Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/09/2009

Tous à un dollar ?

Il y a déjà bien longtemps, on travaillait et on recevait un salaire fixe.

0.jpgJe me souviens encore de ce temps-là. Vous vous rendez compte, à cette époque, on était payé mensuellement. On était salarié. On allait même parfois plus loin. Certains allaient recevoir un salaire mensuel, anticipativement... Un treizième, un quatorzième mois, comme si on voulait allonger l'année artificiellement et que l'on ne pouvait payer cela en temps opportun. Incroyable, aujourd'hui.


Le mot "salaire" est sorti récemment du vocabulaire. Dans le dictionnaire, il s'y trouve encore, mais c'est pour en décrire une situation qui ne manque pas de nostalgie et de piquant de l'auteur dans les exemples. Car, les opposants conservateurs ont été souvent en équilibre avec les progressistes, qualifiés d'utopistes. A la suite de la définition du mot "salaire", l'historique raconte les différents péripéties qui ont poussé à sa disparition.

Apparemment, ce serait après la grande crise que les choses ont viré de bord du tout au tout. Tout s'était accéléré, un peu plus tard. Cette crise était survenue en fin de la première décennie de ce 21ème siècle. Car, c'est vrai, le ver était dans la pomme dès ce changement de siècle.0.jpg

Ces moments-là avait ouvert la boîte de Pandore avec le pommeau de la douche froide dans les mains. Après l'eau bouillante, cela surprenait. Les autorités françaises de l'époque s'était révoltées sur l'importance des parachutes que l'on qualifiait de "dorés", attribués à quelques patrons d'entreprises et l'importance des bonus pour les traders qui était pointés avec les banques comme responsables. En fait, on mélangeait tout et une certaine ambiance insurrectionnelle. Cela faisait scandale dans la population. Tout semblait aller mal. Tout pouvait arriver. Une sorte d'échange de « bons procédés » se présentaient. Un véritable melting-pot de problèmes et un melting-pot de solutions se sont présentés.

Le mot "crise" était devenu le mot à la mode. Que de pages d'Internet, d'encre pour les livres qui sortaient en files indiennes pour expliquer ce qui s'était passé, pour en donner le niveau d'avancement et pour finir par en donner les moyens d'en sortir! Tout le monde prédisait le futur et jouait au fakir avec les clous encore sous les fesses.

0.jpgEn fait, le choc avait été tel, qu'il avait déstabilisé complètement tous les niveaux de la Société. Le brouillard se transformait en véritable chape de plomb avant une nuit de cauchemar. On cherchait la sortie du tunnel, de ce mauvais rêve et toutes les avis étaient bons à prendre ou mauvais à digérer. Chacun écoutait d'abord, pour ne plus qu'entendre sans comprendre, par la suite, car tout doucement, de vieilles habitudes repointaient leur bout du nez. Comme si on jouait à plus Alzeihmer, qu'Alzeihmer lui-même. Yes, we can. Mais, cela n'a duré que quelques années ce genre de flip flop entre actions et réactions pour retrouver un équilibre pas plus profitable pour tous. Les mentalités restaient ancrées derrière quelques habitudes tenaces. Mais, on sentait bien que cela ne pouvait durer.

Et puis, cela a explosé. Elles s'érodaient insidieusement, ces habitudes. La réduction des activités avait tué l'activité. Le chômage avait présenté des pointes jamais atteintes. Les gens s'étaient remis à réfléchir à leur condition et à se remettre en question. Les pays qui comptaient sur leurs exportations, n'exportaient plus qu'un pourcentage très réduit vis-à-vis de leur production.

Et puis, tout a basculé. D'abord par coups de sonde, pour voir comment allait réagir l'autre bord. Beaucoup étaient prêts à accepter une baisse de salaire. Vous vous rendez compte d'une révolution dans les mentalités...0.jpg

Le processus de nivellement par le bas, était enclenché, pensait-on. Allait-on devenir comme ces Chinois, des usines du monde avec peu de pouvoirs d'achat et toujours à la merci des exportations? Ce processus n'arrangeait, heureusement, pas tout le monde. Puis, revenir à cela, personne ne pouvait y croire. Il fallait trouver une voie médiane car la motivation, le goût du travail bien fait, perdu au milieu du stress, baissaient de concert dangereusement.

