Le paradigme du partage (17/05/2015)

0.jpgParler de partage, c'est se demander quoi partager, avec qui, comment et pourquoi à la recherche d'un nouveau paradigme. Qui se ressemble s'assemble... en général.

"Partageons sans compter", une affiche publicitaire d'un fournisseur d'accès à Internet et aux télécommunications donne déjà quelques questions-réponses. 

Partager quoi : des outils qui permettent de communiquer.

Partager avec qui : en famille.

Partager comment : avec le plus de plaisir.

Le "sans compter" fait penser que le côté financier pour que cela se réalise, n'est pas essentiel.  

...

0.jpgDans la vraie vie des adultes, cela ne se passe pas aussi facilement.

L'Europe s'est créée avec un esprit de communion entre les peuples. Théorie et pratique ne se rencontrent pas.

Les suites sont tout aussi différentes que la perception des faits en fonction d'un ensemble d'individus se connaissant et proches par rapport à un autre qui ne le serait pas.

L'empathie et l'altruisme est directement proportionnel à la proximité.

Plus, l'éloignement augmente, moins ces deux sentiments disparaissent. Cela fait partie de l'inné et se reflète à l'enfance.

Ceux qui se ressemblent, s'assemblent, en général.

En général, car les expériences de vie par la politique vont parfois changer les choses.

La possibilité de la réciprocité n'intervient plus par la possibilité de la coopération. 

Le "diviser pour régner" va bouleverser ces sentiments d'altruisme. 

Les nationalismes des États se sont réveillés un à un. L'envie d'aider quelqu'un qui est dans les difficultés quand on les voit, augmente de manière presque automatique.

Marcel Sel en parle avec humour. 

Je n'en dirai pas plus----- >

Un documentaire de ARTE se pose la question entre "Libre-échange ou Libres Citoyens"

Arnaud Zachari en parlait récemment à la radio : podcast

"Le traité transatlantique qui se négocie actuellement entre Bruxelles et Washington suscite les inquiétudes : des choix politiques fondamentaux seront-ils sacrifiés sur l'autel du libre-échange ?".

Depuis plusieurs années, l’Europe et les États-Unis négocient dans l’ombre un "Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement" (TTIP, ou Tafta).

Cet accord, aboutissement d’une longue série de traités antérieurs, devra graver dans le marbre les normes des relations commerciales entre les nations occidentales. L'objectif : mieux les armer pour contrer le poids grandissant de pays tels que la Chine ou l'Inde. Le Tafta touche des domaines aussi variés que l’accès aux médicaments, la sécurité alimentaire, la culture ou le règlement des litiges entre États et entreprises. Des deux côtés de l’Atlantique, les politiques font miroiter les opportunités offertes en matière de croissance, de concurrence et d’emploi pour les 800 millions de citoyens-consommateurs de cette nouvelle zone de libre-échange.

Les critiques sont nombreuses et virulentes : en faisant tomber les barrières réglementaires (brevets, normes environnementales, sanitaires, de sécurité), le traité protégerait avant tout les grandes entreprises et leurs actionnaires, au détriment des populations et de leurs droits civiques, notamment en matière de protection de la vie privée. Certains crient au déni de démocratie et au sacrifice des souverainetés nationales. La mise en place de tribunaux d’arbitrage pourrait ainsi faire condamner les États refusant la culture des OGM ou l’exploitation du gaz de schiste. Quel avenir alors pour les choix culturels ou environnementaux de la vieille Europe et de ses démocraties ? 

Là, le discours du partage change puisqu'il y a une impression de perte des acquis et une impression d'être arrivé à un niveau trop élevé pour que cela fonctionne sans énormément de problèmes.

On serait prêt à échanger mais pas tout et pas avec tout le monde. On veut garder sa suprématie et ne pas éparpiller sa raison d'être : son know-how.

Donc, nous sommes loin des idées qui prévalaient pour créer un paradigme du partage cohérent parce que cela nécessiterait un investissement personnel trop important.

Le commercial n'a pas pensé au niveau sociétal et social qui ont des acquis à faire prévaloir.  

... 

Sociologique et idéologique

0.jpgL'idéologie de gauche, marxiste, léniniste, communiste qui ont mené à la dictature stalinienne. Annihilée par une coup de bluff de Reagan en 1989. Il n'y a plus que la Corée du Nord qui persiste et signe avec ses dérives, ses huis clos et ses "on-dit".

