Pas de quartiers dans mon quartier à Evere (11/05/2014)
C'est le moment choisi pour décrire où vit le citadin dans une des 19 communes de Bruxelles: Evere.
Préambule:
En 2013, je présentais "Le printemps, chez moi, c'est quoi". Mars 2013 avait affiché une température moyenne de 3 degrés, la valeur la plus basse enregistrée depuis 1981.
Mars 2014, ce fut le record inverse, avec une moyenne de 14,1°C. Le 9 mars, une température supérieure à 20°C, avait été atteinte et jamais mesurée depuis 1833.
Ce samedi 10 mai, ce ne fut pas une journée à ajouter aux anales des températures extraordinaires.
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La région bruxelloise à 23 ans, presqu'un quart de siècle et cela se fête.
Après la Zinneke Parade avec pour thème "La tentation" en transitant au Food Truck Festival qui proposait des mets sans frontières, du hamburger bio aux insectes, on arrivait, au dimanche, à la fête de l'Iris avaient lieu dans le centre de Bruxelles.
De Bruxelles centre, récemment encore, j'en avais parlé.
En parallèle, il y avait eu la Fête des Quartiers à Evere,
Faire un tour dans ma commune, de la décrire à une nouvelle occasion, quitte à s'en évader à une autre quand le trop plein de l'une était atteint.
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La commune d'Evere
Evere est une commune très excentrée, par rapport à Bruxelles-Ville. Citée la première fois dans un texte datant de 1120, sous le nom d'Everna. La commune se développe dans la vallée de la Senne sur la route de de Cologne. Les tailleurs de pierres s'installent près du cimetière de Bruxelles.
24% de la population est d'origines étrangères (France, Italie, Pologne...)
Le Bas-Evere regroupait de petites fermes mais, en 1943, beaucoup d'entre elles ont disparu en raison des bombardements visant l'aérodrome et la gare.
Le Haut-Evere, constitué d'un plateau, exploitait à l'origine des briqueteries.
C'est en 1954 que cette commune a rejoint la capitale bruxelloise.
Essentiellement rurale (carottes, navets, pommes de terre, puis cultures maraîchères) jusqu'à la fin de la 2ème guerre mondiale, cette ruralité s'est considérablement transformée ensuite avec l'augmentation de la population. Aujourd'hui, la surface bâtie atteint plus de 86% du territoire et moins de 10% de surface agricole.
La commune n'a pas de curiosités touristiques qui feront courir les foules. C'est évident.
Peu de chose à dire, donc.
Tout à sentir et à ressentir sur place car, en cherchant bien, il y a des choses qui sont à découvrir comme partout.
C'est la seule commune de la région bruxelloise qui a reçu le certificat de Cittaslown qui la mettrait dans un réseau de villes du bien vivre.
Evere compte 38.102 habitants sur une superficie de 5,02 km2, ce qui revient à dire qu'il y a 7.590 habitants par km2. L'architecte Willy Van Der Meeren s'y est distingué en concevant une construction en kit pour abaisser les coûts en conservant la liberté de moduler le plan au gré de la fantaisie des habitants à l'aide de panneaux libres.
En 1954, le Bourgmestre Franz Guillaume avait initié le projet "Ieder Zijn Huis" ("chacun sa maison") sous forme d'un immeuble sur pilotis, inspiré de l'Unité d'Habitation dessinée par le Corbusier pour Marseille. Willy Van Der Meeren en sera l'artisan architecte.
A la tête, Rudi Vervoort, Bourgmestre depuis 1998, Ministre Président de la Région Bruxelles-Capitale, depuis 2013.
Son statut de village a accueilli d'abord, le siège de l'OTAN (nous en reparlerons très bientôt). Le boulevard Léopold III et un train passe en parallèle à lui sont les colonnes vertébrales qui traversent la commune de part en part. Ce qu'on appelle le vieil Evere à l'ouest et le nouveau à l'est. "Vieil Evere" est à prendre chronologiquement. Le terme est loin d'être pris péjorativement.
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Un parcours à pied, en jogging ou à vélo s'impose.
Notre visite commence à l'ouest, dans la partie la plus basse, à l'église Saint Vincent. Saint Vincent, le saint-patron de la commune et c'est là, où tout a commencé en 1120.
L'église ne démentira pas cette impression de village. Il s'agit plus d'une chapelle que d'une église. Elle rassemble une tour romane massive et avec à l'intérieur une nef classique, un mobilier baroque et des vitraux de Pierre Majerus.
En 1889, le couvent du Bon Pasteur y avait remplacé un ancienne propriété du XVIème siècle.
Le Parc du Bon-Pasteur, devant elle, coincé entre la gare de Schaerbeek et la zone industrielle jouxte la réserve naturelle du Moeraske (dont j'ai déjà parlé), traversée par le ruisseau, le Kerkebeek et qui longe la voie ferrée.
En remontant vers l'est, bien caché, un petit bâtiment en pierre du pays, appelé 't Hoevekede, date de 1630. Il a appartenu à la métairie De Vleugel, est actuellement réservé aux expositions des artistes ou à des fêtes.
Ce petit bâtiment historique est mixé sur la chaussée de Hacht aux maisons et buildings anciens ou modernes.
