Travail et égalité: la matrice libérale (05/08/2013)

1.jpgMais qu'est-ce qui fait courir le monde vers le libéralisme, le travail, la volonté de pouvoir, d'argent? Corentin de Salle donnait quelques incitants, quelques données historique de ce qui, pour lui, constitue le libéralisme (interview). L'histoire de l'économie, avec l'aide d'Alternatives Économiques, cela devient une opération à plusieurs volets. Les commentaires sur Internet semble parfois perdre quelques réalités de notre monde qui ne danse pas uniquement sur le pied gauche ou droit, social ou libéral, prêt à en perdre l'équilibre. 

Les questions du journaliste tournaient autour du mot libéralisme. 

D'abord, la définition de Wikipedia: "Le libéralisme est une doctrine de philosophie politique qui affirme la liberté comme principe politique suprême ainsi que son corollaire de responsabilité individuelle, et revendique la limitation du pouvoir du souverain".  
- Le libéralisme devrait-il être assimilé à un ensemble de recettes minimalistes destinées à assurer la vitalité de cette force sauvage qu’est le marché? 
- Non, répondait Corentin de Salle, juriste, philosophe et chercheur au Centre Jean Gol, fondateur de l'Institut Hayek. La tradition libérale est bien plus complexe et plus riche. Il développait ses idées dans un ouvrage qui retrace l’histoire de la pensée libérale en deux tomes "La tradition de la liberté". L'idée que le libéralisme est l’idéologie dominante est erronée parce que le libéralisme n’est pas une idéologie mais une doctrine. Une idéologie est un système théorique, dogmatique, fermé et figé tandis qu'une doctrine est empirique, argumentée, ouverte et évolutive dont la souplesse explique sa pérennité. Dans le champ intellectuel actuel, le libéralisme est probablement la doctrine la plus contestée et la moins défendue. Le libéralisme est souvent accusé de générer des inégalités sociales.".
 
En cherchant plus loin, on découvre que Corentin de la Salle  voit le capitalisme comme premier bienfait de l'humanité, comme un libéralisme chimiquement pur, mais c'était en 2004. Cela fait déjà un temps et la crise est passée depuis. Tout évolue, même les idéologies se transforment en fonction des événements.

Une petite remontée dans l'histoire s'impose jusqu'aux fondateurs ou à ceux qui en ont le nom. Et "Alternatives Economiques" va m'y aider. 

Adam Smith et Friedrich von Hayek sont souvent pris comme les précurseurs.

Adam Smith est considéré comme le symbole de ce libéralisme économique radical alors qu'il se définissait bien plus comme moraliste et philosophe. 

Malgré les similitudes frappantes entre son monde et celui d’aujourd’hui, il devrait se retourner dans sa tombe de se voir étiqueté comme on le fait aujourd'hui. 

En tant que fils de douanier, Adam Smith baignait dans une culture de service public. Il affirmait qu’il ne fallait pas confondre les rôles entre public et privé. Il dénonçait les collusions entre le monde économique et le monde politique. 

Au XVIIIe siècle, le commerce colonial était aux mains d’entreprises dominantes, de "compagnies exclusives" qui bénéficiaient de monopoles sur les flux de marchandises entre les colonies et la métropole.  

Pour lui, l’État doit, avant tout, remplir, une fonction régulatrice.

Fondateur de la discipline économique comme on le voit dans son livre "Recherches sur la nature et les causes de la richesses des nations", il s'est vu associé, par les néolibéralistes, à la parabole de la main invisible et ce qu'il en est advenu, alors que toute sa vie, Adam Smith a œuvré à la réduction des inégalités.

"Théorie des sentiments moraux" reste son livre de prédilection. "Considérations sur la formation des langues" associe l'évolution de la pensée et du savoir à la transmission par les langues dans le but de progrès. 

Ce n'est que sa "Théorie des sentiments moraux" qui exprime le désir de sympathie pour adoucir les actions guidées par l'intérêt personnel qui fait croire à un libéralisme plus dur, alors que sa pensée innocente est subordonnée de manière implicite à celle que l'homme est naturellement altruiste et vertueux. Deux Adam Smith opposés et complémentaires pour que cela puisse fonctionner.

