Erdogan 1er, Roi des Belges ? (02/06/2015)
Préambule de l'enfoiré: Alain Sapanhine vous a déjà parlé du Laos où il habite depuis 4 ans. Bruxellois d'origine, il a aussi donné son opinion sur Bruxelles que j'avais adouci le lendemain. Il reste comme "Belge du bout du monde" à l'écoute de ce qui se passe dans ce petit pays nommé "Belgique". La Turquie, je connais pour y avoir été quelques fois. Cela m'a permis d'écrire deux articles sur le sujet: "Des trucs pour les Turcs" de 2006 et "Cap en Cappadoce" de 2012 dans lequel je suivais l'évolution. "Erdogan, popstar d'un soir à Hasselt" et "Les dessous de l'éviction de la turque", deux articles qui viennent en appui de son texte. Ce matin, Georges Dallemand du même parti CDh revenait à la charge en disant "Au CDh, personne ne peut tenir des propos négationnistes".
Mais, je laisse la parole à Alain qui a une vue extérieure qui me paraissait intéressante.
Préambule de Alain Sapanhine: Cet article a été soumis hier en modération sur Agoravox. Il a directement obtenu le nombre de votes de parution requis moins un, rien qu'un. Et ce matin, il ne paraît pas. En revanche, un article du PC français passe la barre en moins de 10 minutes. Presse libre, vous avez dit bizarre ? Les forces obscures... Merci au Miroir de l'avoir diffusé.
Les nouveaux démons nationalistes belges. Bonne nouvelle. Pour une fois, il ne s’agit pas des continuelles chamailleries entre francophones et flamands…
Ce sont les rapports entre la Belgique et ses concitoyens d’origine étrangère.
La catharsis, le boomerang.
Avec la Turquie. Un pays qui voulait être européen, soit dit en passant.
Ce conflit divise tout le lanterneau politique belge. Il concerne la notion de génocide. Ou plutôt la notion de reconnaissance d’un génocide, celui du peuple arménien.
Il y a si longtemps, me direz-vous. Est-ce encore la peine d’en parler ? De culpabiliser la société turque d’immigration pour des actes purement ottomans ?
Justement : purement ottomans !
Peu avant sa réélection, Erdogan a réuni plus de 14.000 Turcs déchaînés … à HASSELT en Belgique !!!
A titre indicatif, l’extrême-droite flamande n’en a jamais réuni plus de 4.000. DE bons Flamands de sang pur qui tiennent d’ailleurs aujourd’hui les rênes du pouvoir. Le FN version Vlaandeen, un peu plus Waffen-SS, mais là n’est pas le sujet.
14.000 Ottomans belges, pardon Turcs ont accueilli leur Président comme une rock-star à Hasselt.
Alors qu’ils ont AUSSI – SURTOUT – D’ABORD la nationalité belge.
Barrez la ou les notions qui vous semblent inutiles. Oui, oui !
Veinards de Turcs qui peuvent voter deux fois. Loup Gris chez eux et démocrate en Belgique. Un peu de poivre, un peu de sel.
Ils sont nombreux les Turcs belges. Il est normal qu’ils attisent les convoitises, c’est un fameux réservoir de voix. Comme les Cubains de Miami… Faut qu’on les caresse dans le sens du poil, la reconnaissance viendra du vote.
Nos méchants partis étaient à l’affût. Un des 19 Maires de la Capitale de l’Europe est turc …turc et socialiste belge. Madame Mahinur Ozdemir st Conseillère d’un parti qui participe à la Majorité régionale bruxelloise est aussi turque …turque et humaniste belge. Pour bien le faire savoir, elle siège depuis toujours en portant un foulard.
C’est singularisant., vous comprenez ?
Jusque là, cela va encore. Avec votre système électoral par circonscriptions, cela ne risque pas de vous arriver avant longtemps. Quoique, quoique…
Et bien, cette brave dame NIE le génocide. Elle ne dit pas comme certains coreligionnaires et d’autres que c’est du passé, qu’on ferait mieux d’enterrer tout cela. Que la notion – d’ailleurs non appliquée partout - de génocide est du passé, un crime devenu universel..
Aujourd’hui, le génocide, c’est l'aller sans retour pour La Haye. Enfin parfois. Pas trop souvent, seulement si on est perdant…
Non : notre égérie nie le génocide arménien ! En fait, il n’y aurait pour elle d’autre extermination programmée que cellle - point encore perpétrée - contre les siens.
