Résilience du 22 mars 2016 (26/03/2016)

0.jpgDepuis le 22 mars, date des deux attentats à Bruxelles, signés État Islamique, je me suis demandé comment résilier ce moment de tristesse. Le dictionnaire donne cette définition "La résiliation est l'annulation d'un contrat par l'accord des parties ou la volonté de l'une d'entre elles pour vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatisantes".

Comment réagir devant la terreur et des circonstances traumatisantes?

J'ai regardé ce que j'avais écrit lors du deuil qui a suivi l'accident du car belge à Sierre.

Mais ici, il s'agissait d'un accident et pas d'une connerie des hommes.

De Bruxelles, on parlait d'un "sanctuaire du terrorisme".

Donc, quelque part cela devait arriver un jour. Être un sanctuaire, fait rêver et cauchemarder certains.

Les mots "Belgium bashing" ressortent au fer rouge dans la presse.

...

Marre de ce qualificatif, de cette manière de radicaliser le pays par une seule échappatoire sous forme de cliché.

La Belgique est, il faut l'avouer, un des maillons faibles de l'Europe à côté des grandes nations.

Bruxelles, capitale de l'Europe avec l'OTAN et la CE en son sein, est appelée le "laboratoire de l'Europe".

Elle a subi dans son histoire toutes les invasions de ses voisins.

La stratégie de la guérilla que mènent les terroristes pour haïr l'occidentalisme et ceux qui en font partie, n'est pas à prendre à la légère.

Ma résilience correspondrait un peu à une réponse à ce que j'ai un jour écrit quand on m'a demandé de parler de l'EI: "Comprendre la Foi pour un athée".

C'est devoir s'extraire complètement de cette idée de pouvoir agir "au nom d'un Dieu", de réagir avec une certaine froideur et une rage en pensant peut-être que cela ne se serait pas passé si l'homme n'avait eu un Dieu comme refuge final à ses actes à chercher sa force dans ce qu'il fait sur Terre et pas ultérieurement dans un autre univers.

Alors, oui, ma résilience, je dois l'avouer, est assez froide, raisonnée, en n'envoyant pas ma colère sur le dos de certains en l'oubliant pour d'autres.

"Allah akbar" ou "God mit uns" ou "God bless America", c'est le même langage.

L'islam n'est pas moins en faute dans ses conceptions d'ingérence dans les esprits qu'une autre religion.

Mais comme nous ne vivons pas en dehors de ce genre de réflexions, il faut préparer le pire.  

Ceux qui me connaissent, savent que je suis plus cérébral qu'émotif, que j'aime réfléchir plus avec un certain recul et sans paniquer face aux événements et aux imprévus.

Une certaine expérience de cet état que l'on apprend comme le fait le pompier, de manière stratégique quand à tout moment peut subvenir une mini-maxi-catastrophe auquel il faut trouver une réponse, une suite plus heureuse qu'escomptée par d'autres.  

En résumé, un tel événement se doit de prendre ce recul pour pouvoir continuer à vivre normalement comme si c'était une parenthèse de la vie.

Chercher à être efficace, c'est se préparer un "Disaster Plan" qu'il faut tester et remettre au goût du jour périodiquement pour 0.jpgrester plus proactif que réactif.

C'est du pragmatisme, peut-être, mais au moins, si on y verra une certaine responsabilité, on ne se sentira pas coupable.

La sécurité, il faut s'en rendre compte, coûtera de plus en plus cher alors que l'on veut dégraisser en low-cost.

Sebastien Ministru a aussi beau se rappelle, avec une certaine nostalgie, du temps jadis de Bruxelles qui ne reviendra paspodcast.  

Tout évolue, tout change plus vite qu'on le pense. 

On avait à peine capturé l'ennemi public numéro 1, Salah Abdeslam, que tout s'est emballé...

A quoi pourrait servir la nostalgie si on ne voyait en elle que des points positifs en oubliant les points négatifs?

0.jpgLes journées qui ont suivie ce désastre, ont été des journées très particulières avec le deuil décrété pendant trois jours et, en même temps, un relèvement par l'OCAM du niveau 4 de risques, le plus élevé.

A situation exceptionnelle correspond des réactions du même type.

Les magasins allaient-il être, une nouvelle fois, fermés comme en novembre avec le même niveau de risques?