Comme professeur de philosophie morale, il voulait prouver que le désir d’enrichissement illimité est socialement bénéfique parce qu'il part du principe qu’une personne qui acquiert une richesse illimitée, ne peut en consommer qu’une partie au cours de sa vie. Ce qui donne comme conséquence que cette personne finira par réinjecter le reste dans l’économie, générant ainsi de l’emploi et de la richesse pour tous les autres.

Son idée de libéralisme aurait ainsi créé la classe moyenne.

Dans le concept globalisé de sympathie, d'altruisme et d'intérêt personnel, réside le paradoxe d'Adam Smith.

La contradiction se retrouve dans "Richesses des nations" qui analyse le fonctionnement capitaliste. La trilogie du capital, de l'accumulation et de la croissance par le travail orchestrée par la monnaie comme valeur d'usage et d'échange.

Pour lui, le travail est divisé en ce qui est productif ou stérile. Chaque travailleur étant à la base d'une petite partie simple et répétitive du produit fini dans lequel il n'aura aucune chance de développer son intelligence. Les dépenses devraient être financées par un impôt équitable, progressif et sans fiscalité excessive.

La différence entre libéralisme et capitalisme reste sensible, même si les deux entités se juxtaposent à certains moments.

La parabole de la main invisible, définie par les stoïciens, dépasse les bonnes intentions en suivant la liberté naturelle et l'évolution naturelle, découverte par Darwin. 

Adam Smith a fourni ainsi toutes les armes à ses futurs adorateurs et détracteurs.   

Au XVIIIe siècle, la France comptait pourtant bon nombre de penseurs authentiquement libéraux. La logique jacobiniste l’a emporté sur toutes les autres tendances en France. Napoléon créa les grandes écoles et les cadres de l’État français, parmi les élites oligarchiques qui ont placé l’intérêt de l’État avant tout le reste. À cela s’ajoute, la nostalgie du gaullisme qui n’avait jamais été très ouvert à la mondialisation.

0.jpgLa contradiction vient par l'autoritarisme de l'argent comme but final.

Ce qu'il a habilement mis sous silence, c'est l'esclavagisme sur lequel était construit cette effervescence que pouvait apporter le capitalisme flamboyant de l'époque.

Un autre penseur dit libéral, Friedrich von Hayek s’inspire des "Lumières écossaises". C’est un courant de pensée qui se base sur l’évaluation normative du libéralisme, structuré par des normes et des institutions ayant pour thèse que, lorsqu’un comportement est économiquement utile, il finit toujours par se généraliser. Le Parlement finit ensuite par l’adopter sous la forme d’une loi. C'est quand le comportement devient automatique  avec des règles qui ne viennent que du sommet et non de la base que les problèmes se posent. Mais, Hayek a toujours cultivé une grande modestie par rapport à la complexité des phénomènes sociaux.

Il est également auréolé par des contradictions. Non conformiste libéral, ami de Keynes, il s'est opposé à lui jusqu'à la mort de ce dernier. Son interventionnisme l'a fait accuser de totalitarisme. Ce n'est qu'en 1974, que son prix Nobel le fera ressortir réellement de l'ombre.

Par après, il se radicalise comme principal théoricien du néolibéralisme tout en restant dissident des libéraux. D'après lui, l'économie ne peut être autonome sinon elle devient un danger pour la société sous la seule emprise des mathématiques.

0.jpg"L'ordre sensoriel" et le "Scientisme et science sociale" sont deux livres clé de sa pensée. La société est trop complexe pour permettre à la seule raison de comprendre ce qui la dépasse.

Il a l'idée de compartimenter la connaissance en disciplines distinctes pour parvenir à plus d'expertise tout en perdant, ainsi, la vision globale des processus.

Le prix des choses reste un des signaux de la santé d'une entreprise humaine.

Dans "La présomption finale", il attribue l'erreur du socialisme à une volonté de régression sous la forme d'une société tribale dans laquelle le plus fort est seul gagnant.

Pour lui, un taux d'intérêt trop bas est un autre signal qui fait augmenter la production par rapport aux biens de consommation et stimule artificiellement la production. Ces "ordres spontanés" lui font penser à la progression de la stabilité vers le chaos.