Et son Parti « humaniste « qui tenait à son intitulé ( ex-catho ) qui lui doit une partie de son succès l’en a donc foutue dehors. Elle file avec ses mandats, ses 16.000 voix de préférence, sa conscience et la preuve ambigüe qu’être belge aujourd’hui ne l’empêcha pas d’être Turque d’abord. Pardon, ottomane d’abord.
En Capadoce, en Anatolie, toutes les églises sont brûlées et pas un seul minaret.
La foudre, vous comprenez ?
La foudre divine. Demandez à l’EL de vous livrer sa version la plus parachevée.
A Erdogan aussi. Il pourra vous renseigner, c’est un copain.
Et nous les Belges qui n’avons qu’une seule nationalité, que pense-t-on de tout ça ?
C’est variable… Du point de vue du Droit, Madame Mahinur Ozdemir est belge. Du point de vue de l’intégration à une société qui lui a donné la fonction d'élue du peuple, elle l’est beaucoup moins. Mais le fait est là : nous lui avons donné le droit de parler en notre nom et voilà qu’elle en profite pour remettre cette notion de citoyenneté dans le tiroir du dessous.
Erdogan l’a félicitée : elle n’a pas à obéir aux diktats de son Parti belge, c’est une héroïne déguisée en femme de ménage, ue vraie fille du peuple.
Dernière nouvelle : Khemal Attaturk vient de démissionner de l'UEFA...
Les Kurdes, les Chrétiens, Charlie Brown, les Chiites ne sont pas de sa race. Que dis-je, de sa confession.
Tant qu’à travestir ou revisiter l’Histoire…
La loyauté parallèle des élus issus de l’immigration, précise en douceur le plus grand journal francophone qui, bien embêté, n’ouvre pas ses colonnes aux lecteurs sur ce sujet précis. Le pouls du peuple n'a pas le droit de fonctionner, reste Agoravox.
Et voilà que cela se complique ! Des élus socialistes, écolos et autres la soutiennent. Les anathèmes volent, les strapontins restent.
C’est la chenille qui redémarre, le monde de gauche fonctionne à l’envers.
Et le citoyen dans tout cela ? On le lit entre les lignes. Quelque part il a le sentiment que le particularisme finira par l’emporter sur le général. Ouille, avec notre système proportionnel, le Parti ISLAM tapi dans l'ombre de la démocratie ouverte vient de trouver sa tête de liste lors des prochaines élections générales.
Deviendra-t-il un jour assez puissant pour bloquer toute majorité ?
Allez savoir.
Non Madame Ozdemir, vous n’êtes pas belge. Nombre d’immigrés turcs et d’ailleurs qui, comme vous, ont fait le choix de vivre en Belgique respectent nos valeurs, celles qui veulent entre autres que le génocide planifié soit une notion universellement impardonnable parce que nous vivons dans une société ouverte à tous les peuples.
Vous pas. Retournez d’où vous venez, je vous prie.
Alain Sapanhine
Mise à jour: l'article a été publié en fin de journée sur Agoravox.
Commentaires
Bonjour Guy, bonjour à tous tes lecteurs.
A la différence de nombreux blogs, parfois intéressants, qui livrent au grand public la pensée de leurs auteurs, le Miroir est en continuelle adaptation et reprend, parfois bien plus tard, toute une série de commentaires ou articles de journaux qui concernent le sujet abordé.
Cela lui donne une fraîcheur sans cesse renouvellée. Pour y apporter ma modeste collaboration, je puis seulement me montrer admiratif devant tant de travail sur des sujets variés et engage ceux qui connaissent déjà le site à en parler autour d'eux. Guy et moi nous sommes rencontrés - et même d'abord heurtés ! sur Agoravox. L'échange d'idées fut rude mais nous avons l'un et l'autre admis qu'il y q d'autres opinions que la sienne, ce qui nous a amenés à trouver des ponts et, de fil en aiguille, de multiples convergences, puis une amitié profonde. Il a alors d'abord accepté, puis suscité que je commette l'un ou l'autre article sur son site au nom d'une notion si mammenée aujourd'hui qui s'appelle l'ouverture.
Bref, le Miroir est en pleine progression, lu par de plus en plus d'internautes et ne le doit qu'à toi.