Les États, à cause de ce déséquilibre, se retrouvaient comme les dindons de la farce. Basés sur les taxes, ils ne parvenaient plus à remplir les caisses. Alors que les frais fixes existaient toujours.

L'énergie ne faisait que grimper après quelques soubresauts par manque de demandes. Les productions industrielles passaient du stock trop rempli, au stock trop vide, comme si un verre n'était jamais à moitié plein. Véritable gymnastique d'apothicaire pour le stockiste. Le prix de l'énergie avait entreprit un mouvement de yoyo. Le seul point positif fut la chute de l'émission du CO2 au niveau mondial.

0.jpgUn même président français avait lancé l'idée de ne pas s'arrêter au processus de bonus distribués dans les banques. Comme, si le processus n'existait pas dans d'autres cas, il a voulu inséré la contre partie du mauvais rendement par le processus du malus. Rien de vraiment nouveau. Dans le domaine des assurances, on procédait déjà depuis longtemps, à la récompense négative des résultats suite à trop d'interventions qui grevaient la mise du client. Il avait seulement institutionnalisé ce que chacun avait en lui, cette volonté de ressortir du lot par tous les moyens. On appelait cela du doux nom de "bling-bling" à la recherche d'un hypothétique bonheur, d'un paradis qui n'existe nulle part. En recherchant sa signification, j'ai pu trouver sur Google "Maladie psychologique". Heureusement, il y a eu quelques esprits plus sereins qui ne cherchaient pas la gloire des flonflons du bal. Ils agissaient dans l'ombre. Atone, le mouvement? Non, réaliste.0.jpg

Il faut dire que la Société se divisait de plus en plus en deux blocs qui se regardaient en chien de faïence. Il y avait les super riches et, de plus en plus, de super pauvres. Donc, à son crédit, il se devait de lancer des idées révolutionnaires pour plaire à son électorat et rétablir au plus vite, une classe moyenne tombée en désuétude. Ce qui était inacceptable dans une économie qui parvient à fonctionner avec le mot "durable" devenu à la mode dans la théorie mais pas dans la pratique. Le court terme continuait bien au contraire dans les rapports présentés à Wall Street. On a ouvert le secret bancaire à des normes plus acceptables en déplaçant les barèmes salariaux vers des barèmes de richesses. Oui, mais, il restait des échappatoires qui subsistaient. Personne n'osait attaquer la Chine dans ce domaine. Parfois, ce n'étaient que des manifestations de cette richesse, car, à ce jeu, on connaissait très bien le "pour vivre heureux, vivons caché". Chacun pour soi et un Dieu éventuel à la rigueur pour épauler, c'était bien pour la Foi, mais celle-ci ne résiste pas devant l'analyse.

Mais, on ne pouvait plus faire marche arrière et le procédé a fait tache d'huile. Certains grands patrons dans le domaine de l'informatique, et oui, ce secteur était toujours à la pointe, avaient décidés de limiter la casse et leurs "émoluments" au dollar symbolique.

Tous à un dollar.jpgEn référence, on trouve le premier, un certain Steve Jobs, qui dès son retour dans la société Apple, en 1997, réduisait son fixe au dollar symbolique annuellement. On trouvait pour le rejoindre dans ce qui pouvait être considéré comme un coup d'éclat, Larry Ellison, CEO de la société Oracle et Eric Schmidt, celui de Google.

Ces trois sociétés sont encore en pointe aujourd'hui et d'autres personnalités marquantes se sont empressés de suivre le même chemin dans d'autres secteurs dans la restriction pour, simplement, se donner des allures de bons gestionnaires d'entreprises. On parlait et mélangeait rendement, éthique et beaux sentiments pour couronner le tout et surtout les actionnaires. C'était nouveau. C'est vrai que cela pouvait donner confiance à quelqu'un qui n'était pas intéressé par l'argent "gratuit" mais par l'argent gagné en administrateur motivé par le rendement collectif et aussi personnel. Ils sont tous devenus des champions en tant que précurseurs du "new wave system". Les journalistes venaient les questionner sur le comment et le pourquoi de leurs décisions.