Plus loin, un vieux moulin à vent a été construit en 1841, par Charles Van Assche, pour moudre les céréales. Les pales de 22 mètres d'envergure n'existent plus depuis 1886, la force du vent remplacée avantageusement par la machine. Les fonctions vont se succéder. Meunerie, jusqu'en 1911, fabrique de thermosiphons pour le forçage des chicons, tannerie, scierie, fabrique de boyaux pour la charcuterie, fabrique d'épice Oscar Tausig, jusqu'en 1983. Il a été restauré en 2008 pour devenir un musée du moulin et de l'alimentation. Amusant de s'apercevoir des choix des expositions. Passer de l'exposition qui parle du cannibalisme au "marché des saveurs", organisé le 18 mai prochain, si ce n'est pas par goût d'éclectisme et pour l'humour, qu'est ce que cela pourrait être?
Le quartier Notre-Dame, entre 1920 et 1930, accueille le personnel affecté à l'aérodrome. Le style Paquebot a été choisi comme architecture avec des rêves de voyage.
En 1939, la Maison Communale s'y installait à la lisière avec ce style. Une grande fontaine, bien plus récente, très "moderne style" plastronne au centre de la place alors que, dans le jardin en face, de petites fontaines en technicolor jaillissent du sol pour le plaisir des enfants.
Derrière la Maison Communale, comme Evere est la pionnière de la culture des witloof ou chicons, un petit musée du chicon avait pris place dans une ferme de 1891 au lieu dit "Geuzenberg", mais, il a été remplacé par un restaurant qui on l'espère à du chicon au menu.
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Le Chicon a une vieille histoire.
Le chicon, connu comme "endives" en France, "witloof" en flamand occidental ("feuillage blanc").
Au début, les trois communes connexes de Schaerbeek, Evere et Haren, se partageaient l'essentiel de la production de chicons. Mais, l'urbanisation rapide des deux premières communes et la disparition des terres agricoles au bénéfice des habitations, ont rapidement fait de Haren, l'épicentre de la production des witloof. A tel point qu'une gare a été consacrée à l'embarquement de ce précieux légume à destination de toute l'Europe. Aujourd'hui, le chicon est moins amère que dans le temps. Je ne l'aimais pas dans ma jeunesse, aujourd'hui, j'adore.
Traversons ce grand boulevard Léopold III qui fait la jonction avec le nord de Bruxelles.
Passons à l'est, dans le "Haut-Evere", le "Evere nouveau".
La Communauté Européenne y a installé ses bureaux de traductions dans le quartier dit "Genève". C'est dire que cela a attiré une population en provenance de plusieurs pays d'Europe.
En face, les premières habitations sociales, classées, du Tuinbouw datent de 1922 dans le quartier Astrid qui l'entoure.
Un peu plus haut encore, entre 1934 et la fin des années 70, un vaste solarium avait permis de passer les dimanches au soleil par journées de beaux temps à la piscine. Une piscine communale existe encore, mais couverte, cette fois, dénommée piscine du Triton et sise au côté du parc du "White Star", où l'on joue au tennis, au hockey et du football.
En 2012, dans la commune, il y avait 3900 habitations unifamiliales et 12.400 appartements faisant partie de 954 immeubles.
Des bureaux, considérés comme trop nombreux alors qu'il y avait un besoin criant de logements, ont été, de plus en plus, transformés en habitations.
Le building de bureaux dit "Le Genève", par exemple, a été complètement désossé et attend ses transformations. Cet endroit a été désigné, je vous le donne en mille, pour créer un clip de Stromae "La fête". Je m'en souviens encore, non averti, de loin, on entendait les cris sans en comprendre la signification, avec une moue presque fâchée, dénotant le désaveux du bruit anormal que cela engendrait.
Le Tuinbouw, dénommé quartier "Genève", fait partie d'un mini-espace de maisons unifamiliales entrecoupés de bâtiments à étages multiples. Les noms de rues et de clos passent par toutes les variantes géographiques comme Kent, Algarve, Frioul, Petite Suisse, Péloponnèse, Andalousie, Frise...
S'y promener c'est faire du tourisme de proximité.
Les promoteurs de ces buildings gratte-ciel, ont des noms devenus inconnus, comme Etrimo, Amelincks, Iboc. Tous disparu après faillites.
Mais on construit toujours ou on rénove avec d'autres noms de promoteurs comme, par exemple, Bouygue-Immobilier.
Ce n'est pas uniquement là que de nouveaux quartiers continuent la mutation d'ailleurs.
Les cimetières de Bruxelles, de Schaerbeek et de Evere prennent une grande partie de superficie de la commune.
Nous sommes sur un plateau en légère pente. L'Avenue des Anciens Combattants mène à une autre église, dédiée, elle, à Saint Joseph, sur la place Paduwa et la Chaussée de Louvain. Quartier commerçant oblige, qui partage un essor commercial avec la chaussée de Haecht.
Nous approchons aux limites de la commune avec l'autoroute qui la ceinture.
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La langue et la région
Francophone et flamande.
Vendredi, Laurence Bibot nous apprenait comment elle avait approché la langue flamande, avec humour, au travers d'injures qui étaient très bruxelloises et très peu néerlandophones. Elle ajoutait "Le flamand, c'est comme le chicon au gratin, petit, on aime que le jambon, mais en grandissant on apprécie toute l'amertume". Elle ne savait pas si bien dire, sans même sous-entendre la commune d'Evere.
Pas question de revenir aux problèmes communautaires, trop associés à la période actuelle, trop englués dans la campagne électorale.
Quant à moi, citadin depuis toujours, éverois depuis 42 ans, je me trouve à moins d'un kilomètre, des champs et de la région flamande.