Bravo Guy, même si je sais que tu n'aimes pas qu'on t'encense.
Revenons au sujet. Comme vous l'a bien spécifié Guy, j'habite au Laos et j'ai quitté Bruxelles il y a plus de 20 ans. Sans forfanterie, avec ce miracle qui s'appelle Internet, je n'ai en vérité quasi jamais quitté mon Bruxelles où je suis virtuellement présent.
Et, pour connaître quelques Turcs qui ont tous fait l'effort de s'intégrer à nos valeurs de société, je suis aujourd'hui très triste de l'attitude de Madame Odzemir qui, par le jeu de nos institutions, est devenue représentante politique de notre pays. Je trouve parfaitement inacceptable qu'elle se soit présentée sur une liste - qui plus est dite humaniste - pour défendre des valeurs contraires et prendre directement ses ordres à Ankara, qui plus est auprès d'un personnage controversé, son Président Mr Erdogan qui nie le génocide planifié des Arméniens, ne reconnait pas l'identité kurde, aide et soutient directement les barbares du Daesch.
Elle ne devrait pas être seule puisque sa présence sur la liste CDH lui a valu 16.000 voix de préférence.
Et qu'a-t-elle fait, sinon démoderniser nos institutions en allant siéger en foulard, ce même foulard de soumission qui est interdit dans nos écoles.
La liberté d'expression va-t-elle jusqu'à permettre l'expression ostensible de son inverse ?
Il semble hélas que oui...
Le CDH a donc eu l'attitude courageuse de l'en foutre dehors.
Mais, parjure de plus, elle décide maintenant de garder ses mandats, bien qu'elle se soit engagée à l'inverse.
En fait, Madame Odzemir, vous communautarisez un pays qui n'avait vraiment pas besoin de cela. A deux entités francophone et néérlandophone qui ont déjà si difficile à trouver des compromis pour vivre ensemble, vous ajoutez un NON ! qui détruit de facto tous les efforts du vivre ensemble.
A quand un part Tutsi ? Un parti Hutu ? Un parti berbère ?
...Et surtout le parti Islam qui doit quelque part se réjouirde la chienlitque vous avez créée.
Votre récompense en sera sans doute la tête de liste aux prochaines élections générales.
Merci Madame l'anti-belge !
Vous êtes une désintégrationiste...
Il n'existe que deux moyens de vous empêcher de sévir
- soit l'interdiction des partis communautaristes. Mais comme en Belgique tout parti est nécessairement communautariste, une loi en ce sens est impossible
- soit la solution hollandaise : l'interdiction pure et simple de se présenter pour tout candidat ayant la double nationalité, cet avantage honteux qui fait que celui à qui nous avons donné les mêmes droits qu'aux autres chez nous n'ont - principe de réciprocité bien comprise - aucune envie de faire de même chez eux à notre égard.
En fait, ils sont égaux mais avec un plus.
Donc, ils nous sont supérieurs, exactement ce que nous refusons au nom de la citoyenneté. Des communautaristes avec tous les dangers que cette position sous-tend.
Je ne peux pas clôturer sans manifester mon profond dégoût devant l'attitude du PS francophone qui, comme à l'habitude, a fait passer l'intérêt de ses élus devant celui du peuple pour ne pas perdre une seule voix, quitte à fouler l'héritage de Jaurès et de Jules Lahaut.
Quant aux Ecolos, ils vont en débattre entre eux. Autant dire qu'ils ne feront rien. Comme toujours.
Le MR minoritaire et traître rigole et Desthexe le populiste n'a pas manqué de jouer la récupération.
Que vont faire le FDF et le PTB qui ne se sont pas encore prononcés sur le sujet ?
Comment dit-on " Belgie barst " en turc ?
Mes pensées vont aux immigrés qui se sont intégrés. N'auraient-ils donc plus leur place nulle part ?
Bien sûr que non, répond Madame la Louve Grise.
Retournez dans votre SEUL pays, Madame Ozdemir. Et ne revenez plus semer la zizanie chez nous, vous êtes une honte pour nos valeurs.
Écrit par : alain Sapanhine | 02/06/2015
Bonjour Alain,
Tu as raconté ta rencontre de départ assez rudoyant avec un certain "enfoiré" qui avait un pseudo qui avait la forme et le fond d'un type qui veut en découdre et qui ne lâche pas sa proie.