Des articles de journaux sont encore liés aux annonces très tendances sur Internet. Il ne faut pas croire qu'ils étaient devenus des SDF notoires. Leurs rentrées d'argents se situaient bien ailleurs, évidemment.1.jpg

Larry Ellison détenait alors, 23% du capital. Eric Schmidt possédait quelques 9 millions d'actions de Google qui était en pleine ascension. Les bonus et les stock options complétaient le tableau d'honneur. Plus bas, au niveau vente, les commissions compensaient depuis déjà longtemps un fixe très limité. Pas de profil bas, mais adapté, tout simplement.

Les partis de droite s'évertuaient à se blanchir en se rapprochant de ceux de gauche dans une confusion qui en définitive n'a été que le départ aux changements encore plus fondamentaux qui ont suivi.

Ah, il y a eu des sursauts de bons et de mauvais alois pour marquer "sa" différence.

Dans le show médiatique et les forums, certains ont commencé à penser à extrapoler cette réduction de salaires dans les classes moyennes dans les services. Les compensations ont été les premières manières d'envisager les sorties du système de salaires. L'imagination était au pouvoir. Tickets restaurants, voitures de sociétés, réductions du temps de travail, ordinateurs à disposition, une participation dans le prix de la nourriture, de l'habitation, tout y avait passé, puisqu'il fallait le rappeler la civilisation des loisirs consumériste permettait de palier à un manque chronique de monnaie. Il y eut aussi un intermède assez comique du même président qui pensait, au début de son mandat, que pour vivre mieux, il fallait travailler plus. Conviction assez rétro déjà pour l'époque, très vite obsolète, quand on se rappelait que la main d'œuvre nécessaire à la grande échelle des grandes entreprises, cela se réduisait fortement pour produire justement ce "plus". Dans le même temps, la haute technologie de pointe et d'avenir, restait, elle, tout aussi pointue dans le besoin de personnes pour s'y atteler. Alors, certains ont changé la maxime en "Travailler moins pour vivre mieux". Cela impliquait pas mal d'adaptations dans le rythme avec un stress sous contrôle appuyé par des rentrées suffisantes.

0.jpgDes nouveaux jobs du service, souvent, pouvaient, très bien, par l'intermédiaire des télécommunications et d'Internet, se pratiquer à partir des domiciles des employés. C'est vrai, quand seul l'ordinateur suffisait pour exercer sa profession, pourquoi se lancer encore sur les routes dans les embouteillages pour rejoindre la société. Tout était devenu téléguidé. Le coût des bureaux en ville était tellement prohibitifs, que, seuls, des "offices de boîte aux lettres", représentatifs qui se relayaient pour donner l'impression du nombre, étaient encore présents dans les immeubles très réduits des sociétés. Tout le monde y gagnait. La pollution d'abord, la vie de famille ensuite. Il n'y avait que les propriétaires de ces buildings en forme de tours qui ressentaient un déficit. Pour la société, l'air à respirer, la chaleur du chauffage, les mètres carrés de bureaux réduits à leur plus simple expression. Pour l'employé, par contre, il se retrouvait au passif de ses rentrées. Mais, c'était compris dans le prix demandé. Le superflu, lui, il fallait bien le dire, était passé de mode. Le naturel ne se chassait plus, il se vivait. Le reste était à la trappe derrière les espérances perdues. Les participations aux bénéfices assuraient. 

La mutation qui a suivi, a encore bien plus importante. Évidemment, juger le travail de quelqu'un à distance, trop basé sur la confiance et un peu trop sur les résultats des "services rendus" n'était plus possible facilement, Progressivement, on est passé par l'évaluation annuelle et globale, en passant par les récompenses bien peu alléchantes, aux rétributions exclusives par le travail accompli et à la rétribution proportionnelle au montant de la vente dans le public. Travail qui était discuté âprement dès la première approche d'un projet. Alors, chaque employé a appris à devenir "vendeur" de son travail, de lui-même avec la société acheteuse, cliente des services qu'il s'apprêtait à diffuser en fournisseur. On ne prestait plus pour Pierre, Paul ou Jacques, mais on travaillait pour soi,maître de son destinct et de sa fougue.0.jpg

Une triangulaire parfaite, en apparence, car cela imposait quelques adaptations que tout le monde se sentait soit prêt, habilité à faire le pas de se vendre personnellement, au plus offrant, avec les références de sa production. Pour cela, il a fallu que l'école, elle-même, change ses programmes obsolètes. Il y avait désormais du civisme, de la philosophie, de la psychologie, de la technique de vente, de la volonté de comprendre les besoins réels des concitoyens, distillées au travers des cours plus dirigistes. L'étude du cerveau avait aussi beaucoup évolué. Elle permettait d'affiner l'orientation du jeune individu par un diagnostique pointu vers ses affinités cachées.