Avoir un parc, un jardin devant moi rien que pour la beauté des yeux, sans jamais avoir à trifouiller dans la terre, voilà ce qui me plait.
Cela ne veut pas dire, qu'il n'y ait pas de moyens de s'y intéresser à cette terre. De petits lopins de terre s'insèrent entre les habitations et un jardin écologique permet de se familiariser avec les techniques du compostage, de la culture de fleurs et de légumes.
Être citadin, c'est, évidemment, prendre des habitudes de confort, de jouir des animations et de pouvoir trouver tout ce qu'on cherche à proximité dans les magasins de grandes et petites surfaces.
Vendredi encore, à l'occasion de la fête de l'Iris, la RTBF se posait la question de savoir s'il y avait une identité bruxelloise. A en croire les réactions, cela allait en sens divers. Pourquoi en serait-il autrement? Bruxelles est un 'multing pot', rassemblé dans la Zinneke Parade de hier.
Entre la Wallonie et la Flandre, certains bruxellois ne choisissent pas. Une assise entre deux chaises. On entend parfois dire qu’ils ne se sentent ni attaché à l’une, ni à l’autre, et qu’en cas de division du pays, ils préféreraient que leur ville devienne une sorte de district européen, "kiekefretters", urbains, riches de leurs différences, tant que cette ville-région garde une dimension humaine sans devenir une mégalopole.
Proche de la région flamande et la provenance de près de 20 nationalités différentes dans les immeubles complexes, si on ne peut avoir un esprit cosmopolite, comment l'aurait-on?
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Le passif
Réaliser un équilibre entre ce qu'on veut et on peut faire, reste une obligation délicate dans ces cas de cultures multiples.
Le calme absolue, c'est une question de goût, on aime ou on n'aime pas.
Questionnés, les gens de l'environnement ressentent les mêmes plaisirs d'y vivre, malgré le bruit de la ville et les avions qui ont la malheureuse habitude de survoler la ville dès les premières heures de la journée.
Quand on dit qu'il n'y a pas eu de danger selon Belgocontrol, lors d'un passage d'un avion à basse altitude, on se demande seulement s'il faut dire "Merci, pour l'info".
Les nuisances des avions ressortent des tiroirs au moments opportuns des élections. Par ici, à moins de 8 kilomètres de l'aéroport de Zaventem, on n'a pas attendu les élections pour en recevoir les échos.
Cette semaine, un coup de fil.
Une nouvelle enquête, tout à fait détaillée, celle-là, sur le sujet des nuisances du Léopold III et du bruit occasionné par les avions.
Quant aux suites à y donner, ne vous inquiétez pas, tout va rentrer dans l'ordre après les élections. Enfin, tout dépend s'il y a du vent, s'il y a des pilotes qui n'aiment pas trop se faire remarquer.
Ce n'est pas encore demain, que l'on aura des avions à décollage vertical dans l'aviation civile.
La mobilité, un sujet qui reste préoccupant quand une commune se trouve excentrée.
Le projet de métro vient seulement de trouver son tracé définitif. Le choix s’est finalement porté sur la variante qui passe, à Schaerbeek et Evere par les places Liedts, et Collignon, sous la rue de Waelhem, le square Riga, la rue du Tilleul, la place de la Paix et Bordet.
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"Pas de quartiers dans mon quartier", disait le titre.
J'explique.
Bien sûr qu'il y a des quartiers différents dans la commune.
J'ai récemment décrit Molenbeek qui donnait une impression de ghettoïsation des populations. En 2011, je parlais de Schaerbeek, commune qui jouxte Evere et fait partie de la même zone de police.
Ici, avec les 18% de populations étrangères, tout s'imbrique sans véritables problèmes entre riches et pauvres, autochtones et allochtones, habitants de maisons particulières et habitants de tours de plusieurs étages.
La commune est une entité à part entière.
Faut pas rêver, tout n'est pas luxe, calme et volupté ni à Evere, ni à Bruxelles.
Vivre en ville, c'est apprendre à vivre au mieux entre des communautés diverses. Pour cela, il y a différentes manières d'y arriver.
La ville de Bruxelles est à un carrefour de tout ce qui peut s'imaginer, de tout ce qui peut arriver. Une plaque tournante, quoi.
Par le ring, une des autoroutes belges non payantes, servent de transit aux camions pour toutes les destinations.
Les problèmes de Bruxelles sont clairs: mobilité, enseignement et chômage. Philippe Delstanche tentait de répondre aux auditeurs.
Oui, je sais, à la campagne, tout est plus vert, plus silencieux, plus... On y nagerait dans un grand bassin de l'écologie avec l'odeur du purin qui remplace celui du bitume. Un "délice pour citadins" avertis.
Cette semaine, le téléfilm "Ma vie au grand air" sur France3, exprimait cette opposition entre les rats des villes et les rats des champs. Le choc des citadins qui entrent en "séminaire" dans la vie de campagne et reçoit, en prime, le chants des petits oiseaux.
Les cancans, les rumeurs, le bouche à oreille des villages, font partie des premières constatations.
Si vivre en ville s'apprend, il en est de même à la campagne.
Ce qui m'inquiète le plus à Evere, ce n'est pas le prix au mètre carré qui, même cher, est encore sous-évalué par rapport à d'autres grandes capitales comme Paris, mais le nombre de maisons de repos, de homes pour vieillards, de séniories. On en dénombre huit (dont un en construction) sur ce territoire de 5 km2, cela pour un peu plus de 17% de populations au dessus de 65 ans (site internet). En sus, pour compléter quatre cimetières.