Aujourd'hui, le capitalisme et le libéralisme qui mène par ses excès au libertarianisme, sur la sellette à cause de ses inégalités qui se creusent dans une sorte de "westalgie".

La Russie repart en court-circuitant les deux dans un mélange tout en se séparant de la voie occidentale tandis qu'un néo-capitalisme prend forme dans les pays d'Extrême-Orient.

Une nouvelle forme de collectivisme à la recherche d'un nouveau paradigme.

"Moderniser le capitalisme en y donnant accès à tout le monde", "Démocratiser le capitalisme par le crowdfunding dans une participation dynamique économique en profitant de l'expert individuel et de l'intelligence collectivecomme je le lisais dans l’Écho du weekend.

Un billet de Peter de Kayser parlait des "Hamburger jobs". Des jobs d'emplois non qualifiés qui pourraient mieux s'inscrire dans les budgets publics pour alléger ou réduire la pression fiscale plutôt que de rester sur le carreau.  

...

Paul Jorion avait écrit "Le capitalisme à l'agonie".

Invité à "Mortelle espèce humaine" disait : "j'ai essayé de lancer un cri d’alarme, d’appeler à une mobilisation générale pour essayer de sauver l’espèce. J'ai jouer les Cassandre pour alerter, pour qu’on se mobilise, pour changer de cap, parce qu’on ne peut pas continuer longtemps sans se préoccuper à :

Donc le besoin de partage existe.

0.jpgConfronté à Bruno Colmant qui faisait partie de mon article précédent, Paul Jorion cherchait avec lui une voie médiane dans "Penser l'économie autrement"..  

Le 15 février, Paul Jorion pensait tout haut et faisait réfléchir. 

Le résumé pourrait être : Les riches et les puissants n’ont pas seulement une sexualité, ils ont aussi énormément d’alliés, volontaires ou payés pour. Les penseurs et les philosophes comme Schopenhauer, Nietzsche, Freud, Lacan ont tenté l'expliquer. Notre responsabilité et les actes que nous posons sont beaucoup plus décollés de la capacité que nous avons à en décider. L’inconscient mène la danse tandis que la conscience a le pouvoir de s’apercevoir, après coup, ce qui s’est passé. La dynamique d’affect est renforcée dans le sens de la satisfaction, du plaisir, de la sérénité tandis qu'en décalage, il apporte un problème. En décalage avec l'action, la conscience n’arrête pas de dire : « Ce n’est pas ça qu’il fallait faire ! » pour établir une responsabilité avec les questions :

Si nous voulons vivre dans des petites bandes de cinq personnes, il y a un certain nombre de choses qui sont possibles et d'autres non.

Ce que la société peut tolérer comme morale se retrouvent dans les lois qui parlent essentiellement des choses qu’on ne peut pas faire.

Dans un cadre de méconnaissance, une responsabilité est liée à une intention qui, en fait, n’existe pas et qu'il il faut reformuler en termes d’adhésion, de coïncidence entre la personne qu’on est et ce que la conscience, s’imagine être.

On ne peut pas juger quelqu’un sur quelque chose dans un cadre qui n’est pas celui dans lequel l’accusation porte mais dans le cadre qui correspond au comportement qu’il a, et non de manière auxiliaire, adventice, approximative du point de vue de ce que la société peut tolérer sans compassion. Être content de la personne qu’on se constate être, c’est le plus grand bonheur qu’on peut avoir mais il faut néanmoins conserver de la sympathie pour celui qui n’arrive pas à être la personne qu’il voudrait être.". 

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Les idées de écrivains et philosophes: 

0.jpgJerome Rifkin dans son livre "La Nouvelle société du coût marginal zéro".

"Les règles du grand jeu de l'économie mondiale sont en train de changer. Un nouveau paradigme qui va tout bousculer est en train de s'installer : les communaux collaboratifs où la valeur d'usage prime sur la propriété. Implantés avec l'autopartage, le crowdfundings, les A.M.A.P., le couchsurfing, les producteurs contributifs, d'énergie verte, ces communaux s'engagent dans les aspects profondément sociaux de la société. Rendu plus pertinents par le développement de l'internet des objets, ils optimisent les valeurs et les principes qui animent cette forme d'autogestion institutionnalisée, matérialisée par des milliards de capteurs disposés sur les ressources naturelles, les chaînes de production, implantée dans les maisons, les bureaux et même les êtres humains en alimentant en Big Data, un réseau mondial intégré dans un système nerveux planétaire. En parallèle, le capitalisme, miné par sa logique productiviste, marginalise le coût d'un bien ou d'un service et devient quasi nul, tarissant le profit, la sève qui fait vivre le capitalisme. 