Méfiant vis-à-vis de la démocratie tyrannique de la majorité sur la minorité, il préfère une gouvernance autoritaire et une économie libre.

On se retrouva ainsi, avec Adam Smith, moins libéral qu'il n'y parait et Friedrich Haeck, comme porte-drapeau du néo-libéralisme, alors qu'il est resté un philosophe hétérodoxe de cette doctrine. 

Deux situations paradoxales...

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Le libertarianisme, lui, dépasse l'objectif du libéralisme et se retrouve dans le idées du "Tea Party", anti-étatique, prôné par Milton Friedman, prix Nobel de l'économie 1976.

Celui-ci a été le véritable ennemi de la conception de Keynes et le véritable moteur idéologique de Margaret Tatcher et Ronald Reagan dans les années 80.

Cette doctrine-là a été génératrice des crises dont on subit encore les effets secondaires aujourd'hui par le creusement du grand écart entre riches et pauvres en laissant l'automatisme des marchés auto-régulés.  

Pour lui, la liberté économique ne pouvait se réaliser qu'avec la liberté politique totale des marchés... Son néoliberalisme radical ne préconise pas de salaire minimum. La sécurité sociale est un impôt négatif sur le revenu et une entrave pour le travail. Ses écrits comme "Méthodologie de l'économie positive et naturelle" prônent le côté positif des choses. L'inflation est l'ennemi numéro un. Il peut détrôner ses avoirs et ruiner la consommation reliée aux revenus permanents.

Friedman était donc complètement dans l'ère des automatismes, du numérique, des robots. Faire tourner la machine avec des programmes en binaire. Fini le cousu en fil blanc de la sentimentalité, de l'humanisme... 
La machine est un bienfait mais doit rester un outil et pas un chef d'orchestre. 

Progresser, rester positif et ne pas dégraisser le revenu. Défalquer des frais généraux mais y ajouter les frais particuliers, via le monétarisme, l'écartement entre le marché tout puissant et le normatif liée à l'individu.

Le chômage est considéré par lui, comme secondaire et inhérent aux processus naturels qui doit pouvoir s'équilibrer par les lois du marché par son pouvoir discrétionnaire et flexible. L'équilibre est à trouver entre le PIB d'un pays et le jeu des taux d'intérêts monétaires. Rester souple et léger, jeune et beau. Chômer, c'est perdre cette élasticité accordée aux articulations qui sans cela s’ankyloseraient. 

On parle toujours de PIB et pas de "Bonheur Intérieur Brut", eu égard au rapport de Stiglitz.

0.jpgFut-il un lampiste, un lanceur d'alertes, comme Snowden, mais plus officiellement désigné pour le faire? 

Ce ne sont pas ceux qui crient au scandale contre le libéralisme qui sont des anti-libéraux par leurs actes. 

Alors, il y a ce qu'on en dit aujourd'hui sur le forum citoyen d'Agoravox...

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Des articles qui mènent à la confusion dans une danse d’Echternach entre commentateurs, pro ou contre libéraux comme dans "Au secours, Keynes revient" alors que "Keynes, étudié par Gilles Dostaler dans le contexte de l’époque après une biographie de Roy Harrod en tant qu’ami et collaborateur dit Keynes se définit en 1938 comme un immoraliste qui, donc, ne veut imposer aucune norme morale, mais en fonction d’une éthique personnelle. 

En 1920, l’économie n’arrive qu’en dernière place après les questions sexuelles qu’il considérait comme moyenâgeuses et finir à la chambre des lords, riche, fasciné par les statistiques sans pouvoir pour autant prédire l’avenir et croire au progrès dont les capacités ne sont réservées qu’à une élite technocratique capable de retourner les rapports de force politiques. Il a été l’ami de von Hayek. Il a construit sa légende avec plusieurs livres destinés à la postérité.". 

0.jpgDes BRICS vaguement patraques? L'Inde a reçu son big bang, avec la libéralisation poussée de l'économie. Le Brésil tente de freiner l'inflation. La Chine ralentit sa course à la croissance pour contrer les créances douteuses. La Russie peine avec la bureaucratie et son interventionnisme d’État. 

Quant à la chute de Détroit, le Motown, elle serait due à la prépondérance des subvention pour les gros poissons et un manque de respect pour les PME et les TPE. 