Faudrait-il avoir peur que la commune devienne la Floride de Bruxelles?
Le véritable secret d'une réussite à la recherche de son lieu de résidence, c'est d'avoir la campagne intégrée dans la ville rien que pour la beauté des yeux.
C'est aussi garder un coin d'esprit et de rêves qui le font penser tout en conservant la valise à proximité quand l'envie vient d'aller voir ailleurs si l'herbe y est plus verte.
Samedi, il drachait, pardon, il pleuvait des cordes.
Ce fut exactement, le même jour et le même temps pourri qu'il y avait 42 ans plus tôt, quand l'enfoiré mettait la bague au doigt de l'enfoirée.
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Hier soir, une autre coïncidence, le théâtre.
Le "Mariage de Mademoiselle Beulemans" au Théâtre des Galeries. Un triomphe. Les répliques sont tellement connues que les spectateurs semblaient répéter les rôles avant les acteurs.
Parmi les spectateurs, une standing ovation avait été lancée à un couple qui venait de se marier dans la journée.
La pièce fut une occasion de retrouver l'accent du terroir et, qui sait, peut-être aussi, celui du tiroir d'un patron de la gueuze "La mort subite".
La soi-disant duel de la semaine dernière aurait pu avoir le même titre énigmatique que le livre "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" à une nuance près, que ce n'était pas des patates, mais des chicons, de la chicorée.
"La fête de l'Iris, c'est entre discours de fête et paroles de campagne", Rudi Vervoort ne croyait pas si bien dire.
Pas de quartiers dans mon quartier?
Si, plein, mais tous s'harmonisaient?
C'était la fête, c'était ma fête.
Allez, une fois, mettez-vous.
Placez vos lorgnons sur votre blafture.
Regardez les vieilles photos et mes photos de mes promenades à Evere.
Pas sûr que ces photos rappelleraient la ville à Daniel Balavoine quand il arrivait en ville...
L'enfoiré,
Citations:
- « Je n'aimerais guère vivre dans la Lune. Ça m'embêterait de changer de quartier, tous les neuf jours. », Francis Blanche
- « La mer isole de tout et dispense des sensations qui n'ont rien à voir avec les tics nerveux citadins. », Jacques Sternberg
Mise à jour 10/2/2018: L'enquête "Noir, jaune, blues et après" s'est intéressée à Evere
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9/9/2020: Histoire et 900ème anniversaire de Evere
En l'an 1120, Burchard, évêque de Cambrai, a fait don des autels du territoire d'Everna et de Scarenbecca dans un acte au chapitre de Soignies. C'est la toute première fois qu'Evere, sous le nom d'Everna, est mentionnée dans l'histoire.
L’origine du mot « Evere » demeure un grand mystère : « ever » signifie « sanglier » en néerlandais (et le village d’Evere avait assurément une ardeur d’avance), il semble néanmoins que ce ne soit pas ce remuant mammifère qui a donné son nom à notre commune. C’est peut-être la proximité de la Senne qui est à l’origine d’un lieu-dit « Abrona » (signifiant « passage d’eau » en celte) qui serait devenu « Averna » et ensuite « Everna ».
Bien qu’il y ait probablement eu des habitations sur le territoire avant cela, il ne reste que peu d’informations à ce propos. Cette année marque donc le début de l’histoire d’Evere en tant que communauté.
Passant des mains d’un seigneur à un autre, citons son appartenance au comté de Louvain et Bruxelles pendant un temps, puis son rôle de fief du Duché de Brabant. Entre autres, puisque ces passations furent nombreuses au cours de l’histoire.
Il semble que le premier seigneur d’Evere soit Henri de Boutersem qui autorisa les habitants du village d’Evere à moudre le grain en 1298. C’est la révolution branbançonne de 1789 qui mettra fin à la seigneurerie d’Evere. Le dernier seigneur d’Evere fut le vicomte Adrien Walckiers de Tronchienne (dont les armoiries, 2 aigles sur un rocher furent intégrées dans celles de la commune).
Principalement à vocation agricole, la petite population éveroise de l’époque se composait principalement de maraîchers. Les célèbres navets d’Evere font la réputation du village jusqu’à la cour de Louis XV qui ne veut sur sa table que les « incomparables »navets d’Evere. Ce sera ensuite l’essor des céréales (qui explique la construction du moulin d’Evere en 1841). Mais les importations massives de céréales des USA et de Russie à la fin du 19 ème siècle obligent les agriculteurs à se réorienter vers l’horticulture et la culture du chicon, dit « witloof », qui fera la reconnaissance du territoire dans le dernier quart du 19 ème siècle.
Se relevant après plusieurs déboires suite aux guerres, Evere commença à s’industrialiser en 1919 suite à l’implantation du premier aérodrome national sur le territoire de Haren.
Mais le vrai boum urbanistique, qui entraîna la disparition de la majorité des terres agricoles, eut lieu après la Seconde Guerre Mondiale suite à une forte explosion démographique.
En 1954, Evere rejoint (avec Ganshoren et Berchem Saint Agathe) les 16 autres communes bilingues de Bruxelles, ce qui lui permit d’obtenir un statut et une administration bilingue, que vous connaissez tous aujourd’hui.