0.jpgLa vie serait-elle une nouvelle fois au ralenti comme ne novembre en réponse aux attentats de Paris?

"Non, pas de "lockdown", mais une sécurité renforcée aux entrées des lieux publics", était-il répondu.

Hier, le niveau de sécurité retombait donc à 3.  

Là où cela s'est passé, à l'aéroport proche, il est resté muet sans avions dans le ciel.

Un besoin de vivre malgré tout se "radicaliser", un mot qui est utilisé justement dans le cas inverse du terrorisme.

Il fallait tout de même regarder s'il ne fallait rien acheter pour se nourrir avant de tomber à court comme si on était en état de guerre...

Des bêtises de la vie pour rester en vie, quoi... 

Avec une certaine placidité, j'ai revu ce qui a précédé et ce qui a suivi cet événement.

Il y a toujours des repères dont on se rappelle et qui restent indélébiles dans les mémoires comme ce fut le cas au 11/9/2001.  

...

Des repères, plus ou moins proches, s'imposent.

0.jpgLe Point sortait un dossier "Comment tout a commencé: des Frères musulmans à Daech".

Les noms de Sayyid Qutb, de Abdullah Azzam, de Ousama ben Laden, de Sayyid Abul Ala Maududi... étaient cités.

Tous des leaders qui meurent de mort violente, mais jamais en kamikaze.

Ce n'est pas Abou Bakr al-Baghdadi qui changera les processus. 

Déléguer, je l'ai fait pour motiver, pas pour envoyer au casse-pipe.

Mais, cela ne sert à rien à rien de remonter si loin dans le temps. Nous sommes dans l'actualité avec une futur qui se dessine.

L'endoctrinement de la prochaine "Génération Daech" commence à l'école ou à la maison. Les mères sont obligées d’enseigner à leurs jeunes enfants ce qu’est le jihad et de leur montrer du contenu explicite sur des sites Internet pro-djihad; tandis qu’à l’école, les garçons reçoivent un enseignement scolaire strictement contrôlé par l’État islamique et un entraînement de « djihadiste ».

0.jpgLe Vif Express sortait aussi un dossier du même ordre, "Comment est-on arrivé là?" dans lequel le politologue Hassan Bousetta disait que nous ne sommes pas en présence d'un bloc contre l'autre, d'un côté les musulmans, de l'autre, le reste de la société. Et les attentats du 22 mars n'y changeront rien.

Dans le Match, Mohamed Aziz disait: "Perpétrer de tels crimes est inadmissible. Il faut arrêter de prendre en compte le discours de sociologues qui arrivent presque à les justifier par des facteurs de discrimination".

Sur les réseaux sociaux, cela pourrait y ressembler. Cet esprit guerrier, je le l'ai souvent rencontré mais c'était dans la clandestinité virtuelle.   

Si on parle de guerre, il faut commencer par parler de celle que l'on ne nomme pas généralement sous ce vocable: la "guerre  économique" qui est déclarée depuis longtemps dans une paix adaptée.

0.jpgLe samedi précédent, lors du "Samedi d'enfer" de Philippe Moureaux, accusé de laxisme,  fut sur la sellette: podcast.  

L'enfer, c'est ce qui est arrivé deux jours plus tard.

Jeudi dernier, il était l'invité de "Des paroles et des actes" pour se justifier devant une audience française.

Vertement remis dans le bain, comme son collègue français par la pratique de terrain d'une dame qui avait créé son association de "mères courageuses".

"J'ai été peut-être trop prudent en matière de mixité sociale", y lance-t-il sans sourire...

On se fout de la gueule de qui, là?

Non, "maestro",  c'est bien plus prudent et clairvoyant qu'il fallait être.

Mais vous aviez des raisons pour être ainsi avec le cul entre deux chaises. 

...

 La veille du drame,

Le 21 mars au soir, c'était notre AG annuelle dans l'habitation en communauté de gestion que j'occupe depuis plus de 20 ans, en tant qu'assesseur.

Ce soir-là, je savais que cela risquait d'être chaud, si pas brûlant, après l'attaque en justice d'une des copropriétaire. Ce fut une bataille de chiffonniers qui s'en est suivi, loin de l'esprit de père de famille qui devait prôner pour relativiser des événements même forts quitte à rectifier le tir si cela se justifiait. 