0.jpgL'ère capitaliste d'abondance arrive à sa fin. La concurrence se tend vers la coopération dans une société intelligente, durableLa société, plus intelligente via Internet, passerait plus de temps dans le MOOC qu'à l'école qui ne suit pas à la même vitesse l'évolution du monde. Les travailleurs deviennent tous jetables remplacés par l'automatisation des processus régis par des flows. La libre génétiqueLe plein emploi obsolète comme cela l'a été dans le passé pour l'esclavage et le servage. La propriété rendue accessible, virtualisée et modélisée. Les oligopoles comme Google, Facebook, Twitter ne serait plus des entreprises de pub et deviendraient un capital social non-lucratif tel que Wikipedia dans une économie de partage entre e-patients. L'humanisation de l'esprit d'entreprise dans un pear-to-pear et un win-win. L'Homo empathicus dans une conscience biosphérique peut rester hybride et le tout-numérique ne lui fait pas peur et, en plus, le servirait. 

0.jpgNaomi Klein, connue pour son livre de constats "Stratégie du choc" remettait le couvert dans "Tout peut changer"

"Notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Nous ne pouvons infléchir les lois de la nature, mais nos comportements, en revanche, peuvent et doivent radicalement changer sous peine d’entraîner un cataclysme. Pour Naomi Klein, la lutte contre les changements climatiques requiert non seulement une réorientation de nos sociétés vers un modèle durable pour l’environnement, mais elle ouvre aussi la voie à une transformation sociale radicale, transformation qui pourrait nous mener à un monde meilleur, plus juste et plus équitable. Tant par l’urgence du sujet traité que par l’ampleur de la recherche effectuée, Naomi Klein signe ici son livre sans doute le plus important à ce jour. 

0.jpgLe livre de Michel Bauwens "Sauver le monde" dit que nous ne vivons pas une époque de changement mais un changement d'époque. 

Son cheval de bataille est aussi le pair à pair (P2P Peer to peer) pour contourner la logique de fausse abondance matérielle et la rareté artificielle de l'immatériel. L'Open source, le crowdfunding, l'économie collaborative font aussi partie.

Le conformisme va du côté de l'individualisme.

L'idée vient alors de "Changer d’ère pour entrer dans le temps de la fraternité"

La fraternité va avec la solidarité, mais dernière n'arrive entière que lors de désastres naturels ou face à la maladie.

...

Que voit-on en général dans la pratique?

Que l'on déplace les problèmes sur les dirigeants, sur leur charisme déficitaire qui choisissent une politique de l'autruche.

Les hommes politiques n'auraient plus de stature d'Hommes d’État aujourd'hui dont ils ont le souvenir.

Les Français pointent souvent De Gaulle et les Anglais, Churchill comme exemples à suivre et qu'ils ne retrouvent plus.

Aujourd'hui, en Allemagne, Angela Merkel est souvent pointée comme la femme la plus puissante dans le monde.

Les hommes politiques en deviennent des "punching balls".

Tout n'est souvent qu'associations temporaires et de déni de vérités idéologiques pour étouffer nos peurs existentielles en se concentrant sur des défis directs ou en différés, sur les concentrations de tâches simples en tentant d'oublier les complexités.

La phrase de Kennedy revient : “Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.”. 

Nietzsche disait « La musique a trop longtemps rêvé ; nous voulons devenir des rêveurs éveillés et conscients. » qui y voyait la transition de l'homme de ses origines jusqu'au 'surhomme' et qui a été repris par Richard Strauss dans un poème philosophique "Also sprach Zarathoustra".

...

"Ensemble, même si l'on est différent"

Cela se complique...

Pour réussir un tel choix de société, tout serait dépendant de la confiance entre ses membres, de la réponse à la question de savoir si être ensemble apporte plus d'efficacité, d'intérêts par le pluralisme d'idées qui donnerait aux participants l'impression d'acquérir plus d'avantages que d'inconvénients en associant les différences de points de vue de chacun.

Ça, ce n'est pas gagné d'avance.

