Pas de quartiers dans mon quartier à Evere (11/05/2014)

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C'est le moment choisi pour décrire où vit le citadin dans une des 19 communes de Bruxelles: Evere.

Préambule:

En 2013, je présentais "Le printemps, chez moi, c'est quoi". Mars 2013 avait affiché une température moyenne de 3 degrés, la valeur la plus basse enregistrée depuis 1981. 

Mars 2014, ce fut le record inverse, avec une moyenne de 14,1°C. Le 9 mars, une température supérieure à 20°C, avait été atteinte et jamais mesurée depuis 1833.

Ce samedi 10 mai, ce ne fut pas une journée à ajouter aux anales des températures extraordinaires.  

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La région bruxelloise à 23 ans, presqu'un quart de siècle et cela se fête.

Après  la Zinneke Parade avec pour thème "La tentation" en transitant au Food Truck Festival qui proposait des mets sans frontières, du hamburger bio aux insectes, on arrivait, au dimanche, à la fête de l'Iris avaient lieu dans le centre de Bruxelles.

De Bruxelles centre, récemment encore, j'en avais parlé.  

En parallèle, il y avait eu la Fête des Quartiers à Evere,

Faire un tour dans ma commune, de la décrire à une nouvelle occasion, quitte à s'en évader à une autre quand le trop plein de l'une était atteint.

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La commune d'Evere

Evere est une commune très excentrée, par rapport à Bruxelles-Ville. Citée la première fois dans un texte datant de 1120, sous le nom d'Everna. La commune se développe dans la vallée de la Senne sur la route de de Cologne. Les tailleurs de pierres s'installent près du cimetière de Bruxelles.0.jpg

24% de la population est d'origines étrangères (France, Italie, Pologne...)  

Le Bas-Evere regroupait de petites fermes mais, en 1943, beaucoup d'entre elles ont disparu en raison des bombardements visant l'aérodrome et la gare.

Le Haut-Evere, constitué d'un plateau, exploitait à l'origine des briqueteries.

C'est en 1954 que cette commune a rejoint la capitale bruxelloise.

Essentiellement rurale (carottes, navets, pommes de terre, puis cultures maraîchères) jusqu'à la fin de la 2ème guerre mondiale, cette ruralité s'est considérablement transformée ensuite avec l'augmentation de la population. Aujourd'hui, la surface bâtie atteint plus de 86% du territoire et moins de 10% de surface agricole.

0.jpgLa commune n'a pas de curiosités touristiques qui feront courir les foules. C'est évident.

Peu de chose à dire, donc.

Tout à sentir et à ressentir sur place car, en cherchant bien, il y a des choses qui sont à découvrir comme partout.

C'est la seule commune de la région bruxelloise qui a reçu le certificat de Cittaslown qui la mettrait dans un réseau de villes du bien vivre.

Evere compte 38.102 habitants sur une superficie de 5,02 km2, ce qui revient à dire qu'il y a 7.590 habitants par km2. L'architecte Willy Van Der Meeren s'y est distingué en concevant une construction en kit pour abaisser les coûts en conservant la liberté de moduler le plan au gré de la fantaisie des habitants à l'aide de panneaux libres. 

En 1954, le Bourgmestre Franz Guillaume avait initié le projet "Ieder Zijn Huis" ("chacun sa maison") sous forme d'un immeuble sur pilotis, inspiré de l'Unité d'Habitation dessinée par le Corbusier pour Marseille. Willy Van Der Meeren en sera l'artisan architecte.

A la tête, Rudi Vervoort, Bourgmestre depuis 1998, Ministre Président de la Région Bruxelles-Capitale, depuis 2013.   

Son statut de village a accueilli d'abord, le siège de l'OTAN (nous en reparlerons très bientôt). Le boulevard Léopold III et un train passe en parallèle à lui sont les colonnes vertébrales qui traversent la commune de part en part. Ce qu'on appelle le vieil Evere à l'ouest et le nouveau à l'est. "Vieil Evere" est à prendre chronologiquement. Le terme est loin d'être pris péjorativement.

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Un parcours à pied, en jogging ou à vélo s'impose.

0.jpgNotre visite commence à l'ouest, dans la partie la plus basse, à l'église Saint Vincent. Saint Vincent, le saint-patron de la commune et c'est là, où tout a commencé en 1120.

L'église ne démentira pas cette impression de village. Il s'agit plus d'une chapelle que d'une église. Elle rassemble une tour romane massive et avec à l'intérieur une nef classique, un mobilier baroque et des vitraux de Pierre Majerus.