Tard dans la soirée, tout le comité a jeté l'éponge. La gestion de l'immeuble se trouve depuis en affaires courantes dans l'attente d'une décision de justice.

Je n'ai eu qu'à passer le niveau de ma voix au niveau 4 puisque j'ai déjà une voix qui porte au niveau 3.  

Mais je reviendrai à cet épisode, la semaine prochaine. 

Le mardi matin suivant à 07:58, dans mon lit, j'écoute le café serré de Bruno Coppens  intitulé "instant bonne humeur de la journée":podcast

Dérision involontaire...0.jpg

Un coup de fil et tout change.

Au même instant, se déroule quelque chose d'inimaginable.

Au courant de rien, je ne savais pas encore ce qui allait faire vraiment "la journée" et je commençais par parler des événements de la veille au moment où mon interlocuteur m'interrompt pour me demander

- As-tu écouté les nouvelles?

- Non, pourquoi?

- Il y a eu un attentat à l'aéroport.... 

0.jpgEffroi et stupeur d'abord. Plus une stupéfaction qu'une peur sont les réactions à la vue des images qui défilent à la télé. 

Une heure plus tard à 09:11, rebelote, à la station Maalbeek du métro près du Rond Point Shumann. 

Les films catastrophes à la télé nous ont habitué à ce genre de situation...

Ici, il s'agit de réalités.  

Des questions idiotes m'effleurent l'esprit:

0.jpgDans la journée, les auteurs à l'aéroport seront repérés par les caméras de sécurité et identifiés le lendemain grâce au chauffeur de taxi qui avait emmené ces "acting djihadists".

"Les médias et l'attention sont de l'oxygènes pour les terroristes qui cherchent la vengeance, la notoriété et la réaction


En 2005, au sujet du terrorisme, j'avais écrit "Identifiez-vous". 

A cette époque, le terrorisme ne s'identifiait pas autrement que par une mouvance nommée "Al-Qaïda" sans véritable chef unique.

Aujourd'hui, le terrorisme est fier de revendiquer ses actes. Il s'est construit un Etat pour cœur de ses entreprises de destructions massives avec un Calife pour chef.  

Le message transmit est de faire penser, qu'il n'y a rien de plus difficile et de plus dangereux que de vivre la peur. 

0.jpgConnaître les noms des frères terroristes ne m'intéresse plus.

Je ne les retiendrais pas. 

Ils sont devenus des personnes "non grata" qui n'entreront jamais ni dans les anales, ni dans les dictionnaires.

0.jpgSeuls les visages des terroristes resteront peut-être plus longtemps en mémoire... Quoique...

Les opérations et perquisitions policières se poursuivent. 

Espérons que l'état policier ne fasse pas trop de perquisitions qui se terminent par des bavures dues au stress et à la fatigue.

Espérons aussi qu'il n'y aura pas trop de dysfonctionnements au niveau gestion du pays.

Dysfonctionnements que l'on appellera du doux nom de "couacs". 

"Quinze ans de terrorisme depuis le 11/9/2001" résumés en un survol...

Aujourd'hui, le type de sociétés commerciales qui gagnent, est celui qui offre ses bons offices pour assurer la sécurité et ces sociétés-là voient les demandes et leurs bénéfices progresser.  

...

Comment résilier ces événements de crises?

Résister à l'émotion, pour "résilier la vision de la violence des images de massacre". 

En communauté, le citoyen n'est pas son seul maître à la manœuvre. Céder à la panique devient ainsi sa seule échappatoire quand le drame arrive. 

Comme de coutume, les gens communient et se rassemblent à un endroit précis et choisi une fois pour toute.

Les soirées de recueillement se passeront sur les marches devant la Bourse alors que la Grand Place à 200 mètres de là resteront quasiment vide puisque réservée au tourisme. 

"Ce n'est que le début et pas la fin", est rapporté par la presse renforcé par des messages de DAESH.

Le thermomètre au sein des hôpitaux de la région a vu rouge dans l'urgence maîtrisée. Les blessés répartis dans plusieurs hôpitaux.

Le lendemain, mon rendez-vous à l'UCL planifié de longue date, était maintenu.

A l'entrée, la sécurité est présente et fortement renforcée.