Une valse à mille temps, de paradoxe en paradoxe, de décisions mal appropriées en rapport avec le réel des situations?

Pas vraiment si l'on se met dans l'environnement ad hoc et l'époque idoine.

Être libéral, au sens américain du terme, c'est équivalent à être de gauche et progressiste, au sens européen.

De là, vient, peut-être, toutes les confusions dues à l'interprétation des mots que l'on donne aujourd'hui sur Internet.  

"La fable de l'assistanat qui vise l'Etat providence"...

"Pourquoi devez-vous toujours payer plus d'impôts et que la pauvreté continue d'augmenter?

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Est-il libéral, anti-social, de pousser les constatations suivantes? "A long terme, les transferts d’argent d’un secteur efficace et productif vers un secteur moins efficace seraient vouées à l’échec. Le bureaucrate dépenserait l’argent des autres et ignorerait qu’il y a une limite, ce qui le conduit à abuser des dépenses. Les États-providence promettent un système de santé généreux dans lequel la hausse du salaire minimum, l’argent apparaît de façon magique avec la contrepartie que cela ne peut être financé que par de l’emprunt ou une augmentation des impôts. L’interventionnisme dans un cercle vicieux ne peut pas conduire à un système d’organisation sociale permanent qui restreint la production et n’améliore pas la situation des plus pauvres en absorbant les surplus économiques pour tenter de résoudre les problèmes toujours grandissants. Surenchère des mesures qui aboutit à l’effondrement du système global pour devenir des économies centralisées avec une police d’État, et des privations de libertés. Les gens sont-ils assez intelligents pour comprendre les avantages du marché libre? Une nation qui est devenue accro aux rêves va presque infailliblement élire des politiciens qui lui promettent des avantages gratuits, même si ces avantages n'apparaissent jamais.".

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Constatation ou interprétation? 

Pendant cela, les déficits des gouvernements sont colossaux. Ce n'est pas une question d'austérité, mais d'attribution des moyens pour qu'ils deviennent plus efficaces et les plus profitables pour tous.

Les bénéfices des entreprises privées, sont pointés du doigt comme la pire des attitudes. Réaliser une marge positive est devenu une obligation vitale puisqu'elle n''est pas subsidiée par l'Etat. Les bénéfices constituent le "cash flow" d'une entreprise après avoir rétribué investisseurs et actionnaires. Les pertes, les déficits trop répétées et c'est la faillite qui se retrouve en bout de course quand aucun organisme prêteur ne se présente plus pour renflouer. Les concepts de bénéfices et de profits ne sont pas totalement identiques. Le 2ème étant plus proche de l'idée du capitalisme. 

0.jpgEn attendant, voilà qu'en Belgique, on devrait trouver 3,5 milliards de plus sous le sabot d'un cheval. Alors, les plus pessimistes préparent leur nouvelle arche de Noé, au cas où. Les optimistes se congratulent d'avoir touché quelques picaillons pour la prime de vacances avec la rappe à fromage. Les réalistes se creusent la cervelle devant l'absurdité des décisions politiques.

Plaider pour des pensions de base de 1000 euros pour tous... La dernière du jour... Définir un plancher sans positionner le plafond... mais l'idée ne convainc pas vraiment. 

Les économistes-conseilleurs ont joué et jouent aux pythies et soufflent à l'oreille d'un cheval qui ne la tend pas du bon côté.

Le "système" plane au dessus d'un nid de coucous qui tentent de se refaire une virginité "Le jour d'après" dans lequel tout à coup, il est dit que "L'effondrement économique imminent est incompatible avec les théories libérales fondées sur la notion d'équilibre macroéconomique. Les connaissances récentes dans le domaine de la théorie du chaos font craindre un cataclysme financier qui pourrait bien signifier la fin de notre civilisation.".

0.jpgLa "fin de notre civilisation", rien que ça! Comme si plus rien n'était à changer, à renouveler ou à rénover. Les nouveaux acteurs de l'économie qui ne sont pas encore arrivés, seraient-ils exclus d'une telle tentative? Pour le commun des mortels, perdu dans ses pensées, ces aspects-là lui passent par dessus la tête.