Chacun devenait freelance, avec plusieurs sociétés comme débouchés. Les idées étaient parfois générées par la source, celles des employés et non plus par le sommet de la hiérarchie. Les germes de la connaissance étaient sortis de leur tour d'ivoire. On osait parler de réseaux du savoir et cela, sans sourire. D'ailleurs, la hiérarchie s'est réduite progressivement. Beaucoup de maillons improductifs, chaînons manquants en branches mortes sont tombés, vidés de leur contenu. On en était loin du Principe de Peter. Chacun était devenu manager de son propre destin. Chacun investissait pour son propre potentiel futur. Car avec la vie qui s'était allongée, aujourd'hui, 100 ans facile, plusieurs activités se sont suivies, en séquences dans une vie. La vie d'artiste suivait celle du bureau. L'expérience grimpait dans l'estime des clients et des prospects. L'employé prenait s'il le désirait une partie du réseau sous son propre contrôle mais cela passait au vote de ceux qui y participaient. Le dollar symbolique de fixe n'était même plus dépensé.

Le salaire avait pris un "sale air". En fait, c'était le travail qui avait été réévalué. La minute de travail était visiblement d'après contrat, payée, revalorisées "rubis sur ongle" par rapport à ces temps anciens.

0.jpgLe troc, par le site "eTrocAll", avait aussi pris des voies de traverses pour suivre l'adage d'un prêté pour un rendu. Il participe à la PVA, la Participation aux Valeurs Ajoutées (l'ancienne TVA). Si par le passé, la solidarité s'enfuyait, par ce nouvel élan, elle revenait et reprenait ses droits dans des échanges de services en réseaux. Les diplômes n'étaient plus seuls pour ouvrir les robinets des projets. Seules la renommée, les références et les compétences du terrain prenaient l'avantage.

Mais, alors, me direz-vous, qu'en est-il de ceux qui n'avaient pas les moyens intellectuels pour assurer et rester dans le coup? Ben, ils n'ont pas été oubliés. Loin s'en faut. Qu'ils soient manuels ou moins capables, ils restaient à la mode. Il ne faut pas penser qu'ils ne participaient pas à l'économie. Ils en faisait partie intégrante. Le social avait embrayé avec des projets novateurs et intéressaient les antisociaux. Les contacts humains en virtuels et puis dans le réel n'ont jamais été aussi nombreux. Les revenus non fixés motivaient les plus aventureux. Les temps libres, plus nombreux, calmaient les plus nostalgiques. Les patriarches théoriciens, eux, avec leur âge de Mathusalem, étaient devenus des sources d'expériences et cela se monnayait comme le reste. Il fallait bien combiner avec les retraites toujours basses.

Les taxes demeuraient avec des taux variables en fonction des besoins réels de la Société. Ce sont les prix de ventes qui avaient accusé le coup. L'inflation avait rogné les pouvoirs d'achats hauts de gamme. La course vers le rendement par les bas prix était révolue, mais s'en inquiétait-on encore? Les gens en voulaient pour leur argent. Plus question de faire semblant avec du faux "gratuit". Cela avait responsabilisé fondamentalement toute la production. La m... ou ce que l'on qualifiait comme tel, avait disparu, en gros. Souvent, elle était entrée par la grande porte sans aucun filtres. Par la classe moyenne, elle disparaissait pour laisser place aux moyens qui justifiaient l'action. Droite et gauche s'étaient confondus dans une idéologie mixte, pas tellement différente. L'ancienne droite et gauche s'étaient imbriquées entre cœur et esprit.

Mais j'utilise l'imparfait. Temps imparfait, car le mouvement est encore actuel. On entreprend, pour l'instant, une nouvelle restructuration pour intégrer encore plus les plus faibles dans le jeu de la vie. Je m'en vais lire ce qui est proposé sur le sujet avant de voter sur NaturalFaces, le réseau citoyen qui a pris, depuis un certain temps, une extension qu'envierait Facebook de l'époque.

Dommage qu'on ne puisse remonter le temps pour leur montrer que la vie peut-être belle sans extrémités trop acérées ou mal réfléchies.