Des contrôles, comme dans les aéroports avec l'ouverture des sacs et scannage des vêtements devant l'entrée.

Les grands magasins ont repris ce même bâton de pèlerin: montrez tout, c'est pour votre sécurité. 

Cette situation, je l'avais vécu en 1998, lors d'une visite en Israël.

En perpétuel état de guerre, ce pays est le plus sécurisé dans le monde et pourtant les attentats ne sont pas inconnus.

La question "serait-ce le nouveau normal?" ne s'y pose plus. La certitude, c’est qu’il y aura d’autres attentats dans d’autres villes.

Chez nous, ces contrôles ont créé des bouchons à cause des files à l'entrée.

Le portique circulaire d'entrée de l'UCL se bloquait plusieurs fois, rendant prisonniers, les gens à l'intérieur du tourniquet.

A la gare Centrale, ce fut un chaos en raison des fouilles.

Pour la bonne cause mais sans être un état d'urgence. 

Dans les mémoires, les événements resteront ancrés pour ceux qui, présents ont échappé à l'enfer.  

Pour ceux qui ont vécu les attentats devant un écran de télé, cela restera des sentiments solidaires de condoléances, perdus entre chocs et compassion.

Une tentation d'exprimer son ressenti devant les événements.

Les émissions spéciales se sont poursuivies à la radio et à la télé.

Il fallait faire parler la population comme un exutoire.

Une volonté contraire de sortir de cette période d'émotions pendant quelques jours et finir par réfléchir avec le recul. Plus jamais cela...

Résister par la culture: Coïncidence, la production belge du feuilleton de la "Trêve" était arrivé au dernier épisode. La trêve est rompue, alors... la pièce "Tristesse animal noir" de Anja Hilling réfléchit à une situation d'apocalypse quand on est entouré de flammes dans une foret.

Résister par les symboles: Les drapeaux belges sont sortis en berne des tiroirs pour s'accrocher aux balcons. Tant mieux, si cela réveille les consciences. 

Jeudi, des hommages et deux minutes de silence.

Résister par la musique: la musique adoucit les mœurs et les peurs. L'orchestre "Brussels philarmonic" est venu, hier, "L'hymne à la joie" joué sur les marches de la Bourse dans un appel à la tolérance. Les pompiers y avaient aussi rendez-vous.

Résister ensemble par désir de communier: Le psychologue Olivier Luminet, spécialiste des émotions collectives, répondait  podcast
Quand on n'a pas toutes les cartes en main, contrer un attentat en découvrant son flanc sans protection efficace, n'est qu'une pis-aller que certains traduisent avec un certain humour par cette phrase sybilline: "le risque zéro n'existe pas". La  peur reste parfois plus longtemps dans l’esprit que les blessures physiques.

Un rassemblement en cortège est prévu demain dimanche. Là, ce n'est peut-être plus vraiment dans les bonnes décisions à prendre. Nous avons été pris par l'effet de surprise par le terrorisme. Il ne s'agit plus de recommencer le même scénario dans un rassemblement qui peut devenir une proie de choix pour donner le maximum d'éclat.

Résister tout simplement par la protestation ou "Calme et dignité" demandés par le Roi. "Tourner la page de l'angélisme", de manière plus belliqueuse par Manuel Valls, ne pas avoir peur et vivre comme avant comme le présentait  John Kerry en visite de solidarité à Bruxelles. 

Donner du temps au temps pour tenter d'effacer le maximum de blessures physiques et morales. 

Bruxelles, le "Hellhall" d'après Donald Trump, la base arrière du terrorisme, était dans les plans "naturels" de l'Etat Islamique pour y prendre ses quartiers d'hiver ou divers après Paris qui représente l'époque des Lumières et des Droits de l'Homme. 

On savait que cela arriverait un jour, mais on ne savait ni où ni quand. 

La transposition de "l'event" avec les jours d'avant et les jours d'après, est troublante de niveaux d'intensités.

Croire au meilleur des monde, c'est toujours ne pas être complètement.

Résister par son acte de contrition: Deux ministres se sont sentis responsables et ont présenté leur démission qui a été refusée. revendiquer de pouvoir faire des erreurs, je l'ai toujours fait, tout en évitant au maximum les récidives. 

Il faut parfois faire un pas en arrière pour pouvoir en faire deux en avant. 