Les gains économiques d’un grand «accord de libre-échange» seraient faibles, voire insignifiants avec un objectif réel simplement géopolitique… 

"Le monde n'a pas besoin de superman", une phrase qui était prononcée dans le film "Superman returns" apparu récemment sur nos télés. Parfois, un bon père de famille pourrait mieux faire office d'économiste. Mais c'est le genre de film "Rambo" qui a la cote.

Quand tout le monde mange la même tarte à la crème dont les quartiers deviennent de plus en plus petits, c'est toujours finir par constater que, comme dans la nature, ce sont les plus gros qui mangent en premier et les suivants qui grignotent ce qui reste. Réagir, c'est rogner leurs ongles, mais c'est bien sûr. Le scénario est tellement connu qu'il faudrait le passer en boucle que cela ne changerait rien.

L'argent, la bouffe et le sexe mènent le monde. Pas sûr que pour tous, ce soit dans le même ordre de préséance. Pas sûr de la marche à suivre pour y remédier autrement qu'avec une vision universelle.

Alors de chaque côté du ring, on parle de fiscalité, d'impôts, de solidarité, de manières pour éviter les impôts, mais pas de manière d'éviter la solidarité.

La solidarité, c'est évidemment très bien, très chic et très généreux. C'est ce qui distingue les hommes des animaux. La question reste: Est-ce dans un instinct de survie ou suite au syndrome de l'iceberg ou du Titanic? Ces fameux reperts perdus et le "Jugement dernier" qui tarabustent. Dernier pour qui et pourquoi serait-il "le dernier"?

0.jpgRéformer la Sécu et l'impôt des sociétés, des idées lancées par le professeur Autienne qui se résument par de la parafiscalité. Du donnant-donnant avec un système de bonus-malus qui récompense les bons élèves entrepreneurs et pénaliser les mauvais par l'intermédiaire des cotisations variables prélevées sur les salaires pour financer la Sécu. L’œuf de Colomb à la sauce économique.

Daniel Cohen, lui, disait "Nous avons surestimé la capacité d'adaptation des institutions et celle des êtres humains à corriger leurs erreurs". 

Ah, oui, j'oubliais, il y a les institutions, le gadget du contre-pouvoir. Qui dit mieux? Qui va miser?

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Trop d'impôts en Belgique? Cette année, le Belge travaille jusqu’au 8 août pour ses impôts et la Belgique est une championne de la taxation sur le travail. De ce fait, elle est aussi championne des dépenses sociales des états providences avec 30,7% du PIB à la troisième place après la France. Le socialiste Vande Lanotte déclarait, à la presse, que le Belge ne travaille que deux mois par an pour l'Etat, ce qui lui convenait parfaitement. 

Qui a raison, qui a tort dans ce cirque de déclarations?

Lanternes rouges, la Bulgarie et la Roumanie seraient les pays qui paient le moins d'impôts.... Normal, pays dit "pauvres".

0.jpgLa semaine dernière, la Belgique était condamnée pour non-respect des droits sociaux des adultes handicapéspar le Comité européen des droits sociaux, l'organe quasi-judiciaire du Conseil de l'Europe.  On disait l'Europe libérale, pourtant. "L'impôt des sociétés doit baisser fortement, pour arriver aux alentour de 20%", dit De Gucht, commissaire européen au commerce. 
Faire toujours mieux, en tout, et même dans le social? Clichés ou réalités?
 
Et les chiffres que disent-ils?

Les impôts des personnes physiques s'élèvent à 113 milliards et ceux des société à 57 milliards d'euros. Au total, cela fait 197 milliards d'impôts. Le patrimoine moyen d'un ménage belge dépasse 400.000 euros, moitié-moitié en immobilier et en financier, mais avec 11% de dettes. La fortune belge globale atteint 1.916 milliards d'euros. Ce qui fait qu'elle arrive à la cinquième place des classes moyennes les plus riches du monde. après l'Australie, le Luxembourg, le Japon et l'Italie. 
0.jpgPopulation riche et Etat pauvre, alors?