0.jpgAvec un dollar réévalué ainsi, c'est fou ce qu'on peut en faire. Sa dictature n'est plus, elle a été remplacé par une analyse combinatoire des chances et des malchances. La recherche de ce qui est le plus rentable au plus de monde possible avec un retour espéré sur la rentabilité personnelle a permis d'accorder bien plus de temps libres. Les jeunes souvent mis en jachères, contraints et forcés, s'étaient organisés avec des rentrées rabotées avaient appris à ne plus se plier à l'ère consumériste de leurs parents. La conscience professionnelle est revenue sans forcer.

Tout pour constituer un nouvel art de vivre.

Il y avait un aspect négatif pourtant: la jeunesse n'était plus attiré par les postes administratifs trop éloignés de la rentabilité en direct. Une réelle pénurie existait.

Le fait de travailler pour soi a éveillé le questionnement des journalistes. L'un d'entre-eux voulait jouer les malins et a posé récemment la question à un de ces freelance pour en extraire l'aspect négatif de l'individualisme caché.

- Vous ne vous sentez pas un peu mercenaire à vous faire payer aux meilleurs tarifs?, questionna le journaliste.

- J'espère pour vous que vous aimez ce que vous faites dans le journalisme, car si ce n'était pas le cas, vous devriendriez, alors, un véritable mercenaire, répondit le freelance.0.jpg

Le journaliste, perdu dans ses réflexions, s'est senti obligé de changer de tempo dans ses questions.

On ne peut décidément jamais avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière.

Vous allez rire, gens du passé ou du futur antérieur, on ne considère absolument pas vivre dans un monde idéal. Mais, je me demande ce que vous en penserez de cette manière de bosser dans votre présent.

 

L'enfoiré,

 

Sur Agoravox, des salariés à un dollar?

 

Citations:

  • « Il est rare de trouver un homme qui se livre trois ans à l'étude, sans avoir en vue un salaire. », Confusius

  • « De nos jours, le plus grand problème du mariage est de subvenir, avec un seul salaire, aux besoins de sa femme et à ceux de l'Etat. », Mark Twain

  • « Les ministres le nomment : traitement, les notaires : émoluments, les médecins: honoraires, les employés: appointements, les ouvriers: salaires, les domestiques: gages. L'argent ne fait pas le bonheur. », Gustave Flaubert

  • « Après le salaire minimum, pourquoi ne pas instituer une rémunération maximum? », Jean -François Kahn

     

    Mise à jour du 01 juin:Voilà la SPRL-S.

    La société à un euro de capital lancé en Belgique. Que ne ferait-on pas pour lancer les startup et inciter à lancer sa propre entreprise?

    Que faut-il?

    Rester sous l'aide d'un expert, avoir un plan financier, enregistrer un numero d'entreprise, après 5 ans  passer à la SPRL. Se voir accorder des taux réduits d'impôts, mais rester responsable pendant 3 ans en cas de faillite à concurrence de 18550 euros.

     

     

     

Commentaires

L'enfoiré

Mon premier commentaire sera pour préciser qu'au Canada, les salaires sont versés, règle générale, deux fois par mois. Quelques entreprises rétribuent leurs employés mensuellement mais cela est rare.

Mon deuxième commentaire sera pour préciser, en plus, que les cotisations syndicales sont prélevées à la source par l'employeur et remises aux syndicats. Cela s'appelle la formule Rand.

Mon troisième commentaire touche la crise en elle-même. En novembre dernier, la souveraine britannique avait eu, lors d’une visite officielle à la prestigieuse London School of Economics, droit à quelques explications sur les causes de la crise financière et économique. En réponse à ces dernières, la souveraine s'était exclamée : « Mais si tous ces problèmes étaient si gros, comment se fait-il que personne ne les ait vus venir? ».

Rien n'est plus odieux à mes yeux que ces entreprises qui exigent de leurs employés une baisse de salaire en raison des difficultés financières de l'entreprise. Les salaires des hauts dirigeants restent confidentiels mais en contrepartie ceux-ci exigent des bas salariés des contributions importantes au redressement de l'entreprise.

