Sex, books & Rock'n' Roll (08/03/2012)

0.jpgLe thème de la "Foire du Livre" était, pour le moins, assez "tendance". Alors j'y suis allé comme souvent d'ailleurs. Alors, un reportage... intéressant, humoristique, du moins, je l'espère.

Un article, un sujet qui donne un peu de souffle dans une période agitée est toujours le bienvenu? Pas si sûr d'y arriver... le billet sera plutôt fait de petit lait, mais en poudre et sans crème. Sans cacher les mots sensibles, cela resterait "Bête de Foire. Dure à cuire. Livres d'or. Gaufres de Bruxelles".

Lire et le plaisir de la lecture, il faut en avoir l'échantillon complet des disponibilités et sortir parfois de celles que l'on trouve chez le petit libraire spécialisé du coin ou d'une FNAC qui élargirait sans arriver à tout présenter. Alors, pourquoi pas passer à la Foire du livre.

La Foire du Livre du Bruxelles, la 42ème du nom, cela fait un fameux bail...

...

Dans son enceinte, 250.560 livres, 1.300 éditeurs sur 20.000 mètres carrés d'exposition, cela fait toujours un sacré potentiel de monde au balcon.

J'aime fureté d'un livre à l'autre en d'autres temps, mais là, vraiment je prends mon pied. Enfin, façon de parler... c'est pas par là que cela se passe.

Tour et Taxi, un endroit très propice pour cela. Attention, je préviens n'y passer pas trop souvent. Nos bons pavés bruxellois, garantis d'origine sur facture, vous réveilleraient si d'aventure vous aviez décidé de ne pas rétrograder de vitesse. De plus, vos amortisseurs Mac Pherson n'apprécieraient pas et perdraient la particule "Mac" pour ne devenir que "Mec" ou même moins. Bert Kruysman en parlait dernièrement avec son humour particulier que j'apprécie toujours.

Mais dans T&T, on peut bien y passer une journée, si on est un peu fureteur. Pris par le temps, je devais faire "vite" et sauter d'éditeur en éditeur.

Cette année, un thème assez inattendu "Sex, books & Rock'n'Roll".

Il n'y pas longtemps, un autre salon "Fureur de lire" précisait ses objectifs "faire vendre des livres", livres qui semblaient être en perdition. Enfin, perdition, tout dépend pour qui.

Pourquoi ce thème? L'interview de sa commissaire clarifiait et Ana Garcia était chargée d'en donnait l'envie.

"Mettre la Foire sous l’égide de « Sex, Books & Rock’n’Roll », c’est rappeler cette généalogie commune de la rébellion et de la liberté, de l'égalité des sexes qui rassemblent désormais le livre et le disque avec le cinéma et les arts vivants, dans leur résistance à la morosité et à la tristesse. La plus subversive des valeurs contemporaines est la beauté. La plus subversive des pratiques contemporaines est la culture pour oublier les crises actuelles et construire un monde meilleur.".

Un mai 68, qui sommeille? Ouvrir le bal aux langues étrangères, l'anglais, l'italien...? Un signe que le rock n'appartient pas tout à fait au passé et à une seule culture? Le rock est un marché très longtemps resté inconnu et beaucoup d'éditeurs auraient sauté dans cette niche pour en constituer des collections entrées dans l'histoire.

La génération des soixante-huitards, arrive à une époque de la retraite et ont plus de temps pour lire, était-il remarqué. Les "croulants" ont encore de la marge... et des bénéfices à engendrer.

1.jpgBeverly Jo Scott, présente, en donnait une interprétation personnelle suite aux questions des médias.

Des éditions parleraient, aussi, de la période de Margaret Thatcher et la montée du chômage qui en fait partie.

Là, on est vraiment entré de plein pieds dans la période que j'avais déjà décrite, il y a un an, dans "Décennie 80'ties, toute en contrastes". Repérer les titres des chansons de l'époque, les entremêler avec la politique fut, pour moi, un sport aléatoire qui m'avait passionné, surpris, tout en prenant beaucoup de temps. Les souvenirs, la nostalgie, n'ont pas de prix. Cette époque, parait-il, est toujours la plus étudiée dans les départements "sciences humaines" des universités.