Si le hasard existe, la fatalité n'est pas une manière pragmatique de l'adresser.

Résister au niveau européen: Le manque de collaboration au niveau européen était remis en question dans l'édito de Anne Blanpain:podcast. Le PNR s'améliore mais est loin d'être totalement opérationnel en pratique. 
Depuis les opérations se poursuivent. 

Tenter de comprendre ces actes de kamikazes par des réseaux de fratries radicalisées? Peut-être...

Rien à voir avec le co-pilote qui a fait crasher volontairement l'A320 de la Germian Wings, il y a juste un an, cette semaine. Mais cela a permis de se poser la question de savoir si le devoir de discrétion du médecin vis-à-vis de ses malades, devait rester immuable. Ici, il ne s'agit pas de malades, mais de malades par procuration.

Ne va pas répondre à la haine, par la haine: Cela serait trop facile, trop dent pour dent, trop dans la note des djihadistes. On n'a pas su vous donner un discours assez convainquant pour contrer leur propagande.

Alors, mourir pour des idées vaut mieux y penser avec lenteur.

 

 

Résister par l'humour: Notre auto-dérision nous caractérise. La dérision nous pulvérise... 

Si l'Union ne fait plus la Force que l'Union fasse au moins la Farce.  

Et si on était vraiment gentil?, se demandait-elle.

"Elle est banale ma ville à moi", un article réplique au précédent "Bruxelles ma belle, ce sont des mots qui vont si bien ensemble".  

Quand on a connu la ville de Bxl et qu'on y est resté, c'est qu'on aime...

La dérision et l'humour sont, pour moi, la meilleure alternative puisqu'on ne peut prendre la place pour diminuer les peines des victimes réelles.

Notre humour s'accompagne d'auto-dérision et s'exporte sur France Inter par Charline Vanhoenacker ou par le buzz du jeune Namurois Gui-Home.


L'humour est ce qui reste quand on a tout perdu.

Les images de citations humoristiques sont universelles.

Le lendemain, 23 mars, Thomas Gunzig sort son propre café serré avec un hommage très ou trop cool à ceux qu'on aime: podcast.

Le lendemain, Guillermo Guiz remettait ce "Peace & love" sur d'autres rails avec plus de vérités: podcast

Non, nous ne sommes pas les "petits et gentils belges" comme Laurence Bibot le disait vendredi avec clairvoyance: podcast.

Quant à Bruno Coppens, il revenait avec

"Instinct de survie"

Mon pays sanctuaire ne l’est plus.
"Belgique, ô mère chérie.
À toi nos cœurs, à toi nos bras. A toi notre sang..."
Ces paroles, je les imaginais chantées par des soldats,
partant au front, drapeau brandi.
Depuis le 22 mars, je suis Brabançonné.
Cœurs, bras, sang…
Ce n’est plus qu’un descriptif, qu’un rapport de médecin légiste
Des corps explosés.
Les artères coupées.
Celles de la vie.
De la ville
Il y a un navrant et un après Cet après a commencé Je suis un sur-vivant!
Nous étions en salle latence.
Depuis les 21 et 22 novembre, nous savions.
Depuis quatre mois, on nous le martelait.
Cette alerte niveau 4, comme une façon de nous préparer au pire.
Nous savions.
Juste pas l’heure ni le jour.
Comme des bêtes traquées
Ignorant où se cachent les chasseurs.
Ceux-ci attendaient qu’on baisse la garde,
qu’on repasse au niveau 2
qu’on relâche toute la tension.
Bruxelles était sur liste d’attente
Comme les autres capitales, elle avait en main son ticket
Sans chiffre lisible, sans aucune précision
Mais un ticket comme à la boucherie.
Et eux qui nous guettent
Et préparent, à l’aéroport, le gate-apens.
22.3.2016
Maintenant, on sait.
Date officielle de l’arrêt de la rame.
L’arrêt du cœur
Du cœur de la ville
Celui de la vie.
Nous sommes désormais en survie.
Mieux. En sur-vie.
Oui, sur-vie, comme on parle de surchauffe,
De surtension, de surdétermination, de surenchère.
En chair et en noce avec la vie,
Avec ceux que j’aime
Avec Bruxelles, avec ma Brabançonne
Et grâce à cet instinct de sur-vie,
Je vais pouvoir recharger ma patrie.
Elle est à plat.
C’est ça, mon combat aujourd’hui.
Recharger toutes les patries à plat.
Il y a un navrant et un après
Cet après a commencé
Je suis un sur-vivant! 