Les dépenses publiques atteindront 53,6 % du PIB en 2013 en tenant compte des suite de la crise bancaire. L'enseignement, la sécurité sociale, les infrastructures sont à ce prix vu que les standards de vie et de confort sont parmi les plus élevés. Tacler les sociétés qui ne paient pas (ou presque) d'impôts et relâcher la bride de l'austérité, font parties des prérogatives. Élémentaire, mon cher Einstein...

Ondes sismiques entre deux plaques  systémiques, tectoniques, avec subductions qui confrontent les exigences des marchés et le modèle d'endettements collectifs dans une étatisation accrue? Favoriser l'entrepreneuriat tout en reconnaissant le rôle de l'Etat pour répartir les effets de l'ajustement économique au travers de filets de sécurité sociale qu'il crée lui-même?

Équilibres fragiles et toujours temporaires entre être compétitif par rapport à la concurrence et en conservant, une ponction fiscale équitable. 

Existe-t-il un juste profit? Les "Green blooded capitalists" (capitalistes au sang vert) est une réponse par la responsabilité sociale des entreprises et le but de passer le cap du profit pour le profit dans l'intérêt général.

La révolution digitale donne ce pouvoir aux citoyens de sortir de la seule révolution industrielle. C'est par le goût du risque sécurisé et par les moyens d'investir qui devrait sortir les mains de privilégiées. 

Que reste-t-il de Karl Marx? Dans le monde, rien ou pas grand chose... 

Le travail en 2020?,  pas une sinécure.

Des question fusent sur le forum.

Peut-on entreprendre quand on est de gauche?  Qui sont les assistés? 

Une lutte d'influence n'a pas besoin de justificatifs pour exister. Sur les forums, des articles et des articles partisans pour le dire et le répéter sans compromis alors que l'un dépend du bon vouloir de l'autre avec la grogne qui se retrouve de chaque côté du ring. Poser la question de liens permettrait de se faire une idée plus précise et non-partisane, mais cela reste sans réponse. 

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"Les allocation n'ont jamais sorti quelqu'un de la pauvreté. En revanche, un job décroché avec une bonne formation, oui", disait Peter De Keyser pour soutenir son livre "Parlons croissance, parlons bonheur". Plaidoyer pour : "plus d'optimisme, plus de risque, plus d'individualisme et moins de collectivisme. Sans responsabilité, cela équivaut à être antimoral dans ses effets. L'Etat doit être le régulateur, garant d'une justice efficace. Réduire les inégalités par l'instruction et redistribuer les richesses par une allocation universelle distribuée chez les travailleurs et les sans-emploi. La croissance est un moyen pas un but.". 

Un vrai. un pur de l'économie libérale. Peter De Keyser. Pas de problème. Mais, il faudrait ajouter quelques différences d'approche, du moins quand les neurones n'ont pas pu s'affirmer comme cela a été le cas pour lui.

Ce qui distingue le vrai entrepreneur des autres est pourtant facile à décrire. La compétence n'est pas nécessairement la seule, il lui faut comprendre ce que veut dire déléguer pour motiver ses "collaborateurs" et non ses "employés".

La semaine dernière, le Vif-Express publiait une interview de Bruno Colmant, l'ancien grand manitou de la Bourse. Il sortait des poèmes sous le titre de "La mélancolie d'une charmille" comme pour reposer les armes.

- L'économie est un Rubik's sans solution finale et la poésie, un exutoire. La monnaie n'existe que par l'adhésion collective comme une divinité qui n'existe que le temps d'avoir des adeptes. Keynes, un rêveur sous le thème général d'une lancinante chanson de geste. Aujourd'hui, le futur s'est rétréci dans l'anticipation, enrobée d'histoires en burn-out-civilisationnel.

Rétréci, comme le salaire, comme les dividendes, comme les émoluments, comme les dotations... Cela me rappelle une anticipation que j'avais appelé "Tous à un dollar?".

Mais, dans le même temps, la taxe boursière de 88 millions d'euros rapporte 30% de plus ce dernier semestre. 

Si tu donnes un coup de froid à un homme mélancolique, il se réveillera une fois. Si tu lui apprends à nager et à se réchauffer en sortant de l'eau, il apprendra à surnager et aura chaud toute sa vie.

0.jpgJe ne sais pas pourquoi, mais cette citation transformée m'a sauvé du coup de gong. 