Au Canada, mon cher ami, les banques font des profits extraordinaires, nonobstant la crise. La Banque Scotia (BNS) a déclaré vendredi un bénéfice en baisse pour le troisième trimestre, mais les revenus atteignent un niveau record. Les revenus ont grimpé de 11% pour s’établir à 3,8G$, un montant record pour un deuxième trimestre consécutif. La banque torontoise Toronto Dominion (TD) a rapporté des profits en baisse pour le sixième trimestre d’affilée mais a tout de même largement surpassé les attentes des analystes à son troisième trimestre. Les revenus ont pointé vers le haut atteignant 4,667 milliards $ en augmentation comparativement aux 4,037 milliards $ rapportés l’an dernier. Dois-je continuer?

Aux États-Unis, le journal Washington Post rapportait la semaine dernière que JPMorgan Chase, Wells Fargo et Bank of America détiennent chacune plus de 10 pour cent de l’ensemble des dépôts bancaires du pays. Ces banques, en plus de Citigroup, émettent la moitié des prêts hypothécaires et les deux tiers des paiements par carte de crédit. Pour la seule année dernière, les dix plus grandes banques ont augmenté leur part des dépôts bancaires de 40,6 pour cent en 2007 à 48,2 pour cent aujourd’hui. « La situation d’oligopole s’est resserrée, » a dit Mark Zandi, chef économiste chez Moody’s Economy.com.

En France, l'enquête annuelle du cabinet de conseil en management des ressources humaines, Hewitt Associates, montre que la crise impacte fortement les politiques de rémunération des entreprises françaises. Jamais en trente ans, les taux d'augmentation de salaire n'ont été aussi faibles avec une moyenne inférieure à 3 % (en 2008, l'augmentation moyenne était de 3,3 %). La tendance risque s'amplifier encore en 2010, avec un taux d'augmentation moyen prévu de 2,6% dans les sociétés interrogées par Hewitt.

Selon les Echos.fr, les salaires et autres rémunérations des patrons des 500 plus grandes entreprises américaines ont baissé de 7,5 % en 2008 selon Equilar, une firme qui suit à la trace l'argent des PDG. En moyenne, cela fait une amputation de 700.000 dollars. Jeffrey Immelt, de General Electric, va renoncer à ses bonus. Vikram Pandit, de Citigroup, ne veut qu'un dollar par an tant que sa banque fera des pertes. Et pourtant, « BusinessWeek », qui publie ces chiffres, estime que les PDG s'en tirent plutôt bien en cette période de fort taux de chômage aux Etats-Unis et de réduction brutale imposée aux autres salariés. « La sécurité de leur emploi s'est même améliorée », affirme le magazine américain. Des PDG voient leur salaire augmenter pour avoir su licencier. Michael Jeffries, d'Abercrombie & Fitch, a ainsi gagné 39 % de plus, même si l'action de la firme de vêtements a chuté de 72 % et les effectifs ont été réduits. James Mulva, de Conoco Phillips, a licencié 4 % du personnel du groupe pétrolier et gagné 29 millions de dollars. Pour « BusinessWeek », l'année 2009 devrait être bonne si la reprise de Wall Street se confirme. Les patrons pourraient bien sortir de la crise en très bonne forme. Reste à savoir si l'image de leur entreprise n'en souffrira pas.

Relativement aux freelances, j'en connais peu qui sont riches. Les gouvernements, chez nous, ne leur font pas de quartiers. Ils sont imposés et se voient contraints de déposer, en raison de leur statut précaire, des acomptes provisionnels. Le télétravail n'est pas encore entré dans nos mœurs. Un artisan à la maison n'a pas, en général, bonne réputation. Toutefois, il existe de ces pigistes qui ont réussi et qui gagnent admirablement bien leur vie. Le rapport à l'argent au Québec est vue sous l'angle judéo-chrétien. S'enrichir laisse supposer des combines louches et peu politiquement correctes.

Rien n'est parfait. Les banques s'enrichissent, les patrons gagnent de plus en plus chers, l'écart entre patrons et salariés s'élargit, et l'effort économique repose sur les frêles épaules des bas salariés. Rien de trop beau.