A la résilience, il y a toujours plusieurs solutions, plusieurs manières de la réaliser pour ce passé détesté qu'on ne peut changer mais qu'on peut seulement adoucir.

Je n'ai pas l'habitude d'écrire des billets doux.

Je ne sais si je suis parvenu à tenir le cap avec toutes ces méthodes de résiliences. 

Pour les archives et les souvenirs, il y aura le JT France2 consacrait  à notre "13 novembre 2015" ou "11 mars 2004" en cliquant sur la 1ère image ci-dessous:

 

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 "C'est l'horreur... peut-on encore vivre à Bruxelles ?",

lisais-je... 

Difficile de chanter "Bruxelles, ma belle" quand il le faut pourtant.


 

Eriofne,

...

  26/3/2016: Jogging vers le centre. Les sirènes retentissent toutes les cinq minutes. Rassurant et intriguant à la fois. La ville est relativement calme. Sur la place de la Bourse, toutes les télévisions du monde sont présentes.  

Photos du souvenir (après un clic sur ce lien) 

0.jpg 29/3/2016: Une semaine, jour pour jour après les attentats. Les hommages ont continuer leurs chemins de diverses manières. Ce matin à la radio, on se rappelait.

Jean-Jacques Jespers d'abord en homme des médiats dont j'avais écrit ce billet : podcast

Didier Gosuin en homme politique: podcast

... à 07:58 précise, ce fut le souvenir en témoignage au violon en studio que je préfère traduire par:

 

30 mars 20160.jpgDe nouvelles corrections des problèmes ont été décrétées dans l'urgence à l'heure de la réflexion.

La parenthèse fermée de l'émotion, les polémiques, les contestations ont repris leur vitesse de croisière. 

Créer une commission d’enquête parlementaire pour déterminer les dysfonctionnements est la moindre des choses pour améliorer la sécurité.

Améliorer les communications, réduire les pannes dues aux réseaux saturés, penser à se constituer des "backups"... 0.jpg

Des perquisitions qui peuvent se produire nuit et jour, des autorisations d'écoutes téléphoniques à accorder, des libertés conditionnelles remises en question et de création d'une nième banques de données pour enrayer le mouvement,  supprimer l'anonymat des cartes GSM prépayées.... 

Les chicanes sur ce que cette commission devait contenir en grimpant plus ou moins dans le passé, n'ont été qu'une connerie partisane de plus.

Relier les banques de données entre elles, intra et extra-muros, n'a pas été évoqué.

Qui aurait l'accès aux informations? Jusqu'où iraient ces données pour ne pas mettre en porte-à-faux la vie privée?  

A l'aéroport, on a compris que la sécurité ne commence pas pour entrer dans les avions à montrer patte blanche avec ses bagages mais dès le hall d'entrée. 1.jpg

Oui, mais non, comme on dit chez nous, cela ne suffit pas...

La sécurité doit aller plus loin pour redonner confiance quand la peur fait trembler les âmes sensibles.

 

0.jpg 4 avril 2016: Quinze jour après, les choses reprennent vie.

A l'aéroport, on reprend l'avion petit à petit:podcastet Laurence Bibot le confirme:podcastavec humour.

Dans le centre de Bxl, on remet les compteurs à zéro soleil, fleur et chanson dans un Flower power day (13:00-...).

 

0.jpg28 juin 2016: Attentat de la même veine à Istanbul. Même procédure à) l'aéroport.

Trois kamikazes: un russe, un ouzbek et un kirghiz

 

Dans la station Maalbeek

 

13 novembre 2016:  Un an depuis les attentats à Paris: podcast

10 mars 2017: Mossoul est presque tombée. On apprend comment les enfants ont été endoctrinés dans les écoles de Daeshpodcast


 

 
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 22 mars 2017:

Un an après, les commémorations1.jpg

 
Par la modestie:podcast

Par le doute: podcast

Par la chanson: podcast

Par une lettre de Michel et Brigitte Visart à Khalid El Bakraoui:

0.jpgVous ne nous sommes pas connus et nous ne nous connaitrons jamais. Votre chemin a croisé celui de notre fille Lauriane à 9 h 11 le mardi 22 mars 2016. Celui aussi des 16 autres personnes assassinées et des dizaines de blessés.

