a aussi, les régionalismes, les nationalismes, les souverainismes qui se bousculent pour réintroduire cette peur viscérale, ancestrale de l'inconnu, de l'étranger.

Lui, aussi, navigue à vue dans son propre marasme, parfois bien plus difficile encore, alors qu'il ne cherche qu'un peu d'herbe plus verte ailleurs. On en arrive à se haïr de chaque côté d'une frontière naturelle ou imaginaire. Ce qui fait virer la victime dans le champ des coupables. 

1.jpgUn drame humanitaire se produit actuellement pour 6 millions de personnes. Il suffisait d'un climat économique déplorable, une sécheresse anormale dans l'État fantôme de la Somalie que des pirates hantaient en rançonnent les bateaux pour empêcher l'aide des ONG. 

"Si les politiciens sont incapable de nous proposer un projet exaltant, des fous s'en chargeront". Là, on brûle.

Ce qu'on tente de masquer, c'est que la compétitivité et la mobilité sont devenues les seules idées maîtresses pour les naufragés des entreprises, dont les buts du jeu les dépassent. 0.jpg

Comment se fait-il que je me sens un peu comme sœur Anne, je ne vois plus rien venir de positif dans ces marchés de dupes ?

On parle du nouvel ordre mondial mais pour qui et comment ? On a l'impression de caler sur des points d'achoppements connus de tous...

Le futur, est-ce le détruire en permanence, avec un goût de trop peu à chaque fois ?

1.jpgLes multinationales ne s'en préoccupent pas trop. Elles surfent sur les frontières. En touche-à-tout, elles installent "leurs billes" là où elles prospèrent le mieux et éliminent ce qui leur fait ombrage.

La CNUCED indique que la hausse des Investissements Directs à l’Étranger, au plus bas en 2007, reprennent du poil de la bête. La Belgique passe, ainsi, à la 4ème place en IDE avec 43 milliards grâce à la déduction des intérêts notionnels. Bien, mais est-ce typiquement un profit "belge" ou simplement des délocalisations pour éluder les impôts locaux ?

"Mille milliards de dollars", un film prémonitoire ou simplement très perspicace. C'est toujours bien de penser à l'extérieur, mais il faudrait ne pas oublier ce qui se passe à l'intérieur, sur place.

Cela doit changer, disent quelques prêcheurs, mais oublient, souvent, de donner les processus et les recettes du changement dans l'intermède, tout en laissant leurs auditeurs trouver leurs solutions dans une sorte de panique suicidaire. Le progrès collectif, s'est autre chose.

Alors, qui repenserait au Glass-Steagal Act perdu dans la bagarre en 1999 ?

0.jpgUne solution serait, peut-être, de faire évoluer les potentiels de chacun, de chercher les opportunités là où elles se trouvent, sans chercher à les copier pour la seule raison de faire du bénéfice. Partager les morceaux de la tarte ou mordre celle-ci en l'arrachant. C'était le cas, il y a bien longtemps. Le commerce était un échange de marchandises. La facilité, la rapidité des transports, ont changé la donne.

Une autre manière de dire "The right man at right place" serait "the right job at the rigth place to get a global goal".

Sortir des globalités. Généraliser un processus en fonction de moyennes, de statistiques, c'est raté la proie dans l'ombre des particularités. Dans chacune des entités, il y a des ressources cachées à faire ressortir et amplifier en n'oubliant pas de les harmoniser avec les disponibilités de l'époque et dans l'espace imparti.

Un jour, peut-être, faudra-t-il attribuer à chaque partie du monde une certaine exclusivité de produire avec ce qu'elles disposent en propre comme opportunité, parce qu'elle aurait des facilités naturelles que n'auront pas les voisins. C'est déjà le cas pour certaines activités spécialisées. Cela éviterait les redondances et les voyages inutiles des marchandises. Vouloir tout faire, n'importe où, et entrer dans une concurrence exacerbée, c'est finir par se vendre à bas prix, comme suiveurs pas assez rentables. La concurrence est bonne tant qu'elle ne tue pas ceux qu'elle devrait protéger.

1.jpgQue nous a rappelé Internet ? La vie en réseaux. Ces réseaux n'ont qu'un problème : la fragilité par leur complexité, par la nébuleuse de leurs opérateurs avec le risque de ne plus avoir de contrôles suffisants, perdus dans des strates multiples ou des concentrations extrêmes dans des nœuds, sans marge de sécurité suffisante. Quand ces risques de pénurie deviennent vitaux comme le sont l'eau, l'électricité, le gaz, les transports, les télécoms, le moindre problème local peut générer une catastrophe globale. (cf. Le dossier de Science et Vie n°1126).

0.jpgInternet reproduit à grande échelle, ce que chaque être humain produit dans son propre réseau de neurones de son cerveau. On se trompait au sujet des neurones : ils sont bien plus complexes qu'on le croyait.

Les neurones communiquent entre eux et pas uniquement par l'intermédiaire des synapses. Ils le font en WiFi, sans connexion, par des champs magnétiques pour synchroniser les activités et ainsi augmenter la mémoire et la cognition de son réseau interne. Via la formation de myéline autour des axones, des cellules "progéniteurs" ralentissent jusqu'à 40 fois les communications pour améliorer la communication entre les deux hémisphères et mieux la consolider. Les signaux transportés se transforment au fil des voyages par l'entremise d'Interneurones d'hippocampe et cela dans tous les sens sans intervention du corps cellulaire. La transmission des signaux électriques renforce les réactions réceptrices à l'aide des glutamates.  Les transmetteurs s'accélèrent en renforçant les messages en impliquant la dopamine et la sérotonine.   

0.jpgTout cela se passe en très local sur quelques millièmes de millimètres, très spécialisé et donc, très centralisé par spécialité. Pas de "cloud computing" au royaume des neurones. Un travail de concert en réseau, prêt à réagir automatiquement à toutes intrusions ennemies. Ils commandent seulement, de loin, les muscles sans s'y substituer. Pas de compétitions destructrices. Le seul ennemi potentiel, l'AVC, l'accident vasculaire cérébral. 

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C'est beau la nature, d'avoir pensé à tout cela, avant nous. Le micro-monde naturel nous indique une voie de la rentabilité économique et une leçon de low-cost à haut rendement mais à gros investissements au départ. 

Quant à la fable du cerveau qui ne serait utilisé qu'à 10% de ses possibilités, il y a donc à parier qu'il y a des baffes neuroniques qui se perdent... mais, pas pour tout le monde.

Mais, cela n'est, aussi, rien de nouveau et ne contribue en rien à un nouvel ordre mondial.

 

L'enfoiré,

 

Citations:

 

Mise à jour 11/06/2013: L'affaire Snowdon éclabousse la CIA et cela se retourne aisément.

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