L'enfoiré,

 

"Histoire de l'économie physique"

Fin de l’histoire et légitimité du droit dans l’œuvre de F. A. Von Hayek... Une réponse?

 

Citations: 

  • « Être libéral, c’est non seulement accepter les opinions divergentes, mais admettre que ce sont peut-être nos adversaires qui ont raison ! », Irving Berlin
  • « Il est toujours plus facile de sortir un euro d'un million de concitoyens que de sortir un million d'euro d'un seul », Anonyme
  • « Les libéraux peuvent comprendre tout sauf les gens qui ne les comprennent pas », Lenny Bruce
  • « Le libéralisme est du socialisme sans l'assistanat qui va autour.", Sapanhine
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0.jpg08 août 2013
: Le top dix des métiers les plus dangereux.
Le BLS (Bureau des Statistiques des Professions) vient d'établir ce rapport.
  1. Policier au Mexique
  2. Chauffeur en Afrique
  3. Bucheron
  4. Pêcheur
  5. Démineur
  6. Journaliste en Syrie
  7. Officier de sécurité en Irak
  8. Mineur en Chine
  9. Pilote de ligne en Russie
  10. Conducteur de bus à Guatemal City 
 
0.jpg16 août 2013: Au niveau politique, en moyenne, un élu belge cumule plus de six mandats. Les élus provinciaux sont les plus gourmands. Les champions du cumul atteignent 56, voir 59 mandats.
Un total de 51.613 mandats sont répartis entre 6781 mandataires élus.  
 
1.jpg20 août 2013: Qu'est-ce qu'on va faire en France en 2025? Une réponse que Vadot caricature.
 
 
 
Aux Etats-Unis, un graphique0.jpg
 
 

 

 

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15 novembre 2016: Georges-Louis Bouchez était l'invité pour raconter les 170 ans du parti libéral belge et à la suite d'un Congrès doctrinal qui a fixé de nouvelles bases "Pour un libéralisme engagé".podcast

Repris avec humour par Guillermo Guiz: podcast

 

16 décembre 2016: Extrait du Monde Diplomatique:

Hayek ou le bolchevisme néolibéral

« Néolibéralisme » : le terme a été si souvent utilisé qu’il n’évoque 
plus aux yeux du public que l’appellation semi-savante de « pensée de marché ». Comme toutes les idéologies dominantes, celle-ci fait oublier ses origines pour se prétendre éternelle, naturelle. Or, à ses débuts, le néolibéralisme était en fait un courant 
d’après-guerre marginal, qu’un petit groupe d’évangélistes s’employa ensuite à populariser.

«Un économiste qui est seulement un économiste, explique Friedrich von Hayek en 1956, est susceptible d’être un fléau si ce n’est un réel danger. » Né en 1899 dans une famille de la noblesse viennoise, Hayek incarne le néolibéralisme* tout comme John Maynard Keynes personnifie l’interventionnisme. Tous deux partagent une approche pluridisciplinaire de l’économie, une croyance en la toute-puissance des idées et un mépris aristocratique pour les peuples. Ils s’affrontent, et leurs thèses évoluent en opposition de phase : hégémonique au début du XXe siècle, le libéralisme est marginalisé dans le monde occidental en 1944 au profit de l’approche keynésienne.

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Couverture du 45-tours « Ghost Town », du groupe The Specials, 1981.
Dès son premier mandat, Margaret Thatcher braque les musiciens en avançant l’heure de fermeture des pubs et des clubs à 2 heures du matin. « Cette ville devient une ville fantôme, tous les clubs ont fermé. (…) Les groupes ne joueront plus, trop de bagarres sur la piste de danse »,chante le groupe de ska The Specials, dans son tube Ghost Town.
Aux États-Unis, les idées de Hayek influencent directement les politiques antisociales de l’acteur devenu président Ronald Reagan. Face à cette offensive, Jesse Jackson, candidat noir malheureux aux primaires démocrates de 1984 et 1988, fait campagne pour une couverture sociale universelle et une hausse d’impôts pour les riches. Des mesures que le candidat démocrate victorieux n’osera pas reprendre à son compte

Cette année-là, Hayek affirme dans un pamphlet à succès, La Route de la servitude, que toute politique fondée sur la justice sociale et l’interventionnisme mène au nazisme ou au communisme. Pour lui, la société – il déteste ce mot – ne s’articule pas autour des classes sociales ni l’économie autour des grands agrégats* (l’offre, la demande), mais repose sur la rationalité des comportements individuels, qui s’harmonisent dans l’« ordre spontané » du marché*. 