La commune d'Evere fête en 2020 ses 900 ans d'existence. C'est l'occasion de vous faire découvrir les secrets d'une commune qui s'est profondément transformée au cours des deux derniers siècles, célèbre pour sa culture du navet puis du chicon, pour ses briqueteries, ses nombreux cimetières, l'histoire du premier aéroport national, et bien d'autres particularités à découvrir, dont ses nombreux itinéraires cyclables. La balade est illustrée par de nombreuses photographies anciennes...
L'Heure H raconte ce qui s'est passé le scandale de l'Affaire d'Evere en 1871, où un double homicide choquant éclate dans une maison d'aliénés. Laurent Dumoulin, tapissier récemment réinterné, commet l'irréparable en tuant à mains nues ses compagnons de chambrée. Le directeur tente d'étouffer l'affaire, mais le procureur du roi, Théodore Heyvaert, découvre l'horreur sept semaines plus tard. L'enquête révèle des maltraitances cachées, impactant le système de santé mentale en Belgique
13 octobre 2024 : Elections communales : Evere (1140) est une commune bilingue de la Région Bruxelles-Capitale. Ses 43 700 habitants se nomment les Everois et Everoises. La localité est située à l'est de la région. Elle est limitrophe des communes de Bruxelles, Schaerbeek et Woluwe-Saint-Lambert, ainsi que de Zaventem, en Région flamande. Evere est placée sur le tracé de nombreux axes de communication importants, à commencer par les routes nationales N2, N21 et N22.
Cette dernière se prolongea par l'A201, menant à l'aéroport de Bruxelles. L'autoroute E40 est également accessible au sud de la commune. Evere possède aussi 2 gares, reliées au Réseau express régional de Bruxelles et même au métro pour la gare SNCN de Bordet. Longtemps agricole, Evere a attendu les années 1960 pour réellement se développer. Cela a commencé par l'installation d'un embryon d'industrie aéronautique. L'urbanisation est devenue galopante au sortir de la seconde guerre mondiale, et plus encore après l'installation de l'OTAN à Haren, en 1968. Depuis, de nombreux emplois dans le secteur tertiaire se sont créés au sein du Da Vinci Research Park. Evere compte 4 écoles de l'enseignement fondamental (3 francophones et 1 néerlandophone), 3 écoles libres francophones et 4 flamandes. La commune ne compte, en revanche, qu'un établissement secondaire : l'Athénée royal d'Evere. La vie culturelle et sportive y est variée et réputée très accessible pour les habitants.
Commentaires
Evere, une des communes les plus résiduaires de l'agglomération avec Boisfort, Auderghem, Wolumé et Ganshoren. Une commune devenue tardivement bruxelloise, faute de quoi elle aurait été flamande, une commune qui garde son architecture des années 50, nonobstant les immeubles le long du boulevard Léopold III ( tiens, pourquoi lui a t'on gardé ce nom d'un Roi destitué ? ) où tu as décidé d'installer tes pénates à deux pas des grands cimetières qui seront un jour détruits pour faire place à de nouveaux immeubles " à la Bouyges " comme tu le dis avec une certaine férocité ...et des sociétés high-tech toutes installées à ses frontières sur le territoire de Moeder Vlaanderen pour des raisons exclusivement fiscales,
N'eut été la proximité de l'aéroport ( sans ses nuisances ou alors si peu rapport à d'autres ) je la qualifierai de commune bruxelloise du matin calme. Qui en entend parler ? Personne ! Et c'est sans doute son plus grand atout...
Écrit par : alainsapanhine | 11/05/2014
C'est exactement ça.
Peu de choses à ajouter.
Écrit par : L'enfoiré | 11/05/2014
J'ai écouté le café serré... Des injures, des jurons... cela ne manque pas par ici, au Laos:
Bo daî ! Put lao noîneung. tamalay maak lalaî mi k'otakt tuk khon. Ha pi Lao, bo phasat ? Kondio Angkritt pen kokaen. Koî chop put, mi pusao, beung, liang, pen sabaï-sanouk . Kobchaï puan, bo nam beer, maak mangmuan, makien, maknag et au moins dix autres fruits. Tuk lao happy lalaï. kochaï phasat noi nueug :
mi mia Lao ? Thiao tini ti pii ? Pathet Farancais ? Bo, Belchik !
Mi hetviak ? Doï : klien phuum namsupim.
Cabanel ti bàà ! Milquet ting tong:
Non mon pote ! Je parle seulement un petit peu, mais j'aime avoir des contacts avec chacun. En cinq ans de Laos, tu ne parlerais pas la langue ? Mais y'a que les Anglais qui sont comme ça ! Moi j'aime parler, avoir des nanas, voir, apprendre. Merci mon pote, je ne bois pas d'alcool. J'aime les mangues, les oranges, les ananas.Tout le monde est content ici que je comprenne et parle un petit peu.
T'as une petite amie lao ? ( Toi, t'as une palayah et moi je n'ai que des mianoî, rarement des kicks ) Cela fait 5 ans que t'es ici ? Es-tu - traduction litérale - de l'Etat français ? Non de l'état Belgique.
I'as du boulot ?
Oui, j'écris des livres, des articles de journaux
Cabanel est fêlé. Milquet complètement cinglée.
Chokdee. Que ta santé soit bonne, ce qui veut dire à bientôt, salut...
Ik kan het ook in vlaams zeggen , maar dat, ik wil niet !
Écrit par : AlainSapanhine | 11/05/2014
Transféré à qui de droit.
Je suis sûr que Laurence va apprendre la laotien. :-))
Écrit par : L'enfoiré | 11/05/2014
Le bien-être en Wallonie
L’Iweps présente une nouvelle lecture des besoins des Wallons selon de nombreuses données: sécurité routière, criminalité, revenus, accès à la santé,...