En 1889, le couvent du Bon Pasteur y avait remplacé un ancienne propriété du XVIème siècle. 

Le Parc du Bon-Pasteur, devant elle, coincé entre la gare de Schaerbeek et la zone industrielle jouxte la réserve naturelle du Moeraske (dont j'ai déjà parlé), traversée par le ruisseau, le Kerkebeek et qui longe la voie ferrée. 

En remontant vers l'est, bien caché, un petit bâtiment en pierre du pays, appelé 't Hoevekede, date de 1630. Il a appartenu à la métairie De Vleugel, est actuellement réservé aux expositions des artistes ou à des fêtes.

Ce petit bâtiment historique est mixé sur la chaussée de Hacht aux maisons et buildings anciens ou modernes. 

Plus loin, un vieux moulin à vent a été construit en 1841, par Charles Van Assche, pour moudre les céréales. Les pales de 22 mètres d'envergure n'existent plus depuis 1886, la force du vent remplacée avantageusement par la machine. Les fonctions vont se succéder. Meunerie, jusqu'en 1911, fabrique de thermosiphons pour le forçage des chicons, tannerie, scierie, fabrique de boyaux pour la charcuterie, fabrique d'épice Oscar Tausig, jusqu'en 1983. Il a été restauré en 2008 pour devenir un musée du moulin et de l'alimentation. Amusant de s'apercevoir des choix des expositions. Passer de l'exposition qui parle du cannibalisme au "marché des saveurs", organisé le 18 mai prochain, si ce n'est pas par goût d'éclectisme et pour l'humour, qu'est ce que cela pourrait être?  

Le quartier Notre-Dame, entre 1920 et 1930, accueille le personnel affecté à l'aérodrome. Le style Paquebot a été choisi comme architecture avec des rêves de voyage.

En 1939, la Maison Communale s'y installait à la lisière avec ce style. Une grande fontaine, bien plus récente, très "moderne style" plastronne au centre de la place alors que, dans le jardin en face, de petites fontaines en technicolor jaillissent du sol pour le plaisir des enfants. 

Derrière la Maison Communale, comme Evere est la pionnière de la culture des witloof ou chicons, un petit musée du chicon avait pris place dans une ferme de 1891 au lieu dit "Geuzenberg", mais, il a été remplacé par un restaurant qui on l'espère à du chicon au menu.

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Le Chicon a une vieille histoire.

7.JPGLe chicon, connu comme "endives" en France, "witloof" en flamand occidental ("feuillage blanc"). 

Au début, les trois communes connexes de Schaerbeek, Evere et Haren, se partageaient l'essentiel de la production de chicons. Mais, l'urbanisation rapide des deux premières communes et la disparition des terres agricoles au bénéfice des habitations, ont rapidement fait de Haren, l'épicentre de la production des witloof. 8.JPGA tel point qu'une gare a été consacrée à l'embarquement de ce précieux légume à destination de toute l'Europe. Aujourd'hui, le chicon est moins amère que dans le temps. Je ne l'aimais pas dans ma jeunesse, aujourd'hui, j'adore.

Traversons ce grand boulevard Léopold III qui fait la jonction avec le nord de Bruxelles.

Passons à l'est, dans le "Haut-Evere", le "Evere nouveau".

La Communauté Européenne y a installé ses bureaux de traductions dans le quartier dit "Genève". C'est dire que cela a attiré une population en provenance de plusieurs pays d'Europe.

En face, les premières habitations sociales, classées, du Tuinbouw datent de 1922 dans le quartier Astrid qui l'entoure.

Un peu plus haut encore, entre 1934 et la fin des années 70, un vaste solarium avait permis de passer les dimanches au soleil par journées de beaux temps à la piscine. Une piscine communale existe encore, mais couverte, cette fois, dénommée piscine du Triton et sise au côté du parc du "White Star", où l'on joue au tennis, au hockey et du football.   

En 2012, dans la commune, il y avait 3900 habitations unifamiliales et 12.400 appartements faisant partie de 954 immeubles.  

Des bureaux, considérés comme trop nombreux alors qu'il y avait un besoin criant de logements, ont été, de plus en plus, transformés en habitations.

0.jpgLe building de bureaux dit "Le Genève", par exemple, a été complètement désossé et attend ses transformations. Cet endroit a été désigné, je vous le donne en mille, pour créer un clip de Stromae "La fête". Je m'en souviens encore, non averti, de loin, on entendait les cris sans en comprendre la signification, avec une moue presque fâchée, dénotant le désaveux du bruit anormal que cela engendrait. 