Pierre R. Chantelois

Écrit par : Pierre R. Chantelois | 10/09/2009

Cher Pierre,
Merci pour cette expérience qui vient d'ailleurs et que j'aime.
Je vais essayé de répondre à toutes.
1.Nous sommes payés en tant qu'employé une fois par mois. Ce ne sont que les ouvriers qui ont un salaire bimensuel, mais cela n'est même pas partout. Les 13èmes mois ont parfois été supplanté par un 14ème.
2.Les syndicats sont du domaine exclusif de l'employé. Pas question qu'un prélèvement serait fait par l'employeur. D'ailleurs c'est secret et en plus la cotisation est payée en dehors de tout circuit. Dans mon secteur, les syndiqués n'étaient pas très nombreux. Et être dans les syndicats d'entreprise signifiait en connaître beaucoup sur les règles légales. Tout un apprentissage.
3.Une baisse de salaire ne peut se faire aussi facilement. Même un 13ème mois est un dû par contrat. Donc pas touche. Trois acteurs en piste: les syndicats FGTB et autres, la FEB, la Fédération des Entreprises de Belgique et en final le gouvernement.
4.Les banques (sauf les petites non en bourse) ont toutes été en perte par rapport à l'année passée. Si pas en perte tout court.Je ne vais pas rappeler l'histoire de Fortis, de Dexia et de la KBC qui ont été rabibochées par l'Etat. La confiance revient les caisses sont pleines. Jamais eut un taux d'épargne en cash qu'en ce dernier semestre. Mais peu d'entrain à réentrer en Bourse des actions.
5.Augmentation de salaire. Nous avons une indexation automatique licée sur 3 mois. Je crois que c'est assez unique en Europe. L'Etat a soutenu cette exception. Les avantages extralégaux des voitures de société, les tickets de restaurant sont aussi quelque chose qui a poussé les économies vers le haut. N'oublions pas que nous sommes un gros producteur de voitures avec nos usines Ford, Volkswagen, Volvo et autres.
6.Les freelances riches? Tout dépend du secteur. Les startup ont repris du poil de la bête.
Il m'a semblé intéressant de faire le rapprochement avec les super riches qui se veulent le futur de notre économie. Ce rapprochement pourrait très bien existé. Les grosses entreprises qui se verraient ainsi vidées de leur contenu en hommes.

Écrit par : L'Enfoiré | 10/09/2009

L'enfoiré

Une précision : une startup, dans notre jargon, est une entreprise. Donc, les employés sont soumis aux lois du travail et aux lois sur la sécurité du travail. Un employé d'une startup ne saurait donc être considéré freelance si cette dernière embauche plus de deux personnes.

Nous avons également en commun le secteur automobile. Moins important que notre province voisine l'Ontario. Par contre, notre secteur le plus touché est l'industrie forestière. Sauf que le gouvernement central (le gouvernement fédéral) croit plus en l'avenir de l'automobile que dans la foresterie. Parce que la l'industrie forestière est au Québec et que le Québec n'a pas voté pour les conservateurs. Nous sommes les vilains gaulois.

Pierre R.

Écrit par : Pierre R. Chantelois | 10/09/2009

Bonjour Guy !

Merci pour votre texte …

Est-ce que vous prévoyez une fin à la période intermédiaire dans laquelle vous vous placez pour raconter notre passé…

Amicalement…

Écrit par : Papillon | 12/09/2009

Papillon bonjour,

Quelle belle question... je ne vais pas répondre par un "je vous remercie de l'avoir posé".
Période intermédiaire, très probablement.
Le monde se cherche.
Sommes-nous à la fin?
Je crois que comme tout, il faut du temps pour licer les choses.
Je parlais dans un commentaire à Pierre de notre indexation automatique des salaires.
Au départ, elle était full automatique, c'est-à-dire que dès que l'index des prix à la consommation montait de 2%, cela se reflétait immédiatement dans les salaires.
Puis, on a remarqué que l'inflation s'autoprogrammait et on est passé au licage de 3 mois consécutifs avant de passer à l'execution du programme.
Actuellement, nous sommes plutôt en période de déflation. L'indice des prix diminue et on risque après 3 mois de baisser les salaires.
Retournement de situation.
Comme l'indiquait l'article, on parlait de perte d'emplois.
Je ne sais de quel pays vous écrivez, quelles sont vos règles de renvois en fonction de l'ancienneté?
Je pose la même question à Pierre, au sujet du Canada.
Notre solution suit la grille claeys
http://www.ufe.be/La-grille-Claeys.html

Écrit par : L'Enfoiré | 12/09/2009

Voilà qu'en Belgique, on invente la société à un euro.
Procédure en annexe de l'article

Écrit par : L'enfoiré | 01/06/2010

Les commentaires sont fermés.