Le gouvernement wallon a demandé à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps) de lui fournir une palette d’indices qui peuvent témoigner de l’état réel de la société wallonne, de Comines à Saint-Vith. Ce travail est en cours. Mais les premiers résultats font notamment apparaître une carte du bien-être en Wallonie, totalement inédite.
Une carte dressée à partir d’un indice, qui réunit de nombreuses données : sécurité routière, criminalité, revenus, places d’accueil pour la petite enfance, pollutions, accès à l’emploi, accès au logement (prix des terrains à bâtir), pourcentage de ménages monoparentaux, accès à la santé, désaffection électorale, accès à un commerce alimentaire de proximité… Il s’agit d’une revue de détail (certes discutable, mais riche) des « facteurs favorables au bien-être ». Parmi les communes qui performent le mieux à ce classement du bien-être : Ottignies-Louvain-la-Neuve, Amblève et Saint-Vith. Parmi les plus « malheureuses » : Farciennes, Châtelet, Colfontaine.
Quelles sont les premières conclusions que tire le ministre-président wallon Rudy Demotte ? Que le « sillon industriel à prédominance urbaine, de Verviers à Tournai et Mouscron » est une zone qui « se profile par une situation nettement plus défavorable que la moyenne régionale ». « Je ne pensais pas que les fractures étaient aussi importantes », nous confie-t-il. « Aujourd’hui, l’inégalité pèse essentiellement sur les centres urbains du cadre industriel wallon. C’est là qu’il faut donner le plus d’accent pour corriger les inégalités. Ce n’est pas simple, le vivre ensemble, dans des tissus qui ont été abîmés par des années de déstructuration. »
http://www.lesoir.be/541581/article/actualite/belgique/2014-05-11/voici-carte-du-bien-etre-en-wallonie
Écrit par : L'enfoiré | 12/05/2014
L’enfoiré
Evere Ce mot a-t-il un rapport avec l’OR
Habitez vous près d’une ancienne rivière aurifère
Écrit par : C’est Nabum | 12/05/2014
C'est possible. Il faudrait qu'on fasse de la prospection.
Bonne journée
Écrit par : L'enfoiré | 12/05/2014
Antoine Chance : « J’adore le bruit de la ville »
On l’entend sur toutes les ondes. Antoine Chance et sa chanson «Fou» mettent de la joie dans les chaumières et remplissent les salles de concert. Le fils de Philippe Geluck est ainsi récompensé de nombreuses années de travail et de persévérance.
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20140512_00474747&utm_source=lavenir&utm_medium=newsletter&utm_campaign=proximag_weekly&M_BT=46623438105
Écrit par : L'enfoiré | 15/05/2014
Après le mois de mars voici le mois d'avril qui a été exceptionnellement chaud
La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a publié son analyse globale concernant le mois d’avril qui vient de s’écouler.
Elle conclut que le mois d’avril de cette année, avec celui de 2010, a été le plus chaud depuis 1880, l’année qui a marqué le début des relevés de température. En avril 2014, la température moyenne combinée sur terre et en mer a été de 4,47°C, dépassant la moyenne du 20ème siècle, qui s’établit à 13,7°C, de 0,77°C.
C’est surtout sur la terre qu’il a fait plus chaud, avec un écart de la température moyenne de 1,35°C au-dessus de la moyenne du 20ème siècle de 8,1°C. A la surface de la mer, la température moyenne a été de 16,55 °C, soit 0,55° C au-dessus de la moyenne du 20ème siècle et la troisième plus haute température pour un mois d’avril.
Source: http://www.express.be/articles/?action=view&cat=sciences&item=cette-carte-revele-quil-ny-a-pas-quen-belgique-que-ce-mois-davril-a-et-exceptionnellement-chaud&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 21/05/2014
Salut Guy, A propos d'Evere, j'ai de sérieux doute que l'OTAN se trouve sur le territoire d'EVERE. L'OTAN comme Unisys d'ailleurs, se trouve sur le territoire de l'entité de Haren; la ville de Bruxelles. Vu la proximité, il se peut qu'il y ai eu une influence sur EVERE.
Écrit par : Hubert | 26/05/2014
Exact.
En regardant la carte, ( https://plus.google.com/photos/104191234223077588730/albums/5998026606799915025/6010350452150545410?banner=pwa&pid=6010350452150545410&oid=104191234223077588730 ), la plus grande partie se trouve sur Haeren ou sur Woluwe Sint Stevens.
La nouvelle construction de l'OTAN sera elle totalement sur Haeren
Merci, pour la visite, cela fera une transition avec le billet de dimanche prochain qui parlera de l'OTAN
Écrit par : L'enfoiré | 26/05/2014
L'article parlait des langues françaises et néerlandaises utilisées dans la commune.