Le Tuinbouw, dénommé quartier "Genève", fait partie d'un mini-espace de maisons unifamiliales entrecoupés de bâtiments à étages multiples. Les noms de rues et de clos passent par toutes les variantes géographiques comme Kent, Algarve, Frioul, Petite Suisse, Péloponnèse, Andalousie, Frise...

S'y promener c'est faire du tourisme de proximité.

Les promoteurs de ces buildings gratte-ciel, ont des noms devenus inconnus, comme Etrimo, Amelincks, Iboc. Tous disparu après faillites. 

Mais on construit toujours ou on rénove avec d'autres noms de promoteurs comme, par exemple, Bouygue-Immobilier.

Ce n'est pas uniquement là que de nouveaux quartiers continuent la mutation d'ailleurs.

Les cimetières de Bruxelles, de Schaerbeek et de Evere prennent une grande partie de superficie de la commune.

Nous sommes sur un plateau en légère pente. L'Avenue des Anciens Combattants mène à une autre église, dédiée, elle, à Saint Joseph, sur la place Paduwa et la Chaussée de Louvain. Quartier commerçant oblige, qui partage un essor commercial avec la chaussée de Haecht.

Nous approchons aux limites de la commune avec l'autoroute qui la ceinture. 

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La langue et la région

Francophone et flamande.

Vendredi, Laurence Bibot nous apprenait comment elle avait approché la langue flamande, avec humour, au travers d'injures qui étaient très bruxelloises et très peu néerlandophones. Elle ajoutait "Le flamand, c'est comme le chicon au gratin, petit, on aime que le jambon, mais en grandissant on apprécie toute l'amertume". Elle ne savait pas si bien dire, sans même sous-entendre la commune d'Evere.

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Pas question de revenir aux problèmes communautaires, trop associés à la période actuelle, trop englués dans la campagne électorale.

Quant à moi, citadin depuis toujours, éverois depuis 42 ans, je me trouve à moins d'un kilomètre, des champs et de la région flamande. 

Avoir un parc, un jardin devant moi rien que pour la beauté des yeux, sans jamais avoir à trifouiller dans la terre, voilà ce qui me plait.

Cela ne veut pas dire, qu'il n'y ait pas de moyens de s'y intéresser à cette terre. De petits lopins de terre s'insèrent entre les habitations et un jardin écologique permet de se familiariser avec les techniques du compostage, de la culture de fleurs et de légumes. 

2.JPGÊtre citadin, c'est, évidemment, prendre des habitudes de confort, de jouir des animations et de pouvoir trouver tout ce qu'on cherche à proximité dans les magasins de grandes et petites surfaces.

Vendredi encore, à l'occasion de la fête de l'Iris, la RTBF se posait la question de savoir s'il y avait une identité bruxelloise. A en croire les réactions, cela allait en sens divers. Pourquoi en serait-il autrement? Bruxelles est un 'multing pot', rassemblé dans la Zinneke Parade de hier. 

Entre la Wallonie et la Flandre, certains bruxellois ne choisissent pas. Une assise entre deux chaises. On entend parfois dire qu’ils ne se sentent ni attaché à l’une, ni à l’autre, et qu’en cas de division du pays, ils préféreraient que leur ville devienne une sorte de district européen, "kiekefretters", urbains, riches de leurs différences, tant que cette ville-région garde une dimension humaine sans devenir une mégalopole.

Proche de la région flamande et la provenance de près de 20 nationalités différentes dans les immeubles complexes, si on ne peut avoir un esprit cosmopolite, comment l'aurait-on?

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Le passif   

Réaliser un équilibre entre ce qu'on veut et on peut faire, reste une obligation délicate dans ces cas de cultures multiples.

Le calme absolue, c'est une question de goût, on aime ou on n'aime pas.

Questionnés, les gens de l'environnement ressentent les mêmes plaisirs d'y vivre, malgré le bruit de la ville et les avions qui ont la malheureuse habitude de survoler la ville dès les premières heures de la journée.

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Quand on dit qu'il n'y a pas eu de danger selon Belgocontrol, lors d'un passage d'un avion à basse altitude, on se demande seulement s'il faut dire "Merci, pour l'info".

Les nuisances des avions ressortent des tiroirs au moments opportuns des élections. Par ici, à moins de 8 kilomètres de l'aéroport de Zaventem, on n'a pas attendu les élections pour en recevoir les échos.

Cette semaine, un coup de fil.

Une nouvelle enquête, tout à fait détaillée, celle-là, sur le sujet des nuisances du Léopold III et du bruit occasionné par les avions.