Agoravox est une expérience qui demande un détour, rien que pour voir comment tourne le monde avec un esprit plutôt français. Les anecdotes sur ce site né presque comme le mien en 2005 a beaucoup changé et la propagande a fait place très souvent à de la propagande de partis.
Et oui, en France, on est très politisé, bien plus qu'en Belgique. Une situation qui a été catégorisée par Eric Zemmour dans la catégorie "molle", une catégorie qui accepte tout sur son territoire avec une bonhomie qui nous caractérise que j'ai raconté à la fin de cet article ( http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2013/06/18/une-place-qui-voit-loin-et-grand.html ).
Entre un Français et un Belge, il y a manifestement quelques points d'achoppement comme le montrait le film (Rien à déclaré);
Cela étant dit passant au sujet de ton article
Écrit par : L'enfoiré | 02/06/2015
J'ai oublié de vous spécifier qu'en Turquie, 150 journalistes qui ont manifesté leur désaccord politique avec Erdogan croupissent aujourd'hui en prison.
Ce sont donc ces valeurs-là que Madame Odzemir défend...
Écrit par : alain Sapanhine | 02/06/2015
« Turkish connection » est le titre de l’article du jour de l’Echo. Je vais le résumer.
Il raconte l’histoire de cette jeune dame qui a la double nationalité belge et turque depuis 1982 que c’est permis.
A voile et même pas peur comme une égérie d’une communauté turque, elle a prêté serment voilée mais on ne sait pas dans quel but.
Elle s’est dite centriste en entrant au CDh (Centre Démocrate Humaniste), mais cette prise centriste a sautée du parti.
Elle a déclaré que c’était une honte d’avoir été traité ainsi en disant que son chef ne suivait pas les principes humanistes du parti.
En tout cas, c’est une véritable pub pour Schaerbeek.
Les grands-parents de cette dame ont débarqué en 1969 à Bastogne en provenance de Emirdag au centre de la Turquie.
Coïncidence Bastogne, la ville de son chef de parti.
Ils ont déménagé ensuite à Bruxelles en 1977.
Le père n’a que la nationalité turque et a fait partie des « Loups gris » jusqu’il y a dix ans.
Sa fille avait pris le voile à l’âge de 14 ans et a suivi des cours à l’ULB.
L’esprit de l’ULB de libre penseur n’était plus tout a fait en ligne.
Son père lui a dit « Tu voteras pour le voisin, c’est un bon Turc » et elle s’est intégrée dans le conseil de la commune de Schaerbeek en 2006.
La suite, c’est du Joelle Milquet, présidente du parti à l’époque, qui s’en est occupé.
Elle entrait en 2009 oµpar la grande politique à la suite des élections de 2009.
La Louve est entrée dans la Bergerie?
Écrit par : L'enfoiré | 02/06/2015
L'affaire : Benoît Lutgen a déchiré ce vendredi la carte de membre du cdH de son élue bruxelloise Mahinur Ozdemir, coupable de nier le génocide arménien .
"Beaucoup de personnes étaient dérangées par le fait que je porte le foulard" 01 juin 2015 17:42
La députée bruxelloise Mahinur Özdemir, exclue vendredi du cdH pour avoir refusé de reconnaître l'existence du génocide arménien, refuse de remettre ses mandats à disposition du parti humaniste. Invitée ce lundi sur la radio Bel RTL, elle a expliqué pourquoi elle estime son exclusion injuste.
http://www.rtl.be/info/belgique/politique/mahinur-ozdemir-exclue-du-cdh-se-sent-trahie-c-est-un-bon-pretexte-pour-me-pendre-sur-l-espace-public--727730.aspx
Écrit par : L'enfoiré | 02/06/2015
Voilà la conclusion sous forme de question:
L'exclusion de Mahinur Özdemir ouvre-t-elle la voie à un parti communautaire turc?
Le poids électoral de Mahinur Özdemir, c'est 3098 voix aux élections fédérales et régionales de 2014. Quatrième score du parti humaniste à Bruxelles, son exclusion privera le cdH d'une locomotive électorale. L'élue l'a répété : elle ne compte pas rendre ses mandats. En attendant, elle siégera donc à l'assemblée parlementaire bruxelloise comme députée indépendante.