Apparemment, il y a des améliorations à apporter
http://www.evere.be/index.php/fr/component/content/article/52-rokstories/1178-lets-talk-shopping
Écrit par : L'enfoiré | 09/07/2014
Superb Website Sie haben hier, aber ich war neugierig fragen, wenn Sie irgend Diskussionsforen , die die gleichen Themen gesprochen decken diskutiert in diesem Artikel ? Ich würde wirklich lieben , um wirklich wie ein Teil sein Online-Community , wo ich bekommen kann feed-back kompetent Leute, die das gleiche Interesse teilen. Wenn Sie irgendwelche Empfehlungen haben Vorschläge, lassen Sie es mich wissen. Prost
Écrit par : kunststoffverarbeitungsmaschinen krauss maffei | 12/09/2014
Bonjour,
Pour ceux qui ne comprennent pas l'allemand, cela voudrait dire:
"Superbe site Web que vous avez ici. Mais je suis curieux et me demande, quand vous entrerez d'une manière ou d'une autre dans des forums de discussion qui couvrent les mêmes sujets discutés dans cet article ? Je deviendrais, vraiment, fervent, sur une Communauté en ligne, où je peux recevoir le feedback compétent des gens qui partagent le même intérêt. Si vous avez quelques recommandations ou des propositions, faites le moi savoir. Bien à vous "
Écrit par : L'enfoiré | 12/09/2014
Réponse: En fait c'est le cas. Mais c'est sur des sites francophones et pas allemands.
Je les site très souvent dans mes articles. Agoravox.fr est l'un d'entre eux.
J'y ai été rédacteur, commentateur et modérateur. Aujourd'hui, je n'y suis plus que commentateur.
Comme vous avez pu comprendre cet article, je ne vais pas le traduire en allemand.
Si c'est nécessaire, revenez-moi.
Guy alias L'enfoiré
Écrit par : L'enfoiré | 12/09/2014
Autre weekend de la fête de l'Iris.
Pourquoi pas une visite guidée dans les rues d'Evere que je connaissais depuis toujours mais vue par quelqu'un qui avait un regard différent avec l'architecture comme patrimoine?
Écrit par : L'enfoiré | 08/05/2016
L'enquête "Noir, jaune, blues et après" s'est intéressée à Evere
https://www.rtbf.be/auvio/detail_jt-19h30?id=2309577 (25:28-32:10)
ou son podcasté:
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/00/3946907544.MP3
Noir Jaune Blues et après? "Evere, c'est une famille. Tout le monde se connaît!"
JOUR 4
Vie de quartier(s)
Après quelques jours d'arpentage de cette commune méconnue, je commence à comprendre qu'il y a des vies de quartier. Picardy, Germinal, Destrier, Platon... à chacun son atmosphère. Dans le bas d'Evere, c'est la place de la Paix, avec ses anciens bistrots colombophiles, rachetés depuis par des Albanais , mais où les vieux Everois continuent à siroter leur bière en tapant la carte.
Germinal est une cité construite dans les année 50, à l’époque pour les familles des employés de la SABENA. Aujourd’hui, les barres sont occupés par des familles issues de l'immigration. Dans la petite maison de quartier, nichée au bas d'un immeuble, la commune organise une école des devoirs plusieurs fois par semaine.
Plus au centre, près de la maison communale, on se rapproche du chemin de fer et de l'autoroute urbaine du boulevard Leopold III. Gabrielle, une ancienne professeure de français de 80 ans, croisée chez le coiffeur, fulmine contre le manque de parkings. " Les horodateurs ont tout envahi, tout est payant et il n'y a même plus de place pour les riverains ! En plus, moi j'ai une patte folle!" Mais sous son casque et ses bigoudis, le regard est malicieux.
Gabrielle, une ancienne professeure de français de 80 ans, croisée chez le coiffeur, fulmine contre le manque de parkings.
Gabrielle, une ancienne professeure de français de 80 ans, croisée chez le coiffeur, fulmine contre le manque de parkings. - Le jeudi, c'est jour de fête pour les seniors du quartier Platon. Dans la maison de quartier, des mamans marocaines bénévoles préparent à manger pour un prix record : 5 euros pour un potage, une entrée, un plat , un dessert et le café. Les vieilles dames se laissent servir, peu leur importe que les dames-cuisinières portent le foulard. Samir, l'éducateur social, leur conte gentiment fleurette. Un voyage à Rome se profile. La commune veille à ce que les communautés se mélangent, et les âges aussi.
JOUR 3
le Prince et l'Exilé
Le soir tombe. Au bistrot du club de hockey White star, Flavio De Mello astique son bar. Ce portugais et toute sa famille tiennent ce lieu-culte d'Evere depuis 30 ans ! Le mardi, le prince Gabriel vient s’entraîner. Parfois, ses royaux parents l'accompagnent.
De l'autre coté du boulevard Leopold III, une activité d'un tout autre genre se produit chaque soir, derrière le Decathlon. Les bénévoles de la plateforme pour les réfugiés s'activent aux fourneaux. Ils s'apprêtent à recevoir pour la nuit les exilés qui n'ont pas trouvé de place en famille d'accueil pour la nuit. Les habitants d'Evere ne voient rien à redire à la présence de ce centre à leur porte. La plupart en ignore même l'existence.
JOUR 2
Devant l'entrée du Carrefour d'Evere, Nathalie fume une cigarette, nerveusement. Elle a 52 ans, travaille actuellement au "Drive", et chez Carrefour depuis 30 ans. Elle croise tous les jours les patrons de l'entreprise, dont le siège belge se trouve dans la tour au dessus du super-marché, un des lieux incontournables de la commune.
Noir Jaune Blues et après? "Evere, c'est une famille. Tout le monde se connaît!"