Le pluralisme crée les antagonismes.

Cultures, religions, manières de vie s'opposent et seul le goût du risque peut outrepasser les craintes de ratages.

Dans le paradigme du partage, on associe généralement le socialisme et les préceptes altruistes de l’évangile.

Mais le libéralisme en dehors des principes religieux, pousse également à se plier à un esprit d'équipe.

La dernière phrase "Passer de la verticalité d'une organisation à l'horizontalitéest-ce que ce serait plus vert que gris ?" de mon article précédant "Une semaine en nuances vert de gris" porte à réflexions.

Comme je l'écrivais, le management préconise de déléguer et de répartir les tâches parmi les subalternes pour leur apporter la motivation et accélérer les processus de partage.

Ce serait faire fi des différences de personnalités. 

Quand déléguer peut-il fonctionner le plus souvent ?

0.jpgQuand la limite d'acceptation n'est pas dépassée.

Quand l'efficacité s'associe à un bénéfice en commun.

L'inefficacité pousse à la vacuité et à décliner l'invitation à la participation.

Il y a un hic. 

Déjà dans les fusions de sociétés commerciales que j'avais décrites. Un point de non-retour qui ne se résout que par la scission. 

En surnombre dans une entreprise, les processus retardent la fin et ne justifient les moyens. Alors au lieu de gagner du temps, on en perd dans ce que les anglophones "business minded" appellent "overhead".

Dans le partage de l'information, l'inefficacité peut aboutir à trop d'infos qui tue l'info.

0.jpgLa réaction naturelle est de s'enfuir et non de corriger les problèmes. 

Il y a ceux qui savent et aiment travailler seuls, qui prendront des initiatives et n'auront pas besoin de chef en se réfugiant derrière des intuitions, des impressions et des expériences. Dans ce cas, on peut envisager une organisation horizontale.

Pour les autres qui n'agiront pas sans un ordre d'exécution précis, sans l'esprit d'équipe, l'organisation verticale et pyramidale s'imposerait.0.jpg 

La société a considéré, depuis toujours, que l'homme avait besoin d'un tuteur et d'une organisation verticale et pyramidale.

En résumé, si le fait de se retrouver à plusieurs peut permettre d'apporter plus rapidement une solution à un problème, le paradigme de partage se conçoit parfaitement, mais, un ou plusieurs lien(s) fort(s), une ou plusieurs affinités qui apporteraient un intérêt intellectuel, culturel, moral, financier, sentimental ou sexuel, le consoliderait.

"Peace, Love et plus si affinités" comme dira demain le film présenté à la télé belge.


... 

Scientifiquement vôtre

D'un côté, l'électricité nous apprend que des pôles de mêmes signes se repoussent.

Heureusement qu'il y a des isolants !!!

Sinon, des caractères trop similaires se repousseraient en mal de diversité. 

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D'un autre côté, l'axiome de choix avec plusieurs étages imbriqués se retrouve dans la théorie des ensembles et en photographie lors de la fusion des couleurs. 0.jpg

Les points qui se trouvent à l'intersection d'entités différents et qui répondent à tous les critères de choix, sont statistiquement peu nombreux. 

Les couleurs se marient par addition pour former, à l'intersection, la lumière blanche alors que par soustraction, elle donne le noir.

Cela sans oublier qu'il existe des millions de couleurs générées avec la complexité des assemblages.

 

La chanson "S'il suffisait d'y croire" me revient à l'esprit :

C'est peut-être ça la différence entre l'idéaliste et le réaliste. 

0.jpgCe samedi, c'était la 20ème "Belgian Pride". On ne parle plus de 'Gay pride'.

Un bon exemple d'acceptation de ceux qui ne sont pas des copies conformes à nous-mêmes.

Ce 17 mai est la journée de lutte contre l'homophobie.

Photos de la préparation à la Belgian Pride (ou une histoire résumée)

Le GD de Luxembourg vient d'autoriser le mariage et de l'adoption pour tous. Un symbole qui en efface celui de son premier ministre homosexuel s'est marié.

A la semaine prochaine, pour les conclusions... 

 

L'enfoiré,

 

PS: La suite et la fin de l'aventure, la semaine prochaine.

 

Citations :

 

03/06/2015: le billet de Thomas Gunzig parlait d'un autre paradigme du partage: des enveloppespodcast

 

0.jpg15/06/2016: Total rachète Lampiris

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