Si la question du positionnement de Mahinur Özdemir par rapport la question du génocide arménien lui a coûté son appartenance au cdH, il est loin d'en être de même pour une autre pointure électorale bruxelloise. Député bourgmestre socialiste de Saint-Josse, Emir Kir, ce n'est pas moins de 17 294 voix, un score fleuve qu'il a réalisé aux élections fédérales anticipées de 2010. Un poids lourd. La polémique a forcé le PS à recadrer dans une certaine mesure son élu, mais l'exclusion du bourgmestre bruxellois n'est toujours pas à l'ordre du jour du parti.
"Ils parlent de chasse aux sorcières"
Cependant, la question reste brûlante, et pas uniquement au sein du monde politique bruxellois. Parmi les Bruxellois d'origine turque, l'incompréhension semble dominer. D'aucuns l'affirment : l'émergence d'une organisation politique autour d'une certaine idée du nationalisme turc pourrait être le résultat de cette polémique qui mettrait au ban certains élus.
Un conseiller communal bruxellois, socialiste, d'origine turque le confirme : depuis le début de la controverse sur le positionnement de certains élus à propos du génocide arménien, il y a bien des tentatives. "À Saint-Josse, à Schaerbeek, du côté de la Rue de Brabant, certains essaient de récupérer, ils parlent de 'chasse aux sorcières'".
Ce ne serait pas la première fois qu'a lieu, dans une communauté très unie, un essai de cet ordre. Locale, l'expérience de regrouper des voix exclusivement communautaires avait été entreprise par un candidat CD&V, exclu des listes aux élections communales de 2012, à Beringen dans le Limbourg. Un échec, se rappelle-t-on dans la communauté turque aujourd'hui.
Emir Kir, Mahinur Ozdemir, et d'autres pourraient-ils, dans les circonstances actuelles, profiter de leur réservoir de voix, pour tenter une aventure électorale en créant une nouvelle structure politique ?
"Des individus, mûs par la réussite personnelle"
Qui dit nouvelle structure, dit moyens financiers. Pour le journaliste indépendant, Mehmet Koksal, "la proximité entre certains de ces élus et le parti au pouvoir en Turquie est grande". L'AKP pourrait mettre les moyens pour voir émerger une force politique qui lui est favorable. Mais si cette ingérence est de l’ordre du possible, "un acte pareil serait très grave". Le journaliste n'y croit guère.
Car l'intérêt qu'ont ces élus se trouve ailleurs, estime-t-il. "Ce sont des individus, qui sont motivés par la réussite personnelle, pas par les grandes idées", estime Mehmet Koksal. "Ces pointures en termes de voix, à Bruxelles, ou dans une moindre mesure, en Flandre, ne peuvent pas tirer autant profit d’une structure nouvelle. Ce sont les partis comme le PS ou le cdH qui peuvent leur permettre de construire puis de consolider leurs réseaux".
Une opinion que rejoint Turan Fican. Actif dans le milieu associatif bruxellois, il a été candidat sur les listes du parti Ecolo aux précédentes élections. Pour lui, l'intérêt de ces élus aux idées nationalistes est "d'avancer en politique". Pour cela, "ils ont besoin de la structure d'un parti. Comme un cheval de Troie, ils essaient de faire leur travail, mais de l’intérieur", estime-t-il.
D'autres intervenants soulignent : la communauté turque ne vote pas de façon uniforme. "Les débats sont très politisés, les gens ne pensent pas de la même manière sur beaucoup de questions". Comment, dès lors, réunir tous les votes de la communauté turque dans un seul parti ?
Quelles alliances au niveau local ?
Pour Pascal Delwit, professeur de sciences politiques à l'ULB, deux éléments rendent cette probabilité plausible sur le plan théorique et pratique, deux points "qui cristallisent une réalité en touchant, dans une certaine mesure, à l'identité de ces citoyens, originaires pour la plupart des campagnes : l'exclusion d'un ou d'une membre de la communauté d'un parti politique, qui se superpose à la difficulté de l'adaptation après une émigration doublement difficile, à l'étranger et en ville".
Une formation nationaliste turque au niveau communal ? Certains scores au niveau local pourraient être garantis, à Saint-Josse et à Schaerbeek, par exemple.