4.jpgAvez-vous bien dormi la nuit précédente ? A quoi pensiez-vous ? A votre suicide programmé ? Etiez-vous porté par le sacrifice, par le sentiment d’un acte juste, par le souhait d’atteindre un paradis bien mérité ? Aviez-vous peur ? Avez-vous pensé à renoncer ? Avez-vous prié ce dieu dont vous osiez vous revendiquer ? La souffrance que vous alliez causer vous a-t-elle effleuré, ne fût-ce qu’une infime seconde ?

Ce matin-là, vous avez quitté la maison d’Etterbeek où vous vous cachiez. Quelques minutes pour arriver à la station de métro. Lourd de votre ceinture, vous êtes monté dans la rame. Il y a du monde à cette heure-là dans le métro ! Vous vous êtes installé au milieu de vos futures victimes. Les avez-vous regardées ? Avez-vous osé regarder Lauriane dans les yeux ? Sans doute pas, elle était occupée à suivre sur son smartphone les nouvelles de l’aéroport où votre frère avait déjà tué.

11.jpgLa station Maelbeek est arrivée, le moment de commettre 16 assassinats d’une même explosion. C’était comment, dans votre tête de terroriste ? Vous avez poussé le bouton. Vous êtes mort le premier sans voir le carnage que vous avez sciemment provoqué.

Nous voilà un an plus tard. Nous, les victimes directes ou collatérales de votre acte ignoble. Nous sommes vivants, nous nous reconstruisons, nous sommes solidaires et s’il nous arrive encore de pleurer, c’est en partage avec tant de femmes et d’hommes de toutes origines. Jamais depuis un an nous n’avons été traversés par un sentiment de haine. Jamais depuis un an, nous n’avons senti et vécu autant d’amour.

Vous n’êtes pas un héros, rien qu’un assassin. Vous et tous les autres terroristes, vous et les lâches parmi les plus lâches qui vous ont convaincus de commettre le pire des actes : supprimer des vies. Tous, vous avez perdu ! Comme votre frère et tous les autres d’hier et ceux de demain qui pousseront sur le bouton de l’horreur.

Si l’émotion et les doutes nous atteignent après chaque attentat, c’est la vie qui l’emportera, toujours ! La vie dans le respect de l’autre et de ses différences, la vie dans l’enrichissement que nous apporte cet autre, la vie tout simplement, essentiellement.0.JPG

La vie est comme le dit Thomas Gunzig, plus forte que tout podcast

La soirée s'est terminé par un "Ensemble" avec des artistes en insérant cette fois, Londres qui avait subi une version du terrorisme déjà connue .

0.JPG17 octobre 2017: Racca est reprise à Daesh

 

22 mars 2018: Commémoration des attentats après 2 ans et Thomas Gunzig quelle philosophie il faut en tirer: podcast

Le témoignage de Karen Northshield encore hospitalisée depuis deux anspodcast

28 juillet 2018: Comprendre la résilience

20/3/2019: "Tous ensemble" on assume pour la résilience
podcastpodcastpodcastpodcast
et en Syrie est-ce qu'on assume?podcastpodcast
15 janvier 2020: 5 ans après Verviers podcast

2 mars 2020: Dialogue entre deux pères :Georges Salines, le père d’une des 90 victimes de l’attentat du Bataclan, et Azdyne Amimour, le père d’un des terroristes
podcasttraduit dans un livre "Ils nous restent que les mots". 

0.PNG22 mars 2021: Commémoration cinq ans après. Enquête en quatre épisodes sur Salah Abdeslam est présentée dans #INVESTGATION.
Des témoignages dans le monde souterrain où les chefs djihadistes recrutent de petits criminels pour leur guerre sainte.
A lire "Dans le souffle de la bombe" de Karen Northshield

07/9/2022: Extrait de "Adieu monde de brutes, bonjour monde d'abrutis"

"Comment rendre hommage aux victimes d'attentat de façon originale sans plomber la bonne humeur des survivants, c'est un minimum?"
podcast

5/12/2022 : 1er jour du procès des attentats
podcast
26/7/2023 : Dernier jour du procès et verdict
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