0.jpgQuant aux suites à y donner, ne vous inquiétez pas, tout va rentrer dans l'ordre après les élections. Enfin, tout dépend s'il y a du vent, s'il y a des pilotes qui n'aiment pas trop se faire remarquer.

Ce n'est pas encore demain, que l'on aura des avions à décollage vertical dans l'aviation civile.

La mobilité, un sujet qui reste préoccupant quand une commune se trouve excentrée.

Le projet de métro vient seulement de trouver son tracé définitif. Le choix s’est finalement porté sur la variante qui passe, à Schaerbeek et Evere par les places Liedts, et Collignon, sous la rue de Waelhem, le square Riga, la rue du Tilleul, la place de la Paix et Bordet.

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"Pas de quartiers dans mon quartier", disait le titre.

J'explique.

Bien sûr qu'il y a des quartiers différents dans la commune.

J'ai récemment décrit Molenbeek qui donnait une impression de ghettoïsation des populations. En 2011, je parlais de Schaerbeek, commune qui jouxte Evere et fait partie de la même zone de police.

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Ici, avec les 18% de populations étrangères, tout s'imbrique sans véritables problèmes entre riches et pauvres, autochtones et allochtones, habitants de maisons particulières et habitants de tours de plusieurs étages.

La commune est une entité à part entière.

Faut pas rêver, tout n'est pas luxe, calme et volupté ni à Evere, ni à Bruxelles.

Vivre en ville, c'est apprendre à vivre au mieux entre des communautés diverses. Pour cela, il y a différentes manières d'y arriver.

La ville de Bruxelles est à un carrefour de tout ce qui peut s'imaginer, de tout ce qui peut arriver. Une plaque tournante, quoi.

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Par le ring, une des autoroutes belges non payantes, servent de transit aux camions pour toutes les destinations.

Les problèmes de Bruxelles sont clairs: mobilité, enseignement et chômage. Philippe Delstanche tentait de répondre aux auditeurs.

Après Bruxelles, pas belle en 2013, ce fut  Bruxelles, bruyante et embouteillée, comme l'écrivait Jean Quatremer

Oui, je sais, à la campagne, tout est plus vert, plus silencieux, plus... On y nagerait dans un grand bassin de l'écologie avec l'odeur du purin qui remplace celui du bitume. Un "délice pour citadins" avertis.

Cette semaine, le téléfilm "Ma vie au grand air" sur France3, exprimait cette opposition entre les rats des villes et les rats des champs. Le choc des citadins qui entrent en "séminaire" dans la vie de campagne et reçoit, en prime, le chants des petits oiseaux.

Les cancans, les rumeurs, le bouche à oreille des villages, font partie des premières constatations.

Si vivre en ville s'apprend, il en est de même à la campagne.

0.jpgCe qui m'inquiète le plus à Evere, ce n'est pas le prix au mètre carré qui, même cher, est encore sous-évalué par rapport à d'autres grandes capitales comme Paris, mais le nombre de maisons de repos, de homes pour vieillards, de séniories. On en dénombre huit (dont un en construction) sur ce territoire de 5 km2, cela pour un peu plus de 17% de populations au dessus de 65 ans (site internet). En sus, pour compléter quatre cimetières.

Faudrait-il avoir peur que la commune devienne la Floride de Bruxelles?

Le véritable secret d'une réussite à la recherche de son lieu de résidence, c'est d'avoir la campagne intégrée dans la ville rien que pour la beauté des yeux.

C'est aussi garder un coin d'esprit et de rêves qui le font penser tout en conservant la valise à proximité quand l'envie vient d'aller voir ailleurs si l'herbe y est plus verte.

Samedi, il drachait, pardon, il pleuvait des cordes.

Ce fut exactement, le même jour et le même temps pourri qu'il y avait 42 ans plus tôt, quand l'enfoiré mettait la bague au doigt de l'enfoirée. 

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Hier soir, une autre coïncidence, le théâtre.

Le "Mariage de Mademoiselle Beulemans" au Théâtre des Galeries. Un triomphe. Les répliques sont tellement connues que les spectateurs semblaient répéter les rôles avant les acteurs.

Parmi les spectateurs, une standing ovation avait été lancée à un couple qui venait de se marier dans la journée. 

0.jpgLa pièce fut une occasion de retrouver l'accent du terroir et, qui sait, peut-être aussi, celui du tiroir d'un patron de la gueuze "La mort subite".

La soi-disant duel de la semaine dernière aurait pu avoir le même titre énigmatique que le livre "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" à une nuance près, que ce n'était pas des patates, mais des chicons, de la chicorée. 