4.jpgMariane Faithfull, prise comme la meilleur icône du Rock, avait ouvert la Foire.

Était-ce un bon présage avec la maxime du rockeur Ian Dury, "Sex, Drugs and Rock'n'Roll" remaniée par la Foire du livre de Bruxelles?  

"Tout comme la musique, le livre a toujours été un monde où des vies autres pouvaient être imaginées.".

Arrivé, ce samedi, à l'ouverture, les livres attendaient les visiteurs qui s'engouffraient à flux constants soit avec le ticket gratuit à la main ou par le locket de la vente des billets.

Peu nombreux, au départ, mais cela allait très vite changé et on arrivait à se bousculer dès la mi-journée.

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Sur place, les traditionnels endroits dédiés aux maisons d'éditions. Je n'ai pas vu les personnalités du rock dans le monde de la littérature ou de la bande dessinée comme Stephan Eicher, Lydia Lunch, David Bartholomé, Geike, Mathias Malzieu, tous au menu des festivités... pas plus que les conférences qui devaient traiter de la monstruosité du Marquis de Sade, du libertinage ou du plaisir féminin. Des journalistes spécialistes du rock comme Thierry Coljon... 

Oui, il doit y avoir eu ces genres d'événements, mais toutes ces célébrités ne viennent pas aux petites heures matinales. Elles aiment les après-midis, la grande affluence pour en recevoir un maximum d'écho de leur visite. Pour moi, c'est tout le contraire.

De toutes manières, je vais devoir vous décevoir. Si je les avais croisé devant moi dans la foule, ces personnes seraient restés, pour moi, comme des inconnus célèbres. Cela doit être, ainsi, que l'on remarque ne plus être dans le coup. Tout dépend de l'effet du coup ou, qui sait, de la longueur du cou.

Comme caricaturistes, Kroll, Vadot étaient au programme des visites mais suivaient le même chrono.

Pourtant, parmi d'autres petites conférences, j'allais assister à deux réunions avec des sujets de discussions avec un certain intérêt.

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0.jpgLe livre papier face au livre numérique

Le média en papier subissait des attaques via la version numérique. Certains osent parler de tsunami dans le monde de l'édition. Peu de journaux font encore du bénéfices et les livres papiers ne font guère mieux. Tous les acteurs de l'édition, les droits d'auteurs sont touchés via Internet. Les tablettes ont ajouté une couche. Le nouvel iPad arrive. Alors, le premier éditeur littéraire belge sort avec une nouvelle approche "Onlit books" sous forme de e-Book, de romans  en textes numérisés, téléchargeables pour un prix variant entre 0 et 4,99 euros. Rien que du texte, mais qui, en réponse à une question d'une auditrice, pourrait s'étendre par l'insertion d'autres médias, musicaux, vidéos.... mais, dans un futur, non précisé.

Les manuscrits proposés sont validés par un ensemble de lecteurs avant d'être publiés.

Dans le catalogue, en 2011, était annoncé 70 auteurs, à ce jour 600.000 visiteurs. 

Les avantages du numérique étaient nombreux: le coût minimal, la pérennité en virtuelle assurée, l'interactivité, la disponibilité, la place de stockage réduite à néant et n'avoir rien à envoyer au pilon pour cause d'invendus, les hyperliens qui permettent, grâce à Internet, de se référer à de l'expérience vécue et de ne pas travailler dans le vide d'une pensée unique.0.jpg

Les désavantages, la coupure de courant, le piratage, le manque de toucher du papier et la lecture à un écran toujours moins bien perçue ou aimée. Pour ce dernier point, tout est dépendant de l'expérience du lecteur dans l'utilisation de l'odinateur et aussi, est plus appréciée par les plus jeunes générations. Dans le domaine de l'informatique, cela fait des années que l'on essaye de supprimer le papier pour le remplacer par du texte mis sous forme électronique après avoir transité, un temps, par des microfiches.

Du côté de la connaissance humaine, Wikipedia a rendu obsolète  l'Encyclopedia Universalis.