Cependant, le politologue reste, à l'image de ce que nous confiaient nos autres interlocuteurs, très circonspect. "Les alliances ne seraient pas possibles, même en imaginant un bon score aux communales. La traduction politique de leur succès resterait faible. Au niveau local, ils auraient donc plus à perdre qu’à gagner."
Atteindre les 5% au niveau régional
Pascal Delwit rejoint aussi les autres remarques entendues: "Il ne faut pas oublier un élément : les leaders politiques d’origine turque savent qu’ils ont beaucoup à perdre, car les Belgo-Turcs ont beaucoup plus intérêt à avoir un élu dans un parti, et il ne faut pas oublier que les Belges d'origine turque votent aussi sur d'autres éléments, comme l'aménagement du territoire, le logement, les salaires..."
Sorti du cadre du parti socialiste, le poids politique d'un Emir Kir serait d'une toute autre nature, estime Pascal Delwit, d'autant que dans son cas, il bénéficie aussi aujourd'hui de l'aura de député et de bourgmestre.
Par ailleurs, si réussir à se faire élire au communales est possible, il en est tout autrement au niveau régional. Dix ou 15 000 voix pour Emir Kir, au lieu de 17 294 ? Additionnés aux voix de Mahinur Ozdemir, par exemple, "ce ne sera jamais assez pour atteindre les 5%, seuil d'éligibilité pour le collège électoral francophone au parlement bruxellois", précise Pascal Delwit.
Mais, ajoute-t-il, "il reste qu'il y a une énorme pression sociale, et que l'encadrement de la part de l’État turc est une réalité. Cela a aussi un impact sur une communauté qui reste relativement fermée, encore aujourd'hui".
http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_l-exclusion-de-mahinur-ozdemir-ouvre-t-elle-la-voie-a-un-parti-communautaire-turc?id=8996389
Écrit par : L'enfoiré | 03/06/2015
Merci de ce complément d'informatons qui prouve que tous les Turcs ne sont pas Erdogan.
Ils sont les Turky-hebdo. De vrais Belges, quoi !.
Écrit par : alain Sapanhine | 03/06/2015
Bien d'accord.
Très dangereux de généraliser.
Écrit par : L'enfoiré | 03/06/2015
Documentaires de ARTE: Les mille et une Turquie
Côte nord à la mer Noire
À la frontière de la Géorgie et de l'Arménie, la côte de la mer Noire a accueilli au fil des siècles des peuples de diverses origines, des Hemsin (Arméniens turquisés) aux Grecs pontiques. Il en résulte aujourd'hui une grande variété en termes d'architecture, de musique, de cuisine et de coutumes.
http://www.arte.tv/guide/fr/050758-004/les-mille-et-une-turquie?autoplay=1
Istanbul:
Dix-sept millions d'habitants vivent à Istanbul, capitale culturelle de la Turquie en perpétuelle effervescence, prisée des touristes pour ses chefs-d'œuvre architecturaux, comme la Mosquée bleue ou le musée-palais de Topkapi. Dans les rues, les peintres experts en calligraphie ancienne côtoient les graffeurs ;on lit l’avenir dans le marc au café Melek et des Stambouliotes renouvellent la mode féminine à l'atelier Zemzem.
http://www.arte.tv/guide/fr/050758-005/les-mille-et-une-turquie?autoplay=1
Écrit par : L'enfoiré | 06/06/2015
Après les élections présidentielles en 2014 avec Erdogan, nommé président.
Aujourd'hui, ce sont les élections législatives turques et Erdogan, contrairement à ce qui se fait dans d'autres pays, en restant au dessus de la mêlée, soutient son parti l'AKP
Les Kurdes de la coalition HDP sont la seule force opposée
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-Kurdes-au-centre-de-l-election-legislative-turque-2015-06-04-1319768
Écrit par : L'enfoiré | 07/06/2015
Une nouvelle visite d'Erdogan qui se passe dans la violence.
http://www.lesoir.be/1008722/article/actualite/belgique/2015-10-06/erdogan-en-belgique-altercations-entre-services-securite-belges-et-turcs
Écrit par : L'enfoiré | 06/10/2015
Le café serré de Laurence Bibot parlait de la visite de Erdogan à Bruxelles
http://www.rtbf.be/video/detail_le-cafe-serre-de-laurence-bibot-a-r-erdogan?id=2050739
Écrit par : L'enfoiré | 14/10/2015