Noir Jaune Blues et après? "Evere, c'est une famille. Tout le monde se connaît!" - © Tous droits réservés
Elle préfère ne pas être enregistrée, ni photographiée. Depuis l'annonce de la suppression prochaine de 1233 emplois, une ambiance étrange règne dans les rayons. De l'angoisse, de la résignation déjà, pas de colère.."On demande juste à vivre, dit Nathalie, bien sûr, il faut s'adapter aux nouvelles technologies, à la digitalisation, à l'importance du bio, à la concurrence ! Mais là, cette épée de Damoclès qui nous menace, c'est juste inhumain.. On est dans l'incertitude, c'est dur. Qu'attendent-ils ? Que quelqu'un se pende ? Se tire une balle ?"
Un client se hâte sous la pluie qui crachine. Paul est médecin, et enseigne le Taï Chi Chuan, dont il est passionné. Ce très juvénile septuagénaire habite depuis presque toujours à Evere. Quand il était enfant, sa famille était la seule francophone du coin. Les agriculteurs flamands élevaient du chicon, les lapins gambadaient et les vaches paissaient à l'ombre des fermes. En 50 ans, tout a changé.
Les immeubles ont poussé comme des champignons. La population a changé. Une centaine de nationalités différentes cohabitent à Evere. La présence d'un Islam plus traditionnel inquiète les patients de Paul. "Les politiques n'ont pas vu venir" regrette-t-il. Lui, dont les deux arrière-grands-pères ont été bourgmestres d'Evere (donnant d'ailleurs leurs noms à deux rues de la commune) se dit déçu de la dérive agressive de la politique en Belgique. "Je ne peux plus regarder les débats à la télévision, les hommes politiques ne s'écoutent plus.. Ils s'aboient à la figure !" Le sage médecin ,adepte de philosophe orientale ,nous salue en souriant. Et peu importe le crachin du jour.
Jour 1
Dans le potager communautaire de la maison de quartier de la cité sociale Destrier, Christian assume pleinement son titre de Mr Energie. Ce père de famille de 9 enfants, congolais d'origine et belge d'adoption, est au chômage. Alors, il consacre son temps libre à la maison de quartier. Il a mis au point un système de récupération de l'eau de pluie qui permet d'approvisionner les sanitaires de la maison et l'arrosage du jardin. Les voisins, sceptiques, ont fini par croire à son projet, surtout quand il a décroché un budget de la ministre de l'Environnement de la Région bruxelloise pour des panneaux photovoltaïques. Christian, l'avenir, il y croit ! "Deux mondes s'affrontent, l'un véhiculé par un système archaïque, l'autre en train d'accoucher, discrètement, et basé sur la solidarité. Celui-là finira par prendre le dessus, lentement."
Noir Jaune Blues et après? "Evere, c'est une famille. Tout le monde se connaît!"
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A quelques rues de là, le mastodonte de l'immeuble du magasin Carrefour domine le boulevard Leopold II qui balafre Evere du sud au nord, de Meiser à Zaventem. Dans les toilettes du Lunch Garden, c'est Madame Chantal qui officie. 40 centimes pour un passage sur le trône, et un ballon pour les enfants sages.
Noir Jaune Blues et après? "Evere, c'est une famille. Tout le 36 ans qu'elle habite à Evere, dont 26 à travailler dans l'administration de Carrefour. A Madame Pipi, elle préfère le titre de "Dame de cour". " Ce travail d'appoint, c'est surtout pour voir du monde" précise-t-elle, même si'l faut bien arrondir les fins de mois. 1200 euros de pension, et 780 euros de loyer, il ne reste pas lourd pour remplir le frigo. Mais Madame Chantal ne se plaint pas. Elle habite la cité sociale Germinal, rebaptisée Everecity. "Il y a beaucoup d'étrangers, mais ceux de mon bloc ne font pas de misères. Le soir, je m'assieds sur un banc avec une dame marocaine, on papote, et si des gamins nous ennuient, je leur montre ma canne !" Elle se souvient du bon vieux temps, aux toilettes de l'Ancienne Belgique. "Les gens étaient mieux éduqués !". Un client passe, lui demande des nouvelles.. "Evere, c'est une famille" explique Madame Chantal. "Tout le monde se connaît !"
https://www.rtbf.be/info/regions/detail_noir-jaune-blues-et-apres-evere-c-est-une-famille-tout-le-monde-se-connait?id=9826422
Écrit par : L'enfoiré | 10/02/2018
« à Evere, les habitants regrettent un « esprit village » aujourd’hui disparu
«Avec mes voisins marocains, ça se passe bien»
http://plus.lesoir.be/139183/article/2018-02-09/noir-jaune-blues-et-apres-evere-avec-mes-voisins-marocains-ca-se-passe-bien#_ga=2.16001781.2121380194.1527524860-822060171.1527176675
Écrit par : L'enfoiré | 31/05/2018
Evere
A Evere, le port du masque est désormais obligatoire sur les marchés Deknoop et du cimetière de Bruxelles, mais également sur la chaussée de Louvain, la place Paduwa, l’avenue L. Grosjean, l’avenue L. Mommaerts, l’avenue du Cimetière de Bruxelles, l’avenue Platon, ainsi que sur le parking des magasins Medimarket et Trafic sur l’avenue Cicéron.
Dans le quartier Centre-Evere, ce sont l’avenue des Loisirs, l’avenue des Olympiades, la rue G. Kurth, l’avenue H. Conscience et l’avenue Notre-Dame qui sont concernées et dans le quartier Paix, la place de la Paix, la rue E. Stuckens, la rue de Paris et la rue Plaine d’aviation.
https://www.lesoir.be/315420/article/2020-07-26/region-bruxelloise-les-rues-ou-le-port-du-masque-est-desormais-obligatoire
Écrit par : Allusion | 26/07/2020