Les 32 volumes de l'Encyclopedia Britannica passe au 100% numérique. 45% des jeunes n'ont jamais ouvert d'encyclopédies papier, 76% ont utilisé Wikipedia. Le réflex est devenu de consulter Google à la moindre question. 

0.jpgLe livre aura un futur comme produit hybride, disait Gallimart.

Ce n'est d'ailleurs qu'à peine trois ans que cette société d'édition a compris qu'il fallait s'y mettre au numérique.

Les liseuses restent encore chères mais elles deviennent de plus en plus pratiques, plus lumineuses, avec une autonomie grandissante, tout en simulant la lecture d'un livre papier dans leurs présentations à l'écran. Dans les forums, on en parle, ce qui est un bon signe.

Rien de bien nouveau sous le soleil, si ce n'est que les éditeurs de livres "ancienne mode" doivent, désormais, se réorganiser, adapter leurs prix et leurs tendances pour ne pas mourir de leur belle mort.

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Une interview de Philippe Maystadt sur l'Europe.

En tant que patron de la BEI, il était là pour la promotion de son nouveau livre "Europe: le continent perdu?".

Il se devait d'être convaincant et avoir quelques idées neuves. Répondre aux faiblesses de l'Europe dans le monde par des alternatives.

Constater que l'erreur aurait été d'avoir pris en compte uniquement l'aspect budgétaire. Que les bons élèves de l'Europe à l'époque du Traité de Maastricht étaient ceux qui aujourd'hui, plombent l'Europe pour excuser les erreurs de la politique choisie. Remarquer que les déséquilibres, le boom immobilier n'auraient pas pu être décelés avant d'y être plongé. Que l'évolution des comptes courants aurait dû être suivis plutôt qu'uniquement le PIB. Que la Commission devait être mieux encadrée. Que la Commission était trop bureaucratique avec des processus de décisions trop lourds. Que l'arrogance de la Commission ne passait pas bien. Que pour répondre aux défis avec plus d'efficacité serait que l'Europe parle d'une seule voix en rendant l'intégration moins technique et plus politique. Qu'abandonner la règle de l'unanimité et organiser la solidarité financière par des euros obligations et ainsi créer un état fédéral comme le serait les États-Unis. Conclure que le changement de génération en cause puisque la paix n'était plus l'objectif  de la génération actuelle était la raison de la situation de désamour de l'Europe... 

Stop... Là, c'était trop ou trop peu. J'ai quitté. 

Manquait, vraiment, un Taux de Valeur Ajoutée à ma propre connexion après nos années de crises. Ma faim d'informations neuves était-elle trop étendues? Une fureur d'avoir perdu mon temps? Une autre faim, une autre fureur, qui me tenaillait déjà, dans la zone de l'estomac?

Anne Blanpain, spécialiste de l'Europe, dont je connais les chroniques caustiques du jeudi, n'était pas parvenue à lui arracher un peu plus de substantifique moelle. Elle qui m'avait servi dans quelques articles, semblait tirer à balles à blanc, perdues même en lui jetant qu'il avait été un peu à contre courant du flux et de la vague portée par l'Europe.0.jpg

Non, vraiment, il y avait des livres, du Rock'n'Roll, mais, je ne sais si c'était l'âge de Philippe Maystadt qui ne le lui permettait plus, mais lui manquait terriblement de sex-appeal, en général.

Je me suis mis à imaginer, que les rôles étaient inversés. Que c'était Anne Blanpain qui était interrogée. Là, je me suis senti mieux. Une femme à la BEI, pourquoi pas? Il y en a bien une au FMI.

Je jure que je ne pensais pas que quand cet article paraîtrait ce serait le 8 mars, le jour de la femme.

Puisque nous sommes à l'ère de l'image, voici quelques photos de tout cela en un clic, comme une réconciliation avec la Foire.

Puis, si cela ne marche pas, il restera les livres, les textes avec un alphabet constitué de bons mots qui font de petites phrases bien cadencées...

 

L'enfoiré,

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Citations:

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7 mars 2013 à l'ouverture de la Foire du livre 2013, on se pose la question "Numériser le patrimoine littéraire, à quoi bon?" dans l'Echo. Retour de manivelle?
 
 

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