Dans cette conception, l’État joue un rôle non pas de redistribution mais de producteur de services (sécurité, infrastructures, statistiques, revenu minimum) inadéquatement assurés par le marché. Lequel garantit la liberté par la dispersion des pouvoirs. «  C’est la soumission de l’homme aux forces impersonnelles du marché qui, dans le passé, a rendu possible le développement d’une civilisation qui sans cela n’aurait pu se développer ; c’est par cette soumission quotidienne que nous contribuons à construire quelque chose qui est plus grand que nous ne pouvons le comprendre. » Énoncés au moment où les gouvernements européens bâtissent les systèmes de protection sociale sous la pression populaire, ces principes apparaissent loufoques ou, aux yeux des libéraux, utopiques. 

Réunir un petit groupe d’individus convaincus, insensibles aux sirènes du compromis

Mais Hayek est opiniâtre. « D’ordinaire, note-t-il, des idées neuves ne commencent à exercer de l’influence sur l’action politique qu’une génération au moins après avoir été formulées pour la première fois. » Si leur mise en œuvre dépend d’un rapport de forces social et politique favorable, leur dissémination s’organise. En 1938, Hayek avait participé à Paris au colloque Walter Lippmann rassemblant des personnalités soucieuses de refonder la pensée libérale dans un contexte de faillite du libéralisme traditionnel et de succès du dirigisme. Après la guerre, il poursuit une stratégie de conquête intellectuelle qui rappelle celle des bolcheviks : réunir un petit groupe d’individus influents, triés sur le volet, insensibles aux sirènes du compromis et convaincus du succès à long terme d’idées pour le moment impensables. 

Influence dans les médias

Ce n’est pas un parti, mais une académie internationale, la Société du Mont-Pèlerin, que fonde Hayek en 1947. Puis un think tank britannique, l’Institute of Economic Affairs, créé en 1955 alors que, parti aux États-Unis, il enseigne à Chicago. « Notre but, explique-t-il, n’est pas de trouver une solution permettant de gagner un soutien de masse en faveur d’un programme politique donné, mais au contraire de nous assurer le soutien des meilleurs esprits. » 

En cela la tâche des néolibéraux s’avère moins ardue que celle des communistes : il ne s’agit pas de renverser l’ordre économique, qui repose toujours sur la propriété privée, mais d’en corriger l’inflexion sociale-démocrate. La feuille de route exposée par Hayek en 1960 dans La Constitution de la liberté, et résumée par l’économiste Gilles Dostaler, n’en reste pas moins ambitieuse pour l’époque :«  déréglementer, privatiser, réduire et simplifier les programmes de sécurité sociale, diminuer la protection contre le chômage, supprimer les programmes de subvention au logement et les contrôles des loyers, abolir les programmes de contrôle des prix et de la production dans l’agriculture, réduire le pouvoir syndical ». 

Ses idées infusent dans la presse, les universités, la haute fonction publique, le patronat. Au milieu des années 1970, l’essoufflement du compromis social d’après-guerre lui fournit un terrain favorable. Hayek reçoit le « prix Nobel » (lire « Quand une banque distribue des médailles ») d’économie en 1974 et, l’année suivante, une jeune dirigeante du Parti conservateur britannique nommée Margaret Thatcher brandit l’un de ses livres lors d’un débat en expliquant : « Ça, c’est ce que nous croyons. », Pierre Rimbert

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15/10/2019: Sur ARTE Travail, emploi, salaire, profit

Gérard Mordillat et Bertrand Rothé interrogent des chercheurs internationaux sur les concepts fondamentaux de l’économie. Une plongée passionnante, à l'heure où le néolibéralisme traverse une crise profonde.

En toile de fond, la crise du néo-libéralisme et ses interrogations: le travail a-t-il encore un sens? Le salariat est-il sur le point de disparaitre? Qu'est-ce qu'un salaire juste?

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