"La fête de l'Iris, c'est entre discours de fête et paroles de campagne", Rudi Vervoort ne croyait pas si bien dire.

Pas de quartiers dans mon quartier?

Si, plein, mais tous s'harmonisaient? 

C'était la fête, c'était ma fête. 

Allez, une fois, mettez-vous.

Placez vos lorgnons sur votre blafture.

Regardez les vieilles photos et mes photos de mes promenades à Evere.

Pas sûr que ces photos rappelleraient la ville à Daniel Balavoine quand il arrivait en ville...




 

L'enfoiré,

 

Citations:

1.JPGMise à jour 10/2/2018: L'enquête "Noir, jaune, blues et après" s'est intéressée à Everepodcast

 

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9/9/2020: Histoire et 900ème anniversaire de Evere

0.JPGEn l'an 1120, Burchard, évêque de Cambrai, a fait don des autels du territoire d'Everna et de Scarenbecca dans un acte au chapitre de Soignies. C'est la toute première fois qu'Evere, sous le nom d'Everna, est mentionnée dans l'histoire.

L’origine du mot « Evere » demeure un grand mystère : « ever » signifie « sanglier » en néerlandais (et le village d’Evere avait assurément une ardeur d’avance), il semble néanmoins que ce ne soit pas ce remuant mammifère qui a donné son nom à notre commune. C’est peut-être la proximité de la Senne qui est à l’origine d’un lieu-dit « Abrona » (signifiant « passage d’eau » en celte) qui serait devenu « Averna » et ensuite « Everna ».

Bien qu’il y ait probablement eu des habitations sur le territoire avant cela, il ne reste que peu d’informations à ce propos. Cette année marque donc le début de l’histoire d’Evere en tant que communauté.

Passant des mains d’un seigneur à un autre, citons son appartenance au comté de Louvain et Bruxelles pendant un temps, puis son rôle de fief du Duché de Brabant. Entre autres, puisque ces passations furent nombreuses au cours de l’histoire.

Il semble que le premier seigneur d’Evere soit Henri de Boutersem qui autorisa les habitants du village d’Evere à moudre le grain en 1298. C’est la révolution branbançonne de 1789 qui mettra fin à la seigneurerie d’Evere. Le dernier seigneur d’Evere fut le vicomte Adrien Walckiers de Tronchienne (dont les armoiries, 2 aigles sur un rocher furent intégrées dans celles de la commune).

Principalement à vocation agricole, la petite population éveroise de l’époque se composait principalement de maraîchers. Les célèbres navets d’Evere font la réputation du village jusqu’à la cour de Louis XV qui ne veut sur sa table que les « incomparables »navets d’Evere. Ce sera ensuite l’essor des céréales (qui explique la construction du moulin d’Evere en 1841). Mais les importations massives de céréales des USA et de Russie à la fin du 19 ème siècle obligent les agriculteurs à se réorienter vers l’horticulture et la culture du chicon, dit « witloof », qui fera la reconnaissance du territoire dans le dernier quart du 19 ème siècle.

Se relevant après plusieurs déboires suite aux guerres, Evere commença à s’industrialiser en 1919 suite à l’implantation du premier aérodrome national sur le territoire de Haren.

Mais le vrai boum urbanistique, qui entraîna la disparition de la majorité des terres agricoles, eut lieu après la Seconde Guerre Mondiale suite à une forte explosion démographique.

En 1954, Evere rejoint (avec Ganshoren et Berchem Saint Agathe) les 16 autres communes bilingues de Bruxelles, ce qui lui permit d’obtenir un statut et une administration bilingue, que vous connaissez tous aujourd’hui.

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La commune d'Evere fête en 2020 ses 900 ans d'existence. C'est l'occasion de vous faire découvrir les secrets d'une commune qui s'est profondément transformée au cours des deux derniers siècles, célèbre pour sa culture du navet puis du chicon, pour ses briqueteries, ses nombreux cimetières, l'histoire du premier aéroport national, et bien d'autres particularités à découvrir, dont ses nombreux itinéraires cyclables. La balade est illustrée par de nombreuses photographies anciennes...

L'Heure H raconte ce qui s'est passé  le scandale de l'Affaire d'Evere en 1871, où un double homicide choquant éclate dans une maison d'aliénés. Laurent Dumoulin, tapissier récemment réinterné, commet l'irréparable en tuant à mains nues ses compagnons de chambrée. Le directeur tente d'étouffer l'affaire, mais le procureur du roi, Théodore Heyvaert, découvre l'horreur sept semaines plus tard. L'enquête révèle des maltraitances cachées, impactant le système de santé mentale en Belgique
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